Commune (France)
En France, la commune est, sur le plan institutionnel, Ă la fois une collectivitĂ© territoriale, Ă savoir une autoritĂ© administrative dĂ©centralisĂ©e bĂ©nĂ©ficiant de la personnalitĂ© morale, et disposant d'affaires propres, distinctes des affaires de l'Ătat, et une circonscription administrative, Ă savoir une division administrative dĂ©pourvue de personnalitĂ© juridique, territoire d'exercice d'un service dĂ©concentrĂ© de l'administration Ă©tatique ou d'un de ses reprĂ©sentants. Chacun de ces organes est caractĂ©risĂ© par une identitĂ© (un nom, un territoire et une population) et par des compĂ©tences qui leur sont dĂ©volues par la loi. Sur le plan gĂ©ographique, la commune est une division Ă©lĂ©mentaire du territoire national qui peut Ă©galement servir de division de gestion ou de connaissance du territoire.
Commune | |
Administration | |
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Pays | France |
Type | Collectivité territoriale circonscription administrative |
Division supérieure | Département et région |
Division inférieure | Arrondissement municipal dans les communes de Paris, Lyon et Marseille, commune déléguée, commune associée, dans les communes nouvelles. |
Nombre de subdivisions | 34 955 collectivités 35 038 circonscriptions (2022) |
Exécutif de la collectivité | Maire |
Autorité administrative | Maire |
Création | 1789 : circonscription 1884 : collectivité |
Localisation | |
Découpage communal de la France métropolitaine au . | |
En tant que collectivitĂ© territoriale, la commune est composĂ©e d'une assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante, le conseil municipal, et d'un exĂ©cutif, le maire, Ă©lu par le conseil municipal. Ălu au suffrage universel direct, le conseil municipal dispose de compĂ©tences Ă©tendues pour administrer la commune. Les modalitĂ©s d'Ă©lection sont variables selon la population et le statut propre de la commune, comme ceux de Paris, Lyon ou Marseille. Au , 34 955 collectivitĂ©s territoriales ressortissent Ă la catĂ©gorie des communes, selon la direction gĂ©nĂ©rale des collectivitĂ©s locales (DGCL), dont 34 826 en France mĂ©tropolitaine (Corse comprise) et 129 dans les dĂ©partements et rĂ©gions d'outre-mer (Mayotte comprise).
En tant que circonscription administrative, la commune constitue l'organe Ă©lĂ©mentaire d'exercice de l'Ătat sur le territoire national. Le maire, en sus de ses fonctions d'exĂ©cutif de la collectivitĂ©, y exerce en effet certaines prĂ©rogatives ressortant des compĂ©tences de l'Ătat. Ă ce titre il est notamment chargĂ© de l'Ă©tat civil, de la rĂ©vision et de la tenue des listes Ă©lectorales, de lâorganisation des Ă©lections ainsi que du recensement pour le service national. En outre, il dispose dâattributions spĂ©cifiques en matiĂšre de police et de sĂ©curitĂ© civile. Au , 35 038 circonscriptions administratives ressortent de la catĂ©gorie des communes.
En tant que division gĂ©ographique du territoire, la commune sert de maille Ă©lĂ©mentaire pour de nombreuses statistiques, comme le recensement de la population. Elle peut Ă©galement ĂȘtre dĂ©coupĂ©e en divisions infracommunales : fractions cantonales, quartiers, sections, etc.
Historiquement, la commune française est l'héritiÚre de la paroisse de l'Ancien Régime ou de la « communauté » (circonscription fiscale qui portait aussi le nom de « paroisse fiscale », dans les villes à deux ou plusieurs clochers, ou de « collecte »). Au XXIe siÚcle, la commune peut correspondre à une pluralité d'espaces humains : espace rural avec un centre (bourg ou village), ville isolée ou partie d'agglomération multicommunale.
Sa superficie et sa population peuvent ainsi varier considérablement. En 2020, Paris est la commune la plus peuplée avec 2 145 906 habitants, tandis que sept communes ne sont pas peuplées et que la commune habitée la moins peuplée, Rochefourchat, a un seul habitant. Au , 29 576 communes, soit 84,6 % d'entre elles, possÚdent moins de 2 000 habitants, et représentent 22,6 % des habitants du pays[1].
Histoire
L'histoire des communes, en tant qu'institution, commence formellement avec le décret du . Elles succÚdent aux communautés, seigneuries et paroisses de l'Ancien Régime et connaissent une évolution continue de leur droit avec essentiellement deux lois fondatrices : 1884, l'élection au suffrage universel, et 1982 décentralisation. Elles sont la maille élémentaire d'un systÚme de plus en plus complexe et l'imbrication des compétences est telle que pour ce premier niveau élémentaire, on parle désormais de « bloc communal », associant communes et groupement de communes.
Communautés, seigneuries et paroisses
Avant la RĂ©volution, il existait plusieurs circonscriptions administratives de base dont les ressorts ne correspondaient pas toujours.
La paroisse ecclésiastique concernait le domaine religieux. Elle servait de base à l'administration du culte et à la levée de la dßme. Regroupant une communauté de fidÚles autour d'un curé, d'une église et d'un cimetiÚre, elle était investie d'une forte identité symbolique.
Mais il existait deux autres entitĂ©s territoriales de base : d'une part, la seigneurie, circonscription judiciaire et fiscale pour les impĂŽts seigneuriaux comme le champart ; d'autre part, la communautĂ©, ou paroisse fiscale, ou collecte, ou taillable. Elle avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e Ă la fin du Moyen Ăge pour la levĂ©e de l'impĂŽt royal, la taille. Dans certaines provinces, ses limites avaient Ă©tĂ© calquĂ©es sur celles de la paroisse, mais dans d'autres, c'Ă©tait les seigneuries qui avaient servi de rĂ©fĂ©rence (en particulier dans le Midi, oĂč le mouvement communal amorcĂ© au XIIe siĂšcle avait crĂ©Ă© des institutions municipales dans le cadre de la seigneurie). Les communautĂ©s Ă©taient souvent administrĂ©es par des reprĂ©sentants de la population Ă©lus ou cooptĂ©s annuellement (consuls, Ă©chevins, jurats, etc.) et parfois par des conseils.
Au XVIIe siÚcle, la monarchie absolutiste avait progressivement uniformisé les institutions municipales (consulat) tout en les privant de la plupart de leurs prérogatives, pour n'en faire que les relais de la perception des impÎts royaux.
Les territoires des seigneuries relevant de seigneurs laĂŻcs Ă©taient soumises Ă de nombreuses mutations (ventes, divisions, dĂ©membrements, regroupements), alors que les communautĂ©s et les paroisses Ă©taient beaucoup plus stables. Ainsi Ă la veille de la RĂ©volution française, il Ă©tait frĂ©quent que les trois dĂ©coupages ne correspondent pas : plusieurs paroisses dans une communautĂ©, plusieurs communautĂ©s dans une paroisse, de nombreux chevauchements, des enclaves parfois trĂšs Ă©loignĂ©es de leur chef-lieu. Ainsi, de nombreuses villes ne constituaient qu'une paroisse fiscale mais se divisaient en plusieurs paroisses ecclĂ©siastiques. Au moment oĂč la RĂ©volution Ă©clata, selon les dĂ©pouillements opĂ©rĂ©s dans de nombreuses archives dĂ©partementales par Antoine Follain, le nombre de paroisses religieuses Ă©tait proche du nombre de communes (prĂšs de 40 000 paroisses, sur les 44 000 qui peuvent y prĂ©tendre, obtiennent ce statut)[2] tandis que le nombre de paroisses fiscales excĂ©dait largement le nombre de clochers (paroissiaux) dans les campagnes. Le Rouergue comptait environ 700 communautĂ©s[3] et 635 paroisses en 1788[4].
Le cas des villes
Sous l'Ancien RĂ©gime et depuis le Moyen Ăge, les villes tenaient leurs statuts dâautonomie du roi, du comte ou du duc local. Ainsi la ville de Toulouse tenait sa charte des comtes de Toulouse. Les villes Ă©taient constituĂ©es de plusieurs paroisses (plusieurs centaines pour Paris) et Ă©taient gĂ©nĂ©ralement entourĂ©es de remparts. Elles ont obtenu leur Ă©mancipation du pouvoir fĂ©odal vers les XIIe et XIIIe siĂšcles. Elles se sont alors dotĂ©es de structures municipales et d'une administration ce qui leur a donnĂ© une ressemblance avec les communes instituĂ©es par la RĂ©volution. Il y avait toutefois deux diffĂ©rences : la municipalitĂ© nâĂ©tait pas Ă©lue dĂ©mocratiquement et Ă©tait gĂ©nĂ©ralement dirigĂ©e de maniĂšre ploutocratique par de riches familles bourgeoises qui ont Ă©tĂ© ensuite anoblies. Il convient donc de parler dâoligarchie plutĂŽt que de dĂ©mocratie communale.
Les chartes communales n'Ă©taient pas homogĂšnes, chaque ville ayant la sienne et son organisation.
Dans le nord de la France, les villes Ă©taient gĂ©nĂ©ralement administrĂ©es par des Ă©chevins (du francique skapin, terme germanique dĂ©signant un juge) alors qu'au sud elles Ă©taient administrĂ©es par des consuls (titre repris de lâAntiquitĂ© romaine). Bordeaux Ă©tait gouvernĂ©e par des jurats (Ă©tymologiquement des « jurĂ©s ») et Toulouse par des capitouls (membres du chapitre). Il nây avait pas de maire au sens actuel. Tous les Ă©chevins ou tous les capitouls Ă©taient Ă©gaux et dĂ©cidaient de maniĂšre collĂ©giale. Toutefois, sur certains sujets, un Ă©chevin ou un consul prenait le pas et devenait une sorte de maire sans avoir l'autoritĂ© et les pouvoirs exĂ©cutifs d'un maire actuel. Ils Ă©taient appelĂ©s « prĂ©vĂŽt des marchands » Ă Paris et Ă Lyon, maire Ă Marseille, Bordeaux, Rouen, OrlĂ©ans, Bayonne et dans beaucoup de villes. Ă Lille on parlait du mayeur, du premier capitoul Ă Toulouse, du viguier Ă Montpellier, du premier consul dans nombre de villes du sud, d'ammeister (francisĂ© en Ammestre) Ă Strasbourg, du maĂźtre Ă©chevin Ă Metz, du maire royal Ă Nancy, du prĂ©vĂŽt Ă Valenciennes, du vicomte-mayeur (ou maĂŻeur) Ă Dijon et Dole et du Vierg Ă Autun.
Révolution française
Le soir du , aprĂšs la prise de la Bastille, le prĂ©vĂŽt des marchands de Paris, Jacques de Flesselles est tuĂ© sur les marches de lâHĂŽtel de Ville. AprĂšs cet Ă©vĂ©nement une « Commune de Paris » est immĂ©diatement mise en place pour remplacer lâancienne organisation de Paris datant du Moyen Ăge. Pour protĂ©ger la ville de toute manĆuvre contre-rĂ©volutionnaire, on crĂ©e une garde municipale. Plusieurs autres villes suivent rapidement cet exemple comme de nombreuses communautĂ©s.
Le , l'AssemblĂ©e nationale constituante dĂ©crĂšte qu'« il y aura une municipalitĂ© dans chaque ville, bourg, paroisse ou communautĂ© de campagne »[5]. Puis elle dĂ©crĂšte : « 1° que chaque dĂ©partement sera divisĂ© en districts ; 2° que chaque dĂ©partement ne sera pas nĂ©cessairement divisĂ© en neuf districts, conformĂ©ment au plan du comitĂ© ; 3° que chaque dĂ©partement sera nĂ©cessairement divisĂ© dans un nombre ternaire [de districts] ; 4° que le nombre des districts ne sera pas nĂ©cessairement le mĂȘme pour tous les dĂ©partements ; 4° que le nombre des districts pour chaque dĂ©partement sera fixĂ© par l'AssemblĂ©e nationale [constituante], aprĂšs avoir entendu les dĂ©putĂ©s de chaque province, suivant la convenance et le besoin de chaque dĂ©partement »[6].
Le , la Constituante vote une loi crĂ©ant les municipalitĂ©s ou communes dĂ©signĂ©es comme la plus petite division administrative en France et câest ainsi qu'Ă©tait officialisĂ© le mouvement d'autonomie communale rĂ©volutionnaire.
La dĂ©cision de lâAssemblĂ©e nationale est rĂ©volutionnaire car, en plus de transformer les chartes des citĂ©s et des bourgades, elle Ă©rige en communes presque toutes les anciennes communautĂ©s ou paroisses. Certains rĂ©volutionnaires, imprĂ©gnĂ©s dâidĂ©es cartĂ©siennes et de la philosophie des LumiĂšres, souhaitent rompre avec le passĂ© et bĂątir une sociĂ©tĂ© nouvelle oĂč chacun serait Ă©gal et oĂč la raison primerait sur la tradition et le passĂ©. Aussi prĂ©voient-ils des divisions administratives identiques dans tout le pays. Le territoire est divisĂ© en dĂ©partements, districts, cantons et communes. Toutes ces communes ont le mĂȘme statut, avec un conseil municipal Ă©lu par les habitants et un maire. Une « maison commune », la mairie, doit ĂȘtre construite pour accueillir les rĂ©unions du conseil et lâadministration municipale. Des membres de lâAssemblĂ©e nationale sont opposĂ©s Ă une telle fragmentation du pays, mais la proposition de Mirabeau lâemporte : une commune pour chaque communautĂ© ou paroisse. Localement, les habitants peuvent choisir entre les deux ressorts prĂ©existant. Dans l'ancien Rouergue devenu dĂ©partement de l'Aveyron, la majoritĂ© des communes sont issues des communautĂ©s plutĂŽt que des paroisses, car c'Ă©tait le cadre administratif du cadastre et du prĂ©lĂšvement des impĂŽts. Dans l'ouest normand, dans le nord et dans plusieurs dĂ©partements de l'est, les paroisses fiscales obtinrent bien souvent l'Ă©rection en municipalitĂ©. RĂ©sultat: en 1790, le nombre des municipalitĂ©s crĂ©Ă©es y est en moyenne de plus de 800 par dĂ©partement (jusqu'Ă 1036 dans la Seine-InfĂ©rieure). Ailleurs, les paroisses ecclĂ©siastiques servent de modĂšle aux nouvelles municipalitĂ©s plutĂŽt que les paroisses fiscales, jugĂ©es trop Ă©miettĂ©es.
Le , le registre des naissances, des mariages et des dĂ©cĂšs tenu par le curĂ© de la paroisse passa sous la responsabilitĂ© d'un officier public Ă©lu. Un mariage civil Ă©tait instituĂ© et cĂ©lĂ©brĂ© dans les mairies ; la cĂ©rĂ©monie nâĂ©tait pas trĂšs diffĂ©rente de celle cĂ©lĂ©brĂ©e Ă lâĂ©glise, la phrase « Au nom de la loi, je vous dĂ©clare unis par les liens du mariage » remplaçait celle du prĂȘtre (« Au nom de Dieu, je vous dĂ©clare unis par les liens du mariage »). Les prĂȘtres durent remettre Ă la mairie leurs registres des baptĂȘmes, des mariages et des sĂ©pultures (BMS) qui furent remplacĂ©s par des registres des naissances, mariages et dĂ©cĂšs (NMD) entre les mains des prĂ©posĂ©s municipaux. Ce recul de prĂ©rogatives de lâĂglise n'Ă©tait pas bien acceptĂ© partout et, dans lâouest et au centre du pays, des prĂȘtres furent relativement rĂ©fractaires.
Le terme « commune », au sens de lâadministration territoriale actuelle, est imposĂ© par le dĂ©cret de la Convention nationale du 10 brumaire an II () : « La Convention nationale, sur la proposition dâun membre, dĂ©crĂšte que toutes les dĂ©nominations de ville, bourg ou village sont supprimĂ©es et que celle de commune leur est substituĂ©e ».
Sous le Directoire, il existe des « municipalités de canton » et, dans les grandes villes, trois administrations municipales ou plus. Napoléon Bonaparte stabilise les structures administratives, notamment en réussissant à faire accepter la loi du 28 pluviÎse an VIII. Les membres du conseil municipal sont alors élus au suffrage censitaire. Le maire est nommé par le pouvoir central pour les communes les plus peuplées et par le préfet pour les autres.
XIXe siĂšcle : lois fondatrices
Des changements importants eurent lieu en 1831, avec un retour au principe dâĂ©lection du conseil, et en 1837, avec la reconnaissance de la capacitĂ© lĂ©gale.
En 1845, l'administration générale des postes prenait encore en compte le fait que plusieurs localités avaient deux noms, pour celles qui en avaient un en français et un autre en allemand (standard ou dialectal selon les cas). Ce fait concernait à l'époque les départements de la Meurthe, de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin[7].
Sous le Second Empire, la loi du Ă©largit les attributions des conseils municipaux[8].
La fondamentale loi municipale du prévoit que le conseil serait élu au suffrage universel direct, qu'il siÚgerait à la mairie et serait présidé par le maire désigné en son sein. C'était la fin de constantes modifications de statut opérées par les différents régimes en place depuis la Révolution française, mais surtout le début de l'autonomie promise par les républicains sous l'Empire.
Intercommunalité de projet : construction par étapes
Le terme « intercommunalitĂ© » dĂ©signe diffĂ©rentes formes de coopĂ©ration entre les communes. Ce type de coopĂ©ration est apparu dĂšs le XIXe siĂšcle avec la loi du 22 mars 1890 qui rĂ©git les associations intercommunales. De trĂšs nombreux syndicats de communes ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s pendant toute la durĂ©e du XXe siĂšcle, notamment afin de gĂ©rer des activitĂ©s Ă une Ă©chelle plus large que celle de la commune. C'est ainsi que, dĂšs les annĂ©es 1920, la banlieue parisienne s'est dotĂ©e de grandes structures telles que le Syndicat des communes de la banlieue pour lâĂ©lectricitĂ© (devenu le Syndicat intercommunal de la pĂ©riphĂ©rie de Paris pour l'Ă©lectricitĂ© et les rĂ©seaux de communication (SIPPEREC) en 1924), chargĂ© d'assurer la distribution de l'Ă©lectricitĂ© dans ces communes, ou le Syndicat des eaux d'Ăle-de-France en 1923, qui produit et distribue, en gestion dĂ©lĂ©guĂ©e, l'eau potable aux habitants.
1982 : la décentralisation consacrée
La loi du 2 mars 1982 marque un véritable tournant en ce qu'elle définit les droits et libertés des trois catégories de collectivités territoriales que sont les communes, les départements et les régions. Elle consacre également une plus grande liberté au profit des différentes catégories de collectivités en réformant, la tutelle exercée par les préfets pour la remplacer par un contrÎle, a posteriori. Les actes de la commune deviennent ainsi exécutoires de plein droit à compter de leur publication et de leur transmission au préfet et ce, en vertu d'une autre loi, celle du 22 juillet 1982.
1986-2000 : conditions d'exercice des élus précisées et relance de l'intercommunalité
Les changements issus des Ă©lections lĂ©gislatives de 1986 nâont pas remis en cause la dĂ©centralisation, mais ont marquĂ© une pause temporaire, tout du moins jusquâen 1988, puisquâ une loi du 5 janvier dite d'amĂ©lioration de la dĂ©centralisation est venue encadrer davantage les interventions Ă©conomiques des collectivitĂ©s territoriales, et notamment des communes. L'objectif poursuivi Ă©tait de prĂ©server les finances locales face Ă la tentation de venir en aide, de maniĂšre inconsidĂ©rĂ©e parfois, aux entreprises en difficultĂ© situĂ©es sur le territoire de la collectivitĂ©.
Par ailleurs, dâautres textes sont adoptĂ©s durant cette pĂ©riode parmi lesquels on peut citer les diffĂ©rentes lois ci-dessous, concernant les communes :
- la loi du 3 février 1992 vise à démocratiser l'accÚs et exercice des mandats locaux ;
- la loi du 6 février 1992, dite « loi ATR » renforce les droits des élus de la minorité au sein des assemblées locales, crée la possibilité d'organiser des consultations des habitants dans le cadre des communes et vise également à renforcer l'intercommunalité en créant les communautés de communes et communautés de villes ;
- la loi organique du 25 mai 1998 détermine les conditions permettant aux ressortissants des pays membres de l'Union européenne de participer aux élections municipales
- le dĂ©veloppement de l'intercommunalitĂ© est relancĂ© par la Loi relative au renforcement et Ă la simplification de la coopĂ©ration intercommunale du 12 juillet 1999, dite « loi ChevĂšnement ». DĂ©sormais, les principales structures intercommunales sont les communautĂ©s urbaines, communautĂ©s dâagglomĂ©ration et communautĂ©s de communes, financĂ©es par une fiscalitĂ© propre[9].
- la loi du 6 juin 2000 instaure une parité relativement stricte pour les élections municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants.
2002 : démocratie de proximité
Enfin, la loi du 27 fĂ©vrier 2002, dite de dĂ©mocratie de proximitĂ©, est principalement consacrĂ©e aux communes. Elle crĂ©e des conseils de quartier (communes de plus de 80 000 habitants) afin de renforcer la participation des habitants Ă la vie locale. Elle donne la possibilitĂ© pour les Ă©lus locaux de demander la crĂ©ation de mission dâinformation et dâĂ©valuation et facilite lâexercice simultanĂ© dâun mandat local et d'une activitĂ© professionnelle.
2004 : nouveaux transferts de compétences
La loi constitutionnelle du 28 mars 2003 ajoute dans son article 1er que lâorganisation de la RĂ©publique française est dĂ©centralisĂ©e, une avancĂ©e majeure. Lâarticle 72 est Ă©galement modifiĂ© et les collectivitĂ©s se voient reconnaĂźtre un pouvoir rĂ©glementaire dans les conditions dĂ©finies par la loi ou qu'elles peuvent « organiser les modalitĂ©s de leur action commune » en dĂ©signant un chef de file, lorsqu'une compĂ©tence est partagĂ©e entre plusieurs niveaux de collectivitĂ©s. La loi ordinaire du 13 aoĂ»t 2004 relative aux libertĂ©s et responsabilitĂ©s locales vient ensuite lister les diffĂ©rents transferts de compĂ©tence vers les collectivitĂ©s locales (rĂ©gions, dĂ©partements et groupements de communes)[10] - [11].
2010 : achÚvement de la carte intercommunale visé
La loi du 16 dĂ©cembre 2010 de rĂ©forme des collectivitĂ©s territoriales modifie entre autres les rapports entre les communes et les intercommunalitĂ©s : elle facilite lâachĂšvement et la rationalisation de la carte intercommunale en obligeant chaque commune Ă adhĂ©rer Ă un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale ; elle crĂ©e de nouvelles structures de coopĂ©ration intercommunale, les mĂ©tropoles et pĂŽles mĂ©tropolitains ; lâĂ©lection au suffrage universel direct, Ă partir de 2014, des dĂ©lĂ©guĂ©s des communes au sein des conseils des diffĂ©rentes communautĂ©s de communes, dâagglomĂ©ration ou urbaines, en mĂȘme temps que les conseillers municipaux[12] - [9] - [13].
2014 : affirmation des métropoles
Avec la Loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale les communes deviennent chefs de file pour la mobilité durable et la qualité de l'air et crée un nouveau statut pour les métropoles afin de permettre aux agglomérations de plus de 400 000 habitants d'exercer pleinement leur rÎle en matiÚre de développement économique, d'innovation, de transition énergétique et de politique de la ville. Les métropoles de Paris, Lyon et Marseille sont dotées d'un statut particulier[14].
2015 : loi Notre, toujours plus de complexité
La loi NOTRe du 7 aoĂ»t 2015 vise notamment Ă renforcer les compĂ©tences des rĂ©gions et des Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale et Ă crĂ©er une spĂ©cialisation des diffĂ©rentes catĂ©gories de collectivitĂ©s et un transfert par "blocs de compĂ©tences"[15]. Mais en 2018, un rapport dâĂ©valuation de la loi est trĂšs critique et fait Ă©tat quâelle a donnĂ© naissance Ă une organisation territoriale plus complexe et plus Ă©loignĂ©e des citoyens[16] - [17].
2020 : la question des territoires
Pris en tenaille entre le renforcement des structures intercommunales et la baisse des dotations financiĂšres de lâĂtat, les communes et leurs Ă©lus sâinquiĂštent pour lâavenir du pĂ©rimĂštre communal. Si lâintercommunalitĂ© parvient Ă remĂ©dier Ă certains inconvĂ©nients du morcellement communal, elle pose cependant le problĂšme de la gouvernance et de la lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique des nouvelles instances exĂ©cutives[9].
Un projet de loi constitutionnelle pour une dĂ©mocratie plus reprĂ©sentative, responsable et efficace est dĂ©posĂ© par le gouvernement en mai 2018. Il introduit pour les collectivitĂ©s territoriales une double possibilitĂ© de diffĂ©renciation sous lâangle des compĂ©tences et des normes[18]. Mais en novembre 2018, le mouvement des Gilets jaunes met en lumiĂšre des fractures importantes entre territoires. Pour de nombreux Français, il existe simultanĂ©ment un sentiment dâenfermement territorial ou dâentrave Ă la mobilitĂ© spatiale et un choix de lieu de vie motivĂ© par des raisons familiales ou professionnelles. Il apparaĂźt donc indispensable de dĂ©passer lâidĂ©e dâun modĂšle de dĂ©veloppement unique sur un territoire, comme si la population y Ă©tait homogĂšne. Lâenjeu est bien davantage de redonner le pouvoir de choisir leur parcours de vie aux Français qui lâont perdu, afin que chacun puisse choisir de partir comme de rester pour rĂ©aliser son projet de vie sur le territoire quâil souhaite[19].
Dans ce contexte, le gouvernement réfléchit en 2019 aux modalités de différenciation des territoires[20] - [21] - [22]. ParallÚlement il adopte le une loi visant à adapter l'organisation des communes nouvelles à la diversité des territoires[23].
En 2020, un projet de loi « DĂ©centralisation, diffĂ©renciation, dĂ©concentration et dĂ©complexification » (4DS) se prĂ©cise[24]. Mais la crise sanitaire engendrĂ©e par la pandĂ©mie de Covid-19 rĂ©vĂšle les limites et capacitĂ©s d'action de lâĂtat dans les territoires et pĂšse lourdement sur le projet de loi[25] - [26]. Il devient en 2021 le projet de loi 3DS (« DiffĂ©renciation, dĂ©centralisation, dĂ©concentration et simplification de l'action publique » ).
Une constante depuis leur création, l'attachement des populations à la commune
On note que depuis la création des communes est malgré plusieurs lois qui ont créé ou renforcé de nouvelles structures comme les régions ou les intercommunalités, les gens demeurent dans leur grande majorité attachés à leurs communes [27] - [28] .
Collectivité territoriale
Fondements juridiques
Les communes constituent une des collectivitĂ©s territoriales dont l'existence est garantie par la Constitution du instituant la Ve RĂ©publique et reprĂ©sentent le premier niveau d'administration territoriale. Leur nom est fixĂ© par l'Ătat et tout changement procĂšde d'un dĂ©cret (et non d'un dĂ©cret par le Conseil d'Ătat, depuis 2018). Les compĂ©tences des communes sont essentiellement rĂ©gies par les parties lĂ©gislative et rĂ©glementaire du Code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales (CGCT)[29], notamment dans sa deuxiĂšme partie.
MalgrĂ© les disparitĂ©s de population et de superficie entre les communes, toutes ont la mĂȘme structure administrative et les mĂȘmes compĂ©tences lĂ©gales (Ă lâexception de Paris, Lyon et Marseille, rĂ©gies par la loi PLM). Les communes d'Alsace et de Moselle ont des spĂ©cificitĂ©s juridiques hĂ©ritĂ©es de la pĂ©riode 1871-1919, lorsque lâAlsace-Moselle Ă©tait allemande. Les communes des dĂ©partements de la petite couronne parisienne ont Ă©galement des rĂšgles particuliĂšres, notamment en ce qui concerne la police administrative.
Nom
Le nom est, avec le territoire et la population, un des trois éléments qui caractérisent l'identité d'une collectivité territoriale[30].
Propriété exclusive
Le nom de la commune est sa propriĂ©tĂ© exclusive : nul ne peut se lâapproprier et nul ne peut le modifier sans autorisation spĂ©ciale. Les mĂȘmes principes en la matiĂšre sâappliquent aux communes, comme aux individus. Il nâen a pas toujours Ă©tĂ© ainsi puisque, sous l'Ancien RĂ©gime, les seigneurs avaient le droit dâimposer aux lieux qui Ă©taient sous leur dĂ©pendance une nouvelle dĂ©nomination, le plus souvent celle de leur patronyme[31].
Changement de nom
Jusquâen 1837, il nâexiste aucune procĂ©dure officielle pour instruire une demande de changement de nom. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, lâadministration centrale demande lâavis du prĂ©fet, celui du sous-prĂ©fet et du conseil municipal. Avec la loi du , la procĂ©dure de changement de nom suit ce qui a Ă©tĂ© mis en place pour les modifications territoriales, et requiert une dĂ©libĂ©ration du conseil municipal, lâavis du conseil dâarrondissement et lâavis du conseil gĂ©nĂ©ral[32].
Avec la loi municipale du , sont dĂ©sormais dĂ©terminĂ©es les compĂ©tences et les rĂšgles de procĂ©dure. Dans son article 2, cette loi prĂ©voit que : « le changement de nom dâune commune est dĂ©cidĂ© par dĂ©cret du PrĂ©sident de la RĂ©publique, sur la demande du conseil municipal, le conseil gĂ©nĂ©ral consultĂ© et le conseil d'Ătat entendu ». Elle marque lĂ une Ă©volution notable, requĂ©rant un acte Ă©manant du prĂ©sident de la RĂ©publique, lĂ oĂč la pratique statuait par simple dĂ©cret sous la forme dâun rĂšglement d'administration publique[33]. La circulaire du 15 mai 1884 prĂ©cise que les noms officiels des communes sont ceux qui figurent aux tableaux de recensement de la population de l'INSEE. Elle est actualisĂ©e avec le dĂ©cret du [34] qui dispose que l'Insee a pour attributions « de coordonner les mĂ©thodes des administrations publiques » et « de rĂ©aliser l'unification des nomenclatures et codes statistiques ». Le Code officiel gĂ©ographique devient dĂšs lors l'organe officiel relatif Ă la dĂ©nomination des collectivitĂ©s territoriales.
Aujourd'hui, câest au seul conseil municipal que revient lâinitiative du changement de nom. La dĂ©libĂ©ration quâil prend doit ĂȘtre motivĂ©e. Elle est transmise par le prĂ©fet au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, qui consulte la Commission de rĂ©vision du nom des communes (CRNC). Celle-ci Ă©met un avis, elle peut aussi surseoir Ă la demande et rĂ©clamer un complĂ©ment dâinformation ou faire une contre-proposition au conseil municipal. Le gouvernement peut Ă©galement saisir, pour avis, la Commission nationale de toponymie (CNT). Le dossier Ă©tait enfin transmis, jusqu'en 2018, au Conseil d'Ătat qui veille Ă ce que le changement de nom soit dĂ»ment motivĂ©. Depuis le dĂ©cret no 2018-674 du portant simplification de certaines procĂ©dures administratives, les demandes ne sont plus soumises Ă l'avis du Conseil d'Ătat. La nouvelle dĂ©nomination est gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e, Ă condition que le changement demandĂ© ne crĂ©e pas un prĂ©cĂ©dent fĂącheux, quâil aille plutĂŽt dans le sens dâune simplification, qu'il privilĂ©gie un complĂ©ment de nom plutĂŽt qu'une substitution. Un dĂ©cret est alors pris sur le rapport du ministre de l'intĂ©rieur[35] et entĂ©rine le changement de nom qui est publiĂ© au Journal officiel[36] - [33].
Singularités
Les communes françaises possédant le nom le plus long sont Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson (Marne, 45 signes), et Beaujeu-Saint-Vallier-Pierrejux-et-Quitteur (Haute-SaÎne, 43 signes) et possÚdent toutes les deux 38 lettres. Si l'on ne prend que les noms formés d'un seul tenant, les communes aux noms les plus longs sont Niederschaeffolsheim et Mittelschaeffolsheim avec 20 lettres (les deux sont situées dans le Bas-Rhin).
La commune française avec le nom le plus court est Y (Somme). Quinze communes possÚdent un nom de deux lettres (Ay, Bû, By, Eu, Fa, Gy, OÎ, Oz, Py, Ri, Ry, Sy, Ur, Us et Uz).
La premiÚre commune par ordre alphabétique est Aast (Pyrénées-Atlantiques). La derniÚre commune par ordre alphabétique est Zuytpeene (Nord).
Au , il existe 3 612 communes qui commencent par « Saint » (10,33 % des communes françaises), y compris Le Saint. Parmi ces communes, le « Saint » le plus courant est Saint-Martin (204 communes), suivi de Saint-Jean (155 communes) et Saint-Pierre (143 communes). 473 autres communes possĂšdent le terme « Saint » Ă l'intĂ©rieur de leur nom. Seulement quatre prĂ©fectures (dont une d'outre-mer) commencent par « Saint » : Saint-Brieuc, Saint-Ătienne, Saint-LĂŽ et Saint-Denis.
Au , il existe 297 communes qui commencent par « Sainte » (0,85 % des communes françaises), y compris Saintes[37]. La sainte la plus courante est Sainte-Marie (37 communes, y compris Saintes-Maries-de-la-Mer), suivie de Sainte-Colombe (27 communes) et Sainte-Croix (24 communes). 65 autres communes possÚdent le terme « Sainte » à l'intérieur de leur nom.
Les noms des communes (les toponymes) ont des étymologies trÚs diverses : préceltiques, celtiques, gallo-romanes, germaniques, scandinaves (en Normandie) ou plus généralement romanes (voir toponymie française). Bien que la plupart aient subi un phénomÚne de romanisation ou de francisation, certains conservent cependant l'aspect graphique, voire phonétique, de leur langue d'origine, par exemple :
- allemand : Mittelhausbergen (Bas-Rhin, 2 107 habitants) ;
- basque : Ainhoa (Pyrénées-Atlantiques, 668 hab.) ;
- béarnais : Ledeuix (Pyrénées-Atlantiques, 1 025 hab.) ;
- breton : Kermoroc'h (CĂŽtes-d'Armor, 436 hab.) ;
- catalan : Banyuls-dels-Aspres (Pyrénées-Orientales, 1 289 hab.) ;
- comorien : M'Tsangamouji (Mayotte, 6 432 hab.) ;
- néerlandais : Steenvoorde (Nord, 4 341 hab.) ;
- langues amérindiennes : Kourou (Guyane, 24 805 hab.) ;
- langues austronésiennes : Kouaoua (Nouvelle-Calédonie, 1 304 hab.) ;
- langues polynésiennes : Hitiaa O Te Ra (Polynésie française, 10 033 hab.) ;
- occitan : Belcastel (Aveyron, 193 hab.) ;
La plupart des communes corses portent un nom officiel italianisĂ© Ă l'Ă©poque des dominations gĂ©noises et pisanes. Par exemple : San-Gavino-di-Carbini (Corse-du-Sud), en corse San Gavinu di CĂ rbini ; Porto-Vecchio (Corse-du-Sud, 11 040 habitants), en corse Portivechju ; exceptions notoires : Saint-Florent, L'Ăle-Rousse, SartĂšne.
Communes jumelles : certaines communes sont voisines avec leurs (presque) homonymes séparées par les vicissitudes de l'histoire :
- Avricourt (Moselle) et Avricourt (Meurthe-et-Moselle) ;
- Bisten (Moselle) et Bisten (Sarre) ;
- Boussac (Creuse) et Boussac-Bourg, toutes les deux en Creuse ;
- ChĂąteau-Chinon (Ville) et ChĂąteau-Chinon (Campagne), dans la NiĂšvre ;
- Comines (Nord) et Comines (Belgique) ;
- Gognies-ChaussĂ©e (Nord) et GĆgnies-ChaussĂ©e (Belgique) ;
- Grosbliederstroff (Moselle) et Kleinblittersdorf (Allemagne) ;
- Joigny (Yonne) et Joigny-sur-Meuse (Ardennes)
- Leers (Nord) et Leers-Nord (Belgique) ;
- Mondorff (Moselle) et Mondorf-les-Bains (Luxembourg) ;
- Le Pont-de-Beauvoisin (IsĂšre) et Le Pont-de-Beauvoisin (Savoie) ;
- Saint-Gingolph (Haute-Savoie) et Saint-Gingolph (Suisse) ;
- Saint-Pierre-d'Entremont (Savoie) et Saint-Pierre-d'Entremont (IsĂšre) ;
- Saint-Santin (Aveyron) et Saint-Santin-de-Maurs (Cantal) ;
- Scheibenhard (Bas-Rhin) et Scheibenhardt (Allemagne) ;
- Seyssel (Ain) et Seyssel (Haute-Savoie) ;
- ThiĂšvres (Somme) et ThiĂšvres (Pas-de-Calais) ;
- Warneton (Nord) et Warneton (Belgique) ;
- Wervicq-Sud (Nord) et Wervicq (Belgique).
Territoire
Le territoire est le deuxiÚme élément caractérisant l'identité d'une collectivité territoriale[38].
Chef-lieu
Au moment de la formation des communes, la rĂšgle anciennement Ă©tablie de la supĂ©rioritĂ© par possession du clocher sâapplique pour la dĂ©signation du chef-lieu. Lâarticle 1 du dĂ©cret du qui place le siĂšge de lâassemblĂ©e municipale « oĂč est le clocher » confirme cette rĂšgle. Toutes les communes nâayant pas de clocher, « on a proposĂ© de dire que le chef-lieu des communes Ă©tait Ă lâendroit oĂč se trouvait le siĂšge de lâadministration municipale »[39].
Avec les modifications territoriales, se pose la question de la position du chef-lieu. La loi du attribue aux conseils gĂ©nĂ©raux et aux conseils dâarrondissement un pouvoir consultatif sur la dĂ©signation des chefs-lieux des communes de leur ressort, le prĂ©fet statuant dĂ©finitivement. La loi du donne au conseil gĂ©nĂ©ral le droit de statuer dĂ©finitivement sur la dĂ©signation du chef-lieu de la commune, lorsquâil y a accord des conseils municipaux. Ă partir de 1884, si le transfert de chef-lieu de la commune est accompagnĂ© dâune demande de changement de nom, la compĂ©tence appartient, non plus au conseil gĂ©nĂ©ral, mais au gouvernement, seul habilitĂ© Ă autoriser les changements de nom de communes[40].
Aujourdâhui, la fixation ou le transfert de chef-lieu sont pris par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral, sauf si les modifications communales dont ils dĂ©coulent entraĂźnent des changements aux limites cantonales (dans ce cas, un dĂ©cret en Conseil d'Ătat est nĂ©cessaire)[40].
DĂ©limitation du territoire communal
Ă la diffĂ©rence des autres circonscriptions Ă©tablies par l'AssemblĂ©e constituante, la commune nâa pas Ă©tĂ© dĂ©finie Ă partir dâun territoire, mais est nĂ©e du regroupement naturel et spontanĂ© de ses habitants. Les communautĂ©s dâhabitants qui ont donnĂ© naissance aux communes correspondaient tantĂŽt Ă des paroisses fiscales, tantĂŽt Ă des paroisses ecclĂ©siastiques, tantĂŽt Ă des regroupements plus informels. Les limites territoriales des communes ont commencĂ© Ă ĂȘtre dĂ©finies formellement avec la levĂ©e du cadastre de 1791, mais il faut attendre lâachĂšvement du cadastre napolĂ©onien, opĂ©ration longue mais mieux orchestrĂ©e, pour que chaque commune (ou presque) dispose, dans les annĂ©es 1850, dâun acte administratif de reconnaissance formelle de son territoire[41].
Modifications de territoires (période 1790-1971)
Devant lâimportant morcellement du territoire, il est rapidement apparu la nĂ©cessitĂ© de regrouper les communes pour en diminuer le nombre et donc, parallĂšlement, de dĂ©finir un cadre rĂ©glementaire pour ces modifications territoriales. Plusieurs lois se succĂšdent ainsi pour rĂ©glementer les rĂ©unions, divisions, crĂ©ations de communes ou simplement modifications territoriales (1801, 1806, 1837, 1871, 1884). La lĂ©gislation actuelle a conservĂ© les dispositions de la loi de 1884, Ă la diffĂ©rence prĂšs que, depuis le dĂ©cret du (art. 18), un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral suffit lorsquâil sâagit de rĂ©unir des communes situĂ©es dans un mĂȘme canton, et quâil y a accord des conseils municipaux ou des commissions syndicales intĂ©ressĂ©es[42].
Fusion-association de communes (période 1971-2015) : loi Marcellin
Avec la loi du 16 juillet 1971, dite « loi Marcellin », le Gouvernement renoue avec la volontĂ© de regrouper les petites communes dans un souci de bonne administration. Dans chaque dĂ©partement, une commission dâĂ©lus devait, entre autres, examiner et proposer au prĂ©fet une liste des communes susceptibles dâĂȘtre fusionnĂ©es. Le prĂ©fet Ă©tait ensuite chargĂ© de dresser « un plan des fusions de communes Ă rĂ©aliser et des autres formes de coopĂ©ration intercommunale Ă promouvoir », qui comportait diffĂ©rentes propositions : la crĂ©ation de communautĂ©s urbaines, la fusion dâune ou plusieurs communes voisines, des regroupements en districts ou en syndicats intercommunaux Ă vocation multiple (SIVOM). Les propositions de fusion de communes Ă©taient soumises, par le prĂ©fet, aux conseils municipaux concernĂ©s, et sâils en Ă©taient dâaccord, la fusion Ă©tait prononcĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral. Toutefois, les conseils municipaux pouvaient demander que la fusion sâopĂšre avec dâautres communes que celles proposĂ©es par le prĂ©fet[43].
Pour encourager les fusions, la loi prĂ©voyait que certains avantages puissent ĂȘtre laissĂ©s aux communes : en particulier, elles pouvaient opter pour le statut de commune associĂ©e qui leur permettait de conserver leur nom et une certaine individualitĂ© administrative (art. 7 de la loi du 16 juillet 1971), mais pas leur personnalitĂ© juridique. Les communes associĂ©es pouvaient ensuite dĂ©cider de fusionner dĂ©finitivement[43].
Mais la « loi Marcellin » ne rencontra pas le succĂšs escomptĂ©. Face Ă la rĂ©sistance de nombreux Ă©lus locaux, les prĂ©fets, pourtant dotĂ©s de tous les pouvoirs, ne rĂ©alisĂšrent pas les plans de fusions prĂ©vus. Toutefois, ce bilan doit ĂȘtre nuancĂ©, la volontĂ© plus ou moins forte de certains prĂ©fets explique les disparitĂ©s gĂ©ographiques constatĂ©es. Sur les 3 482 fusions prĂ©vues, concernant 9 671 communes, seules 838 (intĂ©ressant 2 045 communes) ont eu lieu entre 1972 et dĂ©cembre 1977[43]. En tenant compte des dĂ©fusions, ce sont finalement 1100 communes qui sont rĂ©ellement supprimĂ©es entre 1971 et 2009.
Années | Nombre de fusions prononcées |
Nombre de communes supprimées par fusion (A) |
Nombre de dé-fusions |
Nombre de communes créées par dé-fusions (B) |
Communes réellement supprimées (A-B) |
1971-1995 | 912 | 1 308 | 151 | 211 | 1 097 |
---|---|---|---|---|---|
1996-1999 | 16 | 19 | 11 | 11 | 8 |
2000-2009 | 15 | 16 | 18 | 21 | -5 |
Total 1971-2009 | 943 | 1 343 | 180 | 243 | 1 100 |
Création de communes nouvelles (depuis 2015)
La politique de fusion de communes prend une nouvelle tournure avec les lois du , du et du . L'essentiel est en fait dans la loi de 2010 oĂč s'ajoute Ă la « fusion horizontale » (entre communes) une « fusion verticale » (Ă partir d'un EPCI). En effet, la crĂ©ation d'une « commune nouvelle » peut se trouver adossĂ©e Ă l'existence prĂ©alable d'un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale dont la fusion des communes membres marque, en quelque sorte, la derniĂšre Ă©tape de leur rapprochement[45].
La crĂ©ation d'une « commune nouvelle » se ramĂšne Ă trois cas : soit Ă la demande unanime de communes « contiguĂ«s », soit Ă la demande d'un EPCI Ă fiscalitĂ© propre (Ă©manant de la majoritĂ© qualifiĂ©e de ses communes membres ou du conseil « le rĂ©tablissement avec accord de la majoritĂ© qualifiĂ©e de ces communes), soit Ă lâinitiative du prĂ©fet avec accord de la majoritĂ© qualifiĂ©e des communes intĂ©ressĂ©es[45].
Novatrice par ses possibilitĂ©s de crĂ©ation, la « commune nouvelle » demeure classique dans ses procĂ©dures de crĂ©ation qui laissent une place encore essentielle Ă la libre volontĂ© locale et Ă son pouvoir de s'opposer. Elle incite donc au scepticisme touchant l'aptitude Ă apporter Ă la cause d'une rĂ©duction significative du nombre de communes françaises, des rĂ©sultats considĂ©rables. Si les premiers rĂ©sultats sont encourageants (517 communes nouvelles fusionnant 1760 communes dĂ©but 2017, abaissant Ă 35 416 le nombre de communes françaises), c'est sans doute parce que cette loi est regardĂ©e comme un remĂšde financier dans un contexte budgĂ©taire oĂč les communes ne disposent plus des ressources quâexige leur Ă©quipement. Câest sans doute la raison pour laquelle le processus intĂ©resse principalement des petites communes[45] - [46]. Au , 799 communes nouvelles avaient Ă©tĂ© crĂ©Ă©es[47].
Singularité : changements de territoires inter-départements
Les rattachements aux départements évoluent également. Ainsi :
- la commune de Pont-Farcy était jusqu'en 2018 rattachée au département du Calvados ; elle fait désormais partie de celui de la Manche au sein de la commune nouvelle de Tessy-Bocage[48] ;
- la commune de Han-devant-Pierrepont était jusqu'en 1997 rattachée au département de la Meuse ; elle fait désormais partie de celui de Meurthe-et-Moselle[49] ;
- la commune de Locunolé était jusqu'en 1857 rattachée au département du Morbihan ; elle fait désormais partie de celui du FinistÚre.
Singularité : communes avec enclaves
Une enclave est une division administrative totalement entourée par une autre division. Une exclave est a contrario un territoire qui n'est pas connexe au reste du territoire auquel il est politiquement rattaché.
Les enclaves les plus remarquables sont celles dont les territoires de rattachement relÚvent du niveau régional :
- les enclaves bigourdanes constituées d'une part des communes d'Escaunets, Séron et Villenave-prÚs-Béarn, et d'autre part des communes de GardÚres et Luquet, deux enclaves des Hautes-Pyrénées dans les Pyrénées-Atlantiques, et donc de l'Occitanie en Nouvelle-Aquitaine ;
- l'Enclave des papes, constituée des quatre communes de Grillon, Richerenches, Valréas et Visan, partie du Vaucluse enclavée dans la DrÎme et donc une enclave de Provence-Alpes-CÎte d'Azur en Auvergne-RhÎne-Alpes.
Arrondissements municipaux Ă Paris, Lyon et Marseille
Les trois plus importantes communes, Paris, Lyon et Marseille, ont un statut particulier visé par la loi du , dite « loi PLM »[50] : elles ont notamment été découpées en arrondissements dits municipaux, mais l'essentiel des pouvoirs a été laissé aux municipalités centrales. Chaque arrondissement est administré par un conseil d'arrondissement et un maire d'arrondissement.
Paris est découpée en vingt arrondissements. Ils servent de cadre à l'élection des conseillers de Paris, qui ont à la fois les compétences de conseillers municipaux et celles de conseillers départementaux. La division de Paris en arrondissements date de 1795 (loi du 19 vendémiaire an IV), avec alors un découpage en douze arrondissements. Les arrondissements, dans leur état actuel, ont été délimités par la loi du [51], qui a porté leur nombre de douze à vingt dans le cadre de l'annexion des faubourgs situés entre les fortifications de l'enceinte de Thiers et le mur des Fermiers généraux. La loi du portant sur une réforme du statut de la ville de Paris, qui entre en vigueur au , a introduit la notion de secteur qui complÚte celle d'arrondissement. La Ville de Paris, nom officiel de la nouvelle collectivité, est désormais découpée en 17 secteurs, le secteur 1 regroupant les quatre arrondissements centraux 1, 2, 3 et 4, chacun des autres secteurs correspondant aux anciens arrondissements[52].
Lyon est découpée en neuf arrondissements. Le décret du crée à Lyon cinq arrondissements. Trois d'entre eux correspondent à l'annexion de communes suburbaines : La GuillotiÚre et Monplaisir (3e), Croix-Rousse (4e), Vaise (5e). Le sixiÚme arrondissement est créé le , le septiÚme le , le huitiÚme le et le neuviÚme le [53].
Marseille est découpée en seize arrondissements. Créés en 1946, ces arrondissements ont été regroupés en secteurs en 1965. Ces secteurs sont redécoupés et dotés de conseils et maires élus en 1983 puis de nouveau redécoupés par la loi du [54], qui fixe leur nombre à huit.
- Paris (20 arrondissements et, depuis le , 17 secteurs).
- Lyon (9 arrondissements)
- Marseille (16 arrondissements, 8 secteurs)
Organe délibérant : le conseil municipal
Une commune est administrée par un conseil municipal dont les membres sont élus au suffrage universel direct pour six ans. Les conseillers des communes de moins de 1 000 habitants sont élus au scrutin plurinominal majoritaire à deux tours avec possibilité de créer une liste qui pourra subir un panachage. Les conseillers des communes de plus de 1 000 habitants sont élus via un scrutin de liste proportionnel bloqué à deux tours avec prime majoritaire de 50 %.
Le conseil Ă©lit en son sein un maire chargĂ© de prĂ©parer et dâappliquer les dĂ©cisions du conseil, et qui dispose de compĂ©tences propres. Le maire est assistĂ© d'un ou de plusieurs adjoints, qui peuvent recevoir des dĂ©lĂ©gations.
Le nombre de conseillers municipaux est fonction de la population de la commune, le minimum Ă©tant de 7[55]. Les sĂ©ances du conseil sont publiques mais seuls les Ă©lus peuvent sâexprimer. Le conseil municipal se rĂ©unit au minimum une fois par trimestre sur convocation du maire. Il peut se rĂ©unir, aussi, quand le maire le juge utile. Et, Ă©galement, sous certaines conditions, Ă la demande dâune partie du conseil municipal ou du prĂ©fet[56].
Il y a en France environ 500 000 conseillers municipaux (maires inclus). Ils exercent également les fonctions de grands électeurs élisant les sénateurs.
Organe exécutif : le maire
Lâorgane exĂ©cutif d'une collectivitĂ© territoriale a pour rĂŽle de prĂ©parer et dâexĂ©cuter les dĂ©libĂ©rations de l'assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante. Alors que le CGCT dĂ©signe formellement lâexĂ©cutif du dĂ©partement et de la rĂ©gion, il est silencieux sâagissant de celui de la commune, se contentant dâindiquer : « Il y a, dans chaque commune, un maire et un ou plusieurs adjoints [...] »[57]. Le maire est seul chargĂ© de lâadministration de la commune[58]. Les adjoints ne disposent pas de compĂ©tences propres ; ils ne peuvent par consĂ©quent intervenir Ă titre individuel dans lâadministration de la commune que sur la base dâune dĂ©lĂ©gation dĂ©livrĂ©e par le maire, sous sa surveillance et sa responsabilitĂ©. Dans une acception large, on peut considĂ©rer que lâĂ©quipe constituĂ©e du maire et des adjoints, parfois dĂ©signĂ©e sous lâappellation de « municipalitĂ© », forme lâexĂ©cutif de la commune[59].
Le maire est ainsi chargĂ©, dâexĂ©cuter les dĂ©cisions du conseil municipal, par exemple celles concernant la prĂ©paration et la proposition du budget ainsi que lâordonnancement des dĂ©penses, la souscription des marchĂ©s, la gestion des revenus, la surveillance des Ă©tablissements communaux et de la comptabilitĂ© communale ou la conservation et lâadministration des propriĂ©tĂ©s de la commune[60] - [61].
Domaines de compétences
Les communes gĂšrent lâadministration locale (gestion de l'eau, des permis de construire, etc.). En tant que reprĂ©sentant de lâĂtat dans la commune, le maire a la charge des actes dâĂ©tat civil (naissance, mariage, divorce, dĂ©cĂšs). De plus il dispose dâun pouvoir de police administrative et, en vertu de son statut d'officier de police judiciaire, d'un pouvoir de police judiciaire, exercĂ© par le biais de la police municipale. Exception est faite de Paris oĂč la compĂ©tence relĂšve du prĂ©fet de police, sous lâautoritĂ© du gouvernement.
Les dĂ©cisions des conseils municipaux et des maires peuvent ĂȘtre contestĂ©es devant le tribunal administratif.
Les trois communes les plus peuplées, Paris, Marseille et Lyon sont divisées en arrondissements municipaux (qui sont distincts des arrondissements départementaux, une autre division administrative française) mais ces derniers présentent des compétences réduites et ne disposent pas de budget propre, par exemple.
Moyens financiers
Une commune Ă©tant une collectivitĂ© territoriale, elle est une personne morale de droit public et dispose ainsi dâun budget propre, acte par lequel le conseil municipal prĂ©voit et autorise les recettes et les dĂ©penses de lâexercice budgĂ©taire (du au 31 dĂ©cembre). PrĂ©parĂ© par le maire, avec la collaboration des services municipaux, il est soumis au vote du conseil municipal[62].
Les recettes d'une commune sont de quatre types[63] :
- des recettes fiscales se répartissant en :
- imposition des entreprises : cotisation fonciÚre des entreprises (CFE), cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER), taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM)
- imposition des ménages : taxe d'habitation et taxe fonciÚre
- des transferts financiers de lâĂtat (sous forme de dotations, de compensations fiscales ou encore de fiscalitĂ© transfĂ©rĂ©e) ;
- des recettes tarifaires et patrimoniales ;
- des fonds structurels européens.
L'examen des comptes des communes de 2012 Ă 2017 a permis de dĂ©gager cinq profils budgĂ©taires et financiers des communes : Les plus forts budgets par habitant, les plus faibles budgets par habitant, les communes « investisseuses-emprunteuses », les communes avec « une aversion au risque financier » et les communes en difficultĂ©s. Cette derniĂšre classe regroupe 5 % des communes qui, avec des dĂ©penses de fonctionnement par habitant supĂ©rieures aux recettes, ont une Ă©pargne brute nĂ©gative. Elles ont Ă©galement un besoin de financement Ă©levĂ© (-109 âŹ/h, alors quâen moyenne les communes dĂ©gagent une capacitĂ© de financement de +13 âŹ/h). Les communes rurales y sont surreprĂ©sentĂ©es et elles ont le revenu moyen par habitant le plus faible des cinq classes (11 660 âŹ/h)[64] - [65].
Moyens humains
Les communes disposent de moyens humains qu'est l'ensemble des agents communaux, recrutés sous le statut de fonctionnaire de la fonction publique territoriale, dont le statut dépend de deux lois : loi du 13 juillet 1983 dite loi Le Pors, pour les dispositions générales, et loi du 26 janvier 1984 pour les dispositions propres à la fonction publique territoriale[66].
Au , 1 021 856 agents Ă©taient employĂ©s dans les communes, soit 54 % de la fonction publique territoriale (1 889 310 agents) et 19 % de la fonction publique dans son ensemble (5 450 619 agents), qui comprend la fonction publique d'Ătat, la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitaliĂšre[67].
Les communes comptent, en 2019, 14,3 agents agents territoriaux par habitant en équivalent temps plein pour 1 000 habitants. Ce taux d'administration est plus faible dans les petites communes et plus élevé dans les grandes[68].
Moyens juridiques
Les moyens juridiques pour la mise en Ćuvre de l'action communale sont les mĂȘmes que pour toute collectivitĂ© territoriale : la mise en Ćuvre (rĂ©gie locale, Ă©tablissement public, comme les CCAS), le recours aux contrats publics (marchĂ©s publics, marchĂ©s de partenariat, dĂ©lĂ©gations de service public, conventions, services publics locaux, contrats de recrutement dâagents publics) ou la mise en Ćuvre de sociĂ©tĂ©s commerciales (SEM ou SPL).
Moyens matériels
La commune dispose de biens propres et en particulier du domaine public comme les routes communales, les bĂątiments publics, etc.
ContrĂŽle de l'action municipale
Comme l'ensemble des autres collectivitĂ©s territoriales, la commune est soumise Ă trois types de contrĂŽles : un contrĂŽle a posteriori, exercĂ© aprĂšs lâentrĂ©e en vigueur des actes et nâĂ©tant pas une condition de cette derniĂšre, un contrĂŽle juridictionnel (les juridictions administratives sont dĂ©sormais seules compĂ©tentes pour annuler les actes contraires Ă la lĂ©galitĂ©) et un contrĂŽle de lĂ©galitĂ© exercĂ© par le prĂ©fet.
Coopération intercommunale
Il y a deux sortes de structures intercommunales.
Structures sans compétences fiscales
Elles correspondent Ă la forme dâintercommunalitĂ© la moins contraignante. Les syndicats de communes en sont la forme la plus connue. Les communes sâassocient et contribuent financiĂšrement au syndicat mais ce dernier ne peut lever ses propres taxes. Les communes peuvent le quitter Ă nâimporte quel moment. Les syndicats peuvent ĂȘtre mis en place pour un sujet prĂ©cis ou traiter diffĂ©rents problĂšmes. Ces structures sans pouvoir fiscal nâont pas Ă©tĂ© touchĂ©es par la loi ChevĂšnement et voient leur intĂ©rĂȘt diminuer.
Structures avec compétence fiscale
Ce sont ces structures qui ont été créées ou modifiées par la loi ChevÚnement. Elles sont au nombre de quatre :
- la communauté de communes, pour les communes rurales ;
- la communauté d'agglomération, pour les ensembles de plus de 50 000 habitants[69] ;
- la communauté urbaine, pour les ensembles de plus 450 000 habitants[69], la loi du 16 décembre 2010 ayant abaissé le seuil de création des communautés urbaines des 500 000 habitants fixés par la loi ChevÚnement à 450 000 habitants ;
- et la métropole, créée par la loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales[70], qui constitue la forme la plus intégrée des intercommunalités françaises, réservée aux ensembles de plus de 500 000 habitants.
Ces quatre structures disposent de diffĂ©rents niveaux de compĂ©tences fiscales. Les mĂ©tropoles, les communautĂ©s urbaines et les communautĂ©s dâagglomĂ©ration ont plus de pouvoir en matiĂšre fiscale, elles disposaient, jusqu'en 2010, de la taxe professionnelle qui doit ĂȘtre au mĂȘme niveau dans toutes les communes membres. Comme un syndicat intercommunal, elles gĂšrent le traitement des ordures mĂ©nagĂšres et les transports mais elles sâoccupent aussi du dĂ©veloppement Ă©conomique, des projets dâurbanisme et de la protection de lâenvironnement. Les communautĂ©s de communes ont moins de compĂ©tences et laissent beaucoup plus dâautonomie aux communes. la loi ne prĂ©voit pas de territoire d'une communautĂ©, en sorte qu'il existe des communautĂ©s de deux ou trois communes seulement.
Pour encourager la crĂ©ation de communautĂ©s de communes lâĂtat leur alloue des subventions dont le montant dĂ©pend du niveau de population. Plus il y aura de communes unies et plus les subventions seront importantes. Cet encouragement est dĂ©terminant dans le choix que font les communes de sâunir.
La loi ChevĂšnement est un succĂšs car la grande majoritĂ© des communes françaises ont rejoint la nouvelle structure intercommunale, chaque commune conservant selon la loi sa structure municipale. Au 1er janvier 2007 on comptait 2 573 communautĂ©s de communes en France mĂ©tropolitaine (y compris cinq syndicats dâagglomĂ©rations nouvelles). Cela reprĂ©sente 33 327 communes (91,1 % du total mĂ©tropolitain) et plus de 52 millions dâhabitants (86,7 % de la population française mĂ©tropolitaine).
Toutefois en zone rurale de nombreuses communes nâont rejoint une communautĂ© que dans le but de bĂ©nĂ©ficier des subventions de lâĂtat. Souvent, ce sont de simples syndicats intercommunaux qui ont Ă©tĂ© transformĂ©s en communautĂ©s de communes. Celles-ci se limitent alors aux deux attributions minimum prĂ©vues par la loi et aux activitĂ©s de la structure prĂ©cĂ©dente, ce qui bien sĂ»r est contraire Ă lâobjectif initial.
Dans les zones urbaines les nouvelles structures intercommunales sont beaucoup plus vivantes. Le plus souvent leurs crĂ©ateurs avaient dĂšs le dĂ©part la volontĂ© de sâunir et de travailler ensemble. MalgrĂ© tout, de vieilles haines ne manquent pas de ressurgir ici ou lĂ . Il nâest pas rare de voir une communautĂ© urbaine incomplĂšte car telle ou telle commune a refusĂ© dây adhĂ©rer, quitte Ă crĂ©er une communautĂ© parallĂšle ; ainsi, la ville de Marseille est partagĂ©e en quatre districts intercommunaux. Dans plusieurs endroits, les communes les plus riches se sont regroupĂ©es entre elles et nâont pas acceptĂ© lâadhĂ©sion des communes plus pauvres pour ne pas avoir Ă les financer. Dâautre part, il faut bien admettre que de nombreuses communautĂ©s restent fragiles. Il y a souvent des tensions entre communes, les villes centrales sont souvent suspectĂ©es de vouloir dominer ou mĂȘme absorber les communes limitrophes, sans oublier, bien sĂ»r, les querelles entre partis politiques.
Toulouse et Paris sont deux bons exemples de cette situation :
- Toulouse n'a longtemps formĂ© avec ses banlieues quâune simple communautĂ© dâagglomĂ©ration, qui ne s'est transformĂ©e en CommunautĂ© urbaine du Grand Toulouse qu'en janvier 2009, alors que câest une des plus grandes villes de France qui aurait dĂ» ĂȘtre dotĂ©e d'une communautĂ© urbaine depuis longtemps. Celle-ci, bien quâelle apporte beaucoup plus de subventions, a Ă©tĂ© refusĂ©e par les communes environnantes car elles avaient peur de perdre trop de pouvoir.
- De la mĂȘme façon, Paris ne fait partie dâaucune structure intercommunale Ă fiscalitĂ© propre jusqu'Ă la crĂ©ation de la MĂ©tropole du Grand Paris le 1er janvier 2016. Les communes de la banlieue de Paris craignant lâavĂšnement dâun « Grand Paris » ont longtemps prĂ©fĂ©rĂ© crĂ©er plusieurs entitĂ©s intercommunales excluant systĂ©matiquement la capitale, et celle-ci ne souhaitait pas rĂ©ellement s'allier structurellement avec certaines communes limitrophes. Dans le cadre du dĂ©bat complexe autour du Grand Paris initiĂ© par le prĂ©sident Sarkozy, le syndicat mixte Paris MĂ©tropole a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en fĂ©vrier 2009, qui regroupe, en janvier 2016 plus de 200 collectivitĂ©s franciliennes.
Le principal dĂ©faut des structures intercommunales est quâelles ne sont pas dirigĂ©es par des reprĂ©sentants directement Ă©lus. Ce sont les Ă©lus des communes qui siĂšgent au conseil intercommunal. La nĂ©cessitĂ© de concilier les points de vue de chacune des communes membres prend donc le pas sur l'efficacitĂ© de la prise de dĂ©cision (de maniĂšre analogue aux institutions europĂ©ennes) et crĂ©e en dĂ©finitive une carence Ă la fois de bonne administration et de dĂ©mocratie. Depuis plusieurs annĂ©es a lieu un dĂ©bat sur l'intĂ©rĂȘt de voir Ă©lire les membres des conseils des communautĂ©s au suffrage universel direct lors des Ă©lections municipales, ce qui aboutirait toutefois nĂ©cessairement Ă une baisse du poids politique des maires et des communes par rapport Ă celui des intercommunalitĂ©s et de leurs prĂ©sidents.
La loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales[70] a réformé le mécanisme, et, à partir des élections municipales de 2014, les conseillers communautaires des communes de plus de 3 500 habitants seront élus au suffrage universel direct, dans le cadre des élections municipales. Les représentants des communes de plus petite taille (c'est-à -dire environ 90 % de l'ensemble des communes) resteront élus en leur sein par les conseils municipaux[71].
Coopération décentralisée
Fondements juridiques
La coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e dĂ©signe toutes les formes de coopĂ©ration que les collectivitĂ©s territoriales françaises ou leurs groupements peuvent dĂ©velopper avec des autoritĂ©s ou des collectivitĂ©s locales Ă©trangĂšres dans le respect des engagements internationaux de la France. Initialement, les collectivitĂ©s avaient dĂ©veloppĂ© des relations informelles qui pouvaient prendre la forme de jumelage. Puis la loi du a autorisĂ© les collectivitĂ©s françaises Ă conclure des conventions avec les collectivitĂ©s Ă©trangĂšres. La loi du permet la coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e spĂ©cifique, ainsi que les aides dâurgence ou des actions de solidaritĂ© internationale dans les domaines de la distribution de lâeau potable et de lâassainissement, de la distribution dâĂ©lectricitĂ© ou de gaz[72] - [73]. Enfin, la loi MAPAM du 27 janvier 2014 autorise une collectivitĂ© ou un groupement de collectivitĂ©s Ă conclure une convention avec un Ătat Ă©tranger pour la crĂ©ation dâun Groupement europĂ©en de coopĂ©ration territoriale, dâun groupement eurorĂ©gional de coopĂ©ration ou dâun groupement local de coopĂ©ration transfrontaliĂšre[73].
Ătat des lieux en 2020
La Commission nationale de la coopération décentralisée a publié en 2019 une brochure mettant en avant les contributions des collectivités territoriales françaises en matiÚre de coopération décentralisée réalisées, notamment dans le cadre du plan 2016-2018[74]. En 2019, plus de 4 700 collectivités françaises, dont un grand nombre de communes, entretiennent plus de 10 700 partenariats de coopération décentralisée avec 8 700 autorités locales étrangÚres dans 133 pays. Par exemple deux villes, Hérouville-Saint-Clair (Calvados) et Tikhvine, en Russie, travaillent sur la mise en place de pépiniÚres d'entreprises pour favoriser l'attractivité de Tikhvine, qui pùtit de la proximité de Saint-Pétersbourg. Dans un autre domaine, la ville de Montreuil a participé à la création de la maison des femmes de Yélimané au Mali, un lieu de rencontres, de formation, notamment sur des activités économiques, et d'échanges[75].
41 projets nouveaux ont Ă©tĂ© retenus par le ministĂšre de lâEurope et des Affaires Ă©trangĂšres (MEAE) Ă la suite de lâappel Ă projets triennal 2019-2021 sur la coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e. Le Burkina Faso est le premier pays partenaire avec sept projets retenus, avec ChambĂ©ry, Belfort, ChĂąteauroux, Douai, Saint-Pierre-d'Aurillac et les rĂ©gions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Viennent ensuite Madagascar, HaĂŻti, le BĂ©nin ou le Mali[76].
Communes d'outre-mer
Les communes situées en département d'outre-mer ont le statut de collectivité territoriale, par contre les communes situées dans les collectivités d'outre-mer, ne disposant pas de la libre administration, ont un statut à part.
Statut de collectivité territoriale : un processus inabouti
L'article 6 de la loi organique du énonce pour la premiÚre fois le principe selon lequel « Les communes de la Polynésie française, collectivités territoriales de la République, s'administrent librement dans les conditions prévues par la Constitution, la présente loi organique et les dispositions législatives qui leur sont applicables ». Cet article marque, en droit, une étape décisive dans l'attribution d'un régime identique à celui de métropole et dans le renforcement du rÎle des 48 communes polynésiennes[77].
La qualification, par la loi organique, de collectivitĂ©s territoriales de la RĂ©publique, implique que les communes polynĂ©siennes se voient pleinement appliquer l'article 72 de la Constitution, qui affirme le principe de libre administration des collectivitĂ©s territoriales et exclut toute hiĂ©rarchisation entre collectivitĂ©s. En effet, l'article 72 de la Constitution dispose qu'« aucune collectivitĂ© territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre »[77]. Toutefois les communes ont des ressources propres trĂšs faibles, en contradiction avec le principe de libre administration. Les recettes tant de fonctionnement que dâinvestissement des communes de PolynĂ©sie française proviennent essentiellement des dotations ou subventions de l'Ătat[77].
La loi organique no 2019-706 du modifie le statut d'autonomie de la PolynĂ©sie française et consacre une reconnaissance toujours plus forte du rĂŽle des communes dans le paysage institutionnel polynĂ©sien. Les articles 43, 45 et 52 de la loi de 2004 sont en particulier modifiĂ©s et prĂ©voient dĂ©sormais de faciliter lâexercice concomitant par les communes et la PolynĂ©sie française de certaines compĂ©tences et tĂ©moignent dâune prise en compte accrue du rĂŽle des communes[78]. Toutefois, le dĂ©faut de libre administration caractĂ©risant ce processus inabouti conduit la DGCL Ă ne pas classer ces communes comme des collectivitĂ©s territoriales.
Compétences
L'article 43 du statut dĂ©fini par la loi organique du 27 fĂ©vrier 2004 rĂ©serve des compĂ©tences d'attribution aux communes, dĂšs lors que la PolynĂ©sie française exerce une compĂ©tence de principe. Dans le cadre des rĂšgles Ă©dictĂ©es par l'Ătat et par la PolynĂ©sie française, il s'agit :
- de la police municipale ;
- de la voirie communale ;
- des cimetiĂšres ;
- des transports communaux ;
- de la construction, de l'entretien et du fonctionnement des écoles du premier degré ;
- de la distribution d'eau potable ;
- de la collecte et du traitement des ordures ménagÚres, de la collecte et du traitement des déchets végétaux ;
- ainsi que de la collecte et du traitement des eaux usées.
La loi organique du 5 juillet 2019 modifiant le statut d'autonomie de la PolynĂ©sie français Ă©largit la liste des compĂ©tences concernĂ©es par des interventions conjointes de la PolynĂ©sie française et des communes. Le texte avait prĂ©vu initialement que le dĂ©veloppement Ă©conomique et lâamĂ©nagement de lâespace ainsi que la jeunesse et le sport pourraient dĂ©sormais faire lâobjet dâactions conjointes des communes et de la PolynĂ©sie française, dans un cadre juridique fixĂ© par cette derniĂšre. Mais le SĂ©nat a souhaitĂ© Ă©largir les secteurs concernĂ©s par ces possibilitĂ©s dâintervention des communes polynĂ©siennes. Ces derniĂšres pourront ainsi, dans les conditions prĂ©vues par une loi du pays, intervenir dans trois autres domaines : la protection, la mise en valeur de lâenvironnement et le soutien aux actions de maitrise de lâĂ©nergie ; la politique du logement et du cadre de vie ; et la politique de la ville[79] - [80].
Moyens
Les communes ont des ressources propres limitĂ©es et demeurent structurellement dĂ©pendantes des subventions de lâĂtat et du Pays tant pour le financement du fonctionnement que de leurs investissements. La fiscalitĂ© locale est caractĂ©risĂ©e par des impositions anciennes, peu nombreuses, et se rĂ©vĂšle embryonnaire car la compĂ©tence relĂšve avant tout du Pays[81].
Circonscription administrative
DĂ©nombrement
Division | Nombre |
---|---|
France métropolitaine | 34 826 |
DOM | 129 |
COM et Nouvelle-Calédonie | 83 |
Total | 35 038 |
Au , la direction générale des collectivités locales (DGCL) recense 35 038 circonscriptions administratives relevant de la catégorie des communes : 34 826 dans la France métropolitaine, 129 dans les DROM et 83 dans les COM et la Nouvelle-Calédonie[82].
Les 83 communes des collectivités d'outre-mer comprennent les deux communes de Saint-Pierre-et-Miquelon, les 48 communes de Polynésie française et les 33 communes de Nouvelle-Calédonie. Wallis-et-Futuna est découpée en trois circonscriptions territoriales.
Situation dans les collectivités d'outre-mer
Depuis l'entrĂ©e en vigueur de la loi no 2007-223 du portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives Ă l'outre-mer, une collectivitĂ© territoriale unique a Ă©tĂ© substituĂ©e, sur le territoire de l'Ăźle de Saint-BarthĂ©lemy et des Ăźlots qui en dĂ©pendent, Ă la commune de Saint-BarthĂ©lemy ainsi qu'au dĂ©partement et Ă la rĂ©gion d'outre-mer de la Guadeloupe. Il en est de mĂȘme sur le territoire de la partie française de l'Ăźle de Saint-Martin et des Ăźlots qui en dĂ©pendent, oĂč une collectivitĂ© territoriale unique a Ă©tĂ© substituĂ©e Ă la commune de Saint-Martin ainsi qu'au dĂ©partement et Ă la rĂ©gion d'outre-mer de la Guadeloupe. Saint-BarthĂ©lemy[83] et Saint-Martin[84] continuent nĂ©anmoins d'ĂȘtre comptĂ©s, dans les statistiques, comme deux communes relevant des circonscriptions administratives.
Deux collectivités d'outre-mer ne sont pas divisées en communes mais ont des divisions qui sont traitées statistiquement à un niveau équivalent : Wallis-et-Futuna avec trois circonscriptions[85] et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) avec cinq districts[85].
Relevant du domaine public maritime et inscrit, Ă ce titre, au tableau des propriĂ©tĂ©s domaniales de lâĂtat en vertu dâun arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du , lâatoll de l'Clipperton, est placĂ© sous la juridiction du haut-commissaire de la RĂ©publique en PolynĂ©sie française, reprĂ©sentant de l'Ătat, et est Ă ce titre aussi une circonscription administrative de l'Ătat[86].
Autorités administratives
Circonscription administrative | Autorité locale | Autorité supérieure |
---|---|---|
France métropolitaine et DOM | ||
Communes | Maire | Préfet départemental |
Collectivités d'Outre-mer | ||
Communes de Polynésie française | Maire | haut-commissariat de Polynésie française |
Communes de Nouvelle-Calédonie | Maire | haut-commissariat de Nouvelle-Calédonie |
Circonscriptions de Wallis-et-Futuna | chef de circonscription | Préfecture de Wallis et Futuna |
Saint-Martin | Maire | Préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin[87] |
Saint-Barthélemy | Maire | |
Clipperton | Haut-commissaire de la République en Polynésie française |
France et DOM
Sous l'autoritĂ© du prĂ©fet, le maire remplit des fonctions administratives oĂč il agit par pouvoir liĂ©, notamment :
- la publication des lois et rĂšglements ;
- l'organisation des Ă©lections ;
- la légalisation des signatures[88] apposée en sa présence par l'un de ses administrés connu de lui, ou accompagné de deux témoins connus ;
- le maire est chargĂ©, sous l'autoritĂ© du reprĂ©sentant de l'Ătat dans le dĂ©partement, de l'exĂ©cution des mesures de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale et des fonctions spĂ©ciales qui lui sont attribuĂ©es par les lois, par exemple de l'application de la loi no 79-1150 du sur la publicitĂ©, les enseignes[89].
En cas d'urgence, ou pour renforcer dans un but d'ordre public local, la mesure prise par l'autoritĂ© supĂ©rieure en matiĂšre de police, le maire peut ĂȘtre appelĂ© Ă intervenir au titre de son pouvoir de police administrative gĂ©nĂ©rale, en complĂ©ment des polices spĂ©ciales Ă©tatiques (par exemple la police spĂ©ciale des monuments historiques et des sites naturels) ; - il exerce aussi des fonctions dans le domaine judiciaire sous l'autoritĂ© du procureur de la RĂ©publique : il est officier d'Ă©tat civil et cĂ©lĂšbre par exemple les mariages civils[90] et officier de police judiciaire[91]. Ă ce titre, il concourt par son pouvoir de police Ă l'exercice des missions de sĂ©curitĂ© publique[92].
Collectivités d'outre-mer
- PolynĂ©sie française : Les autoritĂ©s de l'Ătat sont compĂ©tentes dans un nombre restreint de missions dĂ©finies par l'article 14 de la loi organique du 27 fĂ©vrier 2004 portant statut d'autonomie de la PolynĂ©sie française[93]. Le maire tout comme le maire dĂ©lĂ©guĂ© et, pour partie, les adjoints exercent, comme agents de l'Ătat, des fonctions propres. Ă ce titre, ils sont officiers d'Ă©tat civil et officiers de police judiciaire. Ils peuvent assurer le recensement du service national ou ĂȘtre chargĂ©s de la publication et de l'exĂ©cution des lois et rĂšglements[94]. Les mairies peuvent ainsi dĂ©livrer des cartes nationales dâidentitĂ©[95] ou l'organisation des Ă©lections[96] ;
- Wallis-et-Futuna : le chef de circonscription exerce diverses missions régaliennes : Délivrance des titres d'identités, tenue de l'état civil, établissement des listes électorales et organisation des scrutins. Il exerce aussi certains services de proximité comme la protection des personnes et des biens, visites de sécurité, suivi des établissements recevant du public, qui rejoignent les exercices de police municipale des maires en métropole ou dans les DOM[97].
Circonscription Ă©lectorale
La circonscription Ă©lectorale est une division du territoire effectuĂ©e dans le cadre d'une Ă©lection. Chaque citoyen est rattachĂ© Ă une circonscription et Ă une seule dans le cadre d'un vote. La commune est circonscription Ă©lectorale pour les Ă©lections municipales. La commune, Ă©tant Ă la fois territoire Ă©lectoral et collectivitĂ© locale, est le seul territoire oĂč coĂŻncident territoire Ă administrer (celui pour lequel on souhaite un gouvernement Ă©lu) et territoire Ă©lectoral (celui Ă lâĂ©chelle duquel on dĂ©signe un ou plusieurs reprĂ©sentants)[98].
Mode de scrutin selon la taille de la commune
Le mode de scrutin utilisé pour cette consultation n'est pas uniforme sur l'ensemble du territoire. Il diffÚre selon la population des communes considérées[99] :
- scrutin majoritaire plurinominal avec panachage pour les communes de moins de 1 000 habitants[100] ;
- scrutin proportionnel de liste avec prime majoritaire, pour les communes plus importantes[101].
Sectionnement des communes de plus de 20 000 habitants
Les communes de 20 000 habitants et plus peut ĂȘtre divisĂ©e en sections Ă©lectorales, dont chacune Ă©lit un nombre de conseillers proportionnĂ© au chiffre des Ă©lecteurs inscrits, mais seulement quand elle se compose de plusieurs agglomĂ©rations d'habitations distinctes et sĂ©parĂ©es ; aucune section ne peut avoir moins de deux conseillers Ă Ă©lire. Chaque section doit ĂȘtre composĂ©e de territoires contigus[102]. Le sectionnement Ă©lectoral des communes est fait par le prĂ©fet, Ă son initiative, sur celle du conseil municipal ou d'Ă©lecteurs de la commune intĂ©ressĂ©e[103].
RĂ©gimes particuliers de Paris, Lyon et Marseille
Les rĂšgles sont les mĂȘmes que pour les communes de 1 000 habitants et plus mais l'Ă©lection se fait par secteur. Ă Paris et Ă Lyon, chaque arrondissement forme un secteur. Ă Marseille, il existe 8 secteurs de 2 arrondissements chacun. Les siĂšges de membres du conseil de Paris ou du conseil municipal de Marseille ou de Lyon sont donc attribuĂ©s au regard des rĂ©sultats obtenus par secteur et selon les mĂȘmes rĂšgles que pour les communes de 1 000 habitants et plus. Des conseillers d'arrondissement sont, en outre, Ă©lus en mĂȘme temps que les membres du Conseil de Paris et des conseils municipaux de Marseille et de Lyon. Les siĂšges sont rĂ©partis dans les mĂȘmes conditions entre les listes[99].
GĂ©ographie physique
En parallĂšle Ă lâapproche institutionnelle, la commune est Ă©galement une division administrative, base Ă©lĂ©mentaire d'Ă©tude et de connaissance du territoire national. De multiples approches thĂ©matiques peuvent ĂȘtre envisagĂ©es. Trois thĂšmes sont abordĂ©s ci-aprĂšs Ă titres d'exemples et de maniĂšre non exhaustive : gĂ©ographie, urbanisme et environnement, qui donnent souvent lieu Ă des classements des communes selon des typologies spĂ©cifiques.
Superficies
Il existe deux valeurs en matiÚre de superficie : la superficie cadastrale, conventionnelle, et la superficie géographique, plus proche de la réalité puisque ne faisant aucune exception, mais dépendante des systÚmes de projection et du niveau de précision. Conventionnellement c'est la surface cadastrale qui est retenue pour caractériser les divisions administratives françaises. Jusqu'en 2016, ces données figuraient dans le répertoire géographique des communes (RGC), produit par l'IGN, contenant en particulier la superficie de chaque commune. Cette donnée, fournie annuellement par l'Insee, correspond à la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction générale des impÎts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975[104]. Elle comprend « toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomÚtre carré [à la fin du XIXe siÚcle, le plancher de non comptabilité était de 4 km2], ainsi que des estuaires »[105].
La taille moyenne d'une commune de France métropolitaine est de 14,88 km2. La taille médiane des communes de France métropolitaine n'est que de 10,73 km2, à cause du nombre élevé de communes de faible superficie (là encore, la France fait figure d'exception en Europe : en Allemagne, la taille médiane des communes de la plupart des LÀnder est supérieure à 15 km2, en Italie elle est de 22 km2, en Espagne 35 km2, en Belgique 40 km2). Dans les départements d'outre-mer, les communes sont généralement plus grandes qu'en France métropolitaine et peuvent regrouper des villages relativement distants.
En France métropolitaine, la répartition des communes est la suivante :
Superficie (en hectares) | Pourcentage de communes |
---|---|
0 Ă 499 | 15 % |
500 Ă 999 | 31 % |
1 000 Ă 1 499 | 20 % |
1 500 Ă 1 999 | 12 % |
2 000 Ă 2 499 | 7 % |
2 500 Ă 2 999 | 5 % |
3 000 Ă 5 499 | 8 % |
5 500 et plus | 2 % |
La commune la plus étendue est Maripasoula (Guyane avec 18 360 km2). Sur le territoire métropolitain, Arles (758,93 km2) (dans les Bouches-du-RhÎne) et Val-Cenis (408,5 km2) (en Savoie) sont les deux communes les plus étendues. La plus petite commune est Castelmoron-d'Albret (Gironde) avec 0,037 6 km2. Vaudherland (Val-d'Oise) avec 0,09 km2, est la deuxiÚme plus petite commune de France.
ExtrĂȘmes gĂ©ographiques
Altitude la plus haute :
- les communes françaises possĂ©dant lâaltitude maximale la plus haute sont deux communes de Haute-Savoie, Chamonix-Mont-Blanc et Saint-Gervais-les-Bains (via une enclave entre Chamonix et l'Italie), qui culminent au sommet du mont Blanc Ă 4 808 m qui se trouve sur la limite des deux communes. Cela est dit en prenant en compte la position française sur la frontiĂšre franco-italienne dans la rĂ©gion. Pour l'Italie le mont Blanc est frontalier et l'enclave de Saint-Gervais-les-Bains est en Italie ;
- la commune dont les zones habitĂ©es sont les plus Ă©levĂ©es est Saint-VĂ©ran (Hautes-Alpes), dont le territoire sâĂ©tend entre 1 756 et 3 175 m dâaltitude ; le village est Ă©tagĂ© de 1 950 m Ă 2 040 m. Depuis l'engloutissement du village dans le lac du Chevril et sa reconstruction plus haut, Tignes, situĂ© Ă 2 100 m peut aussi ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme la plus haute commune de France.
Altitude la plus basse : la commune française la plus basse est Quimper (FinistĂšre) dont une partie du territoire est situĂ©e au-dessous du niveau de la mer, jusquâĂ -5 m[106].
Ă vol d'oiseau, la commune française la plus Ă©loignĂ©e de Paris est lâĂle des Pins (en Nouvelle-CalĂ©donie) Ă 16 806 km de la capitale[107]. Sur le territoire mĂ©tropolitain, il sâagit de Bonifacio, situĂ©e Ă 986 km[108].
La commune la plus au nord est Bray-Dunes, Nord.
Les communes les plus Ă lâouest sont :
- sur le territoire continental : Plouarzel (FinistĂšre) ;
- en France métropolitaine : Ouessant (FinistÚre) ;
- sur la totalité du territoire : Rimatara (Polynésie française).
Les communes les plus Ă lâest sont :
- sur le territoire continental : Lauterbourg (Bas-Rhin) ;
- en France métropolitaine : Aléria (Haute-Corse) ;
- sur la totalité du territoire : Maré (Nouvelle-Calédonie).
Les communes les plus au sud sont :
- sur le territoire continental : LamanÚre (Pyrénées-Orientales) ;
- en France métropolitaine : Bonifacio (Corse-du-Sud) ;
- sur la totalité du territoire : Rapa (Archipel des Australes en Polynésie française).
Communes insulaires
Par commune insulaire, il convient d'entendre toute commune dont le territoire prĂ©sente pour tout ou partie un caractĂšre d'insularitĂ©, Ă savoir Ă©tant situĂ© sur une Ăźle ou comprenant une Ăźle dans son pĂ©rimĂštre ou Ă©tant Ă lui seul une Ăźle. La liste non exhaustive suivante peut ĂȘtre dressĂ©e :
- communes constituĂ©es d'une seule Ăźle maritime : Ăle-d'Aix, Ăle-d'Arz et Ăle-de-Batz, Groix, Ăle-aux-Moines, HĆdic, Ăle-d'Houat ;
- communes constituĂ©es d'une seule Ăźle fluviale : L'Ăle-Saint-Denis, BĂ©huard ;
- communes comprenant une ou plusieurs Ăźles : Ouessant, Ăle-de-BrĂ©hat, Ăle-MolĂšne, Ăle-de-Sein, L'Ăle-d'Yeu, Saint-RaphaĂ«l ;
- Ăźles ou archipels comportant plusieurs communes, classĂ©s par ordre dĂ©croissant du nombre de communes les composant : la Corse (360), les cinq archipels de la PolynĂ©sie française (48), la Martinique (34), l'archipel de la Nouvelle-CalĂ©donie (33), la Guadeloupe (32), La RĂ©union (24), Mayotte (17), l'Ăźle de RĂ© (10 communes), l'Ăźle d'OlĂ©ron (8), Belle-Ăle-en-Mer (4), l'Ăźle de Noirmoutier (4), Saint-Pierre et Miquelon (2).
L'association des ßles du Ponant regroupe les ßles sans liaison physique fixe avec le continent. Par contre l'archipel de Chausey au sein des ßles du Ponant est situé dans la commune non insulaire de Granville et l'archipel des Glénan au sein des ßles du Ponant est situé dans la commune non insulaire de Fouesnant.
GĂ©ographie humaine
Population
La population est le troisiÚme élément caractérisant l'identité d'une collectivité territoriale. C'est en particulier en fonction du nombre d'habitants que le mode de scrutin des conseillers municipaux est déterminé[38].
Plus d'une commune métropolitaine sur deux compte moins de 500 habitants
Selon les chiffres officiels du recensement de la population publiés le , 53 % de ces communes comptent moins de 500 habitants au [109] - [1]. Ces 18 374 petites communes accueillent 4,1 millions d'habitants, soit 6,2 % de la population résidant en France métropolitaine : c'est à peu prÚs autant que le total des quatre plus grandes villes réunies : Paris, Marseille, Lyon et Toulouse. Les petites communes sont localisées essentiellement dans une bande traversant la France du nord-est au sud-ouest, en zone rurale ou montagneuse. En 2015, sept départements comptaient au moins 80 % de communes de moins de 500 habitants : la Meuse, la Haute-Marne, la Haute-SaÎne et le Jura au nord-est, le Gers, les Hautes-Pyrénées et la LozÚre au sud-ouest. à l'inverse, l'Ouest, les façades atlantique et méditerranéenne, ainsi que les zones frontaliÚres non montagneuses, qui sont aussi les plus peuplées, comptent relativement peu de petites communes[110].
- 500 habitants ou plus
- entre 200 et moins de 500 habitants
- entre 100 et moins de 200 habitants
- moins de 100 habitants
Communes les plus peuplées
En 2021, la commune de France métropolitaine la plus peuplée est Paris (2 175 601 habitants).
La commune la plus densĂ©ment peuplĂ©e est Levallois-Perret (Hauts-de-Seine, 27 907,9 hab./km2. L'unitĂ© urbaine (c'est-Ă -dire une commune comportant une zone de plus de 2 000 habitants oĂč aucune habitation nâest sĂ©parĂ©e de la plus proche de plus de 200 mĂštres) la moins densĂ©ment peuplĂ©e est Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-RhĂŽne, 6,7 hab/km2).
Rang | Commune | Population en 2013[111] (en vigueur au ) | Population en 2018[112] (en vigueur au ) | Croissance annuelle (2013 Ă 2018) |
---|---|---|---|---|
1 | Paris | 2 229 621 | 2 175 601 | -2,42 % |
2 | Marseille | 855 393 | 868 277 | 1,51 % |
3 | Lyon | 500 715 | 518 635 | 3,58 % |
4 | Toulouse | 458 298 | 486 828 | 6,23 % |
5 | Nice | 342 295 | 341 032 | -0,37 % |
6 | Nantes | 292 718 | 314 138 | 7,32 % |
7 | Montpellier | 272 084 | 290 053 | 6,60 % |
8 | Strasbourg | 275 718 | 284 677 | 3,25 % |
9 | Bordeaux | 243 626 | 257 068 | 5,52 % |
10 | Lille | 231 491 | 233 098 | 0,69 % |
11 | Rennes | 211 373 | 217 728 | 3,01 % |
12 | Reims | 182 592 | 182 211 | -0,21 % |
13 | Toulon | 163 760 | 176 198 | 7,60 % |
14 | Saint-Ătienne | 172 023 | 173 089 | 0,62 % |
15 | Le Havre | 172 074 | 169 733 | -1,36 % |
16 | Grenoble | 160 215 | 157 650 | -1,60 % |
17 | Dijon | 153 003 | 156 854 | 2,52 % |
18 | Angers | 150 125 | 154 508 | 2,92 % |
19 | Villeurbanne | 147 192 | 150 659 | 2,36 % |
20 | Saint-Denis (La RĂ©union) | 142 442 | 150 535 | 5,68 % |
Communes les moins peuplées
En 2021, (données du recensement de 2018), 19 communes ont 6 habitants ou moins, dont six communes totalement dévastées aprÚs la bataille de Verdun en 1916. Villages français détruits durant la PremiÚre Guerre mondiale, ils ne furent jamais reconstruits et ne comptent aucun habitant. Chacune de ces communes qualifiées de communes « mortes pour la France », est administrée par un conseil municipal de trois membres nommés par le préfet de la Meuse.
- 0 habitant : Beaumont-en-Verdunois (55), Bezonvaux (55), CumiĂšres-le-Mort-Homme (55), Fleury-devant-Douaumont (55), Haumont-prĂšs-Samogneux (55), Louvemont-CĂŽte-du-Poivre (55) ;
- 1 habitant : Rochefourchat (26) ;
- 2 habitants : La BĂątie-des-Fonds (26) ;
- 3 habitants : Leménil-Mitry (54), Rouvroy-Ripont (51) ;
- 4 habitants : Caubous (31), Majastres (04), Molring (57) ;
- 5 habitants : Bourg-d'Oueil (31), ĂpĂ©camps (80), FontanĂšs-de-Sault (11), Pommerol (26) ;
Maillage communal
DĂ©nombrement des communes
Division | Nombre |
---|---|
France métropolitaine | 34 816 |
DOM | 129 |
COM et Nouvelle-Calédonie | 86 |
Total | 35 031 |
Au , la direction gĂ©nĂ©rale des collectivitĂ©s locales (DGCL) recense 35 031 collectivitĂ©s territoriales relevant de la catĂ©gorie des communes : 34 816 dans la France mĂ©tropolitaine, 129 dans les DROM et 86 dans les COM et la Nouvelle-CalĂ©donie[82]. Cette situation est le rĂ©sultat d'une histoire oĂč le pouvoir Ă©tatique tente par diverses mesures lĂ©gislatives Ă en rĂ©duire le nombre, qui prend son origine dans les prĂšs de 44 000 paroisses de l'Ancien RĂ©gime.
Ăvolution quantitative
En 1802-1803, la France compte environ 40 200 communes et 30 400 paroisses (ecclésiastiques)[113]. Le Premier Empire tente de réduire leur nombre. Mais aprÚs 1815, la densité de population dans les campagnes croit et les fidÚles réclament de nouvelles paroisses : c'est au début du Second Empire que le nombre des paroisses ecclésiastiques culmine, avec 33 400 paroisses.
Exceptionnellement, les grands travaux d'urbanisme rĂ©alisĂ©s par le Second Empire conduisent celui-ci Ă faire absorber les faubourgs par les villes connaissant une forte croissance dĂ©mographique. C'est ainsi que Paris voit ses limites adaptĂ©es Ă son extension, par absorption de 14 communes ou portions de commune en 1859, ou encore que Lyon en absorbe trois en 1852, ou encore que Lille, dĂ©noncĂ©e dĂšs avant 1850 comme un mouroir de la nouvelle industrie, quadruple sa superficie en absorbant quatre communes en 1858. D'autres, moins grandes, connaissent le mĂȘme mouvement ; par exemple, Le Mans triple sa superficie en absorbant cinq entre 1855 et 1865. Au total, dans les mĂȘmes limites qu'Ă la fin de la RĂ©volution, la France contient en 1870 environ 37 600 communes.
Mais dÚs les derniÚres années de l'Empire libéral, les républicains promettent aux communes leur émancipation. à partir de 1871, parce que le pouvoir issu des événements de 1870-1871 se sait en sursis, celui-ci n'ose plus opérer de fusion, mais seulement des créations. Ainsi les régions cÎtiÚres s'enrichissent-elles désormais de nouvelles communes pour cause de peuplement et, cÎté Méditerranée, pour cause de retour de la population des reliefs de l'arriÚre-pays vers le littoral (dont elles s'étaient éloignées à cause des raids barbaresques), tandis que le reste de la France voit s'accélérer l'exode rural sans voir s'accélérer le nombre d'opérations de fusion de communes. Globalement, aprÚs avoir stagné entre 1846 et 1870, le nombre de communes se met trÚs légÚrement à croßtre, pour atteindre le maximum de 38 014 en 1936[114]. Alors que la révolution industrielle généralise l'exode rural à toutes les régions françaises à partir de 1881, et que la Grande Guerre accélÚrent brutalement le phénomÚne dans les montagnes pauvres, les divisions administratives françaises n'évoluent quasiment plus.
Hétérogénéité du maillage communal : une perception variable dans le temps
LâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© interne au maillage communal français Ă©tĂ© explorĂ©e par diffĂ©rents auteurs. AndrĂ© Meynier fait en 1945 une premiĂšre Ă©tude parue dans les Annales de gĂ©ographie en abordant les communes tant par leur dimensions que par leur forme, en tentant de relier terre, Ă©conomie et sociĂ©tĂ© et constate quâil nây a pas forcĂ©ment corrĂ©lation entre superficie et population dâune part et activitĂ© ou relief dâautre part. Au recensement de 1936, la France compte 38 014 communes, d'une superficie moyenne de 14 km2 chacune. Presque toutes peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme rurales : en effet, dans 250 seulement d'entre elles, tous les habitants vivent en agglomĂ©ration de caractĂšre urbain (sans compter les 81 communes de la Seine[115]). Les autres villes comprennent toutes dans Ieur territoire une certaine population rurale et sont donc le centre d'une commune rurale. Meynier dĂ©coupe la France en deux secteurs homogĂšnes[116] :
- une zone de petites communes comprend le Nord et l'Est, le bassin de la Seine, la Normandie, le Jura, le couloir séquano-rhodanien jusqu'à Vienne, et une partie de l'Aquitaine et des Pyrénées.
- une zone de grandes communes s'étend sur l'Armorique, l'ensemble du bassin de la Loire, le Massif central (sauf les départements de Loire, RhÎne, SaÎne-et-Loire), le Nord de l'Aquitaine, les Alpes, la presque totalité des pays méditerranéens (sauf Hérault et Aude).
Entre les deux secteurs, le passage est souvent brutal. Il y a bien une limite nette, et non une zone de transition oĂč les deux types de communes se mĂ©langeraient.
De mĂȘme il montre que lâaxiome selon lequel la commune actuelle succĂšde exactement Ă la paroisse d'autrefois nâest souvent pas confirmĂ©. Cette assertion serait surtout valable pour la zone des petites communes, oĂč la Normandie, par exemple, compte 4 295 paroisses au XIVe siĂšcle, 4 297 au XVIIIe siĂšcle, 4 102 communes en l'an II, 4 407 en 1945. Mais ce nâest pas le cas pour la zone des grandes communes : dans le Pays Basque, on constate une rĂ©duction trĂšs sensible du nombre des communes par rapport Ă celui des anciennes paroisses. Dans l'ancien arrondissement de Rodez, 82 communes correspondent aux territoires de 155 paroisses de l'Ancien RĂ©gime ; certaines communes couvrent l'emplacement de 3, 5, et mĂȘme 7 anciennes paroisses[117].
Au cours des annĂ©es 1960, la carte des communes est principalement utilisĂ©e Ă fin de preuve de lâinadaptation de la trame municipale française. Sa prĂ©sentation doit rendre tangible le caractĂšre du maillage dĂ©sormais inadaptĂ© Ă la rĂ©partition du peuplement (quantitĂ© dâunitĂ©s trĂšs faiblement peuplĂ©es alors que les agglomĂ©rations urbaines continues correspondent Ă plusieurs territoires communaux), donc aux nouvelles missions municipales. Elle est alors sans cesse comparĂ©e, opposĂ©e au dessin aĂ©rĂ© produit par les trames Ă©trangĂšres. Ses tracĂ©s fins et complexes la discrĂ©ditent[118].
Ă partir du milieu des annĂ©es 1970, lâusage de cette mĂȘme image sâinverse. Cette inversion a Ă©tĂ© rendue possible, ou au moins trĂšs favorisĂ©e, par le dĂ©veloppement dâun nouvel Ă©tat dâesprit. Les valeurs de rĂ©fĂ©rence changent ; câest le temps oĂč lâon dĂ©couvre que « small is beautiful », et des propos tenus au plus haut niveau de la hiĂ©rarchie consacrent ce revirement. Câest aussi une pĂ©riode marquĂ©e par l'affirmation du sentiment dâappartenance locale, par le renforcement de l'attachement au territoire Ă toutes les Ă©chelles, mais prioritairement aux Ă©chelles locales[118].
Puis, câest avec la diffusion de la crise, le temps du repli sur soi. DĂ©sormais, anciennetĂ© de la trame se lit patrimoine, qui, Ă son tour, signifie : soliditĂ©, maintien, rĂ©sistance, autonomie locale. Finesse du maillage devient synonyme dâĂ©chelle humaine. Le nombre Ă©levĂ© des communes nâest plus un archaĂŻsme, mais une richesse[119], lâinstrument incomparable de la diffusion des responsabilitĂ©s locales. Quant aux effectifs restreints de population de la majeure part des communes, ils sont perçus comme les conditions favorables, voire les garanties, dâune dĂ©mocratie vĂ©ritable. Des agglomĂ©rations multicommunales, il nâest plus question[118].
Cette approche va changer dans les années 1990, avec l'évidente nécessité de procéder à des regroupements intercommunaux.
Approche par géosystÚmes
En 2000, Simon Edelblutte, Ă©tudiant lâĂ©volution du maillage communal depuis 1790, constate que les modifications, en rĂ©alitĂ© sont assez nombreuses et riches dâenseignements. Il y voit autant dâadaptations dâun cadre administratif rĂ©putĂ© figĂ© Ă lâĂ©volution permanente de lâorganisation spatiale, et surtout Ă la naissance et au dĂ©clin de gĂ©osystĂšmes successifs. Terme frĂ©quemment utilisĂ© en gĂ©ographie physique pour dĂ©signer des systĂšmes produits par lâaction conjuguĂ©e du relief, du climat et des sols, le gĂ©osystĂšme est un espace cohĂ©rent aux Ă©lĂ©ments constitutifs interdĂ©pendants et aux liens Ă©troits, sâinscrivant dans le paysage. Cette approche par gĂ©osystĂšmes permet de mieux cerner les ensembles industriels nĂ©s autour des usines au XIXe siĂšcle ou dâautres ensembles plus vastes, construits autour des agglomĂ©rations urbaines actuelles[120].
Le morcellement communal est-il une exception française ?
La France est rĂ©guliĂšrement considĂ©rĂ©e comme le pays de lâĂ©miettement territorial par excellence, au sein de lâUnion EuropĂ©enne, voire de lâEurope dans son ensemble. Cette exception française est reprise rĂ©guliĂšrement dans les publications, mettant en avant, par pays, les moyennes globales de population et superficie des unitĂ©s administratives locales (LAU2). Mais la France est loin dâĂȘtre le seul pays dâEurope Ă compter un maillage morcelĂ© et des entitĂ©s trĂšs peu peuplĂ©es.
Comparaison des moyennes nationales
Le tableau ci-aprĂšs prĂ©sente un Ă©tat des lieux en 2011 des unitĂ©s administratives de base dans les pays dâEurope, avec quelques Ă©lĂ©ments de comparaison. Au premier abord et au regard de ces chiffres nationaux, il convient donc de relativiser le caractĂšre exceptionnel de la situation française, mĂȘme sâil est vrai que seule une minoritĂ© de pays se situe dans les moyennes les plus faibles pour les deux indicateurs retenus (population et superficie)[121].
pays | Population (estimation 2011) | Superficie (km2) | nombre d'unités LAU2 | population moyenne | superficie moyenne (km2) | Population médiane | Ecart-type |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Allemagne | 80 219 695 | 357 020 | 11 329 | 7 081 | 31,5 | 1 664 | 45 988 |
Autriche | 8 401 940 | 83 870 | 2 357 | 3 565 | 35,6 | 1 571 | 36 880 |
Belgique | 11 000 638 | 30 530 | 589 | 18 677 | 51,8 | 12 009 | 30 792 |
Bulgarie | 7 364 570 | 110 910 | 4 619 | 1 594 | 24 | 213 | 18 892 |
Chypre | 840 407 | 9 250 | 402 | 2 091 | 23 | 208 | 6 848 |
Croatie | 4 284 889 | 56 540 | 556 | 7 707 | 101,7 | 2 769 | 35 385 |
Danemark | 5 560 628 | 43 090 | 2 116 | 2 628 | 20,4 | 934 | 3 311 |
Espagne | 46 815 910 | 505 580 | 8 111 | 5 772 | 62,3 | 564 | 46 907 |
Estonie | 1 294 455 | 45 230 | 226 | 5 728 | 200,1 | 1 575 | 27 363 |
Finlande | 5 375 276 | 338 150 | 336 | 15 998 | 1 006,4 | 5 849 | 44 653 |
France | 64 933 400 | 551 500 | 36 556 | 1 776 | 15,1 | 430 | 14 759 |
GrĂšce | 10 816 286 | 131 940 | 6 136 | 1 763 | 21,5 | 346 | 12 049 |
Hongrie | 9 937 628 | 93 030 | 3 176 | 3 129 | 29,3 | 837 | 11 262 |
Irlande | 4 574 888 | 70 280 | 3 405 | 1 344 | 20,6 | 613 | 2 255 |
Islande | 315 556 | 103 000 | 75 | 4 207 | 1 373,3 | 890 | 14 333 |
Italie | 59 433 744 | 301 230 | 8 092 | 7 345 | 37,2 | 2 437 | 39 739 |
Lettonie | 2 070 371 | 64 590 | 119 | 17 398 | 542,8 | 6 780 | 59 257 |
Liechtenstein | 36 149 | 160 | 11 | 3 286 | 14,5 | 3 999 | 1 744 |
Lituanie | 3 043 429 | 65 200 | 560 | 5 435 | 116,4 | 2 236 | 11 689 |
Luxembourg | 512 353 | 2 590 | 106 | 4 834 | 24,4 | 2 418 | 10 648 |
Malte | 417 432 | 320 | 68 | 6 139 | 4,7 | 3 973 | 4 905 |
NorvĂšge | 4 979 956 | 324 220 | 429 | 11 608 | 755,8 | 4 570 | 34 742 |
Pays-Bas | 16 655 799 | 41 530 | 418 | 39 846 | 99,4 | 25 599 | 64 168 |
Pologne | 38 044 565 | 312 690 | 2 479 | 15 347 | 126,1 | 7 533 | 50 455 |
Portugal | 10 562 178 | 92 120 | 4 260 | 2 479 | 21,6 | 892 | 5 086 |
RĂ©publique tchĂšque | 10 436 560 | 78 870 | 6 251 | 1 670 | 12,6 | 424 | 17 689 |
Roumanie | 20 121 641 | 238 390 | 3 181 | 6 326 | 74,9 | 3 118 | 38 704 |
Royaume-Uni | 63 182 180 | 243 610 | 9 523 | 6 635 | 25,6 | 4 979 | 1 614 |
Slovaquie | 5 399 333 | 49 030 | 2 927 | 1 845 | 16,8 | 654 | 5 843 |
Slovénie | 2 050 189 | 20 270 | 210 | 9 763 | 96,5 | 4 786 | 21 937 |
SuĂšde | 9 482 855 | 450 290 | 290 | 32 700 | 1 552,7 | 15 283 | 44 722 |
Suisse | 6 587 556 | 41 290 | 2 499 | 2 636 | 16,5 | 1 224 | 11 009 |
Un succÚs limité des autorités françaises dans la réduction du maillage
Il est par contre certain que la France n'a pas vraiment réussi à réduire ce maillage par rapport à la plupart des pays européens qui ont, au cours des années 1970, réduit, de maniÚre souvent significative, le nombre de leurs communes[44].
Pays | Nombre de communes en 1950 | Nombre de communes en 2007 | Diminution % |
---|---|---|---|
Allemagne | 14 338 | 8 414 | -41 |
Autriche | 4 039 | 2 357 | -42 |
Belgique | 2 359 | 596 | -75 |
Bulgarie | 1 389 | 264 | -81 |
Danemark | 1 387 | 277 | -80 |
Espagne | 9 214 | 8 111 | -12 |
Finlande | 547 | 416 | -24 |
France | 38 800 | 36 783 | -5 |
Hongrie | 3 032 | 3 175 | 5 |
Italie | 7 781 | 8 101 | 4 |
NorvĂšge | 744 | 431 | -42 |
RĂ©publique tchĂšque | 11 459 | 6 244 | -46 |
Royaume-Uni | 1 118 | 238 | -79 |
SuĂšde | 2 281 | 290 | -87 |
Typologies communales
Communes classées en zone montagne
En France, deux dĂ©limitations officielles et administratives des montagnes se superposent. Les zones dites de montagne d'une part (elles relĂšvent dâune approche sectorielle dĂ©diĂ©e en prioritĂ© Ă lâagriculture au titre de la reconnaissance et de la compensation des handicaps naturels) et dâautre part des massifs construits pour promouvoir lâauto-dĂ©veloppement des territoires de montagne.La zone de montagne se caractĂ©rise par des handicaps liĂ©s Ă lâaltitude, Ă la pente, et/ou au climat, qui ont pour effet de restreindre de façon consĂ©quente les possibilitĂ©s dâutilisation des terres et dâaugmenter de maniĂšre gĂ©nĂ©rale le coĂ»t de tous les travaux. Ce classement sert notamment au calcul de la dotation globale de fonctionnement des communes par la DGCL[122] - [123].
commune classée | |
commune partiellement classée |
Communes classées en massifs
Le massif englobe, non seulement les zones de montagne, mais aussi les zones qui leur sont immĂ©diatement contigĂŒes : piĂ©monts, voire plaines si ces derniĂšres assurent la continuitĂ© du massif. La notion de massif est une approche uniquement française, permettant d'avoir une entitĂ© administrative compĂ©tente pour mener Ă bien la politique de la montagne, mais est Ă diffĂ©rencier de la notion de montagne[124]. Il existe six massifs en France mĂ©tropolitaine.
Trois massifs ont été définis dans les DOM : Guadeloupe, Martinique et Hauts de la Réunion[124].
Communes catégorisées selon une approche socio-économique des massifs
Une typologie des campagnes françaises a été réalisée en 2011, à la demande de la Datar, par un groupement de laboratoires de recherche, afin de prendre en compte les évolutions socio-économiques du territoire. L'étude a aussi permis de dresser des typologies pour les espaces à enjeux spécifiques que sont la montagne et le littoral.
La typologie de la montagne concerne les six massifs de France métropolitaine délimités par la loi montagne : les Alpes, le Jura, le Massif central, la Corse, les Pyrénées et les Vosges. Quatre groupes ont été identifiés[125] :
Haute et moyenne montagne résidentielle et touristique | |
Moyenne montagne agricole ou industrielle | |
Montagne urbanisée | |
Communes fusionnées relevant de champs différents |
Communes classées au titre de la loi littoral
La prise de conscience de l'importance économique du littoral et des multiples convoitises dont il fait l'objet a rendu indispensable l'intervention d'une norme de valeur juridique supérieure chargée d'arbitrer entre les multiples utilisations du littoral. C'est l'objet de la loi 3 janvier 1986, dite « loi littoral », qui s'applique aux cÎtes métropolitaines et d'outre-mer, aux étangs salés et aux plans d'eau intérieurs de plus de 1 000 hectares. Elle vise à préserver les espaces rares et sensibles, gérer de façon économe la consommation d'espace par l'urbanisation et les aménagements touristiques notamment, ouvrir plus largement le rivage au public, comme les plages, afin d'accueillir en priorité sur le littoral les activités dont le développement est lié à la mer[126].
commune classée | |
commune partiellement classée |
Communes dans la frange littorale
L'Ă©tude de 2013 dressait des typologies pour les espaces Ă enjeux spĂ©cifiques que sont la montagne mais aussi le littoral[125]. La typologie du littoral a Ă©tĂ© Ă©tablie en prenant en compte les communes situĂ©es Ă moins dâune heure de voiture de la cĂŽte oĂč vivent 19 millions d'habitants. Elle fait apparaĂźtre des diffĂ©rences notables entre la façade atlantique et la façade mĂ©diterranĂ©enne. Une transposition sur la gĂ©ographie communale 2020 a Ă©tĂ© faite par lâobservatoire des territoires. Dans le cas de fusion de communes de classe identique, la nouvelle commune reprend cette classe. Dans le cas de fusion de communes de classes diffĂ©rentes, la nouvelle commune est exclue de la typologie. Quatre groupes ont ainsi Ă©tĂ© identifiĂ©s[127] :
Littoral artificialisé urbain et périurbain | |
Littoral de type rural méditerranéen | |
Littoral de type rural atlantique | |
Communes fusionnées relevant de champs différents |
Typologies urbanistiques
Plusieurs approches peuvent permettre de catégoriser les communes : morphologique (unités urbaines ou densités de population), fonctionnelle (aires urbaines) ou par croisement des deux.
Communes urbaines et rurales : typologie morphologique selon la continuité du bùti
La notion d'unitĂ© urbaine repose sur la continuitĂ© du bĂąti et le nombre d'habitants. On appelle unitĂ© urbaine une commune ou un ensemble de communes prĂ©sentant une zone de bĂąti continu (pas de coupure de plus de 200 mĂštres entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants. Les communes rurales sont, dâaprĂšs les dĂ©finitions diffusĂ©es sur le site insee.fr, les communes qui nâappartiennent pas Ă une unitĂ© urbaine. Il sâagit donc dâune dĂ©finition « par dĂ©faut » de la ruralitĂ©. Plus prĂ©cisĂ©ment, les communes rurales correspondent aux communes sans zone de bĂąti continu de 2 000 habitants ou plus, et celles dont moins de la moitiĂ© de la population municipale est dans une zone de bĂąti continu[128].
Commune urbaine | |
Commune rurale |
Selon le nouveau zonage de 2010, l'Insee a délimité 2 293 unités urbaines en France, dont 60 dans les départements d'outre-mer (en incluant Mayotte)[128]. Selon cette définition, 23 % de la population de France métropolitaine habite en 2015 dans une commune rurale[128].
Typologie morphologique selon la densité de population
LâInsee Ă©value la densitĂ© de population des communes en sâappuyant sur la distribution de la population Ă lâintĂ©rieur de la commune en dĂ©coupant le territoire en carreaux de 1 kilomĂštre de cĂŽtĂ©. Elle repĂšre ainsi des zones agglomĂ©rĂ©es. Câest lâimportance de ces zones agglomĂ©rĂ©es au sein des communes qui permet de les caractĂ©riser (et non la densitĂ© communale habituelle correspondant Ă la simple division de la population par la superficie). Quatre catĂ©gories de communes sont ainsi dĂ©finies[129] - [130] - [131] :
Commune densément peuplée | |
Commune de catégorie intermédiaire | |
Commune peu dense | |
trĂšs peu dense |
Typologie fonctionnelle selon l'influence des villes : le zonage en aires urbaines
Une autre approche consiste Ă Ă©valuer lâinfluence des villes au-delĂ de leurs limites physiques dĂ©finies par la continuitĂ© du bĂąti. Câest ce que lâInsee fait avec les aires urbaines qui sont des ensembles de communes, chacun d'un seul tenant et sans enclave, constituĂ© par un pĂŽle urbain (unitĂ© urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unitĂ©s urbaines dont au moins 40 % de la population rĂ©sidente ayant un emploi travaille dans le pĂŽle ou dans des communes attirĂ©es par celui-ci (couronne pĂ©riurbaine)[132].
typologie fonctionnelle | |
---|---|
Commune appartenant Ă un grand pĂŽle (10 000 emplois ou plus) | |
Commune appartenant Ă la couronne d'un grand pĂŽle | |
Commune multipolarisée des grandes aires urbaines | |
Commune appartenant Ă un moyen pĂŽle (5 000 Ă moins de 10 000 emplois) | |
Commune appartenant Ă la couronne d'un moyen pĂŽle | |
Commune appartenant Ă un petit pĂŽle (de 1 500 Ă moins de 5 000 emplois) | |
Commune appartenant Ă la couronne d'un petit pĂŽle | |
Autre commune multipolarisée | |
Commune isolée hors influence des pÎles |
Il convient toutefois de noter que, si le nouveau zonage de 2010 a affiné la notion de pÎle urbain en distinguant les pÎles « grands » (plus de 10 000 emplois), « moyens » (entre 5 000 et 10 000 emplois), et « petits » (entre 1 500 et 5 000 emplois), elle a surtout conduit à la disparition complÚte, du point de vue statistique, des espaces à dominante rurale. Dans un rapport d'information de janvier 2020, le sénat souligne que l'approche par bassins de vie et par la grille de densité est plus respectueuse de la réalité de la ruralité[133].
Typologie croisée morphologique et fonctionnelle
Pour mieux dĂ©crire le systĂšme Ă©ducatif français, en particulier les conditions de scolarisation, mais aussi les parcours des Ă©lĂšves, le MinistĂšre de lâEducation a Ă©laborĂ© une grille croisant les approches morphologiques et fonctionnelles et permettant de distinguer plusieurs types de communes rurales et urbaines. Neuf catĂ©gories sont ainsi dĂ©finies : quatre caractĂ©risant les communes rurales et cinq dĂ©crivant les communes urbaines. La carte ci-contre prĂ©sente les rĂ©sultats[134].
Typologie morphologique | typologie fine croisée | |
---|---|---|
Commune rurale | Rurale éloignée trÚs peu dense | |
Rurale éloignée peu dense | ||
Rurale périphérique trÚs peu dense | ||
Rurale périphérique peu dense | ||
Commune urbaine | Bourg | |
Petite ville | ||
Urbaine périphérique peu dense | ||
Urbaine dense | ||
Urbaine trĂšs dense |
Ănergie et communes en transition
Les communes, Ă travers l'amĂ©nagement du territoire, l'Ă©clairage public, et leurs incitations Ă mieux construire, se dĂ©placer et consommer ont un rĂŽle important en matiĂšre de gestion et Ă©conomie de l'Ă©nergie. En France, dans les annĂ©es 2000, les bĂątiments que les communes doivent entretenir, chauffer, Ă©clairer, etc. reprĂ©sentent 75 % de la consommation dâĂ©nergie des communes (21 milliards de kWh en 2005). LâĂ©clairage public et la signalisation viennent juste derriĂšre. 4 % (en moyenne) du budget de fonctionnement des communes sont des dĂ©penses en gaz, fioul et Ă©lectricitĂ©.
En 2005[135], 1,5 milliard dâeuros ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s pour Ă©clairer (Ă©clairage public principalement), chauffer et alimenter les matĂ©riels Ă©lectriques du patrimoine communal, c'est 26 % de plus qu'en 2000, alors que lâaccroissement des consommations sâĂ©levait Ă 7,3 %.
L'Ă©clairage public et les vĂ©hicules des collectivitĂ©s (dont intercommunalitĂ©s, dĂ©partements et rĂ©gions) ont nĂ©cessitĂ© environ 50 âŹ/an par habitant. En 2009, le parc bĂąti devant ĂȘtre entretenu par les collectivitĂ©s Ă©tait de plus de 280 millions de mÂČ[136], avec une forte prĂ©pondĂ©rance des bĂątiments scolaires au sein de ce patrimoine. Ces derniers comptent pour 149,2 millions de mÂČ (53 % du parc des collectivitĂ©s), alors que les Ă©quipements de sports, loisirs et culture comptent pour 16 % et ceux de lâaction sociale pour 13 %[136]. Les locaux (bureaux, salles de mairies, etc.) mĂȘme des collectivitĂ©s ne comptent que pour 10 %[136]. Par contre pour ce qui est de la consommation d'Ă©nergie par mĂštre carrĂ©, ce sont les Ă©quipements sportifs, culturels et de loisirs (308 kWh/m2, soit 28 %) et les maisons de retraite (242 kWh/m2, soit 22 % du total des dĂ©penses Ă©nergĂ©tique des collectivitĂ©s) qui consomment le plus, devant les bĂątiments scolaires (145 kWh/m2, 13 %), les bureaux des collectivitĂ©s (193 kWh/m2, 17 %) et l'action sociale (227 kWh/m2, 20 %)[136]. Les communes jouent en outre un rĂŽle d'exemple pour les habitants.
Elles doivent décliner à leur échelle au Facteur 4 (réduction par 4 des émissions de gaz à effet de serre avant 2050) et à l'objectif intermédiaire de la loi Grenelle I du « 3 fois 20 » :
- - 20 % d'Ă©missions de CO2 (rapport Ă 1990 et avant 2020) ;
- 20 % dâĂ©conomies dâĂ©nergie ;
- 20 % dâĂ©nergies renouvelables.
Notes et références
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Voir aussi
Bibliographie
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- Christophe Brun, « Comment l'usage de la mesure de la superficie de la France s'est-il imposĂ© au XVIIIe siĂšcle ? Quelques remarques. », Histoire & Mesure, vol. 8, nos 3-4,â , p. 417-440 (lire en ligne)
- Claude Motte, Isabelle SĂ©guy & Christine ThĂ©rĂ©, avec la collaboration de Dominique Tixier-Basse, Communes d'hier, communes d'aujourd'hui - Les communes de la France mĂ©tropolitaine, 1801-2001. Dictionnaire d'histoire administrative, Paris, Institut National d'Ătudes DĂ©mographiques, , 408 p. (ISBN 978-2-7332-1028-4)
- Maud Bazoche, Commune ou ville intercommunale ? De Condorcet à Nicolas Sarkozy 1793 - 2009, éditions L'Harmattan, février 2010.
- Maud Bazoche, « De la commune à l'intercommunalité en France métropolitaine. L'état des lieux - Printemps 2013 », éditions L'Harmattan, juillet 2013.
- Achille Luchaire, Louis Halphen, Les communes françaises à l'époque des Capétiens directs, Librairie Hachette et Cie, Paris, 1911 (lire en ligne)
- ValÚre Staraselski, Une histoire française, éditions du cherche midi, 2006 (ISBN 978-2-7491-0811-7) et Monsieur le député, éditions Le cherche midi, 2002 (ISBN 2-74910-003-8).
- Jean-Pierre Muret et Pascal Nicolle, Comprendre la vie municipale, Victoire éditions, février 2014.
- Jean-Baptiste Grison, Les trÚs petites communes en France, héritage sans avenir ou modÚle original ?, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2012.
- Marie-Christine Steckel-AssouĂšre, (dir.), Regards croisĂ©s sur les mutations de l'intercommunalitĂ©, Ăditions L'Harmattan, coll. « GRALE », avril 2014, 484 p. (ISBN 978-2-343-03033-3).
- Virginie Donier, Droit des collectivités territoriales, Paris, Dalloz, , 190 p. (ISBN 978-2-247-10592-2)
- Bertrand Faure, Droit des collectivités territoriales, Paris, Dalloz, , 802 p. (ISBN 978-2-247-17986-2)
Articles connexes
- Bataille de Lorraine (1914) - Le 11 août 1914 à Lagarde : premiÚre défaite française en Lorraine.
- Nombre de communes en France
- Section de commune
- Ălection municipale française
- Finances locales en France
- Biens communaux
- Espace urbain ⹠Aire urbaine (France) ⹠Unité urbaine
- Intercommunalité
- Ville nouvelle ⹠Politique des villes nouvelles françaises ⹠syndicat d'agglomération nouvelle
Liens externes
- Le Code officiel géographique - édition 2018 sur le site de l'Insee
- Les comptes des communes de 2000 Ă 2013 sur le portail de lâĂtat au service des collectivitĂ©s
- Loi du 14 dĂ©cembre 1789 relative Ă lâorganisation des communes du royaume de France