Transhumance
La transhumance est la migration périodique du bétail (bovidés, cervidés, équidés et ovins) entre les pùturages d'hiver et les pùturages d'été. Elle a pour objectif l'engraissement du troupeau mais aussi sa reproduction. Elle se pratique sur tous les continents. Cette « forme de nomadisme assagi » (Fernand Braudel), qui remonte au moins à 4 000 ans, connaßt un déclin progressif en Occident au XXe siÚcle. La pratique de la transhumance a été inscrite à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel français en 2020.
La transhumance est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e comme un systĂšme diffĂ©rent du pastoralisme nomade, oĂč le parcours est irrĂ©gulier, oĂč l'intĂ©gralitĂ© du troupeau se dĂ©place et oĂč tout le groupe social suit les troupeaux, nĂ©anmoins les pasteurs nomades peuvent aussi suivre des parcours rĂ©guliers assimilables Ă la transhumance.
La transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes, a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en [1].
Le terme de transhumance s'applique aussi au transport d'essaims d'abeilles d'une région florale à une autre.
Les types de transhumance
La transhumance verticale voit les troupeaux passer de la plaine (en hiver) à la montagne (en été). Cette transhumance s'effectue sur des distances réduites. C'est la principale forme de transhumance en France. La transhumance horizontale voit le troupeau changer de région pour profiter d'un climat plus favorable, sans forcément changer d'altitude. Cette transhumance peut se produire sur des distances pouvant atteindre plusieurs centaines de kilomÚtres[2].
On distingue deux types de transhumance verticale[3] :
- La transhumance estivale (ou transhumance normale), qui est la montée dans les pùturages d'altitude (appelés alpages dans les Alpes francophones, montagnes dans le Massif central, estives dans les Pyrénées francophones, chaumes dans les Vosges) des troupeaux originaires des basses plaines. Dans le Valais et en Vallée d'Aoste on parle d'inalpe, en Suisse romande on parle de poya.
- La transhumance hivernale (ou transhumance inverse), qui est le fait de troupeaux d'altitude, lesquels, l'hiver venu, fuient les rigueurs du climat montagnard en descendant vers les plaines tempérées. En Suisse romande et en Vallée d'Aoste, on parle de désalpe.
L'expression de "transhumance double" est utilisĂ©e dans les cas oĂč des Ă©levages situĂ©s en moyenne montagne exploitent alternativement des pĂąturages situĂ©s plus bas et plus haut. Les termes estivage et hivernage sont prĂ©fĂ©rĂ©s lorsque les dĂ©placements se produisent sur des distances courtes, vers des pĂąturages situĂ©s dans la montagne proche[4].
En Europe, l'estive dure en général de fin mai à mi-octobre. En Afrique de l'Ouest, les troupeaux se dirigent vers le sud pendant la saison sÚche et retournent vers le nord pendant la saison humide[5].
Les systĂšmes agraires pratiquant la transhumance se caractĂ©risent par l'existence d'une exploitation agricole fixe, oĂč se trouvent les champs cultivĂ©s, et souvent, dans les zones tempĂ©rĂ©es, des prĂ©s de fauche destinĂ©s Ă la production de foin. Une partie du groupe familial continue de rĂ©sider sur l'exploitation agricole pendant la pĂ©riode de transhumance. Une partie du troupeau (femelles en lactation, animaux affaiblis, animaux de trait...) peut Ă©galement rester sur l'exploitation. L'amĂ©lioration des moyens de transport des troupeaux Ă l'Ă©poque moderne (train, camion) tend Ă rĂ©duire la proportion du troupeau qui ne part pas en transhumance[5].
Les bergers qui accompagnent le troupeau peuvent ĂȘtre ses propriĂ©taires-Ă©leveurs, mais Ă©galement des bergers salariĂ©s, des esclaves (dans l'Empire romain)[6] ou des "entrepreneurs" qui prennent Ă bail le troupeau pour la durĂ©e de la transhumance (cas du Latium mĂ©diĂ©val)[7].
L'organisation de la transhumance demande des formes d'organisation sociale complexe pour maintenir ouvert les parcours permettant d'accĂ©der aux pĂąturages, garantir l'accessibilitĂ© aux pĂąturages de destination, empĂȘcher le surpĂąturage et rĂ©gler les conflits, qu'ils interviennent entre transhumants ou au contraire entre les transhumants et les sĂ©dentaires. Elles peuvent faire intervenir une organisation Ă©tatique (par exemple, Dogana delle pecore dans le Royaume de Naples, Mesta en Castille) et/ou une gestion collective des pĂąturages par les Ă©leveurs, sous la forme de biens communs[6] - [8].
Transhumance en France
Les pratiques et savoir-faire de la transhumance en France *
| |
Domaine | Savoir-faire |
---|---|
Lieu d'inventaire | Pyrénées |
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France) | |
Provence et Languedoc
La question des origines de la transhumance en Provence et en Languedoc mobilise les historiens et les archĂ©ologues. Les grands dĂ©placements de troupeaux de la plaine Ă la montagne avaient probablement disparu durant le haut Moyen Ăge, faute des conditions politiques (organisation territoriale et sĂ©curitĂ© des chemins) et Ă©conomiques (marchĂ©s pour Ă©couler les produits des troupeaux) nĂ©cessaires Ă de telles entreprises.
La découverte dans les années 1990 dans la plaine de la Crau de fondations de nombreuses bergeries datant de l'époque romaine et de l'ùge du Fer a laissé penser que déjà dans l'Antiquité des troupeaux d'ovins transhumaient. Mais Pline l'Ancien affirmait que dans "les Plaines-de-pierre" de la province Narbonnaise les moutons "par milliers convergent depuis des régions lointaines pour brouter", ce qui ne correspond pas à une transhumance estivale. Surtout, les prospections archéologiques et les études paléo-environnementales conduites sur l'occupation de la haute montagne dans les années 2000 dans les Hautes Alpes ne montrent pas d'augmentation de l'impact des troupeaux à l'époque romaine (Leveau 2006, 2016).
Le balancement des troupeaux se remet en place dĂšs avant le XIIe siĂšcle Ă l'initiative des communautĂ©s montagnardes, qui ne peuvent nourrir en bergerie des troupeaux importants durant les longs hivers, et vont chercher l'herbe des plaines. Les grands monastĂšres (abbaye Saint-Victor de Marseille, abbaye Notre-Dame de BoscodonâŠ), les imitent dĂšs le XIIIe siĂšcle en mettant en valeur leurs possessions dans le haut comme dans le bas pays, imitĂ©s, Ă partir du XIVe siĂšcle par les grandes familles nobles. Il s'agit alors d'une transhumance de la plaine Ă la montagne, avec des troupeaux de mille bĂȘtes et plus.
Les archives du ComtĂ© de Nice font Ă©tat de contrats passĂ©s au dĂ©but du XIVe siĂšcle, entre des montagnards et des Ă©leveurs de basse Provence. Les premiers ayant rapportĂ© au pays les troupeaux des seconds. Câest Ă partir de 1325 que lâon voit des Ă©leveurs envoyer en commun de gros troupeaux (de prĂšs de 2000 tĂȘtes) vers les pĂąturages de haute montagne. Dans un premier temps, cette transhumance sera perçue par beaucoup comme de la concurrence pour les Ă©levages de montagne (Musset, 1986). Dans SociĂ©tĂ©s paysannes, Henri Mendras citait ce conflit de pouvoir comme illustration d'un processus d'installation d'un Ă©quilibre entre ressources naturelles et exigences sociales (Mendras, 1976).
De nombreux actes notariaux parus aprĂšs 1380 tĂ©moignent de ce mode de transhumance. Au XVe siĂšcle, la grande transhumance, rĂ©servĂ©e au siĂšcle prĂ©cĂ©dent aux troupeaux des grandes familles et des Ă©leveurs riches, se dĂ©mocratise. Lâestivage des moutons devient massif. Ă partir de 1450 chaque annĂ©e entre 40 000 et 50 000 moutons quittent Aix-en-Provence et ses alentours pour les alpages (Leydet, 1982). Ă partir de lĂ , la grande transhumance ne cessera de sâĂ©tendre vers le nord.
La grande transhumance ne se rĂ©sume plus alors Ă un acte de circulation, elle devient un vĂ©ritable circuit commercial, qui se traduit par une sorte de « marchandisation » des estives. Le plus souvent, les Ă©leveurs provençaux traitent avec des intermĂ©diaires qui jouent un rĂŽle trĂšs important dans le « marchĂ© de lâestive ». Ce sont eux qui acheminent les troupeaux vers les alpages. Ce sont eux Ă©galement qui assurent la police des transhumances. Ils se mettent Ă la tĂȘte du rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de moutons quâils prennent en charge jusquâaux alpages. On assiste ainsi, Ă lâĂ©mergence de professionnels de la transhumance qui Ă certaines pĂ©riodes jouiront dâun quasi-monopole de lâactivitĂ© (Coulet, 1986).
Depuis le XIXe siĂšcle
Ă la fin du XVIIIe siĂšcle, la race MĂ©rinos dâArles (croisement du MĂ©rinos espagnol avec la race Cravenne), trĂšs adaptĂ©e Ă une existence rustique, apparaĂźt en France, la production ovine sâamĂ©liore.
Au XIXe siÚcle, le pastoralisme et la grande transhumance sont trÚs importants. La rentabilité faible est contrebalancée par des troupeaux de grands effectifs. 400 000 moutons transhument de basse Provence vers les hautes vallées des Alpes du Sud. La Crau et la Camargue, dont les sols sont pauvres, offrent de nombreux parcours loués à bas prix. Dans les garrigues de Montpellier, céréaliculture et élevages extensifs de moutons sont associés.
Les grands transhumants ont des phases de progression et de rĂ©gression, liĂ©es, jusquâau XIXe siĂšcle, Ă la demande en laine.
Dans lâintervalle des XIXe et XXe siĂšcles, on distingue, en France, trois pĂ©riodes principales. Autour de 1850, la France atteint un pic dĂ©mographique et lâĂ©levage de mouton connaĂźt un maximum.
AprĂšs 1860, alors que la laine est le principal produit de lâĂ©levage ovin, la suppression des droits de douane entraĂźne la chute du cours de la laine. En mĂȘme temps lâurbanisation croissante induit une plus forte demande de production de viande. Ces deux phĂ©nomĂšnes conduisent Ă une conversion de la production vers celle de la viande et Ă un fort recul de la production ovine (Coste, 1986).
Les gros propriĂ©taires terriens rĂ©duisent les effectifs et se tournent vers dâautres cultures (notamment la vigne). De 1852 Ă 1955, le nombre de brebis mĂšres passe de plus de 33 millions Ă seulement 8 millions. Les plaines arides de la Crau sont mises en valeur grĂące au drainage, au colmatage, et Ă lâirrigation rendue possible par la dĂ©rivation des eaux de la Durance. La crĂ©ation de prairies et la construction de bergeries dans la Crau, rendent les Ă©leveurs plus dĂ©pendants des propriĂ©taires terriens.
Au lendemain de la Seconde Gerre mondiale les troupeaux du bas Languedoc sont rejetĂ©s sur les garrigues et pratiquent des transhumances courtes vers les CĂ©vennes et les causses comme le Larzac. La production de coureurs ou broutards (agneaux nourris au lait maternel et Ă lâherbe) chute et lâengraissement dâagneaux en bergerie devient privilĂ©giĂ©. Cependant la transhumance se maintient en basse Provence. En 1954, 350 000 moutons estivent dans les Alpes, dont trois cinquiĂšmes originaires de Crau et de Camargue. Le transport par bĂ©taillĂšres se gĂ©nĂ©ralise.
Entre 1870 et 1930, malgré la consommation croissante de viande, le cheptel français diminue de moitié. Son niveau minimum est atteint en 1950.
Depuis 1950, cependant, la concurrence sur les terres sâaccroĂźt (lotissements, camps militaires, vergers, vignobles, stations de ski, etc.) avec pour consĂ©quence un certain recul de lâagriculture, libĂ©rant ainsi de nombreux parcours pour les ovins. En 1935, un troupeau sur dix transhumait encore (soit un million de bĂȘtes). En 1960 seules 600 000 bĂȘtes prennent encore la route, 350 000 vers les Alpes, 200 000 vers les PyrĂ©nĂ©es et 50 000 vers le Massif central.
Les annĂ©es 1960 et 1970 voient une politique productiviste (Mendras 1984 ; Duby, 1977). Entre 1955 et 1980, le nombre de brebis mĂšres passe de 6 millions Ă 8 millions et la production de viande dâagneau progresse de 60 %. La consommation de viande, qui double pendant cette pĂ©riode, Ă©tait alors assurĂ©e Ă 80 % par la production française. Une forte spĂ©cialisation des espaces conduit Ă la crĂ©ation de bassins de production, ce qui rend les rĂ©gions tributaires des firmes qui encadrent la production, imposant leur recherche de rĂ©gularitĂ© et des coĂ»ts de production moindres (Mendras, 1984).
Partout, la longueur des transhumances diminue et lâĂ©levage tend Ă une sĂ©dentarisation incitĂ©e par les pouvoirs publics. Câest la transhumance hivernale descendante qui dĂ©cline le plus vite. Les bergers abandonnent les dĂ©placements lointains vers les plaines qui sont occupĂ©es par dâautres cultures et ils cherchent Ă augmenter le pĂąturage dans les rĂ©gions alpines et prĂ©alpines.
Ă partir de 1982, lâĂ©levage ovin est Ă nouveau en recul. Dans les annĂ©es 1980, le marchĂ© français de la viande sâouvre encore, notamment grĂące aux amĂ©liorations du transport frigorifique. Les importations Ă bas prix affectent fortement lâĂ©levage français. Depuis 1980, le cheptel ne cesse de diminuer. La production rĂ©gresse fortement et les importations augmentent. Câest une pĂ©riode de renforcement de la concentration et de la spĂ©cialisation gĂ©ographique. Le cheptel perd plus dâun million de tĂȘtes en dix ans et la production de viande baisse rĂ©guliĂšrement. La consommation est alors satisfaite par un recours massif Ă lâimportation, principalement en provenance du Royaume-Uni, dâIrlande, de Nouvelle-ZĂ©lande et dâAustralie.
Ă partir de 1985, alors que la Politique agricole commune (PAC) europĂ©enne incitait Ă la rĂ©duction des coĂ»ts de structure, la relative dĂ©faite des systĂšmes intensifs dâĂ©levage ovin conduit Ă un retour au modĂšle extensif. Extensif, mais centralisĂ© (12 % du cheptel national est regroupĂ© en Provence) et fortement spĂ©cialisĂ©. Lorsque les exploitations se diversifient, câest presque exclusivement pour adjoindre Ă lâĂ©levage, la culture du foin complĂ©mentaire. Dans nombre de cas, la culture du foin supplante dâailleurs la production ovine en termes de revenu pour lâexploitation.
Sources :
- Coulet & Coste In : Musset D. (dir.) (1986), Histoire et actualité de la transhumance en Provence, Les Alpes de LumiÚre, no 95-96, Mane, 1986.
- Coulet & Coste In : Duclos, J.-Cl., et Pitte, A. (dir.) (1994), L'homme et le mouton dans l'espace de la transhumance, Musée dauphinois et Glénat, Grenoble.
- Mendras, H., SociĂ©tĂ©s paysannes. ĂlĂ©ments pour une thĂ©orie de la paysannerie, A. Colin, Paris, 1976.
- Leydet, J.-L., La transhumance dans le pays dâAix dâaprĂšs les registres des notaires aixois de la deuxiĂšme moitiĂ© du XVe siĂšcle, mĂ©moire de MaĂźtrise, Aix-en-Provence, 1982.
Transhumance en Iran
En Iran, dans les monts Zagros, l'ethnie bakhtiari pratique toujours, pour une partie de sa population, un mode de vie nomade pastoral, Ă transhumance bi-annuelle, nommĂ© Kouch-e ashayeri (persan : Ú©ÙÚ ŰčێۧÛ۱Û), dictĂ© par les conditions climatiques rudes (hivers rigoureux sur le flanc est des montagnes, Ă©tĂ©s chauds et secs sur le flanc ouest). Ces dĂ©placements saisonniers de l'hivernage vers l'estivage (entre les mois d'avril et de mai) et de l'estivage vers l'hivernage (entre les mois d'octobre et de novembre), peuvent couvrir des distances allant jusqu'Ă 300 km et durer de quelques jours Ă plusieurs semaines. Ces dĂ©placements en famille avec le bĂ©tail s'effectuent Ă pied et Ă dos d'animaux (Ăąnes, mulets, chevaux) et nĂ©cessitent de passer des cols de montagne enneigĂ©s Ă plus de 3 000 m d'altitude[9] dans les monts Zagros et en particulier le massif de Zard Kuh.
Transhumance en Italie
La transhumance en Sardaigne s'est perpétuée comme pratique d'élevage ovin pendant des siÚcles, notamment dans les villages de la "Barbagia". Cette ßle de la Méditerranée est la premiÚre par le nombre d'animaux en libre pacage. Elle a été étudiée par l'universitaire français, Maurice Le Lannou[10] et a inspiré des séjours de randonnée en Sardaigne qui s'y intéressent de prÚs. Le phénomÚne est particuliÚrement observé dans les villages de Villagrande et Arzana.
La transhumance des Ă©leveurs de moutons et de chĂšvres des Abruzzes, effectuĂ©e en hiver vers la plaine du Tavoliere, dans les Pouilles, est attestĂ©e depuis le IIe siĂšcle av. J.-C. Cette transhumance, qui peut atteindre une distance de 100 km, a reposĂ© pendant longtemps sur une implication active de l'Ătat pour maintenir le rĂ©seau de routes et de pĂąturages relais, nĂ©cessaires Ă la nourriture des animaux pendant le trajet, et garantir la disponibilitĂ© des pĂąturages d'hiver Ă l'arrivĂ©e.
Les Samnites ont probablement contribué à poser les bases de ce systÚme, puis l'Empire romain a contribué à développer le réseau routier, tout en instituant des taxes sur les troupeaux qui transitaient. Durant le moyen ùge, l'affaiblissement des autorités étatiques a conduit à une régression de la transhumance. à partir du XVe siÚcle, le Royaume de Naples s'implique à nouveau dans l'organisation de la transhumance. Des pùturages appartenant au domaine royal sont mis à disposition des éleveurs dans les Pouilles, des routes bordées de pùturages (les tratturi) sont mises en place par une administration (la dogana delle pecore) qui collecte les taxes sur les troupeaux transhumants.
La transhumance est rendue obligatoire pour tous les troupeaux comportant au moins 20 animaux hybrides de mĂ©rinos. AprĂšs l'unitĂ© italienne au XIXe siĂšcle, l'Ătat italien se dĂ©sengage de l'organisation de la transhumance et les pĂąturages royaux de la rĂ©gion des Pouilles sont privatisĂ©s. La seconde guerre mondiale interrompt la transhumance pour de nombreux Ă©leveurs, suivie par la rĂ©forme agraire des annĂ©es 1950, qui entraĂźne une intensification de la production de cĂ©rĂ©ales et la diminution des pĂąturages disponibles. En consĂ©quence, la part des troupeaux qui effectuent une transhumance verticale, limitĂ©e aux Abruzzes, augmente. La transhumance Ă pied est remplacĂ©e par la transhumance en train, puis en camion. En 1995, seulement 75 000 animaux, sur les 400 000 chĂšvres et moutons des Abruzzes, effectuaient la transhumance vers les Pouilles.
La transhumance ne concerne plus que les plus grands troupeaux, la transhumance verticale Ă©tant plus rentable pour les petits troupeaux[8].
IntĂ©rĂȘt Ă©cologique
Quand la transhumance n'est pas le signe d'une surexploitation d'un milieu, elle prĂ©sente divers intĂ©rĂȘts Ă©cologiques. Les animaux se dĂ©placent avec des graines et propagules (animales, vĂ©gĂ©tales, microbiennes et fongiques) dans leur toison, sous leurs sabots, dans leur tube digestif. D'un certain point de vue, ils se substituent ainsi â pour partie â aux grands mammifĂšres qui, avant leurs disparitions, jouaient ce rĂŽle de dispersion de propagules et d'entretien de la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique. Le bĂ©tail qui est conduit sur les routes de transhumance (ex : drailles dans le Midi de la France) n'est cependant pas libre d'aller oĂč il veut, ni quand il est arrivĂ© sur le lieu d'estive, ni quand il rentre Ă son lieu d'hivernage ; les deux systĂšmes ne sont donc pas tout Ă fait comparables.
Un « pùturage itinérant » ayant une pression soigneusement ajustée aux capacités du milieu, peut contribuer à l'entretien d'une partie du réseau écologique paneuropéen, et en France à la trame verte promue par le Grenelle de l'Environnement en 2007.
Risques et limites
En zone tempĂ©rĂ©e, la transhumance de gros troupeaux se dĂ©plaçant sur les mĂȘmes chemins dans une grande promiscuitĂ© peut ĂȘtre un facteur de risque sanitaire (diffusion de microbes et/ou de parasites) mais, en contrepartie, les dĂ©placements permettent d'Ă©viter le contact permanent avec les mĂȘmes substrats et la proximitĂ© des lieux oĂč sont stockĂ©s les excrĂ©ments de l'hiver, plus lents Ă se dĂ©composer.
Les milieux naturels et les anciens alpages et pùturages ont souvent été fragmentés par des routes, autoroutes, voies ferrées, propriétés privées, ou des cultures. La transhumance des troupeaux doit donc souvent se faire pour partie en camion, ce qui retire aux drailles ou anciennes routes de transhumance une partie de leur vocation d'éventuel corridor biologique.
Les fĂȘtes de la transhumance
France
Depuis la fin des annĂ©es 1980, la transhumance devient un moment de l'animation des vallĂ©es par des fĂȘtes, qui permettent de redĂ©couvrir le terroir mais aussi les mĂ©tiers du pastoralisme, comme la fĂȘte de L'EspĂ©rou contrĂŽlĂ©e par des jeunes transhumants[11]. Ceci en Alsace[12], dans les PyrĂ©nĂ©es, les Alpes[13], en Provence[14] - [15], dans le Massif central (en particulier sur le plateau de l'Aubrac[16] et dans le Cantal[17]), etc. Les pratiques de conduite des troupeaux, qui avaient disparu au profit des transports en camions, revoient le jour.
Les travaux de l'ethnologue Anne-Marie Brisebarre montrent la richesse des réseaux d'entraides des transhumants dans la relance de leur pratique afin de maintenir le fonctionnement de leur systÚme d'élevage en été (les besoins fourragers sont alors couverts à un coût raisonnable), de réhabiliter des produits dits de terroir et de promouvoir les derniÚres races locales rustiques[18].
Italie
En Vallée d'Aoste, la fin de la saison estivale est marquée par des combats de vaches ou Batailles de reines, comme dans les régions alpines limitrophes (Valais et Pays de Savoie). La race concernée est la Valdostaine pie noire (ou Pi nÚira, en patois valdÎtain). La reine du lait (ou Reina di lacë), c'est-à -dire la vache la plus productive, est décorée d'un bouquet de fleurs (ou bosquet) sur les cornes. La finale régionale a lieu dans l'arÚne de la Croix-Noire, à Saint-Christophe.
Depuis l'importation d'animaux de la race d'Hérens par quelques éleveurs passionnés, les combats de reines se sont développés, marquant désormais les périodes de transhumance dans cette région du nord-ouest de l'Italie.
Suisse
En Suisse, la transhumance des troupeaux de bovins concernĂ©s par la montĂ©e Ă lâestive est un moment de l'annĂ©e qui concerne de nombreux Ă©leveurs et c'est l'occasion pour ces derniers de se retrouver dans une ambiance festive. Aujourd'hui encore, la pĂ©riode de la transhumance (inalpe et dĂ©salpe) est souvent marquĂ©e par des animations locales, qu'il s'agisse de faire revivre les coutumes et traditions ancestrales (culinaires, artisanat, etc.), ou, en Valais, d'assister Ă des combats de reines spontanĂ©s sur les pĂąturages le jour de la montĂ©e des troupeaux de bovins mais aussi pendant toute lâestive.
Les animaux portent des cloches et sonnailles aux colliers de cuir brodĂ© ou autres, selon notamment le rang qu'ils ont gagnĂ© lors de compĂ©titions prĂ©cĂ©dent la montĂ©e des troupeaux et durant la pĂ©riode d'estive dans le cas des vache d'HĂ©rens, ou tout simplement dans un but dĂ©coratif comme pour l'Almabtrieb ou la Poya. Les armaillis et leurs accompagnants portent le costume rĂ©gional, accompagnĂ©s par un ancien char Ă cheval exhibant des ustensiles en bois ou, sâils nâen ont plus, un vĂ©hicule ornĂ© de branches et fleurs de papier.
Ă Charmey, dans le canton de Fribourg, la dĂ©salpe est organisĂ©e depuis le 6 octobre 1980 par le groupement des commerçants de Charmey, puis par la SociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement et lâOffice du tourisme. Elle se dĂ©roule le dernier samedi de septembre. Mise en scĂšne dans un objectif touristique, elle met en valeur lâalpage, ses produits et le travail des Ă©leveurs. Le passage des troupeaux, soigneusement prĂ©parĂ©, est commentĂ© et expliquĂ© au micro par un ancien armailli. Certains Ă©leveurs toutefois ne passent pas par Charmey ou dĂ©salpent un autre jour tout en perpĂ©tuant une tradition de la dĂ©salpe plus intime[19].
Formation professionnelle
La formation de berger transhumant est proposĂ©e au Domaine et centre de formation du Merle Ă Salon-de-Provence (composante de Montpellier SupAgro). Mise en par place en 1930 par l'Union Ovine de France, elle est la plus ancienne de France. S'appuyant sur le rĂ©fĂ©rentiel Brevet Professionnel Agricole Travaux de la Production Animale, Ălevage de Ruminants (BPA TPA ER) (niveau III), la formation de berger transhumant est une formation qualifiante et diplĂŽmante sâarticulant sur le cycle de production des ovins transhumants de la RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur et de lâarc alpin. Elle se dĂ©roule sur un an et dĂ©bouche notamment sur un poste de berger pour la saison dâalpage, la saison dâagnelage, la garde en colline, ou un poste Ă lâannĂ©e.
Patrimoine culturel immatériel
La transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes *
| |
BĂ©tail au col du Krimmler Tauern (de) (Autriche). | |
Pays * | Autriche GrĂšce Italie |
---|---|
Liste | Liste représentative |
AnnĂ©e dâinscription | 2019 |
* Descriptif officiel UNESCO | |
La transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes, est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en [20].
Filmographie
- Hiver nomade, film documentaire suisse rĂ©alisĂ© par Manuel von StĂŒrler (2012).
- Transhumance en Aveyron , mini documentaire de 3min10 réalisé par ETSE Edem Prudencio (2019)
Proverbes et dictons
Un proverbe en patois valdÎtain définit ainsi la transhumance : Lé vatse, SÚn Bernar lé prÚn é SÚn Métsë lé rÚn (« Les vaches, Saint Bernard les prend et Saint Michel les rend »). Les troupeaux montent à l'alpage à la Saint Bernard (15 juin) et rentrent à la Saint Michel (29 septembre), jour de la désarpa (la désalpe, en patois) en Vallée d'Aoste.
Notes et références
- Transhumance, Patrimoine culturel immatériel en France, en route vers l'UNESCO
- Laffont Pierre-Yves et Association d'histoire des sociétés rurales (France), Transhumance et estivage en Occident : des origines aux enjeux actuels : actes des XXVIes Journées internationales d'histoire de l'abbaye de Flaran, 9, 10, 11 septembre 2004, Presses universitaires du Mirail, , 415 p. (ISBN 978-2-85816-843-9, OCLC 470628266), p. 405
- Laffont, Pierre-Yves., Association d'histoire des sociétés rurales (France) et Impr. Messages SAS), Transhumance et estivage en Occident : des origines aux enjeux actuels : actes des XXVIes Journées internationales d'histoire de l'abbaye de Flaran, 9, 10, 11 septembre 2004, Presses universitaires du Mirail, , 415 p. (ISBN 978-2-85816-843-9, OCLC 470628266), p. 62
- Barret, Jean-Pierre. et Simbélie, Claudine., Zootechnie générale, Paris, Tec et Doc-Lavoisier, , 318 p. (ISBN 978-2-7430-1401-8, OCLC 800627979)
- Roger Blench, You can't go back. Pastoralists in the new millennium, FAO, 2001,
- La Transhumance dans les pays de la Méditerranée antique, in Transhumance et estivage en Occident : des origines aux enjeux actuels : actes des XXVIes Journées internationales d'histoire de l'abbaye de Flaran, 9, 10, 11 septembre 2004 Ed. PY Laffont, Presses universitaires du Mirail, , 415 p. (ISBN 978-2-85816-843-9, OCLC 470628266)
- J-C Maire Vigueur, « Des brebis et des hommes », Liber Largitorius, Ed. P. Toubert,â
- N. Forni, « Herders and common property in evolution : an example from central Italy », RĂ©forme agraire, colonisation et coopĂ©ratives agricoles,â (lire en ligne).
- Jean-Pierre Digard, Une épopée tribale en Iran, p. 39
- Maurice Le Lannou, Patres et paysans de la Sardaigne, 1943.
- P. Laurence, « Les fĂȘtes de la transhumance dans le Midi mĂ©diterranĂ©en de la France. Quelles valorisations culturelles ? » In : Transhumance. Relique du passĂ© ou pratique d'avenir ? Ătat des lieux d'un savoir-faire euro-mĂ©diterranĂ©en en devenir (Maison de la Transhumance de Saint-Martin-de-Crau, ed.), Ă©ditions Cheminements, 2000, p. 297-306
- La transhumance en Alsace, l'organisation des transhumances, les traditions ancestrales de la VallĂ©e de Munster, les repas marcaires dans les diffĂ©rentes fermes auberges, les dĂ©gustations de fromages dans les fromageriesâŠ
- F. David, F. Pourcel, « FĂȘtes de la transhumance ». In : Bergers de Crau au-delĂ de l'image (Conseil gĂ©nĂ©ral des Bouches-du-RhĂŽne ed.), Museon Arlaten, 2003, p. 73-79
- AndrĂ© Abbe, Henri Bresc et Jean-Paul Ollivier (photogr. AndrĂ© Abbe), Bergers de Provence et du Pays Niçois, Ăditions Serre, 1989, 2e Ă©dition 1996, 128 p.
- André Abbe (préf. Henri Bresc, photogr. André Abbe, photos pages 22), Souvenirs de Transhumance en Haute Provence, Montpellier, Passadoc, , 72 p. (présentation en ligne)
- Deux fĂȘtes de la transhumance coexistent sur le plateau : une Ă Aubrac, l'autre au col de Bonnecombe. Les vaches sont en majoritĂ© de race Aubrac.
- FĂȘte de l'estive d'Allanche avec les vaches de race Salers.
- Pierre-Yves Laffont, Transhumance et estivage en occident des origines aux enjeux actuels, Presses Universitaires du Mirail, (lire en ligne), p. 377.
- Etat de Fribourg / Staat Freiburg, « Traditions vivantes fribourgeoises : Désalpe », sur fr.ch (consulté le ).
- « Trente cinq nouveaux Ă©lĂ©ments inscrits sur la Liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de lâhumanitĂ© », sur UNESCO, (consultĂ© le )
Annexes
Articles connexes
- Almabtrieb : désalpe dans les régions alpines de langue allemande (Allemagne, Autriche, Suisse)
- Alpage
- Pastoralisme
- Poya : nom de la montée à l'alpage dans les Préalpes fribourgeoises (Suisse)
- Aas : la transhumance du bétail dans un village de la Vallée d'Ossau
- Orri : installation d'estive en AriÚge et dans les Pyrénées-Orientales
- Estive : période durant laquelle les troupeaux paissent en montagne. Par extension : pùturages d'altitude, habitat d'été des bergers.
- Tratturi : vaste réseau de voies de transhumance dans l'Apennin des Abruzzes (Italie).
- Mesta : association de propriétaires de troupeaux transhumants de Castille (Espagne).
- Dogana delle pecore : autorité qui réglemente la transhumance, pendant presque quatre siÚcles, dans le royaume de Naples (Italie).
- Sonnailles: cloches accrochées au cou du bétail tout au long de la période de transhumance.
- Transhumance alpine
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- La désalpe en Vallée d'Aoste
- Site officiel des transhumances en Alsace
- Site officiel de l'association Transhumance Tradition Ă Montauroux (RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur)
- DĂ©salpe fribourgeoise
- [vidĂ©o] GrĂšce - L'odyssĂ©e des Valaques - #fautpasrever sur YouTube, chaĂźne de Faut pas rĂȘver, une dhiava (transhumance) de bergers Valaques.
Bibliographie universitaire
- BATICLE, Y., ThĂšse : LâĂ©levage ovin dans les pays europĂ©ens de la mĂ©diterranĂ©e occidentale, SociĂ©tĂ© les Belles Lettres, Paris, 1974.
- BESCHE-COMMENGE B., Le savoir des bergers de CasabĂšde - Textes gascons pastoraux du Haut Salat (AriĂšge-PyrĂ©nĂ©es), Ădition : UniversitĂ© de Toulouse-le-Mirail, Toulouse, 1977, collection « Travaux de l'Institut d'Ă©tudes mĂ©ridionales / Centre de ressources occitanes et mĂ©ridionales », 150 p.
- BRISEBARRE, A-M., Bergers des CĂ©vennes, Espace sud Ă©ditions, Montpellier, 1978.
- DE REPARAZ, G., « La transhumance ovine provençale. Ăvolution et problĂšmes actuels », Ătudes et travaux de âMĂ©diterranĂ©eâ, no 8, 1969.
- DELMARRE, J.-B., Le berger dans la France des villages. Une Ă©tude comparĂ©e dâethnologie et de gĂ©ographie humaine., Ăditions du CNRS, Paris, 1970.
- DUBY, G. (dir.), Histoire de la France rurale. Apogée et crise de la civilisation paysanne de 1789 à 1914, Seuil, Paris, 1976.
- DUBY, G. (dir.), Histoire de la France rurale. La fin de la France paysanne depuis 1914, Seuil, Paris, 1977.
- DUBY, G., La fin de la France paysanne, Seuil, 1987.
- GARNIER, J-C. (dir.), Les fĂȘtes de la transhumance dans le Midi mĂ©diterranĂ©en et leur dĂ©veloppement rĂ©cent : contextes, enjeux et significations, CNRS-FRAMESPA, ENSA-Montpellier, Montpellier, 1997.
- GERVAIS, M., SERVOLIN, C. & WEIL, J., Une France sans paysans, Seuil, Paris, 1965.
- LAFFONT, P.-Y. (dir.), Transhumance et estivage en occident des origines aux enjeux actuels, XXVIes Journées internationales d'histoire de l'abbaye de Flaran, 2006, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 416 p, 2006.
- LEBAUDY, G. & ALBERA, D., La routo. Sulle vie della transumanza tra le Alpi e il mare, PRIMALPE â Ecomuseo Della Pastorizia, Pontebernardo, 2001.
- LE LANNOU, M, « Patres et paysans de la Sardaigne, 1943 ».
- LEVEAU Ph. Entre le delta du RhĂŽne, la Crau et les Alpes, les sĂ©quenciations du temps pastoral et les mouvements des troupeaux Ă lâĂ©poque romaine, dans Laffont P.Y., dir., Transhumance et estivage en Occident des origines aux enjeux actuels, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2006, p. 83-96.
- LEVEAU Ph., Approches de la transhumance en Gaule Ă l'Ă©poque romaine, in : Christine Rendu, Carine Calastrenc, MĂ©lanie Le CouĂ©dic, Anne Berdoy (dir.), Estives dâOssau. 7 000 ans de pastoralisme dans les PyrĂ©nĂ©es, Ăditions Le Pas dâOiseau, PN des PyrĂ©nĂ©es, Laboratoire Framespa (UMR 5136), Toulouse, 2016, p. 205-221.
- MALLEN M., Paroles de berger, analyse de l'évolution d'un métier, entre passion et désillusion, C.E.R.P.A.M., Manosque, 1995.
- PREVOST, F., « La transhumance dans les exploitations ovines dâaujourdâhui en Provence », in Transhumance en Provence, Les Alpes de LumiĂšre, no 95-96, Mane, 1986, p. 69-78.
- RAVIS-GIORDANI G., Bergers corses. Les communautés villageoises du Niolo, Edisud, Aix-en-Provence, 1983.
- RENDU, C., « "Transhumance" : prélude à l'histoire d'un mot voyageur », in P.-Y. Laffont (dir.) - Transhumance et estivage en Occident des origines aux enjeux actuels, 26es Journées Internationales d'Histoire de l'abbaye de Flaran, 9, 10, 11 septembre 2004: 7-30, 2006.
- RIEUTORT, L., ThÚse : L'élevage ovin en France : espaces fragiles et dynamique des systÚmes agricoles, Centre d'études et de recherches appliquées au Massif Central, Clermont-Ferrand, 1995.
- SCHIPPERS, T., « Le cycle annuel du berger », in Transhumance en Provence, Les Alpes de LumiÚre, no 95-96, Mane, 1986, p. 63-68.
- TOLLEY, C., Bergers transhumants. Ătude dâun aspect de la sociĂ©tĂ© pastorale de Provence, D.E.A., universitĂ© de Provence, Aix-en-Provence, 2002.
- TOLLEY, C., « Formation scolaire ou formation sur le tas chez les bergers de Provence, diffĂ©renciation des pratiques et conflit de lĂ©gitimitĂ© ? », SociĂ©tĂ©s contemporaines, no 55, LâHarmattan, Paris, 2004.
- TRETON, R., « Aux origines de la transhumance entre Méditerranée et Pyrénées : templiers, cisterciens et essor du pastoralisme (XIIe et XIIIe siÚcles) », dans Arnaud Baudin, Ghislain Brunel et Nicolas Dohrmann (dirs.), L'économie templiÚre en Occident. Patrimoines,commerce, finances, Troyes, 2013, p.337-360.
Bibliographie technique ou littéraire
- ARRIPE, R., Gourette dâhier et dâaujourdâhui, 1994.
- BECKERICH, A., « Le berger est lâĂąme du troupeau », Revue de lâĂlevage, 1970, p. 99-108.
- DAUBENTON, C., Extrait de lâinstruction pour les bergers et les propriĂ©taires de troupeaux, Imprimerie Didot Jeune, Paris, an 3e de la RĂ©publique (1re Ă©dition 1792).
- DE VAIRAU, P., En Dralha, Los Adralhans, Millau, 1996.
- DEBRIE, J., Le bon berger, Ăd. Stock, EtrĂ©pilly, 1979.
- DEGOIS, E., Le bon moutonnier, La maison rustique, Paris, 1975.
- DOISNEAU R., La transhumance, 1958.
- ELIAN, J., La vie pastorale, René Julliard, Paris, 1942.
- FABRE, P., Hommes de la Crau, des coussouls aux alpages, Ăd. Cheminements en Provence, Les Angles, 1997.
- LABORIE, C., L'appel des drailles, 2004.
- LABORIE, C., Les drailles oubliées, 2005.
- MAISON DE LA TRANSHUMANCE, Transhumance. Relique du passĂ© ou pratique dâavenir, Ăd. Cheminements, 2002.
- REYNES, N. & LATOUR, C., Moutons et bergers, Ăd. Rustica, Paris, 2000.
- ROUX, L., OdyssĂ©e pastorale, Ăd. Actes-sud, Arles, 2009.
- O'DONOVAN, A-M., Carnet de route, transhumance de Rocamadour Ă Luzech, Ăd. Edicausse, Arcambal, 2014.