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Joseph Brugère

Biographie

Fils de Henri Charles Brugère, notaire et maire de Tulle, et de Elisabeth Mougenc de Saint-Avid, Henri Joseph Brugère naît à Uzerche le [1].

Entré à l'École polytechnique en 1859, diplômé en 1861, il entre alors à l'École d'application de l'artillerie et du génie de Metz.

En 1863, dirigé dans les provinces de Constantine et d'Oran, il est lieutenant au 2e régiment d'artillerie montée puis au 9e régiment d'artillerie à pied, en 1864. Il passe lieutenant en premier en 1866 et, en 1867, il est fait chevalier de la Légion d'honneur pour sa conduite durant l'épidémie de choléra en Algérie.

Promu capitaine en juin 1870, il passe au 18e régiment d'artillerie à Cheval à Grenoble. Quand éclate la guerre de 1870, il devient adjoint du commandant de l'artillerie du 18e corps d'armée et participe aux batailles de Borny, de Rezonville et de Saint-Privat. Fait prisonnier lors de la capitulation de Metz, il s'évade le , arrive à Tours et rejoint l'Armée de la Loire au 18e CA. Nommé capitaine en premier en novembre, il participe à la bataille de Juranville, le 28 novembre, de Maizières, le 30 novembre, et de Gien, le 9 décembre.

Le 1er décembre, il est cité à l'ordre de l'armée : « Henri Joseph Brugère, capitaine au 15e régiment d'artillerie est mis à l'ordre du jour de l'armée pour avoir en plein jour et à découvert, enlevé une pièce prussienne sous le feu de l'ennemi, au combat de Juranville ».

Le , il est promu chef d'escadron et rejoint, avec les capitaines Philibert d'Ussel[2] et Raoul de Jouvenel[3] et le général Billot, tous également Corréziens, l'armée de l'Est et devient chef d'état-major de l'artillerie du 26e corps d’armée. On le retrouve aux batailles de Villersexel le sous le commandement du général Billot, à Héricourt du 15 au 17 janvier et au défilé de la Cluse le 1er février, où l'armée de Bourbaki, qui après avoir négocié la Convention des Verrières avec le général suisse Hans Herzog, sera internée en Suisse, après avoir été désarmée au passage de la frontière le 3 février. À la suite de ses faits de guerre, il est fait officier de la Légion d'honneur.

Une nouvelle fois fait prisonnier, il s'évade de nouveau et parvient à Bordeaux d'où il est envoyé, sur sa demande, pour réprimer l'insurrection en grande Kabylie où il se distingue lors des combats livrés par la colonne Lallemand.

En bas à gauche auprès de Sadi Carnot.
J. Brugère présente les manœuvres de Bétheny du bras au Ministre de la guerre André.

L'ordre régnant de nouveau, il rentre en France où il est nommé, de 1872 à 1874, au 30e régiment d'artillerie montée en garnison à Tarascon puis à Orléans de 1874 à 1880 où il est nommé lieutenant-colonel, chef d'État-major de l'artillerie du 5e corps d'armée et qu'il se marie.

Le , il est nommé chef de la maison militaire du président de la République, Jules Grévy, et secrétaire général de la présidence. Promu colonel en 1881, il prend part à la campagne de Tunisie, du 5 avril au , et est présent à tous les combats engagés par la colonne Logerot. Son officier d'ordonnance est alors le capitaine André Déroulède, frère de Paul Déroulède.

De retour en France, il reçoit, en , le brevet d'état-major et commande le 12e régiment d'artillerie cantonné à Vincennes.

Nommé général de brigade le , il reste au palais de l'Élysée après l’élection de Sadi Carnot, conservant ses fonctions de chef de la maison militaire et de secrétaire général de la présidence.

En 1888, il est victime d'un accident de chasse lors des chasses présidentielles à Rambouillet.

En 1890, il est promu général de division.

En 1892, il quitte la maison militaire et le secrétariat de l'Élysée et prend la tête de la 12e division d'infanterie à Reims et reçoit, le 9 juillet, la cravate de commandeur de la Légion d'honneur.

En 1894, il prend le commandement du 8e CA à Bourges puis, en 1897, le 2e CA à Amiens et est promu, le , grand-officier de la Légion d'honneur et est appelé la même année au conseil supérieur de la guerre. C'est à l'époque également un habitué du salon de Mme Lemaire, où il se trouve des soutiens au sein de la haute société parisienne.

De 1899 à 1900, il est gouverneur militaire de Paris durant la période de l'Exposition Universelle et du gouvernement Pierre Waldeck-Rousseau.

En 1900 devenu inspecteur d'ArmĂ©e il parvient vice-prĂ©sident du conseil supĂ©rieur de la guerre, c'est-Ă -dire le plus haut officier de l'armĂ©e française. De 1900 Ă  1905, il dirigera les grandes manĹ“uvres annuelles. En 1901, il commande, devant le tsar Nicolas II et le prĂ©sident de la RĂ©publique française Émile Loubet, les grandes manĹ“uvres et la revue de BĂ©theny, rĂ©unissant 150 000 soldats[4] - [5].

En 1904, il est fait grand-croix de la Légion d'honneur, il reçoit également plusieurs médailles et ordres étrangers ainsi que la Médaille militaire.

Le , il passe en deuxième section du cadre de réserve des officiers généraux. Il se met alors à écrire et publie plusieurs Mémoires. Les siens tout d'abord puis des mémoires qui paraîtront dans diverses publications comme la Revue de d'Artillerie, Mémorial des Officiers d'Artillerie et publie La tactique de l'artillerie pendant la guerre de 1866.

En 1914, Ă  73 ans et en parfaite santĂ©, il demande Ă  ĂŞtre rĂ©intĂ©grĂ© au service actif. Le ministre de la Guerre et futur prĂ©sident de la RĂ©publique française Alexandre Millerand, lui donne, le 17 septembre 1914, le commandement de quatre divisions d'infanterie territoriale[6] qui montent au front entre Amiens et BĂ©thune. Le , il reçoit sa 2e citation Ă  l'ordre de l'armĂ©e et la Croix de guerre avec palmes : « Le GĂ©nĂ©ral Brugère a commandĂ© pendant un mois avec la plus grande Ă©nergie un groupe de divisions territoriales avec lesquelles il a combattu en première ligne Ă  cĂ´tĂ© des corps d'armĂ©e actifs, rĂ©sistĂ© aux plus violentes attaques de l'ennemi et fait reculer la Garde prussienne. Pendant ces dures journĂ©es, a constamment fait sentir son action personnelle et a su communiquer Ă  tous la foi qui l'animait et son dĂ©vouement absolu au Pays… »

En octobre 1914, la guerre se stabilisant dans les tranchées, les groupes de divisions territoriales mises en première ligne, sont dissous. Il est alors nommé inspecteur général dans les régions de l'Intérieur.

En 1917, il sera appelé à diriger la commission d'enquête[7] constituée après l'échec des offensives Nivelle sur le chemin des Dames.

Après plusieurs missions militaires accomplies, âgĂ© de 77 ans, il prend quelques jours de congĂ©s dans la rĂ©gion de Grenoble, qu'il a connue lors de la guerre de 1870. Le , il meurt d'une rupture d'anĂ©vrisme dans l'automobile qui le conduit en excursion au col du Lautaret[8].

Il eut trois fils qui combattirent lors de la Grande guerre dont l'un, commandant, est mort, disparu, au combat près de Juvigny le [9].

Distinctions

Décorations Françaises

Décorations Étrangères

Notes et références

  1. Henri Joseph BRUGERE sur geneanet.org
  2. Philibert d'Ussel est l'auteur de l'ouvrage Campagne d'un volontaire sur la Loire et dans l'Est paru en 1872
  3. Raoul de Jouvenel deviendra préfet
  4. Histoire de BĂ©theny
  5. Cartes postales de BĂ©theny
  6. Il s'agit des 81e, 82e, 84e et 88e divisions d'infanterie territoriale. JMO - 2 août-10 décembre 1914 - 26N258/8
  7. Jean-François Jagielski, Denis Rolland, « En finir avec l'affaire du Chemin des Dames? La commission Brugère (1917-1927) », Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, no tome LV,‎ , pp 461-484 (ISSN 0428-1535)
  8. Archives départementales des Hautes-Alpes, commune de Villar-d'Arêne, année 1918, acte de décès no 7
  9. Lemouzi no 205 page 131
  10. référence nécessaire

Liens externes

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