Haplogroupe G
En génétique humaine, l’haplogroupe G (M201) est un haplogroupe du chromosome Y. L'haplogroupe G est plutôt rare dans la plupart des populations de l'ancien monde (généralement entre 1 % et 10 %) mais on le retrouve plus largement réparti dans plusieurs groupes ethniques de l'ancien monde en Europe (principalement en milieux alpins du centre et du sud), dans le Caucase, en Asie du sud de même qu'en Asie centrale et occidentale et au nord de l'Afrique.
Histoire et subdivisions du groupe G
L'haplogroupe G descend de l'haplogroupe F dont on pense qu'il représente la seconde sortie majeure d'Afrique du genre humain il y a au moins 60 000 ans[1]. Le groupe F a été divisé en une branche principale (le groupe IJK) qui est à l'origine de 80 % des Européens, et une autre branche G (formée il y a environ 48 000 ans) qui a probablement été isolée pendant des milliers d'années, peut-être en Asie du Sud-Ouest.
Le groupe G se divise en deux sous-groupes, G1 et G2.
Branche G1 (M285+ ou M342+)
La branche G1 est sans doute apparue dans la région iranienne il y a 26 000 ans. De nos jours, on la rencontre surtout en Iran, en Asie centrale (notamment au Kazakhstan) et chez des juifs ashkenazes. Elle connaît un maximum dans la population madiar du Kazakhstan. D'autres pics de fréquence apparaissent, d'une part, au nord du Kazakhstan (> 80%), de l'autre, en Arménie (> 42%). Au Kazakhstan, l'haplogroupe G1 se retrouve essentiellement chez les Argyns (environ 500 000 personnes). En Arménie, l'haplogroupe G1 est particulièrement représenté chez les Hémichis[2].
Elle a été parfois retrouvée en très rares exemples en Europe, Grande-Bretagne ou encore Allemagne. En plus d'une origine juive, une descendance des mercenaires scythes a été proposée.
Branche G2 (P287+)
Le sous-groupe G2 présente de forts liens avec le développement des premiers agriculteurs de Mésopotamie. Le clade G2 se divise lui-même en deux sous-groupes, G2a et G2b.
Branche G2a (P15+)
L'haplogroupe G2a s'est révélé être le groupe dominant parmi les premiers agriculteurs du Néolithique qui migrèrent d'Anatolie vers l'Europe entre -7000 et -4000[3]. Les résultats des études génétiques suggèrent que les sous-haplogroupes de G2a étaient fréquents dans les populations néolithiques du sixième au quatrième millénaire avant notre ère en Europe[3].
De nos jours, G2a est retrouvé en plus grande proportion dans le Caucase parmi certaines régions montagneuses du sud de l'Europe : chaînes des Apennins (15 à 25 % de la population), Sardaigne (12 %), Cantabrie (10 %), Asturies (8 %), Autriche (8 %), Auvergne (8 %), Provence (7 %), Suisse (7,5 %), montagnes de Bohème (5 à 10 %), Roumanie (6,5 %), Crète (8,5 %) et îles de la mer Égée (8,5 %).
On distingue plusieurs sous-groupe :
- branche G2a1 (L293+) : presque exclusivement rencontrée dans la région du Caucase, et très rarement ailleurs. Staline appartenait à cet haplogroupe ;
- branche G2a2 (L223+) : assez rarement retrouvée, surtout sur le pourtour méditerranéen et parfois en Grande-Bretagne. Ötzi appartient à cet haplogroupe ;
- branche G2a3 (L30+, S126+, U8+), se divise en :
- (M406) : le plus souvent rencontré (parmi le groupe G) en Anatolie et dans les régions montagneuses d'Europe du Sud. Il a été proposé que ces populations issues des premiers agriculteurs européens auraient pu se réfugier dans des régions montagneuses et reculées pour échapper aux invasions des peuples proto-indo-européens (habituellement assimilés à l'Haplogroupe R1b) ;
- (L141.1) : plus rare, uniformément retrouvé en petite fréquence dans l'ensemble de l'Europe, y compris en Europe du Nord, Scandinavie et Russie. Il a été proposé que ce sous-groupe, originaire du Caucase, ait pu accompagner les Indo-Européens dans leur conquête de l'Europe.
Branche G2b (M377+)
De nos jours, rencontrée au Proche-Orient (principalement dans les populations juives) et chez les Pachtounes d'Afghanistan.
Membres célèbres
- Ötzi, l'« homme de glace », une célèbre momie datant d'environ 5 300 ans et trouvée en 1991 dans un glacier près de la frontière italo-autrichienne, s'est avéré être de l'haplogroupe ADN-Y G2a2b (anciennement G2a4)[1].
- Le squelette attribué à Richard III, roi d'Angleterre, révèle qu'il appartenait à l'haplogroupe ADN-Y G2 et probablement G2a3[4] - [1].
- Joseph Staline : un test génétique sur son petit-fils Alexandre Bourdonski (le fils de son fils Vassili), montre que son haplogroupe ADN-Y était G2a1a[1].
Bibliographie
- (en) « Haplogroup G2a », sur Eupedia (consulté le )
- (en) « Haplogroup G Project » (consulté le )
Notes et références
- (en) « Haplogroup G2a », sur Eupedia (consulté le )
- (en) Oleg Balanovsky et al., Deep Phylogenetic Analysis of Haplogroup G1 Provides Estimates of SNP and STR Mutation Rates on the Human Y-Chromosome and Reveals Migrations of Iranic Speakers, PLoS ONE 10 (4), 7 avril 2015 : e0122968. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0122968
- (en) Anna Szécsényi-Nagy et al., « Tracing the genetic origin of Europe's first farmers reveals insights into their social organization », 2015 apr 22
- (en) Turi E. King, et al., « Identification of the remains of King Richard III », Nature Communications, vol. 5, no 5631,‎ (DOI 10.1038/ncomms6631, lire en ligne)