VIe millénaire av. J.-C.
Le VIe millĂ©naire av. J.-C. a dĂ©butĂ© le 1er janvier 6000 av. J.-C. et sâest achevĂ© le 31 dĂ©cembre 5001 av. J.-C. dans le calendrier julien proleptique.
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ĂvĂšnements
- 6050-3050 av. J.-C. : altithermal, ou optimum climatique holocÚne. Climat aride en Amérique du Nord mais plus humide en Europe avec des températures moyennes de 1° supérieures aux actuelles[1].
- 5509 av. J.-C. : année de la création du monde selon le version des Septante de la Bible, origine du calendrier byzantin.
Afrique
- 6000/5500-2000 av. J.-C. : nouvelle phase humide Ă lâHolocĂšne moyen en Afrique occidentale. Le lac Tchad est Ă sa plus grande extension entre 6500 et 4300 av. J.-C.[2].
- 5800â4500 av. J.-C. : premiĂšres traces d'Ă©levage bovin au Niger Ă Adrar Bous dans le TĂ©nĂ©rĂ© et Ă Arlit prĂšs de l'AĂŻr vers 5400 av. J.-C. La culture tĂ©nĂ©rĂ©enne se dĂ©veloppe dans l'AĂŻr et le TĂ©nĂ©rĂ© de 5700â Ă 3350â[3].
- 5650 av. J.-C. : lâĂ©levage de la chĂšvre est attestĂ© sur le site de Haua Fteah, en Libye[4]. Des moutons et des chĂšvres ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en grand nombre Ă partir de 5906-4910 av. J.-C. Ă CapelĂ©tti dans le nord-est algĂ©rien (culture capsienne) dans une grotte Ă 1540 mĂštres dâaltitude occupĂ©e pendant lâestive et associĂ©e Ă un systĂšme de transhumance[5]. Des moutons Ă El Khril, prĂšs de Tanger, ont Ă©tĂ© dĂ©couverts associĂ©s Ă de la cĂ©ramique cardiale[6] (nord du Maroc, v. 5500 av. J.-C.).
- 5500-4950 av. J.-C. : premiĂšres traces de bĆuf domestique Ă Bouh Behl en AlgĂ©rie, au sud de la sebkha d'Ouargla[3].
- 5500-4250 av. J.-C. : nĂ©olithique final en Haute-Ăgypte (Nabta Playa). Maximum de lâariditĂ© de lâHolocĂšne moyen. Poterie Ă lĂšvre noire rĂ©duite originaire de la vallĂ©e du Nil. Importantes constructions mĂ©galithiques : alignements de menhirs, cercle de pierres, monolithes enterrĂ©s, sĂ©pultures de bovidĂ©s sous tumulus, etc.[7].
- 5500 av. J.-C. : nĂ©olithique du Fayoum en Ăgypte. Une pĂ©riode semi-aride entre 6000 et 4500 av. J.-C. transforme les steppes en dĂ©sert et rend habitable la vallĂ©e du Nil[8]. Les chasseurs des steppes descendent vers le fleuve, se fixent sur les terres cultivables et sâunissent aux pasteurs et aux pĂȘcheurs. Agriculture (blĂ©, orge, lin), Ă©levage, sĂ©dentarisation. Premiers villages au Fayoum et en Haute-Ăgypte : huttes rondes aux murs de terre argileuse mĂȘlĂ©e de morceaux de calcaires et revĂȘtus de roseaux ou de paille. Poterie de grĂšs, pierre polie. SĂ©pultures : corps inhumĂ©s en position fĆtale, offrandes (cĂ©rĂ©ales, Ćufs dâautruches, poissons, perles, plumes, fleurs). Les fosses sont recouvertes de pierres calcaires formant un lĂ©ger tertre. Petits objets de cuivre martelĂ© et poteries dĂ©couvertes Ă Badari, en Haute-Ăgypte. Dans la nĂ©cropole du village, Ă cĂŽtĂ© des restes humains, reposent des chacals, des gazelles, des taureaux et des bĂ©liers enveloppĂ©s dans des Ă©toffes ou des nattes, tĂ©moignage dâun culte dâanimaux sacrĂ©s[9].
- 5400â5000 av. J.-C. : en Ăgypte, les premiers habitats structurĂ©s repĂ©rables apparaissent en bordure du delta et de la vallĂ©e du Nil dans la derniĂšre partie du VIe et au dĂ©but du Ve millĂ©naire. Le plus ancien site-tĂ©moin dâune rĂ©elle sĂ©dentarisation est MĂ©rimdĂ© Beni SalamĂ© (5400, ), au sud-ouest du delta[8].
Peinture rupestre des montagnes du Tassili n'Ajjer, période bovidienne.
- 5210-4720 av. J.-C. : prĂ©sence de bĂ©tail pleinement domestique attestĂ©e dans lâabri de Wa-n-MuhjĂąj dans lâAkukas, au Sahara[10]. DĂ©but de la civilisation nĂ©olithique de pasteurs de BovidĂ©s dans le Tibesti et lâEnnedi (Tchad) et de pĂȘcheurs au sud du Tibesti (harpons en os de l' Azawad). Les pasteurs seraient venus de lâest. Ils avancent en suivant les grands lacs, puis les zones alors humides du lac Tchad et de la boucle du Niger. DĂ©but probable de la reprĂ©sentation de bĂ©tail domestique sur les fresques rupestres du Sahara (Ă©cole du « bovidien ancien »). Lâagriculture apparaĂźt Ă une date indĂ©terminĂ©e : le mil Ă l'ouest du lac Tchad, le sorgho plus Ă lâest. Elle se gĂ©nĂ©ralise aprĂšs 2000 av. J.-C.[11].
Amérique
- 6000-2000 av. J.-C. : les progrĂšs du chĂȘne et du pin au dĂ©triment des autres conifĂšres au Minnesota indiquent un climat plus chaud de 1 Ă 2 °C et un peu plus sec quâau cours du prĂ©sent millĂ©naire (altithermal ou hypsithermal)[12]. Les glaciers dâAlaska sont plus petits quâactuellement entre 7100 et 2200 av. J.-C.[13].
- 6000-4000 av. J.-C. : restes de nourriture animale et vĂ©gĂ©tale retrouvĂ©e dans les abris sous roche du BrĂ©sil et du Venezuela. Importants amas coquilliers dĂ©couvert sur lâAmazone et lâOrĂ©noque, ainsi que sur la cĂŽte guyanaise[14].
Réplique de peintures rupestres de la Sierra de San Francisco au Musée National d'Anthropologie.
- Vers 5500 av. J.-C. :
- tumulus de L'Anse Amour, appartenant Ă la culture archaĂŻque maritime, est le plus vieux monument funĂ©raire d'AmĂ©rique du Nord[15]. Premiers signes de prĂ©sence humaine sur lâĂźle de Terre-Neuve et au Labrador. Des tĂȘtes de harpons en os de caribou datĂ©es 7530 ± 140 avant le prĂ©sent attestent de la chasse aux cĂ©tacĂ©s[16].
- peintures rupestres de la cueva San Borjita en Basse Californie au Mexique (Baja California), datĂ©es de 7 500 ans avant le prĂ©sent[17]. De nombreuses peintures rupestres au style original y ont Ă©tĂ© mises au jour Ă partir des annĂ©es 1950, tĂ©moignant dâune culture organisĂ©e, pratiquant peut-ĂȘtre lâagriculture et lâĂ©levage, vivant dans des villages et maĂźtrisant lâart de la fresque (« El Gran Mural », la culture de la grande peinture murale).
- Vers 5500-5000 av. J.-C. : présence de céramique dans les sites de Pedra Pintada et de Taperinha prÚs de Santarém au Brésil[18]. Ce sont des bols et des jarres utilisés par des sociétés semi-nomades pour la cuissons et la consommation des coquillages et des poissons récoltés le long des cours d'eau[19].
- Vers 5470 av. J.-C. : l'élevage du cobaye (cuy) dans des clapiers ou des enclos est attesté dans la région d'Ayacucho dans les Andes centrales (grotte de Puente)[20].
- 5200-3400 ans av. J.-C. : complexe culturel prĂ©cĂ©ramique Coxcatlan de la vallĂ©e de TehuacĂĄn, au Mexique. Chasse et cueillette. Au cours des siĂšcles, une part croissante de lâalimentation provient de plantes cultivĂ©es : maĂŻs, courge, piment, haricot, amarante[21].
Asie et Pacifique
- 6000 av. J.-C. : début du développement de l'agriculture dans la vallée du Fleuve Jaune, dans la plaine centrale en Chine septentrionale. Le riz, le millet, les choux sont cultivés, les chiens et les porcs sont élevés pour la nourriture, les jujubes, les prunes et les noisettes sont cueillies, les maisons ont des murs de torchis, des toits, des foyers et des silos creusés pour le stockage des grains (site de Banpo)[22].
Chasse Ă la baleine sur les gravures de Bangudae.
- 6000-1300 av. J.-C. : pĂ©riode de la cĂ©ramique Chulmun en CorĂ©e[23]. La pĂȘche abondante suffit Ă sĂ©dentariser une population sans nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper l'agriculture. Le complĂ©ment est fourni par les activitĂ©s traditionnelles de chasse et de cueillette. La cĂ©ramique apparaĂźt Ă cette Ă©poque. Les pĂ©troglyphes du site dâart rupestre de Bangudae, dans la rĂ©gion dâUlsan, en CorĂ©e du sud, datĂ©s de 6000 Ă 1000 ans av. J.-C., constitue la plus ancienne reprĂ©sentation de chasse Ă la baleine connue[24].
- Vers 6000-4000 av. J.-C. :
- culture nĂ©olithique acĂ©ramique de Hissar sur les piĂ©monts du Tadjikistan mĂ©ridional (sites de Tutkaul, de Saj-SajĂ«d et de Kangurttut) ; elle poursuit les traditions lithiques des chasseurs-cueilleurs mĂ©solithiques, mais commence Ă pratiquer lâĂ©levage (ovins, caprins, bovins) et probablement une agriculture sĂšche (broyeurs et meules). Lâhabitat est organisĂ© autour de grandes structures circulaires pavĂ©es de galets fracturĂ©s ou brĂ»lĂ©s et de fosses de dĂ©potoirs ou de stockage[25].
- culture dâAtbasar dans le nord et le centre du Kazakhstan, dominĂ©e par la prĂ©dation des chevaux sauvages (equus ferus), pratique qui Ă©volue vers une Ă©conomie pastorale incluant des bovins, des moutons et des chĂšvres ; les cultures chalcolithiques de BotaĂŻ et de Tersek lui succĂšdent Ă partir de [26]
- 5500-2400 av. J.-C. : culture de Kel'teminar (en)[27] ; des chasseurs-cueilleurs occupent le dĂ©sert du Kyzylkoum, alors arrosĂ©, en OuzbĂ©kistan ; ils habitent des huttes, vivent de pĂȘche et de chasse (chameaux, hĂ©miones, gazelles) et connaissent la poterie. L'aridification progressive de la rĂ©gion les conduits a se sĂ©dentariser et Ă©lever des bovins[28].
- 5500-4800 av. J.-C. : pĂ©riode nĂ©olithique cĂ©ramique de Mehrgarh II au Pakistan[29]. Les communautĂ©s de la plaine de Kachi au Baloutchistan prospĂšrent. les villages sont construits de briques crues, les artisans fabriquent des microlithes, des haches polies, des meules et des outils en os. Les premiers signes de dĂ©veloppement de la cĂ©ramique remontent au dĂ©but du millĂ©naire. Il sâagit dâabord de rĂ©cipients produits en faible quantitĂ©s, dans une argile mĂȘlĂ©e de paille, façonnĂ©s Ă lâaide de paniers servant dâarmature. Cette poterie remplace les paniers enduits de bitumes dont on a retrouvĂ© de nombreuses traces dans les tombes. LâĂ©conomie agricole se dĂ©veloppe. La partie centrale se couvre de bĂątiments-silo en brique crue, divisĂ©s en caissons ou en compartiments symĂ©triques. Certains ont Ă©tĂ© conservĂ©s sur plus de trois mĂštres de hauteur. Les installations domestiques et artisanales occupent de vastes espaces ouverts autour des silos et ne sâorganisent pas encore en unitĂ© dâhabitation familiale, ce qui suggĂšre une organisation sociale collective. Apparition des premiĂšres figurines en argile crue de taureaux portant une bosse sur le dos, associĂ©es Ă des statuettes fĂ©minines stylisĂ©es prĂ©sentes dĂšs le dĂ©but du nĂ©olithique de Mehrgarh. Des routes commerciales existent avec les territoires de l'Iran actuel et du Badakhshan au Nord-Est de lâAfghanistan actuel, dâoĂč sont importĂ©s des lapis-lazuli, des coquillages marins et des turquoises.
- 5300-4300 av. J.-C. : culture néolithique de Beixin dans le cours inférieur du fleuve Jaune en Chine[30].
- Vers 5200â4500 av. J.-C. : culture nĂ©olithique de Zhaobaogou au nord-est de la Chine[31].
Proche-Orient
Figure féminine stylisé de Samarra, VIe millénaire av. J.-C.
La « Dame aux fauves » statuette de terre cuite, 20 cm, vers 6000-, Ăatal HöyĂŒk (musĂ©e des civilisations anatoliennes, Ankara).
- Vers 6000 av. J.-C. :
- premier systĂšme dâirrigation connu Ă Choga Mami (Irak), site de la culture de Samarra[32].
- découverte de jarres contenant vraisemblablement du vin sur le site de Shulaveris-Gora, dans les collines au sud de Tbilissi en Géorgie, appartenant à la culture de Shulaveri-Shomu[33].
- 6000-5200 av. J.-C. : culture de Sialk I au sud de Téhéran[34] : chasse, agriculture, élevage, artisanat, céramique peinte.
- 5800-5400 av. J.-C. : néolithique moyen (période VII)[8].
- Obeid 2 ou culture dâHajji Mohammed en MĂ©sopotamie mĂ©ridionale[8]. La cĂ©ramique sâenrichit de formes nouvelles (jarres plus grandes, vases-tortue). Les formes matĂ©rielles de cette culture se rĂ©pandent dans trois directions : le long des rives du golfe jusquâau Qatar, dans le Khouzistan voisin et vers le nord dans le Hamrin (rĂ©gion de Mandali) et Ă TĂ©pĂ© Gawa oĂč lâon voit dans les niveaux anciens des particularitĂ©s dâEl-ObeĂŻd se mĂ©langer Ă celles de Tell Halaf ou de Samarra. Culture de cĂ©rĂ©ales et lĂ©gumineuses. Ălevage de moutons, chĂšvres, Ăąnes, porcs, bovins et chiens. La poterie est importĂ©e ou copiĂ©e de lâAnatolie orientale Ă la MĂ©diterranĂ©e, jusquâen Iran occidental et en Transcaucasie[8].
- Halaf rĂ©cent : la civilisation paysanne de Tell Halaf en Syrie du Nord (pĂ©riodes 5 Ă 8), sâĂ©tend dâAlep Ă la future Assyrie. Cette culture nâest pas originaire de MĂ©sopotamie (sĂ»rement liĂ©e avec lâAnatolie) et se distingue par la qualitĂ© de sa cĂ©ramique et une grande importance de lâobsidienne dans lâoutillage. Rues pavĂ©es, maisons rectangulaires ou rondes (tholoi), souvent de petite taille. Amulettes de terre cuites (tĂȘtes de taureau, doubles haches), figurines de femmes assises ou de colombes. TrĂšs belle cĂ©ramique vitrifiĂ©e, aux parois fines, aux formes variĂ©s et aux motifs rouges, puis polychromes (noir, rouge, blanc) : triangles, carrĂ©s, damiers, croix, festons, cercles, fleurs, oiseaux, gazelles couchĂ©es, guĂ©pards. Usage funĂ©raire de crĂąnes conservĂ©s dans des vases aux cĂŽtĂ©s de lâinhumation classique. Apparition de la mĂ©tallurgie du cuivre et du plomb[8]. Civilisation paysanne Ă Tell Arpachiyah, prĂšs de Mossoul (province de Ninive, Irak) pendant les Ă©poques dâHalaf et dâObeĂŻd.
- Susiana archaĂŻque III dans le Zagros[8].
- 5400-5000 av. J.-C. : des jarres, découvertes sur le site de Hajji Firuz Tepe, au nord-ouest des monts Zagros, en Iran, contenaient un mélange d'acide tartrique et de résine de térébinthe. Ce serait le vin et le procédé de vinification les plus anciennement attestés[35].
- 5400-5000 av. J.-C. : néolithique récent (période VIII)[8].
- La civilisation dâEl Obeid (prĂšs de Ur) se rĂ©pand de lĂ jusquâĂ la Haute MĂ©sopotamie et la MĂ©diterranĂ©e (Ras Shamra) de 5600 Ă El Obeid : pĂȘche, Ă©levage (bovidĂ©s). Commerce avec le nord de la MĂ©sopotamie (obsidienne, or, bois et pierre contre les surplus de cĂ©rĂ©ales, de laine et de peaux) et lâInde (amazonite). SystĂšmes complexes de drainage et dâassainissement des sols marĂ©cageux de basse MĂ©sopotamie[8].
- Susiana moyen dans le Zagros[8].
- 5400-3500 av. J.-C. : chalcolithique en Anatolie. Des agglomĂ©rations apparaissent dans la vallĂ©e du MĂ©andre (Beycesultan) et sur les rives du Bosphore. Le plateau central anatolien commence Ă se peupler. En Cilicie, la cĂ©ramique brune et noire, faite Ă la main, est en partie remplacĂ©e par des cĂ©ramiques peintes inspirĂ©es des poteries de Halaf et dâEl Obeid[36].
- 5200-4600 av. J.-C. : transition vers le chalcolithique en Iran. Apparition de la métallurgie sur le niveau II du site de Sialk prÚs de Kashan[37].
Europe
Expansion néolithique en Europe
La colonisation nĂ©olithique de lâEurope sâopĂšre progressivement dâest en ouest entre 6500 et , par deux routes : par les Balkans, le bassin du Danube et lâEurope tempĂ©rĂ©e, de la mer Noire Ă lâAtlantique (culture rubanĂ©e) ; par les rives de la MĂ©diterranĂ©e, Ă©galement jusquâĂ lâAtlantique, par la pĂ©ninsule IbĂ©rique et la vallĂ©e de la Garonne (complexe impresso-cardial)[28].
- Vers 6000 av. J.-C. : à la suite de l'engloutissement du Doggerland, la Grande-Bretagne devient une ßle. La mer du Nord sépare celle-ci de l'Europe continentale[38].
Jarre retrouvée à Sesklo, daté vers 5300 av. J.-C.
- 6000-5500 av. J.-C. : nĂ©olithique moyen dans la pĂ©ninsule balkanique, reprĂ©sentĂ© par le site de Sesklo en Thessalie. Le village est constituĂ© de maisons rectangulaires en briques crues de deux piĂšces Ă piliers centraux et mur en pisĂ©s Ă base de pierre, groupĂ©s sur une acropole autour dâun bĂątiment principal en « mĂ©garon ». Culture du blĂ© et de l'orge, Ă©levage de moutons et de chĂšvres, prĂ©sence de bĂ©tail, de porcs et de chiens. La cĂ©ramique se diversifie (Ă©cuelles, bouteilles, cylindres) et la facture s'amĂ©liore (anses). Les dĂ©cors peints en rouge sur fond blanc (zigzags, flammes, chevrons) rappellent les cĂ©ramiques anatoliennes contemporaines (Hacilar (en)). PrĂ©sence de figurines fĂ©minines assises, de statuettes masculines et des reprĂ©sentations de maisons en terre cuite[39].
- 6000-5000 av. J.-C. : culture de StarÄevo, du nom d'un site archĂ©ologique de Serbie prĂšs de Belgrade, premiĂšre culture nĂ©olithique vĂ©ritable en Europe centrale, associĂ©e avec celles de Körös-CriĆ en Hongrie et en Roumanie et de Karanovo en Bulgarie. Des maisons rectangulaires en bois, argile et plĂątre sont installĂ©es en sur des « tells » dans un environnement humide et forestier. Ălevage de la chĂšvre, du mouton, des bĆufs et des porcs. Culture de lâengrain et du millet. Chasse et pĂȘche. CĂ©ramique peinte blanc sur rouge, puis foncĂ© sur clair, de motifs linĂ©aires, spirale, hachures, parfois incisĂ©e ou dĂ©corĂ©e Ă la barbotine (coupes hĂ©misphĂ©riques Ă pied cylindrique, vases cylindriques). Lames de faucilles, grattoirs, herminettes et meules en pierre. Obsidienne de MĂ©los puis des Carpates, parures de spondyles de la mer ĂgĂ©e, cachet en relief, figurines fĂ©minines en terre cuite, vases anthopomorphes[39].
- 6000-5600 av. J.-C. : la culture de la cĂ©ramique imprimĂ©e (dĂ©cors des poteries constituĂ©s de motifs imprimĂ©s), originaire du Levant, est attestĂ© sur le site nĂ©olithique de Sidari Ă Corfou vers 6000 av. J.-C., en Dalmatie (Crvena Stijena, l'Abri Rouge, au MontĂ©nĂ©gro), puis se dĂ©veloppe sur la cĂŽte adriatique italienne (6000-5900 av. J.-C.) en Sicile et en MĂ©diterranĂ©e occidentale (6000-), sur les cĂŽtes du sud de la France jusquâĂ lâEspagne. Elle Ă©volue vers des styles rĂ©gionaux : culture de Guadone, vers 5800-5700 av. J.-C. et Lagnano da Piede dans les Pouilles, culture de Stentinello en Calabre et en Sicile, Cardial « franco-ibĂ©rique » vers 5500 av. J.-C.[40] - [41].
SĂ©pulture de TĂ©viec
- 6000-3900 av. J.-C. : nĂ©cropoles mĂ©solithiques de TĂ©viec (5500-4500 av. J.-C.) et de HĆdic (6000-3900 av. J.-C.), conservĂ©es avec des outils en silex (microlithes) et des objets en os et en bois de cervidĂ©s dans des amas coquilliers des Ăźles du Morbihan. Les morbihannais du mĂ©solithique sont plus graciles que les hommes du palĂ©olithique, de plus faible stature (1,59 m pour les hommes, 1,51 pour les femmes)[42]. Certains squelettes de TĂ©viec, datĂ©s entre 5600 et 5300 av. J.-C., porteraient des traces de mort violente.
- 6000-4000 av. J.-C. : nĂ©olithique ancien en Sardaigne. Sites de Su Carroppu dans le Sud, Filiestru, grotte verte dâAlghero dans le Nord. CĂ©ramique cardiale et outillage lithique en silex et en obsidienne[43]. En Corse le dĂ©but du nĂ©olithique ancien est Ă situer vers 5900-5800 av. J.-C.[44]. Basi, dans la vallĂ©e du Taravo livre une abondante cĂ©ramique cardiale datĂ©e de La nourriture carnĂ©e est issue presque exclusivement de lâĂ©levage[6].
Archers affrontés de la Cueva del Roure, à Morella (Castellón).
- Vers 6000-5000 av. J.-C. : scÚnes de guerre représentées dans les peintures du Levant espagnol[45], peintures rupestres néolithiques retrouvées dans 758 sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, dans les montagnes, non loin de cÎte méditerranéenne, datées du mésolithique au chalcolithique (10 000 à 3500 av. J.-C.). Ces représentations figuratives de petite taille montrent des scÚnes de chasse, de guerre ou de la vie quotidienne[46].
Pirogue mésolithique de Noyen-sur-Seine.
- Vers 5960 av. J.-C. : pirogue mĂ©solithique de Noyen-sur-Seine, monoxyle fabriquĂ© dans un tronc de pin long de 4,05 mĂštres et large de 55 centimĂštres, datĂ© au radiocarbone de 7 960 ± 100 ans avant le prĂ©sent. Le site de tourbiĂšres a rĂ©vĂ©lĂ© une importante sĂ©rie de vanneries, dont des nasses de pĂȘche[47].
- Vers 5840 av. J.-C. (vers 8100 ± 250 avant le présent[48]) : un tsunami généré par un glissement de terrain sous-marin massif, le deuxiÚme glissement de Storegga, sur le talus continental à l'ouest de la NorvÚge ravage les cÎtes écossaises (destruction de l'établissement mésolithique d'Inverness) et achÚve de submerger le Doggerland[38].
- 5800-5700 av. J.-C. : apogée de la transgression flandrienne en mer du Nord (niveau de la mer à + 7 mÚtres)[49]. La premiÚre transgression marine dunkerquienne conduit à l'occupation de la plaine flamande par les eaux. Elle est suivie au Ier siÚcle par une régression marine[50].
- 5800-2000 av. J.-C. : occupation néolithique de l'abri Pendimoun à Castellar, dans les Alpes-Maritimes. Des tessons de céramiques imprimées sont datées de 5800-5600 av. J.-C., associés à des ossements de faune domestique et chassée, de coquillages marins, de glands carbonisés, de céréales cultivées et transformées (blé amidonnier et orge). L'occupation se poursuit de façon plus ponctuelle au Cardial vers 5600-5200/5000 av. J.-C., puis pendant la phase formative de la culture des Vases à Bouche carrée entre 5200 et [51]. Les fouilles ont révélé quatre sépultures d'adultes en position fléchie. L'une d'entre elles porte la trace d'un des cas les plus anciens de trépanation parfaitement cicatrisée. Un autre squelette présente sur le crùne un orifice créé par un impact violent, cause vraisemblable du décÚs[52].
- Vers 5700-5600 av. J.-C. : les sites de Pont de Roque-Haute et de Peiro-Signado à Portiragnes, une des plus anciennes implantations néolithiques du Sud de la France, livrent des céramiques imprimées et des obsidiennes provenant de Palmarola et de Sardaigne[53].
- 5700-4200 av. J.-C. : culture Dniepr-Donets, mésolithique de la steppe pontique, au nord de la mer Noire et de la mer d'Azov[27].
- Vers 5600 av. J.-C. : la mer du Nord rejoint la Baltique[49].
- 5500-4500 av. J.-C. : nĂ©olithique rĂ©cent dans la pĂ©ninsule balkanique, reprĂ©sentĂ© par le site de DimĂni en Thessalie. Le village est installĂ© sur une acropole fortifiĂ©e autour d'un mĂ©garon. Les soubassements des habitations sont en pierre et les murs en briques crues. Le commerce se dĂ©veloppe et l'agriculture devient plus intensive et structurĂ©e. La cĂ©ramique Ă dĂ©cor noir sur fond rouge comprend des vases-support et des bouteilles carĂ©nĂ©es. Une poterie monochrome Ă©voque celle de VinÄa, en Serbie. PrĂ©sence de figurines fĂ©minines assises portant un enfant[39].
Céramique linéaire, vers
- 5500-4900 av. J.-C. : la civilisation nĂ©olithique dite de la « cĂ©ramique linĂ©aire ou rubanĂ©e » nĂ©e en Hongrie et en Slovaquie se propage en quelques siĂšcles en suivant le cours du Danube de la mer Noire Ă lâest Ă lâAtlantique Ă lâouest (), des Alpes au sud Ă la Baltique au nord[54]. Les peuples du rubanĂ© sâinstallent exclusivement sur les lĆss (limons Ă©oliens trĂšs fertiles dĂ©posĂ©s par les vents lors de la derniĂšre glaciation). Ils occupent des villages constituĂ©s de longues maisons qui servent dâhabitation, dâĂ©table et de greniers. Agriculture sur brĂ»lis des cĂ©rĂ©ales (engrain, amidonnier, orge) et des lĂ©gumes (lentilles et pois). Ălevage porcin et du gros bĂ©tail. Les hommes de cette civilisation cĂŽtoient les derniers chasseurs du MĂ©solithique[39].
- Vers 5500-4000 av. J.-C. : cultures NĂžstvet et Lihult, cultures du mĂ©solithique tardif Ă lâest de la NorvĂšge et lâouest de la SuĂšde[55].
- Vers 5500-3300 av. J.-C. : phase camunienne des gravures rupestres du Val Camonica, dans la province de Brescia, dans le Nord de l'Italie (pĂ©riodes I et II). Le style des pĂ©troglyphes change radicalement avec lâarrivĂ©e dâune population nĂ©olithique dâagriculteur et dâĂ©leveurs. Les sujets principaux des reprĂ©sentations ne sont plus les animaux sauvages des chasseurs du mĂ©solithiques, mais des reprĂ©sentations humaines stylisĂ©es, des animaux domestiques (chiens, bĆufs et chĂšvres), des charrues dans les derniĂšres phases de la pĂ©riode II[56].
- 5500-5200 av. J.-C. : production de bracelets en pierre (calcaire dur et marbre) du cardial moyen dans le Sud de la France (Courthézon, Fontbrégoua à Salernes)[57].
- Vers 5400-5300 av. J.-C. : premiĂšre exploitation des mines de cuivre de Rudna Glava en Serbie (culture de VinÄa), oĂč des puits de plus de 20 mĂštres suivent les filons de malachite (fin vers 4700-)[58].
- Vers 5400-5200 av. J.-C. : colonisation de l'archipel de Malte par des agriculteurs de la culture de Stentinello, en Sicile. Phase de Għar Dalam (5200-4500 av. J.-C.)[59]. Culture des cĂ©rĂ©ales, Ă©levage de bovins, chĂšvres, moutons et porc. Habitat dans des grottes (Għar Dalam) ou des maisons de pierre (gros mur et reste d'une cabane ovale Ă Skorba). Silex importĂ© de Sicile, obsidienne de Pantelleria ou de Lipari. Poterie retrouvĂ©e trĂšs fragmentĂ©e, ornĂ©e de figures gĂ©omĂ©triques (bandes horizontales, chevrons, zigzags, guirlandes), anses de vases surmontĂ©es de tĂȘtes de bovins[60].
- 5350-3150 av. J.-C. : concheiros de Muge ; amas coquilliers mésolithiques au Portugal, datés entre 7350 et 5150 avant le présent. Le site livre une industrie microlithique, des galets de quartzite, des meules, pointes en os et haches de bois de cerf, et 230 sépultures individuelles[61].
CĂ©ramique de VinÄa.
Une des tablettes de TÄrtÄria, datĂ©e de 5500-5300 av. J.-C. et associĂ©e Ă la culture de VinÄa, dĂ©couverte en 1961.
- 5300-4000 av. J.-C. : civilisation nĂ©olithique de VinÄa du nom d'un site archĂ©ologique de Serbie, hĂ©riter de la culture de StarÄevo, dans l'ouest et le nord des Balkans. Les villages sont construits sur des « tells » formĂ©s par les occupations successives, dominant des terres fertilles. Les maisons sont quadrangulaires en argile, torchis et enduit mural. Les diffĂ©rences sociales sont plus accusĂ©es, d'aprĂšs les tailles variĂ©es des maisons dont certaines sont nanties d'un porche. L'agriculture domine (blĂ©, pois, lentilles). L'Ă©levage est centrĂ© sur les bovidĂ©s, la pĂȘche est importante alors que la chasse est devenue secondaire. La cĂ©ramique, de teinte lustrĂ©e noire, Ă fonds plats, avec pieds ou sur trĂ©pied Ă dĂ©cor incisĂ© (chevrons, damiers, spirales, mĂ©andres, cannelures, zigzags), rappelle les productions anatoliennes de Can Hasan, prĂšs de Konya. Lâart fournit de trĂšs belles statuettes fĂ©minines en cĂ©ramiques. La dĂ©couverte des tablettes d'argile cuite de TÄrtÄria, en Roumanie, gravĂ©es de signes, suggĂšre l'existence d'une proto-Ă©criture. Les sĂ©pultures sont amĂ©nagĂ©es en fosses collectives. Les morts sont enterrĂ©s en position fĆtale. Nombreux objets de parures (coquillages, amulettes, perles en faĂŻence importĂ©es). Un culte instituĂ© apparait : autels, bucranes, statuettes de divinitĂ©s du temple de Parta, en Roumanie[39].
- 5300-4950 av. J.-C. : le site archĂ©ologique dâHerxheim, dans le sud de la RhĂ©nanie-Palatinat, en Allemagne, appartenant Ă la culture rubanĂ©e, livre les traces de pratiques rituelles cannibales. Dans les fosses entourant le village sont enterrĂ©s les fragments osseux humains portant des traces de dĂ©coupe et de fracturation des os (environ 400 Ă 450 individus), des ossements dâanimaux, des poteries, des outils d'os ou de pierre et de rares objets de parures. Un millier de personnes de tous Ăąges et pour certaines venant de rĂ©gions Ă©loignĂ©es de plusieurs centaines de kilomĂštres auraient Ă©tĂ© inhumĂ©es sur le site en moins dâun demi-siĂšcle Ă la suite de rituels codifiĂ©s. Il pourrait sâagir de raids guerriers qui auraient ramenĂ© des prisonniers pour les exĂ©cuter et les consommer, ou de personnes se rendant volontairement Ă Herxheim pour participer Ă ces cĂ©rĂ©monies, y compris Ă leurs dĂ©pens[62].
Pot en argile de la culture d'ErtebĂžlle.
- 5300-3950 av. J.-C. : civilisation dâErtebĂžle sur les cĂŽtes danoises, en SuĂšde et dans le nord de l'Allemagne[63]. Le grand gibier a Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©. Lâhomme se nourrit de baies sauvages, de pĂȘche et de coquillages (kokkenmodding : dĂ©bris de cuisine) et produit des cĂ©ramiques. Elle fait partie du mĂ©solithique tardif, comme la culture de Swifterbant (en) aux Pays-Bas, la culture de Zedmar dans le Nord-Est de la Pologne, la culture de Narva dans les Pays baltes, qui se dĂ©veloppent entre 5300 et alors que progressent les agriculteurs Ă©leveurs du rubanĂ©[64].
- 5250-4550 av. J.-C. : culture de Hamangia sur la cĂŽte ouest de la mer Noire[65].
- Vers 5100 av. J.-C. : un puits est construit par des peuples de la culture rubanĂ©e avec dâĂ©normes plaques de bois, Ă Erkelenz-KĂŒckhoven (de) dans le nord-ouest de lâAllemagne[66].
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