Laurent Bigorgne
Laurent Bigorgne, né le à Épinal, est un essayiste français.
Président Le Choix de l'école | |
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Président Agir pour l'école (d) | |
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Membre du conseil d'administration Lycée international de Londres Winston-Churchill | |
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Directeur Institut Montaigne | |
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Marie-Pierre de Bailliencourt (d) | |
Directeur adjoint (d) Institut d'Ă©tudes politiques de Paris | |
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VĂ©ronique Bolhuis (d) |
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Distinction |
Agrégé d'histoire et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il est recruté par Richard Descoings pour superviser les antennes régionales de l'école, puis il devient directeur des études de Science-Po[1]. Il devient également un proche d'Olivier Duhamel[2].
Membre du cercle rapproché de Emmanuel Macron[3] - [4] - [5], il est un des premiers soutiens de La République en Marche[6] - [7].
Entre 2010 et le 27 février 2022, il dirige l'Institut Montaigne.
Il démissionne après son interpellation par la police judiciaire intervenue suite à la plainte de Sophie Conrad, son ex-belle sœur et ancienne collaboratrice, faits pour lesquels il est condamné en novembre 2022. Celle-ci l'accuse d'avoir tenté de la violer en mettant une substance illicite dans son verre[8]. Devant les enquêteurs, Laurent Bigorgne reconnaît qu'il prend régulièrement de la cocaïne « à haute dose »[4] et qu'il a drogué Sophie cette soirée là [9], mais il nie toute intention sexuelle[10].
L'affaire connait un important écho médiatique, en raison du profil du mis en cause[11] - [12].
Biographie
Origines, jeunesse et formation
Fils d'un proviseur et d'une enseignante en informatique[13], Laurent Bigorgne naît le à Épinal, dans les Vosges[14]. Il grandit en Meurthe-et-Moselle[15] où son père est proviseur au lycée professionnel de Pompey[16].
Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Communication et ressources humaines[17], 1996)[18] - [19], qu'il a intégré via le Centre universitaire d'études politiques (CUEP) de l'université Nancy-II avec une inscription en parallèle en DEUG d'histoire (1992-1994), il obtient, après deux échecs[20], l'agrégation d'histoire en 1999[13].
En parallèle de ses études, il milite à l'Union nationale des étudiants de France – Indépendante et démocratique (Unef-ID)[21], où il croise notamment Bruno Julliard[13].
Carrière
Alors qu'il vient d'être nommé, l'année précédente, dans un lycée de Nancy[15], il est recruté en 2000[19] par Richard Descoings pour organiser le développement des antennes régionales de l'IEP de Paris. Il devient en 2004[20] — à vingt-huit ans — directeur des études de l'école[13].
Il devient le second de Richard Descoings en 2007[20], puis il est détaché un an durant[20] auprès de la London School of Economics[13].
À son retour en France[15], en 2009, sur l'insistance du PDG de Axa Claude Bébéar, il entre à l'Institut Montaigne comme directeur des études pour seconder le directeur, François Rachline — qu'il remplace dès [13]. Laurent Bigorne perçoit à ce titre un salaire de 13 000 euros par mois[22].
Il est introduit par Olivier Duhamel au club Le Siècle[22].
Il est également président des associations Agir pour l'école[23] et Le Choix de l'école (ex-Teach for France)[24]. En mars 2022, Le Figaro révèle que trois femmes dénoncent le harcèlement moral de Nadia Marik-Descoings, veuve de Richard Descoings et ancienne directrice adjointe de l'IEP de Paris. À l'époque des faits, Laurent Bigorgne était vice-président de Teach for France[25].
Il est un proche d'Emmanuel Macron, qu'il décrit comme un « ami de longue date »[26]. Ils se connaissent depuis les années 2000[27].
Sa femme, Véronique Bolhuis, figure dans les mentions légales du nouveau site en-marche.fr, avant d'en être retirée[28].
Selon une enquête de Mediapart, le mouvement La République en Marche (LREM) est à sa création par Emmanuel Macron le 6 mars 2016 hébergé au domicile personnel de Laurent Bigorgne, alors directeur de l'Institut Montaigne[29].
Il soutient Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle de 2017[30] et le conseille sur les sujets liés à l'éducation[31]. Il apparaît dans les courriels piratés de son équipe de campagne dans l'entre-deux-tours[32]. Une fois Emmanuel Macron élu président, Bigorgne est cité par certains observateurs comme potentiel ministre[33], sans toutefois être nommé au gouvernement.
D'après le journal Libération, Laurent Bigorgne conseille le gouvernement francais[34].
Il dispose d'un accès direct et permanent aux ministres[34].
Laurent Bigorgne participe à la réunion du groupe Bilderberg de 2015[35] - [36]. En , il est nommé membre du Comité action publique 2022, installé par le Premier ministre Édouard Philippe pour concevoir le projet de réforme de l’État francais[37].
Après la pandémie de Covid-19, il estime que les Français doivent travailler davantage afin de relancer l'économie[38]. Il propose notamment que le gouvernement supprime une semaine de vacances et permette aux entreprises de déroger au temps de repos obligatoire[39] - [38].
DĂ©mission
À la suite de « l'affaire Bigorgne » (voir ci-dessous), il démissionne en février 2022 de son poste à l'Institut Montaigne. Il est remplacé par Marie-Pierre de Bailliencourt à partir du 1er septembre 2022[40].
Affaire judiciaire
Le 25 février 2022, Laurent Bigorgne est interpellé par la police judiciaire et placé en garde à vue à la suite d'une plainte de Sophie Conrad, l'une de ses collaboratrices à l'Institut Montaigne et son ex-belle-sœur[41]. Celle-ci accuse Laurent Bigorgne de l'avoir droguée à son insu lors d'une soirée de travail le 22 février. Se sentant extrêmement mal, ressentant des vertiges, elle parvient à sortir de chez lui et prendre un taxi pour l'hôpital[42]. La plaignante a signalé que ce dernier avait consommé de la cocaïne au cours de la réunion. Sophie Conrad a également affirmé qu'il avait pris l'habitude de lui envoyer régulièrement des messages à caractère sexuel.
Selon l'expertise toxicologique de l’hôpital, elle est testée positive à la MDMA, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines appelée aussi ecstasy[43] - [8] - [44]. Cette drogue est souvent décrite comme la « drogue de l'amour »[45]. Durant la garde à vue, Laurent Bigorgne reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Il conteste tout mobile sexuel dans son acte[46].
Sa démission de son poste de directeur est annoncée par l'Institut Montaigne le 27 février[47] - [48].
Peu de témoins ont été entendus. Le mobile sexuel a été écarté par le Parquet de Paris sur la seule base des déclarations du prévenu[49]. La plaignante Sophie Conrad dénonce des pressions qui ont été exercées sur les enquêteurs[50]. Son avocat, Arié Alimi, porte plainte contre le directeur de la police judiciaire et la procureure de Paris, pour être intervenus personnellement pendant la garde à vue.
Le procès est renvoyé au 10 novembre 2022[51] - [52] pour complément d'expertises. La plaignante indique que des faits similaires auraient été reconnus par Laurent Bigorgne[53].
Dans une interview publiée le 9 novembre 2022 dans Elle, la plaignante Sophie Conrad soutient que Laurent Bigorgne a été protégé par des proches du pouvoir, car, dit-elle, « la justice a minimisé ce que j'ai subi : à croire qu'une affaire de violence sexuelle ne devait pas éclabousser un proche d'Emmanuel Macron, à quelques mois de l'élection présidentielle ». En outre, le prévenu comparaît le 10 novembre 2022, uniquement pour « administration de substance nuisible » et non pas pour « tentative de viol »[54]. Le 10 novembre 2022, à l'issue d'un procès, qui souligne l'addiction à la cocaïne de Laurent Bigorgne, le procureur requiert contre lui 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire[55].
Le 8 décembre 2022, il est condamné à douze mois d'emprisonnement avec sursis et 2 000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel estime que Laurent Bigorgne avait administré cette drogue « afin de commettre à son égard un viol ou une agression sexuelle », requalifiant ainsi les faits. En mai 2023, Laurent Bigorgne se désiste de son appel et est définitivement condamné[56].
Publications
- Avec Alice Baudry et Olivier Duhamel, Macron, et en même temps…, Plon, 2017 (ISBN 978-2259259866) 306 p..
- Avec Olivier Duhamel, Les mots de Macron: Petit dictionnaire de citations, Dalloz, 2019.
- Avec Olivier Duhamel, Les mots du coronavirus, Dalloz, 2020.
Notes et références
- « Interview – Laurent Bigorgne, directeur des études et de la scolarité, sur le réaménagement des Masters à Sciences Po », sur La Peniche, (consulté le ).
- « Le clan descoings-bigorne-duhamel éclaboussé par une plainte pour harcèlement », sur Le Figaro, (consulté le ).
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- « Laurent Bigorgne, la dérive toxique d’une étoile de la macronie », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Laurent Bigorgne : "Je suis un ami proche d'Emmanuel Macron" », sur France Inter, (consulté le ).
- « Le nouveau site de Macron hébergé par la galaxie patronale ? Un geste "d'ami" ! », sur Marianne, .
- Manuel Jardinaud, Antton Rouget et Faïza Zerouala, « Laurent Bigorgne et l’Institut Montaigne, les cerveaux de la Macronie », sur Mediapart, .
- « Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, en garde à vue, soupçonné d’avoir drogué une collaboratrice », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Procès de Laurent Bigorgne : "Je me suis dit "Ça y est, il a pas réussi à Marseille, il va la droguer et la violer" », sur Marianne, (consulté le ).
- « Laurent Bigorgne, l'ancien patron de l'Institut Montaigne, condamné à 12 mois de prison avec sursis pour avoir drogué une ex-collaboratrice », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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- Sous la dir. de Nicolas Roussellier et Gilles Le Béguec, L'Après-Guerre politique de François Valentin : 1945-1961 : qu'est-ce qu'un retour en politique ? (mémoire de diplôme), Paris, Institut d'études politiques de Paris, , 223 p. (SUDOC 096740469).
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- « Affaire Laurent Bigorgne : la victime dépose plainte contre le directeur de la police judiciaire et la procureure de Paris », sur Franceinfo, (consulté le ).
- « Affaire Laurent Bigorgne, ancien directeur de l'Institut Montaigne : Sophie Conrad dépose plainte contre le directeur de la police judiciaire », sur ladepeche.fr (consulté le ).
- « Témoin RMC : Sophie Conrad - 08/03 - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le ).
- « Affaire Laurent Bigorgne - Sophie Conrad : « La justice a minimisé ce que j'ai subi » - Elle », sur elle.fr, (consulté le ).
- « Au tribunal, la « fête est finie » pour Laurent Bigorgne, accusé d’avoir drogué une collaboratrice », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- L’ex-patron de l’Institut Montaigne définitivement condamné pour avoir drogué à son insu une ex-collaboratrice, nouvelobs.com, 20 mai 2023
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