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Asie centrale

L'Asie centrale est une sous-région du continent asiatique qui s'étend de la mer Caspienne à l'ouest à la Mongolie à l'est, et de la Russie au nord à l'Iran et l'Afghanistan au sud. Elle regroupe de plus cinq anciennes républiques soviétiques : l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan, ainsi que certaines parties de l'ouest et du nord de la Chine continentale.

La définition commune de l'Asie centrale.
Asie Centrale - Carte politique
La définition de l'UNESCO de l'Asie centrale.

GĂ©ographie

Au sens large, l'UNESCO qui définit la région en fonction du climat élargit la zone à[1] :

Pays Capitale
Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan Kaboul
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine (partiellement) PĂ©kin
Drapeau de la Mongolie Mongolie Oulan-Bator
Drapeau de l'Iran Iran (partiellement) Téhéran
Drapeau du Pakistan Pakistan (partiellement) Islamabad
Drapeau de l'Inde Inde (partiellement) New Delhi
Drapeau de la Russie Russie (partiellement) Moscou

ÉloignĂ©e de toutes les mers, l’Asie centrale a un climat continental, trĂšs chaud en Ă©tĂ© et trĂšs froid en hiver (par endroits doux). Sur sa partie septentrionale, de la Volga jusqu’en Mongolie, en passant par le Kazakhstan, s’étend une vaste zone de steppes oĂč le nomadisme pastoral fut le mode de vie le mieux adaptĂ©, actuellement en dĂ©clin. Cette zone est bordĂ©e au nord par la taĂŻga et au sud par des territoires dĂ©sertiques ou semi-dĂ©sertiques, avec des oasis. Le TurkmĂ©nistan est en majeure partie occupĂ© par les dĂ©serts du Karakoum (les Sables Noirs) et de Kizilkoum (les Sables rouges). La province chinoise du Xinjiang est constituĂ©e de deux dĂ©pressions sĂ©parĂ©es par une chaĂźne de montagnes (Tian Shan), le bassin du Tarim au sud et le bassin de Dzoungarie au nord. Le dĂ©sert du Taklamakan occupe presque tout le bassin du Tarim et la Dzoungarie centrale est Ă©galement dĂ©sertique. Plus Ă  l’est s’étend le dĂ©sert de Gobi, qui communique avec le Taklamakan.

Au sud-est de l’Asie centrale, se trouvent les plus hautes montagnes du monde, le Pamir, l’Hindou Kouch et l’Himalaya. Toutes comprennent des sommets Ă  plus de 7 000 mĂštres d’altitude, de mĂȘme que le Tian Shan, qui sĂ©pare le bassin du Tarim de la Dzoungarie. À moins de passer par la zone des steppes, la traversĂ©e de l’Asie centrale nĂ©cessite le franchissement de cols situĂ©s Ă  plus de 4 000 mĂštres d’altitude. De ces montagnes descendent des riviĂšres qui permettent la pratique d’une agriculture irriguĂ©e.

L'Asie centrale est aux deux tiers constituĂ©e de basses terres. Celles-ci s'organisent de maniĂšre rĂ©currente en une succession de grands bassins endorĂ©iques. En dĂ©pit d'une relative monotonie du relief, ces dĂ©pressions – bassins sĂ©dimentaires et cuvettes lacustres – offrent nĂ©anmoins des paysages assez variĂ©s[2] :

  • la topographie de la dĂ©pression Aralo-Caspienne (2,5 millions de km2), constituĂ©e de plaines et plateaux sĂ©dimentaires, steppiques Ă  dĂ©sertiques de faible altitude, converge vers le cƓur de l'unitĂ© endorĂ©ique de la mer d'Aral, dont le fond est situĂ© au-dessous du niveau des mers (−15 m) ;
  • dĂ©veloppĂ© au sud-est du Kazakhstan et en territoire chinois, le bassin du Balkhach forme une vaste dĂ©pression fermĂ©e dont les points bas sont occupĂ©s par un chapelet de lacs vers 340 mĂštres d'altitude environ ;
  • la superficie du bassin du Tarim est de 570 000 km2 ;
  • l'Yssyk Koul est un autre bassin endorĂ©ique de la rĂ©gion.

Ressources en eau

Diagramme climatique de l'Asie centrale.

Une grande partie de l’Asie centrale souffre du manque de prĂ©cipitations. On peut pratiquer l’agriculture dans les steppes, Ă  condition d’irriguer les champs. La surexploitation agricole (dans le Khwarezm, etc.) et la construction de multiples centrales hydrauliques depuis les annĂ©es 1960 ont massivement drainĂ© les eaux des fleuves Syr-Daria et Amou-Daria, ce qui a provoquĂ© un fort assĂšchement de la mer d'Aral, une vĂ©ritable catastrophe Ă©cologique.

La monoculture du coton, imposée du temps de la planification de l'Union soviétique, s'est poursuivie à la suite de son effondrement. Le coton est trÚs gourmand en eau, et sa culture massive est à l'origine de catastrophes environnementale, avec notamment l'assÚchement de la mer d'Aral[3].

Du temps de l'Union soviĂ©tique, la gestion de l'eau Ă©tait planifiĂ©e. L'eau Ă©tait libĂ©rĂ©e en Ă©tĂ© pour servir Ă  l'agriculture et Ă  la production d'Ă©lectricitĂ©, par contre en hiver l'eau restait dans les barrages et des hydrocarbures Ă©taient fournis pour les besoins Ă©nergĂ©tiques de l'amont. À la suite de la dislocation de l'URSS, l'eau est source de tensions entre les États d'Asie Centrale. Le Kirghizistan et le Tadjikistan sont situĂ©s en amont, disposent de glaciers et d'importantes ressources en eau, mais pas d'hydrocarbures et sont les pays les plus pauvres. Ils souhaitent obtenir leur autonomie Ă©nergĂ©tique et exporter l'Ă©lectricitĂ© produite en construisant de grands barrages. En aval, Kazakhstan, OuzbĂ©kistan et TurkmĂ©nistan dĂ©pendent de l'eau des deux pays en amont : au Kazakhstan, 42 % de l'eau provient de l'Ă©tranger, 77 % pour l'OuzbĂ©kistan et 94 % pour le TurkmĂ©nistan. L'OuzbĂ©kistan faisait en 2012 rĂ©guliĂšrement pression en suspendant ses livraisons de gaz aux pays en amont[4] - [5].

Les barrages situés en Asie centrale sont notamment : le barrage de Kambaratinsk, le barrage de Nourek, le barrage de Rogoun et le barrage de Toktogul.

Liste des prélÚvement d'eau douce par pays (Année 2000) basée sur The World Factbook[6].

Pays PrélÚvements
totaux
(kmÂł/an)
PrélÚvements
domestiques
(%)
PrélÚvements
industriels
(%)
PrélÚvements
agricoles
(%)
PrélÚvements
par personne
(mÂł/an)
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan 35 2 17 82 2 360
Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan 10,08 3 3 94 1 916
Drapeau de l'OuzbĂ©kistan OuzbĂ©kistan 58,34 5 2 93 2 194
Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan 11,96 4 5 92 1 837
Drapeau du TurkmĂ©nistan TurkmĂ©nistan 24,65 2 1 98 5 104

Changement climatique

L'Asie centrale est particuliÚrement vulnérable au réchauffement climatique. Plus de 60% de cette région du monde a un climat sec et la température moyenne y a augmenté de cinq degrés en quelques décennies ; la fréquence et la durée des périodes de sécheresse et la température y augmentant, diminuant donc les ressources en eau. La zone devient rapidement l'un des endroits les plus chauds et les plus secs de la planÚte, ce qui menace de nombreuses espÚces, leurs biotopes, et des cultures sont réguliÚrement ravagées par la sécheresse.
En 2020, Au rythme actuel du changement climatique, les écosystÚmes régionaux disparaitront en grande partie[7].
En 2022, une nouvelle évaluation du climat[8], rapporté par la revue Nature confirme que depuis les années 1980, la zone de climats désertiques s'est étendue au nord jusqu'à 100 kilomÚtres dans certaines parties de l'Asie centrale et que dans les 35 années précédentes, les températures se sont élevées dans toute l'Asie centrale, les régions montagneuses y devenant plus chaudes et plus humides, avec un recul de certains glaciers majeurs.

Le recul des glaciers a commencé au Tadjikistan, 30 % d'entre eux pourraient avoir disparu d'ici 2050, ce qui conduirait à une diminution de 40 % du débit de l'Amou Daria. La fonte des glaces provoque une hausse temporaire des débits des fleuves et des inondations[9].

Hu et le climatologue Zihang Han[10] distingue en 11 types de climat en Asie centrale (d'aprÚs la température de l'air et les précipitations mesurées de 1960 à 2020) ; depuis la fin des années 1980, le désert avance vers l'est et le nord (jusqu'à 100 kilomÚtres dans le nord de l'Ouzbékistan et du Kirghizistan, dans le sud du Kazakhstan et autour du bassin de Junggar, avec des effets secondaires en cascades sur les zones climatiques adjacentes qui s'assÚchent aussi. Les températures moyennes annuelles ont gagné au moins 5 °C de 1990 à 2020 (par rapport à 1960-1979) dans plusieurs régions avec des étés plus secs et des précipitations plus concentrées sur l'hiver[11].

Selon Jeffrey Dukes[12], "Cela va avoir des conséquences sur des choses comme les animaux de pùturage qui dépendent de la steppe ou des prairies. Dans certaines régions, de longues périodes de sécheresse réduiront la productivité de la terre jusqu'à ce qu'elle devienne un sol "mort"[11].

Seules les montagnes de chaĂźne du Tian Shan (nord-ouest de la Chine) deviennent plus humides (mais aussi plus chaudes, la pluie y remplaçant alors la neige en modifiant le cycle de l'eau : la fonte des glaciers accĂ©lĂšre, ils ne reconstitueront plus leurs pertes de glace, au dĂ©triment des cultures en aval Ă  long terme selon Troy Sternberg gĂ©ographe Ă  l'UniversitĂ© d'Oxford[11], qui estime qu'alors que l'exploitation miniĂšre et l'agriculture contribuent aussi Ă  la dĂ©sertification, et aggravent les tempĂȘtes de poussiĂšre et les effets de vagues de chaleur ; les gouvernements d'Asie centrale devraient encourager une agriculture et une urbanisation plus "soutenable"[11].

Histoire

Carte de Christoph Weigel (Nuremberg) représentant l'Asie centrale datant de 1719.

Le néolithique de l'Asie centrale remonte à une période reculée, puisqu'on trouve des communautés d'agriculteurs sédentaires dÚs le VIIe millénaire av. J.-C. dans la région du Kopet-Dagh : c'est la culture de Djeitun. La culture de Namazga, représentée sur les sites de Namazga-depe, Anau et Altyn-depe, lui succÚde entre les VIe millénaire av. J.-C. et IIIe millénaire av. J.-C.

L’Asie centrale constitue un vĂ©ritable carrefour des civilisations. Ses plus anciens habitants identifiĂ©s clairement sont des peuples indo-europĂ©ens venus de l’ouest. Il s’agit des Tokhariens, qui ont vĂ©cu dans le bassin du Tarim au moins depuis l’an -2000, puis des Iraniens, qui ont occupĂ© durant le Ier millĂ©naire avant l'Ăšre chrĂ©tienne toute l’Asie centrale, Ă  l’exception du bassin du Tarim oriental et de la Mongolie. On peut Ă©galement citer les Indo-Aryens, proches parents des Iraniens. Ils ont vĂ©cu en Bactriane aux alentours de l’an -2000 avant de conquĂ©rir l’Inde du Nord, Ă  partir de -1700. Il faut sans doute voir en eux les reprĂ©sentants de la culture du complexe archĂ©ologique bactro-margien (Bactro-margian archeological complex, BMAC). Plus au nord, la culture d'Andronovo s'Ă©panouit Ă  cette mĂȘme Ă©poque.

Les rĂ©gions connues des anciens Grecs Ă©taient la Bactriane, Ă  cheval entre l’OuzbĂ©kistan et l’Afghanistan, la Sogdiane, autour de Samarcande, et la Chorasmie (ou Khwarezm) au sud de la mer d'Aral. Tous ces noms sont d’origine iranienne.

Dans ces trois rĂ©gions, il a existĂ© depuis une Ă©poque trĂšs reculĂ©e des civilisations sĂ©dentaires, dont les fondateurs ne sont pas identifiĂ©s. En s’installant dans ces rĂ©gions, les Indo-Aryens, puis les Iraniens, ont sans doute adoptĂ© en partie le mode de vie des autochtones, qui Ă©taient sĂ©dentaires et s’adonnaient Ă  l’agriculture et au commerce. Un peuple iranien, les Sogdiens, a notamment fondĂ© la citĂ© de Samarcande, dont la beautĂ© a Ă©tĂ© remarquĂ©e par Alexandre le Grand. Plus au nord, les Iraniens Ă©taient nomades. Ils sont connus sous le nom de Saces et ils occupaient en particulier tout le Kazakhstan et le nord de l’OuzbĂ©kistan. Ils ont laissĂ© des tombes qui datent du Ier millĂ©naire av. J.-C.

L’opposition entre les nomades et les sĂ©dentaires est une constante de l'histoire de l’Asie centrale. Les nomades, de caractĂšre guerrier, effectuaient des razzias qui obligeaient les sĂ©dentaires Ă  se retrancher derriĂšre des fortifications. Ils se regroupaient parfois en empires qui Ă©taient capables de faire des terribles ravages.

Les Tokhariens, sans doute originellement nomades, se sont sĂ©dentarisĂ©s dans le bassin du Tarim au moins dĂšs l'an -500 et ont adoptĂ© une agriculture irriguĂ©e. D’autres Tokhariens, qui vivaient dans l’ouest du Gansu, sont restĂ©s nomades et ont fondĂ© le premier empire connu de l’Asie centrale. Ils Ă©taient appelĂ©s Yuezhi par les Chinois.

Route de la soie passant par la Transoxiane
Cette carte montre les anciennes limites de la mer d'Aral.

La route de la soie traversait l’Asie centrale. On dit souvent qu’elle a Ă©tĂ© ouverte au Ier siĂšcle av. J.-C., ce qui est inexact. La prĂ©sence de soie chinoise est attestĂ©e en Bactriane dĂšs l’an -1500. En 1918, on a trouvĂ© en Dzoungarie des monnaies datant du IIIe siĂšcle av. J.-C. et provenant de PanticapĂ©e, ville grecque situĂ©e Ă  l’est de la CrimĂ©e. La vĂ©ritĂ© est que l’Asie centrale est une terre d’échanges depuis des temps immĂ©moriaux.

À partir des derniers siĂšcles av. J.-C., l’histoire de l’Asie centrale est marquĂ©e par l’avancĂ©e de nomades mongoloĂŻdes, originaire de la SibĂ©rie et de la Mongolie orientale, qui assimilent peu Ă  peu les Indo-EuropĂ©ens ou les font reculer. C'est ainsi qu’entre -174 et -161, les Xiongnu obligent les Yuezhi Ă  quitter le Gansu. Une deuxiĂšme Ă©tape trĂšs importante est la fondation de l’empire des Tujue, en 552, qui soumet rapidement presque toute l’Asie centrale, jusqu’en Sogdiane et en Bactriane.

Les Tujue sont suivis en 744 par les OuĂŻgours, de langue Ă©galement turque. Une offensive des Kirghiz, un autre peuple turc, les oblige en 840 Ă  Ă©vacuer la Mongolie. Ils se dirigent vers le Gansu et le bassin du Tarim, oĂč ils assimilent les Tokhariens. À l’ouest de l’Asie centrale, le huitiĂšme siĂšcle est marquĂ© par l’arrivĂ©e des Arabes, qui y apportent l’islam. Ils font disparaĂźtre une religion iranienne fondĂ©e probablement en Bactriane, le zoroastrisme, ainsi que le bouddhisme, arrivĂ© en Asie centrale au dĂ©but de l'Ăšre chrĂ©tienne. Plus que les Sogdiens et les Bactriens, les Tokhariens Ă©taient devenus des bouddhistes fervents. À leur arrivĂ©e dans le bassin du Tarim, les OuĂŻgours se convertirent au bouddhisme, mais peu aprĂšs, ils devinrent musulmans comme presque tous les peuples turcs.

Le manichĂ©isme et le christianisme nestorien ont Ă©galement fleuri en Asie centrale au Moyen Âge. Le khan des OuĂŻgours se convertit au manichĂ©isme aprĂšs avoir pris Chang'an (Xi'an) en 762, et de prĂ©cieux manuscrits datant de la fin du Ier millĂ©naire ont Ă©tĂ© trouvĂ©s au Xinjiang et au Gansu, au nord-ouest de la Chine : superbes enluminures de Qoco prĂšs de Tourfan, importants textes religieux dĂ©couverts par le sinologue Paul Pelliot dans les grottes de Mogao prĂšs de Dunhuang. De son cĂŽtĂ©, le nestorianisme atteignit la Mongolie et la Chine et plusieurs princesses de la famille de Gengis Khan Ă©taient nestoriennes[13] ; au XIVe siĂšcle, on trouve encore un Ă©vĂȘchĂ© nestorien Ă  Kachgar, capitale historique du Xinjiang et, en 1289, le khan mongol de Perse (ilkhan) Arghoun envoie le moine ouĂŻgour nestorien Rabban Bar Sauma en ambassade auprĂšs de Philippe IV le Bel et du roi d'Angleterre[13] Édouard Ier avec une missive qui envisageait une attaque conjointe contre les Mamelouks.

C’est au dĂ©but du IIe millĂ©naire que des tribus turques atteignirent l’Asie mineure, oĂč l’on parlait alors le grec. Ce territoire deviendra la Turquie. À cette mĂȘme Ă©poque, des tribus mongoles occupĂšrent l’actuelle Mongolie. Leur unification fut l’Ɠuvre de Gengis Khan, qui fonda le plus grand empire que l’humanitĂ© ait connu. Toutefois, cet empire ne dura pas longtemps et la langue mongole ne parvint Ă  s’imposer dans aucun territoire conquis. Tout au contraire, la langue turque Ă©tait durablement installĂ©e dans la majeure partie de l’Asie centrale.

Les peuples turcs actuels (Kirghiz, Ouzbeks, Kazakhs, TurkmĂšnes et OuĂŻgours) ne sont arrivĂ©s qu’à une date assez rĂ©cente. Les Ouzbeks, par exemple, se sont installĂ©s en OuzbĂ©kistan Ă  partir du XVe siĂšcle. Ils ont dĂ» affronter les descendants de Tamerlan, dernier grand conquĂ©rant de l’Asie centrale, qui Ă©tait Ă©galement un Turc. Les OuĂŻgours actuels ne parlent pas la langue de leurs ancĂȘtres installĂ©s au Xinjiang aprĂšs l’an 840, mais celle des Ouzbeks.

De la langue sogdienne, il ne reste plus qu’un dialecte parlĂ© dans quelques villages, sur les rives de la riviĂšre Yaghnob. Elle a cependant donnĂ© beaucoup de vocabulaire au persan moderne. Le tadjik est une variante du persan moderne. Il reste une autre langue iranienne en Asie centrale, le pachto, parlĂ© dans une partie de l’Afghanistan, ainsi que quelques dialectes archaĂŻques utilisĂ©s par de petites ethnies, comme le wakhi.

Dans l'URSS, les républiques musulmanes d'Asie centrale étaient des créations artificielles de Staline, qui ont été découpées sans tenir compte des réalités géographiques ou ethniques[14].

DĂ©mographie

Composition ethnolinguistique de l'Asie centrale, selon des données de 1992.

En 2015, la population de l'Asie centrale est d'environ 68 millions d'habitants (31 millions en OuzbĂ©kistan, 17,5 millions au Kazakhstan, 8,3 millions au Tadjikistan, 5,9 millions au Kirghizistan et 5,2 millions au TurkmĂ©nistan).

En 2015, l'Asie Centrale comptait une densité de population de 17 habitants par kilomÚtre carré.

Les principaux groupes ethniques d'Asie centrale sont :

La religion principale est l'islam sunnite.

Notes et références

  1. (en) Christoph Baumer, The History of Central Asia, vol. 1 : The Age of the Steppe Warriors, Bloomsbury Academic, , 384 p. (ISBN 9781780760605, lire en ligne)
  2. Alain Cariou, L'Asie centrale : Territoires, société et environnement, Armand Colin, , 336 p. (ISBN 9782200602567, lire en ligne)
  3. Bernard Bridel, « Le coton, malédiction de l'Asie centrale », sur letemps.ch, (consulté le ).
  4. Arielle Thédrel, « Une guerre de l'eau menace l'Asie centrale », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  5. (ru) « 5 Đ’ĐžĐ”ĐĐ«Đ„ СПОРОВ ЩЕНбРАЛЬНОЙ АЗИИ, И КАК ОНИ РЕйАмбСЯ »,‎ (consultĂ© le ).
  6. (en) « FRESHWATER WITHDRAWAL (DOMESTIC/INDUSTRIAL/AGRICULTURAL) » (consulté le ).
  7. « Un effondrement écologique irréversible est en cours en Asie centrale », sur Futura,
  8. Weiqing Han, Gerald A. Meehl et Aixue Hu, « Interpretation of tropical thermocline cooling in the Indian and Pacific oceans during recent decades », Geophysical Research Letters, vol. 33, no 23,‎ (ISSN 0094-8276, DOI 10.1029/2006gl027982, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Khamza Sharifzoda, « Climate Change: An Omitted Security Threat in Central Asia », sur thediplomat.com, (consulté le ).
  10. Université de Lanzhou, Chine
  11. (en) Giorgia Guglielmi, « Climate change is turning more of Central Asia into desert », Nature,‎ , d41586–022–01667-2 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/d41586-022-01667-2, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Carnegie Institution for Science’s Department of Global Ecology in Stanford
  13. Jean-Paul Roux, « Le christianisme en Asie centrale », (consulté le ).
  14. Nicolas Werth, « URSS : comment un empire implose », dans L’Histoire, no 485-486, juillet-aoĂ»t 2021, page 95

Voir aussi

Asie centrale. GĂ©ographie physique. CIA World Factbook.

Articles connexes

Bibliographie

  • Svetlana Gorshenina, Claude Rapin: De Kaboul Ă  Samarcande : Les archĂ©ologues en Asie centrale, Ed: Gallimard, coll. « DĂ©couvertes Gallimard / ArchĂ©ologie » (no 411); (ISBN 978-2-07-076166-1)
  • Jacques Anquetil, Routes de la soie : des dĂ©serts de l'Asie aux rives du monde occidental, vingt-deux siĂšcles d'histoire, J.-C. LattĂšs, 1992. (ISBN 2709611120)
  • Mohammad-Reza Djalili & Thierry Kellner, GĂ©opolitique de la nouvelle Asie centrale. De la fin de l'URSS Ă  l'aprĂšs-11 septembre, Presses universitaires de France, collection Publications de l'Institut universitaire de hautes Ă©tudes internationales (GenĂšve), 4e Ă©dition, 2006. (ISBN 2-13053-2861)
  • Vincent Fourniau, Histoire de l'Asie centrale, Presses universitaires de France, Paris, 1992. (ISBN 2130460127)
  • RenĂ© Grousset, Empire des steppes : Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Payot, 2001. (ISBN 2228881309)
  • Amin Maalouf, Samarcande, Jean-Claude LattĂšs / Livre de Poche, 1988. (ISBN 2-253-05120-9)
  • Bradley Mayhew, Paul Clammer, Michael Kohn, Asie centrale, la route de la soie, Lonely Planet, 2004. (ISBN 2840704307)
  • Henri Moser, À travers l'Asie Centrale : la Steppe kirghize, le Turkestan russe, Boukhara, Khiva, le pays des Turcomans et la Perse, impressions de voyage, E. Plon, Nourrit & Cie, Paris, 1885 (lire en ligne).
  • Jean-Paul Roux, L'Asie centrale. Histoire et civilisations, Fayard, 1997. (ISBN 2-213-59894-0)
  • Jean et AndrĂ© Sellier, Atlas des peuples d’Orient, La DĂ©couverte, 1993. (ISBN 2-7071-2966-6)
  • Gilbert SinouĂ©, Avicenne ou la route d'Ispahan, DenoĂ«l / Folio, 1989. (ISBN 2-07-038302-4)
  • Françoise Spiekermeier, Asie centrale : Kirghizistan, OuzbĂ©kistan, Arthaud, 2001. (ISBN 2700328620)
  • Berthold Spuler, Les Mongols, Payot, 1961. (ISBN 2-228-70440-7)
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    Le Gandhara et l'Asie Centrale occidentale font l'objet d'une partie, une vue d'ensemble actualisée bien documentée, p. 205-225.
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  • Pierre Cambon (dir.) (prĂ©f. Jacques GiĂšs), Pakistan : terre de rencontre Ier - VIe siĂšcle : les arts du Gandhara : exposition, Paris, MusĂ©e Guimet, 21 avril-16 aoĂ»t 2010, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, , 159 p. (ISBN 978-2-7118-5731-9)
    ƒuvres conservĂ©es au Pakistan. Textes de Pierre Cambon.
  • Pierre Cambon (dir.), Afghanistan : une histoire millĂ©naire : exposition, Barcelone, Centre culturel de la Fundacion « la Caixa » 2001, MusĂ©e Guimet, 2002, France, Espagne, RĂ©union des musĂ©es nationaux, , 205 p. (ISBN 978-2-7118-4413-5, BNF 38807236)
    Nombreux articles, entre autres sur L'art Kouchan, Hadda, Bamiyan, L'Afghanistan et le Turkestan chinois (Xinjiang).
  • Emmanuel Choisnel, Les Parthes et la route de la soie, Paris, L'Harmattan, , 277 p. (ISBN 978-2-7475-7037-4, BNF 39284756)
    L'ouvrage aborde aussi l'histoire des voisins, dont l'empire kouchan.
  • Pierre Cuvin (dir.), Les Arts de l'Asie Centrale, Paris, Citadelles & Mazenod, , 617 p. (ISBN 978-2-85088-074-2, BNF 37057836)
    Antiquité p 19-181. Bouddhisme: 181-327. Arts islamiques : p 329-527
  • Jean-Paul Desroches, L'Asie des steppes : d'Alexandre le Grand Ă  Gengis Khan, Paris, MusĂ©e des arts asiatiques Guimet, , 202 p. (ISBN 978-2-7118-4176-9, BNF 37690393)
  • Henri-Paul Francfort (dir.), Nomades et sĂ©dentaires en Asie centrale : apports de l'archĂ©ologie et de l'ethnologie : actes du 3e Colloque franco-soviĂ©tique sur l'archĂ©ologie de l'Asie centrale, Alma Ata, Kazakhstan, 17-26 octobre 1987, Paris, CNRS, , 240 p. (ISBN 978-2-222-04427-7 et 2-222-04427-8, BNF 36646630)
  • (en) GĂ©rard Fussman et Anna Maria Quagliotti, L'iconographie ancienne d'Avalokitesvara = The early iconography of Avalokitesvara, Paris, Institut de civilisation indienne, , 152 p. (ISBN 978-2-86803-080-1, BNF 42618374)
    Ouvrage essentiel qui actualise les connaissances et répond à la question de la premiÚre image du Buddha.
  • BĂ©rĂ©nice Geoffroy-Schneiter, Gandhara : La rencontre d'Apollon et de Bouddha, Paris, Assouline, coll. « MĂ©moires », , 79 p. (ISBN 978-2-84323-243-5, BNF 37691542)
    L'histoire des premiÚres découvertes archéologiques en Asie centrale.

Liens externes

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