TempĂȘte de neige
Une tempĂȘte de neige est un phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique produit par une dĂ©pression mĂ©tĂ©orologique hivernale importante. Entre la fin de l'automne et le dĂ©but du printemps, de tels systĂšmes se forment dans une masse d'air sous le point de congĂ©lation et les prĂ©cipitations tombent sous forme de neige en quantitĂ© importante. Ces systĂšmes couvrent de vastes Ă©tendues (dite Ă©chelle synoptique). Si la neige, poussĂ©e par les vents cause de la poudrerie (Canada français) ou du chasse-neige Ă©levĂ© (France), la visibilitĂ© sera fortement rĂ©duite et on peut retrouver des conditions de blizzard. Il s'agit d'un sous-ensemble de tempĂȘte hivernale.
Type | |
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Vent maximal |
Fort Ă violent |
Cumul des précipitations |
Neige abondante |
Quantités
Les flocons de neige ont une densitĂ© bien infĂ©rieure Ă celle de l'eau obtenue lors de leur fonte. En effet, les cristaux de glace qui forment les flocons occupent trĂšs peu du volume de ceux-ci. La majoritĂ© de celui-ci n'est en fait que l'air entre les branches du flocon. En moyenne, une Ă©paisseur d'un centimĂštre de neige que l'on fait fondre ne donnera qu'un millimĂštre d'Ă©paisseur d'eau, soit un rapport de 10 pour 1. Lorsque l'air est trĂšs froid, le rapport pourra mĂȘme atteindre jusqu'Ă 30 pour 1.
Une tempĂȘte de neige peut donc ensevelir une ville sous d'immenses congĂšres mais la quantitĂ© d'eau tombĂ©e n'est que trĂšs faible par rapport Ă une pluie d'Ă©tĂ©. Par exemple, une chute de neige qui laisse 20 cm de neige au sol sera plus ou moins Ă©quivalente Ă une pluie de 20 mm, soit une pluie trĂšs ordinaire. Les tempĂȘtes de neige se produisent donc dans un environnement relativement sec quand on le compare aux pluies torrentielles tropicales qui peuvent donner plusieurs dizaines, voire des centaines de millimĂštres de pluie en 24 heures.
La neige peut Ă©galement ĂȘtre accompagnĂ©e de pluie verglaçante ou de grĂ©sil, et finalement se changer en pluie, ce qui fera varier les accumulations de neige au sol ainsi que le rapport entre la quantitĂ© de neige et l'Ă©quivalent en eau. Finalement, les vents vont dĂ©placer la neige pour former des congĂšres Ă certains endroits et laisser un sol dĂ©nudĂ© Ă d'autres ce qui fait que la mesure des accumulations doit ĂȘtre fait en plusieurs endroits pour obtenir une bonne estimation des quantitĂ©s tombĂ©es.
Impacts
L'impact d'une tempĂȘte de neige varie selon l'endroit oĂč elle se produit. Les rĂ©gions oĂč de tels phĂ©nomĂšnes se produisent rĂ©guliĂšrement sont Ă©quipĂ©s pour les surmonter alors que les villes oĂč elles se produisent rarement peuvent ĂȘtre paralysĂ©s par quelques centimĂštres au sol. Par exemple, les villes comme QuĂ©bec ou MontrĂ©al, au Canada, reçoivent de 200 Ă 400 cm de neige annuellement. Elles ont la machinerie lourde pour l'enlever rapidement et la population sait quoi faire pour Ă©viter les problĂšmes. Le Service mĂ©tĂ©orologique du Canada n'envoie donc un avertissement de neige abondante pour ces villes que lorsque 15 cm ou plus sont attendus[1]. Par contre, des villes comme Atlanta (GĂ©orgie), Canberra (Australie) ou Vancouver auront un tel bulletin pour des quantitĂ©s mĂȘme minimes.
En gĂ©nĂ©ral, les impacts vont de nuire Ă la circulation automobile Ă la totale paralysie des transports, de l'enneigement des terrains Ă l'ensevelissement. La visibilitĂ© est rĂ©duite par les chutes de neige et ceci est encore exacerbĂ© par les vents forts qui sont gĂ©nĂ©ralement associĂ©s aux tempĂȘtes de neige, produisant des congĂšres et de la poudrerie. Dans les cas extrĂȘmes cela peut conduire Ă un blanc dehors prolongĂ© les conditions dans lesquelles la visibilitĂ© est rĂ©duite Ă quelques mĂštres seulement. Ces dangers peuvent se manifester mĂȘme aprĂšs la fin des chutes de neige en prĂ©sence de vents forts, car ils vont soulever la neige tombĂ©e et rĂ©duire la visibilitĂ© dans le processus. Toute personne non prĂ©parĂ©e qui sera surprise Ă l'extĂ©rieur, peut avoir de la difficultĂ© Ă trouver son chemin, subira des engelures, perdra son chemin et mĂȘme la vie si elle ne trouve pas un abri.
Selon le profil de tempĂ©rature dans l'atmosphĂšre, la neige peut ĂȘtre humide ou sĂšche (poudreuse). La neige poudreuse est plus facilement transportĂ©e par le vent et s'accumule plus efficacement. La neige humide est plus lourde en raison de la teneur accrue en eau. Des accumulations importantes de neige lourde et mouillĂ©e peuvent faire s'effondrer les toits si un dĂ©neigement n'est pas effectuĂ© rapidement. L'accrĂ©tion de neige mouillĂ©e sur des surfaces Ă©levĂ©es si la neige est suffisamment « collante », ce qui peut causer des dommages importants aux arbres et aux lignes Ă©lectriques d'une maniĂšre similaire Ă l'accrĂ©tion de glace pendant les Ă©vĂ©nements de pluie verglaçante.
D'autres impacts indirects :
- formation de corniches de neige instable en montagne qui peuvent causer des avalanches subséquemment ;
- aprĂšs un hiver fertile en tempĂȘtes, il y aura un Ă©pais manteau de neige au sol qui fondra au printemps. Si la fonte est rapide, parce que la tempĂ©rature s'adoucit rapidement, les risques d'inondations seront trĂšs grands ;
- le déneigement des entrées et toits par les habitants est un travail ardu. Chaque année, plusieurs personnes souffrent de malaises cardiaques en pelletant et certains en meurent.
Exemple synoptique
Les tempĂȘtes de neige affectent gĂ©nĂ©ralement de grandes Ă©tendues car elles sont le rĂ©sultat de dĂ©pressions synoptiques. Ainsi le , il est tombĂ© plus 50 cm de neige sur tout l'est du Canada et le nord-est des Ătats-Unis, le tout accompagnĂ© de vents violents et de poudrerie dans ce qui est connu au QuĂ©bec comme la « tempĂȘte du siĂšcle ». Dans la seule rĂ©gion de MontrĂ©al, 17 personnes sont mortes, les bris aux fils de transport de l'Ă©lectricitĂ© ont privĂ© de courant certains secteurs jusqu'Ă 10 jours et les vents soufflant Ă 110 km/h poussĂšrent des bancs de neige jusqu'au deuxiĂšme Ă©tage des maisons. En tout, la voirie a dĂ» faire 500 000 voyages de camion de neige pour dĂ©gager les artĂšres de la ville[2] - [3].
Exemple localisé
Cependant, certaines tempĂȘtes ont un effet trĂšs localisĂ© comme dans le cas des bourrasques de neige en aval de plans d'eau non couverts de glace. Par exemple, dans la rĂ©gion des Grands Lacs en AmĂ©rique du Nord, de l'air arctique passant au-dessus des lacs donne une situation trĂšs instable oĂč se forment des prĂ©cipitations intenses sur de minces corridors. Il n'est pas rare que de 50 Ă 100 cm de neige tombe en un endroit dans de telles circonstances mais presque rien Ă quelques kilomĂštres plus loin[4] - [5]. La tempĂȘte de neige Aphid du 12-13 octobre 2006 a ainsi laissĂ© 60 cm sur la ville de Buffalo, aux Ătats-Unis, mais il n'est tombĂ© que quelques flocons aux chutes du Niagara qui sont tout prĂšs[6].
Un autre exemple, en une seule tempĂȘte du 7 au , autour de London (Ontario), au Canada, il est tombĂ© de 50 Ă plus de 100 cm de neige le long de minces corridors en aval du lac Huron. Le maximum de 177 cm a Ă©tĂ© enregistrĂ© dans la petite municipalitĂ© de Lucan (43° 11âČ N, 81° 24âČ O). Certaines rĂ©gions proches, comme Toronto, n'ont pas reçu un seul flocon[7] - [8].
Ce genre de tempĂȘte se retrouve un peu partout le long des cĂŽtes Ă travers les rĂ©gions froides du globe en hiver et causent les mĂȘmes impacts qu'une tempĂȘte Ă plus large Ă©chelle.
En cas de tempĂȘte
Chaque hiver dans les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es, des tempĂȘtes de neige se produisent. Certaines sont bĂ©nignes alors que d'autres peuvent paralyser la vie quotidienne et mĂȘme causer des dommages. Les autoritĂ©s gouvernementales suggĂšrent en gĂ©nĂ©ral avant le dĂ©but de la saison de :
- Ălaborer un plan d'action familial en dĂ©cidant des actions de chacun, en gardant Ă l'esprit que l'on peut ĂȘtre bloquĂ© par la neige pendant quelques jours ;
- Préparer une trousse de premiers secours et de garder des vivres pour plusieurs jours ;
- Se procurer ou remettre en Ă©tat son Ă©quipement hivernal : pelles, bottes, manteaux, pneus Ă neige, etc.
En cas de tempĂȘte imminente :
- S'informer des prévisions et conditions météorologiques à la radio, à la télévision ou sur internet ;
- Suivre tout message émis par la sécurité civile à propos de mesures supplémentaires à prendre.
- Reporter tout déplacement automobile non indispensable
Art
Peinture
Plusieurs tableaux ont comme sujet les tempĂȘtes de neige, dont la toile Tourmente de neige en mer (1842) du peintre Joseph Mallord William Turner.
Littérature
Notes et références
- Service météorologique du Canada, « Neige », Veilles, avertissements et bulletins météo spéciaux, Environnement Canada, (consulté le ).
- Service mĂ©tĂ©orologique du Canada, « La tempĂȘte du siĂšcle. Ah ! comme la neige a neigĂ© du 3 au 5 mars 1971 ! ! » [PDF], CRIACC, (consultĂ© le ).
- Dave Phillips, « De 1961 à 1980 », Les phénomÚnes météorologiques les plus importants du XXe siÚcle, Service météorologique du Canada (Environnement Canada), (consulté le )
- Service météorologique du Canada, « Bourrasques de neige », Veilles, avertissements et bulletins météo spéciaux, Environnement Canada, (consulté le ).
- (en) Greg Byrd, « Lake Snow Effect », UCAR (version du 16 mai 2008 sur Internet Archive).
- (en) NWS Office, Buffalo, NY, « Historic Lake Effect Snow Storm of October 12-13, 2006 », National Weather Service, (consulté le ).
- (en) Ken Wightman, « Snow buries London, Ontario, area », Digital Journal, (consulté le ).
- (en) Craig Huckerby, « Big Snow On The Way? », Soonews.ca, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « Rapport no. 1540 sur les techniques de prĂ©visions et de prĂ©ventions des risques naturels en France », Rapports de lâOffice parlementaire dâĂ©valuation des choix scientifiques et technologiques, AssemblĂ©e nationale française (consultĂ© le ).
- « RÚgles NV65 définissant en France les effets de la neige et du vent sur les constructions », Société ICAB (consulté le ).