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Commune (France)

En France, la commune est, sur le plan institutionnel, Ă  la fois une collectivitĂ© territoriale, Ă  savoir une autoritĂ© administrative dĂ©centralisĂ©e bĂ©nĂ©ficiant de la personnalitĂ© morale, et disposant d'affaires propres, distinctes des affaires de l'État, et une circonscription administrative, Ă  savoir une division administrative dĂ©pourvue de personnalitĂ© juridique, territoire d'exercice d'un service dĂ©concentrĂ© de l'administration Ă©tatique ou d'un de ses reprĂ©sentants. Chacun de ces organes est caractĂ©risĂ© par une identitĂ© (un nom, un territoire et une population) et par des compĂ©tences qui leur sont dĂ©volues par la loi. Sur le plan gĂ©ographique, la commune est une division Ă©lĂ©mentaire du territoire national qui peut Ă©galement servir de division de gestion ou de connaissance du territoire.

Commune
Commune (France)
Administration
Pays Drapeau de la France France
Type Collectivité territoriale
circonscription administrative
Division supérieure Département et région
Division inférieure Arrondissement municipal dans les communes de Paris, Lyon et Marseille, commune déléguée, commune associée, dans les communes nouvelles.
Nombre de subdivisions 34 955 collectivitĂ©s
35 038 circonscriptions (2022)
Exécutif de la collectivité Maire
Autorité administrative Maire
Création 1789 : circonscription
1884 : collectivité
Localisation
Localisation de Commune
Découpage communal de la France métropolitaine au .

    En tant que collectivitĂ© territoriale, la commune est composĂ©e d'une assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante, le conseil municipal, et d'un exĂ©cutif, le maire, Ă©lu par le conseil municipal. Élu au suffrage universel direct, le conseil municipal dispose de compĂ©tences Ă©tendues pour administrer la commune. Les modalitĂ©s d'Ă©lection sont variables selon la population et le statut propre de la commune, comme ceux de Paris, Lyon ou Marseille. Au , 34 955 collectivitĂ©s territoriales ressortissent Ă  la catĂ©gorie des communes, selon la direction gĂ©nĂ©rale des collectivitĂ©s locales (DGCL), dont 34 826 en France mĂ©tropolitaine (Corse comprise) et 129 dans les dĂ©partements et rĂ©gions d'outre-mer (Mayotte comprise).

    En tant que circonscription administrative, la commune constitue l'organe Ă©lĂ©mentaire d'exercice de l'État sur le territoire national. Le maire, en sus de ses fonctions d'exĂ©cutif de la collectivitĂ©, y exerce en effet certaines prĂ©rogatives ressortant des compĂ©tences de l'État. À ce titre il est notamment chargĂ© de l'Ă©tat civil, de la rĂ©vision et de la tenue des listes Ă©lectorales, de l’organisation des Ă©lections ainsi que du recensement pour le service national. En outre, il dispose d’attributions spĂ©cifiques en matiĂšre de police et de sĂ©curitĂ© civile. Au , 35 038 circonscriptions administratives ressortent de la catĂ©gorie des communes.

    En tant que division gĂ©ographique du territoire, la commune sert de maille Ă©lĂ©mentaire pour de nombreuses statistiques, comme le recensement de la population. Elle peut Ă©galement ĂȘtre dĂ©coupĂ©e en divisions infracommunales : fractions cantonales, quartiers, sections, etc.

    Historiquement, la commune française est l'héritiÚre de la paroisse de l'Ancien Régime ou de la « communauté » (circonscription fiscale qui portait aussi le nom de « paroisse fiscale », dans les villes à deux ou plusieurs clochers, ou de « collecte »). Au XXIe siÚcle, la commune peut correspondre à une pluralité d'espaces humains : espace rural avec un centre (bourg ou village), ville isolée ou partie d'agglomération multicommunale.

    Sa superficie et sa population peuvent ainsi varier considĂ©rablement. En 2020, Paris est la commune la plus peuplĂ©e avec 2 145 906 habitants, tandis que sept communes ne sont pas peuplĂ©es et que la commune habitĂ©e la moins peuplĂ©e, Rochefourchat, a un seul habitant. Au , 29 576 communes, soit 84,6 % d'entre elles, possĂšdent moins de 2 000 habitants, et reprĂ©sentent 22,6 % des habitants du pays[1].

    Histoire

    L'histoire des communes, en tant qu'institution, commence formellement avec le décret du . Elles succÚdent aux communautés, seigneuries et paroisses de l'Ancien Régime et connaissent une évolution continue de leur droit avec essentiellement deux lois fondatrices : 1884, l'élection au suffrage universel, et 1982 décentralisation. Elles sont la maille élémentaire d'un systÚme de plus en plus complexe et l'imbrication des compétences est telle que pour ce premier niveau élémentaire, on parle désormais de « bloc communal », associant communes et groupement de communes.

    Communautés, seigneuries et paroisses

    Avant la RĂ©volution, il existait plusieurs circonscriptions administratives de base dont les ressorts ne correspondaient pas toujours.

    La paroisse ecclésiastique concernait le domaine religieux. Elle servait de base à l'administration du culte et à la levée de la dßme. Regroupant une communauté de fidÚles autour d'un curé, d'une église et d'un cimetiÚre, elle était investie d'une forte identité symbolique.

    Mais il existait deux autres entitĂ©s territoriales de base : d'une part, la seigneurie, circonscription judiciaire et fiscale pour les impĂŽts seigneuriaux comme le champart ; d'autre part, la communautĂ©, ou paroisse fiscale, ou collecte, ou taillable. Elle avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă  la fin du Moyen Âge pour la levĂ©e de l'impĂŽt royal, la taille. Dans certaines provinces, ses limites avaient Ă©tĂ© calquĂ©es sur celles de la paroisse, mais dans d'autres, c'Ă©tait les seigneuries qui avaient servi de rĂ©fĂ©rence (en particulier dans le Midi, oĂč le mouvement communal amorcĂ© au XIIe siĂšcle avait crĂ©Ă© des institutions municipales dans le cadre de la seigneurie). Les communautĂ©s Ă©taient souvent administrĂ©es par des reprĂ©sentants de la population Ă©lus ou cooptĂ©s annuellement (consuls, Ă©chevins, jurats, etc.) et parfois par des conseils.

    Au XVIIe siÚcle, la monarchie absolutiste avait progressivement uniformisé les institutions municipales (consulat) tout en les privant de la plupart de leurs prérogatives, pour n'en faire que les relais de la perception des impÎts royaux.

    Les territoires des seigneuries relevant de seigneurs laĂŻcs Ă©taient soumises Ă  de nombreuses mutations (ventes, divisions, dĂ©membrements, regroupements), alors que les communautĂ©s et les paroisses Ă©taient beaucoup plus stables. Ainsi Ă  la veille de la RĂ©volution française, il Ă©tait frĂ©quent que les trois dĂ©coupages ne correspondent pas : plusieurs paroisses dans une communautĂ©, plusieurs communautĂ©s dans une paroisse, de nombreux chevauchements, des enclaves parfois trĂšs Ă©loignĂ©es de leur chef-lieu. Ainsi, de nombreuses villes ne constituaient qu'une paroisse fiscale mais se divisaient en plusieurs paroisses ecclĂ©siastiques. Au moment oĂč la RĂ©volution Ă©clata, selon les dĂ©pouillements opĂ©rĂ©s dans de nombreuses archives dĂ©partementales par Antoine Follain, le nombre de paroisses religieuses Ă©tait proche du nombre de communes (prĂšs de 40 000 paroisses, sur les 44 000 qui peuvent y prĂ©tendre, obtiennent ce statut)[2] tandis que le nombre de paroisses fiscales excĂ©dait largement le nombre de clochers (paroissiaux) dans les campagnes. Le Rouergue comptait environ 700 communautĂ©s[3] et 635 paroisses en 1788[4].

    Le cas des villes

    Sous l'Ancien RĂ©gime et depuis le Moyen Âge, les villes tenaient leurs statuts d’autonomie du roi, du comte ou du duc local. Ainsi la ville de Toulouse tenait sa charte des comtes de Toulouse. Les villes Ă©taient constituĂ©es de plusieurs paroisses (plusieurs centaines pour Paris) et Ă©taient gĂ©nĂ©ralement entourĂ©es de remparts. Elles ont obtenu leur Ă©mancipation du pouvoir fĂ©odal vers les XIIe et XIIIe siĂšcles. Elles se sont alors dotĂ©es de structures municipales et d'une administration ce qui leur a donnĂ© une ressemblance avec les communes instituĂ©es par la RĂ©volution. Il y avait toutefois deux diffĂ©rences : la municipalitĂ© n’était pas Ă©lue dĂ©mocratiquement et Ă©tait gĂ©nĂ©ralement dirigĂ©e de maniĂšre ploutocratique par de riches familles bourgeoises qui ont Ă©tĂ© ensuite anoblies. Il convient donc de parler d’oligarchie plutĂŽt que de dĂ©mocratie communale.

    Les chartes communales n'Ă©taient pas homogĂšnes, chaque ville ayant la sienne et son organisation.

    Dans le nord de la France, les villes Ă©taient gĂ©nĂ©ralement administrĂ©es par des Ă©chevins (du francique skapin, terme germanique dĂ©signant un juge) alors qu'au sud elles Ă©taient administrĂ©es par des consuls (titre repris de l’AntiquitĂ© romaine). Bordeaux Ă©tait gouvernĂ©e par des jurats (Ă©tymologiquement des « jurĂ©s ») et Toulouse par des capitouls (membres du chapitre). Il n’y avait pas de maire au sens actuel. Tous les Ă©chevins ou tous les capitouls Ă©taient Ă©gaux et dĂ©cidaient de maniĂšre collĂ©giale. Toutefois, sur certains sujets, un Ă©chevin ou un consul prenait le pas et devenait une sorte de maire sans avoir l'autoritĂ© et les pouvoirs exĂ©cutifs d'un maire actuel. Ils Ă©taient appelĂ©s « prĂ©vĂŽt des marchands » Ă  Paris et Ă  Lyon, maire Ă  Marseille, Bordeaux, Rouen, OrlĂ©ans, Bayonne et dans beaucoup de villes. À Lille on parlait du mayeur, du premier capitoul Ă  Toulouse, du viguier Ă  Montpellier, du premier consul dans nombre de villes du sud, d'ammeister (francisĂ© en Ammestre) Ă  Strasbourg, du maĂźtre Ă©chevin Ă  Metz, du maire royal Ă  Nancy, du prĂ©vĂŽt Ă  Valenciennes, du vicomte-mayeur (ou maĂŻeur) Ă  Dijon et Dole et du Vierg Ă  Autun.

    Révolution française

    Le soir du , aprĂšs la prise de la Bastille, le prĂ©vĂŽt des marchands de Paris, Jacques de Flesselles est tuĂ© sur les marches de l’HĂŽtel de Ville. AprĂšs cet Ă©vĂ©nement une « Commune de Paris » est immĂ©diatement mise en place pour remplacer l’ancienne organisation de Paris datant du Moyen Âge. Pour protĂ©ger la ville de toute manƓuvre contre-rĂ©volutionnaire, on crĂ©e une garde municipale. Plusieurs autres villes suivent rapidement cet exemple comme de nombreuses communautĂ©s.

    Le , l'AssemblĂ©e nationale constituante dĂ©crĂšte qu'« il y aura une municipalitĂ© dans chaque ville, bourg, paroisse ou communautĂ© de campagne »[5]. Puis elle dĂ©crĂšte : « 1° que chaque dĂ©partement sera divisĂ© en districts ; 2° que chaque dĂ©partement ne sera pas nĂ©cessairement divisĂ© en neuf districts, conformĂ©ment au plan du comitĂ© ; 3° que chaque dĂ©partement sera nĂ©cessairement divisĂ© dans un nombre ternaire [de districts] ; 4° que le nombre des districts ne sera pas nĂ©cessairement le mĂȘme pour tous les dĂ©partements ; 4° que le nombre des districts pour chaque dĂ©partement sera fixĂ© par l'AssemblĂ©e nationale [constituante], aprĂšs avoir entendu les dĂ©putĂ©s de chaque province, suivant la convenance et le besoin de chaque dĂ©partement »[6].

    Le , la Constituante vote une loi crĂ©ant les municipalitĂ©s ou communes dĂ©signĂ©es comme la plus petite division administrative en France et c’est ainsi qu'Ă©tait officialisĂ© le mouvement d'autonomie communale rĂ©volutionnaire.

    La dĂ©cision de l’AssemblĂ©e nationale est rĂ©volutionnaire car, en plus de transformer les chartes des citĂ©s et des bourgades, elle Ă©rige en communes presque toutes les anciennes communautĂ©s ou paroisses. Certains rĂ©volutionnaires, imprĂ©gnĂ©s d’idĂ©es cartĂ©siennes et de la philosophie des LumiĂšres, souhaitent rompre avec le passĂ© et bĂątir une sociĂ©tĂ© nouvelle oĂč chacun serait Ă©gal et oĂč la raison primerait sur la tradition et le passĂ©. Aussi prĂ©voient-ils des divisions administratives identiques dans tout le pays. Le territoire est divisĂ© en dĂ©partements, districts, cantons et communes. Toutes ces communes ont le mĂȘme statut, avec un conseil municipal Ă©lu par les habitants et un maire. Une « maison commune », la mairie, doit ĂȘtre construite pour accueillir les rĂ©unions du conseil et l’administration municipale. Des membres de l’AssemblĂ©e nationale sont opposĂ©s Ă  une telle fragmentation du pays, mais la proposition de Mirabeau l’emporte : une commune pour chaque communautĂ© ou paroisse. Localement, les habitants peuvent choisir entre les deux ressorts prĂ©existant. Dans l'ancien Rouergue devenu dĂ©partement de l'Aveyron, la majoritĂ© des communes sont issues des communautĂ©s plutĂŽt que des paroisses, car c'Ă©tait le cadre administratif du cadastre et du prĂ©lĂšvement des impĂŽts. Dans l'ouest normand, dans le nord et dans plusieurs dĂ©partements de l'est, les paroisses fiscales obtinrent bien souvent l'Ă©rection en municipalitĂ©. RĂ©sultat: en 1790, le nombre des municipalitĂ©s crĂ©Ă©es y est en moyenne de plus de 800 par dĂ©partement (jusqu'Ă  1036 dans la Seine-InfĂ©rieure). Ailleurs, les paroisses ecclĂ©siastiques servent de modĂšle aux nouvelles municipalitĂ©s plutĂŽt que les paroisses fiscales, jugĂ©es trop Ă©miettĂ©es.

    Le , le registre des naissances, des mariages et des dĂ©cĂšs tenu par le curĂ© de la paroisse passa sous la responsabilitĂ© d'un officier public Ă©lu. Un mariage civil Ă©tait instituĂ© et cĂ©lĂ©brĂ© dans les mairies ; la cĂ©rĂ©monie n’était pas trĂšs diffĂ©rente de celle cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  l’église, la phrase « Au nom de la loi, je vous dĂ©clare unis par les liens du mariage » remplaçait celle du prĂȘtre (« Au nom de Dieu, je vous dĂ©clare unis par les liens du mariage »). Les prĂȘtres durent remettre Ă  la mairie leurs registres des baptĂȘmes, des mariages et des sĂ©pultures (BMS) qui furent remplacĂ©s par des registres des naissances, mariages et dĂ©cĂšs (NMD) entre les mains des prĂ©posĂ©s municipaux. Ce recul de prĂ©rogatives de l’Église n'Ă©tait pas bien acceptĂ© partout et, dans l’ouest et au centre du pays, des prĂȘtres furent relativement rĂ©fractaires.

    Le terme « commune », au sens de l’administration territoriale actuelle, est imposĂ© par le dĂ©cret de la Convention nationale du 10 brumaire an II () : « La Convention nationale, sur la proposition d’un membre, dĂ©crĂšte que toutes les dĂ©nominations de ville, bourg ou village sont supprimĂ©es et que celle de commune leur est substituĂ©e ».

    Sous le Directoire, il existe des « municipalités de canton » et, dans les grandes villes, trois administrations municipales ou plus. Napoléon Bonaparte stabilise les structures administratives, notamment en réussissant à faire accepter la loi du 28 pluviÎse an VIII. Les membres du conseil municipal sont alors élus au suffrage censitaire. Le maire est nommé par le pouvoir central pour les communes les plus peuplées et par le préfet pour les autres.

    XIXe siĂšcle : lois fondatrices

    Des changements importants eurent lieu en 1831, avec un retour au principe d’élection du conseil, et en 1837, avec la reconnaissance de la capacitĂ© lĂ©gale.

    En 1845, l'administration générale des postes prenait encore en compte le fait que plusieurs localités avaient deux noms, pour celles qui en avaient un en français et un autre en allemand (standard ou dialectal selon les cas). Ce fait concernait à l'époque les départements de la Meurthe, de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin[7].

    Sous le Second Empire, la loi du Ă©largit les attributions des conseils municipaux[8].

    La fondamentale loi municipale du prévoit que le conseil serait élu au suffrage universel direct, qu'il siÚgerait à la mairie et serait présidé par le maire désigné en son sein. C'était la fin de constantes modifications de statut opérées par les différents régimes en place depuis la Révolution française, mais surtout le début de l'autonomie promise par les républicains sous l'Empire.

    Intercommunalité de projet : construction par étapes

    Le terme « intercommunalitĂ© » dĂ©signe diffĂ©rentes formes de coopĂ©ration entre les communes. Ce type de coopĂ©ration est apparu dĂšs le XIXe siĂšcle avec la loi du 22 mars 1890 qui rĂ©git les associations intercommunales. De trĂšs nombreux syndicats de communes ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s pendant toute la durĂ©e du XXe siĂšcle, notamment afin de gĂ©rer des activitĂ©s Ă  une Ă©chelle plus large que celle de la commune. C'est ainsi que, dĂšs les annĂ©es 1920, la banlieue parisienne s'est dotĂ©e de grandes structures telles que le Syndicat des communes de la banlieue pour l’électricitĂ© (devenu le Syndicat intercommunal de la pĂ©riphĂ©rie de Paris pour l'Ă©lectricitĂ© et les rĂ©seaux de communication (SIPPEREC) en 1924), chargĂ© d'assurer la distribution de l'Ă©lectricitĂ© dans ces communes, ou le Syndicat des eaux d'Île-de-France en 1923, qui produit et distribue, en gestion dĂ©lĂ©guĂ©e, l'eau potable aux habitants.

    1982 : la décentralisation consacrée

    La loi du 2 mars 1982 marque un véritable tournant en ce qu'elle définit les droits et libertés des trois catégories de collectivités territoriales que sont les communes, les départements et les régions. Elle consacre également une plus grande liberté au profit des différentes catégories de collectivités en réformant, la tutelle exercée par les préfets pour la remplacer par un contrÎle, a posteriori. Les actes de la commune deviennent ainsi exécutoires de plein droit à compter de leur publication et de leur transmission au préfet et ce, en vertu d'une autre loi, celle du 22 juillet 1982.

    1986-2000 : conditions d'exercice des élus précisées et relance de l'intercommunalité

    Les changements issus des Ă©lections lĂ©gislatives de 1986 n’ont pas remis en cause la dĂ©centralisation, mais ont marquĂ© une pause temporaire, tout du moins jusqu’en 1988, puisqu’ une loi du 5 janvier dite d'amĂ©lioration de la dĂ©centralisation est venue encadrer davantage les interventions Ă©conomiques des collectivitĂ©s territoriales, et notamment des communes. L'objectif poursuivi Ă©tait de prĂ©server les finances locales face Ă  la tentation de venir en aide, de maniĂšre inconsidĂ©rĂ©e parfois, aux entreprises en difficultĂ© situĂ©es sur le territoire de la collectivitĂ©.

    Par ailleurs, d’autres textes sont adoptĂ©s durant cette pĂ©riode parmi lesquels on peut citer les diffĂ©rentes lois ci-dessous, concernant les communes :

    • la loi du 3 fĂ©vrier 1992 vise Ă  dĂ©mocratiser l'accĂšs et exercice des mandats locaux ;
    • la loi du 6 fĂ©vrier 1992, dite « loi ATR » renforce les droits des Ă©lus de la minoritĂ© au sein des assemblĂ©es locales, crĂ©e la possibilitĂ© d'organiser des consultations des habitants dans le cadre des communes et vise Ă©galement Ă  renforcer l'intercommunalitĂ© en crĂ©ant les communautĂ©s de communes et communautĂ©s de villes ;
    • la loi organique du 25 mai 1998 dĂ©termine les conditions permettant aux ressortissants des pays membres de l'Union europĂ©enne de participer aux Ă©lections municipales
    • le dĂ©veloppement de l'intercommunalitĂ© est relancĂ© par la Loi relative au renforcement et Ă  la simplification de la coopĂ©ration intercommunale du 12 juillet 1999, dite « loi ChevĂšnement ». DĂ©sormais, les principales structures intercommunales sont les communautĂ©s urbaines, communautĂ©s d’agglomĂ©ration et communautĂ©s de communes, financĂ©es par une fiscalitĂ© propre[9].
    • la loi du 6 juin 2000 instaure une paritĂ© relativement stricte pour les Ă©lections municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants.

    2002 : démocratie de proximité

    Enfin, la loi du 27 fĂ©vrier 2002, dite de dĂ©mocratie de proximitĂ©, est principalement consacrĂ©e aux communes. Elle crĂ©e des conseils de quartier (communes de plus de 80 000 habitants) afin de renforcer la participation des habitants Ă  la vie locale. Elle donne la possibilitĂ© pour les Ă©lus locaux de demander la crĂ©ation de mission d’information et d’évaluation et facilite l’exercice simultanĂ© d’un mandat local et d'une activitĂ© professionnelle.

    2004 : nouveaux transferts de compétences

    La loi constitutionnelle du 28 mars 2003 ajoute dans son article 1er que l’organisation de la RĂ©publique française est dĂ©centralisĂ©e, une avancĂ©e majeure. L’article 72 est Ă©galement modifiĂ© et les collectivitĂ©s se voient reconnaĂźtre un pouvoir rĂ©glementaire dans les conditions dĂ©finies par la loi ou qu'elles peuvent « organiser les modalitĂ©s de leur action commune » en dĂ©signant un chef de file, lorsqu'une compĂ©tence est partagĂ©e entre plusieurs niveaux de collectivitĂ©s. La loi ordinaire du 13 aoĂ»t 2004 relative aux libertĂ©s et responsabilitĂ©s locales vient ensuite lister les diffĂ©rents transferts de compĂ©tence vers les collectivitĂ©s locales (rĂ©gions, dĂ©partements et groupements de communes)[10] - [11].

    2010 : achÚvement de la carte intercommunale visé

    La loi du 16 dĂ©cembre 2010 de rĂ©forme des collectivitĂ©s territoriales modifie entre autres les rapports entre les communes et les intercommunalitĂ©s : elle facilite l’achĂšvement et la rationalisation de la carte intercommunale en obligeant chaque commune Ă  adhĂ©rer Ă  un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale ; elle crĂ©e de nouvelles structures de coopĂ©ration intercommunale, les mĂ©tropoles et pĂŽles mĂ©tropolitains ; l’élection au suffrage universel direct, Ă  partir de 2014, des dĂ©lĂ©guĂ©s des communes au sein des conseils des diffĂ©rentes communautĂ©s de communes, d’agglomĂ©ration ou urbaines, en mĂȘme temps que les conseillers municipaux[12] - [9] - [13].

    2014 : affirmation des métropoles

    Avec la Loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale les communes deviennent chefs de file pour la mobilitĂ© durable et la qualitĂ© de l'air et crĂ©e un nouveau statut pour les mĂ©tropoles afin de permettre aux agglomĂ©rations de plus de 400 000 habitants d'exercer pleinement leur rĂŽle en matiĂšre de dĂ©veloppement Ă©conomique, d'innovation, de transition Ă©nergĂ©tique et de politique de la ville. Les mĂ©tropoles de Paris, Lyon et Marseille sont dotĂ©es d'un statut particulier[14].

    2015 : loi Notre, toujours plus de complexité

    La loi NOTRe du 7 aoĂ»t 2015 vise notamment Ă  renforcer les compĂ©tences des rĂ©gions et des Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale et Ă  crĂ©er une spĂ©cialisation des diffĂ©rentes catĂ©gories de collectivitĂ©s et un transfert par "blocs de compĂ©tences"[15]. Mais en 2018, un rapport d’évaluation de la loi est trĂšs critique et fait Ă©tat qu’elle a donnĂ© naissance Ă  une organisation territoriale plus complexe et plus Ă©loignĂ©e des citoyens[16] - [17].

    2020 : la question des territoires

    Pris en tenaille entre le renforcement des structures intercommunales et la baisse des dotations financiĂšres de l’État, les communes et leurs Ă©lus s’inquiĂštent pour l’avenir du pĂ©rimĂštre communal. Si l’intercommunalitĂ© parvient Ă  remĂ©dier Ă  certains inconvĂ©nients du morcellement communal, elle pose cependant le problĂšme de la gouvernance et de la lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique des nouvelles instances exĂ©cutives[9].

    Un projet de loi constitutionnelle pour une dĂ©mocratie plus reprĂ©sentative, responsable et efficace est dĂ©posĂ© par le gouvernement en mai 2018. Il introduit pour les collectivitĂ©s territoriales une double possibilitĂ© de diffĂ©renciation sous l’angle des compĂ©tences et des normes[18]. Mais en novembre 2018, le mouvement des Gilets jaunes met en lumiĂšre des fractures importantes entre territoires. Pour de nombreux Français, il existe simultanĂ©ment un sentiment d’enfermement territorial ou d’entrave Ă  la mobilitĂ© spatiale et un choix de lieu de vie motivĂ© par des raisons familiales ou professionnelles. Il apparaĂźt donc indispensable de dĂ©passer l’idĂ©e d’un modĂšle de dĂ©veloppement unique sur un territoire, comme si la population y Ă©tait homogĂšne. L’enjeu est bien davantage de redonner le pouvoir de choisir leur parcours de vie aux Français qui l’ont perdu, afin que chacun puisse choisir de partir comme de rester pour rĂ©aliser son projet de vie sur le territoire qu’il souhaite[19].

    Dans ce contexte, le gouvernement réfléchit en 2019 aux modalités de différenciation des territoires[20] - [21] - [22]. ParallÚlement il adopte le une loi visant à adapter l'organisation des communes nouvelles à la diversité des territoires[23].

    En 2020, un projet de loi « DĂ©centralisation, diffĂ©renciation, dĂ©concentration et dĂ©complexification » (4DS) se prĂ©cise[24]. Mais la crise sanitaire engendrĂ©e par la pandĂ©mie de Covid-19 rĂ©vĂšle les limites et capacitĂ©s d'action de l’État dans les territoires et pĂšse lourdement sur le projet de loi[25] - [26]. Il devient en 2021 le projet de loi 3DS (« DiffĂ©renciation, dĂ©centralisation, dĂ©concentration et simplification de l'action publique » ).

    Une constante depuis leur création, l'attachement des populations à la commune

    On note que depuis la création des communes est malgré plusieurs lois qui ont créé ou renforcé de nouvelles structures comme les régions ou les intercommunalités, les gens demeurent dans leur grande majorité attachés à leurs communes [27] - [28] .

    Collectivité territoriale

    Fondements juridiques

    Les communes constituent une des collectivitĂ©s territoriales dont l'existence est garantie par la Constitution du instituant la Ve RĂ©publique et reprĂ©sentent le premier niveau d'administration territoriale. Leur nom est fixĂ© par l'État et tout changement procĂšde d'un dĂ©cret (et non d'un dĂ©cret par le Conseil d'État, depuis 2018). Les compĂ©tences des communes sont essentiellement rĂ©gies par les parties lĂ©gislative et rĂ©glementaire du Code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales (CGCT)[29], notamment dans sa deuxiĂšme partie.

    MalgrĂ© les disparitĂ©s de population et de superficie entre les communes, toutes ont la mĂȘme structure administrative et les mĂȘmes compĂ©tences lĂ©gales (Ă  l’exception de Paris, Lyon et Marseille, rĂ©gies par la loi PLM). Les communes d'Alsace et de Moselle ont des spĂ©cificitĂ©s juridiques hĂ©ritĂ©es de la pĂ©riode 1871-1919, lorsque l’Alsace-Moselle Ă©tait allemande. Les communes des dĂ©partements de la petite couronne parisienne ont Ă©galement des rĂšgles particuliĂšres, notamment en ce qui concerne la police administrative.

    Nom

    Le nom est, avec le territoire et la population, un des trois éléments qui caractérisent l'identité d'une collectivité territoriale[30].

    Propriété exclusive

    Le nom de la commune est sa propriĂ©tĂ© exclusive : nul ne peut se l’approprier et nul ne peut le modifier sans autorisation spĂ©ciale. Les mĂȘmes principes en la matiĂšre s’appliquent aux communes, comme aux individus. Il n’en a pas toujours Ă©tĂ© ainsi puisque, sous l'Ancien RĂ©gime, les seigneurs avaient le droit d’imposer aux lieux qui Ă©taient sous leur dĂ©pendance une nouvelle dĂ©nomination, le plus souvent celle de leur patronyme[31].

    Changement de nom

    Jusqu’en 1837, il n’existe aucune procĂ©dure officielle pour instruire une demande de changement de nom. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, l’administration centrale demande l’avis du prĂ©fet, celui du sous-prĂ©fet et du conseil municipal. Avec la loi du , la procĂ©dure de changement de nom suit ce qui a Ă©tĂ© mis en place pour les modifications territoriales, et requiert une dĂ©libĂ©ration du conseil municipal, l’avis du conseil d’arrondissement et l’avis du conseil gĂ©nĂ©ral[32].

    Avec la loi municipale du , sont dĂ©sormais dĂ©terminĂ©es les compĂ©tences et les rĂšgles de procĂ©dure. Dans son article 2, cette loi prĂ©voit que : « le changement de nom d’une commune est dĂ©cidĂ© par dĂ©cret du PrĂ©sident de la RĂ©publique, sur la demande du conseil municipal, le conseil gĂ©nĂ©ral consultĂ© et le conseil d'État entendu ». Elle marque lĂ  une Ă©volution notable, requĂ©rant un acte Ă©manant du prĂ©sident de la RĂ©publique, lĂ  oĂč la pratique statuait par simple dĂ©cret sous la forme d’un rĂšglement d'administration publique[33]. La circulaire du 15 mai 1884 prĂ©cise que les noms officiels des communes sont ceux qui figurent aux tableaux de recensement de la population de l'INSEE. Elle est actualisĂ©e avec le dĂ©cret du [34] qui dispose que l'Insee a pour attributions « de coordonner les mĂ©thodes des administrations publiques » et « de rĂ©aliser l'unification des nomenclatures et codes statistiques ». Le Code officiel gĂ©ographique devient dĂšs lors l'organe officiel relatif Ă  la dĂ©nomination des collectivitĂ©s territoriales.

    Aujourd'hui, c’est au seul conseil municipal que revient l’initiative du changement de nom. La dĂ©libĂ©ration qu’il prend doit ĂȘtre motivĂ©e. Elle est transmise par le prĂ©fet au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, qui consulte la Commission de rĂ©vision du nom des communes (CRNC). Celle-ci Ă©met un avis, elle peut aussi surseoir Ă  la demande et rĂ©clamer un complĂ©ment d’information ou faire une contre-proposition au conseil municipal. Le gouvernement peut Ă©galement saisir, pour avis, la Commission nationale de toponymie (CNT). Le dossier Ă©tait enfin transmis, jusqu'en 2018, au Conseil d'État qui veille Ă  ce que le changement de nom soit dĂ»ment motivĂ©. Depuis le dĂ©cret no 2018-674 du portant simplification de certaines procĂ©dures administratives, les demandes ne sont plus soumises Ă  l'avis du Conseil d'État. La nouvelle dĂ©nomination est gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e, Ă  condition que le changement demandĂ© ne crĂ©e pas un prĂ©cĂ©dent fĂącheux, qu’il aille plutĂŽt dans le sens d’une simplification, qu'il privilĂ©gie un complĂ©ment de nom plutĂŽt qu'une substitution. Un dĂ©cret est alors pris sur le rapport du ministre de l'intĂ©rieur[35] et entĂ©rine le changement de nom qui est publiĂ© au Journal officiel[36] - [33].

    Singularités

    Panneau routier indiquant la sortie de l'agglomĂ©ration de la commune d’Y.

    Les communes françaises possédant le nom le plus long sont Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson (Marne, 45 signes), et Beaujeu-Saint-Vallier-Pierrejux-et-Quitteur (Haute-SaÎne, 43 signes) et possÚdent toutes les deux 38 lettres. Si l'on ne prend que les noms formés d'un seul tenant, les communes aux noms les plus longs sont Niederschaeffolsheim et Mittelschaeffolsheim avec 20 lettres (les deux sont situées dans le Bas-Rhin).

    La commune française avec le nom le plus court est Y (Somme). Quinze communes possÚdent un nom de deux lettres (Ay, Bû, By, Eu, Fa, Gy, OÎ, Oz, Py, Ri, Ry, Sy, Ur, Us et Uz).

    La premiÚre commune par ordre alphabétique est Aast (Pyrénées-Atlantiques). La derniÚre commune par ordre alphabétique est Zuytpeene (Nord).

    Au , il existe 3 612 communes qui commencent par « Saint » (10,33 % des communes françaises), y compris Le Saint. Parmi ces communes, le « Saint » le plus courant est Saint-Martin (204 communes), suivi de Saint-Jean (155 communes) et Saint-Pierre (143 communes). 473 autres communes possĂšdent le terme « Saint » Ă  l'intĂ©rieur de leur nom. Seulement quatre prĂ©fectures (dont une d'outre-mer) commencent par « Saint » : Saint-Brieuc, Saint-Étienne, Saint-LĂŽ et Saint-Denis.

    Au , il existe 297 communes qui commencent par « Sainte » (0,85 % des communes françaises), y compris Saintes[37]. La sainte la plus courante est Sainte-Marie (37 communes, y compris Saintes-Maries-de-la-Mer), suivie de Sainte-Colombe (27 communes) et Sainte-Croix (24 communes). 65 autres communes possÚdent le terme « Sainte » à l'intérieur de leur nom.

    Les noms des communes (les toponymes) ont des étymologies trÚs diverses : préceltiques, celtiques, gallo-romanes, germaniques, scandinaves (en Normandie) ou plus généralement romanes (voir toponymie française). Bien que la plupart aient subi un phénomÚne de romanisation ou de francisation, certains conservent cependant l'aspect graphique, voire phonétique, de leur langue d'origine, par exemple :

    La plupart des communes corses portent un nom officiel italianisĂ© Ă  l'Ă©poque des dominations gĂ©noises et pisanes. Par exemple : San-Gavino-di-Carbini (Corse-du-Sud), en corse San Gavinu di CĂ rbini ; Porto-Vecchio (Corse-du-Sud, 11 040 habitants), en corse Portivechju ; exceptions notoires : Saint-Florent, L'Île-Rousse, SartĂšne.

    Communes jumelles : certaines communes sont voisines avec leurs (presque) homonymes séparées par les vicissitudes de l'histoire :

    Territoire

    Le territoire est le deuxiÚme élément caractérisant l'identité d'une collectivité territoriale[38].

    Chef-lieu

    Au moment de la formation des communes, la rĂšgle anciennement Ă©tablie de la supĂ©rioritĂ© par possession du clocher s’applique pour la dĂ©signation du chef-lieu. L’article 1 du dĂ©cret du qui place le siĂšge de l’assemblĂ©e municipale « oĂč est le clocher » confirme cette rĂšgle. Toutes les communes n’ayant pas de clocher, « on a proposĂ© de dire que le chef-lieu des communes Ă©tait Ă  l’endroit oĂč se trouvait le siĂšge de l’administration municipale »[39].

    Avec les modifications territoriales, se pose la question de la position du chef-lieu. La loi du attribue aux conseils gĂ©nĂ©raux et aux conseils d’arrondissement un pouvoir consultatif sur la dĂ©signation des chefs-lieux des communes de leur ressort, le prĂ©fet statuant dĂ©finitivement. La loi du donne au conseil gĂ©nĂ©ral le droit de statuer dĂ©finitivement sur la dĂ©signation du chef-lieu de la commune, lorsqu’il y a accord des conseils municipaux. À partir de 1884, si le transfert de chef-lieu de la commune est accompagnĂ© d’une demande de changement de nom, la compĂ©tence appartient, non plus au conseil gĂ©nĂ©ral, mais au gouvernement, seul habilitĂ© Ă  autoriser les changements de nom de communes[40].

    Aujourd’hui, la fixation ou le transfert de chef-lieu sont pris par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral, sauf si les modifications communales dont ils dĂ©coulent entraĂźnent des changements aux limites cantonales (dans ce cas, un dĂ©cret en Conseil d'État est nĂ©cessaire)[40].

    DĂ©limitation du territoire communal

    À la diffĂ©rence des autres circonscriptions Ă©tablies par l'AssemblĂ©e constituante, la commune n’a pas Ă©tĂ© dĂ©finie Ă  partir d’un territoire, mais est nĂ©e du regroupement naturel et spontanĂ© de ses habitants. Les communautĂ©s d’habitants qui ont donnĂ© naissance aux communes correspondaient tantĂŽt Ă  des paroisses fiscales, tantĂŽt Ă  des paroisses ecclĂ©siastiques, tantĂŽt Ă  des regroupements plus informels. Les limites territoriales des communes ont commencĂ© Ă  ĂȘtre dĂ©finies formellement avec la levĂ©e du cadastre de 1791, mais il faut attendre l’achĂšvement du cadastre napolĂ©onien, opĂ©ration longue mais mieux orchestrĂ©e, pour que chaque commune (ou presque) dispose, dans les annĂ©es 1850, d’un acte administratif de reconnaissance formelle de son territoire[41].

    Modifications de territoires (période 1790-1971)

    Devant l’important morcellement du territoire, il est rapidement apparu la nĂ©cessitĂ© de regrouper les communes pour en diminuer le nombre et donc, parallĂšlement, de dĂ©finir un cadre rĂ©glementaire pour ces modifications territoriales. Plusieurs lois se succĂšdent ainsi pour rĂ©glementer les rĂ©unions, divisions, crĂ©ations de communes ou simplement modifications territoriales (1801, 1806, 1837, 1871, 1884). La lĂ©gislation actuelle a conservĂ© les dispositions de la loi de 1884, Ă  la diffĂ©rence prĂšs que, depuis le dĂ©cret du (art. 18), un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral suffit lorsqu’il s’agit de rĂ©unir des communes situĂ©es dans un mĂȘme canton, et qu’il y a accord des conseils municipaux ou des commissions syndicales intĂ©ressĂ©es[42].

    Fusion-association de communes (période 1971-2015) : loi Marcellin

    Avec la loi du 16 juillet 1971, dite « loi Marcellin », le Gouvernement renoue avec la volontĂ© de regrouper les petites communes dans un souci de bonne administration. Dans chaque dĂ©partement, une commission d’élus devait, entre autres, examiner et proposer au prĂ©fet une liste des communes susceptibles d’ĂȘtre fusionnĂ©es. Le prĂ©fet Ă©tait ensuite chargĂ© de dresser « un plan des fusions de communes Ă  rĂ©aliser et des autres formes de coopĂ©ration intercommunale Ă  promouvoir », qui comportait diffĂ©rentes propositions : la crĂ©ation de communautĂ©s urbaines, la fusion d’une ou plusieurs communes voisines, des regroupements en districts ou en syndicats intercommunaux Ă  vocation multiple (SIVOM). Les propositions de fusion de communes Ă©taient soumises, par le prĂ©fet, aux conseils municipaux concernĂ©s, et s’ils en Ă©taient d’accord, la fusion Ă©tait prononcĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral. Toutefois, les conseils municipaux pouvaient demander que la fusion s’opĂšre avec d’autres communes que celles proposĂ©es par le prĂ©fet[43].

    Pour encourager les fusions, la loi prĂ©voyait que certains avantages puissent ĂȘtre laissĂ©s aux communes : en particulier, elles pouvaient opter pour le statut de commune associĂ©e qui leur permettait de conserver leur nom et une certaine individualitĂ© administrative (art. 7 de la loi du 16 juillet 1971), mais pas leur personnalitĂ© juridique. Les communes associĂ©es pouvaient ensuite dĂ©cider de fusionner dĂ©finitivement[43].

    Mais la « loi Marcellin » ne rencontra pas le succĂšs escomptĂ©. Face Ă  la rĂ©sistance de nombreux Ă©lus locaux, les prĂ©fets, pourtant dotĂ©s de tous les pouvoirs, ne rĂ©alisĂšrent pas les plans de fusions prĂ©vus. Toutefois, ce bilan doit ĂȘtre nuancĂ©, la volontĂ© plus ou moins forte de certains prĂ©fets explique les disparitĂ©s gĂ©ographiques constatĂ©es. Sur les 3 482 fusions prĂ©vues, concernant 9 671 communes, seules 838 (intĂ©ressant 2 045 communes) ont eu lieu entre 1972 et dĂ©cembre 1977[43]. En tenant compte des dĂ©fusions, ce sont finalement 1100 communes qui sont rĂ©ellement supprimĂ©es entre 1971 et 2009.

    Bilan de la loi Marcellin[44]
    Années Nombre
    de fusions
    prononcées
    Nombre de communes
    supprimées par fusion (A)
    Nombre de
    dé-fusions
    Nombre de communes
    créées par dé-fusions (B)
    Communes réellement
    supprimées (A-B)
    1971-1995 912 1 308 151 211 1 097
    1996-1999 16 19 11 11 8
    2000-2009 15 16 18 21 -5
    Total 1971-2009 943 1 343 180 243 1 100

    Création de communes nouvelles (depuis 2015)

    Carte des 799 communes nouvelles crĂ©Ă©es entre 2015 et 2020.

    La politique de fusion de communes prend une nouvelle tournure avec les lois du , du et du . L'essentiel est en fait dans la loi de 2010 oĂč s'ajoute Ă  la « fusion horizontale » (entre communes) une « fusion verticale » (Ă  partir d'un EPCI). En effet, la crĂ©ation d'une « commune nouvelle » peut se trouver adossĂ©e Ă  l'existence prĂ©alable d'un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale dont la fusion des communes membres marque, en quelque sorte, la derniĂšre Ă©tape de leur rapprochement[45].

    La crĂ©ation d'une « commune nouvelle » se ramĂšne Ă  trois cas : soit Ă  la demande unanime de communes « contiguĂ«s », soit Ă  la demande d'un EPCI Ă  fiscalitĂ© propre (Ă©manant de la majoritĂ© qualifiĂ©e de ses communes membres ou du conseil « le rĂ©tablissement avec accord de la majoritĂ© qualifiĂ©e de ces communes), soit Ă  l’initiative du prĂ©fet avec accord de la majoritĂ© qualifiĂ©e des communes intĂ©ressĂ©es[45].

    Novatrice par ses possibilitĂ©s de crĂ©ation, la « commune nouvelle » demeure classique dans ses procĂ©dures de crĂ©ation qui laissent une place encore essentielle Ă  la libre volontĂ© locale et Ă  son pouvoir de s'opposer. Elle incite donc au scepticisme touchant l'aptitude Ă  apporter Ă  la cause d'une rĂ©duction significative du nombre de communes françaises, des rĂ©sultats considĂ©rables. Si les premiers rĂ©sultats sont encourageants (517 communes nouvelles fusionnant 1760 communes dĂ©but 2017, abaissant Ă  35 416 le nombre de communes françaises), c'est sans doute parce que cette loi est regardĂ©e comme un remĂšde financier dans un contexte budgĂ©taire oĂč les communes ne disposent plus des ressources qu’exige leur Ă©quipement. C’est sans doute la raison pour laquelle le processus intĂ©resse principalement des petites communes[45] - [46]. Au , 799 communes nouvelles avaient Ă©tĂ© crĂ©Ă©es[47].

    Singularité : changements de territoires inter-départements

    Les rattachements aux départements évoluent également. Ainsi :

    Singularité : communes avec enclaves

    Carte de l'enclave des papes (découpage communal au 1er janvier 2020).

    Une enclave est une division administrative totalement entourée par une autre division. Une exclave est a contrario un territoire qui n'est pas connexe au reste du territoire auquel il est politiquement rattaché.

    Les enclaves les plus remarquables sont celles dont les territoires de rattachement relÚvent du niveau régional :

    Arrondissements municipaux Ă  Paris, Lyon et Marseille

    Les trois plus importantes communes, Paris, Lyon et Marseille, ont un statut particulier visé par la loi du , dite « loi PLM »[50] : elles ont notamment été découpées en arrondissements dits municipaux, mais l'essentiel des pouvoirs a été laissé aux municipalités centrales. Chaque arrondissement est administré par un conseil d'arrondissement et un maire d'arrondissement.

    Paris est dĂ©coupĂ©e en vingt arrondissements. Ils servent de cadre Ă  l'Ă©lection des conseillers de Paris, qui ont Ă  la fois les compĂ©tences de conseillers municipaux et celles de conseillers dĂ©partementaux. La division de Paris en arrondissements date de 1795 (loi du 19 vendĂ©miaire an IV), avec alors un dĂ©coupage en douze arrondissements. Les arrondissements, dans leur Ă©tat actuel, ont Ă©tĂ© dĂ©limitĂ©s par la loi du [51], qui a portĂ© leur nombre de douze Ă  vingt dans le cadre de l'annexion des faubourgs situĂ©s entre les fortifications de l'enceinte de Thiers et le mur des Fermiers gĂ©nĂ©raux. La loi du portant sur une rĂ©forme du statut de la ville de Paris, qui entre en vigueur au , a introduit la notion de secteur qui complĂšte celle d'arrondissement. La Ville de Paris, nom officiel de la nouvelle collectivitĂ©, est dĂ©sormais dĂ©coupĂ©e en 17 secteurs, le secteur 1 regroupant les quatre arrondissements centraux 1, 2, 3 et 4, chacun des autres secteurs correspondant aux anciens arrondissements[52].

    Lyon est découpée en neuf arrondissements. Le décret du crée à Lyon cinq arrondissements. Trois d'entre eux correspondent à l'annexion de communes suburbaines : La GuillotiÚre et Monplaisir (3e), Croix-Rousse (4e), Vaise (5e). Le sixiÚme arrondissement est créé le , le septiÚme le , le huitiÚme le et le neuviÚme le [53].

    Marseille est découpée en seize arrondissements. Créés en 1946, ces arrondissements ont été regroupés en secteurs en 1965. Ces secteurs sont redécoupés et dotés de conseils et maires élus en 1983 puis de nouveau redécoupés par la loi du [54], qui fixe leur nombre à huit.

    • Arrondissements et secteurs
    • Paris (20 arrondissements et, depuis le 1er janvier 2019, 17 secteurs).
      Paris (20 arrondissements et, depuis le , 17 secteurs).
    • Lyon (9 arrondissements)
      Lyon (9 arrondissements)
    • Marseille (16 arrondissements, 8 secteurs)
      Marseille (16 arrondissements, 8 secteurs)

    Organe délibérant : le conseil municipal

    Une commune est administrĂ©e par un conseil municipal dont les membres sont Ă©lus au suffrage universel direct pour six ans. Les conseillers des communes de moins de 1 000 habitants sont Ă©lus au scrutin plurinominal majoritaire Ă  deux tours avec possibilitĂ© de crĂ©er une liste qui pourra subir un panachage. Les conseillers des communes de plus de 1 000 habitants sont Ă©lus via un scrutin de liste proportionnel bloquĂ© Ă  deux tours avec prime majoritaire de 50 %.

    Le conseil Ă©lit en son sein un maire chargĂ© de prĂ©parer et d’appliquer les dĂ©cisions du conseil, et qui dispose de compĂ©tences propres. Le maire est assistĂ© d'un ou de plusieurs adjoints, qui peuvent recevoir des dĂ©lĂ©gations.

    Le nombre de conseillers municipaux est fonction de la population de la commune, le minimum Ă©tant de 7[55]. Les sĂ©ances du conseil sont publiques mais seuls les Ă©lus peuvent s’exprimer. Le conseil municipal se rĂ©unit au minimum une fois par trimestre sur convocation du maire. Il peut se rĂ©unir, aussi, quand le maire le juge utile. Et, Ă©galement, sous certaines conditions, Ă  la demande d’une partie du conseil municipal ou du prĂ©fet[56].

    Il y a en France environ 500 000 conseillers municipaux (maires inclus). Ils exercent Ă©galement les fonctions de grands Ă©lecteurs Ă©lisant les sĂ©nateurs.

    Organe exécutif : le maire

    L’organe exĂ©cutif d'une collectivitĂ© territoriale a pour rĂŽle de prĂ©parer et d’exĂ©cuter les dĂ©libĂ©rations de l'assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante. Alors que le CGCT dĂ©signe formellement l’exĂ©cutif du dĂ©partement et de la rĂ©gion, il est silencieux s’agissant de celui de la commune, se contentant d’indiquer : « Il y a, dans chaque commune, un maire et un ou plusieurs adjoints [...] »[57]. Le maire est seul chargĂ© de l’administration de la commune[58]. Les adjoints ne disposent pas de compĂ©tences propres ; ils ne peuvent par consĂ©quent intervenir Ă  titre individuel dans l’administration de la commune que sur la base d’une dĂ©lĂ©gation dĂ©livrĂ©e par le maire, sous sa surveillance et sa responsabilitĂ©. Dans une acception large, on peut considĂ©rer que l’équipe constituĂ©e du maire et des adjoints, parfois dĂ©signĂ©e sous l’appellation de « municipalitĂ© », forme l’exĂ©cutif de la commune[59].

    Le maire est ainsi chargĂ©, d’exĂ©cuter les dĂ©cisions du conseil municipal, par exemple celles concernant la prĂ©paration et la proposition du budget ainsi que l’ordonnancement des dĂ©penses, la souscription des marchĂ©s, la gestion des revenus, la surveillance des Ă©tablissements communaux et de la comptabilitĂ© communale ou la conservation et l’administration des propriĂ©tĂ©s de la commune[60] - [61].

    Domaines de compétences

    Les communes gĂšrent l’administration locale (gestion de l'eau, des permis de construire, etc.). En tant que reprĂ©sentant de l’État dans la commune, le maire a la charge des actes d’état civil (naissance, mariage, divorce, dĂ©cĂšs). De plus il dispose d’un pouvoir de police administrative et, en vertu de son statut d'officier de police judiciaire, d'un pouvoir de police judiciaire, exercĂ© par le biais de la police municipale. Exception est faite de Paris oĂč la compĂ©tence relĂšve du prĂ©fet de police, sous l’autoritĂ© du gouvernement.

    Les dĂ©cisions des conseils municipaux et des maires peuvent ĂȘtre contestĂ©es devant le tribunal administratif.

    Les trois communes les plus peuplées, Paris, Marseille et Lyon sont divisées en arrondissements municipaux (qui sont distincts des arrondissements départementaux, une autre division administrative française) mais ces derniers présentent des compétences réduites et ne disposent pas de budget propre, par exemple.

    Moyens financiers

    Une commune Ă©tant une collectivitĂ© territoriale, elle est une personne morale de droit public et dispose ainsi d’un budget propre, acte par lequel le conseil municipal prĂ©voit et autorise les recettes et les dĂ©penses de l’exercice budgĂ©taire (du au 31 dĂ©cembre). PrĂ©parĂ© par le maire, avec la collaboration des services municipaux, il est soumis au vote du conseil municipal[62].

    Les recettes d'une commune sont de quatre types[63] :

    L'examen des comptes des communes de 2012 Ă  2017 a permis de dĂ©gager cinq profils budgĂ©taires et financiers des communes : Les plus forts budgets par habitant, les plus faibles budgets par habitant, les communes « investisseuses-emprunteuses », les communes avec « une aversion au risque financier » et les communes en difficultĂ©s. Cette derniĂšre classe regroupe 5 % des communes qui, avec des dĂ©penses de fonctionnement par habitant supĂ©rieures aux recettes, ont une Ă©pargne brute nĂ©gative. Elles ont Ă©galement un besoin de financement Ă©levĂ© (-109 â‚Ź/h, alors qu’en moyenne les communes dĂ©gagent une capacitĂ© de financement de +13 â‚Ź/h). Les communes rurales y sont surreprĂ©sentĂ©es et elles ont le revenu moyen par habitant le plus faible des cinq classes (11 660 â‚Ź/h)[64] - [65].

    Moyens humains

    Taux d'agents territoriaux par habitant dans les communes en 2019, en fonction de la taille des communes.

    Les communes disposent de moyens humains qu'est l'ensemble des agents communaux, recrutés sous le statut de fonctionnaire de la fonction publique territoriale, dont le statut dépend de deux lois : loi du 13 juillet 1983 dite loi Le Pors, pour les dispositions générales, et loi du 26 janvier 1984 pour les dispositions propres à la fonction publique territoriale[66].

    Au , 1 021 856 agents Ă©taient employĂ©s dans les communes, soit 54 % de la fonction publique territoriale (1 889 310 agents) et 19 % de la fonction publique dans son ensemble (5 450 619 agents), qui comprend la fonction publique d'État, la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitaliĂšre[67].

    Les communes comptent, en 2019, 14,3 agents agents territoriaux par habitant en Ă©quivalent temps plein pour 1 000 habitants. Ce taux d'administration est plus faible dans les petites communes et plus Ă©levĂ© dans les grandes[68].

    Moyens juridiques

    Les moyens juridiques pour la mise en Ɠuvre de l'action communale sont les mĂȘmes que pour toute collectivitĂ© territoriale : la mise en Ɠuvre (rĂ©gie locale, Ă©tablissement public, comme les CCAS), le recours aux contrats publics (marchĂ©s publics, marchĂ©s de partenariat, dĂ©lĂ©gations de service public, conventions, services publics locaux, contrats de recrutement d’agents publics) ou la mise en Ɠuvre de sociĂ©tĂ©s commerciales (SEM ou SPL).

    Moyens matériels

    La commune dispose de biens propres et en particulier du domaine public comme les routes communales, les bĂątiments publics, etc.

    ContrĂŽle de l'action municipale

    Comme l'ensemble des autres collectivitĂ©s territoriales, la commune est soumise Ă  trois types de contrĂŽles : un contrĂŽle a posteriori, exercĂ© aprĂšs l’entrĂ©e en vigueur des actes et n’étant pas une condition de cette derniĂšre, un contrĂŽle juridictionnel (les juridictions administratives sont dĂ©sormais seules compĂ©tentes pour annuler les actes contraires Ă  la lĂ©galitĂ©) et un contrĂŽle de lĂ©galitĂ© exercĂ© par le prĂ©fet.

    Coopération intercommunale

    Il y a deux sortes de structures intercommunales.

    Structures sans compétences fiscales

    Elles correspondent Ă  la forme d’intercommunalitĂ© la moins contraignante. Les syndicats de communes en sont la forme la plus connue. Les communes s’associent et contribuent financiĂšrement au syndicat mais ce dernier ne peut lever ses propres taxes. Les communes peuvent le quitter Ă  n’importe quel moment. Les syndicats peuvent ĂȘtre mis en place pour un sujet prĂ©cis ou traiter diffĂ©rents problĂšmes. Ces structures sans pouvoir fiscal n’ont pas Ă©tĂ© touchĂ©es par la loi ChevĂšnement et voient leur intĂ©rĂȘt diminuer.

    Structures avec compétence fiscale

    Ce sont ces structures qui ont été créées ou modifiées par la loi ChevÚnement. Elles sont au nombre de quatre :

    1. la communauté de communes, pour les communes rurales ;
    2. la communautĂ© d'agglomĂ©ration, pour les ensembles de plus de 50 000 habitants[69] ;
    3. la communautĂ© urbaine, pour les ensembles de plus 450 000 habitants[69], la loi du 16 dĂ©cembre 2010 ayant abaissĂ© le seuil de crĂ©ation des communautĂ©s urbaines des 500 000 habitants fixĂ©s par la loi ChevĂšnement Ă  450 000 habitants ;
    4. et la mĂ©tropole, crĂ©Ă©e par la loi no 2010-1563 du 16 dĂ©cembre 2010 de rĂ©forme des collectivitĂ©s territoriales[70], qui constitue la forme la plus intĂ©grĂ©e des intercommunalitĂ©s françaises, rĂ©servĂ©e aux ensembles de plus de 500 000 habitants.

    Ces quatre structures disposent de diffĂ©rents niveaux de compĂ©tences fiscales. Les mĂ©tropoles, les communautĂ©s urbaines et les communautĂ©s d’agglomĂ©ration ont plus de pouvoir en matiĂšre fiscale, elles disposaient, jusqu'en 2010, de la taxe professionnelle qui doit ĂȘtre au mĂȘme niveau dans toutes les communes membres. Comme un syndicat intercommunal, elles gĂšrent le traitement des ordures mĂ©nagĂšres et les transports mais elles s’occupent aussi du dĂ©veloppement Ă©conomique, des projets d’urbanisme et de la protection de l’environnement. Les communautĂ©s de communes ont moins de compĂ©tences et laissent beaucoup plus d’autonomie aux communes. la loi ne prĂ©voit pas de territoire d'une communautĂ©, en sorte qu'il existe des communautĂ©s de deux ou trois communes seulement.

    Pour encourager la crĂ©ation de communautĂ©s de communes l’État leur alloue des subventions dont le montant dĂ©pend du niveau de population. Plus il y aura de communes unies et plus les subventions seront importantes. Cet encouragement est dĂ©terminant dans le choix que font les communes de s’unir.

    La loi ChevĂšnement est un succĂšs car la grande majoritĂ© des communes françaises ont rejoint la nouvelle structure intercommunale, chaque commune conservant selon la loi sa structure municipale. Au 1er janvier 2007 on comptait 2 573 communautĂ©s de communes en France mĂ©tropolitaine (y compris cinq syndicats d’agglomĂ©rations nouvelles). Cela reprĂ©sente 33 327 communes (91,1 % du total mĂ©tropolitain) et plus de 52 millions d’habitants (86,7 % de la population française mĂ©tropolitaine).

    Toutefois en zone rurale de nombreuses communes n’ont rejoint une communautĂ© que dans le but de bĂ©nĂ©ficier des subventions de l’État. Souvent, ce sont de simples syndicats intercommunaux qui ont Ă©tĂ© transformĂ©s en communautĂ©s de communes. Celles-ci se limitent alors aux deux attributions minimum prĂ©vues par la loi et aux activitĂ©s de la structure prĂ©cĂ©dente, ce qui bien sĂ»r est contraire Ă  l’objectif initial.

    Dans les zones urbaines les nouvelles structures intercommunales sont beaucoup plus vivantes. Le plus souvent leurs crĂ©ateurs avaient dĂšs le dĂ©part la volontĂ© de s’unir et de travailler ensemble. MalgrĂ© tout, de vieilles haines ne manquent pas de ressurgir ici ou lĂ . Il n’est pas rare de voir une communautĂ© urbaine incomplĂšte car telle ou telle commune a refusĂ© d’y adhĂ©rer, quitte Ă  crĂ©er une communautĂ© parallĂšle ; ainsi, la ville de Marseille est partagĂ©e en quatre districts intercommunaux. Dans plusieurs endroits, les communes les plus riches se sont regroupĂ©es entre elles et n’ont pas acceptĂ© l’adhĂ©sion des communes plus pauvres pour ne pas avoir Ă  les financer. D’autre part, il faut bien admettre que de nombreuses communautĂ©s restent fragiles. Il y a souvent des tensions entre communes, les villes centrales sont souvent suspectĂ©es de vouloir dominer ou mĂȘme absorber les communes limitrophes, sans oublier, bien sĂ»r, les querelles entre partis politiques.

    Toulouse et Paris sont deux bons exemples de cette situation :

    • Toulouse n'a longtemps formĂ© avec ses banlieues qu’une simple communautĂ© d’agglomĂ©ration, qui ne s'est transformĂ©e en CommunautĂ© urbaine du Grand Toulouse qu'en janvier 2009, alors que c’est une des plus grandes villes de France qui aurait dĂ» ĂȘtre dotĂ©e d'une communautĂ© urbaine depuis longtemps. Celle-ci, bien qu’elle apporte beaucoup plus de subventions, a Ă©tĂ© refusĂ©e par les communes environnantes car elles avaient peur de perdre trop de pouvoir.
    • De la mĂȘme façon, Paris ne fait partie d’aucune structure intercommunale Ă  fiscalitĂ© propre jusqu'Ă  la crĂ©ation de la MĂ©tropole du Grand Paris le 1er janvier 2016. Les communes de la banlieue de Paris craignant l’avĂšnement d’un « Grand Paris » ont longtemps prĂ©fĂ©rĂ© crĂ©er plusieurs entitĂ©s intercommunales excluant systĂ©matiquement la capitale, et celle-ci ne souhaitait pas rĂ©ellement s'allier structurellement avec certaines communes limitrophes. Dans le cadre du dĂ©bat complexe autour du Grand Paris initiĂ© par le prĂ©sident Sarkozy, le syndicat mixte Paris MĂ©tropole a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en fĂ©vrier 2009, qui regroupe, en janvier 2016 plus de 200 collectivitĂ©s franciliennes.

    Le principal dĂ©faut des structures intercommunales est qu’elles ne sont pas dirigĂ©es par des reprĂ©sentants directement Ă©lus. Ce sont les Ă©lus des communes qui siĂšgent au conseil intercommunal. La nĂ©cessitĂ© de concilier les points de vue de chacune des communes membres prend donc le pas sur l'efficacitĂ© de la prise de dĂ©cision (de maniĂšre analogue aux institutions europĂ©ennes) et crĂ©e en dĂ©finitive une carence Ă  la fois de bonne administration et de dĂ©mocratie. Depuis plusieurs annĂ©es a lieu un dĂ©bat sur l'intĂ©rĂȘt de voir Ă©lire les membres des conseils des communautĂ©s au suffrage universel direct lors des Ă©lections municipales, ce qui aboutirait toutefois nĂ©cessairement Ă  une baisse du poids politique des maires et des communes par rapport Ă  celui des intercommunalitĂ©s et de leurs prĂ©sidents.

    La loi no 2010-1563 du 16 dĂ©cembre 2010 de rĂ©forme des collectivitĂ©s territoriales[70] a rĂ©formĂ© le mĂ©canisme, et, Ă  partir des Ă©lections municipales de 2014, les conseillers communautaires des communes de plus de 3 500 habitants seront Ă©lus au suffrage universel direct, dans le cadre des Ă©lections municipales. Les reprĂ©sentants des communes de plus petite taille (c'est-Ă -dire environ 90 % de l'ensemble des communes) resteront Ă©lus en leur sein par les conseils municipaux[71].

    Coopération décentralisée

    Fondements juridiques

    La coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e dĂ©signe toutes les formes de coopĂ©ration que les collectivitĂ©s territoriales françaises ou leurs groupements peuvent dĂ©velopper avec des autoritĂ©s ou des collectivitĂ©s locales Ă©trangĂšres dans le respect des engagements internationaux de la France. Initialement, les collectivitĂ©s avaient dĂ©veloppĂ© des relations informelles qui pouvaient prendre la forme de jumelage. Puis la loi du a autorisĂ© les collectivitĂ©s françaises Ă  conclure des conventions avec les collectivitĂ©s Ă©trangĂšres. La loi du permet la coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e spĂ©cifique, ainsi que les aides d’urgence ou des actions de solidaritĂ© internationale dans les domaines de la distribution de l’eau potable et de l’assainissement, de la distribution d’électricitĂ© ou de gaz[72] - [73]. Enfin, la loi MAPAM du 27 janvier 2014 autorise une collectivitĂ© ou un groupement de collectivitĂ©s Ă  conclure une convention avec un État Ă©tranger pour la crĂ©ation d’un Groupement europĂ©en de coopĂ©ration territoriale, d’un groupement eurorĂ©gional de coopĂ©ration ou d’un groupement local de coopĂ©ration transfrontaliĂšre[73].

    État des lieux en 2020

    La Commission nationale de la coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e a publiĂ© en 2019 une brochure mettant en avant les contributions des collectivitĂ©s territoriales françaises en matiĂšre de coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e rĂ©alisĂ©es, notamment dans le cadre du plan 2016-2018[74]. En 2019, plus de 4 700 collectivitĂ©s françaises, dont un grand nombre de communes, entretiennent plus de 10 700 partenariats de coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e avec 8 700 autoritĂ©s locales Ă©trangĂšres dans 133 pays. Par exemple deux villes, HĂ©rouville-Saint-Clair (Calvados) et Tikhvine, en Russie, travaillent sur la mise en place de pĂ©piniĂšres d'entreprises pour favoriser l'attractivitĂ© de Tikhvine, qui pĂątit de la proximitĂ© de Saint-PĂ©tersbourg. Dans un autre domaine, la ville de Montreuil a participĂ© Ă  la crĂ©ation de la maison des femmes de YĂ©limanĂ© au Mali, un lieu de rencontres, de formation, notamment sur des activitĂ©s Ă©conomiques, et d'Ă©changes[75].

    41 projets nouveaux ont Ă©tĂ© retenus par le ministĂšre de l’Europe et des Affaires Ă©trangĂšres (MEAE) Ă  la suite de l’appel Ă  projets triennal 2019-2021 sur la coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e. Le Burkina Faso est le premier pays partenaire avec sept projets retenus, avec ChambĂ©ry, Belfort, ChĂąteauroux, Douai, Saint-Pierre-d'Aurillac et les rĂ©gions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Viennent ensuite Madagascar, HaĂŻti, le BĂ©nin ou le Mali[76].

    Communes d'outre-mer

    Les communes situées en département d'outre-mer ont le statut de collectivité territoriale, par contre les communes situées dans les collectivités d'outre-mer, ne disposant pas de la libre administration, ont un statut à part.

    Statut de collectivité territoriale : un processus inabouti

    L'article 6 de la loi organique du Ă©nonce pour la premiĂšre fois le principe selon lequel « Les communes de la PolynĂ©sie française, collectivitĂ©s territoriales de la RĂ©publique, s'administrent librement dans les conditions prĂ©vues par la Constitution, la prĂ©sente loi organique et les dispositions lĂ©gislatives qui leur sont applicables ». Cet article marque, en droit, une Ă©tape dĂ©cisive dans l'attribution d'un rĂ©gime identique Ă  celui de mĂ©tropole et dans le renforcement du rĂŽle des 48 communes polynĂ©siennes[77].

    La qualification, par la loi organique, de collectivitĂ©s territoriales de la RĂ©publique, implique que les communes polynĂ©siennes se voient pleinement appliquer l'article 72 de la Constitution, qui affirme le principe de libre administration des collectivitĂ©s territoriales et exclut toute hiĂ©rarchisation entre collectivitĂ©s. En effet, l'article 72 de la Constitution dispose qu'« aucune collectivitĂ© territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre »[77]. Toutefois les communes ont des ressources propres trĂšs faibles, en contradiction avec le principe de libre administration. Les recettes tant de fonctionnement que d’investissement des communes de PolynĂ©sie française proviennent essentiellement des dotations ou subventions de l'État[77].

    La loi organique no 2019-706 du modifie le statut d'autonomie de la PolynĂ©sie française et consacre une reconnaissance toujours plus forte du rĂŽle des communes dans le paysage institutionnel polynĂ©sien. Les articles 43, 45 et 52 de la loi de 2004 sont en particulier modifiĂ©s et prĂ©voient dĂ©sormais de faciliter l’exercice concomitant par les communes et la PolynĂ©sie française de certaines compĂ©tences et tĂ©moignent d’une prise en compte accrue du rĂŽle des communes[78]. Toutefois, le dĂ©faut de libre administration caractĂ©risant ce processus inabouti conduit la DGCL Ă  ne pas classer ces communes comme des collectivitĂ©s territoriales.

    Compétences

    L'article 43 du statut dĂ©fini par la loi organique du 27 fĂ©vrier 2004 rĂ©serve des compĂ©tences d'attribution aux communes, dĂšs lors que la PolynĂ©sie française exerce une compĂ©tence de principe. Dans le cadre des rĂšgles Ă©dictĂ©es par l'État et par la PolynĂ©sie française, il s'agit :

    • de la police municipale ;
    • de la voirie communale ;
    • des cimetiĂšres ;
    • des transports communaux ;
    • de la construction, de l'entretien et du fonctionnement des Ă©coles du premier degrĂ© ;
    • de la distribution d'eau potable ;
    • de la collecte et du traitement des ordures mĂ©nagĂšres, de la collecte et du traitement des dĂ©chets vĂ©gĂ©taux ;
    • ainsi que de la collecte et du traitement des eaux usĂ©es.

    La loi organique du 5 juillet 2019 modifiant le statut d'autonomie de la PolynĂ©sie français Ă©largit la liste des compĂ©tences concernĂ©es par des interventions conjointes de la PolynĂ©sie française et des communes. Le texte avait prĂ©vu initialement que le dĂ©veloppement Ă©conomique et l’amĂ©nagement de l’espace ainsi que la jeunesse et le sport pourraient dĂ©sormais faire l’objet d’actions conjointes des communes et de la PolynĂ©sie française, dans un cadre juridique fixĂ© par cette derniĂšre. Mais le SĂ©nat a souhaitĂ© Ă©largir les secteurs concernĂ©s par ces possibilitĂ©s d’intervention des communes polynĂ©siennes. Ces derniĂšres pourront ainsi, dans les conditions prĂ©vues par une loi du pays, intervenir dans trois autres domaines : la protection, la mise en valeur de l’environnement et le soutien aux actions de maitrise de l’énergie ; la politique du logement et du cadre de vie ; et la politique de la ville[79] - [80].

    Moyens

    Les communes ont des ressources propres limitĂ©es et demeurent structurellement dĂ©pendantes des subventions de l’État et du Pays tant pour le financement du fonctionnement que de leurs investissements. La fiscalitĂ© locale est caractĂ©risĂ©e par des impositions anciennes, peu nombreuses, et se rĂ©vĂšle embryonnaire car la compĂ©tence relĂšve avant tout du Pays[81].

    Circonscription administrative

    DĂ©nombrement

    DivisionNombre
    France mĂ©tropolitaine34 826
    DOM129
    COM et Nouvelle-Calédonie83
    Total35 038

    Au , la direction gĂ©nĂ©rale des collectivitĂ©s locales (DGCL) recense 35 038 circonscriptions administratives relevant de la catĂ©gorie des communes : 34 826 dans la France mĂ©tropolitaine, 129 dans les DROM et 83 dans les COM et la Nouvelle-CalĂ©donie[82].

    Les 83 communes des collectivités d'outre-mer comprennent les deux communes de Saint-Pierre-et-Miquelon, les 48 communes de Polynésie française et les 33 communes de Nouvelle-Calédonie. Wallis-et-Futuna est découpée en trois circonscriptions territoriales.

    Situation dans les collectivités d'outre-mer

    Depuis l'entrĂ©e en vigueur de la loi no 2007-223 du portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives Ă  l'outre-mer, une collectivitĂ© territoriale unique a Ă©tĂ© substituĂ©e, sur le territoire de l'Ăźle de Saint-BarthĂ©lemy et des Ăźlots qui en dĂ©pendent, Ă  la commune de Saint-BarthĂ©lemy ainsi qu'au dĂ©partement et Ă  la rĂ©gion d'outre-mer de la Guadeloupe. Il en est de mĂȘme sur le territoire de la partie française de l'Ăźle de Saint-Martin et des Ăźlots qui en dĂ©pendent, oĂč une collectivitĂ© territoriale unique a Ă©tĂ© substituĂ©e Ă  la commune de Saint-Martin ainsi qu'au dĂ©partement et Ă  la rĂ©gion d'outre-mer de la Guadeloupe. Saint-BarthĂ©lemy[83] et Saint-Martin[84] continuent nĂ©anmoins d'ĂȘtre comptĂ©s, dans les statistiques, comme deux communes relevant des circonscriptions administratives.

    Deux collectivités d'outre-mer ne sont pas divisées en communes mais ont des divisions qui sont traitées statistiquement à un niveau équivalent : Wallis-et-Futuna avec trois circonscriptions[85] et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) avec cinq districts[85].

    Relevant du domaine public maritime et inscrit, Ă  ce titre, au tableau des propriĂ©tĂ©s domaniales de l’État en vertu d’un arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du , l’atoll de l'Clipperton, est placĂ© sous la juridiction du haut-commissaire de la RĂ©publique en PolynĂ©sie française, reprĂ©sentant de l'État, et est Ă  ce titre aussi une circonscription administrative de l'État[86].

    Autorités administratives

    Circonscription administrativeAutorité localeAutorité supérieure
    France métropolitaine et DOM
    CommunesMairePréfet départemental
    Collectivités d'Outre-mer
    Communes de Polynésie françaiseMairehaut-commissariat de Polynésie française
    Communes de Nouvelle-CalédonieMairehaut-commissariat de Nouvelle-Calédonie
    Circonscriptions de Wallis-et-Futunachef de circonscriptionPréfecture de Wallis et Futuna
    Saint-MartinMairePréfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin[87]
    Saint-BarthélemyMaire
    ClippertonHaut-commissaire de la République en Polynésie française

    France et DOM

    Sous l'autoritĂ© du prĂ©fet, le maire remplit des fonctions administratives oĂč il agit par pouvoir liĂ©, notamment :

    • la publication des lois et rĂšglements ;
    • l'organisation des Ă©lections ;
    • la lĂ©galisation des signatures[88] apposĂ©e en sa prĂ©sence par l'un de ses administrĂ©s connu de lui, ou accompagnĂ© de deux tĂ©moins connus ;
    • le maire est chargĂ©, sous l'autoritĂ© du reprĂ©sentant de l'État dans le dĂ©partement, de l'exĂ©cution des mesures de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale et des fonctions spĂ©ciales qui lui sont attribuĂ©es par les lois, par exemple de l'application de la loi no 79-1150 du sur la publicitĂ©, les enseignes[89].
      En cas d'urgence, ou pour renforcer dans un but d'ordre public local, la mesure prise par l'autoritĂ© supĂ©rieure en matiĂšre de police, le maire peut ĂȘtre appelĂ© Ă  intervenir au titre de son pouvoir de police administrative gĂ©nĂ©rale, en complĂ©ment des polices spĂ©ciales Ă©tatiques (par exemple la police spĂ©ciale des monuments historiques et des sites naturels) ;
    • il exerce aussi des fonctions dans le domaine judiciaire sous l'autoritĂ© du procureur de la RĂ©publique : il est officier d'Ă©tat civil et cĂ©lĂšbre par exemple les mariages civils[90] et officier de police judiciaire[91]. À ce titre, il concourt par son pouvoir de police Ă  l'exercice des missions de sĂ©curitĂ© publique[92].

    Collectivités d'outre-mer

    • PolynĂ©sie française : Les autoritĂ©s de l'État sont compĂ©tentes dans un nombre restreint de missions dĂ©finies par l'article 14 de la loi organique du 27 fĂ©vrier 2004 portant statut d'autonomie de la PolynĂ©sie française[93]. Le maire tout comme le maire dĂ©lĂ©guĂ© et, pour partie, les adjoints exercent, comme agents de l'État, des fonctions propres. À ce titre, ils sont officiers d'Ă©tat civil et officiers de police judiciaire. Ils peuvent assurer le recensement du service national ou ĂȘtre chargĂ©s de la publication et de l'exĂ©cution des lois et rĂšglements[94]. Les mairies peuvent ainsi dĂ©livrer des cartes nationales d’identitĂ©[95] ou l'organisation des Ă©lections[96] ;
    • Wallis-et-Futuna : le chef de circonscription exerce diverses missions rĂ©galiennes : DĂ©livrance des titres d'identitĂ©s, tenue de l'Ă©tat civil, Ă©tablissement des listes Ă©lectorales et organisation des scrutins. Il exerce aussi certains services de proximitĂ© comme la protection des personnes et des biens, visites de sĂ©curitĂ©, suivi des Ă©tablissements recevant du public, qui rejoignent les exercices de police municipale des maires en mĂ©tropole ou dans les DOM[97].

    Circonscription Ă©lectorale

    La circonscription Ă©lectorale est une division du territoire effectuĂ©e dans le cadre d'une Ă©lection. Chaque citoyen est rattachĂ© Ă  une circonscription et Ă  une seule dans le cadre d'un vote. La commune est circonscription Ă©lectorale pour les Ă©lections municipales. La commune, Ă©tant Ă  la fois territoire Ă©lectoral et collectivitĂ© locale, est le seul territoire oĂč coĂŻncident territoire Ă  administrer (celui pour lequel on souhaite un gouvernement Ă©lu) et territoire Ă©lectoral (celui Ă  l’échelle duquel on dĂ©signe un ou plusieurs reprĂ©sentants)[98].

    Mode de scrutin selon la taille de la commune

    Le mode de scrutin utilisé pour cette consultation n'est pas uniforme sur l'ensemble du territoire. Il diffÚre selon la population des communes considérées[99] :

    Sectionnement des communes de plus de 20 000 habitants

    Les communes de 20 000 habitants et plus peut ĂȘtre divisĂ©e en sections Ă©lectorales, dont chacune Ă©lit un nombre de conseillers proportionnĂ© au chiffre des Ă©lecteurs inscrits, mais seulement quand elle se compose de plusieurs agglomĂ©rations d'habitations distinctes et sĂ©parĂ©es ; aucune section ne peut avoir moins de deux conseillers Ă  Ă©lire. Chaque section doit ĂȘtre composĂ©e de territoires contigus[102]. Le sectionnement Ă©lectoral des communes est fait par le prĂ©fet, Ă  son initiative, sur celle du conseil municipal ou d'Ă©lecteurs de la commune intĂ©ressĂ©e[103].

    RĂ©gimes particuliers de Paris, Lyon et Marseille

    Les rĂšgles sont les mĂȘmes que pour les communes de 1 000 habitants et plus mais l'Ă©lection se fait par secteur. À Paris et Ă  Lyon, chaque arrondissement forme un secteur. À Marseille, il existe 8 secteurs de 2 arrondissements chacun. Les siĂšges de membres du conseil de Paris ou du conseil municipal de Marseille ou de Lyon sont donc attribuĂ©s au regard des rĂ©sultats obtenus par secteur et selon les mĂȘmes rĂšgles que pour les communes de 1 000 habitants et plus. Des conseillers d'arrondissement sont, en outre, Ă©lus en mĂȘme temps que les membres du Conseil de Paris et des conseils municipaux de Marseille et de Lyon. Les siĂšges sont rĂ©partis dans les mĂȘmes conditions entre les listes[99].

    GĂ©ographie physique

    En parallĂšle Ă  l’approche institutionnelle, la commune est Ă©galement une division administrative, base Ă©lĂ©mentaire d'Ă©tude et de connaissance du territoire national. De multiples approches thĂ©matiques peuvent ĂȘtre envisagĂ©es. Trois thĂšmes sont abordĂ©s ci-aprĂšs Ă  titres d'exemples et de maniĂšre non exhaustive : gĂ©ographie, urbanisme et environnement, qui donnent souvent lieu Ă  des classements des communes selon des typologies spĂ©cifiques.

    Superficies

    Il existe deux valeurs en matiÚre de superficie : la superficie cadastrale, conventionnelle, et la superficie géographique, plus proche de la réalité puisque ne faisant aucune exception, mais dépendante des systÚmes de projection et du niveau de précision. Conventionnellement c'est la surface cadastrale qui est retenue pour caractériser les divisions administratives françaises. Jusqu'en 2016, ces données figuraient dans le répertoire géographique des communes (RGC), produit par l'IGN, contenant en particulier la superficie de chaque commune. Cette donnée, fournie annuellement par l'Insee, correspond à la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction générale des impÎts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975[104]. Elle comprend « toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomÚtre carré [à la fin du XIXe siÚcle, le plancher de non comptabilité était de km2], ainsi que des estuaires »[105].

    La taille moyenne d'une commune de France mĂ©tropolitaine est de 14,88 km2. La taille mĂ©diane des communes de France mĂ©tropolitaine n'est que de 10,73 km2, Ă  cause du nombre Ă©levĂ© de communes de faible superficie (lĂ  encore, la France fait figure d'exception en Europe : en Allemagne, la taille mĂ©diane des communes de la plupart des LĂ€nder est supĂ©rieure Ă  15 km2, en Italie elle est de 22 km2, en Espagne 35 km2, en Belgique 40 km2). Dans les dĂ©partements d'outre-mer, les communes sont gĂ©nĂ©ralement plus grandes qu'en France mĂ©tropolitaine et peuvent regrouper des villages relativement distants.

    En France métropolitaine, la répartition des communes est la suivante :

    RĂ©partition du nombre de communes en fonction de leur superficie
    Superficie (en hectares)Pourcentage de communes
    0 Ă  49915 %
    500 Ă  99931 %
    1 000 Ă  1 49920 %
    1 500 Ă  1 99912 %
    2 000 Ă  2 4997 %
    2 500 Ă  2 9995 %
    3 000 Ă  5 4998 %
    5 500 et plus2 %

    La commune la plus Ă©tendue est Maripasoula (Guyane avec 18 360 km2). Sur le territoire mĂ©tropolitain, Arles (758,93 km2) (dans les Bouches-du-RhĂŽne) et Val-Cenis (408,5 km2) (en Savoie) sont les deux communes les plus Ă©tendues. La plus petite commune est Castelmoron-d'Albret (Gironde) avec 0,037 6 km2. Vaudherland (Val-d'Oise) avec 0,09 km2, est la deuxiĂšme plus petite commune de France.

    ExtrĂȘmes gĂ©ographiques

    Altitude la plus haute :

    • les communes françaises possĂ©dant l’altitude maximale la plus haute sont deux communes de Haute-Savoie, Chamonix-Mont-Blanc et Saint-Gervais-les-Bains (via une enclave entre Chamonix et l'Italie), qui culminent au sommet du mont Blanc Ă  4 808 m qui se trouve sur la limite des deux communes. Cela est dit en prenant en compte la position française sur la frontiĂšre franco-italienne dans la rĂ©gion. Pour l'Italie le mont Blanc est frontalier et l'enclave de Saint-Gervais-les-Bains est en Italie ;
    • la commune dont les zones habitĂ©es sont les plus Ă©levĂ©es est Saint-VĂ©ran (Hautes-Alpes), dont le territoire s’étend entre 1 756 et 3 175 m d’altitude ; le village est Ă©tagĂ© de 1 950 m Ă  2 040 m. Depuis l'engloutissement du village dans le lac du Chevril et sa reconstruction plus haut, Tignes, situĂ© Ă  2 100 m peut aussi ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme la plus haute commune de France.

    Altitude la plus basse : la commune française la plus basse est Quimper (FinistĂšre) dont une partie du territoire est situĂ©e au-dessous du niveau de la mer, jusqu’à -m[106].

    À vol d'oiseau, la commune française la plus Ă©loignĂ©e de Paris est l’Île des Pins (en Nouvelle-CalĂ©donie) Ă  16 806 km de la capitale[107]. Sur le territoire mĂ©tropolitain, il s’agit de Bonifacio, situĂ©e Ă  986 km[108].

    La commune la plus au nord est Bray-Dunes, Nord.

    Les communes les plus à l’ouest sont :

    Les communes les plus à l’est sont :

    Les communes les plus au sud sont :

    Communes insulaires

    Par commune insulaire, il convient d'entendre toute commune dont le territoire prĂ©sente pour tout ou partie un caractĂšre d'insularitĂ©, Ă  savoir Ă©tant situĂ© sur une Ăźle ou comprenant une Ăźle dans son pĂ©rimĂštre ou Ă©tant Ă  lui seul une Ăźle. La liste non exhaustive suivante peut ĂȘtre dressĂ©e :

    L'association des ßles du Ponant regroupe les ßles sans liaison physique fixe avec le continent. Par contre l'archipel de Chausey au sein des ßles du Ponant est situé dans la commune non insulaire de Granville et l'archipel des Glénan au sein des ßles du Ponant est situé dans la commune non insulaire de Fouesnant.

    GĂ©ographie humaine

    Population

    La population est le troisiÚme élément caractérisant l'identité d'une collectivité territoriale. C'est en particulier en fonction du nombre d'habitants que le mode de scrutin des conseillers municipaux est déterminé[38].

    Plus d'une commune métropolitaine sur deux compte moins de 500 habitants

    Selon les chiffres officiels du recensement de la population publiĂ©s le , 53 % de ces communes comptent moins de 500 habitants au [109] - [1]. Ces 18 374 petites communes accueillent 4,1 millions d'habitants, soit 6,2 % de la population rĂ©sidant en France mĂ©tropolitaine : c'est Ă  peu prĂšs autant que le total des quatre plus grandes villes rĂ©unies : Paris, Marseille, Lyon et Toulouse. Les petites communes sont localisĂ©es essentiellement dans une bande traversant la France du nord-est au sud-ouest, en zone rurale ou montagneuse. En 2015, sept dĂ©partements comptaient au moins 80 % de communes de moins de 500 habitants : la Meuse, la Haute-Marne, la Haute-SaĂŽne et le Jura au nord-est, le Gers, les Hautes-PyrĂ©nĂ©es et la LozĂšre au sud-ouest. À l'inverse, l'Ouest, les façades atlantique et mĂ©diterranĂ©enne, ainsi que les zones frontaliĂšres non montagneuses, qui sont aussi les plus peuplĂ©es, comptent relativement peu de petites communes[110].

    • 500 habitants ou plus
    • entre 200 et moins de 500 habitants
    • entre 100 et moins de 200 habitants
    • moins de 100 habitants

    Communes les plus peuplées

    En 2021, la commune de France mĂ©tropolitaine la plus peuplĂ©e est Paris (2 175 601 habitants).

    La commune la plus densĂ©ment peuplĂ©e est Levallois-Perret (Hauts-de-Seine, 27 907,9 hab./km2. L'unitĂ© urbaine (c'est-Ă -dire une commune comportant une zone de plus de 2 000 habitants oĂč aucune habitation n’est sĂ©parĂ©e de la plus proche de plus de 200 mĂštres) la moins densĂ©ment peuplĂ©e est Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-RhĂŽne, 6,7 hab/km2).

    RangCommunePopulation en 2013[111]
    (en vigueur au )
    Population en 2018[112]
    (en vigueur au )
    Croissance annuelle
    (2013 Ă  2018)
    1Paris2 229 6212 175 601-2,42 %
    2Marseille855 393868 2771,51 %
    3Lyon500 715518 6353,58 %
    4Toulouse458 298486 8286,23 %
    5Nice342 295341 032-0,37 %
    6Nantes292 718314 1387,32 %
    7Montpellier272 084290 0536,60 %
    8Strasbourg275 718284 6773,25 %
    9Bordeaux243 626257 0685,52 %
    10Lille231 491233 0980,69 %
    11Rennes211 373217 7283,01 %
    12Reims182 592182 211-0,21 %
    13Toulon163 760176 1987,60 %
    14Saint-Étienne172 023173 0890,62 %
    15Le Havre172 074169 733-1,36 %
    16Grenoble160 215157 650-1,60 %
    17Dijon153 003156 8542,52 %
    18Angers150 125154 5082,92 %
    19Villeurbanne147 192150 6592,36 %
    20Saint-Denis (La RĂ©union)142 442150 5355,68 %

    Communes les moins peuplées

    En 2021, (données du recensement de 2018), 19 communes ont 6 habitants ou moins, dont six communes totalement dévastées aprÚs la bataille de Verdun en 1916. Villages français détruits durant la PremiÚre Guerre mondiale, ils ne furent jamais reconstruits et ne comptent aucun habitant. Chacune de ces communes qualifiées de communes « mortes pour la France », est administrée par un conseil municipal de trois membres nommés par le préfet de la Meuse.

    Maillage communal

    DĂ©nombrement des communes

    DivisionNombre
    France mĂ©tropolitaine34 816
    DOM129
    COM et Nouvelle-Calédonie86
    Total35 031

    Au , la direction gĂ©nĂ©rale des collectivitĂ©s locales (DGCL) recense 35 031 collectivitĂ©s territoriales relevant de la catĂ©gorie des communes : 34 816 dans la France mĂ©tropolitaine, 129 dans les DROM et 86 dans les COM et la Nouvelle-CalĂ©donie[82]. Cette situation est le rĂ©sultat d'une histoire oĂč le pouvoir Ă©tatique tente par diverses mesures lĂ©gislatives Ă  en rĂ©duire le nombre, qui prend son origine dans les prĂšs de 44 000 paroisses de l'Ancien RĂ©gime.

    Évolution quantitative

    En 1802-1803, la France compte environ 40 200 communes et 30 400 paroisses (ecclĂ©siastiques)[113]. Le Premier Empire tente de rĂ©duire leur nombre. Mais aprĂšs 1815, la densitĂ© de population dans les campagnes croit et les fidĂšles rĂ©clament de nouvelles paroisses : c'est au dĂ©but du Second Empire que le nombre des paroisses ecclĂ©siastiques culmine, avec 33 400 paroisses.

    Exceptionnellement, les grands travaux d'urbanisme rĂ©alisĂ©s par le Second Empire conduisent celui-ci Ă  faire absorber les faubourgs par les villes connaissant une forte croissance dĂ©mographique. C'est ainsi que Paris voit ses limites adaptĂ©es Ă  son extension, par absorption de 14 communes ou portions de commune en 1859, ou encore que Lyon en absorbe trois en 1852, ou encore que Lille, dĂ©noncĂ©e dĂšs avant 1850 comme un mouroir de la nouvelle industrie, quadruple sa superficie en absorbant quatre communes en 1858. D'autres, moins grandes, connaissent le mĂȘme mouvement ; par exemple, Le Mans triple sa superficie en absorbant cinq entre 1855 et 1865. Au total, dans les mĂȘmes limites qu'Ă  la fin de la RĂ©volution, la France contient en 1870 environ 37 600 communes.

    Mais dĂšs les derniĂšres annĂ©es de l'Empire libĂ©ral, les rĂ©publicains promettent aux communes leur Ă©mancipation. À partir de 1871, parce que le pouvoir issu des Ă©vĂ©nements de 1870-1871 se sait en sursis, celui-ci n'ose plus opĂ©rer de fusion, mais seulement des crĂ©ations. Ainsi les rĂ©gions cĂŽtiĂšres s'enrichissent-elles dĂ©sormais de nouvelles communes pour cause de peuplement et, cĂŽtĂ© MĂ©diterranĂ©e, pour cause de retour de la population des reliefs de l'arriĂšre-pays vers le littoral (dont elles s'Ă©taient Ă©loignĂ©es Ă  cause des raids barbaresques), tandis que le reste de la France voit s'accĂ©lĂ©rer l'exode rural sans voir s'accĂ©lĂ©rer le nombre d'opĂ©rations de fusion de communes. Globalement, aprĂšs avoir stagnĂ© entre 1846 et 1870, le nombre de communes se met trĂšs lĂ©gĂšrement Ă  croĂźtre, pour atteindre le maximum de 38 014 en 1936[114]. Alors que la rĂ©volution industrielle gĂ©nĂ©ralise l'exode rural Ă  toutes les rĂ©gions françaises Ă  partir de 1881, et que la Grande Guerre accĂ©lĂšrent brutalement le phĂ©nomĂšne dans les montagnes pauvres, les divisions administratives françaises n'Ă©voluent quasiment plus.

    • DĂ©coupage communal en 2008 (agrandir).
      DĂ©coupage communal en 2008 (agrandir).
    • DĂ©coupage communal en 2020 (agrandir).
      DĂ©coupage communal en 2020 (agrandir).

    Hétérogénéité du maillage communal : une perception variable dans le temps

    L’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© interne au maillage communal français Ă©tĂ© explorĂ©e par diffĂ©rents auteurs. AndrĂ© Meynier fait en 1945 une premiĂšre Ă©tude parue dans les Annales de gĂ©ographie en abordant les communes tant par leur dimensions que par leur forme, en tentant de relier terre, Ă©conomie et sociĂ©tĂ© et constate qu’il n’y a pas forcĂ©ment corrĂ©lation entre superficie et population d’une part et activitĂ© ou relief d’autre part. Au recensement de 1936, la France compte 38 014 communes, d'une superficie moyenne de 14 km2 chacune. Presque toutes peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme rurales : en effet, dans 250 seulement d'entre elles, tous les habitants vivent en agglomĂ©ration de caractĂšre urbain (sans compter les 81 communes de la Seine[115]). Les autres villes comprennent toutes dans Ieur territoire une certaine population rurale et sont donc le centre d'une commune rurale. Meynier dĂ©coupe la France en deux secteurs homogĂšnes[116] :

    Entre les deux secteurs, le passage est souvent brutal. Il y a bien une limite nette, et non une zone de transition oĂč les deux types de communes se mĂ©langeraient.

    De mĂȘme il montre que l’axiome selon lequel la commune actuelle succĂšde exactement Ă  la paroisse d'autrefois n’est souvent pas confirmĂ©. Cette assertion serait surtout valable pour la zone des petites communes, oĂč la Normandie, par exemple, compte 4 295 paroisses au XIVe siĂšcle, 4 297 au XVIIIe siĂšcle, 4 102 communes en l'an II, 4 407 en 1945. Mais ce n’est pas le cas pour la zone des grandes communes : dans le Pays Basque, on constate une rĂ©duction trĂšs sensible du nombre des communes par rapport Ă  celui des anciennes paroisses. Dans l'ancien arrondissement de Rodez, 82 communes correspondent aux territoires de 155 paroisses de l'Ancien RĂ©gime ; certaines communes couvrent l'emplacement de 3, 5, et mĂȘme 7 anciennes paroisses[117].

    Au cours des annĂ©es 1960, la carte des communes est principalement utilisĂ©e Ă  fin de preuve de l’inadaptation de la trame municipale française. Sa prĂ©sentation doit rendre tangible le caractĂšre du maillage dĂ©sormais inadaptĂ© Ă  la rĂ©partition du peuplement (quantitĂ© d’unitĂ©s trĂšs faiblement peuplĂ©es alors que les agglomĂ©rations urbaines continues correspondent Ă  plusieurs territoires communaux), donc aux nouvelles missions municipales. Elle est alors sans cesse comparĂ©e, opposĂ©e au dessin aĂ©rĂ© produit par les trames Ă©trangĂšres. Ses tracĂ©s fins et complexes la discrĂ©ditent[118].

    À partir du milieu des annĂ©es 1970, l’usage de cette mĂȘme image s’inverse. Cette inversion a Ă©tĂ© rendue possible, ou au moins trĂšs favorisĂ©e, par le dĂ©veloppement d’un nouvel Ă©tat d’esprit. Les valeurs de rĂ©fĂ©rence changent ; c’est le temps oĂč l’on dĂ©couvre que « small is beautiful », et des propos tenus au plus haut niveau de la hiĂ©rarchie consacrent ce revirement. C’est aussi une pĂ©riode marquĂ©e par l'affirmation du sentiment d’appartenance locale, par le renforcement de l'attachement au territoire Ă  toutes les Ă©chelles, mais prioritairement aux Ă©chelles locales[118].

    Puis, c’est avec la diffusion de la crise, le temps du repli sur soi. DĂ©sormais, anciennetĂ© de la trame se lit patrimoine, qui, Ă  son tour, signifie : soliditĂ©, maintien, rĂ©sistance, autonomie locale. Finesse du maillage devient synonyme d’échelle humaine. Le nombre Ă©levĂ© des communes n’est plus un archaĂŻsme, mais une richesse[119], l’instrument incomparable de la diffusion des responsabilitĂ©s locales. Quant aux effectifs restreints de population de la majeure part des communes, ils sont perçus comme les conditions favorables, voire les garanties, d’une dĂ©mocratie vĂ©ritable. Des agglomĂ©rations multicommunales, il n’est plus question[118].

    Cette approche va changer dans les années 1990, avec l'évidente nécessité de procéder à des regroupements intercommunaux.

    Approche par géosystÚmes

    En 2000, Simon Edelblutte, Ă©tudiant l’évolution du maillage communal depuis 1790, constate que les modifications, en rĂ©alitĂ© sont assez nombreuses et riches d’enseignements. Il y voit autant d’adaptations d’un cadre administratif rĂ©putĂ© figĂ© Ă  l’évolution permanente de l’organisation spatiale, et surtout Ă  la naissance et au dĂ©clin de gĂ©osystĂšmes successifs. Terme frĂ©quemment utilisĂ© en gĂ©ographie physique pour dĂ©signer des systĂšmes produits par l’action conjuguĂ©e du relief, du climat et des sols, le gĂ©osystĂšme est un espace cohĂ©rent aux Ă©lĂ©ments constitutifs interdĂ©pendants et aux liens Ă©troits, s’inscrivant dans le paysage. Cette approche par gĂ©osystĂšmes permet de mieux cerner les ensembles industriels nĂ©s autour des usines au XIXe siĂšcle ou d’autres ensembles plus vastes, construits autour des agglomĂ©rations urbaines actuelles[120].

    Le morcellement communal est-il une exception française ?

    La France est rĂ©guliĂšrement considĂ©rĂ©e comme le pays de l’émiettement territorial par excellence, au sein de l’Union EuropĂ©enne, voire de l’Europe dans son ensemble. Cette exception française est reprise rĂ©guliĂšrement dans les publications, mettant en avant, par pays, les moyennes globales de population et superficie des unitĂ©s administratives locales (LAU2). Mais la France est loin d’ĂȘtre le seul pays d’Europe Ă  compter un maillage morcelĂ© et des entitĂ©s trĂšs peu peuplĂ©es.

    Comparaison des moyennes nationales

    Le tableau ci-aprĂšs prĂ©sente un Ă©tat des lieux en 2011 des unitĂ©s administratives de base dans les pays d’Europe, avec quelques Ă©lĂ©ments de comparaison. Au premier abord et au regard de ces chiffres nationaux, il convient donc de relativiser le caractĂšre exceptionnel de la situation française, mĂȘme s’il est vrai que seule une minoritĂ© de pays se situe dans les moyennes les plus faibles pour les deux indicateurs retenus (population et superficie)[121].

    paysPopulation (estimation 2011)Superficie (km2)nombre d'unités LAU2population moyennesuperficie moyenne (km2)Population médianeEcart-type
    Allemagne80 219 695357 02011 3297 08131,51 66445 988
    Autriche8 401 94083 8702 3573 56535,61 57136 880
    Belgique11 000 63830 53058918 67751,812 00930 792
    Bulgarie7 364 570110 9104 6191 5942421318 892
    Chypre840 4079 2504022 091232086 848
    Croatie4 284 88956 5405567 707101,72 76935 385
    Danemark5 560 62843 0902 1162 62820,49343 311
    Espagne46 815 910505 5808 1115 77262,356446 907
    Estonie1 294 45545 2302265 728200,11 57527 363
    Finlande5 375 276338 15033615 9981 006,45 84944 653
    France64 933 400551 50036 5561 77615,143014 759
    GrĂšce10 816 286131 9406 1361 76321,534612 049
    Hongrie9 937 62893 0303 1763 12929,383711 262
    Irlande4 574 88870 2803 4051 34420,66132 255
    Islande315 556103 000754 2071 373,389014 333
    Italie59 433 744301 2308 0927 34537,22 43739 739
    Lettonie2 070 37164 59011917 398542,86 78059 257
    Liechtenstein36 149160113 28614,53 9991 744
    Lituanie3 043 42965 2005605 435116,42 23611 689
    Luxembourg512 3532 5901064 83424,42 41810 648
    Malte417 432320686 1394,73 9734 905
    NorvĂšge4 979 956324 22042911 608755,84 57034 742
    Pays-Bas16 655 79941 53041839 84699,425 59964 168
    Pologne38 044 565312 6902 47915 347126,17 53350 455
    Portugal10 562 17892 1204 2602 47921,68925 086
    RĂ©publique tchĂšque10 436 56078 8706 2511 67012,642417 689
    Roumanie20 121 641238 3903 1816 32674,93 11838 704
    Royaume-Uni63 182 180243 6109 5236 63525,64 9791 614
    Slovaquie5 399 33349 0302 9271 84516,86545 843
    SlovĂ©nie2 050 18920 2702109 76396,54 78621 937
    SuĂšde9 482 855450 29029032 7001 552,715 28344 722
    Suisse6 587 55641 2902 4992 63616,51 22411 009

    Un succÚs limité des autorités françaises dans la réduction du maillage

    Il est par contre certain que la France n'a pas vraiment réussi à réduire ce maillage par rapport à la plupart des pays européens qui ont, au cours des années 1970, réduit, de maniÚre souvent significative, le nombre de leurs communes[44].

    PaysNombre de communes en 1950Nombre de communes en 2007Diminution %
    Allemagne14 3388 414-41
    Autriche4 0392 357-42
    Belgique2 359596-75
    Bulgarie1 389264-81
    Danemark1 387277-80
    Espagne9 2148 111-12
    Finlande547416-24
    France38 80036 783-5
    Hongrie3 0323 1755
    Italie7 7818 1014
    NorvĂšge744431-42
    RĂ©publique tchĂšque11 4596 244-46
    Royaume-Uni1 118238-79
    SuĂšde2 281290-87

    Typologies communales

    Communes classées en zone montagne

    Carte des communes de la France métropolitaine catégorisées en zone montagne (découpage territorial : géographie en vigueur au ).

    En France, deux dĂ©limitations officielles et administratives des montagnes se superposent. Les zones dites de montagne d'une part (elles relĂšvent d’une approche sectorielle dĂ©diĂ©e en prioritĂ© Ă  l’agriculture au titre de la reconnaissance et de la compensation des handicaps naturels) et d’autre part des massifs construits pour promouvoir l’auto-dĂ©veloppement des territoires de montagne.La zone de montagne se caractĂ©rise par des handicaps liĂ©s Ă  l’altitude, Ă  la pente, et/ou au climat, qui ont pour effet de restreindre de façon consĂ©quente les possibilitĂ©s d’utilisation des terres et d’augmenter de maniĂšre gĂ©nĂ©rale le coĂ»t de tous les travaux. Ce classement sert notamment au calcul de la dotation globale de fonctionnement des communes par la DGCL[122] - [123].

    commune classée
    commune partiellement classée

    Communes classées en massifs

    Zonage des communes de la France métropolitaine en massifs (découpage territorial : géographie en vigueur au ).

    Le massif englobe, non seulement les zones de montagne, mais aussi les zones qui leur sont immĂ©diatement contigĂŒes : piĂ©monts, voire plaines si ces derniĂšres assurent la continuitĂ© du massif. La notion de massif est une approche uniquement française, permettant d'avoir une entitĂ© administrative compĂ©tente pour mener Ă  bien la politique de la montagne, mais est Ă  diffĂ©rencier de la notion de montagne[124]. Il existe six massifs en France mĂ©tropolitaine.

    Trois massifs ont été définis dans les DOM : Guadeloupe, Martinique et Hauts de la Réunion[124].

    Communes catégorisées selon une approche socio-économique des massifs

    Carte des communes en massifs catégorisées selon une approche socio-économique (découpage territorial : géographie en vigueur au ).

    Une typologie des campagnes françaises a été réalisée en 2011, à la demande de la Datar, par un groupement de laboratoires de recherche, afin de prendre en compte les évolutions socio-économiques du territoire. L'étude a aussi permis de dresser des typologies pour les espaces à enjeux spécifiques que sont la montagne et le littoral.

    La typologie de la montagne concerne les six massifs de France métropolitaine délimités par la loi montagne : les Alpes, le Jura, le Massif central, la Corse, les Pyrénées et les Vosges. Quatre groupes ont été identifiés[125] :

    Haute et moyenne montagne résidentielle et touristique
    Moyenne montagne agricole ou industrielle
    Montagne urbanisée
    Communes fusionnées relevant de champs différents

    Communes classées au titre de la loi littoral

    Carte des communes classées en zone littoral (en application de la loi du 3 janvier 1986) (découpage territorial : géographie en vigueur au ).

    La prise de conscience de l'importance Ă©conomique du littoral et des multiples convoitises dont il fait l'objet a rendu indispensable l'intervention d'une norme de valeur juridique supĂ©rieure chargĂ©e d'arbitrer entre les multiples utilisations du littoral. C'est l'objet de la loi 3 janvier 1986, dite « loi littoral », qui s'applique aux cĂŽtes mĂ©tropolitaines et d'outre-mer, aux Ă©tangs salĂ©s et aux plans d'eau intĂ©rieurs de plus de 1 000 hectares. Elle vise Ă  prĂ©server les espaces rares et sensibles, gĂ©rer de façon Ă©conome la consommation d'espace par l'urbanisation et les amĂ©nagements touristiques notamment, ouvrir plus largement le rivage au public, comme les plages, afin d'accueillir en prioritĂ© sur le littoral les activitĂ©s dont le dĂ©veloppement est liĂ© Ă  la mer[126].

    commune classée
    commune partiellement classée

    Communes dans la frange littorale

    Carte des communes dans la frange littorale (moins d'une heure en voiture de la cÎte) catégorisées selon une approche socio-économique (découpage territorial : géographie en vigueur au ).

    L'Ă©tude de 2013 dressait des typologies pour les espaces Ă  enjeux spĂ©cifiques que sont la montagne mais aussi le littoral[125]. La typologie du littoral a Ă©tĂ© Ă©tablie en prenant en compte les communes situĂ©es Ă  moins d’une heure de voiture de la cĂŽte oĂč vivent 19 millions d'habitants. Elle fait apparaĂźtre des diffĂ©rences notables entre la façade atlantique et la façade mĂ©diterranĂ©enne. Une transposition sur la gĂ©ographie communale 2020 a Ă©tĂ© faite par l’observatoire des territoires. Dans le cas de fusion de communes de classe identique, la nouvelle commune reprend cette classe. Dans le cas de fusion de communes de classes diffĂ©rentes, la nouvelle commune est exclue de la typologie. Quatre groupes ont ainsi Ă©tĂ© identifiĂ©s[127] :

    Littoral artificialisé urbain et périurbain
    Littoral de type rural méditerranéen
    Littoral de type rural atlantique
    Communes fusionnées relevant de champs différents

    Typologies urbanistiques

    Plusieurs approches peuvent permettre de catégoriser les communes : morphologique (unités urbaines ou densités de population), fonctionnelle (aires urbaines) ou par croisement des deux.

    Communes urbaines et rurales : typologie morphologique selon la continuité du bùti

    Zonage en communes urbaines (en rouge) et communes rurales (en blanc)

    La notion d'unitĂ© urbaine repose sur la continuitĂ© du bĂąti et le nombre d'habitants. On appelle unitĂ© urbaine une commune ou un ensemble de communes prĂ©sentant une zone de bĂąti continu (pas de coupure de plus de 200 mĂštres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants. Les communes rurales sont, d’aprĂšs les dĂ©finitions diffusĂ©es sur le site insee.fr, les communes qui n’appartiennent pas Ă  une unitĂ© urbaine. Il s’agit donc d’une dĂ©finition « par dĂ©faut » de la ruralitĂ©. Plus prĂ©cisĂ©ment, les communes rurales correspondent aux communes sans zone de bĂąti continu de 2 000 habitants ou plus, et celles dont moins de la moitiĂ© de la population municipale est dans une zone de bĂąti continu[128].

    Commune urbaine
    Commune rurale

    Selon le nouveau zonage de 2010, l'Insee a dĂ©limitĂ© 2 293 unitĂ©s urbaines en France, dont 60 dans les dĂ©partements d'outre-mer (en incluant Mayotte)[128]. Selon cette dĂ©finition, 23 % de la population de France mĂ©tropolitaine habite en 2015 dans une commune rurale[128].

    Typologie morphologique selon la densité de population

    Typologie communale selon la densité de population.

    L’Insee Ă©value la densitĂ© de population des communes en s’appuyant sur la distribution de la population Ă  l’intĂ©rieur de la commune en dĂ©coupant le territoire en carreaux de 1 kilomĂštre de cĂŽtĂ©. Elle repĂšre ainsi des zones agglomĂ©rĂ©es. C’est l’importance de ces zones agglomĂ©rĂ©es au sein des communes qui permet de les caractĂ©riser (et non la densitĂ© communale habituelle correspondant Ă  la simple division de la population par la superficie). Quatre catĂ©gories de communes sont ainsi dĂ©finies[129] - [130] - [131] :

    Commune densément peuplée
    Commune de catégorie intermédiaire
    Commune peu dense
    trĂšs peu dense

    Typologie fonctionnelle selon l'influence des villes : le zonage en aires urbaines

    Une autre approche consiste Ă  Ă©valuer l’influence des villes au-delĂ  de leurs limites physiques dĂ©finies par la continuitĂ© du bĂąti. C’est ce que l’Insee fait avec les aires urbaines qui sont des ensembles de communes, chacun d'un seul tenant et sans enclave, constituĂ© par un pĂŽle urbain (unitĂ© urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unitĂ©s urbaines dont au moins 40 % de la population rĂ©sidente ayant un emploi travaille dans le pĂŽle ou dans des communes attirĂ©es par celui-ci (couronne pĂ©riurbaine)[132].

    Zonage en aires urbaines de la France.
    typologie fonctionnelle
    Commune appartenant Ă  un grand pĂŽle (10 000 emplois ou plus)
    Commune appartenant Ă  la couronne d'un grand pĂŽle
    Commune multipolarisée des grandes aires urbaines
    Commune appartenant Ă  un moyen pĂŽle (5 000 Ă  moins de 10 000 emplois)
    Commune appartenant Ă  la couronne d'un moyen pĂŽle
    Commune appartenant Ă  un petit pĂŽle (de 1 500 Ă  moins de 5 000 emplois)
    Commune appartenant Ă  la couronne d'un petit pĂŽle
    Autre commune multipolarisée
    Commune isolée hors influence des pÎles

    Il convient toutefois de noter que, si le nouveau zonage de 2010 a affinĂ© la notion de pĂŽle urbain en distinguant les pĂŽles « grands » (plus de 10 000 emplois), « moyens » (entre 5 000 et 10 000 emplois), et « petits » (entre 1 500 et 5 000 emplois), elle a surtout conduit Ă  la disparition complĂšte, du point de vue statistique, des espaces Ă  dominante rurale. Dans un rapport d'information de janvier 2020, le sĂ©nat souligne que l'approche par bassins de vie et par la grille de densitĂ© est plus respectueuse de la rĂ©alitĂ© de la ruralitĂ©[133].

    Typologie croisée morphologique et fonctionnelle

    Typologie communale croisée morphologique et fonctionnelle des communes de la France métropolitaine.

    Pour mieux dĂ©crire le systĂšme Ă©ducatif français, en particulier les conditions de scolarisation, mais aussi les parcours des Ă©lĂšves, le MinistĂšre de l’Education a Ă©laborĂ© une grille croisant les approches morphologiques et fonctionnelles et permettant de distinguer plusieurs types de communes rurales et urbaines. Neuf catĂ©gories sont ainsi dĂ©finies : quatre caractĂ©risant les communes rurales et cinq dĂ©crivant les communes urbaines. La carte ci-contre prĂ©sente les rĂ©sultats[134].

    Typologie morphologiquetypologie fine croisée
    Commune ruraleRurale éloignée trÚs peu dense
    Rurale éloignée peu dense
    Rurale périphérique trÚs peu dense
    Rurale périphérique peu dense
    Commune urbaineBourg
    Petite ville
    Urbaine périphérique peu dense
    Urbaine dense
    Urbaine trĂšs dense

    Énergie et communes en transition

    Les communes, Ă  travers l'amĂ©nagement du territoire, l'Ă©clairage public, et leurs incitations Ă  mieux construire, se dĂ©placer et consommer ont un rĂŽle important en matiĂšre de gestion et Ă©conomie de l'Ă©nergie. En France, dans les annĂ©es 2000, les bĂątiments que les communes doivent entretenir, chauffer, Ă©clairer, etc. reprĂ©sentent 75 % de la consommation d’énergie des communes (21 milliards de kWh en 2005). L’éclairage public et la signalisation viennent juste derriĂšre. 4 % (en moyenne) du budget de fonctionnement des communes sont des dĂ©penses en gaz, fioul et Ă©lectricitĂ©.

    En 2005[135], 1,5 milliard d’euros ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s pour Ă©clairer (Ă©clairage public principalement), chauffer et alimenter les matĂ©riels Ă©lectriques du patrimoine communal, c'est 26 % de plus qu'en 2000, alors que l’accroissement des consommations s’élevait Ă  7,3 %.

    L'Ă©clairage public et les vĂ©hicules des collectivitĂ©s (dont intercommunalitĂ©s, dĂ©partements et rĂ©gions) ont nĂ©cessitĂ© environ 50 â‚Ź/an par habitant. En 2009, le parc bĂąti devant ĂȘtre entretenu par les collectivitĂ©s Ă©tait de plus de 280 millions de mÂČ[136], avec une forte prĂ©pondĂ©rance des bĂątiments scolaires au sein de ce patrimoine. Ces derniers comptent pour 149,2 millions de mÂČ (53 % du parc des collectivitĂ©s), alors que les Ă©quipements de sports, loisirs et culture comptent pour 16 % et ceux de l’action sociale pour 13 %[136]. Les locaux (bureaux, salles de mairies, etc.) mĂȘme des collectivitĂ©s ne comptent que pour 10 %[136]. Par contre pour ce qui est de la consommation d'Ă©nergie par mĂštre carrĂ©, ce sont les Ă©quipements sportifs, culturels et de loisirs (308 kWh/m2, soit 28 %) et les maisons de retraite (242 kWh/m2, soit 22 % du total des dĂ©penses Ă©nergĂ©tique des collectivitĂ©s) qui consomment le plus, devant les bĂątiments scolaires (145 kWh/m2, 13 %), les bureaux des collectivitĂ©s (193 kWh/m2, 17 %) et l'action sociale (227 kWh/m2, 20 %)[136]. Les communes jouent en outre un rĂŽle d'exemple pour les habitants.

    Elles doivent décliner à leur échelle au Facteur 4 (réduction par 4 des émissions de gaz à effet de serre avant 2050) et à l'objectif intermédiaire de la loi Grenelle I du « 3 fois 20 » :

    1. - 20 % d'Ă©missions de CO2 (rapport Ă  1990 et avant 2020) ;
    2. 20 % d’économies d’énergie ;
    3. 20 % d’énergies renouvelables.

    Notes et références

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      • la loi du pour la partie lĂ©gislative ;
      • par le dĂ©cret no 2000-318 du pour la partie rĂ©glementaire.
      Le code a été, depuis, modifié à de nombreuses reprises.
    30. Virginie Donier 2014, p. 3.
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    Voir aussi

    Bibliographie

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    • Virginie Donier, Droit des collectivitĂ©s territoriales, Paris, Dalloz, , 190 p. (ISBN 978-2-247-10592-2)
    • Bertrand Faure, Droit des collectivitĂ©s territoriales, Paris, Dalloz, , 802 p. (ISBN 978-2-247-17986-2)

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