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Haplogroupe Q (Y-ADN)

En génétique humaine, l’haplogroupe Q (M242) est un haplogroupe du chromosome Y. Il est l'haplogroupe Y-ADN prédominant chez les Amérindiens, représentant près de 90 % des haplogroupes Y de ces populations, et chez plusieurs peuples d'Asie centrale et de Sibérie du Nord. C'est également le Y-ADN prédominant de la tribu Akha dans le nord de la Thaïlande et du peuple Dayak en Indonésie.

Distribution de l'haplogroup Q (Y-ADN)

Cet haplogroupe est apparu en Sibérie ou en Asie centrale il y a plus de 30 000 ans.

Origine

L'haplogroupe Q-M242 est l'une des deux branches de P1-M45, également appelée K2b2a (l'autre est R-M207).

On pense que le Q-M242 est apparu autour de la région des monts Altaï (ou centre-sud de la Sibérie), il y a environ 17 000 à 31 700 ans. Cependant, la question reste incertaine en raison de la taille réduite des échantillons et de la modification des définitions de l'haplogroupe Q.

Distribution

Amériques

Plusieurs branches de l'haplogroupe Q-M242 ont été des lignées masculines précolombiennes prédominantes chez les peuples autochtones des Amériques. La plupart d'entre eux sont des descendants des principaux groupes fondateurs qui ont migré d'Asie vers les Amériques en traversant le détroit de Béring. Ces petits groupes de fondateurs doivent avoir inclus des hommes des lignées Q-M346, Q-L54, Q-Z780 et Q-M3. En Amérique du Nord, deux autres lignées Q ont également été trouvées. Ce sont Q-P89.1 (sous Q-MEH2) et Q-NWT01. Ils n'ont peut-être pas traversé le détroit de Béring, mais sont plutôt issus d'immigrants plus récents qui ont emprunté des bateaux le long du littoral de l'Asie extrême-orientale, puis des Amériques.

Il est difficile de savoir si la fréquence actuelle des lignées Q-M242 représente leur fréquence au moment de l'immigration ou est le résultat de l'évolution d'une petite population de fondateurs au fil du temps. Quoi qu'il en soit, le Q-M242 a fini par dominer les lignages paternels des Amériques.

Asie

Le Q-M242 est originaire d’Asie (régions de l'Altaï) et est largement distribué dans cette région. La fréquence de l'haplogroupe Q est maximale en Sibérie, notamment chez les Kètes (92 %) et les Selkoupes (68 %), et rare en Asie de l'Ouest, du Sud et du Sud-Est[1].

Le sous-clade Q1a-M25 atteint ses plus hautes fréquences chez les Turkmènes (34 à 43 %)[1].

Le sous-clade Q1a-M120 a migré en Chine au Néolithique, Q1a-L54 a migré du sud de l'Altaï vers la Sibérie dans une période historique récente. Les sous-clades Q1a-M25 et Q1a-M346 sont fréquents dans les populations turques et se sont dispersées il y a environ 4 000 ans[1].

Un rare sous-clade Q3-L275 est confiné en Asie de l'Ouest et aux régions voisines en Asie Centrale et du Sud, principalement au Pakistan. Il est également présent en Europe, notamment parmi les juifs ashkénazes[2].

Europe

Le Q-M242 est distribué dans la plupart des pays européens à des fréquences basses, et les fréquences décroissent à l'ouest et au sud.

En Europe centrale et orientale, l'haplogroupe Q-M242 atteint ses plus hautes fréquences chez les Hongrois (2,2 %)[3], les Russes (2 %)[4] et les Tchèques (2 %)[5].

Sous-groupes

Notes et références

  1. (en) Yun-Zhi Huang et al., Dispersals of the Siberian Y-chromosome haplogroup Q in Eurasia, Molecular Genetics and Genomics, volume 293, pages 107–117, 2018
  2. Oleg Balanovsky et al., Phylogeography of human Y-chromosome haplogroup Q3-L275 from an academic/citizen science collaboration, BMC Evolutionary Biology, volume 17, article numéro: 18, 2017
  3. Kristiina, Tambets. The Western; Eastern; et al. (Apr 2004). "Outliers" Told by Mitochondrial DNA and Y Chromosomes". The American Journal of Human Genetics. 74 (4): 661–682.
  4. Malyarchuk, B. A.; et al. (2008). "Gene Pool Structure of Russian Populations from the European Part of Russia Inferred from the Data on Y Chromosome Haplogroups Distribution". Russian Journal of Genetics. 44 (2): 187–192.
  5. Ehler, Edvard; et al. (Jun 2011). "Y-chromosomal diversity of the Valachs from the Czech Republic: model for isolated population in Central Europe". Croatian Medical Journal 52 (3): 358–367.
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