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VIIe millénaire av. J.-C.

Le VIIe millénaire av. J.-C. couvre la période allant de l’an 7000 av. J.-C. à l’an 6001 av. J.-C. compris.

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Liste des millénaires | Liste des siècles


Le VIIe millénaire av. J.-C. appartient au mésolithique qui est une période de transition s'étendant du XIe millénaire av. J.-C. jusqu'au Néolithique, vers le Ve millénaire av. J.-C..

Évènements

Afrique

  • 7000-6000 av. J.-C. : un Ă©pisode aride interrompt le maximum humide de l’Holocène en Afrique occidentale et culmine vers 6200 av. J.-C., en lien avec le refroidissement dans l’Atlantique nord. Les moussons d’étĂ© s’affaiblissent en Afrique tropicale et en Inde. Le niveau des lacs africains baisse, notamment celui du lac Tchad vers 6300-6000 av. J.-C.[3].
Art rupestre du Tadrart Acacus.
  • 6800-5800 av. J.-C. : pastoral ancien dans le Tadrart Acacus, dans l'ouest de la Libye. Élevage bovin et cueillette, cĂ©ramique Ă  dĂ©cor rĂ©alisĂ©s par « alternately pivoting stamp »[4]. Dans la grotte de Uan Afuda, des mouflons sauvages ont Ă©tĂ© enfermĂ©s, sans que l’on sache s’il s’agit d’un dĂ©but de domestication restĂ© sans lendemain[5].
  • 6350-5650 av. J.-C. : nĂ©olithique moyen en Haute-Égypte (Nabta Playa II, dans le Sahara, Ă  une centaine de km Ă  l’ouest d’Abou Simbel). Phase aride. Le bĹ“uf domestique est attestĂ© avec des chèvres venues du Proche-Orient. SĂ©dentarisation caractĂ©risĂ©e par des installations de huttes circulaires semi-souterraines avec fosses de stockage adjacentes et de nombreuses meules[6] - [7]. Production de cĂ©ramique (dĂ©cors en wawy-line), pratique d’une agriculture cĂ©rĂ©alière (orge), accompagnĂ©e de trace de domestication animale, tout en maintenant des activitĂ©s de chasse et de cueillette. Le problème de l’extension de cette culture nĂ©olithique hors de son milieu reste ouvert.

Amérique

Asie et Pacifique

  • 7000 av. J.-C. : plus ancienne utilisation de laque provenant de site de Kakinoshima au sud-ouest de Hokkaido au Japon[12].
Site de Mehrgarh.
  • 7000 Ă  5500 av. J.-C. : Ă©tablissement nĂ©olithique acĂ©ramique de Mehrgarh I[13]. La plaine de Kachi, dans le Baloutchistan pakistanais et la rĂ©gion du fleuve Indus offre une grande variĂ©tĂ© de ressources : hautes terres et basses terres, culture de l’orge et du blĂ©, Ă©levage de la chèvre, exploitation des nodules de silex, chasse, passages aisĂ©s vers l’Asie centrale. Une civilisation agricole se dĂ©veloppe avec l’orge comme principale cĂ©rĂ©ale. L’évolution progressive de la composition des restes vĂ©gĂ©taux et animaux trouvĂ©s Ă  Mehrgarh suggère un dĂ©veloppement autonome de l’agriculture (blĂ©s et orges locaux, coton attestĂ© vers 5500 av. J.-C.[14]) et de l’élevage (zĂ©bu, chèvre, mouton)[15]. Fabrication de lames, de microlithes, de haches polies, de meules et d’outils en os. Importation de lapis-lazuli, de coquillages marins et de turquoise d’Iran et du Badakhstan.
  • Entre 7000 et 4500 av. J.-C. : des communautĂ©s agricoles s'installent dans le vaste territoire des collines de Vindhya, au sud de la plaine du Gange, oĂą l'on pouvait trouver une abondance de matières premières, des animaux domesticables et des plantes de culture, riz inclus. La culture du riz sauvage est identifiĂ© Ă  Lahuradewa (en), dans l’est de l’Uttar Pradesh, dans la vallĂ©e centrale du Gange, vers 6400 av. J.-C. ; le site, occupĂ© depuis 9000 av. J.-C., fournit la plus ancienne preuve de la fabrication de cĂ©ramiques en Asie du Sud vers 7000 av. J.-C.[16]. Les villages de Chopani Mando (en) et Koldihwa (en), sur la rivière Belan, regroupent des huttes en clayonnage et torchis et des enclos pour le bĂ©tail (zĂ©bu, moutons, chèvres). Le site de Koldihwa livre trois dates du nĂ©olithique (6570±210, 5440±240 et 4530±185 av. J.-C.). Les cultures identifiĂ©es Ă  Koldihwa et Ă  Mahagara comprennent le riz, l’orge, le blĂ©, les lĂ©gumineuses, le sĂ©same et le millet[17]. La transition accĂ©lère le passage d'une Ă©conomie de cueillette-chasse Ă  une Ă©conomie Ă  majoritĂ© agricole (culture et Ă©levage). Les communautĂ©s sont beaucoup plus pauvres que dans la plaine de Kachi au Baloutchistan, les maisons sont faites de clayonnages enduits de torchis, de sols de terre battue, des foyers creusĂ©s et peu de mobilier. Des saisonniers, originaires des collines de Vindhya commencent Ă  exploiter les ressources des plaines alluviales de la vallĂ©e du Gange.
  • Vers 7000 av. J.-C. :
    • en Australie, cimetière du site de Roonka Flat, sur la Murray River. Douze tombes sont datĂ©es de 7000 Ă  4000 av. J.-C.[18].
    • en Nouvelle-GuinĂ©e l'agriculture est attestĂ© sur le site de Kuk par la domestication, certainement indĂ©pendante, de plusieurs plantes (taro, igname, banane, canne Ă  sucre) et peut-ĂŞtre l'Ă©levage du porc[19].
  • Vers 6800 av. J.-C. : introduction de la cĂ©ramique sur le site de Spirit Cave dans le nord-ouest de la ThaĂŻlande. L’utilisation de haches-herminettes carrĂ©s et de couteaux d’ardoise polie peut indiquer l’existence d’une agriculture marginale[20]. Cependant l’abondance vĂ©gĂ©tale ne favorise pas son dĂ©veloppement.
  • 6200-5500 av. J.-C. : culture de Djeitun dans le Kopet-Dag au TurkmĂ©nistan mĂ©ridional. Première apparition de la cĂ©ramique en Asie centrale ; maisons rectangulaires Ă  une seule pièce, prĂ©sence d’orge Ă  six rangs, d’engrain et d’ovins[21].

Chine

  • 7000-5000 av. J.-C. : nĂ©olithique ancien. DĂ©veloppement de petits villages dans les principaux bassin fluviaux, favorisĂ© par un climat chaud et humide. Ils sont parfois limitĂ©s par un mur ou un fossĂ©, avec des habitations, des fosses de stockage et des tombes. La cĂ©ramique, abondante, et l’outillage en pierre polie se dĂ©veloppent, mais les pierres taillĂ©es persistent, notamment les microlithes. Meules et broyeurs sont courants, la production agricole effective (millet des oiseaux, millet commun dans les bassins du Liao et du Fleuve Jaune au Nord, riz dans ceux plus humides du Huai He et du Yangzi Jiang. Les chiens et les porcs sont domestiquĂ©s. La collecte de ressources alimentaires sauvage perdure, et les habitats permanent coexistent avec les campements temporaires[22].
  • Vers 7150-4850 av. J.-C. : culture de Pengtoushan dans le cours moyen du Yangzi, au Nord du Hunan, en Chine[23]. Cueillette et chasse sont complĂ©tĂ©es par quelques animaux domestiquĂ©s et la culture de riz en cours de domestication.
Meule plate et son rouleau cylindrique, culture de Peiligang.
  • 7000 Ă  5700 av. J.-C. : Ă©tablissement nĂ©olithique de Jiahu et dĂ©but de la culture de Peiligang au Henan[24]. Premier tĂ©moignage de la culture du millet dans le bassin du Fleuve Jaune. Faucilles, meules de pierre et leur rouleau, cĂ©ramique. Des traces de soie ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes Ă  Jiahu dans des tombes datĂ©es de 8500 ans avant le prĂ©sent. Des outils de tissage grossier et des aiguilles en os ont Ă©galement Ă©tĂ© mis au jour, ce qui aurait pu conduire Ă  la confection de tissus de soie[25]. Des flutes en os Ă  sept trous et des carapaces de tortues gravĂ©es de signes, ainsi que les traces de la plus ancienne boisson fermentĂ©e connue, Ă  base de riz, de miel, d'aubĂ©pine et de raisins, vieille de 8500 ans, ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes[26].
  • 6500-5500 av. J.-C. : culture de Houli au Shandong, Ă  l'Est de la en Chine ; culture du millet et traces de riz, meules plates, outils de pierre et d'os, faucilles, cĂ©ramique grossière[28].
  • 6200-5000 av. J.-C. : culture de Dadiwan dans le Gansu et le Shanxi, le long de la rivière Wei et de la rivière Jing. Culture du millet, Ă©levage de porcs et de chiens, cĂ©ramique cordĂ©e (Laoguantai)[28].
  • 6200-5400 av. J.-C. : culture de Xinglongwa, la plus ancienne culture nĂ©olithique au nord-est de la Chine (Mongolie-IntĂ©rieure et Liaoning). Le site de Xinglongwa livre des maisons rectangulaires semi-enterrĂ©es, des fosses de stockage, des cĂ©ramiques, des houes, des pelles et des couteaux de pierre taillĂ©e, des meules plates, trace de culture du millet. L’économie reste dominĂ©e par la cueillette de fruits sauvages et la chasse. Deux squelettes complets de porcs adultes, mâle et femelle, ont Ă©tĂ© inhumĂ©s dans la tombe d’un homme, les pattes liĂ©es, avec des nombreux objets en cĂ©ramique, pierre (microlames), os et jade, première trace d’un rituel mortuaire appelĂ© Ă  se rĂ©pandre dans le Nord de la Chine[29]. Sur le site de Xinglonggou, les maisons rectangulaire semi-enterrĂ©es sont disposĂ©es en rangĂ©es bien ordonnĂ©es (culture du millet, objets en jade)[22].

Proche-Orient

  • 7000-6600 av. J.-C. : prĂ©sence de cultures nĂ©olithiques acĂ©ramique dans le Fars et le Kerman, au sud de l’Iran (prĂ©sence de chèvres) ; la cĂ©ramique apparait entre 6300 et 5000 dans des Ă©tablissements modestes (Tell-e Mushki, Tell-e Jari, Tell-e Bakun, Tepe Yahya) qui tendent Ă  devenir sĂ©dentaires et qui pratiquent l’élevage (chèvres, bovins, moutons) et l’agriculture en mĂŞme temps que la chasse et la cueillette[30] - [31].
Premières statues en plâtre de 'Ain Ghazal dans le Levant vers 7000 av. J.-C.[32]. Musée du Louvre.
  • 6900-6400 av. J.-C. : nĂ©olithique ancien (pĂ©riode V). PĂ©riode d’Obeid O en MĂ©sopotamie[33].
    • Levant : les tendances du VIIIe millĂ©naire av. J.-C. se poursuivent au VIIe. L’architecture Ă©volue peu. La cĂ©ramique se gĂ©nĂ©ralise et permet de dĂ©finir des centres crĂ©ateurs et des cheminements d’influence, comme Tell Aswad, qui pourrait ĂŞtre le point de dĂ©part d’une cĂ©ramique (formes globulaires, couleur sombre, surface lustrĂ©e, dĂ©cor incisĂ© ou imprimĂ©) qui a dominĂ© en Syrie du Nord, depuis la Cilicie jusqu’au sud de Damas Ă  Tell Ramad (en). En Palestine, on assiste Ă  un curieux recul : l’architecture orthogonale disparaĂ®t au profit d’un retour aux fonds de cabanes rondes, parfois en fosse. Peut-ĂŞtre cela traduit-il l’installation d’une population semi-nomade ou en cours de sĂ©dentarisation. Dans la vallĂ©e de l’Euphrate et le dĂ©sert syrien, les conditions climatiques arides font que la vie Ă©conomique se fonde plus sur l’élevage de la chèvre et la chasse que sur l’agriculture, que l’on pratique cependant dans les fonds de cuvettes humides et Ă  proximitĂ© des sources ou de l’Euphrate. L’évolution est diffĂ©rente selon que l’on est sur le fleuve ou dans le dĂ©sert : alors que la cĂ©ramique peinte, nĂ©e Ă  la fin du VIIIe millĂ©naire Ă  Bouqras, sur l’Euphrate, tend Ă  se gĂ©nĂ©raliser, El-Kowm, dans le dĂ©sert, conserve la « vaisselle blanche » du PPNB tout en faisant un grand usage du plâtre[33]. Le nomadisme pastoral se dĂ©veloppe dans les zones arides du SinaĂŻ et du dĂ©sert de Syrie Ă  la fin du nĂ©olithique prĂ©cĂ©ramique et au dĂ©but du nĂ©olithique ancien, entre la seconde moitiĂ© du VIIe et la fin du VIe millĂ©naire[34]. C’est un vecteur de la diffusion de la culture nĂ©olithique.
    • Culture d’Umm Dabaghiyah Ă  l’ouest du Tigre en milieu aride de Haute MĂ©sopotamie. Elle fournit la juxtaposition de deux types d’architecture : des maisons d’habitations d'une ou deux pièces, et des bandes de cellules juxtaposĂ©es, le plus souvent sans relations entre elles (peut-ĂŞtre des silos). L’importance accordĂ©e Ă  ces cellules et le faible nombre de maisons dans la zone fouillĂ©e (1500 m² sur un total de 8000 m²) conduit Ă  se demander s’il s’agit bien d’un habitat villageois permanent ou plutĂ´t d’une sorte de base destinĂ©e Ă  conserver sous bonne garde des denrĂ©es alimentaires. La chasse aux Ă©quidĂ©s semble une activitĂ© importante, reprĂ©sentĂ©e sur des fresques murales. Le bol est la forme cĂ©ramique la plus frĂ©quente : sur un fond clair et lustrĂ©, on inscrit un dĂ©cor de bandes, chevrons et points, peint en rouge ou des applications en relief[33].
    • Susiana archaĂŻque II dans le Zagros[33]. Apparition de nouveaux sites dans le Khouzistan avec une nouvelle cĂ©ramique dite de « Susiane », claire avec motifs linĂ©aires sombres. Tandis que se met en place une agriculture plus savante qui fait intervenir l’irrigation, un grand nomadisme remplace le petit nomadisme des pĂ©riodes antĂ©rieures.
  • Vers 6750 av. J.-C. : site de Jarmo, près de Chamchamal, au Kurdistan en Irak. Apparu dès la phase prĂ©cĂ©ramiste, la culture de Jarmo se transforme Ă  la pĂ©riode 5 avec l’apparition d’une cĂ©ramique spĂ©cifique dont on pense qu’elle pourrait avoir Ă©voluĂ© sous une influence en provenance du Lorestan. Maisons rectangulaires de plusieurs pièces en tauf, aiguilles Ă  coudre en os, filature et tressage du lin et de la laine, obsidienne, activitĂ©s agricoles (blĂ©, orge, lentilles, pois, vesces, glands), chèvre domestique. Chasse, cueillette des escargots. Utilisation de cailloux brĂ»lants pour faire bouillir les soupes et de fours d’argiles. Figurines d’animaux et de femmes nues aux chairs abondantes[35].
  • Vers 6750-6500 av. J.-C. : culture de Ali Kosh (en) Ă  l’ouest du Zagros en Iran. Maisons de briques crues, Ă©levage du mouton et de la chèvre, paniers rendus Ă©tanches par du bitume. Inhumation des morts sous le sol des maisons, en position flĂ©chie et serrĂ©s dans une natte. Les crânes des femmes ont Ă©tĂ© artificiellement dĂ©formĂ©s[35].
Reconstitution d'une fresque murale représentant une chasse à l'aurochs à Çatal Höyük.
  • Vers 6500-5700 av. J.-C. : prospĂ©ritĂ© de la civilisation de Çatal HöyĂĽk près de Konya en Anatolie[36]. Çatal HöyĂĽk est le plus grand village connu de cette Ă©poque, cĂ©lèbre pour la bonne conservation de son architecture et la prĂ©sence de peintures murales. Les artisans de Çatal HöyĂĽk fabriquent des pointes de flèches, des fers de lances et des poignards d’obsidienne et de silex, des masses d’armes en pierre, des figurines de pierre et d’argile cuite, des textiles, de la vaisselle de bois et de cĂ©ramique montĂ©e Ă  la main. Ils fabriquent Ă©galement des bijoux (perles et pendentifs de cuivre). Çatal HöyĂĽk importe du bois, du silex de Syrie, du cuivre et des coquillages (porcelaines de la mer Rouge). Vers 6500 av. J.-C. apparaissent les premiers textiles Ă  base de lin, des objets en cuivre natif (Ă©lĂ©ments de parure)[37].
  • 6400-5800 av. J.-C. : nĂ©olithique ancien final dans le Levant (pĂ©riode VI)[33].
Céramique de Samarra. Musée de Pergame, Berlin.
    • Civilisation de Samarra dans le nord et le centre de la MĂ©sopotamie. Tell es-Sawwan sur le Tigre (pĂ©riodes 6 et 7) et Choga Mami (pĂ©riodes 6, 7 et 8) dans la rĂ©gion de Mandali sont ses centres les plus reprĂ©sentatifs. Ă€ Samarra (pĂ©riode 6), c’est la cĂ©ramique qui a permis de dĂ©finir cette culture : de grands plats avec un dĂ©cor peint, foncĂ© sur fond clair, naturaliste et gĂ©omĂ©trique, reprĂ©sentant des rondes de femmes, cheveux au vent, des animaux, des bucranes, des scorpions. Habitations (brique crue modelĂ©e) structurĂ©es oĂą les pièces communiquent par un système en enfilade et oĂą il existe des Ă©tages. Sol et murs sont recouverts de plâtre. Les bâtiments sont rassemblĂ©s sur une grande aire rectangulaire fermĂ©e par un mur d’enceinte qu’entoure un fossĂ© (Tell es-Sawwan). Techniques d’irrigation par canaux : les crues du Tigre sont utilisĂ©es pour arroser des champs de blĂ©, d’avoine, d’orge et de lin. Belle cĂ©ramique beige clair, dĂ©corĂ©e de dessins gĂ©omĂ©triques peints en rouge vif, brun ou brun violet ou des motifs reprĂ©sentant des femmes, des oiseaux, des poissons, des antilopes stylisĂ©s. Statuettes de terre cuite ou d’albâtre de personnages debout ou accroupis. Des figurines humaines en pierre polie semblent marquer les dĂ©buts de la statuaire mĂ©sopotamienne[33].
Céramiques d’Obeid 0-1, Institut oriental de Chicago.
    • Culture d’Obeid I en Basse-MĂ©sopotamie, mise en Ă©vidence par la fouille du site d’Eridu. Initialement, elle prĂ©sente certaines affinitĂ©s avec celle de Samarra tout en s’en distinguant nettement : la fouille des premiers niveaux du site d’Oueili a permis de dĂ©gager un des plus anciens exemples de l’architecture monumentale, une grande salle rectangulaire divisĂ©e en trois travĂ©es par deux files de poteaux en bois. CĂ©ramique Ă  pâte verdâtre parfois recouverte d’un engobe blanc, Ă  motifs gĂ©omĂ©triques peints en brun sur fond clair (coupes, assiettes, bols et jarres). L’adaptation au milieu argileux de la plaine alluviale, oĂą la pierre est extrĂŞmement rare, se remarque par la confection de clous coudĂ©s (dont la fonction n’apparaĂ®t pas clairement) et de faucilles en argile cuite, destinĂ©s Ă  remplacer les lames de silex pour couper blĂ© et roseaux. On trouve cependant des silex en forme de houes, des haches et l’obsidienne n’est pas absente[33].
Fragment de poterie à décor incisé caractéristique de la période de Hassuna, musée du Louvre.
    • Culture de Hassuna (pĂ©riode 6 et 7). Ă€ la suite et dans la tradition de celle d’Umm Dabaghiya en Haute MĂ©sopotamie, mais aussi Ă  l’est du Tigre, la culture de Hassuna est bien illustrĂ©e par deux sites du Sinjar, Yarim Tepe I et Hassuna (pĂ©riodes 5, 6 et 7), oĂą l’on a dĂ©gagĂ© le mĂŞme type d’architecture qu’à Umm Dabaghiya, mais aussi des maisons plus Ă©laborĂ©es comme celles d’Hassuna IV, et une forme nouvelle d’habitat circulaire avec, pense-t-on, un toit en coupole. Les grandes jarres Ă  provisions, sphĂ©riques, avec un dĂ©cor peint ou incisĂ© en arĂŞtes de poissons ou triangles hachurĂ©s, sont caractĂ©ristiques d’Hassuna. Silos d’argile crue, four Ă  voĂ»te, cĂ©ramique, sceaux de pierre en forme de disques, murs enduits de chaux et badigeonnĂ©s de rouge, fresques, coupes d’albâtre[33].
    • Susiana archaĂŻque III dans le Zagros[33].
  • JĂ©richo exporte du sel et du bitume et importe de l’obsidienne d’Anatolie, des turquoises du SinaĂŻ, des cauris de la mer Rouge[38].
  • Utilisation de calculi, petits objets façonnĂ©s en argile en forme de bulle, de cĂ´ne, de cylindre ou de tĂ©traèdre, sur les sites du Proche-Orient. On les a longtemps considĂ©rĂ©s comme des amulettes, jusqu’à ce qu’on ait pris conscience qu’ils Ă©taient semblables au contenu des bulles d’argiles du IVe millĂ©naire, que l’on regardait comme instrument de comptabilitĂ©[33].

Europe

Armature de flèche trapézoïdale en silex. Mésolithique récent (Castelnovien).
  • 6800-5000 av. J.-C. : second mĂ©solithique caractĂ©risĂ© par la production de lames dĂ©bitĂ©es Ă  la percussion indirecte et la gĂ©nĂ©ralisation des armatures de flèches trapĂ©zoĂŻdales (microlithes). Les outils se diversifient : lamelles Ă  encoche ou Ă  bords denticulĂ©s utilisĂ©es pour le raclage (os, bois) ; un outillage macrolithique persiste (hache de silex) ; outils en os et en bois de cervidĂ©s nombreux et variĂ©s (harpons, pointes de sagaies, poinçons, burins en canines de sangliers) ; travail du bois attestĂ© par des marques sur les outils en silex (arcs, flĂŞches, pagaie, pirogues, patins de traineaux) ; vannerie (fragment de pannier dĂ©couvert Ă  Noyen-sur-Seine)[44].
  • 6570 av. J.-C. : civilisation prĂ©nĂ©olithique de l’abri d’Araguina-Sennola, près de Bonifacio en Corse. Chasse (phoque moine, prolagus). Possible proto-Ă©levage de caprinĂ©s et de suidĂ©s (contestĂ©)[45].
Fouille d'une maison du néolithique ancien à Nea Nikomedeia.
  • 6500-6000 av. J.-C. : nĂ©olithique ancien (proto-Sesklo) dans la pĂ©ninsule balkanique, reprĂ©sentĂ© par le site de Nea Nikomedeia (en) près de VĂ©ria en MacĂ©doine-Centrale. Les premiers agriculteurs europĂ©ens s’organisent en villages d’une dizaine de petites maisons quadrangulaires de bois et de torchis (5 m de cĂ´tĂ©, chauffĂ©es par un four de terre) regroupant 100 ou 200 individus. Une maison plus importante occupe le centre du village. Polyculture vivrière assez semblable Ă  celle du Proche-Orient (orge, blĂ©, millet, lentilles, pois et vesces), Ă©levage (moutons, chèvres, chiens), cĂ©ramique (bols, jarres, vases Ă  pieds annulaires) peinte en rouge ou brun (chevrons, zigzags, figures humaines ou animales). Figures anthropomorphes et sceaux en terre cuite[46]. Les morts sont enterrĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du village en position fĹ“tale.
  • 6500-5200 av. J.-C. : la culture de Bug-Dniester (en) se dĂ©veloppe sur le tchernoziom « terre noire » en Moldavie et en Ukraine[47]. Culture de transition vers le nĂ©olithique, elle adopte la cĂ©ramique vers 6 200 av. J.-C. par ses contacts avec la culture danubienne de StarÄŤevo-Körös/CriĹź, cultive l’engrain, l’amidonnier et l’épeautre et pratique l’élevage des bovidĂ©s[42].
Sculpture en grès dite du Dieu-poisson, Lepenski Vir, 70cm. Vers 6300 - 5900 av. J.-C.
  • 6400-5400 av. J.-C. : occupation permanente du site de Lepenski Vir situĂ© sur les rives du Danube au dĂ©filĂ© des Portes de Fer en Serbie, par un village d'une centaine de personnes dans 22 huttes trapĂ©zoĂŻdales Ă  foyer central en pierre. Une maison centrale, plus grande, indique une certaine hiĂ©rarchisation. Ses habitants vivent de pĂŞche, de chasse (cerf commun, chevreuil, auroch, cochon sauvage) et de cueillette. Pas de cĂ©ramique, mais des vases en pierre. Haches polies et pointes de flèches, sculptures sur gros galets dressĂ©s (visages humains et formes gĂ©omĂ©triques). L'Ă©conomie de prĂ©dation laisse la place progressivement Ă  une culture nĂ©olithique de type StarÄŤevo[46].
  • 6400-5400 av. J.-C. : culture de Kongemose (chasseurs-cueilleurs du MĂ©solithique) au sud de la Scandinavie[48].
  • 6200-5800 av. J.-C. : nĂ©olithique ancien Ă  cĂ©ramique impressa en Italie du Sud (site de Coppa Nevigata (en) près de Manfredonia dans les Pouilles, datĂ© de 6200 av. J.-C.) et en Sicile (site de la grotte dell Uzzo (it) près de Trapani datĂ© entre 6180 ± 80 et 4990 ± 70 av. J.-C.)[49]).

Notes et références

  1. Murielle Meurisse-Fort, Enregistrement haute résolution des massifs dunaires : Manche, mer du Nord et Atlantique : le rôle des tempêtes, Paris, Éditions Publibook, , 306 p. (ISBN 978-2-7483-4584-1, présentation en ligne)
  2. Alain Foucault, Climatologie et paléoclimatologie, Dunod, , 320 p. (ISBN 978-2-10-075664-3, présentation en ligne)
  3. Sylvain Ozainne, Un néolithique ouest-africain : cadre chrono-culturel, économique et environnemental de l'Holocène récent en pays dogon (Mali), Francfort-sur-le-Main, Africa Magna Verlag, , 259 p. (ISBN 978-3-937248-33-2, présentation en ligne)
  4. Annabelle Gallin, Les styles céramiques de Kobadi : analyse comparative et implications chronoculturelles au néolithique récent du Sahel malien, vol. 1, Francfort, Africa Magna Verlag, , 319 p. (ISBN 978-3-937248-24-0, présentation en ligne)
  5. Jean-Paul Demoule, Les dix millénaires oubliés qui ont fait l'Histoire, Fayard, , 320 p. (ISBN 978-2-213-67923-5, présentation en ligne)
  6. Alain Gallay, « Sociétés et rites funéraires : le Nil moyen (Soudan) du Néolithique à l’Islamisation », Varia, no 12,‎ , p. 43-80 (présentation en ligne)
  7. Fred Wendorf et Romuald Schild, Holocene Settlement of the Egyptian Sahara : The Archaeology of Nabta Playa, vol. 1, Springer Science & Business Media, , 707 p. (ISBN 978-1-4615-0653-9, présentation en ligne)
  8. Jean Guillaume, Ils ont domestiqué plantes et animaux : Prélude à la civilisation, Versailles, Éditions Quæ, , 480 p. (ISBN 978-2-7592-0892-0 et 2-7592-0892-3, présentation en ligne)
  9. John Staller, Robert Tykot et Bruce Benz, Histories of Maize in Mesoamerica : Multidisciplinary Approaches, Routledge, , 280 p. (ISBN 978-1-315-42727-0, présentation en ligne)
  10. Dr. Brian Fagan et Nadia Durrani, People of the Earth : An Introduction to World Prehistory, Routledge, , 560 p. (ISBN 978-1-317-34681-4, présentation en ligne)
  11. Michel Bertrand, Jean-Michel Blanquer, Antoine Coppolani, Isabelle Vagnoux, Les Amériques : Du Précolombien à 1830, vol. 1, Groupe Robert Laffont, , 1380 p. (ISBN 978-2-221-19791-2, présentation en ligne)
  12. Neil Asher Silberman, op. cit, p. 154.
  13. Neil Asher Silberman, Alexander A. Bauer, The Oxford Companion to Archaeology, vol. 1, OUP USA, , 2128 p. (ISBN 978-0-19-973578-5, présentation en ligne)
  14. Michelle Jeanguyot, Le coton au fil du temps, Versailles/Esparon, Editions Quae, , 141 p. (ISBN 978-2-7592-0118-1, présentation en ligne)
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