Institut Montaigne
L'Institut Montaigne est un laboratoire d'idées français qui défend une vision libérale[1] - [2] - [3]. Créé en 2000 par l'homme d'affaires Claude Bébéar, il est financé par plusieurs grandes entreprises[4] - [5]. Il a le statut d'association loi de 1901.
Fondation |
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Type | |
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Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Généraliste |
Financement |
Privé |
MĂ©thode |
Lobbying |
Siège |
Paris (59, rue La Boétie, 75008) |
Pays |
Fondateur |
Claude Bébéar |
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Président |
Henri de Castries (depuis ) |
Directrice |
Marie-Pierre de Bailliencourt (d) (depuis ) |
Idéologie | |
Budget |
7 280 000 € (2021) |
Publication |
Notes, études, rapports et événements |
Site web |
L'Institut Montaigne est présidé depuis 2015 par Henri de La Croix de Castries.
Après la démission de Laurent Bigorne en 2022, Marie-Pierre de Bailliencourt devient directrice de l'Institut. Elle est une proche de Vincent Bolloré[6].
Thématiques
Objectif
L'institut se présente avec l'objectif de concilier les enjeux de la compétitivité économique et de la cohésion sociale. Ses publications portent sur les enjeux de long terme, notamment en matière de politique publique, auxquels la France et l'Europe sont confrontées[7].
Grands axes
Souvent classé comme libéral, l'institut a pris néanmoins des positions fermes en matière de régulation financière à la suite de la crise financière de 2008[8].
Il propose une forte réduction des dépenses publiques, notamment en augmentant la durée du temps de travail des fonctionnaires et dans le secteur privé, en rendant dégressive l'indemnisation du chômage, en créant une franchise de remboursement médical, enfin en réduisant les allocations familiales, par une diminution progressive de la prise en charge des congés parentaux[9].
Organisation
Comité directeur
L'organisme comprend un comité directeur, organe décisionnel, qui s'assure de la « cohérence des publications et de la qualité scientifique et éditoriale » des travaux[10] :
- Henri de Castries - Homme d'affaires. Président de l’Institut Montaigne. Ancien PDG de Axa[11]. Président du comité de direction du groupe Bilderberg
- David Azéma - Homme d'affaires, vice-président de l'Institut Montaigne, associé chez Perella Weinberg Partners (en)[12] - [13]
- Emmanuelle Barbara - Avocate, Senior Partner chez August Debouzy[14]
- Marguerite Bérard - Banquière, directrice du pôle banque de détail en France de BNP Paribas[15]
- Jean-Pierre Clamadieu - Homme d'affaires, président du Conseil d'administration d'Engie[16]
- Marwan Lahoud - Homme d'affaires, président de ACE Capital Partners[17]
- Fleur Pellerin - Femme d'affaires, ancienne ministre, fondatrice et CEO de Korelya Capital[18]
- Natalie Rastoin - Femme d'affaires, senior advisor de WPP[19]
- René Ricol - Homme d'affaires, trésorier de l’Institut Montaigne, associé fondateur de Ricol Lasteyrie Corporate Finance
- Jean-Dominique Senard - Homme d'affaires, vice-président de l’Institut Montaigne, président du conseil d’administration de Renault[20] - [21]
- Arnaud Vaissié - Homme d'affaires, président-directeur général d’International SOS[22]
- Florence Verzelen - Femme d'affaires, directrice générale adjointe de Dassault Systèmes
- Philippe Wahl - Homme d'affaires, président-directeur général du Groupe La Poste[23] -
- Natacha Valla - Économiste, doyenne de l’École de Management et d’Innovation à Sciences Po[24] - [25]
Selon Laurent Bigorgne, ancien directeur de l'institut « la moitié de notre comité de direction est composée de gens de gauche, et l’autre moitié de gens de droite[2]. » Par ailleurs, de nombreuses personnalités contribuent aux travaux et réflexions menées par l’Institut Montaigne[26].
L'Institut annonce le la démission de Laurent Bigorgne, soupçonné d'avoir drogué une collaboratrice à son insu, lors d'une réunion de travail organisée à son domicile. Une direction provisoire est assurée par la directrice adjointe, Camille Godeau, et par le comité de direction, sous la supervision du président, Henri de Castries, et de ses deux vice-présidents, Jean-Dominique Senard et David Azéma[27] - [28] - [29].
Équipe permanente
Composée de 35 membres, elle est dirigée par Marie-Pierre de Bailliencourt, depuis la démission de Laurent Bigorgne en 2022[30].
Financement
D'après Julia Cagé[31], l'institut, contrairement à d'autres laboratoires d'idées comparables, ne perçoit pas de financement public direct (cagnotte du Premier ministre, réserves parlementaires). Il est financé par des entreprises[32] (aucune des cotisations ne peut excéder 2 % du budget total). Les règles de défiscalisation des dons privés à ce type de structure (crédit d'impôt allant jusqu'à 66 %) sont telles que le financement de l'institut est d'initiative exclusivement privée[2].
Le budget de l'institut est en 2021 de 7 280 000 euros, ce qui en fait le plus riche des laboratoires d'idées français.
Son financement provient principalement de LVMH, TotalEnergies, Vinci et Carrefour[5].
Controverses
Actions pendant la campagne présidentielle de 2012
En , dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, il est reproché à l'Institut Montaigne de faire de la publicité déguisée pour Nicolas Sarkozy, alors que la publicité de partis politiques est interdite[33].
En effet, une proposition issue de la campagne de publicité menée de mars à avril par l'Institut Montaigne est rapprochée de certains propos tenus par le président-candidat, conduisant le Conseil supérieur de l'audiovisuel à instruire le dossier[34] - [35] - [36].
À la suite de l'intervention du CSA, BFM TV, BFM Radio ou encore RMC cessent la diffusion pendant la durée de la campagne des spots de l'Institut Montaigne, trop engagées en faveur de Nicolas Sarkozy[5], afin de respecter l'équilibre entre candidats. L'institut se félicite cependant d'avoir atteint son objectif : « Notre campagne aura été programmée 26 jours sur les 31 prévus initialement[37]. »
L'Institut Montaigne a également chiffré les mesures proposées par les candidats à l'élection présidentielle, en partenariat avec le journal Les Échos[38] - [39]. La qualité de ce travail a été quelquefois contestée ; pour Mediapart, « les présupposés idéologiques, l'absence de garantie sur l'impartialité des calculs ou encore le secret gardé sur l'identité des "chiffreurs" jettent la suspicion sur ce projet[39]. »
Pendant la campagne, La Chaîne parlementaire (LCP) avait comme éditorialiste de son émission politique Thèmes de campagne Laurent Bigorgne, alors directeur de l'Institut Montaigne[40]. Cette émission, présentée par Patrick Poivre d'Arvor, avait reçu, de mars à , Pascal Lamy, Nicole Notat, Thierry Breton et Jacques Attali[41].
Actions pendant la campagne présidentielle de 2017
Le directeur de l'Institut Montaigne, Laurent Bigorgne, contribue personnellement Ă la campagne d'Emmanuel Macron Ă partir d'[5].
Dans son analyse, réalisé avec le journal Les Échos, des programmes économiques des candidats, l'institut soutient celui d'Emmanuel Macron et critique sévèrement les candidats de gauche Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon[5].
Selon le point de vue défendu par le Monde diplomatique, l'institut présente par la suite une certaine proximité avec le gouvernement[5].
Le Premier ministre Édouard Philippe se rend en au déjeuner que le think-tank organise entre les entreprises adhérentes et des personnalités politiques[5]. Laurent Bigorgne est nommé en membre du Comité action publique 2022, installé par le Premier ministre pour concevoir le projet de réforme de l’État, puis est invité à débattre avec Emmanuel Macron le , avec soixante-cinq autres intellectuels, pour faire face à la crise des Gilets jaunes[5]. Gilles Babinet, référent de l'institut sur la question du numérique, est nommé par le gouvernement vice-président du Conseil national du numérique en [5].
Classement
En 2017, l'Institut Montaigne a été classé à la première place du classement « Think Tank & Transparent » de l'Observatoire européen des think-tanks, en obtenant les plus hautes notes en matière de gouvernance, de transparence et de production[42] - [43].
Notes et références
- « Le CSA fait retirer des publicités trop sarkozystes », L'Obs,‎ (lire en ligne).
- Jean-Louis Dell'Oro, « Un think tank libéral se cache-t-il derrière les candidatures Macron et Fillon ? », sur challenges.fr, .
- Marie Charrel, « L’Institut Montaigne plaide pour un renforcement de la zone euro », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Jérôme Lefilliâtre, « L'Institut Montaigne, la très riche boîte à idées de la macronie », sur Libération, .
- Grégory Rzepski, « Ces viviers où prolifèrent les « experts » médiatiques », sur monde-diplomatique.fr, Le Monde diplomatique, .
- Jérôme Lefilliâtre, « Troubles et débats à l’Institut Montaigne autour d’un rapport sur l’immigration », sur Liberation,
- Présentation sur institutmontaigne.org.
- Nicolas Cori, « Le libéral Institut Montaigne pique une crise d’altermondialisme », sur liberation.fr, .
- « L'Institut Montaigne prône des coupes drastiques dans la dépense publique », sur lexpansion.lexpress.fr, .
- Comité directeur sur institutmontaigne.org.
- « Henri de Castries » (consulté le ).
- (en-US) « Intervenants | AZEMA David », sur La Fabrique de la Cité (consulté le ).
- « David Azéma », sur Le Figaro.fr (consulté le ).
- « Emmanuelle Barbara - Groupe d'Etudes Géopolitiques », sur geopolitique.eu (consulté le ).
- « Marguerite Bérard, une banquière si parfaite », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Jean-Pierre Clamadieu (Solvay) : "Réouvrons (sic) le débat sur les gaz de schiste !" », sur Les Echos, (consulté le ).
- « Trois axes pour briser la rentabilité du cybercrime », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- « Archives des Expert digital • Arkane Persona », sur Arkane Persona (consulté le ).
- « Natalie Rastoin - Présidente d'Ogilvy Paris/ IBM », sur lesclesdedemain.lemonde.fr (consulté le ).
- « Le directeur de l'Institut Montaigne démissionne », sur Les Echos, (consulté le ).
- « Contribution au rapport publié par l'Institut Montaigne et le Comité Médicis "Le capitalisme responsable : une chance pour l'Europe" », sur Gide Loyrette Nouel, (consulté le ).
- « Arnaud VAISSIE », sur Les Rencontres Économiques (consulté le ).
- « Philippe Manière », sur Les Echos, (consulté le ).
- « Natacha VALLA », sur Les Rencontres Économiques (consulté le ).
- « "Notre ambition est de développer les conditions d’un numérique de confiance", Philippe Wahl ( Groupe La Poste) », sur La Tribune, 2022-02-12cet11:19:00+0100 (consulté le ).
- « Experts », sur Institut Montaigne (consulté le ).
- « Démission de Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, soupçonné d’avoir drogué une collaboratrice », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Communication de l'Institut Montaigne », sur institutmontaigne.org, (consulté le ).
- « Le directeur de l'Institut Montaigne démissionne », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- « Marie-Pierre de Bailliencourt prend la tête de l'Institut Montaigne », sur lesechos.fr, (consulté le ).
- Julia Cagé, Le prix de la démocratie, Fayard, , 464 p. (ISBN 978-2213704616).
- Liste des 100 entreprises sur institutmontaigne.org.
- Nabil Touati, « Une pub déguisée pour Sarkozy à la télé ? », sur L'Obs, (consulté le ).
- « Institut Montaigne, pub déguisée pour Sarkozy ? », sur arretsurimages.net, (consulté le ).
- « Une publicité déguisée pour Sarkozy en question », sur Mediapart, (consulté le ).
- « Une publicité déguisée pour l'UMP pourrait être interdite », TDG,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le ).
- « Des publicités trop sarkozystes retirées par le CSA », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Lucie Robequain, « Présidentielle : Les Échos et l'Institut Montaigne engagent le chiffrage des programmes pour 2012 », sur Les Echos, (consulté le ).
- Laurent Mauduit, « Présidentielle 2012: chiffrages, déchiffrages, enfumages... », sur mediapart.fr, .
- Sébastien Rochat, « Le (faux) nez du patronat dans une émission de LCP ? », sur arretsurimages.net, .
- « LCP - Thèmes de campagne ».
- Observatoire européen des think tanks, « La France des think tanks 2017 » [PDF], sur uploads.strikinglycdn.com, .
- « Les think tanks français, des organismes bien structurés mais peu transparents », sur lesechos.fr, .