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Tell (archéologie)

Un tell (ou tel)[1] est un site en forme de monticule qui résulte de l'accumulation de matières et de leur érosion sur une longue période, sur un lieu anciennement occupé par les hommes. Il s'agit d'une colline artificielle formée par les différentes couches d'habitations humaines. Les premiers tells apparaissent au début de la Néolithisation au Proche-Orient et en Turquie et certains sont encore occupés aujourd'hui.

Tell Qarqur (en) (Syrie).

Le mot tell est emprunté à l'arabe تلّ (tall) (« colline », « monticule »). L'hébreu תל (tel) signifie de même « colline » ou « pile » (ou « ruine »[2]).

Description

Selon Robert David, professeur à l'université de Montréal, un tell se distingue par : 1. élévation aux bords réguliers, 2. isolation dans une plaine, 3. sommet plat, 4. proximité de l'eau[2].

Les tells en archéologie

Des tells sont présents en Asie de l'Indus jusqu'au Proche-Orient. En Europe, ils n'apparaissent que dans les Balkans et en Bulgarie. Bien qu'au-delà de ces régions certains sites de plein air se caractérisent par des accumulations de plusieurs dizaines de centimètres de couches archéologiques, ils ne sont pas désignés comme des tells.

Les dimensions que peuvent prendre ces derniers sont extrêmement variées. Certains ne mesurent que quelques dizaines de mètres de diamètre et quelques dizaines de centimètres de haut. D'autres mesurent plusieurs centaines de mètres de diamètre et peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de haut (par exemple Arslantepe en Turquie).

En Europe, les tells les plus importants sont Dikili Tash, au nord de la Grèce, et le Tell de Karanovo, en Bulgarie. La Bulgarie actuelle compte plus de 300 tells.

Leur processus de formation est assez variable et complexe. Il ne dépend pas strictement des conditions environnementales. Ainsi, on trouve en Serbie des tells dans une région dont le climat est relativement humide par rapport à celui du Proche et du Moyen-Orient. Dans tous les cas, l'accumulation importante de couches archéologiques est liée aux phases de reconstruction successives sur le même lieu pendant plusieurs siècles, parfois plusieurs millénaires. Au moment d'une nouvelle phase de construction, les structures anciennes sur lesquelles elle se fonde n'ont pas été totalement arasées.

Les autres utilisations du mot

Le mot est également employé dans des toponymes, mais souvent dans son sens originel. Tel Aviv par exemple, « la Colline du Printemps », ne s'étend pas sur un tell au sens archéologique du terme.

Autres noms

L'équivalent turc du mot est tepe (« colline »), qui entre dans de nombreux toponymes en Turquie, mais parfois höyüktumulus »), comme Köşk Höyük. En Perse, le terme utilisé est tappeh, tépeh (avec un seul p en persan : تپه, colline). Dans certains cas, le mot utilisé signifie tombeau, car ces collines artificielles sont considérées comme des tumuli funéraires. En Grèce, les tells sont désignés comme magoules ; en Arménie, on parle de blur.

Notes et références

  1. Le TLFi ne signale que l'orthographe tell, voir Informations lexicographiques et étymologiques de « tell » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. Robert David, « Un tell, le site typique des fouilles archéologiques en Israël », sur Interbible.org,

Liens externes

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