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ImpĂ´ts locaux en France

Les impôts locaux en France sont les impôts perçus par les collectivités territoriales. Ils se divisent en deux sous-catégories : les impôts directs (plus les taxes assimilées) et les impôts indirects (plus les taxes assimilées).

Les impĂ´ts locaux en France s’élèvent Ă  125,1 milliards d'euros en 2015 avec une augmentation de 5,9 milliards d'euros par rapport Ă  2014. Elle reprĂ©sente la plus forte progression des recettes fiscales (+4,9 %) depuis 2011, date de la mise en Ĺ“uvre de la rĂ©forme de la fiscalitĂ© locale. En 2015, les recettes fiscales des groupements intercommunaux ont connu une augmentation de 840 millions d'euros (+6,8 %) et celles des dĂ©partements de 4,9 %, soit un gain de près de 2,1 milliards d'euros, montant près de deux fois supĂ©rieur Ă  la baisse des dotations de l'État[1].

Selon une étude commandée par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) en 2014, la France a, en Europe, « la fiscalité la plus élevée en matière d'impôts locaux liés au logement : taxe foncière et taxe d'habitation »[2].

Histoire

  • 1790 : crĂ©ation des contributions directes : contribution foncière, contribution personnelle mobilière, patente, sur les portes et fenĂŞtres
  • 1917 : crĂ©ation, pour l’État, de l’impĂ´t sur le revenu et transfert aux communes et dĂ©partements de la contribution des patentes et de la contribution mobilière.
  • 1948 : les deux contributions foncières sont abandonnĂ©es comme impĂ´ts d’État et affectĂ©es exclusivement aux communes et dĂ©partements.
  • 1974-1976: suppression des contributions directes, transformĂ©es en taxe foncière sur les propriĂ©tĂ©s bâties, taxe foncière sur les propriĂ©tĂ©s non bâties, taxe d'habitation et taxe professionnelle au profit des dĂ©partements et des communes.
  • 1981 : dĂ©centralisation : les collectivitĂ©s peuvent dĂ©sormais voter les taux des taxes locales
  • 1999 : suppression de la part salariale de la taxe professionnelle, puis en 2010 de la part patronale, remplacĂ©e par la contribution Ă©conomique territoriale.
  • 2011 : crĂ©ation de l'imposition forfaitaire sur les entreprises de rĂ©seaux[3].
  • 2019-2023 : suppression de la taxe d'habitation sur la rĂ©sidence principale.

Les impĂ´ts locaux directs

Ils peuvent être perçus au profit des différentes collectivités territoriales ou d'établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Sur un même avis d'imposition, il y a les impôts perçus au profit de différentes collectivités.

Les collectivités reçoivent également le produit de l'imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).

RĂ©partition des impĂ´ts directs locaux

Les principaux impôts directs locaux sont répartis entre les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre de la manière suivante[4].

Impôt En présence d'une commune isolée En présence d'un EPCI à fiscalité additionnelle En présence d'un EPCI à fiscalité professionnelle de zone En présence d'un EPCI à fiscalité éolienne unique En présence d'un EPCI à fiscalité professionnelle unique
Taxe d'habitation Commune Commune

EPCI

DĂ©partement

Taxe foncière sur les propriétés bâties Commune
DĂ©partement
Commune
EPCI
DĂ©partement
Taxe foncière sur les propriétés non bâties Commune Commune
EPCI
Cotisation foncière des entreprises (CFE) Commune Commune
EPCI
Dans la zone : EPCI

Hors zone : communes, EPCI

Commune et EPCI

Pour la CFE afférente aux éoliennes : EPCI

EPCI
Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)

26,5 % commune
23,5 % département
50 % région

26,5 % partagés entre communes et EPCI
23,5 % département
50 % région

Dans la zone :
26,5 % EPCI
23,5 % département
50 % région

Hors zone :
26,5 % partagés entre Commune et EPCI
23,5 % département
50 % région

26,5 % partagés entre communes et EPCI
23,5 % département
50 % région

26,5 % EPCI
23,5 % département
50 % région

Taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties[5]. Commune Commune[6] EPCI
Composantes de l'imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) Dépend de la composante (éoliennes, hydroliennes, centrales électriques, etc.)

Communes et leurs groupements (EPCI)

Les communes perçoivent :

Elles peuvent, en outre, instituer les taxes facultatives suivantes :

Les communes membres d'une Communauté d'agglomération perçoivent le produit des taxes foncières, de la taxe d'habitation et des autres droits et taxes, à l'exclusion de la taxe professionnelle.

DĂ©partements

Les départements perçoivent :

La part de taxe professionnelle perçue au profit des départements de la Corse-du-Sud et de la Haute-Corse est supprimée à compter du . L'État compense le manque à gagner pour les départements et la région.

Depuis 2011, les départements ne perçoivent plus la taxe foncière sur les propriétés non bâties, ni la taxe d'habitation.

RĂ©gions

Les régions (dont la collectivité territoriale de Corse) perçoivent la contribution au développement de l'apprentissage.

  • la contribution Ă©conomique territoriale (CET) n'est plus perçue par les RĂ©gions depuis 2021. En effet, les rĂ©gions obtenaient la moitiĂ© de la Contribution sur la Valeur AjoutĂ©e des Entreprises (CVAE), une partie de la CET. Avec les rĂ©formes fiscales du plan de relance du gouvernement Castex Ă  la suite de la crise sanitaire covid19, les rĂ©gions ne perçoivent plus de CVAE compensĂ©e par une part de TVA nationale de mĂŞme montant (2020).

Depuis 2011, les régions ne perçoivent plus la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties. Celle sur les propriétés bâties, détenue par les départements jusqu'en 2021, a été transférée ensuite aux communes pour compenser la suppression de la taxe d'habitation en échange d'une part de TVA nationale.

La région Île-de-France perçoit également la taxe spéciale d'équipement de la région d'Île-de-France.

L'article 1609 G du CGI institue en 2012 une taxe spéciale d'équipement au profit de l'établissement public Société du Grand Paris destinée à financer la construction du réseau de transport Grand Paris Express[7] - [8].

Les impĂ´ts locaux indirects

Il existe différents impôts locaux indirects perçus au profit des collectivités locales :


Les impôts indirects ont tendance à s'étoffer au fil des réformes de la fiscalité locale. En 2021, les EPCI à fiscalité propre et les départements reçoivent une part de TVA nationale chacun afin de compenser les pertes induites par la suppression de la taxe d'habitation d'ici 2023. Les régions obtiennent également une part de TVA pour compenser la suppression de leur part de la CVAE. Cela dit, la TVA peut-être considérée comme une dotation du point de vue des collectivités, car l'Etat peut modifier et changer les règles à sa guise pour moduler les sommes perçues au titre de la TVA. Exemple frappant, la modification des règles afin que les parts de TVA 2021 des EPCI et départements ne profitent pas de la hausse attendue.

Notes et références

  1. Les impôts locaux ont augmenté de 5,9 milliards d'euros en 2015, lefigaro.fr, 11 octobre 2016
  2. La France taxe plus l'immobilier que ses voisins européens, 20minutes.fr, 21 octobre 2014
  3. Emilie Buono et Gaëlle Ginibrière, « La grande histoire de la fiscalité locale », La Gazette des communes,
  4. « ANNEXE - IF - Répartition des principaux impôts directs locaux entre les collectivités territoriales et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre », sur http://bofip.impots.gouv.fr (consulté le ).
  5. La taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties n'est pas applicable à Mayotte.
  6. L'EPCI peut toutefois, en accord avec ses communes membres, se substituer Ă  la commune pour la perception de cette taxe.
  7. Mathias Thépot, « Grand Paris express : un levier de relance pour l'économie francilienne », latribune.fr, (consulté le )
  8. « Partie 7 : Taxes et prélèvements additionnels aux impôts fonciers », impots.gouv.fr (consulté le )
  9. « Taxe d'aménagement », sur service-public.fr.

Articles connexes

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