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Transhumance alpine

La transhumance en trois étapes ou transhumance alpine est une forme d’élevage en alpages qui permet l’exploitation optimale de la végétation d’un territoire jusqu’aux altitudes alpines.

Troupeau de moutons dans la vallée de Cheiniers (Méolans-Revel), vallée de l'Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence).

Localisation

La forme d’élevage en alpage en trois étapes est répandue dans les Hautes-Alpes françaises, dans les Alpes suisses, dans les Alpes valdôtaines, en Autriche occidentale, dans les Alpes bavaroises, dans le Haut-Adige et dans la province de Trente, là où l’étroitesse de vallées peuplées se combine à des passages en haute montagne.

DĂ©roulement

Les éleveurs suivent la végétation avec leur bétail dans les régions alpines. Cela signifie qu’ils changent d’étable plusieurs fois par an.

Première étape

La première étape concerne la ferme principale dans la vallée, qui peut être occupée de l’automne au printemps et qui doit procurer des réserves pour l’hiver. Les régions d’alpages de cette étape sont appelées Niederalm (alpages inférieurs). Le bétail peut être mis à l’abri dans la ferme.

Deuxième étape

Les Vorsäβe ou Maisäβe (fermettes de moyenne montagne) ou mayèn (en francoprovençal) se trouvent Ă  environ 1 500 m d’altitude, Ă  environ deux heures de marche au-dessus de la ferme principale. Lorsque les rĂ©serves de fourrage sont presque Ă©puisĂ©es dans la vallĂ©e, on emmène le bĂ©tail (les bĹ“ufs, les chevaux, les moutons, les chèvres) vers le dĂ©but du mois de juin pour deux Ă  quatre semaines dans les fermettes de moyenne montagne. Après cette transhumance estivale, le bĂ©tail peut paĂ®tre autour du mayèn (alpage de moyenne montagne), terme issu du mot « mai »[1] jusqu’à ce que la transhumance hivernale ait lieu et que le bĂ©tail reprenne ses quartiers d’hiver dans la vallĂ©e.

Troisième étape

En juin, le bĂ©tail quitte le domaine d’alpage intermĂ©diaire pour les hauts alpages, ou alpages supĂ©rieurs, Ă  une altitude de 1 600 Ă  2 000 mètres. Pendant cette pĂ©riode, appelĂ©e aussi estivage, les prairies du domaine d’alpage intermĂ©diaire sont fauchĂ©es, et on rĂ©colte aussi le foin sauvage. Entre la mi-septembre et la mi-octobre, le bĂ©tail revient dans les alpages intermĂ©diaires du mayèn.

Cette forme d’élevage existe depuis des siècles et n’était restreinte que par le fait que de nombreuses personnes devaient quitter leur vallée pour aller gagner leur pain en saison estivale et que seule la population féminine y restait.

En Autriche

On trouve en Autriche environ 2 000 alpages infĂ©rieurs, 4 500 alpages intermĂ©diaires et 2 400 alpages d’altitude (donnĂ©es 2007)[2].

Il existe des disparités régionales : la transhumance en trois étapes – souvent même en quatre étapes- n’existe que dans les Alpes centrales, alors que dans les Alpes périphériques, en raison du manque de hauts alpages, il n’y a que deux étapes.

Au Tyrol, il y a peu d’alpages inférieurs. En Carinthie et en Vorarlberg, ce sont les alpages intermédiaires qui prédominent. Le Vorarlberg a des villages pérennes de moyenne montagne (appelés Maiensässe).

Depuis 2011, la transhumance en trois étapes de la forêt de Brégence appartient au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO de la liste autrichienne. Elle se distingue par son autonomie particulière au sein de l’Autriche et est bien implantée dans la vie quotidienne.

Notes et références

  1. « Mayèn » sur le site web du francoprovençal valdôtain.
  2. (de) Bundesministerium für Land- und Forstwirtschaft, Umwelt und Wasserwirtschaft, « Grüner Bericht », Struktur der Almen. Anzahl, Flächen und gealptes Vieh,‎ (OCLC 613625769)
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