Culture de StarÄevo
La culture de StarÄevo ou Starceviens est une culture archĂ©ologique nĂ©olithique d'Europe de l'Est et des Balkans datĂ©e entre 6200 et 5600 av. J.-C. Elle tire son nom de StarÄevo, une localitĂ© de Serbie situĂ©e sur la rive du Danube, en face de Belgrade. Elle prĂ©cĂšde la culture de VinÄa.
DĂ©veloppement
La culture de StarÄevo (STA) du dĂ©but du nĂ©olithique a jouĂ© un rĂŽle majeur dans la nĂ©olithisation de l'Europe du Sud-Est. Elle s'Ă©tendit de la Serbie actuelle Ă la partie occidentale du bassin des Carpates, englobant les rĂ©gions actuelles du nord de la Croatie et du sud-ouest de la Hongrie (environ 6000 Ă 5400 av. J.-C.). La plus ancienne culture rubanĂ©e (LBK) apparaĂźt au milieu du VIe millĂ©naire av. J.-C. Elle coexiste avec la culture de StarÄevo en Transdanubie pendant environ 100 Ă 150 ans. Des recherches archĂ©ologiques ont dĂ©crit une zone dâinteraction entre des groupes autochtones de chasseurs et de cueilleurs et des agriculteurs de lâextrĂȘme nord de la culture de StarÄevo en Transdanubie, qui aurait pu donner naissance Ă la culture rubanĂ©e[1].
Populations
La culture de StarÄevo prĂ©sente une trĂšs forte discontinuitĂ© vis-Ă -vis des cultures de chasseurs-cueilleurs qui la prĂ©cĂ©daient. Ainsi, les trĂšs basses frĂ©quences des lignĂ©es de chasseurs-cueilleurs dans les ensembles d'Ă©chantillons Ă©tudiĂ©s indiquent que l'arrivĂ©e de l'agriculture dans le bassin des Carpates et en Europe centrale s'est accompagnĂ©e d'une forte rĂ©duction du substratum d'ADNmt mĂ©solithique actuellement connu, donnant lieu Ă une composition distincte et contrastĂ©e d'un haplogroupe d'ADNmt.et des diffĂ©rences significatives entre les chasseurs-cueilleurs et les premiers agriculteurs[1].
Quelques Ă©chantillons humains de la culture de StarÄevo ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s : en 2015, parmi les cinq spĂ©cimens Ă©tudiĂ©s, trois individus appartiennent Ă l'haplogroupe F* (M89) et deux spĂ©cimens peuvent ĂȘtre attribuĂ©s Ă l'haplogroupe G2a2b (S126) et un Ă G2a (P15) et Ă I2a1 (P37.2)[1].
En 2017, dans quatre Ă©chantillons (Lipson et al., 2017), trois haplogroupes Y diffĂ©rents ont Ă©tĂ© trouvĂ©s : H2, qui est commun chez les peuples de langue dravidienne de l'Inde, au Pakistan et en Roumanie, G2a2a1 et G2a2b2b1a, qui sont courants au Caucase et en Iran. L'haplogroupe G2a s'est rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre le groupe dominant parmi les premiers agriculteurs du NĂ©olithique qui migrĂšrent d'Anatolie vers l'Europe entre -7000 et -4000.
On a également trouvé quatre différentes lignées d'ADN mitochondrial : T1a, N1a1a1, K1a4 et W5. Toutes les lignées masculines et féminines correspondent à celles trouvées chez les premiers agriculteurs européens du néolithique[2].
Les données génomiques confirment l'homogénéité génétique des premiers agriculteurs européens sur de grandes distances géographiques[1].
Notes
- (en) Anna Szécsényi-Nagy et al., « Tracing the genetic origin of Europe's first farmers reveals insights into their social organization », 2015 apr 22
- (en) Mark Lipson, Anna SzĂ©csĂ©nyi-Nagy et Swapan Mallick, « Parallel paleogenomic transects reveal complex genetic history of early European farmers », (ISSN 0028-0836, PMID 29144465, PMCID 5973800, DOI 10.1038/nature24476, Bibcode 2017Natur.551..368L), p. 368â372