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Textile

Un textile est un matériau susceptible d'être tissé ou tricoté. Initialement, il désigne donc un matériau qui peut se diviser en fibres ou en fils textiles, tels le coton, le chanvre, le lin, la laine (textiles organiques) ou la pierre d'amiante (textile minéral), puis avec la découverte de nouvelles techniques, les fibres synthétiques.

Détail d'un objet tissé.

L'action de séparer les fibres d'un textile s'appelle le filage. Par extension, le mot textile peut également s'appliquer au résultat après transformation, un drap est un textile.

S'il est tissé, le textile forme un tissu. Dans le cas contraire, il forme une étoffe servant à rembourrer et orner. À la fin du XVIe siècle, l'étoffe prend le sens plus spécifique de textile servant à l'habillement ou à l'ameublement. Aujourd'hui, on trouve des tissus formés par pressage ou agglomération de textile, une extension technique moderne aboutissant à l'expression contradictoire tissu non tissé.

On distingue deux grandes classes de textiles auxquelles s'ajoutent plusieurs sous classes possibles :

  • Textiles traditionnels : textiles pour lesquels on porte l'attention sur l'apparence et le confort. Il s'agit surtout du domaine de la mode, souvent du vĂŞtement, mais aussi de l'ameublement (draps, tentures, rideaux, nappes, serviettes, tapisseries).
  • Textiles techniques : sont classĂ©s dans cette catĂ©gorie tous textiles pour lesquels importent les caractĂ©ristiques mĂ©caniques, chimiques, physico-chimiques et ayant une application technique : gĂ©otextile, textile mĂ©dical, matĂ©riaux composites Ă  renfort textile.

Par exemple les filtres, le feutre, les mèches, le fil, les tricots, le papier... sont des textiles.

On parle de textiles intelligents ou actifs dès lors que le textile a la capacité de sentir une information dans son environnement et d'y répondre avec un comportement spécifique.

Histoire

  • 650 000 ans (date Ă©tablie par l'analyse palĂ©ogĂ©nĂ©tique du pou du vĂŞtement[1]) Les premiers vĂŞtements portĂ©s Ă©taient probablement en peaux et fourrures d'animaux rĂŞches et grossières, protĂ©geant le chasseur-cueilleur prĂ©historique des glaciations du PlĂ©istocène : en utilisant des grattoirs pour racler la viande d'animaux, ils se sont servis de leur peau comme costume drapĂ© ou enfilĂ©, ont utilisĂ© de fines lanières de cuir pour attacher les fourrures[2].
  • 40 000 ans, l’homme de Cro-Magnon a dĂ©veloppĂ© des outils pointus plus fins comme des poinçons ou des aiguilles Ă  coudre en os d'animaux, pouvant percer de petits trous dans les peaux, et ainsi lacer ou coudre des tuniques.
  • C'est le mouton qui fut d'abord domestiquĂ© en MĂ©sopotamie en raison de la qualitĂ© de sa laine, Hammurabi appelant la Babylone le « pays de la laine ». Facile Ă  travailler, elle Ă©tait filĂ©e et tissĂ©e avec des techniques encore utilisĂ©es en vannerie, la laine tissĂ©e Ă©tant plus chaude que les fourrures[3]. Le premier outil de filage consistait en un petit bout de bois dotĂ© d'un crochet qui permettait d'attraper le fil. Il Ă©tait possible de rouler la branche sur la cuisse afin de rendre la torsion plus rapide. Le fil Ă©tait quant Ă  lui enroulĂ© autour de la branche afin de pouvoir ĂŞtre stockĂ© et maintenu en place. Il est possible de filer avec la branche. Toutefois, si ce procĂ©dĂ© est particulièrement adaptĂ© Ă  l'apprentissage, il en demeure relativement lent. Une alternative fut donc nĂ©cessaire. La maĂ®trise de la fabrication d'objets et de vĂŞtements crĂ©Ă©s avec des fibres textiles durant les temps prĂ©historiques est une Ă©tape essentielle pour les chances de survie des populations prĂ©historiques[4].
  • 34 000 ans, la dĂ©couverte de fibres teintes de lin naturel et de laine de chèvre portant des marques de torsion dans des couches d'argile de la grotte de Dzudzuana en GĂ©orgie suggère l'utilisation de matĂ©riaux textiles. Bien qu'elles aient pu ĂŞtre utilisĂ©es comme cordage pour l'emmanchement des outils en pierre ou pour le tressage de nattes et paniers, ces fibres ont probablement servi au tissage de vĂŞtements Ă  coudre, l'Ă©quipe de chercheurs ayant trouvĂ© associĂ©s Ă  ces fibres des mites, des larves de colĂ©optères et des spores de Chaetomium (en) typiques de la dĂ©gradation des textiles[5].
  • Le tissage rend l'Ă©toffe plus rĂ©sistante. Cette technique nĂ©olithique nĂ©cessite le filage de la laine de mouton ou de chèvre, de la fibre de coton, laine, lin, ou soie, ces fibres pouvant subir une torsion Ă  la main pour former un fil solide. L'art du filage est attestĂ© dès la sĂ©dentarisation des hommes qui dĂ©couvrent qu'il est possible de fabriquer un fil solide en parallĂ©lisant les poils ou les fibres vĂ©gĂ©tales (laine, lin) puis en donnant manuellement une torsion aux faisceaux de fibres[6].
  • vers -8000 L'homme prĂ©historique apprend progressivement Ă  macĂ©rer les fibres vĂ©gĂ©tales pour les rendre flexibles (technique du rouissage) ainsi qu'Ă  dĂ©tacher les poils des cuirs grâce Ă  des silex taillĂ©s, fabriquant d'abord des feutres. Le premier feutre est Ă©voquĂ© sur des motifs de peinture murales du site nĂ©olithique de Çatal HöyĂĽk, de lin, laine, poils, fourrure, voire en Ă©corce d'arbre, mais le feutre reste une Ă©toffe moins rĂ©sistante que le tissu[7].
  • dès -6000 en JudĂ©e une forme de tricot, le nalbinding[8].
  • VIe millĂ©naire av. J.-C. le filage au fuseau et Ă  la quenouille, constituĂ©s de diffĂ©rents matĂ©riaux, pour le lin et la laine est attestĂ© (dĂ©couverte dans le village nĂ©olithique de Sesklo de fusaĂŻole)[9] jusqu'Ă  l'apparition du rouet au dĂ©but du XIVe siècle au Moyen-Orient. C'est au XVIIe siècle qu'on ajoute une pĂ©dale au rouet pour libĂ©rer la main droite du fileur et amĂ©liorer la technique. Mais malgrĂ© ce progrès, le tissage et le filage restent des opĂ©rations lentes, artisanales et relativement onĂ©reuses[6].
  • En 1746, la première manufacture d'indiennes mulhousienne est crĂ©Ă©e dans ce qui est encore la RĂ©publique de Mulhouse (Stadtrepublik MĂĽlhausen) par Koechlin, Schmaltzer et Jean-Henri Dollfus. Dans les annĂ©es 1760 apparaĂ®t, au Royaume-Uni, le premier mĂ©tier Ă  filer mĂ©canique (Spinning jenny).
  • En 1771, Richard Arkwright crĂ©e la première filature industrielle.
  • Crompton invente quant Ă  lui la spinning mule permettant Ă  un seul ouvrier de commander jusqu'Ă  1 000 fuseaux.
  • En 1812, tous les mĂ©tiers Ă  filer du Royaume-Uni produisent autant que quatre millions de rouets[6].
Jeton de la corporation des commerces de draperie

Le filage industriel se développe avec deux inventions : d'une part, la machine à égrener le coton pour fournir la fibre ; d'autre part, celle du métier à tisser pour utiliser le fil. L'expansion des filatures crée un exode rural qui engendre une mécanisation agricole visant à maintenir les niveaux de production et oblige les artisans fileurs à se reconvertir. Le travail en filature ne demandant ni force, ni aptitude spéciale, la main d'œuvre bon marché que sont les femmes et les enfants est préférée, avant que l'évolution de la législation ne finisse par interdire le travail des enfants[6].

Matières premières

Les matières textiles sont généralement classées en trois grandes catégories en fonction de leur origine. On distingue ainsi les matières naturelles (végétales ou animales), artificielles et les matières synthétiques.

  • Les matières naturelles : ces matières premières proviennent d’origine vĂ©gĂ©tale ou animale. Chaque matière inclut divers avantages et inconvĂ©nients, et est gĂ©nĂ©ralement dĂ©clinĂ©e en diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s.
    • La laine : d’origine animale, elle est obtenue Ă  partir de la toison du mouton ou d’autres animaux. Cette matière se dĂ©marque par sa douceur et sa lĂ©gèretĂ©, mais aussi par son confort et sa capacitĂ© Ă  tenir chaud. Cependant, la laine est une matière dĂ©licate, rĂ©siste mal aux frottements et est sensible Ă  la lumière. On distingue diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s de laine parmi lesquelles le mĂ©rinos, le cachemire, l’angora et l’alpaga.
    • La soie : Ă©galement d’origine animale, la soie est issue du cocon produit par la chenille du bombyx du mĂ»rier communĂ©ment appelĂ©e ver Ă  soie. Cette matière aux filaments longs et brillants est rĂ©sistante tout en gardant une certaine douceur au toucher. Le confort qu’elle procure et sa bonne isolation en fait un produit haut de gamme au prix souvent Ă©levĂ©.
    • Le coton : d’origine vĂ©gĂ©tale, le coton est une fibre qui recouvre les graines du cotonnier. Très doux au toucher, il est gĂ©nĂ©ralement agrĂ©able Ă  porter et bĂ©nĂ©ficie d’une bonne robustesse et souplesse. Il a tendance Ă  se froisser facilement et n’est pas bon isolant.
    • Le lin : le lin est une matière textile extraite des fibres de la plante du mĂŞme nom. Cette matière très rĂ©sistante d’origine vĂ©gĂ©tale est dotĂ©e d’un fort pouvoir absorbant et d’une certaine fraĂ®cheur au porter, ce qui la rend idĂ©ale pour l’étĂ©. Le lin a cependant tendance Ă  se froisser facilement et Ă  jaunir lorsqu’il est exposĂ© Ă  la lumière.
  •  Les matières artificielles : ces matières sont constituĂ©es de fibres fabriquĂ©es Ă  partir de la cellulose extraite des vĂ©gĂ©taux. La matière première artificielle la plus utilisĂ©e est sans aucun doute la viscose qui est fabriquĂ©e Ă  partir de cellulose extraite de bois notamment. La viscose est dotĂ©e d’un bon pouvoir absorbant et se dĂ©marque par sa brillance similaire Ă  la soie. Elle est en revanche critiquĂ©e pour sa facilitĂ© Ă  se froisser et sa faible rĂ©sistance Ă  l’humiditĂ©. Ă€ noter que ce n’est pas la seule matière artificielle, on dĂ©nombre Ă©galement le modal, le cupro ou encore l’acĂ©tate de cellulose.
  • Les matières synthĂ©tiques : les matières prĂ©sentĂ©es ci-dessous sont produites par synthèse de composĂ©s chimiques provenant majoritairement d’hydrocarbures ou d’amidon. Elles sont gĂ©nĂ©ralement mĂ©langĂ©es Ă  des fibres naturelles afin de faire baisser le prix de revient tout en bĂ©nĂ©ficiant des avantages apportĂ©s par ces matières de synthèse.
    • Le polyester : très bon isolant thermique, le polyester est rĂ©sistant Ă  l’usure, la luminositĂ© et aux mites. Ce textile supposĂ© infroissable est cependant dotĂ© d’un faible pouvoir absorbant et ne laisse pas respirer la peau.
    • Le polyamide : le polyamide matière textile rĂ©siste parfaitement Ă  l’usure et aux mites tout en Ă©tant un très bon isolant thermique et bĂ©nĂ©ficiant d’une excellente rĂ©sistance Ă  la traction. Le polyamide demeure malgrĂ© ses qualitĂ©s un textile au pouvoir absorbant faible, au toucher froid et relativement sensible Ă  la lumière.
    • L'acrylique : l’acrylique est une matière synthĂ©tique rĂ©sultant de la rĂ©action de l’ammoniac sur un dĂ©rivĂ© du pĂ©trole. C’est un textile très rĂ©sistant aux tractions, agrĂ©able au toucher, insensible aux mites mais Ă©galement un très bon isolant thermique. Comme tous les textiles de synthèse, son pouvoir absorbant est relativement faible. Il a Ă©galement tendance Ă  retenir l’électricitĂ© statique et Ă  jaunir sous l’effet de la chaleur.
    • L'Ă©lasthanne : cette matière synthĂ©tique est reconnue pour son excellente Ă©lasticitĂ©. L’élasthanne est d’ailleurs rĂ©gulièrement mĂ©langĂ©e Ă  d’autres fibres textiles dans le but de les rendre plus extensibles. Outre cette qualitĂ©, cette matière très lĂ©gère est agrĂ©able au toucher et suffisamment rĂ©sistante. Elle a cependant tendance Ă  jaunir de par sa sensibilitĂ© Ă  la chaleur et Ă  la lumière.

Techniques

Fibres

Fibre de bambou vue au microscope
Tissage traditionnel maya.

Les fibres textiles sont classées en trois grandes catégories :

  • Les fibres naturelles (existant Ă  l'Ă©tat naturel comme la Fibre de bambou) ; elles furent les premières Ă  ĂŞtre utilisĂ©es pour la confection de vĂŞtements.
  • Les fibres chimiques :
    • Les fibres artificielles (fabriquĂ©es Ă  partir de matières premières naturelles).
    • Les fibres synthĂ©tiques (obtenues par rĂ©actions chimiques).
  • Les fibres minĂ©rales (silicate mixte de carbone et de magnĂ©sium) permettent la confection de tissus ignifugĂ©s[10] utilisĂ©s dès l'AntiquitĂ©.

Filature

Filature industrielle.

La fabrication d'un fil nécessite le décorticage et le nettoyage de la matière première (égrenage), le desserrement et la parallélisation des fibres (cardage, peignage) puis enfin la filature.

La réalisation d'un fil est une succession d'étapes dépendant de la qualité du fil souhaité et du type de fibres à travailler, mais qui comporte toujours au moins trois phases :

  • plusieurs filaments sont tirĂ©s de la filasse et rassemblĂ©s en mèche ;
  • la mèche est roulĂ©e en fil par torsion ;
  • le fil est mis en bobine pour ĂŞtre tissĂ©.

Il existe deux grands processus de filature :

  • la filature pour fibres longues (filature type laine) ;
  • la filature pour fibres courtes (filature type coton).

Pour ces deux processus, on part de bourres de fibres nettoyées, si nécessaire, qu'on transforme en ruban puis en mèche puis en fil.

  • Filature de fibres continues ou filage :
    • Pour les fibres synthĂ©tiques : par filage, on obtient un filament. Les filaments sont convertis (coupĂ©s) ou craquĂ©s pour obtenir des fibres pouvant ĂŞtre mĂ©langĂ©es ;
    • Pour les fibres naturelles : Un ver Ă  soie est capable de sĂ©crĂ©ter un filament pouvant mesurer jusqu'Ă  1 500 m. La soie n'entre gĂ©nĂ©ralement pas dans les processus de filature dĂ©crits au-dessus. On assemble les filaments des soies, puis on fait un retordage de ces assemblages, qui peuvent ensuite ĂŞtre coupĂ©s pour ĂŞtre mĂ©langĂ©s Ă  d'autres fibres.

Tissage

Le tissu est obtenu par le tissage qui est le résultat de l'entrecroisement, dans un même plan, de fils disposés dans le sens de la chaîne et de fils disposés, perpendiculairement aux fils de chaîne, dans le sens de la trame. Le liage obtenu entre ces fils de chaîne et trame se définit par une armure.

On distingue trois grandes classes fondamentales d'armures : toile, sergé et satin.

Il existe des armures dérivées des trois précédentes : le reps, le cannelé, le croisé, le satin à répétition, etc. Un tissu peut être composé de plusieurs armures différentes et dans ce cas on parle de tissu façonné (e.g. Le velours de Gênes).

Le métier Jacquard permet la sélection de fils de chaîne de façon indépendante tandis que les métiers à cadres font une sélection de cadres et donc de groupes de fils.

Selon l'utilisation qui est faite des fils, on parle de duites (fils de trame) et de fils (fils de chaîne). On peut aussi trouver des fils fantaisie quand une grande importance est donnée à l'esthétisme du fil au lieu de sa régularité. Il existe aussi les fils dit techniques utilisés dans des applications techniques.

Le tissage s'accompagne d'étapes précises dont les plus importantes sont :

  • le bobinage : les fils sont disposĂ©s sur les bobines ;
  • l'ourdissage : prĂ©paration de la chaĂ®ne sur le mĂ©tier Ă  tisser ;
  • le rentrage : les fils de chaĂ®ne sont enfilĂ©s dans des tiges mĂ©talliques (les lisses) puis dans les dents du peigne ;
  • une fois la pièce textile descendue du mĂ©tier industriel et jusqu'Ă  l'informatisation, les tissus de luxe (drap d'Elbeuf) destinĂ© Ă  l'habillement connaissent le rentrayage qui consiste Ă  rĂ©parer Ă  l'aiguille les grappes, c'est-Ă -dire les erreurs commises par le mĂ©tier Ă  l'occasion de la rupture d'un fil de chaĂ®ne ou de trame ou tout autre incident.

Tricot

Plusieurs méthodes de tricotage ont été développées.

Le tricotage à mailles cueillies, appelé aussi tricotage trame est le plus connu. Il permet l'obtention de tricot jersey, interlock, côte 1x1, côte anglaise, etc. Ces mailles sont fréquemment utilisées dans les sous-vêtements, les tee-shirts, les pull-overs, les chaussettes, etc.

Le tricotage à mailles jetées ou chaîne permet la réalisation d'articles indémaillables. Les armures les plus fréquentes sont la charmeuse, l'atlas, le satin. Ces mailles sont utilisées dans la confection de maillots de bain, de lingerie, de voilages.

Non-tissé

Les non-tissées sont des textiles dont les fibres sont maintenues de façon aléatoires, ils sont souvent classés selon leur domaine d'application ou leurs caractéristiques techniques.

Voie de fabrication

  • voie humide (dite papetière)
  • voie aĂ©rodynamique
  • voie fondue

Voie de consolidation

  • mĂ©canique
    • aiguilletage
    • couture-tricotage
  • thermollage

Applications

Les non-tissés les plus connus sont les feutres. Mais le grand public connaît également cette technologie sous la forme des lingettes ménagères ou cosmétiques.

Ennoblissement

Les techniques d'ennoblissement ont pour but de modifier les propriétés du textile « brut ».

Une fois les textiles préparés (flambage, désencollage, etc.), ils peuvent recevoir une opération de teinture ou d'impression.

Pour leur donner « de la main » (du toucher), des apprêts mécaniques (émerisage, grattage, etc.) ou des apprêts chimiques sont utilisés. Enfin, des fonctions (bactériostatisme, déperlance, hydrophilie, protection UV, etc.) peuvent être greffées sur ces textiles par apprêts chimiques.

Teinture

Nom Caractéristiques
Ikat Procédé asiatique de teinture où les parties du fil à préserver de la teinture sont cachées par un fil noué sur le fil de la trame.
Mahaju Méthode de teinture par réserve, l'étoffe à teindre est nouée en différents endroits pour jouer sur la densité de couleur.
Batik Technique inventée à Java consistant à masquer avec de la cire les parties non teintes

Impression

Tissus imprimés.

L’impression est la décoration d’une étoffe par un motif répétitif. Historiquement, l’impression daterait du IIe millénaire av. J.-C. et serait originaire des Indes[11].

Nom Caractéristiques
Dévorage S’applique pour les supports de deux fibres distinctes. La pâte d’impression contient un agent chimique qui détruit l’une des fibres.
Flocage Le motif est encollé et saupoudré de fibres textiles courtes pour un aspect velours.
Impression à cadre rotatif Un rouleau creux, contenant la couleur et découpé aux endroits à imprimer, passe sur l’étoffe ; l’opération est répétée une fois par couleur.
Impression à la planche Procédé artisanal. Les motifs sont sculptés dans une planche qui est ensuite appliquée sur l’étoffe.
Impression par rouleau Version mécanique de l’impression à la planche.
Impression sérigraphique Le motif est gravé sur du vernis fixé sur un cadre puis appliqué sur l’étoffe.
Pochoir Procédé artisanal. Le motif est pré-découpé dans une plaque qui s’applique sur l’étoffe et les couleurs sont appliquées à la brosse.
Thermocollage Collage de motifs figuratifs ou de patterns (strass ou perles synthétiques) en planches.

Textiles Ă  usage technique

Les TUT sont de plus en plus dénommés textiles techniques et fonctionnels. Ils contribuent à la diversification du secteur textile traditionnel, en réponse aux délocalisations notamment.

Ils regroupent des tissages de matériaux dont les performances et propriétés fonctionnelles qui diffèrent de celles des fibres textiles traditionnelles. On les retrouvera notamment surtout dans des applications techniques et parfois 'extrêmes' : ailes d'avions, voiles de bateaux, pansements, vestes de pompier, prothèses médicales, stabilisateur de route, para-grêle, dirigeables, etc.

La production de TUT croît régulièrement depuis les années 1990 (Marché estimé à 65 milliards d'euros en 1995, puis à 85 milliards d'euros en 2005, et qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros vers 2010.

Le 1er producteur et le 1er consommateur de textile technique en Europe serait l'Allemagne où la recherche est pilotée par un réseau de compétences supra régional dit Conseil en Recherches Textiles, avec 16 unités de recherche (en 2007) et de nombreux partenaires institutionnels et industriels.

Un nouveau type de textile fait son apparition : les Smart Textiles incorporant de l'électronique pour plus d'interaction avec l'utilisateur ou l'environnement. Ces nouveaux produits promettent des applications dans les domaines du médical (vêtement avec capteur cardio-vasculaire, respiratoire, thermomètre, etc.), du loisir (veste avec lecteur MP3 intégré, mode : vêtement lumineux), de la sécurité (dossard clignotant et communicant, etc.). On évoque aussi des tissus susceptibles de produire de l'électricité, c'est-à-dire jouant le rôle de panneaux solaires, susceptible de recharger des batteries de téléphone, ordinateur, etc. voire d'alimenter des dirigeables.

Performance des textiles

Applications
  • bactĂ©riostatisme
  • rĂ©sistance mĂ©canique
  • anti-statisme
  • protection feu
  • olĂ©ofuge / hydrofuge
  • gĂ©otextiles / agrotextiles
  • smart textiles / Textronique
Caractéristique mécanique
  • comparaison d'essais en traction de diffĂ©rentes fibres.
  • comparaison d'une Ă©prouvette mĂ©tallique de mĂŞme finesse qu'un fil textile.
  • MatĂ©riau composite

Typologie

Nom Caractéristiques Utilisation
Bachette Tissu de coton semblable à une bâche mais en plus léger Habillement, ameublement
Batiste Fine toile de lin Habillement, chemiserie (vieux)
Bogolan Tissu teint suivant une technique utilisée au Mali, Burkina Faso, Guinée Habillement
Buckram Textile, généralement à base de coton et plus rarement de lin, rigidifiée par un trempage de nitrocellulose Reliure
Calicot Toile de coton Drap de lit, etc.
Crêpe Tissu léger, à l'origine en soie ayant un aspect granuleux Habillement
Cretonne Toile de coton Habillement, Ameublement
Damas Tissu jacquard mélangeant fils mats et brillants Linge de table, ameublement
Dentelle Tissu ajouré Habillement
Denim Tissu de coton résistant Habillement, Jean
Faille Tissu de soie (ou acétate, polyester) à gros grains formant de petites côtes Habillement
Feutre À l'origine textile obtenu par l'agglomération de fibres animales par des opérations thermiques et mécaniques de foulage Chapeau, Habitat, Habillement
Flanelle Tissu à l'origine de laine à l'aspect duveteux et doux au toucher. Aspect obtenu par foulage. Aussi utilisé pour des tissus de coton ayant les mêmes qualités. Habillement
Gabardine Tissu serré présentant une côte en diagonale sur l'endroit Habillement
Gaze Toile légère et transparente Habillement, Médical
Indienne Étoffe de coton peinte Habillement
Jacquard Tissu réalisé avec un « métier Jacquard », à l'origine en soie
Kelsch Tissu de lin Ă  carreaux bleus et/ou rouges Linge de maison
Linon Toile de lin délicate, transparente et aérée Chemises, lingerie, mouchoirs
Lustrine Tissu de coton d'armure croisée, fortement apprêté et glacé sur une face Habillement (doublure)
Métis Tissu réalisé avec une chaîne en pur coton et une trame en pur lin, contenant au minimum 40 % de lin
Moiré Tissu à fines côtes transversales utilisant les reflets des fils de soie, viscose, etc. pour créer des motifs changeants
Moire Étoffe à reflets changeants obtenus en écrasant le grain du tissu avec une calandre (machine à lustrer ou glacer les tissus) spéciale
Mousseline Tissu fin et transparent de coton ou de laine. Origine ville de Mossoul
Organdi Mousseline enduite d'un apprĂŞt Habillement, broderie
Ottoman Tissu Ă  grosses cĂ´tes transversales Ameublement, Habillement
Pongé Taffetas de soie léger et souple Habillement
Popeline Tissu de coton serré et pesant. À l'origine, tissu dont la chaine était en coton et la trame en laine retorse[12] Habillement
Satin Tissu plat, uni, brillant et initialement en soie Habillement, Ameublement
Serge Tissu à armure sergé Habillement
Taffetas Toile de soie légère et brillante Habillement
Tulle Étoffe légère à maille hexagonale Habillement, Ameublement
Tussor Tissu de soie sauvage rustique
Tweed Tissu Ă©pais en laine Habillement
Velours Étoffe à l'aspect velu sur l'endroit, serré sur l'envers Habillement, Ameublement
Vichy Étoffe de coton à carreaux tissé et teint d'au moins deux couleurs Habillement

Usage courant

Le textile sert à la confection de vêtements spécifiques aussi divers que variés.

Civil

Religieux

Économie

Industrie textile

Bobines coniques de fil textile

L'industrie textile débute par une chaîne de transformation partant de matières premières fibreuses jusqu'à des produits semi-ouvrés ou entièrement manufacturés. Elle regroupe de nombreux métiers et commence par transformer des matières premières (fibres naturelles, artificielles ou synthétiques, pigments, additifs) en fils. Les métiers associés sont notamment la filature, le guipage, le moulinage ou encore la texturation. À partir de fils unidimensionnels, le tissage ou tricotage (ou des techniques de tissus non-tissés) produisent des surfaces textiles bidimensionnelles (voire tridimensionnelles[13]) qui peuvent être teintes et/ou imprimées et/ou brodées. Des propriétés particulières leur sont éventuellement apportées par des apprêts chimiques, mécaniques, des enduction, contre-collage, etc.). Les surfaces textiles sont alors transformées en habits, meubles, rideaux ou utilisées pour de nombreux autres buts (ex : géotextiles stabilisants des routes, des voies ferrées..), pour drainer des terrains (agrotextiles), pour faire voler des hélicoptères, suppléer une articulation déficiente ou encore protéger un pompier du feu (textiles techniques fonctionnelles).

En dĂ©clin en occident, cette industrie demeure cependant dynamique dans les secteurs du textile technique et du textile de luxe. La majoritĂ© des 1 280 entreprises textiles actives en France se situe dans les rĂ©gions : Alsace, Champagne, Lorraine, Midi-PyrĂ©nĂ©es, Nord, Normandie, Picardie, RhĂ´ne-Alpes, par exemple, des entreprises telles que Jules Tournier & Fils et la sociĂ©tĂ© Bel Maille, spĂ©cialistes des tissus techniques.

L'industrie textile est florissante en Asie (Inde, Bangladesh, Chine, etc.) où sont implantées des usines officielles ou des sous-traitants (y compris travaillant pour de grandes marques). Il est reproché à ces usines de rarement respecter le règlement européen REACH, et de mal protéger la santé ou l'intégrité physique de (leurs) personnel (et souvent, des enfants y travaillent). Les rares usines traitant leurs eaux ne filtrent pas les produits chimiques (Nonylphénol par exemple) qui polluent l'eau et les sols locaux et contribuent à la pollution globale, aussi subie par les pays acheteurs de ces vêtements. Certains polluants et des microplastiques, voire des nanoplastiques (dégradation des fibres synthétiques) quittent les vêtements au fur et à mesure des lavages, polluants des eaux mal filtrés par les usines d'épuration, ou les boues d'épuration. 80 % des légumes français contiendraient notamment du Nonylphénol.
Les grandes marques (françaises ou autres) arborent des écolabels ou des assertions environnementales ou socio-environnementales sur leur site, mais ne peuvent ou déclinent contrôler leur chaîne d'approvisionnement. L'étiquetages des vêtements et autres textiles produits hors Europe ne permet pas de savoir si le règlement REACH ou d'autres exigences environnementales sont respectés, ni la législation internationale du travail, y compris pour des vêtements haut-de-gamme si le textile a été importé sans traçabilité [14].

Les ouvriers des usines textiles asiatiques sont en outre mal payés ; selon la sociologue et autrice d'une enquête sur la « fast fashion » et ses impacts socio-environnementaux, résumée dans un ouvrage intitulé Une mode éthique est-elle possible ? (2018)[15], majdouline Sbaï, à la fin des années 2010, 50 % des textiles sont en outre « vendus en soldes. Quand on regarde le découpage du prix d’un vêtement, il apparaît que les phases de production et de transport représentent le plus souvent moins de 10 % du prix final. Le salaire de l’ouvrier ne représente même pas 1 % de ce prix. 90 % de la valeur va à la conception, au marketing, à la distribution et à la marge (...) les soldes sont devenues le business model de la fast fashion (...) C’est une logique de vente événementielle quasi-permanente pour que les gens aient envie de revenir dans les magasins. Les marques font du réassort permanent pour que les gens aient soif de nouveauté. Le prix initial auquel était vendu un produit ne veut plus rien dire. Des marques produisent même spécialement pour les soldes. Certaines marques produisent en effet à ces occasions des vêtements avec le même design mais avec un tissu de moins bonne qualité pour le vendre moins cher », avec comme point d'orgue le Black Friday.
En réaction à cette tendance des mouvements comme le collectif De l'éthique sur l'étiquette (créé par quarante-sept syndicats et organisations de consommateurs et de solidarité internationale)[16] plaident pour un commerce équitable, le retour de la qualité et de la transparence sur les prix et les filières et pour une éthique sociale et environnementale[17], y compris dans le secteur de l'habillement[18].

De nombreuses marques déploient progressivement des technologies de traçage pour améliorer la transparence d'approvisionnement et la traçabilité des textiles[19]. Comme le groupe H&M qui solidifie sa collaboration avec TextileGenesis™, une technologie pour tracer toutes les matières cellulosiques et synthétiques, ainsi que le polyester recyclé[20].

Arts textiles

Pratique : usages et entretien

Institutions

Écoles d'ingénieur textile en Europe

Notes et références

  1. David L Reed et col, « Pair of lice lost or parasites regained : the evolutionary history of anthropoid primate lice », BMC Biology, vol. 5, no 1,‎ , p. 7 en particulier la référence n°19 (DOI 10.1186/1741-7007-5-7)
  2. David L Reed et Jessica E Light et col, « Pair of lice lost or parasites regained : the evolutionary history of anthropoid primate lice », BMC Biology, vol. 5, no 1,‎ , p. 7 (DOI 10.1186/1741-7007-5-7)
  3. Catherine Breniquet, Essai sur le tissage en Mésopotamie, des premières communautés sédentaires au milieu du 3e millénaire avant J.-C., Paris, de Boccard, , 416 p. (ISBN 978-2-7018-0235-0)
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  14. Émission Envoyé spécial du 19 septembre 2013
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Annexes

Bibliographie

  • Dominique Cardon, La draperie au Moyen Ă‚ge. Essor d’une grande industrie europĂ©enne, Paris, CNRS Éditions, 1999, 651 p.
  • Christiane Garaud et Bernadette Sautreuil, Technologie des tissus, Paris, 1982. (ISBN 2-7135-2130-0)
  • Claude Fauque, Les mots du textile, Belin, 2013, 224 p.

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