Wervicq-Sud
Wervicq-Sud (en néerlandais : Zuid-Wervik) est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France. Elle fait partie de la Métropole européenne de Lille.
Wervicq-Sud | |||||
L’église de l’Immaculée-Conception. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Nord | ||||
Arrondissement | Lille | ||||
Intercommunalité | Métropole européenne de Lille | ||||
Maire Mandat |
David Heiremans 2020-2026 |
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Code postal | 59117 | ||||
Code commune | 59656 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Wervicquois | ||||
Population municipale |
5 322 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 1 046 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
1 053 636 hab. (2020) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 46′ 23″ nord, 3° 02′ 55″ est | ||||
Altitude | Min. 12 m Max. 58 m |
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Superficie | 5,09 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Lille (partie française) (banlieue) |
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Aire d'attraction | Lille (partie française) (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Lambersart | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Métropole européenne de Lille
Géolocalisation sur la carte : Nord
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Liens | |||||
Site web | http://www.wervicq-sud.com/ | ||||
Géographie
Situation
Située à 15 kilomètres au nord de Lille et à 20 kilomètres au sud-est d'Ypres, Wervicq, dont Wervicq-Sud est la partie française, est une ville très ancienne.
La commune est séparée de Wervicq (en néerlandais Wervik) en Belgique par la Lys. Le pont frontière reliant les deux villes a été inauguré le . Les communes de Bousbecque, Comines, Halluin, Linselles ou Roncq sont des villes avoisinantes.
Depuis 1974-1975, la ville est jumelée avec Roetgen, ville allemande située entre Aix-la-Chapelle et Montjoie.
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune est traversée par la Lys, une rivière dont la source se situe à Lisbourg et se jetant dans l'Escaut à Gand (Belgique).
Par route
La route départementale 945, l'ex route nationale 345, qui relie Halluin / Menin à Béthune, traverse la ville.
Transports en commun
La ville est desservie par les lignes de bus de Ilévia suivantes :
- 82 : Armentières Gare ↔ Tourcoing Pont de Neuville (du lundi au samedi) ;
- 82R : Armentières Gare ↔ Tourcoing Pont de Neuville (le dimanche, sur réservation au 03.20.40.40.40) ;
- 82 : Wervicq-Sud Curie ↔ Armentières Collège Jean-Rostand (uniquement en période scolaire) ;
- 82 : Armentières Gare ↔ Wervicq- Sud Curie (uniquement en période scolaire) ;
- 84 : Comines les Glycines ↔ Tourcoing Centre ;
- 86 : Comines Gare ↔ Gare de Lille-Flandres ;
- 942 : Wervicq-Sud Curie ↔ Linselles Collège Matisse (uniquement en période scolaire) ;
- 943 : Linselles Place ↔ Comines Collège Philippe de Commynes (uniquement en période scolaire) ;
- 944 : Halluin Douane ↔ Comines Collège Saint-Joseph (uniquement en période scolaire).
Tramway
De 1896 à 1931 opérait le tramway d'Armentières à Halluin. Passant par la vallée de la Lys, il desservait les communes de Bousbecque, Wervicq, Comines, Houplines, Frelinghien, Deûlémont et Warneton. Jamais rentable, il est supplanté par la mise en place, en 1929, d'autocars[1].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Roubaix », sur la commune de Roubaix, mise en service en 1965[8] et qui se trouve à 13 km à vol d'oiseau[9] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 833,2 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Lille-Lesquin », sur la commune de Lesquin, mise en service en 1944 et à 21 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[12] à 10,8 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
Typologie
Wervicq-Sud est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [15] - [16] - [17]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lille (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 60 communes[18] et 1 053 636 habitants en 2020, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Lille (partie française) est la quatrième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon et Marseille-Aix-en-Provence[19] - [20].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[21] - [22].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (63,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,4 %), zones urbanisées (35,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (7,6 %), prairies (7,5 %)[23].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[24].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Viroviacum au IIIe siècle, vers 300, en 376 (Itinéraire d'Antonin)[25] ; Wervi en 1090 / 1114 ; Wervhec en 1143 ; Wervecke en 1198 ; Wervek en 1268 ; Wervy en 1480[26] - [27].
Frans Wervik/Zuid-Wervik en néerlandais.
Il s'agit d'une formation toponymique gauloise (belge) ou gallo-romaine en -(i)acum suffixe localisant, puis marquant la propriété. Il a généralement abouti à -(e)i à l'époque médiévale en langue d'oïl, noté plus tardivement -y comme le montrent les formes Wervi de 1090 et Wervy de 1480, formes romanes[25]. En revanche, en flamand, il donne généralement -ek(e) / -i(j)k / -aken.
Le premier élément Virov(i)- germanisé par la suite en Werv- représente le nom de personne celtique (belgo-gaulois) Wirovius (autrement noté Virovius / Uirovius), d'où le sens global de « propriété de Wirovius »[25].
Histoire
Wervicq-Sud et Wervicq (Belgique) (en néerlandais Wervik) ne forment jusqu'au XVIIe siècle qu'une seule et même entité puisque la séparation effective des deux communes sera prononcée sous Louis XIV. Leur histoire est donc liée.
L'époque gallo-romaine
L'homme s'installe dans la vallée de la Lys dès la Préhistoire. À cette époque, il ne s'agit que de petits foyers de peuplement. Ce sont donc d'abord les Celtes qui se sont installés parmi les premières peuplades connues. Il est probable qu'ils choisirent ce lieu car le passage de la rivière, à l'époque sauvage et marécageuse, était mieux adapté à la traversée et que la proximité d'un petit mont appelé « la montagne de Wervicq-sud » surplombe la vallée et offrait un lieu de défense stratégique et de refuge adapté en cas d'inondation dues aux crues[28].
C'est à cette même période que les Romains installèrent un camp fortifié dont on a retrouvé des traces. On retrouve d'ailleurs sa trace sur l'itinéraire d'Antonin (IIIe siècle) puis dans la table de Peutinger (IIIe siècle) comme Virovino, puisque la voie romaine de Tournai à Cassel traversait la Lys. Halte de repos entre bases militaires et centres commerciaux, la ville comptait alors à peu près 2 000 habitants.
Après la longue agonie de l'Empire romain qui subit les invasions incessantes des tribus germaniques s'installant en grande masse en Gaule, Wervicq n'est guère plus évoquée.
Moyen Âge
En 1070, la comtesse Richilde de Hainaut a complètement dévasté la ville au cours de la guerre civile qui oppose la régente à Robert le Frison et qui ne tarde pas à ravager le comté de Flandre.
Il faut encore attendre 1090 pour retrouver trace de Wervicq dans les écrits de l’archevêque de Tournai. Au XIe siècle, la ville retrouve son lustre grâce au développement de la draperie qui devient un produit très recherché à cette période. La ville s’enrichit et le célèbre chroniqueur, Froissart, la décrit comme « une grosse ville avec hostels tous plains de draps, de pennes, d’or et d’argent ».
La ville est cependant victime de terribles incendies en 1116, 1206, 1382 et 1460. Toutefois, au XIVe siècle par l'octroi de chartes de draperie par Louis Ier de Flandre et Louis II de Flandre, la ville connaît un nouvel essor dans le commerce de draps.
Le début du XVe siècle est difficile pour la ville: Elle doit faire face à des épidémies de peste, des guerres et de nombreux pillages entre 1419 et 1436. La draperie, à la suite des départs des financiers italiens, périclite[29].
Jusqu'en 1527, la ville dépend des comtes de Flandre. Le traité de Madrid la fait passer sous la souveraineté du Saint Empire. Elle adhère au XVIe siècle à de nouvelles idées sociales et religieuses, notamment sous l’influence des Gueux. À la suite de cela, La ville est complètement détruite en 1578 lors de la guerre des mécontents[30]. Au début du XVIIe siècle, il reste moins de 1 000 habitants.
Époque moderne
Dépendante de l’Espagne, Wervicq est coupée en deux par la conquête de Louis XIV en 1667.
En 1713, le traité d'Utrecht entérine la division de la commune. La partie Nord se retrouve sous influence autrichienne et suivra le sort des provinces belges, la partie Sud sous influence française est rattachée à la Flandres maritime et correspond au début de l’entité Wervicq-Sud. Le découpage territorial actuel institué par la Constituante en 1790 est définitivement fixé par le traité de Courtrai du .
Durant ce même siècle, le textile tend à disparaître au détriment de la culture du tabac développée, comme le veut la légende, par le Wervicquois le plus célèbre : Jehan Van d’Helle[29]
Lorsqu'en 1789, arrive la Révolution Française, Wervicq-Sud devient une véritable commune indépendante.
La ville est occupée par les ennemis coalisés contre la France en 1792. Ils y causent de gros dégâts[31]
La paroisse est créée en 1802. Le premier curé, Boniface Clarisse, officie dans l’unique lieu de culte : une vieille chapelle. Avec seulement une quarantaine de places, l’édifice, où il pleuvait régulièrement à l’intérieur, n’était pas adapté à la population. Très vite, la messe sera dite dans une « maison particulière »[32].
C’est Jean-Baptiste Parent, le deuxième curé de la paroisse, qui fait construite en 1827, la première église d’une capacité de 500 places. À peine construite, elle est déjà trop petite pour une population qui va quasiment tripler en un demi-siècle, avec l’industrialisation et le développement de l’industrie textile. C’est à Julien-Joseph Roussel, curé de 1835 à 1889 que l’on doit l’église actuelle. Elle sera bénie le , après une procession solennelle au cours de laquelle les objets du culte seront transportés de l’ancienne à la nouvelle église.
Wervicq-Sud demeure religieusement dépendante du diocèse de Tournai. En 1802, elle relève du diocèse de Cambrai puis de Lille à partir de 1913.
Révolution industrielle
La première Révolution industrielle permet le développement de la ville qui passe de 1 262 habitants en 1804 à 3075 en 1874. Les usines textiles implantées sur le territoire communal attirent une forte immigration de travailleurs étrangers, notamment belges, et sont aussi la cause d’une véritable pagaille quotidienne sur le pont enjambant la Lys qui voit passer des milliers de travailleurs frontaliers.
À partir de 1870, avec l’avènement des machines à vapeur, les manufactures prennent le relais des métiers manuels qui permettent une meilleure productivité et vont se développer plus rapidement avec l’arrivée du train au XIXe siècle.
C’est dans ce contexte favorable qu’arrivent la Première Guerre mondiale et ses conséquences désastreuses pour la ville.
Première Guerre Mondiale
Les premiers Allemands pénètrent dans la ville les 4 et . Le 6, ils dynamitent le pont frontière. À l’arrière immédiat du front, Wervicq-Sud sert de lieu de repos et d’hôpital pour les soldats allemands. Durant cette période des personnages historiques feront un bref passage dans la commune, notamment Adolf Hitler qui, après avoir été gazé, a été soigné dans le Château Blanc, lieu où le peintre allemand Max Beckmann, l’un des pères fondateurs de l’expressionnisme, exerçait en tant qu’infirmier.
Durant la guerre, les usines sont pillées par l’occupant ou détruites par les combats. Évacuée en 1917, la ville est complètement détruite.
Après ces années d'occupation, les troupes britanniques, belges et françaises libèrent la commune le . À l'armistice, la reconstruction se fait difficilement et la population ne revient qu’au compte-gouttes.
Entre deux-guerres et Seconde Guerre Mondiale
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Wervicq-Sud ne compte que 2 002 habitants. Après le conflit, l’industrie textile est relancée grâce aux métiers allemands et aux dommages de guerre. Mais un certain nombre d’usines ne seront pas reconstruites ou changeront de localisation dans la Vallée de la Lys. La relance sera difficile.
En , Anglais et Allemands s’affrontent de nouveau lors de la Bataille de la Lys. Le pont construit en 1927-1928 est dynamité par les Alliés en 1940. Occupée, la cité est libérée par les troupes anglaises le 4 septembre 1944. Un nouvel ouvrage franchissant la Lys est inauguré le .
De la Libération à nos jours
Après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux quartiers sont créés. C’est à partir de 1950 que Wervicq-Sud renoue avec l’essor. Malgré la crise industrielle, le tissu économique wervicquois reste encore majoritairement marqué par une activité industrielle textile.
Sur le plan démographique, la population n’a, elle, cessé d’augmenter pour atteindre en 2005 près de 4 700 habitants et celle-ci devrait encore s’accroître avec le développement de nouveaux quartiers d’habitations en centre-ville, sur la Friche Dalle et aux abords de la Lys.
En , la reconstruction du pont est achevée dans le cadre de l'aménagement à grand gabarit (classe IV) de la Lys. Le nouveau pont a été inauguré le jeudi [33].
En 2018, les deux villes fêtent leurs 2 050 ans d'existence[33].
Héraldique
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Les armes de la commune de Wervicq-Sud se blasonnent ainsi : |
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