Moraine
Une moraine est un amas de dĂ©bris rocheux (appelĂ© aussi till), Ă©rodĂ© et transportĂ© par un glacier ou par une nappe de glace. Certaines moraines sont observables au cours de leur transport, sur ou dans la glace, d'autres sont dĂ©posĂ©es sur le sol sous-jacent, traces d'anciens glaciers : les matĂ©riaux qui se dĂ©tachent des versants de la montagne sont vĂ©hiculĂ©s par le glacier et dĂ©posĂ©s lorsque celui-ci fond, gĂ©nĂ©ralement Ă la mĂȘme altitude, d'oĂč un empilement rocheux.
Ătymologie
Le terme moraine provient du savoyard morena (« renflement de terre »), dérivé d'un étymon préromain murr- (« tertre, éminence »).
Le mot moraine porte un double sens, car les origines de la moraine sont de deux sortes :
- allogÚne : tout ce que le glacier reçoit en sa surface (éboulis dus à la cryoclastie par exemple). Cette moraine protÚge le glacier du rayonnement du soleil (comme la Mer de Glace) ;
- autochtone : matĂ©riaux produits par le travail mĂȘme du glacier (broyage de son lit).
Dynamique glaciaire
La dynamique glaciaire s'exprime par :
- les marges du glacier portent des moraines latérales composées de roches arrachées par la glace et par le cycle gel-fonte (cryoclastie) ;
- les moraines latérales confluent et forment alors des moraines médianes ;
- invisible sous la glace se trouve la moraine de fond (till), arrachée du fond de la vallée et broyée par le mouvement de la glace ;
- à l'extrémité aval, les restes des rochers tombent de la glace comme une moraine frontale ;
- parfois, le front de la glace avance à nouveau en poussant les débris glaciaires et fluvio-glaciaires en avant, à la maniÚre d'un bulldozer ; une moraine poussée s'inscrit alors dans le paysage libéré des glaces ;
- le retrait du front d'un glacier, d'une calotte glaciaire ou d'une nappe de glace n'est pas continu, il y a des pauses, ce qui provoque la formation d'une série de moraines de récession.
AprĂšs la fonte de la glace
Lors du retrait du front de glace, lorsque la glace fond plus rapidement qu'elle ne se remplace en s'écoulant, les éclats de la roche fracassée sont séparés par des cours d'eau de fonte. On les classifie alors comme sédiments à l'eau comme des eskers et des kames (terrasses de kame, Cf. schéma). Mais il en reste des sédiments déposés directement par la glace fondante. Sur les terrains recouverts autrefois, de nappes de glace, on trouve des couches de dépÎts argileux erratiques trÚs répandues qui représentent la moraine de fond. à la ligne d'avance maximale d'une nappe de glace d'autrefois, il y a généralement, une ride de sédiment grossier qui représente la moraine frontale.
Formes d'accumulation
La moraine est un empilement de blocs, galets, cailloux et farine glaciaire (voir granulométrie et sédimentologie) véhiculés par un glacier et qui se retrouve à ses abords. La moraine veut dire aussi le produit de l'érosion glaciaire, matériaux résultant du travail du glacier.
La rĂ©cession abandonne des moraine frontales gĂ©nĂ©ralement en forme de croissant. Leur profil transversal oppose un versant interne en pente raide dĂ©veloppĂ© par un Ă©boulement lors de la fusion de la glace, et un versant externe en pente douce formant un croissant convexe vers l'aval. ConstituĂ©es d'un matĂ©riel usĂ©, triĂ© et disposĂ© en lentilles, ce qui implique l'intervention du ruissellement diffus des eaux de fonte, ces accumulations doivent Ă leur dissymĂ©trie et Ă leur crĂȘte arquĂ©e le nom de vallum morainique[1].
Types de moraine
- moraine de fond
- moraine de fonte
- moraine latérale
- moraine médiane
- moraine frontale
- moraine poussée
- moraine externe
- moraine interne
- moraine terminale
- moraine de récession
- jeune moraine
- ancienne moraine
- tillite
- drumlin
- kame
- bloc erratique
Les dépÎts morainiques et fluvio-morainiques (fluvio-glaciaire)
On appelle dépÎts morainiques les produits de l'érosion glaciaire déposés par les glaciers. Ces matériaux sont dans la catégorie géomorphologique des formations superficielles.
Lorsqu'ils ont Ă©tĂ© par la suite remaniĂ©s par l'Ă©rosion fluviale et dĂ©posĂ©s plus en aval, l'on parle de dĂ©pĂŽts fluvio-morainiques. Par exemple la Loire et ses affluents ont transportĂ© des produits morainiques dĂ©posĂ©s ensuite plus en aval par ces cours d'eau dans toute la partie mĂ©ridionale du bassin parisien et mĂȘme en Ăle-de-France et jusque dans la rĂ©gion de Rouen (car la Seine aval a Ă©tĂ© pendant une partie de l'Ăšre quaternaire le prolongement de la Loire amont, les deux cours d'eau formant alors un fleuve unique) : ces dĂ©pĂŽts fluvio-morainiques ou dĂ©pĂŽts fluvio-glaciaires peu fertiles correspondent souvent Ă des forĂȘts ou Ă des gĂątines.
- Moraine de la Visaille édifiée par le glacier du Miage et barrant le val Veny.
- Moraines latérales, frontales et de fond du Glacier de Moiry.
- Moraines étagées indiquant les phases de décrue du glacier du Miage.
- Moraine latérale du glacier de FerpÚcle (région d'EvolÚne).
- ConquĂȘte de la vĂ©gĂ©tation sur la moraine latĂ©rale du glacier de FerpĂšcle.
- Le Boulou, coupe dans la moraine, Fonds EugÚne Trutat, Muséum de Toulouse.
Notes et références
- Jacques Bersani, Encyclopaedia universalis, Encyclopaedia Universalis France, , p. 123.
Voir aussi
Source
- Benn D.I.,Evans D.J.A., Glaciers & Glaciation, 1998 (ISBN 0-340-58431-9)