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Catalan

Le catalan (en catalan : catalĂ ), est une langue romane[2], parlĂ©e par environ 10 millions de personnes[N 1] dans la partie orientale de l'Espagne (la Catalogne, la CommunautĂ© valencienne — localement nommĂ© « valencien » —, aux Îles BalĂ©ares, et dans la Frange d'Aragon), en Andorre et, dans une moindre proportion, en France (la majeure partie des PyrĂ©nĂ©es-Orientales) et en Italie (la ville d'Alghero en Sardaigne). Il est issu du latin vulgaire introduit au IIe siĂšcle av. J.-C. par les colons romains au nord-est de la pĂ©ninsule IbĂ©rique et au sud de la Gaule narbonnaise[3] - [4]. ApparentĂ© au groupe gallo-roman, il est trĂšs proche de l’occitan, en particulier le dialecte languedocien, avec laquelle il partage une mĂȘme origine et une tradition littĂ©raire ancienne, mais prĂ©sente aussi des traits qui le rapprochent du groupe ibĂ©ro-roman[5].

Catalan
CatalĂ 
Pays Andorre, Espagne, France, Italie.
RĂ©gion Catalogne, Îles BalĂ©ares, CommunautĂ© valencienne, Frange d'Aragon, El Carche, PyrĂ©nĂ©es-Orientales, Alghero.
Nombre de locuteurs L1 : 4 079 420

L2 : 5 150 000[1]

Typologie SVO, flexionnelle, accusative, syllabique (controversé), à accent d'intensité
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau d'Andorre Andorre
Drapeau de la Catalogne Catalogne
Drapeau des Ăźles BalĂ©ares Îles BalĂ©ares
Drapeau de la Communauté valencienne Communauté valencienne
Statut de langue minoritaire :
Drapeau : Pyrénées-Orientales Pyrénées-Orientales (France)
Drapeau de la Sardaigne Alghero (Italie)
RĂ©gi par Institut d'Estudis Catalans
AcadĂšmia Valenciana de la Llengua
Codes de langue
IETF ca
ISO 639-1 ca
ISO 639-2 cat
ISO 639-3 cat
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 51-AAA-e
WALS ctl
Glottolog stan1289
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Article 1

Tots els Ă©ssers humans neixen lliures i iguals en dignitat i en drets. SĂłn dotats de raĂł i de consciĂšncia i han de comportar-se fraternalment els uns amb els altres.
Carte
Image illustrative de l’article Catalan
Le catalan en Europe.

Depuis 1993, il est la seule langue officielle de la principautĂ© d'Andorre. Depuis la transition dĂ©mocratique espagnole et la mise en place de l'État des autonomies (autonomies rĂ©gionales), le catalan est reconnu comme langue officielle au mĂȘme titre que l’espagnol dans les principaux territoires d'Espagne oĂč elle est parlĂ©e.

Le catalan est constitué de divers dialectes (on en a recensé jusqu'à 21), qui restent néanmoins trÚs proches et largement intercompréhensibles. On distingue traditionnellement deux grands blocs dialectaux : le bloc oriental d'une part, qui comprend le catalan central, parlé à Barcelone et à Gérone, les catalans insulaires, parlé dans les ßles Baléares (majorquin, minorquin, ibizois) et à Alghero (en catalan : L'Alguer) en Sardaigne (alguérois) ainsi que le roussillonnais, parlé dans les Pyrénées-Orientales ; et d'autre part le bloc occidental, regroupant le catalan nord-occidental, parlé dans les régions occidentales de Catalogne ainsi qu'en Andorre, et le valencien. Cette derniÚre variante est popularisée au niveau international[6] grùce au film Nos soleils de Carla Simón, tourné à Alcarràs (Segrià), lauréat de l'Ours d'or de la 72e Berlinale en 2022, premier film en catalan à recevoir ce prix cinématographique[7].

La langue catalane dispose de deux principaux standards : le standard général contrÎlé par l'Institut d'Estudis Catalans, basé sur l'orthographe et les normes établies par le grammairien Pompeu Fabra (1868-1948), et celui régi par l'Académie valencienne de la langue, limité à la Communauté valencienne et qui prend pour base les Normes de Castelló, établies en 1932, reprenant les normes de Fabra mais adaptées aux principaux traits distinctifs des modalités valenciennes.

Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.

Classification

Le catalan appartient à la branche romane occidentale des langues indo-européennes[8] - [9].

Son classement plus prĂ©cis dans l’ensemble roman a fait l’objet de plusieurs polĂ©miques, portant sur la question de savoir s’il devait ĂȘtre rattachĂ© au gallo-roman ou Ă  l’ibĂ©ro-roman, et de s’il devait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une langue indĂ©pendante de l’occitan ou comme un dialecte de celui-ci[10] - [11] - [12].

Le fait que la littĂ©rature catalane fĂ»t Ă©crite en occitan jusqu’au XVe siĂšcle, que certains Ă©crivains contemporains et manifestations populaires revendiquent l'hĂ©ritage de la langue d’oc mĂ©diĂ©vale ont contribuĂ© Ă  la confusion[13] - [12] - [11].

Un premier dĂ©bat a eu lieu autour de 1920, puis il a repris vigueur Ă  partir des annĂ©es 1960 et 1970, en lien avec l’émergence de la dialectomĂ©trie. Il n’est toujours pas tranchĂ©, et il est dĂ©licat de prĂ©tendre y mettre fin, Ă©tant donnĂ© qu'il n’y a pas de consensus sur la dĂ©finition de frontiĂšre au sein des grands continuums linguistiques, et que les conclusions obtenues sont fondamentalement conditionnĂ©es par un choix de critĂšres qui pourront paraĂźtre arbitraires en fonction de l’opinion des chercheurs qui les mettent en Ɠuvre[14] - [13].

Langue ou dialecte

Plusieurs auteurs de renom ont soutenu que le catalan Ă©tait un dialecte occitan au cours des premiĂšres dĂ©cennies de la linguistique moderne : les romanistes Wilhelm Meyer-LĂŒbke, Friedrich Christian Diez — considĂ©rĂ©s comme des pĂšres de la romanistique —, Gerhard Rohlfs[15], Oskar Schultz-Gora (de), Édouard Bourciez, Alfred Morel-Fatio, l’écrivain catalan Manuel MilĂ  i Fontanals — figure phare de la Renaixença, le mouvement de « renaissance » de la langue catalane — et le lexicographe balĂ©are Antoni Maria Alcover — principal impulseur du Diccionari catalĂ -valenciĂ -balear —[16] - [17] - [18] - [19] - [20].

Dans la premiĂšre Ă©dition de Grammatik der romanischen Sprachen (« Grammaire des langues romanes », 1836), Diez reconnaĂźt 6 langues romanes (italien, roumain, français, provençal, espagnol et portugais) et les premiers romanistes ont longtemps considĂ©rĂ© que le catalan Ă©tait un dialecte de l’occitan[13].

Toutefois, une sĂ©rie de travaux ultĂ©rieurs apportĂšrent de nouvelles perspectives, ouvrant le dĂ©bat sur la question de l’hispanitĂ© de la langue catalane, hypothĂšse notamment dĂ©fendue par le linguiste suisse Heinrich Morf (en), ou d’autres apportant de nouvelles donnĂ©es sur la frontiĂšre entre le roussillonnais et le languedocien[19]. Plus tard, le philologue suisse Walther von Wartburg, commentant un travail de Meyer-LĂŒbke, affirmait qu’« il est incomprĂ©hensible que le catalan apparaisse ici encore comme un dialecte du provençal. [
] on ne peut pas non plus le considĂ©rer liĂ© Ă  l’espagnol, car il en diffĂšre autant que le portugais [
] ; sans doute il faut le considĂ©rer comme une langue spĂ©ciale »[19]. De mĂȘme, Friedrich Diez rĂ©visa ses positions dans la deuxiĂšme Ă©dition de sa grammaire en 1856[21] ; dans la troisiĂšme Ă©dition publiĂ©e en 1863 il dĂ©clare ainsi : « la langue catalane [
] n’est pas exactement avec le provençal dans le rapport d’un dialecte ; c’est plutĂŽt un idiome original alliĂ© de prĂšs Ă  celui-lĂ  »[19] - [13] - [22] - [23]. Meyer-LĂŒbke rejoint finalement cette position en 1925 avec la publication de Der Katanische[21].

En 1950, le philologue castillan Vicente Diego de Navarro affirmait qu’une « connaissance superficielle du catalan a propagĂ© l’idĂ©e que le catalan est une dĂ©formation du provençal, alors que la vĂ©ritĂ© est qu'il a une physionomie particuliĂšre »[24]

L’idĂ©e que le catalan est une langue proche mais indĂ©pendante de l’occitan fait depuis longtemps l’objet d’un consensus au sein des spĂ©cialistes, mais la question de sa classification a fait l'objet d’autres dĂ©bats et polĂ©miques[13] - [25].

Langue gallo-romane ou ibéro-romane

Une bonne partie des traits Ă©volutifs diffĂ©rentiels du catalan par rapport Ă  l’occitan sont commun avec le castillan. Par exemple :

  • la conservation du Ć« latin en u[26] (contre [y] en gallo-roman, sous influence germanique, mais il s’agit d’une Ă©volution relativement tardive en occitan) ;
  • rĂ©duction de la diphtongue latine au[26], maintenue en occitan et partiellement en ancien français : aucĕllu(m) (« oiseau ») > ocell, contre aucĂšl en languedocien (aucĂšu en provençal moderne, ausĂšth en gascon), oisel en ancien français ;
  • palatalisation de -ll- (> [ʎ]) et -n- (> [ÉČ]) mais simplification en gallo-roman[26] : vÄ«lla(m) > villa en catalan et castillan, vila en occitan, ville ([ˈvil]) en français ; caballu(m) > cavall ([kəˈÎČaʎ] ct., [kaˈvaʎ] val.), occitan caval / cavau (mais cavath ou plus rĂ©siduellement cavalh en gascon[27]), français cheval.

Sur le plan du lexique, plusieurs termes anciens rĂ©vĂšlent une affinitĂ© du catalan avec les solutions ibĂ©ro-romanes, par exemple : casa « maison », despertar « rĂ©veiller », callar « se taire », tia « tante », apagar « Ă©teindre »[28], germĂ  « frĂšre », arena « sable »[29] ou encore l’absence de descendant populaire du latin ungĕre[30]. Au niveau de la morphologie, une diffĂ©rence notable est la quasi inexistence du systĂšme casuel simplifiĂ© Ă  deux cas — cas sujet et cas oblique —, bien attestĂ© en français et occitan mĂ©diĂ©vaux jusqu’au XIIIe siĂšcle, mais dont on ne retrouve que des traces isolĂ©es dans quelques textes catalans primitifs, qui sont peut-ĂȘtre des occitanismes[31].

Sur cette base, deux Ă©coles se distinguent au sein des premiers romanistes : celle, majoritaire et reprĂ©sentĂ©e notamment par Meyer-LĂŒbke et Antoni Griera (ca), qui, avec des arguments diffĂ©rents, dĂ©fendent l’affiliation du catalan au groupe gallo-roman, et celle incarnĂ©e par RamĂłn MenĂ©ndez Pidal, pĂšre de la philologie hispanique, qui rattache le catalan Ă  l’ensemble ibĂ©ro-roman[32] - [33].

Ce dernier s’appuie sur des « principes gĂ©ographico-chronologiques » suivant lesquels il affirme que tous les parlers romans de la pĂ©ninsule IbĂ©rique prĂ©sentent un ensemble de coĂŻncidences fondamentales dans leur Ă©tape initiale de formation. Par exemple, sur le plan du vocalisme, il soutient que, Ă  l’exception du castillan (qui Ă  l’époque n’a qu’une extension trĂšs rĂ©duite), tous les idiomes de l’Hispanie prĂ©sentent une unitĂ© fondamentale, y compris le mozarabe, pourtant extrĂȘmement peu documentĂ©[33]. Il soutient Ă©galement que la palatalisation de l- initial en [ʎ] du catalan constitue un trait « fondamentalement hispanique » car il se retrouve Ă©galement en asturlĂ©onais[34].

En 1924, Pierre FouchĂ©, dans sa thĂšse doctorale consacrĂ©e au roussillonnais[35], soutient que « le roussillonnais s’est dĂ©veloppĂ© d’une façon qui lui est propre », les influences du languedocien ou des autres parlers catalans n’ayant qu’une part « minime »[36], ce qui conforte l’idĂ©e de l’indĂ©pendance du groupe catalan, intermĂ©diaire entre les deux blocs[37].

Si en 1927, le linguiste navarrais Amado Alonso soutient que le problĂšme de la classification du catalan est encore ouvert[19], plus tard il se montre plus critique envers les termes mĂȘmes de gallo-roman et d’ibĂ©ro-roman : si l’on entend par « ibĂ©ro-roman » celui de « langue enclavĂ©e en IbĂ©rie ou langue romane de substrat ibĂ©rique », dans ce cas le catalan doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une langue ibĂ©ro-romane car la thĂšse inverse, qui fut un temps dĂ©fendue par Meyer-LĂŒbke — soutenant que le substrat originel de la Tarraconaise avait Ă©tĂ© substituĂ© par un repeuplement venu de la Narbonnaise au VIIIe siĂšcle dans le cadre de l’invasion omeyyade en France —, ne correspond pas aux connaissances historiques et linguistiques[38].

Selon le linguiste valencien GermĂĄn ColĂłn, il fut dĂ©montrĂ© que cette querelle Ă©tait vaine et relevait davantage de motivations identitaires que de critĂšres purement linguistiques[39] - [15] - [40]. Certains participants Ă  la polĂ©mique ont suivi une logique qui voulait que le catalan doive ĂȘtre rattachĂ© clairement soit au gallo-roman, soit Ă  l'ibĂ©ro-roman[39] - [15].

Les traits strictement ibĂ©ro-romans du catalan restent nĂ©anmoins limitĂ©s, et l’affiliation Ă  cette branche est difficilement dĂ©fendable, sauf Ă  se limiter Ă  des critĂšres strictement gĂ©ographiques[38]. La palatalisation de l- initial commune au catalan et Ă  l'astur-lĂ©onais s'explique peut-ĂȘtre par l’influence d’un vieux substrat sorothaptique (indo-europĂ©en)[41].

Propositions ultérieures

Par la suite, Gerhard Rohlfs dĂ©veloppe une thĂ©orie postulant l'unitĂ© fondamentale des parlers romans « pyrĂ©nĂ©ens », schĂ©matiquement compris entre l’Èbre et la Garonne (haut aragonais, catalan, gascon et occitan)[33].

ParallĂšlement, Amado Alonso Ă©labore une thĂšse plus large encore, selon laquelle le catalan participe d’un vaste ensemble incluant toutes les langues romanes occidentales Ă  l'exception du français (au sens large, c’est-Ă -dire englobant les langues d’oĂŻl). Selon lui, de la mĂȘme maniĂšre que le roumain occupe une place Ă  part dans l’ensemble roman oriental Ă  cause de circonstances historiques particuliĂšres, le français se distingue du reste de la Romania occidentale par une faible romanisation, qui se traduit par une plus grande influence du substrat celtique, ainsi que par une germanisation accrue[42]. Ainsi, selon Alonso « le provençal [occitan], sans cesser d’ĂȘtre gallo-roman, forme un groupe avec le catalan, qui ne cesse pas d’ĂȘtre ibĂ©ro-roman, avec le castillan et avec le portugais. Tous rĂ©unis, ils forment avec l’italien le groupe des langues fidĂšles (en comparaison avec le français) au type latin »[42] - [43].

Entre les annĂ©es 1960 et 1970, l’occitaniste et Ă©crivain gascon Pierre Bec Ă©labore une nouvelle classification des langues romanes, autour du concept de « langues occitano-romanes » comme sous-ensemble du gallo-roman divisĂ© en trois parties : occitan (regroupant nord-occitan et occitan moyen), gascon et catalan[44] - [14] - [13]. Dans des travaux ultĂ©rieurs, il prolonge cette idĂ©e Ă  travers une « division supralectale » de l’occitan, avec un groupe aquitano-pyrĂ©nĂ©en rassemblant le gascon et le catalan[45].

Peu de temps aprĂšs cette proposition, Henri Guiter, directeur de l’Atlas linguistique des PyrĂ©nĂ©es Orientales publiĂ© en 1966, qui a marquĂ© un jalon important dans la connaissance des parlers de la zone et confirmĂ© l’existence d’une frontiĂšre bien marquĂ©e entre roussillonnais et languedocien, l’a vigoureusement rejetĂ©e[14].

La taxinomie de Bec permet de rĂ©soudre certains Ă©cueils de la classification traditionnelle, avec l’avantage notable de donner une place Ă  part au gascon, qui est Ă©galement problĂ©matique de ce point de vue[46]. Elle a rencontrĂ© un certain Ă©cho, notamment sur les forums, et est de plus en plus frĂ©quemment reprise[46].

D’autres auteurs ont repris le nouveau regroupement Ă©laborĂ© par Bec, mais en envisageant l’ensemble occitano-roman comme sĂ©parĂ© du gallo-roman. Ce point de vue est justifiĂ© par le consensus sur l’existence d’un substrat relativement uniforme commun au bloc occitano-catalan, et qui n’est pas applicable au gallo-roman. Dans cette optique, les notions traditionnelles de gallo-roman et d’ibĂ©ro-roman sont considĂ©rĂ©s comme « artificielles »[14].

L’idĂ©e d’un nouveau dĂ©coupage peut d’une part ĂȘtre critiquĂ©e car elle ajoute une complexitĂ© peut-ĂȘtre dispensable, mais elle facilite d’autre part le travail de classification en permettant de faire apparaĂźtre certaines affinitĂ©s difficiles Ă  percevoir d’une autre maniĂšre[13].

État de la question

Il est admis que le catalan fait son apparition au sein de la famille gallo-romane et que le catalan littĂ©raire jusqu’au XIIe siĂšcle est profondĂ©ment influencĂ© par la langue des troubadours, sorte de koinĂš d'occitan alors connue sous la dĂ©nomination de « provençal » ou « limousin », diffĂ©rente de la langue parlĂ©e par le peuple[47].

Il existe encore dans les pays catalans un mouvement extrĂȘmement minoritaire militant pour l'inscription du catalan dans une grande langue occitano-romane et dĂ©fendant une conception nationaliste panoccitane[48] - [49]. Par ailleurs, les thĂ©ories « panoccitanistes » sont parfois mises Ă  profit par les secteurs blavĂ©ristes (anticatalanistes valenciens), qui appuient leur argumentaire sur la prĂ©tendue contradiction des linguistes « catalans », lesquels refusent au valencien ce qu'ils ont eux-mĂȘmes appliquĂ© prĂ©cĂ©demment au catalan par rapport Ă  l'occitan et renvoient valencien et catalan Ă  un sous-ensemble d'une langue plus large, prĂ©tendant les mettre ainsi sur un pied d'Ă©galitĂ©[50] - [51] - [52]. D'autres blavĂ©ristes ont Ă©galement dĂ©veloppĂ© l'argumentation selon laquelle le catalan (au sens restreint de langue de Catalogne) serait un dialecte de l'occitan, mais non le valencien[53].

L’idĂ©e du philologue catalan Antoni Maria Badia i Margarit de considĂ©rer le catalan comme une langue « pont entre la France et la pĂ©ninsule IbĂ©rique » paraĂźt raisonnable et prĂ©sente un avantage mĂ©thodologique notable, applicable Ă  de multiples autres cas de la Romania, car chercher Ă  qualifier absolument un idiome en termes essentialistes est non seulement difficile mais aussi source d’erreurs[13].

Selon le romaniste allemand Georg Bossong (de) « L’exemple du catalan montre que les problĂšmes de classification Ă©mergent Ă  deux niveaux : au niveau des unitĂ©s de base devant ĂȘtre classĂ©es, Ă  savoir les langues individuelles ; et au niveau de la combinaison de ces unitĂ©s dans des groupes plus grands. Des problĂšmes de ces deux types ont lieu dans tous les coins de la Romania »[13].

Le catalan montre une indĂ©niable affinitĂ© avec le groupe gallo-roman, mais il prĂ©sente Ă©galement une sĂ©rie de traits distinctifs (propres ou hispaniques) qui tendent Ă  le faire considĂ©rer comme un Ă©lĂ©ment nettement caractĂ©risĂ© au sein de cet ensemble, avec une frontiĂšre trĂšs compacte que des facteurs gĂ©ographiques seuls peinent Ă  expliquer et qui invalident l’idĂ©e d’une forme d’occitan importĂ©e[10]. Si le catalan primitif se diffĂ©renciait peu de l'occitan[54] et Ă©tait Ă  strictement parler une « langue d’oc » et non une « langue de si »[55], cette proximitĂ© reste difficile Ă  Ă©valuer prĂ©cisĂ©ment[55]. Les circonstances politiques, avec l'abandon des territoires occitanophones de la couronne d'Aragon au dĂ©but du XIIIe siĂšcle accentueront encore l'influence ibĂ©rique et contribueront Ă  lui confĂ©rer une physionomie distinctive[56]. Dans l’actualitĂ©, le catalan est majoritairement dĂ©crit comme une langue intermĂ©diaire entre les groupes gallo-roman et ibĂ©ro-roman[57] - [5], tout en admettant souvent une plus grande affinitĂ© avec le premier, surtout dans ses origines[11] - [58] - [59], ou bien, par certains de ceux qui rejettent la classification traditionnelle, comme un Ă©lĂ©ment du diasystĂšme occitano-roman[46].

Caractéristiques

La langue catalane présente des traits (communs ou différentiels) qui la caractérisent au sein des langues romanes. Les caractéristiques présentées ci-dessous sont quelques-unes des importantes évolutions historiques du latin dans la consolidation du catalan.

Vocalisme

Trait commun avec le groupe gallo-roman :

  • Chute des voyelles atones finales Ă  l'exception de -A (MURU-, FLORE- → mur [muÉŸ], flor [flɔ]/[flɔɟ] ; occitan mur [myÉŸ]/[myʁ], flor [flu] ; français mur [myʁ], fleur [flĆ“Ê]) ; ce trait l'oppose au groupe ibĂ©ro-roman, qui conserve les voyelles finales Ă  l'exception de -E (muro mais flor en castillan et en portugais) ou italo-roman qui les conserve toutes (muro, fiore en italien)[5]. DerriĂšre certains groupes consonantiques, la syncope est compensĂ©e par l'ajout d'un e final Ă©penthĂ©tique (amuĂŻ en français standard moderne) : TEMPLU > temple.

Trait commun avec l'occitan :

  • Importance des diphtongues et nombreux mots monosyllabiques ([aj] rai, [ej] rei, [aw] cau, [ew] beu, [ow] pou, etc.)

Trait commun avec le groupe ibéro-roman :

  • Conservation du Ć« latin[60] (catalan oriental lluna [ˈʎunə], catalan occidental lluna [ˈʎuna] ; ce trait l'oppose au gallo-roman : occitan luna [ˈlynɔ], français lune [lyn]). Dans le catalan parlĂ© au Capcir, le u est prononcĂ© [Ăž] ([ËˆÊŽĂžnə]), comme dans certains parlers languedociens contigus (une mince frange mĂ©ridionale littorale parcourant biterrois, montpelliĂ©rain, narbonnais, donesanais et une partie du dĂ©partement de l'Aude)[61].

Traits qui l'opposent partiellement Ă  l'occitan :

  • RĂ©duction de la diphtongue AU en o ouvert [ɔ] (CAULIS, PAUCU- → col, poc ; occitan : caul, pauc) et de AI en e fermĂ©. Ces formes existent toutefois dans certaines variĂ©tĂ©s de gascon.
  • Existence de mots proparoxytons (accentuĂ©s sur l'antĂ©pĂ©nultiĂšme syllabe), bien que peu nombreux (principalement des mots savants et certaines formes verbales) ; trait commun avec le castillan[62]. L'occitan niçard et l'aranais ont seuls maintenu d'anciens proparoxytons.

Trait caractéristique du sud de l'ensemble roman occidental (languedocien méridional et groupe ibéro-roman) :

  • Le groupe -ACT- devient -ET (LACTE-, FACTU- → *lleit, *feit → llet, fet ; castillan : leche, hecho).

Trait commun avec le portugais :

  • Absence de diphtongue (maintien de la prononciation ouverte) des voyelles toniques Ĕ et Ǝ (voyelles brĂšves en latin) du latin vulgaire[5] : [ɛ] et [ɔ] respectivement (TERRA → terra [ˈtɛrə]/[ˈtɛra/ɛ] ; FOCU- → foc [ˈfɔk]). Ce trait l’oppose au castillan (qui diphtongue dans tous les cas) et au français (qui diphtongue dans le cas oĂč la syllabe finale est ouverte). En occitan le phĂ©nomĂšne est affectĂ© de nombreuses variations dialectales.

Consonantisme

Trait commun Ă  la plupart des langues romanes modernes :

  • Fricatisation de C et G devant E ou I : /k/ + [e], [i], [j] → *[ts] → [s] ; CAELU- → cel [ˈsɛl] (occitan : cĂšl [ˈsɛl] ; castillan : cielo [ˈΞjelo]/[ˈsjelo] ; français : ciel [ˈsjɛl] ; portugais : cĂ©u [ˈsɛw] ; italien cielo ['tʃɛlo] ; roumain cer ['tʃer]) ; /g/ + [e], [i], [j] → [dʒ] → [ʒ]/[dʒ] ; GELU- → gel [ˈʒɛl]/[ˈdʒɛl] → [dʒ] → [ʒ]/[dʒ] ; GELU- → gel [ˈʒɛl]/[ˈdʒɛl] (occitan : gĂšl [ˈdʒɛl]).

Trait commun avec le domaine roman occidental :

  • Voisement des occlusives sourdes intervocaliques[5] - [63] : -P-, -T- et -C- > -b-, -d-, -g- (CAPRA, CATENA, SECURU- → cabra, cadena, segur ; castillan : cabra, cadena, seguro ; italien [roman oriental] : capra, catena, sicuro)

Traits communs avec le gallo-roman :

  • Maintien des groupes initiaux PL-, CL-, FL- (PLICARE, CLAVE-, FLAMMA- → plegar, clau, flama ; occitan identique ; français : « plier », « clef », « flamme »). Ce trait l'oppose au groupe ibĂ©ro-roman (castillan : llegar, llave, llama ; portugais : chegar, chave, chama)[N 2].
  • Liaison et voisement des consonnes sourdes finales lorsque le premier phonĂšme du mot suivant est une voyelle ou une consonne sonore, par exemple (prononciation en valencien gĂ©nĂ©ral) : els homes [els] + [ˈɔmes] → [elˈzɔmes] ; peix bo [ˈpe(j)ʃ] + [ˈbɔ] → [ˈpe(j)ʒˈÎČɔ] ; blat bord [ˈblat] + [ˈboÉŸt] → [ˈbladˈboÉŸt].

Traits communs avec l'occitan :

  • Chute du -N intervocalique devenu final Ă  la suite de l'apocope de la voyelle finale (PANE-, VINU- → pa, vi) ; trait absent du gascon et du provençal[64]. À la diffĂ©rence du languedocien toutefois, les pluriels conservent cette consonne (sauf en roussillonais) : pans, vins.
  • DĂ©voisement des consonnes sonores finales : verd [t], Ă rab [p].
  • Chute de r final (sauf en valencien), notamment dans les infinitifs. Ce trait est commun Ă  l’ensemble du domaine occitan. Seul le valencien et le vivaro-alpin ont maintenu ce trait archaĂŻque.
  • Chute de /z/ et /s/ intervocaliques prĂ©toniques (RATIONEM, RECIPERE, COQUINAM, SPATIUM, SERVITIUM, VICINUS > raĂł, rebre, cuina, espai, servei[N 3], veĂ­ ; castillan razĂłn, recibir, cocina, espacio, servicio, vecino ; occitan gĂ©nĂ©ral rason, recebre, cosina, espaci, servici, vesin mais ce trait existe partiellement en provençal maritime, en niçard (coina et espai).

Traits spécifiques :

  • Le -D- intervocalique devenu final donne -u : PEDE →peu
  • En position finale, -CE, -CI →-u (CRUCE- →creu)
  • Vocalisation en -u [w] des terminaisons en -TIS des flexions verbales de deuxiĂšme personne du pluriel : MIRATIS → miratz → mirau → mirau/mireu.

Nombreuses palatalisations (que l'on retrouve de façon éparse dans les autres langues romanes) :

  • Palatalisation de L- initial (LUNA, LEGE → lluna, llei), trait commun avec l'astur-lĂ©onais[N 4].
  • Palatalisation de -is- [jʃ]/[ʃ] issu de -X-, SC- (COXA, PISCE- → cuixa, peix). On retrouve ce trait en gascon (oĂč la palatale rĂ©sultante est notĂ©e sh) et dans le parler de Foix (languedocien de transition vers le gascon).
  • /j/ → *[dʒ] → [ʒ]/[dʒ] ; IACTARE → gitar [ʒiˈta]/[dʒiˈta(ÉŸ)].
  • -ly-, -ll-, -c'l-, -t'l- → ll [ʎ] ; MULIERE- → muller ; CABALLU- → cavall ; AURICULA → *oric'la → orella ; UETULU- → *vet'lu → vell. On retrouve ce trait en occitan, hormis dans les cas oĂč le groupe s'est retrouvĂ© en position finale, oĂč il a donnĂ© [l] (notĂ© lh dans tous les cas : cavalh, viĂšlh, aurelha > [kaˈÎČal], [ˈbjɛl], [awˈɟeʎo]). Dans certains cas comme villa → vila, la gĂ©minĂ©e s'est simplifiĂ©e.
  • -nn-, -ni-, -gn- → ny [ÉČ] ; ANNU- → any, LIGNA → llenya (comme en castillan : año, leña, ainsi qu'en occitan dans le cas oĂč le groupe est restĂ© intĂ©rieur : lenha [ˈleÉČo] mais an [ˈan]).

D'autres traits que l'on retrouve de façon éparse dans le domaine roman sont :

  • RĂ©duction des groupes consonnantiques -MB-, -ND→ -m-, -n- (CAMBA, CUMBA, MANDARE, BINDA> cama, coma, manar, bena), comme en gascon et en languedocien mĂ©ridional.
  • PrĂ©sence de gĂ©minĂ©es[N 5] : setmana [mm], cotna [nn], bitllet [ʎʎ], guatla [ll], intel·ligent [ll]. À l'exception de [ʎʎ], qui est particulier au catalan, on ne retrouve ces gĂ©minĂ©es que dans une partie de l’occitan et dans les variĂ©tĂ©s italiques.

Morphologie

Au niveau morphologique on peut relever :

  • Marque des pluriels masculins par le suffixe -os derriĂšre consonne[5] (phĂ©nomĂšne d'origine mĂ©diĂ©vale, Ă  l'origine, le morphĂšme Ă©tait -es comme en occitan gĂ©nĂ©ral).
  • MultiplicitĂ©s des formes et de combinaisons de pronoms personnels[5].
  • Existence d'un pronom objet neutre ho[5] (comme en occitan).
  • Contraction de combinaisons « prĂ©position + article » (comme en portugais, français, italien et en occitan) : a + el/els → al/als ; de + el/els → del/dels ; per + el/els → pel/pels[5]. Les formes contractĂ©es al/als, del/dels, pel/pels (per+el) sont identiques en languedocien et en catalan.
  • Existence, comme en italien, en occitan et en français, de pronoms personnels et adverbiaux hi et en[5].
  • Restes d'accord entre le participe-passĂ© et l'auxiliaire dans les temps composĂ©s[5].
  • Existence d'un couple Ă©sser/estar, analogue au castillan[5]. Les usages sont nĂ©anmoins trĂšs variables selon les dialectes.
  • Les substantifs catalans sont, Ă  de rares exceptions prĂšs, issus de l'accusatif latin[5], comme dans les autres langues romanes occidentales. Le pluriel est par consĂ©quent marquĂ© par s. Il existe des cas de constructions de pluriels analogiques[5].
  • Les formes rĂ©duites des possessifs mon/ma/mos/mes, ton/ta/tos/tes et son/sa/sos/ses sont archaĂŻques ou dialectales (valencien, notamment central, nord-occidental) et ont Ă©tĂ© supplantĂ©es par les formes avec article el meu, el teu, el seu, etc[5].
  • Maintien des formes des trois degrĂ©s de dĂ©monstratifs : aquest/est, aqueix/eix, aquell[5].
  • En Catalogne, le couple prĂ©positionnel per (cause) / per a (but) est rĂ©duit Ă  per, ce qui n’est pas sans poser de problĂšme d'usage Ă  l'Ă©crit[5]. L'opposition est maintenue avec vitalitĂ© en valencien[65].

Morphologie verbale

Il existe trois groupes de verbes en catalan : -ar, -er/-re et -ir, les deux derniers prĂ©sentant de grandes irrĂ©gularitĂ©s. Les deux principaux groupes productifs sont le premier groupe (-ar) et les verbes du troisiĂšme groupe dits inchoatifs (terminaisons de troisiĂšme personne en -eix [ˈeʃ]/[ˈejʃ]). Le deuxiĂšme groupe rassemble moins de 100 verbes[5].

Sauf trĂšs localement, le seul auxiliaire Ă  ĂȘtre employĂ© actuellement est haver. En catalan mĂ©diĂ©val, on trouve nĂ©anmoins Ă©sser dans les constructions pronominales et avec certains verbes intransitifs[5], comme en français et en occitan.

La construction d'ascendance médiévale « anar + infinitif », dit prétérit périphrastique, propre au catalan, a pratiquement supplanté les formes de passé simple issues du parfait latin[5]. Le passé simple est néanmoins maintenu en baléare et partiellement en valencien, notamment central.

À l'heure actuelle, il existe d'importantes divergences dialectales dans la morphologie verbale, et cela n'est pas sans poser de problĂšmes de compatibilitĂ© notamment dans le cas du valencien[66].

Citons en exemple les terminaisons de la premiÚre personne du singulier au présent de l'indicatif :

  • Absence de terminaison (cant), forme ancienne propre du catalan, conservĂ©e en balĂ©are et alguĂ©rois.
  • o (canto), prononcĂ© [u] en central et [o] en nord-occidental, en Catalogne.
  • e > [e] (cante) en valencien.
  • i (canti) en roussillonnais.

En valencien, ce sont les formes du subjonctif imparfait en -ra qui se sont imposées, sous doute sous l'influence du castillan, contre les formes en -és, semble-t-il plus étymologiques.

Syntaxe

Le catalan se caractérise, comme le castillan bien que de façon moins prononcée, par la grande liberté de l'ordre syntaxique et pratique facilement l'inversion du sujet[5]. L'usage de la préposition a devant les compléments personnels, comme en castillan, n'est pas normatif mais est présent localement et dans des documents anciens[5].

L'adjectif qualificatif est gĂ©nĂ©ralement placĂ© aprĂšs le substantif mais peut nĂ©anmoins ĂȘtre devant avec une valeur stylistique[5].

Lexique

Une caractĂ©ristique importante du catalan au niveau lexical, qui le diffĂ©rencie nettement du groupe ibĂ©ro-roman, est un fond lexical ancien gallo-roman, qui le rapproche fondamentalement de l'occitan. Pour de nombreux termes de la vie courante, le catalan retient des formes latines modernes, lĂ  oĂč le castillan et le portugais utilisent des formes plus archaĂŻques[5].

On remarque que lorsque le catalan partage un Ă©tymon avec les langues ibĂ©riques, on retrouve en gĂ©nĂ©ral le mĂȘme en occitan[5].

Le lexique catalan inclut de nombreux arabismes, issus des contacts sĂ©culaires entre la Catalogne et Al Andalus, particuliĂšrement dans les parlers occidentaux et notamment en valencien[5]. Bon nombre d’arabismes et mozarabismes ont Ă©tĂ© transmis par l'intermĂ©diaire de l’aragonais.

De nombreux termes adaptés du latin ou du grec ancien ont été introduits dans la littérature catalane par Raymond Lulle (1232-1315)[5].

Les deux blocs dialectaux du catalan, basĂ©s sur le traitement diffĂ©renciĂ© des voyelles atones, prĂ©sentent Ă©galement un lexique spĂ©cifique[5]. Nombreux sont les cas oĂč un terme gĂ©nĂ©ralisĂ© en valencien diffĂ©rent du terme oriental se retrouve Ă©galement dans les zones mĂ©ridionales et occidentales du bloc occidental (en particulier dans la frange d'Aragon).

Le catalan insulaire présente de nombreux archaïsmes.

Le valencien, notamment sa variante centrale[67], mais également le parler de la Frange d'Aragon sont marqués par un important taux d'emprunts au castillan (hasta au lieu de fins, abuelo pour avi, etc.). Les variantes catalanes n'en sont néanmoins pas démunies[N 6], mais la politique de normalisation linguistique trÚs volontariste de la Generalitat a permis de faire reculer certains hispanismes trÚs anciens, notamment dans les grandes zones urbaines[68]. Bien souvent, la variante autochtone et l'emprunt persistent dans les usages comme synonymes.

Orthographe

Un des critĂšres fondamentaux (mais pas absolu) de l’orthographe catalane moderne, proposĂ©e par l’Institut d’Estudis Catalans, essentiellement sur les recommandations de Pompeu Fabra, est le respect de l’étymologie (voir Fabra 1917 et Segarra 1985), Ă  condition qu’elle soit en accord avec la prononciation majoritaire. Ceci explique l’existence de la double graphie â€č g/j â€ș pour le son [ʒ] suivi d’un â€č e â€ș : general, jerarquia ; ou le maintien des groupes consonantiques mpt et mpc : redemptor, redempciĂł ; ou encore la distinction entre q et c pour le son [k] : quatre, evacuar ; le -d de Ă cid, ĂČxid, solitud ; le -g de prĂČleg, antropĂČfag ; le -b de corb (« courbe », « corbeau »), de club ; etc.

Histoire

Chronologie

Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.
Les Homilies d'OrganyĂ  (XIIe siĂšcle), premiĂšres traces Ă©crites du catalan.
DĂ©cret d'Interdiction Officielle de la Langue Catalane.

Alphabet

Le catalan utilise l'alphabet latin enrichi de digrammes, de signes diacritiques (accent aigu, accent grave, point médian dans le digramme l·l (appelé : ela geminada), cédille sous c, tréma) et de lettres diacritiques (u aprÚs g et q, i devant x et g). Il existe de nombreuses diphtongues, représentées par des paires de voyelles.

L'alphabet est le suivant :

a (Ă ), b, c (ç), d, e (Ă©, Ăš), f, g (gu, ig), h, i (Ă­, ĂŻ), j, k, l (ll, tll, l·l), m, n (ny), o (Ăł, ĂČ), p, q (qu), r (rr), s (ss), t (tg, tj, tx), u (Ăș, ĂŒ), v, w, x (ix), z

Les lettres entre parenthÚses sont les variantes possibles (avec diacritiques, dans des digrammes
), qui ne comptent pas comme lettres indépendantes. On classe les voyelles portant un accent aigu aprÚs les simples et avant celles portant l'accent grave, puis le tréma.

Prononciation

Chaque mot renferme une voyelle tonique. Une syllabe contenant une voyelle accentuée graphiquement est tonique. Si le mot ne contient pas d'accent graphique, la syllabe tonique est celle contenant la derniÚre voyelle dans le cas des mots terminés par une consonne sauf s, et celle contenant l'avant-derniÚre voyelle dans les autres cas (mots terminés par une voyelle ou s).

Voici la prononciation générale du catalan centrée sur les principales différences par rapport au français (il existe néanmoins de nombreuses variantes dialectales pour la prononciation des voyelles atones) :

  • s dur, c devant e ou i, ou s sont prononcĂ©s chuintĂ©s, plus sifflants qu'en français, comme en castillan ou en occitan standards.
  • u prononcĂ© comme ou en français. Exemples : vingut (venu) [biƋ'gut] ou [viƋ'gut], bufar (souffler) [bu'fa(ÉŸ)].
  • o est prononcĂ© [o] ou [ɔ] lorsqu'il est tonique. Dans les autres cas, il est prononcĂ© gĂ©nĂ©ralement [u] en dialecte oriental (comme u), sauf en majorquin oĂč, comme en occidental, il est prononcĂ© [o]. Il existe toutefois des exceptions. S'il porte l'accent aigu, il est tonique et prononcĂ© [o] et s'il porte l'accent grave, il est tonique et prononcĂ© [ɔ]
  • e est prononcĂ© [e] ou [ɛ] lorsqu'il est tonique. S'il porte l'accent aigu il est tonique et prononcĂ© [e] et s'il porte l'accent grave il est tonique et prononcĂ© [ɛ]. Dans certains cas toutefois, Ăš est prononcĂ© [e] en dialecte occidental et [ə] (tonique) en balĂ©are. S'il est atone, e il se prononce [e] en dialecte occidental et [ə] en oriental.
  • a est prononcĂ© [a] en dialecte occidental. Il est prononcĂ© [a] lorsqu'il est tonique et [ə] dans les autres cas en dialecte central. Dans une bonne partie du domaine nord-occidental, a atone final est prononcĂ© [ɛ] lorsqu'il marque le fĂ©minin[72].
  • h : toujours muet, mĂȘme aprĂšs un c dans certains noms propres. Par exemple dans Bosch ['bɔsk].
  • l : sauf entre voyelles, gĂ©nĂ©ralement plus vĂ©laire qu'en français, proche du « l sombre » anglais ou du l dur russe. Par exemple : central [sən'tÉŸaÉ«]/[sen'tÉŸaÉ«], altre ['aÉ«tÉŸÉ™]/['aÉ«tÉŸe] (amuĂŻ en valencien dans ce dernier cas : ['atÉŸe]).
  • ll prononcĂ© comme une consonne spirante latĂ©rale palatale voisĂ©e ʎ ; ce phonĂšme tend dans certains dialectes Ă  disparaĂźtre au profit de j (voir yodisation)
  • tll : l palatal doublĂ© : batlle (maire) ['baʎʎə].
  • l·l (l gĂ©minĂ©) : double l, souvent simplifiĂ© en [l] dans le langage parlĂ©. Exemples : col·lega (collĂšgue) [kul'lɛɣə], intel·ligent [intəlli'ʒen].
  • m et n n'entraĂźnent pas de nasalisation de la voyelle situĂ©e devant et sont toujours prononcĂ©s (sauf exceptions), Ă  la diffĂ©rence du français : mĂłn (monde) [mon], rampa (rampe) ['rampə].
  • ny (n palatal) : comme le gn français, le nh portugais ou occitan ou le ñ castillan : juny (juin) [ʒuÉČ], Catalunya (Catalogne) [kətə'luÉČə], PerpinyĂ  (Perpignan) [pərpi'ÉČa].
  • r : battu entre deux voyelles, ou prĂ©cĂ©dĂ© d'une consonne et suivi d'une voyelle (ÉŸ). Exemples : pera (poire) ['pɛɟə] crema ['kÉŸemə]. Le r est roulĂ© dans les autres cas –entre deux voyelles, on utilise le digramme rr– (r). Exemples : ruĂŻna [ru'inə], PerpinyĂ  [pərpi'ÉČa], torre (tour) ['torə]. Cette prononciation rejoint celle du castillan et celle traditionnelle de l'occitan. En position finale, il est le plus souvent ammuĂŻ (sauf en valencien).
  • b, d et g sont dĂ©voisĂ©s et prononcĂ©s [p], [t], [k] en position finale.
  • ig : se prononce tch en fin de mot dans la plupart des dialectes. Exemples : puig (montagne) [putʃ], mig (demi) [mitʃ], sauf exception : cĂ stig (chĂątiment) ['kastik].
  • x : se prononce souvent [ʃ] (comme ch français), parfois [tʃ] (surtout Ă  l'initiale) : caixa (caisse) ['kaʃə] (oriental). Il est prononcĂ© [ks] dans certains cas : fixar [fi'ksa].
  • ai, au, ei, eu, oi, ou sont des diphtongues en catalan, ne pas confondre avec les « fausses diphtongues » du français : peu (pied) [pɛw], rei (roi) [rej], taula (table) ['tawlə], bou (bƓuf) [bɔw].

La prononciation reste indicative, on observe de nombreuses variations dans le traitement des voyelles atones.

Dialectologie

Les dialectes du catalan.

La dialectologie de la langue catalane est l'étude des propriétés dialectales du catalan.

En raison de l'existence d'un continuum linguistique et de larges zones de transition, hormis dans le cas des situations insulaires, la division de la langue en dialectes selon des frontiĂšres prĂ©cises est malaisĂ©e. Aucun dialecte identifiĂ© n'est totalement uniforme et chacun peut ĂȘtre divisĂ© en diffĂ©rents sous-dialectes. De mĂȘme, dans les zones de dialecte constitutif on trouve des dialectes de transition vers les langues voisines, comme le bĂ©nasquais, vers l'aragonais, ou le capcinois, vers l'occitan.

Selon les propositions faites par Manuel Milà i Fontanals 1861, le domaine linguistique du catalan est traditionnellement articulé en deux grands blocs verticaux, le bloc oriental et le bloc occidental, division basée sur un traitement différencié du vocalisme atone[73] - [74].

Certains dialectes ont disparu, comme le minorquin de Bordj El Kiffan (en AlgĂ©rie), ou le catalan de la bourgeoisie et des classes supĂ©rieures des principales villes de Sardaigne, de Sicile, ou de Naples, dont il reste certaines traces dans leurs parlers respectifs, sarde, sicilien et napolitain. De la mĂȘme maniĂšre on trouve des influences du valencien de Murcie (ca), Ă©galement Ă©teint, dans l'actuel parler murcien.

Un cas remarquable de dialecte du catalan est le catalan salat, rĂ©sultat de l’interfĂ©rence entre dialectes non frontaliers en raison de l'Ă©migration, Ă  l'Ă©poque moderne, de Majorquins au sud du domaine valencien.

Les phonĂšmes pertinents en catalan connaissent d'importantes variations dialectales. Une caractĂ©ristique gĂ©nĂ©rale est, comme dans la plupart des langues romanes et Ă  la diffĂ©rence du castillan, la distinction [o]/[ɔ] et [e]/[ɛ] en position tonique[5].

Une importante caractĂ©ristique dialectale de la langue catalane est l'instabilitĂ© du vocalisme atone. Dans le bloc oriental, notamment en catalan central et roussillonnais, ce phĂ©nomĂšne s'est manifestĂ© de façon extrĂȘme par la rĂ©duction de [a]/[e] et [o]/[u] en [ə]/[u]. Ailleurs, on observe de nombreux phĂ©nomĂšnes de simplification harmonisation vocalique :

  • [a] final atone devient [ɛ] autour de LĂ©rida et Fraga[72].
  • Diverses harmonisations en valencien mĂ©ridional.

Au niveau vocalique, le catalan se caractérise également, comme le portugais et à la différence du français et surtout du castillan, par l'absence de diphtongaison de e et o brefs latins toniques[5].

/v/ labiodental se maintient en valencien (sauf en apitxat), en balĂ©are, et ponctuellement autour de la Conca de BarberĂ  et de la Ribera d'Ebre. Ailleurs, le bĂȘtacisme, commun au castillan, s'est imposĂ©[75].

Le rĂ©sultat de Ä­ et ē toniques latins est Ă©galement intĂ©ressant[76] - [77] :

  • [e] en occidental (hors zones de transition vers le central)
  • [ɛ] en central
  • [ə] en balĂ©are (sauf l'ouest d'Ibiza et l'est de Minorque[78])
  • [e] fermĂ© en roussillonnais.

Statut et diffusion

Langues maternelles en Catalogne (2008).

Interdit en public sous Franco (discours, documents, livres, thĂ©Ăątre
[79]), il souffrit d'une sĂ©vĂšre censure dans la diffusion de ses Ă©crits, en particulier dans la premiĂšre phase du rĂ©gime franquiste (environ jusqu'en 1960). Depuis la nouvelle constitution espagnole de 1978, cette langue est redevenue officielle en Catalogne, aux Îles BalĂ©ares et dans la CommunautĂ© valencienne (sous la dĂ©nomination de valencien) Ă  Ă©galitĂ© avec le castillan (et l'aranais, variĂ©tĂ© de gascon, au Val d'Aran). On trouve en Catalogne une abondante littĂ©rature rĂ©digĂ©e en catalan, issue d'auteurs catalanophones ou de traductions. De mĂȘme, la signalisation routiĂšre est en catalan, seulement doublĂ©e en castillan sur les axes autoroutiers.

Dans les universités catalanes, la grande majorité des cours sont donnés en catalan. La plupart des thÚses sont également soutenues en catalan. D'autres sont soutenues en castillan et une part non négligeable en anglais, toujours selon la base du volontariat du candidat.

Malgré son statut officiel, le catalan est toutefois peu utilisé dans le systÚme de justice local, 8% seulement des jugements rendus en Catalogne étant rédigés dans cette langue[80].

Bien qu'il soit reconnu comme langue rĂ©gionale par le Conseil GĂ©nĂ©ral des PyrĂ©nĂ©es-Orientales[81] depuis 2007, le catalan n'est pas reconnu officiellement en France, oĂč la seule langue officielle est le français, en vertu de l'article 2 de la Constitution française modifiĂ© par la loi constitutionnelle du , qui proclame : La langue de la RĂ©publique est le français.

TV3 (1983), La télévision est diffusée en catalan.

La tĂ©lĂ©vision (CCRTV) est diffusĂ©e en catalan sur TV3 depuis 1981 ainsi que sur d'autres canaux publics : en analogique sur Canal33 (ca), chaĂźne culturelle et sportive, et K3/300 chaĂźne infantile et sĂ©ries, mais sur la TDT (TNT), K3 (ca) et 300 (ca) sont sĂ©parĂ©es et s'y rajoute une chaĂźne d'information continue 3/24, une chaĂźne pour enfants et adolescents Canal Super3 (ca), une chaĂźne interactive ainsi qu’Esport 3 chaĂźne de sports. À Valence, il existe aussi Canal 9, Punt 2, et en Andorre, Andorra TV. S'y rajoutent des chaĂźnes privĂ©es comme Flaix TV (ca), Pirineus TV, Barcelona TV (ca), 8tv (ca), Urbe TV, Canal CatalĂ  (ca), 25 tv (ca) ou encore Localia (ca). De trĂšs nombreuses radios sont Ă©mises en catalan : publiques catalanes (Catalunya RĂ dio, Catalunya MĂșsica, Catalunya InformaciĂł, iCat FM) ou espagnole (RĂ dio 4), ou privĂ©es (RAC 1, RAC 105 (ca)), Flaix FM, Flaixbac, etc.). Tous ces programmes sont disponibles en Roussillon et Cerdagne oĂč s'y rajoute une chaĂźne de radio RĂ dio Arrels de Perpignan qui Ă©met depuis 1981 (plus ancienne radio française Ă  Ă©mettre exclusivement dans une langue autre que le français). Presse en catalan: La Vanguardia, El PeriĂłdico de Catalunya, Avui, El Punt, Ara et Diari de Girona.

Niveau de connaissance de la langue catalane

(% de la population ùgée de 15 ans et plus).
Territoire Parler Comprendre Lire Écrire
Catalogne 84,7 97,4 90,5 62,3
Communauté valencienne 57,5 78,1 54,9 32,5
Îles BalĂ©ares 74,6 93,1 79,6 46,9
Pyrénées-Orientales 37,1 65,3 31,4 10,6
Andorre 78,9 96,0 89,7 61,1
Franja de Ponant 88,8 98,5 72,9 30,3
Alguer 67,6 89,9 50,9 28,4

Usage social

(% de la population ùgée de 15 ans et plus).
Territoire Chez soi Dans la rue
Catalogne 45 51
Communauté valencienne 37 32
Îles BalĂ©ares 44 41
Pyrénées-Orientales 1 1
Andorre 38 51
Franja de Ponant 70 61
Alguer 8 4

Langue maternelle

[82] - [83] - [84] - [85]
Territoire Personnes Pourcentage
Catalogne 2 813 000 38,5 %
CommunautĂ© valencienne 1 047 000 21,1 %
Îles BalĂ©ares 392 000 36,1 %
Andorre 26 000 33,8 %
Franja de Ponant 33 000 70,2 %
PyrĂ©nĂ©es-Orientales 35 000 8,5 %
Alguer 8 000 20 %
TOTAL 4 353 000 31,2 %

Usage international de la langue

Un magasin du grand bazar d'Istanbul affiche que l'on parle catalan dans cette boutique.

Une demande de reconnaissance du catalan comme langue officielle a été effectuée par le gouvernement espagnol en 2004 auprÚs de la Commission européenne[N 7].

Depuis , le catalan figure parmi les langues de diffusion des textes basiques de l'Union européenne et le droit d'en faire usage auprÚs de certaines administrations de l'Union est reconnu depuis 2006[86].

La Charte en faveur du catalan

Quelques mots français d'origine catalane

  • Abricot (albercoc), lui-mĂȘme de l'arabe al-barkuk, entrĂ© par le Roussillon.
  • Aubergine (albergĂ­nia) lui-mĂȘme empruntĂ© Ă  l'arabe (al-bĂądindjĂąn), qui l'avait pris au perse, lequel l'avait pris Ă  l'Inde.
  • BandouliĂšre (bandolera), mot catalan.
  • Baraque (barraca), terme catalan transmis par l'intermĂ©diaire de l'occitan.
  • Espadrille (espardenya), terme catalan transmis par l'intermĂ©diaire de l'occitan.
  • Mousse (marine) (mosso), ou de l'occitan, lui-mĂȘme empruntĂ© au castillan mozo.
  • Sardane (sardana), de cerdana, danse cerdane, de la Cerdagne.

Comparaisons lexicales

Comparaisons lexicales de 24 mots et verbes. Les mots en gras sont des mots avec origine commune[88] - [89]
Français Catalan Occitan Sarde Italien Espagnol Portugais Roumain
cousincosícosinfradilicuginoprimoprimovăr
frĂšregermĂ frairefradifratellohermanoirmĂŁofrate
neveunebotnebotnebodinipotesobrinosobrinhonepot
étéestiuestiuberanuestateverano, estío[90]verão, estio[90]vară
soirvespreser, vÚspreseruseratarde-noche[91]tarde, serão[91]seară
matinmatĂ­matinmangianumattinamañanamanhĂŁ, matinadimineață
poĂȘlepaellapadenapaellapadellasartĂ©nfrigideira, fritadeiratigaie
litllitliĂšch, lĂšitletulettocama, (lecho)cama, leitopat
oiseauocell, pardalaucÚlpilloniuccelloave, påjaroave, påssaropasăre
chiengos, cagos, canhcanicaneperro, (can)cĂŁo, cachorrocĂąine
pruneprunaprunaprunaprugnaciruelaameixaprună
beurremantegaburreburru, butiruburromantequilla, mantecamanteigaunt
morceau, piĂšcetrostrĂČç, petaçarrogupezzopedazo, trozo[92]pedaço, bocadobucată
grisgrisgriscanugrigiogris, pardo[93]cinza, grisgri
chaudcalentcaudcallenticaldocalientequentecald
tropmassatrĂČptroputroppodemasiadodemais, demasiadoprea
vouloirvolervolerbolli(ri)volerequererquerera voi
prendreprendrepren(dr)e, prendrepigaiprenderetomarapanhar, levara prinde, a lua
prierpregarpregarpregaipregarerezar/rogarorar, rezar,pregara se ruga
demanderdemanar/demandardemandardimandai, preguntaidomandarepedir, preguntarpedir, perguntara cere, a Ăźntreba
cherchercercar, buscarcercarcircaicercarebuscarprocurar, buscara cerceta, a căuta
arriverarribararribararribaiarrivarellegarchegara ajunge
parlerparlarparlarchistionnai, fueddaiparlarehablarfalara vorbi
mangermenjarmanjarpappaimangiarecomer (manyar en lunfardo; papear en argot)comer (papar en argot), manjara mĂąnca
Verbes en catalan et espagnol avec des significations différentes[94]
Latin Catalan Espagnol
accostare« approcher »acostar« rapprocher »acostar« mettre au lit »
levare« soulever »llevar« enlever;
se réveiller »
llevar« prendre »
trahere« tirer, entraßner »traure« enlever »traer« apporter »
circare« faire le tour »cercar« rechercher »cercar« clÎturer »
collocare« ranger »colgar« enterrer »colgar« pendre »
mulier« femme »muller« femme, épouse »mujer« femme (humain de sexe féminin + épouse) »

Nombres

  • 1: u / un (masc.) - una (fem.)
  • 2: dos (masc.) - dues (fem.)
  • 3: tres
  • 4: quatre
  • 5: cinc
  • 6: sis
  • 7: set
  • 8: vuit (huit en valencien)
  • 9: nou
  • 10: deu

Notes et références

Notes

  1. Les estimations du nombre de locuteurs varient entre 9,1 et 13,5 millions, chiffre donnĂ© par la GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne.
  2. L'aragonais conserve Ă©galement ces groupes initiaux : plegar, clau, flama.
  3. On trouve néanmoins la variante servici notamment en valencien.
  4. certains ont voulu voir dans ce trait commun la marque d'un ancien substrat ibĂšre.
  5. Leur maintien ou réalisation reste néanmoins variable dans les divers dialectes.
  6. Par exemple l'hispanisme después (« aprÚs »), au lieu du després étymologique, se retrouve largement dans les modalités du catalan parlés en Espagne.
  7. Un argument frĂ©quemment retenu en faveur de cette reconnaissance est le nombre de locuteurs : environ 10 millions de personnes pour le catalan en Europe, soit beaucoup plus que le danois, le maltais ou l'estonien et autant, par exemple, que le suĂ©dois.

Références

  1. (en) « Catalan language », sur ethnologue.com (consulté le ).
  2. (en) « Catalan language », sur EncyclopÊdia Britannica (consulté le ).
  3. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 43
  4. Sanchis Guarner 2009, p. 254
  5. (ca) Entrée « català » de la Gran EnciclopÚdia Catalana
  6. « Carla Simon, rĂ©alisatrice de « Nos soleils » : « C’est tentant, mais dangereux, de verser dans le paysagisme » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  7. Sandra Onana, « Berlinale: l’ours d’or revient Ă  la Catalane Carla SimĂłn pour «AlcarrĂ s» », sur LibĂ©ration
  8. Lausberg 1965, p. 53-54.
  9. Bec 1971, p. 472-473.
  10. « HistĂłricamente el catalĂĄn surge en el territorio de la llamada «Catalunya Vella», es decir, en los condados forjados en la Marca HispĂĄnica, dependiente en un principio de los reyes francos, quienes detuvieron el empuje de los musulmanes. Largo se ha debatido, incluso en tiempos recientes, acerca de la procedencia del idioma. Hubo filĂłlogos que defendieron el origen ultrapirenaico, basados en el supuesto de que la invasiĂłn musulmana hizo tabla rasa de todo. AsĂ­ etiquetaron el romance que se hablĂł posteriormente en las tierras que iban a ser Cataluña cual mera importaciĂłn de los pobladores francos. Esta idea llevaba implĂ­cita la inserciĂłn en la Ăłrbita galorromĂĄnica de una lengua geogrĂĄficamente sita en su mayor parte en la PenĂ­nsula IbĂ©rica: de ahĂ­ surgiĂł una memorable polĂ©mica entre los partidarios del galorromanismo y del iberorromanismo del catalĂĄn. No obstante , el mejor conocimiento de la realidad histĂłrica y filolĂłgica, y tambiĂ©n los datos que nos brinda la toponimia no dejan resquicio a la duda acerca de la autoctonĂ­a lingĂŒĂ­stica en las comarcas del Principado. Primero estĂĄ el dato de la frontera abrupta en lo fonĂ©tico, morfolĂłgico o lĂ©xico entre el catalĂĄn y el occitano en la sierra de las Corberes al Norte del RosellĂłn. » (ColĂłn 1989, p. 40-41).
  11. « El catalĂ  Ă©s [
] una llengua romĂ nica, tan independent com qualsevol de les seves germanes, en el sentit que des del punt de vista lingĂŒĂ­stic, no ha d’ésser representada com a subordinada a cap altra. La seva situaciĂł geogrĂ fica en l’angle nord-est de l'antiga HispĂ nia fa que hom pugui trobar en el catalĂ  trets de les altres llengĂŒes romĂ niques, tant peninsulars com ultrapirinenques [
].
    L’afirmaciĂł d’independĂšncia que acabem de fer [
] no ha estat sempre compartida pels romanistes. [
] considerada llargs anys com a varietat dialectal del provençal, nomĂ©s fa relativament poc temps que ha merescut unĂ nimament la categoria de llengua neollatina independent. Les causes d’aquesta subordinaciĂł [
] sĂłn a) lingĂŒĂ­stiques, com el fet evident que una gran majoria de trets evolutius (fonĂštico-morfolĂČgico-sintĂ ctics) i de criteris lĂšxics sĂłn comuns a ambdues llengĂŒes, i b) histĂČrico-literĂ ries, per tal com, per la circumstĂ ncia que els escriptors catalans escrigueren en provençal [
] [la llengua literĂ ria antiga] presenta freqĂŒents provençalismes.
    »
    (Badia i Margarit 1994, p. 4).
  12. « Els orĂ­gens del catalĂ , Ă©s a dir, els factors histĂČrics que determinaren la formaciĂł d’aquesta llengua, han estat objecte de llargues discussions i no s’han arribat encara a determinar d’una manera segura. L'evident semblança del catalĂ  amb el provençal havia fet que aquell fos considerat una simple variant o dialecte d’aquest darrer; i la circumstĂ ncia que s’haguĂ©s fet servir el provençal com a llengua de la poesia a Catalunya fins al segle XV semblava confirmar aquella identitat i justificava per a molts el nom de llemosĂ­ aplicat al catalĂ  sobretot pels escriptors valencians. » (de Borja Moll 2006, p. 37)
  13. (en) The Oxford Guide to the Romance Languages (Adam Ledgeway et Martin Maiden (ed.)), Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0--19-967710-8, lire en ligne), p. 63-65.
  14. (en) Wendy Ayres-Bennett (dir.) et Janice Carruthers (dir.), Manual of Romance Sociolinguistics, De Gruyter, (lire en ligne), p. 157.
  15. « La polĂ©mica comenzĂł [
] allĂĄ por 1925, [
] Gerhard Rohlfs [
] llega a su provocadora conclusiĂłn : «el catalĂĄn es en lo esencial una “dĂ©pendance” del provenzal».
    Este procedimiento es excesivamente fĂĄcil y con un poco de picardĂ­a se puede llegar a cualquier conclusiĂłn. El lĂ©xico catalĂĄn se presta a ello. [
] no voy a atizar la vieja polĂ©mica de la subagrupaciĂłn, puesto que se trataba de un planteamiento equivocado, cuyos orĂ­genes estaban en los supuestos teĂłricos de nuestra disciplina. Ésta, por motivos ajenos a la lingĂŒĂ­stica (que en el fondo se pueden resumir en la fĂłrmula lengua = naciĂłn), no otorgaba un puesto entre las lenguas romances; se trataba, pues, de englobarlo en el ĂĄrea de influencia de Francia o de España. Todo eso es absurdo. [
]
    El catalĂĄn, en sus secciones lingĂŒĂ­sticas, no es mĂĄs ni menos dependiente del occitano o del francĂ©s que lo es del español.
    »
    (ColĂłn 1976, p. 25-27)
  16. (ca) Xavier Lamuela, EstandarditzaciĂł i establiment de les llengĂŒes, Barcelone, Edicions 62, 1994.
  17. Pierre Bec (1995) La langue occitane, coll. Que sais-je?, Paris, Presses universitaires de France [1re ed. 1963]
  18. (en) Normalization and Encoding of Occitan, Multext-Cataloc, sur le site de l'Université de Provence Aix-Marseille I.
  19. « La identita originĂ ria del catalĂ  amb el provençal va ser admesa per MilĂ  i Fontanals, Antoni M. Alcover, W. Meyer-LĂŒbke, O. Schultz-Gora, E. Bourciez i A. Moral-Fatio, el qual en la primera ediciĂł del Grundriss de Gröber deia aixĂ­: «El catalĂ  pertany a la famĂ­lia gal·loromĂ nica i no a la hispĂ nica (castellanoportuguesa); no Ă©s tampoc un membre intermedi entre ambdues, sinĂł una mera variant del provençal; [
]» PerĂČ quan es va publicar la segonda ediciĂł [
] J. SaraoĂŻhandy, successor de Morel-Fatio, va suprimir el passatge que acabem de transcriure i el va substituir per aquest altre: «Malgrat les divergĂšncies que actualment separen del castellĂ  la llengua parlada avui a Catalunya, creiem que no hi ha suficient fonament per excloure-la del grup de llengĂŒes hispĂ niques.» Aquests punts de vista van ser modificats per B. SchĂ€del en el sentit que el catalĂ , format en terra peninsular, va ser transportat a la SeptimĂ nia (avui el RossellĂł) per emigracions de fugitius hispĂ nics que, per escapar ed l’opressiĂł dels invasors sarraĂŻns, van travessar els Pirineus i s’establiren com a colons en aquella regiĂł [
] Heinrich Morf en presentava aquesta altra [teoria]: «El catalĂ  tĂ© les seves arrels a Espanya, on passa paulatinament a l'aragonĂšs, com aquest al castellĂ . S'inclou de la manera mĂ©s natural en el grup d’idiomes hispĂ nics al llarg dels Pirineus. [
]» Un deixeble de SchlĂ€del, el profesor K. Salow, va aportar noves dades a l'estudi de la frontera entre el llenguadociĂ  i el catalĂ  rossellonĂšs. Les seves conclusions sĂłn [que] «L'establiment dels hispani en la frontera lingĂŒĂ­stica no estĂ  suficientment demostrat i no pot argĂŒir-se, donc, per donar-ne una explicaciĂł. Les condicions topogrĂ fiques sĂłn favorables a l’establiment d’una frontera lingĂŒĂ­stica a les Corberes, perĂČ no arriben a oferir-ne una explicaciĂł suficient.» W. vin Wartburg, en la seva ressenya de la 3a ediciĂł de l’EinfĂŒhrung de Meyer-LĂŒbke, diu: «És incomprensible que encara aparegui aquĂ­ el catalĂ  com a dialecte del provençal; la inconsistĂšncia d'aquesta opiniĂł ha estat [
] demostrada plenament [
]; el catalĂ , perĂČ, tampoc no es pot considerar lligat a l’espanyol, ja que en difereix tan com el portuguĂšs [
]; sens dubte, cal considerar-lo una llengua especial.» [
] Friedrich Diez [
] havia dit: «La llengua catalana [
] no Ă©s prĂČpiament com un dialecte en relaciĂł amb el provençal; es mĂ©s aviat un idioma independent, en el seu origen molt emparentat amb aquest [
].» [El 1927] Amado Alonso va escriure un article contundent [
] en quĂš [..] demostra que el problema de l’origen i la classificaciĂł del catalĂ  encara resta en peu. » (de Borja Moll 2006, p. 37-41)
  20. (ca) AcadÚmia Valenciana de la Llengua, « Dictamen sobre los principios y criterios para la defensa de la denominación y la entidad del valenciano », (consulté le ).
  21. Badia i Margarit 1984, p. 5.
  22. Friedrich Christian Diez, Grammaire des langues romanes, (lire en ligne), p. 102.
  23. Veny 2006, p. 115.
  24. « Un conocimiento superficial del catalĂĄn ha extendido la idea de que el catalĂĄn es una deformaciĂłn del provenzal, cuando la verdad es que tiene fisonomĂ­a peculiar y cuando la realidad histĂłrica es que no ha sido importado, sino que ha nacido en su propio solar en derivaciĂłn directa de los gĂ©rmenes latinos sedimentados en la romanizaciĂłn de Cataluña. La idea de que el catalĂĄn viniera de Francia suplantando a un habla distinta que se hablara y se hubiera producido en Cataluña estĂĄ tan reñida con todos los razonamientos histĂłricos y lingĂŒĂ­sticos, que nadie se atreverĂ­a a formularla en tĂ©rminos escuetos. [
] El provenzal, nacido en Provenza, ha ejercido influencia en el catalĂĄn, nacido en Cataluña, pero las razones de la composiciĂłn lĂ©xica y de la estructura del catalĂĄn no pueden buscarse en los elementos de cultura gala, que afluĂ­an por otros pasos pirenaicos a Navarra y la misma Castilla.» », citĂ© dans de Borja Moll 2006, p. 43.
  25. « Declarada i admesa per tots els romanistes la personalitat del català com a llengua neollatina i la seva independÚncia en relació al provençal, hom pot preguntar amb quin dels idiomes veïns té una major afinitat » (Badia i Margarit 1994, p. 6)
  26. Badia i Margarit 1994, p. 7.
  27. Simin Palay, Dictionnaire du bĂ©arnais et du gascon modernes, Éd. du CNRS, Paris, 1980 [3Ăšme Ă©d.]
  28. Gimeno BetĂ­ 2005, p. 18.
  29. Badia i Margarit 1994, p. 15.
  30. DERom, p. 641-643.
  31. Gimeno BetĂ­ 2005, p. 19.
  32. Menéndez Pidal 1976, § 101-102, p. 495-502.
  33. Badia i Margarit 1994, p. 8.
  34. Menéndez Pidal 1976, p. 496.
  35. (ca) Entrée « Pere Fouché », Gran EnciclopÚdia Catalana
  36. Pierre Fouché (fac-similé de l'édition de Toulouse publiée en 1924), Phonétique historique du roussillonnais, GenÚve, Slatkine, coll. « bibliothÚse méridionale », , 318 p. (ISBN 2-05-100177-4), p. V
  37. « P. FouchĂ© [
] s’inclina a considerar el catalĂ  independentment, com a llengua pont entre el gal·lo-romĂ nic i l'ibero-romĂ nic » (Badia i Margarit 1994, p. 8)
  38. de Borja Moll 2006, p. 42.
  39. « Quienes han insistido durante los Ășltimos cincuenta años, en la afinidad lĂ©xica entre el provenzal y el catalĂĄn, lo han hecho movidos por el interĂ©s en tomar partido en una querella: la de la pertenencia de la lengua catalana a la Galorromania o a la Iberorromanial El famoso y falso problema, conocido con el tĂ­tulo de «subagrupaciĂłn romĂĄnica del catalĂĄn», ha venido siendo tratado casi siempre con argumentos lĂ©xicos. » (ColĂłn 1976, p. 24)
  40. « La qĂŒestiĂł de si el catalĂ  Ă©s iberoromĂ nic o gal·loromĂ nic tĂ© un fort regust de bizantinisme; hom va atribuir a aquest problema una importĂ ncia excessiva, que els darrers polemistes han reduĂŻt a uns lĂ­mits justos. » (de Borja Moll 2006, p. 43)
  41. Ferrando Francés et Amorós 2011.
  42. Badia i Margarit 1994, p. 10.
  43. (es) Amado Alonso, ParticiĂłn de las lenguas romĂĄnicas de Occidente, 1944, p. 81-101.
  44. Bec 1971, p. 472.
  45. (oc) Domergue Sumien, « Classificacion dei dialĂšctes occitans », Revista d’ĂČc,‎ , p. 55 (lire en ligne, consultĂ© le )
  46. (en) Keith Brown et Sarah Ogilvie, Concise Encyclopedia of Languages of the World, Elsevier Science, (lire en ligne), p. 799.
  47. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 61-63
  48. Lluís Fornés, La Valéncia (sic) occitana, Valence, Ajuntament de ValÚncia, 1995.
  49. Flor 2010, p. 89, 489
  50. (ca) http://www.idiomavalencia.com/docs/var/catalaoccita.htm (site militant blavériste, écrit en graphie non normalisée)
  51. http://www.oc-valencia.org/1.html (écrit en graphie non normalisée)
  52. Flor 2010, p. 531
  53. Flor 2010, p. 527, 598
  54. « El primitiu romanç català potser conformà entre els segles VII i VIII i no es diferenciava, sinó dialectalment, dels altres parlars del sud de la Gàl·lia, el conjunt dels quals formava el diasistema occitànic » (Ferrado Francés et Nicolàs Amorós 2011, p. 43)
  55. Ferrado Francés et Nicolàs Amorós 2011, p. 64.
  56. Ferrado Francés et Nicolàs Amorós 2011, p. 44.
  57. GramĂ tica del catalĂ  contemporani, Joan SolĂ , Maria-Rosa Lloret, Joan MascarĂł, Manuel PĂ©rez de Saldanya (dir.), Editorial EmpĂșries, 2002.
  58. « No tenim dades importants sobre el llatĂ­ vulgar de l’extrem oriental d’HispĂ nia [
]. Ara bĂ©, en la majoria dels casos en quĂš l’espanyol i el gal·loromĂ nic discrepen, el catalĂ  s’agrupa amb el gal·loromĂ nic; aixĂČ prova que el llatĂ­ del qual procedeix el catalĂ  era mĂ©s afĂ­ al llatĂ­ de la GĂ l·lia que no pas al d’HispĂ nia; i aixĂČ tambĂ© explica que, malgrat que tot el territori de parla catalana Ă©s a la PenĂ­nsula IbĂšrica, hagi pogut discutir-se llargament si el catalĂ  Ă©s llengua iberoromĂ nica o gal·loromĂ nica, que hagi estat adscrita per alguns filĂČlegs al grup gal·loromĂ nic i fins i tot que hagi estat considerada com un simple dialecte del provençal. » (de Borja Moll 2006, p. 46)
  59. « D’una cosa, perĂČ, sĂ­ que hem d’estar segurs: el diasistema llatĂ­ del qual procedeix el catalĂ  Ă©s diferent de l'anomenat llatĂ­ hispĂ nic, base del portuguĂ©s i de l’espanyol, i per una altra banda cal dir que el catalĂ , l’occitĂ  i el francĂ©s remunten a un diasistema que anomenarem llatĂ­ gĂ l·lic, aplicant-hi un terme d’estricta tipologia lingĂŒĂ­stica [
]
    Per una altra banda, perĂČ, el catalĂ  presenta una sĂšrie de solucions lĂšxiques que van d’acord amb l’espanyol i el portuguĂ©s [
]. Finalment, a tot aixĂČ, hi cal afegir tot un seguit de formes que tan sols tenen vigĂšncia en catalĂ  [
]. Altrament, les afinitats morfolĂłgiques i sintĂ ctiques de la llengua catalana amb l'espanyol i el portuguĂ©s sĂłn mĂ©s grans: la pĂšrdua primerenca del nominatiu Ă©s un tret de tota la PenĂ­nsula [
]. L'Ășs de l’imperfet d’indicatiu en oracions condicionals, introduĂŻdes sobretot per la conjunciĂł si [
], construccions documentades ja en Ăšpoques molt arcaiques, i vivents encara.
    »
    (Gimeno BetĂ­ 2005, p. 15-19)
  60. Veny 2008, p. 35
  61. (oc) Louis Alibert (fac-simil de l’édition de 1976), Gramatica occitana segon los parlars lengadocians, Barcelone / Toulouse, Institut d'Estudis Occitans / Institut d'Estudis Catalans, , 2e Ă©d., 530 p. (ISBN 2-85910-274-4), Chap. I § 8
  62. Bec 1973, p. 28
  63. L’aragonais fait exception dans le roman occidental en maintenant les consonnes sourdes latines
  64. Bec 1973, p. 44.
  65. (ca) Joan SolĂ , LingĂŒĂ­stica i normativa, Barcelone, Editorial EmpĂșries, , 141 p. (ISBN 84-7596-244-0), p. 127-138
  66. Veny 2002, p. 90-95
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  68. Veny 2002, p. 36.
  69. RenĂ© Merle, Visions de “l’idiome natal” Ă  travers l’enquĂȘte impĂ©riale sur les patois 1807-1812, Perpignan, Trabucaire, (ISBN 978-2849741078), p. 223
  70. (es) Evolución de la enseñanza
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  72. Veny 2008, p. 40
  73. Veny 2002, p. 17-19.
  74. Sanchis Guarner 2009, p. 163
  75. Veny 2008, p. 51
  76. Sanchis Guarner 2009, p. 63
  77. Veny 2008, p. 21-22
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  79. (ca) Toni Soler, HistĂČria de Catalunya, Ă©d. Columna, , 246 p. (ISBN 84-8300-642-1), p. 232, discours Franco 1939 : « Tened por segurro, catalanes, que vuestro lenguaje, en el uso privado y familiar, no serĂĄ perseguido. »
  80. RaphaĂ«lle RĂ©rolle (Barcelone, envoyĂ©e spĂ©ciale), « En Catalogne, les Ă©coles nĂ©gligent l’enseignement du castillan », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
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  83. « Tv3 - Telediario: La salud del catalån - YouTube », sur youtube.com
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  85. « www.noticies.cat », sur noticies.cat
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  87. http://www.cg66.fr/culture/patrimoine_catalanite/catalanite/charte.html
  88. Jud 1925.
  89. Colón 1993, p. 33–35.
  90. Le portugais et l'espagnol ont estiagem et estiaje, respectivement, pour « sÚcheresse », « saison sÚche » ou « bas niveaux d'eau » ; cf. français étiage « niveau minimum d'un cours d'eau ».
  91. Le portugais et l'espagnol ont véspera et víspera, respectivement, pour « veille ».
  92. L'espagnol a aussi le mot trozo, et c'est en fait un emprunt du catalan tros. ColĂłn 1993, p. 39. Le portugais a troço, mais Ă  part le fait d'ĂȘtre aussi un emprunt, il a un sens trĂšs diffĂ©rent : « truc », « machin », « gadget ».
  93. L'espagnol moderne a aussi gris, mais c'est un emprunt moderne à l'occitan. Le mot original était pardo, qui signifie « rougeùtre », « orangeùtre » ou « ocre »(es) Rosa Gallego et Juan Carlos Sanz, Diccionario Akal del color, Akal, , 1042 p. (ISBN 978-84-460-1083-8, lire en ligne)
  94. Moll 1958, p. 47.

Voir aussi

Bibliographie

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  • Pierre Bec, Manuel pratique de philologie romane : français, roumain, sarde,rhĂ©to-frioulan, francoprovençal, dalmate. Phonologie, index, t. 2, Paris, Picard, coll. « Connaissance des langues », , 568 p.
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