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RTE (entreprise)

RTE, sigle du RĂ©seau de transport d'Ă©lectricitĂ©, est le gestionnaire de rĂ©seau de transport français responsable du rĂ©seau public de transport d'Ă©lectricitĂ© haute tension en France mĂ©tropolitaine (la Corse n'est pas gĂ©rĂ©e par RTE). Sa mission fondamentale est d’assurer Ă  tous ses clients l’accès Ă  une alimentation Ă©lectrique Ă©conomique, sĂ»re et propre. RTE connecte ses clients par une infrastructure adaptĂ©e et leur fournit tous les outils et services qui leur permettent d’en tirer parti pour rĂ©pondre Ă  leurs besoins. Ă€ cet effet, RTE exploite, maintient et dĂ©veloppe le rĂ©seau Ă  haute et très haute tension. Il est le garant du bon fonctionnement et de la sĂ»retĂ© du système Ă©lectrique. RTE achemine l’électricitĂ© entre les fournisseurs d’électricitĂ© (français et europĂ©ens) et les consommateurs, qu’ils soient distributeurs d’électricitĂ© ou industriels directement raccordĂ©s au rĂ©seau de transport. Plus de 105 000 km de lignes comprises entre 45 000 et 400 000 volts et 50 lignes transfrontalières connectent le rĂ©seau français Ă  33 pays europĂ©ens, offrant ainsi des opportunitĂ©s d’échanges d’électricitĂ© essentiels pour l’optimisation Ă©conomique du système Ă©lectrique.

RTE
logo de RTE (entreprise)

Création
Dates clés : transformation en société anonyme
Forme juridique Société anonyme
Siège social Immeuble Window, La Défense
Drapeau de la France France
Direction Xavier Piechaczyk, président du directoire depuis le en remplacement de François Brottes.
Actionnaires EDF : 50,1 %
Caisse des dépôts et consignations : 29,9 %
CNP Assurances : 20 %
Activité Transport d'électricité
Gestion du système électrique
Société mère EDF
Sociétés sœurs Enedis
Filiales RTE international, Arteria, Airtelis, Cirtéus, RTE Immo, INELFE (50 %), EPEX SPOT (49 %), HGRT (34 %), Coreso (17 %), Protys (12 %), JAO (5 %)
Effectif 9 438 (2022)
SIREN 444619258[1]
TVA européenne [ FR19444619258]
Site web rte-france.com

Capitalisation Entreprise non cotée
Fonds propres 7 800 000 000 € (2021)
Dette 13 500 000 € (2021)
Chiffre d'affaires en diminution 4 926 000 000 € (2022)
RĂ©sultat net en diminution 485 000 000 € (2022)[2]

RTE fait partie du Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité (ENTSO-E), organisation qui regroupe les gestionnaires de réseaux de transport à haute et très haute tension de 35 pays[3]. Elle découle de la fusion le de l'UCTE, de BALTSO, de NORDEL, d'ATSOI et d'UKTSOA.

Les réseaux de ces sociétés desservent, via les réseaux de distribution, une population d'environ 500 millions de personnes. Ils se décomposent en cinq grands systèmes synchrones : l'Europe continentale (à laquelle est rattachée la Turquie), les pays baltes, les pays nordiques, l'Irlande et la Grande-Bretagne.

Les lignes à basse et moyenne tension françaises ne sont pas du ressort de RTE. Elles sont essentiellement exploitées par Enedis (anciennement ERDF, filiale de distribution électrique d'EDF), mais aussi par d'autres entreprises locales de distribution (ELD) comme Électricité de Strasbourg, l'Usine d'électricité de Metz, ou encore Gascogne Énergies Services à Aire-sur-l’Adour dans les Landes.

Historique

La directive européenne no 96/92/CE de imposait une séparation de gestion des entités chargées, d'une part, du développement de l'exploitation et, d'autre part, de la maintenance du réseau de transport[4].

La loi du , a transposé en droit français cette obligation en instituant RTE en tant que gestionnaire du réseau indépendant d'EDF d'un point de vue comptable financier et managérial. En , André Merlin est nommé directeur de RTE[5].

La loi du a conduit à une séparation juridique entre RTE et EDF[6]. Ainsi, RTE est devenu, le , une société anonyme, à conseil de surveillance et directoire, à capitaux publics. Elle est filiale d'EDF. Le décret du approuve les statuts de cette société dénommée « RTE EDF Transport »[7]. Elle utilise la marque commerciale « Réseau de Transport d'Électricité » ou le sigle « RTE ». André Merlin est nommé président du directoire le [8].

En 2007, Dominique Maillard lui succède à la présidence du Directoire. Il est reconduit à ce poste en 2010[9].

En , la raison sociale de RTE est modifiée en application des dispositions du Code de l'énergie, à la demande de la Commission européenne et de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) : « RTE EDF Transport » est remplacé par l'unique appellation « RTE Réseau de transport d'électricité ».

En 2015, François Brottes est nommé à la tête de RTE[10] - [11].

En , EDF annonce qu'elle va vendre 49,9 % de RTE à un consortium associant la Caisse des dépôts et consignations et CNP Assurances, valorisant RTE dans son ensemble à 8,45 milliards d'euros[12] - [13].

Le , cette cession partielle est officialisée et effective[14] - [15].

Mission de service public

Un réseau de transport d'électricité constitue un monopole naturel. Ses utilisateurs sont multiples (injections des centrales de production, soutirages des gros sites industriels et du réseau de distribution, interconnexions avec les pays voisins…) et son fonctionnement est assuré par un gestionnaire de réseau de transport, qui doit être neutre et indépendant. RTE est engagé avec l'État par un contrat de service public du [16].

Obligations

RTE doit :

CRE

ConformĂ©ment aux dispositions de la Directive 96/92/CE du , le lĂ©gislateur français a crĂ©Ă©, dans la loi 2000-108 du [18], un organisme de rĂ©gulation indĂ©pendant des acteurs de marchĂ©, la Commission de rĂ©gulation de l'Ă©nergie (CRE), qui contrĂ´le le fonctionnement du marchĂ©. Elle contrĂ´le le programme d'investissement du Gestionnaire de rĂ©seau de transport (GRT) de l'Ă©lectricitĂ©. En 2015, le montant des investissements s'Ă©levait Ă  1 549 M €. Le coĂ»t de transport d'Ă©lectricitĂ© reprĂ©sente environ 7,5 % de la facture d'Ă©lectricitĂ© du client domestique.

TURPE

La CRE propose les tarifs d'accès au réseau de transport et de distribution qui sont soumis à l'approbation du ministre de l'Industrie. Les missions de service public sont financées par le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité (TURPE)[19] - [20].

Réseau de transport d'électricité

Lignes Ă  haute tension.
Poste haute tension.

Interconnexion avec les autres pays

En 2023, les 50 interconnexions entre la France et les pays voisins sont assurĂ©es par 17 lignes de 400 kV, 14 lignes de 225 kV, 5 lignes 150 kV, 3 lignes 90 kV et 6 lignes 63 kV, auxquelles s'ajoutent les interconnexions Ă  courant continu : IFA, IFA-2 et Eleclink, qui relient la France Ă  l'Angleterre, INELFE Baixas-Santa Llogaia, qui relie la France et l'Espagne[21] et Savoie-PiĂ©mont, qui relie la France et l'Italie[22]. La Corse ne fait pas partie du rĂ©seau gĂ©rĂ© par RTE[23], elle est reliĂ©e Ă  l'Italie par l'interconnexion Ă  courant continu SACOI.

À partir de 2006, RTE et ses homologues TenneT, aux Pays-Bas, et Elia, en Belgique, ont développé un couplage des bourses d'électricité des trois pays et de la gestion des réservations des interconnexions afin de simplifier les échanges commerciaux transfrontaliers[24] - [25]).

Cette action s'est poursuivie début 2009, par le lancement de Coreso (Coordination of Electricity System Operators)[26], centre de coordination commun entre RTE, Elia (Belgique), National Grid (Royaume-Uni), 50hz Transmission GmbH (un des quatre gestionnaires de réseau de transport allemands et également filiale d'Elia) et TERNA (Italie) pour renforcer la sécurité électrique du centre-ouest de l'Europe[27].

Un réseau interconnecté permet de mieux absorber les nouveaux producteurs décentralisés et leur production intermittente (éoliens, photovoltaïques, piles à combustible de la filière hydrogène...)[28].

La gestion de l’électricité en Europe est faillible face aux vulnérabilités d’approvisionnement[29]. Le 3e paquet énergie cherche notamment à répondre à cet enjeu[30].

L’Institut Montaigne, think tank français, préconise l’instauration d’un pacte de convergence énergétique et d’une haute autorité de l’énergie indépendante[31].

Gestion du réseau de transport d'électricité

La loi du a attribué à RTE, en tant que gestionnaire du réseau de transport français, la responsabilité de la sûreté du système électrique, définie[32] comme l'aptitude à :

  • assurer le fonctionnement normal du système Ă©lectrique ;
  • limiter le nombre des incidents et Ă©viter les grands incidents[33] ;
  • limiter les consĂ©quences des grands incidents lorsqu'ils se produisent[34].

RTE fait un point annuel à l'aide du Mémento de la sûreté[35] et du bilan annuel de la sûreté du système électrique français[36] - [37].

Pour que le rĂ©seau fonctionne Ă  une frĂ©quence stabilisĂ©e autour de 50 Hz, les groupes de production doivent Ă  chaque instant adapter leur production Ă  la puissance appelĂ©e par les consommateurs. Bien qu'une partie de ce rĂ©glage s'effectue directement au niveau de la centrale Ă©lectrique, une autre partie est nĂ©cessairement gĂ©rĂ©e au niveau national par un dispatching national[38].

Gestion de l'Ă©quilibre entre la production et la consommation

L'électricité étant difficile à stocker à grande échelle et à coût compétitif, RTE doit assurer en permanence l'équilibre entre la production et la consommation d'électricité.

Lorsque cet équilibre se rompt, RTE dispose de réserves de puissance classées en trois catégories[39] :

  • la rĂ©serve primaire, d'un niveau de 3 000 MW au niveau europĂ©en, est constituĂ©e par les grands producteurs d'Ă©lectricitĂ© d'Europe continentale. Cette rĂ©serve est mise en Ĺ“uvre automatiquement dans un dĂ©lai de 15 Ă  30 secondes en cas de rupture de l'Ă©quilibre sur le rĂ©seau ;
  • la rĂ©serve secondaire, d'un niveau compris entre 500 MW et 1 000 MW en France, relève des producteurs français disposant d'une puissance de plus de 120 MW. Elle est Ă©galement mise en Ĺ“uvre automatiquement en quelques minutes, dans le pays Ă  l'origine de la rupture d'Ă©quilibre (de 2 Ă  13 minutes environ pour la France, suivant l'importance de ce dĂ©sĂ©quilibre) ;
  • la rĂ©serve tertiaire ou mĂ©canisme d'ajustement. Sa mobilisation n'est pas automatique et intervient soit lorsque les rĂ©serves primaire et secondaire n'ont pas suffi Ă  rĂ©tablir l'Ă©quilibre, soit pour reconstituer celles-ci.

Le mécanisme d'ajustement est ouvert à tous les producteurs et consommateurs, essentiellement français. Il comprend plusieurs types d'offres :

  • la rĂ©serve rapide doit ĂŞtre mobilisable en moins de 13 minutes et la rĂ©serve complĂ©mentaire en moins de 30 minutes. RTE contractualise en ce sens pour une rĂ©serve rapide de 1 000 MW et une rĂ©serve complĂ©mentaire de 500 MW. Les cocontractants sont sĂ©lectionnĂ©s par appel d'offres. Ils s'engagent Ă  fournir la puissance contractualisĂ©e et reçoivent en Ă©change une prime fixe ;
  • RTE peut Ă©galement conclure des contrats de rĂ©servation de puissance avec des consommateurs[40]. SĂ©lectionnĂ©s Ă©galement par appel d'offres et rĂ©munĂ©rĂ©s par une prime, ces consommateurs s'engagent Ă  « effacer » leur consommation, c'est-Ă -dire Ă  rĂ©duire ou annuler leur consommation d'Ă©lectricitĂ© lorsque le rĂ©seau est surchargĂ©.

RTE sélectionne les offres susceptibles de répondre à son besoin, puis les active le moment venu en choisissant la moins coûteuse selon le principe de préséance économique[41].

De plus, les producteurs doivent mettre à la disposition de RTE leur puissance non utilisée[42].

Gestionnaire de réseau de transport (GRT) intégré

RTE couvre dans ses activités de GRT la gestion :

  • de l'infrastructure du rĂ©seau (construction, exploitation et maintenance) ;
  • du système Ă©lectrique (gestion prĂ©visionnelle de l'Ă©quilibre production consommation Ă  tous les Ă©chelons de temps de l'annuel au temps rĂ©el).

De plus, RTE contribue à la définition des mécanismes permettant d'assurer la cohérence entre marché de gros et contraintes de gestion du système électrique.

Cette organisation intégrée, parfois appelée GRT lourd, par opposition à un GRT léger qui ne comprendrait que la partie système, est la plus répandue en Europe[43] - [44], et certains pays comme l'Italie qui avait initialement séparé les deux fonctions sont revenus sur cette position. Il existe des exceptions peu nombreuses, la plus notable étant aux États-Unis.

Les avantages allégués du GRT intégré seraient :

  • une meilleure maĂ®trise du dĂ©veloppement des rĂ©seaux ;
  • une plus grande indĂ©pendance (par rapport Ă  une situation ou l'infrastructure resterait propriĂ©tĂ© de l'opĂ©rateur historique) ;
  • une meilleure maĂ®trise de la sĂ»retĂ©, notamment par la coordination des politiques de maintenance.

Les avantages allégués du GRT dé-intégré seraient :

  • une plus grande facilitĂ© de mise en Ĺ“uvre en contournant la question de la propriĂ©tĂ© des infrastructures ;
  • une plus grande Ă©mulation entre le gestionnaire système, commanditaire des dĂ©veloppements de rĂ©seau et le gestionnaire d'infrastructures censĂ© en assurer la maĂ®trise d'Ĺ“uvre.

Certains attribuent à la dé-intégration infrastructure/système, un rôle dans la survenue des grandes pannes de ces dernières années (États-Unis le 14 août 2003, Suisse et Italie le [45], Europe le [46] - [47] - [48], etc.).

Engagements en matière d'environnement

Les lignes électriques peuvent occasionner des impacts positifs ou négatifs sur les milieux naturels.

La problématique environnementale est intégrée au cœur des objectifs de RTE. Dans ce cadre, il a pris des engagements :

  • rĂ©aliser en technique souterraine au moins 30 % des lignes haute tension Ă  crĂ©er ou Ă  reconstruire ;
  • ne pas accroĂ®tre la longueur totale des lignes aĂ©riennes en conditionnant la construction de nouvelles lignes aĂ©riennes au dĂ©montage d'une longueur Ă©quivalente de lignes existantes ;
  • financer des plans d'accompagnement de projets qui reprĂ©sentent entre 8 et 10 % du coĂ»t total du projet pour les nouvelles lignes aĂ©riennes. Ces plans servent Ă  financer les mesures esthĂ©tiques d'intĂ©gration visuelle, ou alors des mesures de dĂ©veloppement durable.

Tous les gestionnaires de réseau se heurtent de plus en plus à des problèmes environnementaux[49] qui freinent, voir empêchent totalement, la création de nouvelles lignes électriques (syndrome du NIMBY, « pas dans mon jardin », impacts sur le paysage, mais plus particulièrement impacts sanitaires des champs électromagnétiques (CEM)).

Champs électromagnétiques

En effet, les impacts sur la santĂ© des champs Ă©lectromagnĂ©tiques (CEM) sont devenus un problème qui a donnĂ© lieu Ă  de nombreuses Ă©tudes internationales depuis plus de trente ans, ainsi qu'Ă  trois rapports ou avis officiels des services ou institutions de l'État en 2010[50] - [51] - [52]. Ces avis de l'AFSSET, de l'Office parlementaire des choix technologiques, et de deux ministères feront certainement Ă©voluer RTE quant au seuil de CEM retenu par le gestionnaire des rĂ©seaux très haute tension (seuil actuel de 100 microteslas, alors que tous ces services ou institutions suggèrent des seuils proche de 1 microtesla ou moins). RTE diffuse des informations sur les champs Ă©lectromagnĂ©tiques et leurs effets[53].

Gestion de la biodiversité sous les lignes

  • RTE doit prendre en compte la protection, restauration et gestion de la biodiversitĂ© lors des Ă©tudes d'impacts et chantiers de construction ou entretien de lignes qui peuvent avoir des impacts nĂ©gatifs sur l'environnement (collision des lignes avec les oiseaux en migration, Ă©lectrocution d'oiseaux (Balbuzard pĂŞcheur par ex).
  • Les emprises des lignes Ă©lectriques aĂ©riennes ou enterrĂ©es, ne peuvent accepter d'arbres adultes, mais elles peuvent constituer des lieux favorables au dĂ©veloppement de la biodiversitĂ©, voire localement jouer un rĂ´le de corridors naturels ou d'abri pour des espèces de milieux ouverts.
  • Selon RTE, des inventaires naturalistes ont dĂ©jĂ  dĂ©tectĂ© la prĂ©sence de plus de 30 espèces vĂ©gĂ©tales rares ou menacĂ©es sous les lignes haute-tension. Par une gestion diffĂ©rentiĂ©e et Ă©ventuellement restauratoire, RTE a annoncĂ© vouloir prĂ©server cette biodiversitĂ©[54] - [55].
  • Selon RTE, bien qu'ayant aussi des incidences nĂ©gatives sur l'environnement, les emprises de lignes, quand elles sont bien gĂ©rĂ©es peuvent ĂŞtre favorables Ă  la biodiversitĂ©, car le rĂ©seau de lignes maille le territoire, son emprise n'est propice ni Ă  l’urbanisation, ni Ă  l’industrialisation, et peut parfois jouer un rĂ´le de corridors Ă©cologiques ou refuge pour des espèces ailleurs menacĂ©es.
  • L'engagement volontaire de RTE en faveur de la biodiversitĂ© a Ă©tĂ© reconnu par le Ministère de la Transition Ă©cologique et solidaire : "StratĂ©gie Nationale pour la BiodiversitĂ© (SNB)[56]

Insertion des ouvrages dans les paysages

  • Dans le cadre des accords signĂ©s avec l'État, RTE s'engage Ă  rechercher volontairement la meilleure intĂ©gration du rĂ©seau existant et des nouveaux ouvrages dans leur environnement.
  • RTE est partenaire de la chaire d'entreprise Paysage et Energie dĂ©veloppĂ©e au sein de l'ENSP Versailles-Marseille[57].

Prospectives pour le réseau électrique

Sur la base d'études prospectives mondiales, européennes, nationales et locales, RTE doit préparer le réseau intelligent de demain et son financement, via un plan décennal d'évolution du réseau électrique français[58].

En , RTE a évalué ses besoins d'investissements financiers pour les 15 ans à venir (horizon 2035) à 33 G € (modernisation et interconnexions avec les pays riverains, adaptation aux énergies renouvelables...). Ceci correspond à 2 milliards d'euros investis par an, contre 1,3 milliard d'euros dans la décennie précédente. Les investissements seraient répartis en 13 milliards pour adapter le réseau, 8 milliards de renouvellement d’ouvrages, 7 milliards pour raccorder les énergies marines, 3 pour le numérique dans le réseau 2 pour les interconnexions avec pays riverains[58]. RTE pourrait profiter de taux d'intérêt bas qui atténueront la part venant des factures d'électricité via le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité (TURPE)[58].

Pour atteindre la neutralité carbone, les énergies renouvelables variables comme l'énergie éolienne et solaire devraient devenir les principaux éléments constitutifs des systèmes électriques du monde entier. En janvier 2021, RTE et l'AIE (Agence internationale de l'énergie) publient un rapport commun sur les conditions d'un système électrique à forte part d’énergies renouvelables[59].

Faisant suite à une commande du ministère de la Transition écologique en 2019, RTE publie en octobre 2021 une étude visant à définir l’avenir du système électrique français en présentant six scénarios de mix énergétique en 2050, au proportions variables de nucléaire et d'énergies renouvelables[60]

Ces modélisations vont d’une option 100 % d’énergie renouvelable à une option 50 % de nucléaire. Les trois premiers scénarios misent sur l’implantation des énergies renouvelables et un démantèlement progressif des centrales nucléaires. Les trois derniers scénarios envisagent une implantation des énergies renouvelables à un rythme moins soutenu, ce qui implique la création de nouveaux EPR[61] - [62].

Dans ses comparaisons économiques des différents scénarios, RTE prend en compte aussi bien l'ensemble du cycle de vie de l'énergie nucléaire que le coût complet des énergies renouvelables : le caractère intermittent de ces énergies, les besoins en flexibilité, à savoir des unités de stockage (électrolyseurs pour produire de l'hydrogène ou batteries) ou encore le pilotage de la demande. La forte dispersion des centres de production d'électricité photovoltaïque ou éolienne nécessite le renforcement des réseaux de transport et distribution d'électricité par la construction de lignes, de postes, de transformateurs[63].

L’étude raisonne à partir des modèles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), c’est-à-dire en tenant compte des effets du réchauffement de la planète[64] - [65].

Dans son rapport, RTE Ă©voque trois trajectoires principales en matière de consommation : une trajectoire dĂ©nommĂ©e « sobriĂ©tĂ© » (moins de dĂ©placements individuels au profit des mobilitĂ©s douces et des transports en commun, moindre consommation de biens manufacturĂ©s, Ă©conomie du partage, baisse de la tempĂ©rature de consigne de chauffage, recours Ă  davantage de tĂ©lĂ©travail, sobriĂ©tĂ© numĂ©rique, etc.) correspondant Ă  555 TWh en 2050, une trajectoire dĂ©nommĂ©e « rĂ©industrialisation profonde » (avec investissements dans les secteurs technologiques de pointe) correspondant Ă  752 TWh en 2050, et une trajectoire dĂ©nommĂ©e « mĂ©dian » qui sert de « rĂ©fĂ©rence » (inspirĂ©e par la StratĂ©gie nationale bas carbone, rĂ©visĂ©e en 2020 par le gouvernement) correspondant Ă  645 TWh en 2050. Les six scĂ©narios prĂ©sentĂ©s par RTE en octobre sont fondĂ©s sur la trajectoire de rĂ©fĂ©rence[63].

En 2021, l'étude prospective de RTE intitulée « Futurs énergétiques 2050 », portant sur différents scénarios, est rendue publique[66] - [67].

The Shift Project publie son « Plan de transformation de l'économie française » dans lequel le système électrique devient « l'infrastructure énergétique majeure de demain ». Il prévoit une augmentation de la consommation d'électricité d'environ 20 % d'ici 2050. Il s'appuie sur le scénario volontariste N03 de RTE (54 % de nucléaire et 19 % de renouvelable en 2050), et va plus loin, puisqu'il définit une électricité décarbonée à hauteur de 27 % de la production, désignée par « reste à arbitrer » composée soit d'énergies renouvelables, en veillant à ne pas consommer de manière excessive les matériaux, soit de nucléaire additionnel[68].

Le Président de la république a annoncé à Belfort une augmentation de 60 % de la production d'électricité, ce qui correspond au scénario extrême de RTE[69].

Activités connexes

Arteria

CrĂ©Ă©e fin 2002, la filiale Arteria valorise les infrastructures tĂ©lĂ©coms de RTE (le rĂ©seau ROSE (RĂ©seau Optique de SĂ©curitĂ©), 3e rĂ©seau français avec 22 000 kilomètres de fibres optiques en 2014[70] et près de 250 000 pylĂ´nes Ă©lectriques) auprès des collectivitĂ©s territoriales (principalement les rĂ©gions, les dĂ©partements ou les communautĂ©s urbaines qui dĂ©ploient des rĂ©seaux haut dĂ©bit notamment avec des fibres optiques) et des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©coms tels que les fournisseurs d'accès Ă  internet[71]. Une vingtaine de dĂ©partements ainsi que les principaux opĂ©rateurs historiques ou alternatifs tels que France TĂ©lĂ©com, Free, Bouygues Telecom, SFR CollectivitĂ©s, SFR, Axione ou Completel font transiter leurs flux de communications Ă©lectroniques par les fibres optiques de RTE dont près de 7 000 km sont dĂ©jĂ  louĂ©es. En mettant les pylĂ´nes Ă©lectriques de RTE Ă  disposition des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie mobile, de TNT, WiMAX et maintenant de Wi-Fi. RTE et sa filiale Arteria contribuent Ă  rĂ©duire les zones blanches et Ă  mutualiser les points hauts et les pylĂ´nes existants. Orange, SFR, Bouygues Telecom, TDF et NumĂ©o sont clients d'Arteria qui dĂ©veloppe Ă©galement une activitĂ© similaire dans les DOM et la Corse par le mandat que lui a confiĂ© la direction des systèmes Ă©nergĂ©tiques insulaires d'EDF. Depuis 2007, l'ARCEP a attribuĂ© une licence L 33-1 d'opĂ©rateur d'infrastructures Ă  Arteria qui lui permet de sortir des emprises de RTE et d'offrir des liaisons point Ă  point Ă  ses clients.

INELFE

INELFE est une filiale crĂ©Ă©e entre RTE et RE pour construire une interconnexion Ă©lectrique entre Baixas (PyrĂ©nĂ©es-orientales) et Santa Llogaia d'Ă€lguema (province de GĂ©rone, Catalogne espagnole). Cette double ligne souterraine de 64,5 km inaugurĂ©e en [72] est en courant continu (320 kV)[73]. Une deuxième interconnexion Ă©lectrique en courant continu est en construction par INELFE Ă  l'ouest de la frontière France-Espagne Ă  travers le golfe de Gascogne.

Airtelis

Airtelis est une filiale réalisant des travaux héliportés. Elle possède deux hélicoptères de type Super Puma EC225 et réalise des travaux sur les réseaux électriques et les grandes infrastructures[74]. Durant l'été 2020 ces deux machines ont été louées à la Sécurité Civile[75].

  • RĂ©vision hĂ©licoptère Airtelis
    Révision hélicoptère Airtelis

La Fondation RTE

RTE a créé en 2008 la Fondation RTE, sous l'égide de la Fondation de France. Elle a pour but de promouvoir le développement durable et l'équilibre entre les territoires français, et soutient tout particulièrement les actions de solidarité en milieu rural[76].

Pendant ses trois premières années de fonctionnement, la fondation a soutenu 137 projets en France, en distribuant près de 3 millions d'euros de subventions[77].

RĂ©sultats financiers

Chiffre d'affaires

En 2015, RTE a réalisé un chiffre d'affaires de 4,59 milliards d'euros, et dégagé un résultat opérationnel de 1,109 milliard d'euros, et un bénéfice de 104,7 millions d'euros (normes françaises)[78].

En 2016, RTE a rĂ©alisĂ© un chiffre d'affaires de 4 446 millions d'euros, et un rĂ©sultat net de 403 millions d'euros (262,8 M€ pour RTE SA en normes françaises). Un dividende de 129 millions d'euros a Ă©tĂ© versĂ© Ă  ses actionnaires (dont EDF)[79].

En 2017, RTE a rĂ©alisĂ© un chiffre d'affaires de 4 748 millions d'euros, et un rĂ©sultat net de 372 millions d'euros.

En 2018, RTE a rĂ©alisĂ© un chiffre d'affaires de 4 817 millions d'euros, et un rĂ©sultat net de 603 millions d'euros.

En 2019, RTE a rĂ©alisĂ© un chiffre d'affaires de 4 856 millions d'euros, et un rĂ©sultat net de 681 millions d'euros.

Dette

Fin 2016, la dette totale du groupe Ă©tait de 8,539 milliards d'euros[79].

Fin 2019, la dette totale du groupe Ă©tait de 9,361 milliards d'euros.

Gouvernance

Statut de Société anonyme

RTE est une société anonyme[80].

Conseil de surveillance

RTE est contrôlé par un conseil de surveillance de douze membres :

  • trois reprĂ©sentants d'EDF ;
  • quatre reprĂ©sentants des salariĂ©s ;
  • deux reprĂ©sentants de l'État nommĂ©s par dĂ©cret ;
  • deux reprĂ©sentants de la CDC ;
  • un reprĂ©sentant de la CNP.

En 2013, Didier Mathus est nommé président du conseil de surveillance (organe représentant les actionnaires), fonction occupée jusqu'au début de l'année 2018[81]. Xavier Girre, directeur exécutif groupe chargé de la direction financière groupe chez EDF[82], est nommé à ce poste le [83].

Directoire

Le directoire de RTE est constitué de cinq membres :

  • prĂ©sident : Xavier Piechaczyk, qui a succĂ©dĂ© le Ă  François Brottes ;
  • membre : ThĂ©rèse Boussard ;
  • membre : Clotilde Levillain ;
  • membre : Laurent Martel ;
  • membre : Sophie Moreau-Follenfant.

Dirigeants

Depuis la création de RTE en 2000, plusieurs dirigeants se sont succédé à la tête de l'entreprise :

  • Ă  : AndrĂ© Merlin, directeur de RTE qui est alors la division transport du groupe EDF ;
  • Ă  : AndrĂ© Merlin, prĂ©sident du directoire de RTE après sa crĂ©ation en sociĂ©tĂ© anonyme ;
  • au : Dominique Maillard ;
  • au : François Brottes.
  • depuis le : Xavier Piechaczyk.

Communication

Identité visuelle

La raison sociale de RTE, fixée par décret, est « RTE Réseau de Transport d'Électricité »[84], cependant, la société peut utiliser la marque commerciale « Réseau de Transport d'Électricité » et le sigle RTE, ce qu'elle fait généralement.

Selon le décret approuvant les statuts de RTE-SA , dans tous les actes et documents émanant de la société RTE et destinés aux tiers, la dénomination sociale doit toujours être suivie des mots écrits en toutes lettres « société anonyme » ou des initiales « SA »[80].

Le logo de l'entreprise a été modifié en 2010 puis en 2014.

  • Logo de 2000 Ă  2010.
    Logo de 2000 Ă  2010.
  • Logo de 2010 Ă  2014.
    Logo de 2010 Ă  2014.
  • Logo depuis 2014.
    Logo depuis 2014.

En France

RTE est inscrit comme reprĂ©sentant d'intĂ©rĂŞts auprès de la Haute autoritĂ© pour la transparence de la vie publique. L'entreprise dĂ©clare Ă  ce titre qu'en 2020, les coĂ»ts annuels liĂ©s aux activitĂ©s directes de reprĂ©sentation d'intĂ©rĂŞts auprès du Parlement sont compris entre 200 000 et 300 000 euros[85].

En Europe

RTE est inscrit depuis 2013 au registre de transparence des reprĂ©sentants d'intĂ©rĂŞts auprès de la Commission europĂ©enne. Il dĂ©clare en 2019 pour cette activitĂ© des dĂ©penses d'un montant compris entre 200 000 et 300 000 euros, et indique avoir perçu sur le mĂŞme exercice 3 487 727 euros de subventions de la part des institutions de l'Union europĂ©enne[86].

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

  • « Évolutions du rĂ©seau de transport d'Ă©lectricitĂ©, Vecteur du dĂ©veloppement durable », ouvrage collectif, Éditions Hermes Science Publications / Lavoisier, Paris

Articles connexes

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