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Poya

La poya (qui signifie en arpitan « montée », « côte », du latin podium[1]) ou montée à l'alpage est le nom de la transhumance dans les Alpes suisses. Ce terme est aussi utilisé en France, en particulier dans la vallée de Chamonix, dans les Alpes et dans le Sud du Jura, et en Vallée d'Aoste (Italie). La poya fait partie des traditions vivantes de Suisse.

Un chalet à fronton décoré de poyas à Estavannens.

En Suisse, dans le village d'Estavannens (en Gruyère), la poya est une tradition séculaire, où art et fête populaire se joignent à l'agriculture. Cette région est spécialisée dans l'élevage et la fabrication de fromage. Le fromage de Gruyère est connu depuis le XVIe siècle. C'est un fromage au lait de vache entier, au lait cru.

Description

La photo couleur montre un troupeau de vaches pie rouge traversant un village de chalets. L'une des vaches est décorée d'un bouquet de fleurs.
DĂ©salpe Ă  Bernex en Haute-Savoie.

Les troupeaux de vaches passent les mois d'été, à peu près d'avril-mai jusque fin septembre, à l'alpage. Les déplacements que sont la montée à l'alpage au printemps comme la « désalpe » (ou rindyà, almabtrieb dans les pays de langue allemande) en automne sont devenus des défilés où l'armailli est fier de défiler avec ses bêtes, qui sont décorées pour l'occasion. (Ne pas confondre donc la montée à l'alpage qui est la poya et la descente de l'alpage - autrement dit la « désalpe » - qui est la rindyà)

Pour la poya et la rindyà, l'armailli porte le bredzon du dimanche, le capet, le beau loyi (poche à sel) neuf et la canne à la main. Les vaches sont bichonnées et fleuries (en Vallée d'Aoste ce bouquet est appelé bosquet, en valdôtain). Une partie du troupeau porte les grosses sonnailles avec des courroies brodées et les initiales du propriétaire. Le « train du chalet » transporte le matériel jusqu’à l’endroit où l’on peut arriver avec un char tiré par un mulet : les malles des armaillis et tous les outils du chalet, c'est-à-dire le baquet à lait, les petits baquets à crème, le grand fouet, le tranche-cailler, la passoire avec son support, les baquets à traire, la baratte, l'oji (châssis servant à transporter les fromages sur la tête et les épaules).

Dessin Gabriel Lory, 1824. Costume, fromage, sonnailles
Rentrée des vaches dans le Jura.

Culture

Art populaire

Tableau Ă  Estavannens, sur le fronton d'une maison.
Tableau de poya.

La poya est aussi dès 1800, une peinture, souvent naïve, qui représente cette transhumance.

Cette montée à l'alpage est aussi représentée par d'autres types d'arts plastiques tels les découpages[2], avec des artistes comme Anne Rosat.

FĂŞte populaire

À Estavannens a lieu en mai 1956 la première fête populaire de la Poya d'Estavannens organisée par l'association gruérienne pour le costume et les coutumes. Elle célèbre le 75e anniversaire de la publication le d'un poème publié par Étienne Fragnière racontant la montée à l'alpage. Depuis, la fête s'est renouvelée en 1960, 1966, 1976, 1989, 2000 et 2013[3].

Les armaillis défilent également tous les vingt ans à la Fête des vignerons de Vevey dès 1819. Bernard Romanens, armailli de Marsens, est devenu une figure légendaire pour son interprétation du Ranz des vaches lors de la Fête des vignerons de 1977.

Toponymie

rue de la Poya
Rue de la Poya Ă  Fontaine.
Malgré l'aspect fortement urbanisé de la ville de Fontaine, située dans la proche banlieue de Grenoble, le quartier de La Poya a su garder l'aspect d'un hameau à l'écart du tissu urbain. C'est également le secteur le plus ancien de la commune. Proche des grandes falaises du Vercors, il est le seul à être situé sur une hauteur à l'abri des crues dévastatrices du Drac, gros torrent alpin qui, au Moyen Âge, débordait régulièrement dans la cuvette grenobloise. Le plus grand parc public de la commune se dénomme Parc de la Poya. Le terminus de la ligne A du tramway de Grenoble se dénomme Fontaine-La-Poya.
La rue de l'Appuya est située dans le centre du village de Châteaubourg. Il s'agit d'une voie montante qui permet de rejoindre la rue du château qui domine le territoire communal et la vallée du Rhône[4].

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. Glossaire sur le site henrysuter.ch et - « Poyà » - patoisvda.org - Le site du francoprovençal en Vallée d'Aoste
  2. Sur cette tradition, voir les Rencontres d'Enhaut
  3. ATS, « Succès pour la Poya d'Estavannens malgré la pluie », La Tribune de Genève,‎ (lire en ligne).
  4. Site du géoportail de l'Institut géographique national - Site géoportail, page des cartes IGN.

Bibliographie

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