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Barrage de Bissorte

Le barrage de Bissorte est un barrage poids alimentant une centrale hydroĂ©lectrique homonyme (75 MW), qui est construite de 1931 Ă  1938 Ă  Orelle, dans la vallĂ©e de la Maurienne, en Savoie. L'usine hydroĂ©lectrique, situĂ©e dans la vallĂ©e de l'Arc au lieu-dit de Bissortette, est mise en service en 1935.

Barrage de Bissorte
Vue du barrage en hiver, depuis la cime Caron Ă  Orelle.
GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
Département français
Commune
Coordonnées
45° 10′ 49″ N, 6° 34′ 45″ E
Cours d'eau
Ruisseau de Bissorte[1] affluent de l'Arc
Objectifs et impacts
Vocation
Propriétaire
EDF
Date du début des travaux
1930 et 1980
Date de mise en service
1938 et 1987
Barrage
Hauteur
(lit de rivière)
63 m
Longueur
545 m
Épaisseur à la base
49 m
RĂ©servoir
Nom
Lac de Bissorte (d)
Altitude
2 050 m
Volume
39 millions de mÂł
Centrale(s) hydroélectrique(s)
Super-Bissorte
Type de centrale
Hauteur de chute
1 160 m
DĂ©bit d'Ă©quipement
70 mÂł/s
Nombre de turbines
5 x 150 MW + 3 x 25 MW
Type de turbines
4 Francis (pompes 5 étages réversibles) et 5 Turbine Pelton
Puissance installée
748 MW
Production annuelle
165 GWh
Localisation sur la carte de la Savoie
voir sur la carte de la Savoie
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

L'amĂ©nagement est reconfigurĂ© de 1980 Ă  1987 pour y ajouter une centrale de pompage-turbinage de 750 MW, dĂ©nommĂ©e Super-Bissorte, la 4e plus puissante centrale de France après celles de Grand'Maison, MontĂ©zic et Revin.

Situation

Le barrage de Bissorte est situé sur la commune d'Orelle, sur un ancien ombilic devenu alpage, dans le massif des Cerces, près de la frontière avec l'Italie.

  • Situation du lac.
    Situation du lac.
  • Lac de Bissorte, rĂ©servoir gigantesque du barrage.
    Lac de Bissorte, réservoir gigantesque du barrage.
  • Vue du barrage depuis le crĂŞt FĂ©nère.
    Vue du barrage depuis le crêt Fénère.

Histoire

Une digue-poids longue de 545 m revĂŞtue d'un parement de pierres est Ă©levĂ©e pour protĂ©ger le bĂ©ton. L'usine peut en quelques minutes fournir 75 MW grâce Ă  trois turbines Pelton. La centrale est mise en service en 1938. Le potentiel du site de Bissorte retient l'attention lors de la pĂ©riode de l'intense spĂ©culation boursière des annĂ©es 1920 sur l'hydroĂ©lectricitĂ©.

Les travaux débutent en 1930 et se terminent en 1934, la mise en eau étant effective en 1935[2]. Un téléphérique est mis en place au lieu-dit de Bissortette afin de faciliter l’acheminement des matériaux et des barraquements sont installés à proximité du futur barrage, l’un d'eux étant par ailleurs pris par une avalanche le 20 mars 1933, faisant huit victimes, dont une le lendemain[2]. Les phases de travaux se déroulent en deux temps, avec construction sur place durant l'été et taille des pierres dans les carrières du lieu-dit de Berchette au cœur de l’hiver[2]. En juin 1933, 600 hommes sont recensés sur le chantier du barrage[2].

En 1980, EDF construit une deuxième retenue au niveau de l'Arc (au Pont des Chèvres, 925 m) et rĂ©amĂ©nage l’usine en « station de transfert d'Ă©nergie par pompage », afin de remonter vers le barrage de Bissorte pendant les heures creuses, Ă  l'aide d'une nouvelle conduite forcĂ©e installĂ©e en galerie, de l'eau turbinĂ©e aux heures de pointe. Mis en service entre 1986 et 1987, l'ensemble Bissorte 2/Bissorte 3, appelĂ© « Super-Bissorte », est constituĂ© de deux usines souterraines, de fonctionnement très souple, qui fournissent 750 MW grâce Ă  4 groupes rĂ©versibles de 150 MW et une turbine Pelton de 150 MW[3].

Caractéristiques techniques des réservoirs

Le barrage de Bissorte, rĂ©servoir supĂ©rieur (2 050 m d'altitude), est un barrage-poids sur la rivière Bissorte (8,8 km de longueur)[1], long de 545 m, large Ă  la base de 49 m et haut de 63 m[4], revĂŞtu d'un parement de pierres pour protĂ©ger le bĂ©ton. La retenue d'eau a un volume de 39 millions de m3, qui pourrait ĂŞtre portĂ© Ă  100 millions de m3.

Une deuxième retenue, le barrage du Pont des Chèvres (925 m d'altitude) sur l'Arc Ă  l'aval de la centrale, sert de bassin de restitution pour les centrales de Bissorte et d'Orelle et de bassin infĂ©rieur de la STEP Super-Bissorte ; il est constituĂ© d'une digue et d'un barrage mobile ; son volume est de 1,5 hm3[4].

En 2015, de juillet à novembre, EDF a effectué la vidange du lac de Bissorte. Les travaux associés ont consisté à procéder à des expertises, notamment à propos de la visite décennale des galeries de prise d'eau et des conduites forcées. En plus d'une reprise majeure des jointures inter-pierres et des enduits de solidification, les vannes ont été révisées et des travaux connexes d'acheminement et de rangement de matériel, notamment des déchets de chantiers, ont été réalisés par héliportage pour sécuriser les entrées de vannes de fond[5].

Conduites forcées

La conduite forcée de Bissorte 1 est unique grâce à la technique des frettes, cercles métalliques auxquels la conduite adhère par de hautes pressions. Pour Super-Bissorte, une nouvelle conduite forcée a été installée en galerie.

Centrales Ă©lectriques

Vue de la centrale hydraulique de Bissorte depuis la Ligne de Culoz à Modane (frontière)
Vue de la centrale hydraulique de Bissorte depuis la ligne de la Maurienne.

La centrale de « Bissorte 1 » est Ă©quipĂ©e de trois groupes Pelton horizontaux de 25 MW chacun ; sa hauteur de chute est de 1 144 m.

La centrale de Super-Bissorte est composĂ©e de deux usines souterraines : « Bissorte 2 », Ă©quipĂ©e de quatre groupes Francis rĂ©versibles de 150 MW et « Bissorte 3 », Ă©quipĂ©e d'un groupe Pelton vertical de 150 MW[4].

Transfert d'Ă©nergie par pompage

Conduite forcée du barrage de Bissorte : ruisseau dévié de Bissorte.
Conduite forcée du barrage de Bissorte : ruisseau dévié de Bissorte.
Photo de l'ubac d'Orelle où se trouve la conduite forcée.

Super-Bissorte, comme les autres STEP, est une centrale stratĂ©gique pour le rĂ©seau Ă©lectrique français. Elle permet notamment, en cas de blackout, de rĂ©-alimenter le rĂ©seau Ă©lectrique français : ainsi, le système « Super-Bissorte » s'est distinguĂ© le lors d'une panne du rĂ©seau europĂ©en d'Ă©lectricitĂ© consĂ©cutive Ă  une erreur de jugement du gestionnaire allemand. La panne a provoquĂ© l’isolement des rĂ©seaux français et espagnols, qui se sont trouvĂ©s brusquement en sous-capacitĂ©. Les opĂ©rateurs de RTE, RĂ©seau de Transport d’ÉlectricitĂ©, ont rĂ©tabli la situation en mettant neuf barrages en service[6] : « A 22 h 15, la production des usines hydroĂ©lectriques de Bort, MontĂ©zic, Grand'Maison, Villarodin, Sarran-Bromat augmentait de 2 800 MW, suivie Ă  22 h 20 par 1 140 MW venant de Tignes, Super-Bissorte, La Bathie et Monteynard-Avignonet[7]».

Chapelles près du barrage de Bissorte

La chapelle Saint-BarthĂ©lemy est un Ă©difice catholique situĂ© en contrebas du barrage de Bissorte. DĂ©placĂ©es en partie lors de la construction du barrage Ă  Orelle en 1934, les fondations de l'ancienne chapelle sont visibles sous l'eau du lac. Le culte est cĂ©lĂ©brĂ© une fois par an (45° 10′ 52″ N, 6° 34′ 44″ E)[8] - [9].

La chapelle Saint-Louis est une chapelle catholique situĂ©e Ă  gauche de la centrale hydroĂ©lectrique, au lieu-dit de Bissortette, entre les communes d'Orelle et de Freney (45° 12′ 08″ N, 6° 35′ 11″ E)[10] - [8] - [11].

Bibliographie

  • Jean-Pierre DelĂ©glise, « Orelle : 1930-1933, barrage de Bissorte », dans Collectif, 1000 ans d'histoire de la Savoie : La Maurienne, Évian-les-Bains, ClĂ©opas, , 852 p. (ISBN 2-9522-4597-5), p. 717-718. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Notes et références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - Ruisseau de Bissorte (W1030620) » (consulté le )
  2. Deléglise 2008, p. 717-718
  3. Aménagement de Bissorte et Super-Bissorte, site EDF-énergie.
  4. Vallée de l'Arc - la Maurienne, sur le site Hydrelect consulté le 11 septembre 2013.
  5. Municipalité d'Orelle, Bulletin municipal d'Orelle, année 2015, Saint-Jean-de-Maurienne, Services municipaux d'Orelle, , 35 p. (lire en ligne), p. 11
  6. Jean-François Bouhours, "Des barrages très convoités mais indispensables pour un réseau électrique intelligent", Le Monde (consulté le 11 septembre 2013).
  7. La panne électrique du 4 novembre 2006 : questions réponses, sur le site de RTE consulté le 11 septembre 2013.
  8. Jean-Pierre Deléglise, Orelle autrefois : 1860-1960, Saint-Jean-de-Maurienne, La Fontaine de Siloé, , 157 p. (ISBN 2842060083, lire en ligne), p. 108
  9. « Chapelle sous le barrage de Bissorte - Construction de 1931 - Orelle » Accès libre, sur www.communes.com (consulté le )
  10. « Chapelle Saint-Louis de Bissortette - montée au refuge des Marches depuis le parking du Prec | Savoie Mont Blanc (Savoie et Haute Savoie) - Alpes » Accès libre, sur www.savoie-mont-blanc.com, (consulté le )
  11. « Chapelle Saint-Louis - N.D des Usines - Orelle » Accès libre, sur www.communes.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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