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Ve millénaire av. J.-C.

Le Ve millénaire av. J.-C. a débuté le 1er janvier 5000 av. J.-C. et s’est achevé le 31 décembre 4001 av. J.-C. dans le calendrier julien proleptique.

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Liste des millénaires | Liste des siècles


Le Ve millénaire av. J.-C. fait partie du Néolithique dans une grande partie de l'Ancien Monde. Dans la plupart des régions d'Europe, à l'exception du nord du continent, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Asie méridionale et en Chine, les populations vivent d'agriculture et d'élevage.

Évènements

Afrique

Figurine en ivoire d'hippopotame (British Museum, 4000 av. J.-C.),retrouvée dans les tombes des hommes et des femmes de la culture de Badari, première culture identifiable de la Période prédynastique égyptienne.
  • 5000-4000 av. J.-C. :
    • nĂ©olithique de Khartoum en Haute-Nubie[1]. PĂ©riode humide. Le site de Shaheinab, Ă  50 km au nord de Khartoum, sur la rive ouest du Nil (4600-3900 av. J.-C.) atteste de l’élevage d’animaux domestiques : bĹ“uf (bos primigenius), mouton (ovis ammon) et chèvre (capra aegagrus). Agriculture possible (sorgho et millet). PrĂ©sence de nombreuses meules[2].
    • culture du NĂ©olithique moyen dans la rĂ©gion de Kerma en Nubie vers 5000-4000 av. J.-C. Élevage. Apparition d’une cĂ©ramique polie Ă  bord noir[3].
  • 5000-4500 av. J.-C. : occupation du site nĂ©olithique d’El-Omari (de), village proche d’Helwan, en retrait de la bordure nord-ouest de la vallĂ©e du Nil en Égypte[1]. Des installations lĂ©gères sont associĂ©es Ă  des puits-silos de stockage, peu profonds. Plusieurs sortes de blĂ©, d’orge, de seigle, des fèves ainsi que du lin sont cultivĂ©s et mis en rĂ©serve. L’élevage est semblable Ă  celui de MĂ©rimdĂ© (prĂ©sence d’ânes domestiques), mais la chasse se limite essentiellement Ă  l’hippopotame, nĂ©gligeant les volatiles des marais ou la faune de la steppe savanicole. L’âne domestique, attestĂ© pour la première fois en Égypte, permet des contacts avec le SinaĂŻ et la mer Rouge (silex, coquillages, galène).
  • 4400-3800 av. J.-C. : culture de Badari du PrĂ©dynastique ancien en Égypte, caractĂ©risĂ©e par un ensemble de nĂ©cropoles, localisĂ©es sur une trentaine de kilomètres au sud de la Moyenne-Égypte (Badari, Hemamieh). C’est un centre fort de civilisation, fusionnant des apports multiples du nord-est, du sud et de l’ouest. Le Ouadi Hammamat semble avoir Ă©tĂ© une voie privilĂ©giĂ©e des contacts avec le nord-est, par la mer Rouge. Le site de Tasa, au nord du secteur, paraĂ®t plus influencĂ© par les cultures du nord de la vallĂ©e[1]. Les Badariens connaissent le cuivre sans doute venu du SinaĂŻ[4]. La plus ancienne preuve de momification a Ă©tĂ© dĂ©couverte dans des tombes des sites de Badari et Mostagedda fouillĂ©es dans les annĂ©es 1920, datĂ©es des pĂ©riodes du nĂ©olithique et du prĂ©dynastique ancien, entre 4500 et 3350 av. J.-C. Des enveloppes textiles imprĂ©gnĂ©es de rĂ©sine (au sens large) utilisĂ©es pour l’embaumement ont Ă©tĂ© analysĂ©es. L'analyse des momies partielles (arrière de la tĂŞte, mâchoires ou mains momifiĂ©es) datĂ©es de Naqada IIA-C, vers 3600-3400 av. J.-C. dĂ©couvertes Ă  HiĂ©rakonpolis confirment la prĂ©sence d’une substance rĂ©sineuse similaire[5].

Amérique

  • 5000 av. J.-C. :
    • dĂ©but de la culture du maĂŻs dans la vallĂ©e de Tehuacán (Mexique actuel)[6]. Le site de Guilá Naquitz dans l’État mexicain d’Oaxaca livre des traces les plus anciennes de maĂŻs domestique datĂ©es de 4250 av. J.-C. et celui de San AndrĂ©s dans l’État de Tabasco des preuves indirecte antĂ©rieures Ă  5000 av. J.-C.[7]. L’agriculture du maĂŻs se serait diffusĂ© dans les haute-terres du Mexique Ă  partir des zones tropicales (site de Xihuatoxtla, vers 6750 av. J.-C.)[8].
    • quelques graines d’une variĂ©tĂ© de courge (Cucurbita texanum) ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans la couche la plus profonde du gisement de Koster, en Illinois, datĂ©e de 7000 ans avant le prĂ©sent[9].
  • 5000-4000 av. J.-C. : le site de plein air de Gheo-Shih (Rio de las Jicaras, Oaxaca, au Mexique) rĂ©unit pendant la belle saison un groupe de vingt-cinq personnes (macro-bands) qui pratiquent la cueillette des gousses de mezquite et de micocoulier, Ă©changent des matières premières, des objets et du savoir-faire, rĂ©alisent des mariages, avant de se sĂ©parer en petits groupes familiaux (micro-bands)[10] - [8].
  • Vers 5000-2800 av. J.-C. (7000–4800 BP) : dĂ©but de l'occupation du site archĂ©ologique de Keatley Creek (en) en Colombie-Britannique, Ă  l’embouchure du Fraser, sur le territoire traditionnel des peuples St'at'imc. L'Ă©conomie est basĂ©e sur la pĂŞche au saumon. Le site est abandonnĂ© vers 900 (1100 BP)[11].
  • 4500-4000 av. J.-C. : la grotte de Pikimachay (4500-4000 av. J.-C. ou plus tĂ´t), dans la rĂ©gion d’Ayacucho, et l’abri de Telarmachay (es) (4400-4300 av. J.-C.) livrent les premiers indices de la domestication de variĂ©tĂ©s de camĂ©lidĂ©s (lama et alpaga) dans les Andes[12].

Asie et Pacifique

L’évolution stylistique des céramiques de Togau montre une simplification des décors en vue d’une production de masse.
  • 4800-3500 av. J.-C. : pĂ©riode nĂ©olithique cĂ©ramique de Mehrgarh III au Pakistan[15]. Une nĂ©cropole livre des squelettes en position flĂ©chie portant colliers et bracelets de perles, de pierres, de coquillages et dans un cas, de cuivre, associĂ©s Ă  des haches de pierre polie, des nucleus, des lames et microlithes. La prĂ©sence de turquoises et de lapis-lazuli indique des liens avec l’Iran et le Nord de l’Afghanistan. Vers 4300 av. J.-C. (phase de Togau), le nombre de peuplements connus au Baloutchistan et dans les basses terres adjacentes augmente considĂ©rablement et ils sont souvent plus important que les prĂ©cĂ©dents. Ces complexes culturels comprennent Periano Ghundai dans la vallĂ©e du Zhob, Mundigak dans la rĂ©gion de Kandahar, Faiz Mohammad dans la vallĂ©e de la Quetta, Togau dans la rĂ©gion de Sarawan et Sheri Khan Tarakai (en) dans le bassin du Bannu. La cĂ©ramique de Togau, rĂ©alisĂ©e au tour, est dĂ©corĂ©e de frises de caprinĂ©s ou d’oiseaux et de motifs gĂ©omĂ©triques. Ces derniers rappellent ceux crĂ©Ă©s dans des tissus et des tapis plus rĂ©cents, ce qui suggère qu’il y a aussi une industrie textile florissante, hypothèse soutenue par la dĂ©couverte d’un fuseau Ă  Sheri Khan Tarakai[16].
  • 4600 av. J.-C. : la construction initiale d’un piège Ă  anguilles du site de Muldoons, au lac Condah, dans le pays des Gunditjmara au sud-ouest de Victoria en Australie, est datĂ© d’au moins 6600 ans cal. avant le prĂ©sent par un charbon de bois dĂ©couvert dans les sĂ©diments de remplissage du canal, faisant de ce site l’un des plus anciens complexe d’aquaculture connu au monde. Les niveaux d’eau dans le lac Condah indiquent que les pièges Ă  poissons associĂ©s pourraient remonter Ă  8000 ans BP. Les recherches d’Heather Builth dĂ©montrent que le complexe s’étendait sur une centaine de kilomètres carrĂ©s. Les aborigènes fumaient les anguilles pour les conserver. Les fouilles ont Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© la construction de barrages et de dĂ©rivations en blocs de basalte datant d’environ 600–800 cal. AP. Un deuxième site dĂ©montre qu’un barrage associĂ© Ă  la formation de mares artificielles pour le confinement des anguilles a Ă©tĂ© ajoutĂ© au complexe entre 300 et 500 cal. AP. Le complexe de Muldoons a donc fait l’objet d’un rĂ©amĂ©nagement progressif et d’un dĂ©veloppement important au cours des 800 dernières annĂ©es[17]. La pĂŞcherie aborigène de Brewarrina, en Nouvelle-Galles du Sud, non datĂ©e, couvre 6 hectares et fonctionne toujours[18].

Chine

  • 5000-3000 av. J.-C. : nĂ©olithique moyen. Ă€ la faveur de l’optimum climatique postglaciaire, l’agriculture se dĂ©veloppe et devient la source principale de nourriture, ce qui entraine l’augmentation de la population qui passe de un Ă  vingt millions d’habitants du dĂ©but Ă  la fin du nĂ©olithique, l’augmentation de la taille des villages et l’apparition d’une organisation sociale complexe, avec les premiers signes de hiĂ©rarchie sociale. La nĂ©olithisation s’étend vers les zones pĂ©riphĂ©riques. Certains villages se dotent de bâtiments cĂ©rĂ©moniels et de murs d’enceintes. Les tombes et leur mobilier raffinĂ© (objets en jade) trahissent l’émergence d’élites[18].
maquette du village chinois néolithique de Hemudu. Musée Field à Chicago.
Poterie illustrant la domestication du porc, culture de Hemudu.
  • 5050-3350 av. J.-C. : culture de Hemudu au sud de la baie de Hangzhou, près de l’embouchure du Yangzi Jiang[19]. Dans les vallĂ©es moyennes et infĂ©rieures du Yangzi Jiang, se distinguent quatre cultures contemporaines de celles de Yangshao et de Dawenkou et d’un niveau technique comparable, mais dont l’économie est basĂ©e sur la culture inondĂ©e du riz : Hemudu, Majiabang (vers 5000-4000), Songze (vers 4000-3300) et de Beiyinyangying (vers 4000-3300). La domestication du buffle est attestĂ©e, de mĂŞme que celle du chien et du porc. L’outillage en bois l’emporte sur l’outillage en pierre et la construction des maisons implique le recours Ă  des assemblages Ă  tenons et mortaises. Les plus anciennes navettes de tissage ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans le bas Yangzi. Vers la fin du IVe millĂ©naire, la tempĂ©rature de cuisson des cĂ©ramiques atteint 950 Ă  1 000 degrĂ©s.
Jarre de la culture de Yangshao, phase de Banpo, 5000-4000 avant JC, faïence à décor impressionné. Galerie Arthur M. Sackler.
  • 5000-3000 av. J.-C. :
    • culture nĂ©olithique de Yangshao au centre et au Nord-Ouest de la Chine, nĂ©e dans le bassin moyen du fleuve jaune (phase de Banpo, 5000-4000 av. J.-C.)[20] (sud du Shaanxi, sud-ouest du Shanxi), et qui va lentement se diffuser vers l’est (Henan, sud du Hebei) et vers l’ouest jusqu’au Gansu et au Qinghai. Elle occupe la zone du lĹ“ss. Loin d’être homogène, elle se caractĂ©rise de façon gĂ©nĂ©rale par l’importance de l’économie agricole (millet) combinĂ©e avec la chasse, la pĂŞche et la cueillette, un outillage lithique de houes, bĂŞches, couteaux et meules en pierre polie, l’élevage du porc et du chien, et peut-ĂŞtre de bovidĂ©s, des poteries peintes ou cordĂ©es et des maisons de torchis circulaires semi-souterraines ou de plain pied[18].
    • culture nĂ©olithique de Daxi sur le cours moyen du Yangzi, dans le sud de la Chine[21].
Amulette en forme de personnage assis avec une tĂŞte de bovin, culture de Hongshan, vers 4700-2920 av. J.-C.
  • Vers 4500–3000 av. J.-C. : culture nĂ©olithique de Hongshan, dans la rĂ©gion du fleuve Liao, au nord-est[22], caractĂ©risĂ©e par une population dense, une organisation sociale complexe, des constructions monumentales et de nombreux objets rituels en jade. Le site de Niuheliang est composĂ© de seize sanctuaires : esplanades-autels, cairns abritant des sĂ©pultures aristocratiques, construction pyramidale. Des restes d’effigies animales et fĂ©minines en terre cuite ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans une structure semi-souterraine dite « temple de la dĂ©esse », dont un visage grandeur nature avec des yeux de jade qui a pu ĂŞtre reconstituĂ©. La culture de Hongshan disparait vers 3000 av. J.-C., en partie Ă  cause d'un Ă©pisode climatique froid et sec. La culture de Xiaoheyan qui lui succède voit l’effondrement de la population et la disparition de la hiĂ©rarchie sociale[18].
  • 4300-2600 av. J.-C. : la culture nĂ©olithique de Dawenkou succède Ă  celle de Beixin sur la pĂ©ninsule du Shandong et une partie du bassin d’alluvion du fleuve Jaune[23]. Son Ă©conomie est fondĂ©e sur la culture du millet. La forme des vases est plus Ă©laborĂ©e et leur dĂ©cor est fait d’ajours, d’application ou d’impression de vanneries. Ses coutumes funĂ©raires montrent un dĂ©but de diffĂ©renciation sociale.

Proche-Orient

Le temple du niveau VII d'Eridu, édifice monumental de plan tripartite caractéristique du chalcolithique final.
  • 5000-4500 av. J.-C. : ÉnĂ©olithique ancien (pĂ©riode IX)[1] :
    • Susiana tardif dans le Zagros[1].
    • Obeid 4 en MĂ©sopotamie mĂ©ridionale et centrale[1]. Ă€ la fin de la pĂ©riode d’Obeid apparaissent les premiers exemples de temples Ă  Eridu (niveau VIII-VI) et peut-ĂŞtre Ă  Uruk. L’agriculture irriguĂ©e permet de larges concentrations de population. Eridu couvre probablement dix ha avec une population de 4 000 habitants. Premières attestations du lapis-lazuli Ă  la fin de l’époque d’Obeid sur le site de Tepe Gawra[24]. Son utilisation s’étend peu Ă  peu et s’intensifie au dĂ©but du IIIe millĂ©naire (Ebla, Ur, Kish, Mari, Égypte). Les mines principales de lapis-lazuli utilisĂ©s dans l’ensemble du Proche-Orient se trouvent en Afghanistan septentrional, Ă  Badakhshan dans la vallĂ©e d’un affluent de l’Amou-Daria. Les pierres transitent au Proche-Orient par deux voix principales : au nord par la Bactriane, le Turkestan, la rive mĂ©ridionale de la Caspienne et l’Elbourz ; au sud par le SĂ©istan oĂą se trouve le site de Shahr-i Sokhteh, spĂ©cialisĂ© dans la taille des pierres avant leur expĂ©dition vers le golfe Persique.
    • Fondation de Byblos[1].
  • Vers 4500-3400 av. J.-C. : culture chalcolithique ghassulienne et de Beer Sheva (sites de Teleilat Ghassul et de Beer Sheva) en IsraĂ«l[25].
  • Vers 4500 av. J.-C. : premières traces de charrue en MĂ©sopotamie mĂ©ridionale. Premiers usages de la voile[26].
  • 4300-4000 av. J.-C. : chalcolithique ancien en Iran (niveau Sialk III)[27].

Europe

  • 5400-4700 av. J.-C. : groupe de Villeneuve-Saint-Germain dans le Bassin parisien, en Belgique occidentale (groupe de Blicquy) et en Bretagne, contemporain de la seconde phase de la culture rubanĂ©e dont il partage l'architecture en maison longue. Les dĂ©cors des cĂ©ramiques (guirlandes), la production de bracelets en pierre et le dĂ©bitage par pression rattachent ce groupe au Cardial mĂ©diterranĂ©en[28].
Anneaux-disques en pierre mis au jour en 2013 à Obernai, dans une nécropole datée vers 4750 av. J.-C.[29].
  • 5000-4300 av. J.-C. : production de bracelets en schiste dans le Bassin parisien (groupe de Villeneuve-Saint-Germain, 5000/4900-4700/4600 av. J.-C.), production d'anneaux-disques irrĂ©guliers, en pierre ou en terre cuite, dans la rĂ©gion du Rhin supĂ©rieur (vers 4800-4500 av. J.-C.), production de bracelets en marbre dans la rĂ©gion de l'Elbe (culture de Rössen et de Grossgartach, 4700-4500 av. J.-C.) ; il pourrait s'agir d'une diffusion d'ouest en est[30].
Crâne d'un homme de 20-30 ans tué dans le massacre de Talheim. Landesmuseum Württemberg, Stuttgart
  • Vers 5000 av. J.-C. : massacre de Talheim. Les restes de 34 personnes tuĂ©es par mort violente (neuf hommes, sept femmes et deux adultes de sexe indĂ©terminĂ©, tous âgĂ©s de 20 Ă  60 ans, et 16 enfants et adolescents de deux Ă  20 ans) ont Ă©tĂ© dĂ©couverts en 1983 près de Heilbronn, en Allemagne. La plupart des squelettes ont reçu des coups d'herminettes de pierre emmanchĂ©es, qui ont fracassĂ© les crânes. Des fragments caractĂ©ristiques de la culture rubanĂ©e placent les Ă©vĂ©nements au dĂ©but du NĂ©olithique. Les sites contemporains de Herxheim en Allemagne, ou d'Asparn-Schletz en Basse-Autriche traduisent Ă©galement des guerres ou des violences internes entre populations[33].
Hache de jadéite de Colomiers – Muséum de Toulouse.
  • Vers 4800-3500 av. J.-C. : production de haches de pierre polie en Ă©clogite, omphacite, oĂą jadĂ©ite (plus rarement serpentine, amphibolite ou nĂ©phrite) dans les Alpes italiennes (mont Viso), faisant l’objet d’un rĂ©seau d’échanges Ă  longue distance en Europe occidentale comme objet de prestige. On retrouve ces haches dans toute la France, dans les tombes mĂ©galithiques de Bretagne (tumulus Saint-Michel Ă  Carnac), en Espagne et en Italie, en Allemagne, au Danemark, dans les ĂŽles britanniques jusqu’en Écosse[38].
Tombe 43 provenant de la nécropole de Varna avec les plus vieux bijoux en or connus à ce jour.
Musée archéologique de Varna.
  • 4600-4200 av. J.-C. : nĂ©cropole de Varna en Bulgarie. Dans une des tombes (n° 43), un homme de 40 Ă  50 ans a Ă©tĂ© inhumĂ© avec 990 objets en or, des outils en cuivre, des armes en silex, des bijoux en os, des coquillages et des cĂ©ramiques[47].
Vue d’ensemble du cairn de Barnenez, le plus grand mausolée mégalithique, daté de 4700 à 4500 av. J.-C., ce qui en fait un des plus vieux monuments d’Europe.
  • 4500-3500 av. J.-C. :
    • nĂ©olithique moyen en Europe occidentale. DĂ©veloppement d’importants rĂ©seaux d’échanges qui provoquent la fusion des diffĂ©rentes cultures nĂ©olithiques et aboutissent vers 4200 av. J.-C. Ă  la culture ChassĂ©enne de Paris (site de Bercy) Ă  la Provence et l’Italie du Nord (poteries fines, Ă  fond rond)[48] - [49]. Les milieux humides (palafittes) sont occupĂ©s en Italie du nord (Molino Casarotto, culture des Vases Ă  Bouche carrĂ©e), en Allemagne du sud-est (4300 av. J.-C.) puis en Suisse orientale et centrale. Les mĂ©galithes apparaissent principalement sur la façade atlantique (dolmens Ă  couloir au sud du Portugal et Ă  l’extrĂŞme ouest de la France, tumulus gĂ©ants en Europe du Nord). La fonction des menhirs reste une Ă©nigme (cultes astronomiques ?). Mais les dolmens ont un rĂ´le funĂ©raire, religieux (culte des ancĂŞtres), et surtout une fonction communautaire, posant de vĂ©ritables marques territoriales, telles les cathĂ©drales mĂ©diĂ©vales. Les sĂ©pultures collectives sont adoptĂ©es en Europe de l’Ouest (du Ve au dĂ©but du IIIe millĂ©naire av. J.-C.). Les ressemblances architecturales entre les mĂ©galithes du sud et du nord de l’Europe, de nombreux Ă©changes de poteries et de bijoux impliquent la maĂ®trise de la navigation sur l’OcĂ©an Atlantique, la Manche et la mer du Nord[50].
    • du Languedoc Ă  la Slovaquie, Ă  l'ouest et au nord des Alpes, les paysans nĂ©olithiques du ChassĂ©en, puis ceux des cultures de Michelsberg, de MĂĽnchshöfen et de Munzingen, enterrent leurs morts dans des fosses circulaires, oĂą l’un des dĂ©funts est dans une position conventionnelle (dĂ©cubitus latĂ©ral, qui rappelle la position fĹ“tale) tandis que les autres semblent avoir Ă©tĂ© jetĂ©s dans la fosse sans mĂ©nagement. Selon l’anthropologue Alain Testart, ce mode d’inhumation dans des tombes multiples pourrait ĂŞtre interprĂ©tĂ© comme l’existence au NĂ©olithique d’une des premières forme d’esclavage. Des esclaves auraient Ă©tĂ© tuĂ©s pour accompagner leur maĂ®tre dans la mort[51].
  • 4500-4000 av. J.-C. : culture chalcolithique de Tiszapolgár dans l’ouest de la Roumanie et la Hongrie[52]. Le cimetière de Tiszapolgár-Basatanya (Hongrie) comporte 156 tombes individuelles, Ă  de rares exceptions près. La quantitĂ© et la nature des objets funĂ©raires marquent des distinctions sociales (objet d’or et de cuivre pour les tombes les plus riches, silex et poteries pour les plus pauvres)[53].
Statuette stéatopyge. Figurine en argile d'une femme accroupie. Néolithique, 5300-3000 av. J.-C.
Pano Chorio, région d'Ierapetra, Crète
Musée archéologique d'Héraklion
  • 4500-4000 av. J.-C. : nĂ©olithique moyen en Crète[54].
  • 4500-3500 av. J.-C. : culture de Sredny Stog dans les steppes eurasiatiques, sur le cours moyen du Dniepr. Le site de Dereivka en Ukraine (agglomĂ©ration et cimetière), datĂ© entre 4200 et 3800 av. J.-C., rĂ©vèle une proportion Ă©tonnante d’ossements de chevaux (74 %) comparativement Ă  ceux des bovins (19 %) et des moutons, chèvres et porcs (7 %), ce qui pourrait attester de la domestication du cheval[55]. Les populations du groupe de Sredny Stog vivent dans des Ă©tablissements permanents faits de vastes maisons rectangulaires Ă  colombages.
  • 4400-4300 av. J.-C. : première vague de la civilisation des Kourganes dans les steppes du nord du Caucase, entre la mer Noire et la Caspienne (Kouban). Expansion des Proto-Indo-EuropĂ©ens selon l'hypothèse kourgane formulĂ©e par Marija Gimbutas. La civilisation des Kourganes embrasse la culture de Khvalynsk de la moyenne Volga, la culture de Sredny Stog du Dniepr moyen, les cultures de Kemi-Oba, de Mikhaylovka moyen et d'Usatovo ainsi que les cultures contemporaines de la steppe occidentale et de la rĂ©gion de steppe forestière, les cultures Novosvobodna et MaĂŻkop au nord du Caucase et l'ensemble du complexe culturel Yamna de la steppe pontique et caspienne et ses variantes rĂ©gionales[56]. Ces communautĂ©s vivent de l’élevage et de la culture des cĂ©rĂ©ales dans les steppes du sud de la Russie, autour de la mer Noire, au sud de la mer d’Aral et plus Ă  l’est autour de l’IenisseĂŻ. L’élevage, favorisĂ© par d’immenses pâturages, prĂ©domine.
Intérieur du cairn de Gavrinis.

Notes et références

  1. Jean-Claude Margueron, Le Proche-Orient et l'Égypte antiques, Hachette Éducation Technique, (ISBN 9782011400963, présentation en ligne).
  2. Fred Wendorf et Romuald Schild, Holocene Settlement of the Egyptian Sahara : The Archaeology of Nabta Playa, vol. 1, Springer Science & Business Media, , 707 p. (ISBN 978-1-4615-0653-9, présentation en ligne).
  3. Alain Gallay, « Sociétés et rites funéraires : le Nil moyen (Soudan) du Néolithique à l’Islamisation », Varia, no 12,‎ , p. 43-80 (présentation en ligne).
  4. Sophie Desplancques, L'Égypte ancienne : « Que sais-je ? » n° 247, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-073479-6, présentation en ligne).
  5. Jana Jones, Thomas F. G. Higham, Ron Oldfield, Terry P. O'Connor, Stephen A. Buckley, « Evidence for Prehistoric Origins of Egyptian Mummification in Late Neolithic Burials », PLOS,‎ (présentation en ligne).
  6. Guy Lasserre, « Du maïs sauvage au maïs cultivé : les découvertes de Tehuacan (Mexique) », Les Cahiers d'Outre-Mer, vol. 17, no 67,‎ , p. 314-324 (présentation en ligne).
  7. Dr. Brian Fagan et Nadia Durrani, People of the Earth : An Introduction to World Prehistory, Routledge, , 560 p. (ISBN 978-1-317-34681-4, présentation en ligne).
  8. Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, op. cit, p. 221.
  9. André Leroi-Gourhan, José Garanger, La préhistoire dans le monde, Presses Universitaires de France, , 848 p. (ISBN 978-2-13-073824-4, présentation en ligne).
  10. Richard E. Blanton, Ancient Mesoamerica : A Comparison of Change in Three Regions, CUP Archive, , 300 p. (ISBN 978-0-521-29682-3, présentation en ligne)
  11. Shahin Dashtgard, Brent Ward, Trials and Tribulations of Life on an Active Subduction Zone : Field Trips in and around Vancouver, Canada, Geological Society of America, (ISBN 9780813700380, présentation en ligne).
  12. Danièle Lavallée, Michèle Julien, « Un aspect de la préhistoire andine : l'exploitation des camélidés et des cervidés au formatif dans l'abri de Telarmachay, Junin, Pérou », Journal de la société des américanistes, vol. 67,‎ , p. 97-124 (présentation en ligne).
  13. Jean-Paul Demoule, Pierre-François Souyri, Archéologie et patrimoine au Japon, Les Éditions de la MSH, , 146 p. (ISBN 978-2-7351-1547-1, présentation en ligne).
  14. Francesca Bray, The Rice Economies : Technology and Development in Asian Societies, University of California Press, , 254 p. (ISBN 978-0-520-08620-3, présentation en ligne).
  15. Barbara A. West, Encyclopedia of the Peoples of Asia and Oceania, Infobase Publishing, , 1025 p. (ISBN 978-1-4381-1913-7, présentation en ligne)
  16. (en) Jane McIntosh, The ancient Indus Valley : new perspectives, Santa Barbara, Calif, ABC-CLIO, , 441 p. (ISBN 978-1-57607-907-2 et 1-57607-907-4, présentation en ligne).
  17. Ian J. McNiven, Joe Crouch, Thomas Richards, Kale Sniderman, Nic Dolby and Gunditj Mirring, « Phased Redevelopment of an Ancient Gunditjmara Fish Trap Over the Past 800 Years: Muldoons Trap Complex, Lake Condah, Southwestern Victoria. », Australian Archaeology, vol. 81,‎ december 2015 , p. 44-58 (présentation en ligne)
  18. Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris, Éditions La Découverte, , 601 p. (ISBN 978-2-7071-8878-6, présentation en ligne), p. 202-203.
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