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Asturies

La principautĂ© des Asturies (en espagnol : Principado de Asturias ; en asturien : PrincipĂĄu d'Asturies) est une communautĂ© autonome uniprovinciale d’Espagne. Elle a obtenu le statut de principautĂ© lorsque l’hĂ©ritier de la couronne d’Espagne a obtenu le titre de prince des Asturies. Sa capitale est la ville d’Oviedo (en asturien : UviĂ©u ou Uvieo).

Principauté des Asturies
Principado de Asturias
Principáu d’Asturies
Blason de PrincipautĂ© des AsturiesPrincipado de Asturias PrincipĂĄu d’Asturies
Armoiries
Drapeau de PrincipautĂ© des AsturiesPrincipado de Asturias PrincipĂĄu d’Asturies
Drapeau des Asturies
Asturies
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Capitale Oviedo
Statut d'autonomie
SiÚges au Parlement 8 députés
6 (4 élus et 2 désignés) sénateurs
Président Adriån Barbón (PSOE)
Pouvoir législatif Junte générale de la principauté des Asturies
ISO 3166-2:ES ES-AS
DĂ©mographie
Gentilé Asturien, Asturienne
Population 1 008 897 hab. (2021)
DensitĂ© 95 hab./km2
Rang 13e rang (2,4 %)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 43° 20â€Č nord, 6° 00â€Č ouest
Superficie 1 060 400 ha = 10 604 km2
Rang 10e rang (2,1 %)
Divers
Indicatif téléphonique 984, 985
Devise HOC SIGNO TUETUR PIUS HOC SIGNO VINCITUR INIMICUS (latin)
(Par ce signe est protégé le pieux. Par ce signe est vaincu l'ennemi)
Hymne "Asturias, patria querida"
"Asturies, patrie chérie"
Liens
Site web asturias.es

    Son territoire reprĂ©sente une superficie de 10 000 kilomĂštres carrĂ©s et accueille une population qui dĂ©passe lĂ©gĂšrement le million d’habitants et qui rĂ©gresse. La langue officielle est l’espagnol. L’asturien, aussi appelĂ© bable, ne jouit pas d’un statut officiel, mais bĂ©nĂ©ficie d’une protection du Statut d’Autonomie des Asturies[1].

    Les principales populations asturiennes se concentrent dans la zone centrale de la principautĂ©, depuis la cĂŽte Ă  l’intĂ©rieur en suivant les vallĂ©es rocheuses. La ville la plus peuplĂ©e est GijĂłn, avec 267 706 habitants, suivie de la capitale de la communautĂ© autonome, Oviedo, avec 215 167 habitants et d'AvilĂ©s, qui compte 75 877 habitants. Cette derniĂšre ville a une zone mĂ©tropolitaine de 130 000 habitants et est Ă  la tĂȘte d’une rĂ©gion comptant prĂšs de 200 000 habitants. Les autres communes ou « conseils » les plus peuplĂ©es sont Siero (51 792 hab.), Langreo (avec La Felguera et Sama) « LlangrĂ©u », (38 262 hab.) et Mieres (36 574 hab.). Les donnĂ©es proviennent de l’Institut national de la statistique d’Espagne (INE) et datent de 2022.

    Localisation

    Les Asturies depuis l’espace en janvier 2003.

    Les Asturies sont situées sur la cÎte septentrionale de l'Espagne, délimitées à la frontiÚre ouest par la Galice (province de Lugo), à l'est par la Cantabrie, au sud par la Castille-et-León et au nord par la mer Cantabrique.

    AprĂšs la mort du roi PĂ©lage (PĂ©lage le conquĂ©rant ou Don Pelayo) vers l'an 737, le territoire asturien s’étend jusqu’à sa frontiĂšre traditionnelle entre les riviĂšres Eo et AsĂłn.

    Sur la majoritĂ© des cartes gĂ©ographiques faites depuis le XVIe siĂšcle, on peut voir les Asturies divisĂ©es en deux : les Asturies d’Oviedo et les Asturies de Santillana. Le territoire des Asturies d’Oviedo s’étend de la riviĂšre Eo, sa frontiĂšre occidentale, jusqu’à la commune de Ribadesella, oĂč commencent les Asturies de Santillana. Celles-ci arriveraient juste un peu plus loin que Santander, ses frontiĂšres orientales se situant Ă  la riviĂšre AsĂłn. Au Sud, les Asturies finissent aux monts Cantabriques.

    C'est sur la carte géographique éditée en 1700 par Charles Hubert (premier géographe du roi d'Espagne) que l'on commence à appeler « Principauté des Asturies » les deux Asturies toujours divisées.

    Les contours actuels se dessinent Ă  l'implantation en 1835 de la division provinciale calquĂ©e sur le modĂšle français, amenant au mĂȘme moment la disparition des Asturies de Santillana, ce qui fait que le territoire partant de la riviĂšre Deva s'intĂšgre Ă  la province de Santander, l'actuelle Cantabrie.

    Climat

    Le climat des Asturies est ocĂ©anique, trĂšs humide toute l'annĂ©e avec des hivers trĂšs doux et des Ă©tĂ©s moins chauds que dans le reste de l'Espagne. Les gelĂ©es sont trĂšs rares en plaine, de mĂȘme que les jours de canicule.

    Étymologie

    Le nom du pays procĂšde du peuple Ă©ponyme des Astures, habitants des bords de la riviĂšre Astura ou Asturis, appelĂ©e Estula au Moyen Âge (aujourd’hui appelĂ©e Esla) jusqu’à la domination romaine. L’ethnonyme Asture n’englobait pas seulement les peuples du plateau (les outre-monts), mais aussi ceux du Nord (les ultramontains) : « LĂ -bas vivaient deux peuples trĂšs puissants, les Cantabres et les Astures, qui n'Ă©taient pas soumis Ă  notre Empire », selon Florus (70-140).

    L'historiographe espagnol Gil GonzĂĄlez de Ávila prĂ©tend que l'un des Ă©cuyers de Memnon, venant d'Orient, portait le nom d’Astyr ou Astur. De ce nom proviendrait Asturica Augusta, le nom antique de la citĂ© romaine qui prĂ©cĂ©da la ville d'Astorga en Castille et aussi le nom du peuple des Astures[2].

    L'Ă©tymologie du nom Astura est obscure, mais il existe par exemple le toponyme Astura dans le Latium en Italie (grec ጌστυρα).

    Histoire

    Préhistoire et antiquité

    OccupĂ©e par des groupes d’humains depuis le PalĂ©olithique infĂ©rieur, les Asturies se caractĂ©risent durant le PalĂ©olithique supĂ©rieur par des peintures rupestres Ă  l’est du territoire. Au MĂ©solithique on vit se dĂ©velopper une culture nouvelle, l’Asturien ; puis s’est introduit l’ñge du bronze, caractĂ©risĂ© par les mĂ©galithes et les tumuli. À l’ñge du fer, le territoire fut soumis Ă  l’influence culturelle celte. Le peuple des Astures comprenait des tribus comme les Lugons (en latin, Luggoni), les PĂ©siques (Paesici), et d’autres qui peuplĂšrent tout le territoire asturien de castros, des villages fortifiĂ©s. L’emploi d'une langue celtique Ă  l'Ă©poque antique sur le territoire est attestĂ©e aujourd’hui par des noms de riviĂšres, de montagnes, de lieux, ainsi que par les ethnonymes. Selon le linguiste catalan Joan Coromines, le nord-ouest de la pĂ©ninsule IbĂ©rique conserve le plus grand nombre de mots prĂ©romains des langues ibĂ©ro-romanes.

    La conquĂȘte romaine entre 29 et 19 av. J.-C. fit entrer les Asturies dans l’Histoire.

    Détail de la face intérieure de la Croix de la Victoire.

    Moyen Âge et pĂ©riode moderne

    AprĂšs plusieurs siĂšcles sans prĂ©sence Ă©trangĂšre, les SuĂšves et les Wisigoths tentĂšrent d’occuper le territoire au VIe siĂšcle, ce qui se serait terminĂ© au dĂ©but du VIIIe siĂšcle avec l’invasion musulmane. Le territoire, comme cela Ă©tait arrivĂ© Ă  Rome et Ă  TolĂšde, ne fut pas facile Ă  soumettre ; les derniers partisans de la monarchie wisigothique fondent en 718 un royaume chrĂ©tien et s'Ă©tablissent en 722 comme le Royaume indĂ©pendant des Asturies, seul dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique Ă  avoir Ă©chappĂ© Ă  l'emprise du Califat de Cordoue. Le premier roi des Asturies, PĂ©lage (Pelayo), est d'ailleurs l'initiateur de la reconquista chrĂ©tienne. Il gagne la bataille de Covadonga en 722.

    Sous le rĂšgne d'Alphonse II le Chaste (791-835), le royaume nĂ©o-wisigoth des Asturies s’appuie toujours sur les lois de Receswinthe (653-672), le Liber Iudiciorum, et sur une noblesse de fidĂšles et d’hommes libres entretenus par le roi ou payĂ©s par des dons de terre rĂ©vocables. Le roi, toujours Ă  court de soldats, n’hĂ©site pas Ă  donner des armes Ă  tout homme libre et Ă  l’intĂ©grer dans ses gardingos. Il accorde Ă  ces hommes libres des terres vacantes Ă  dĂ©fricher, dont ils deviennent propriĂ©taires au terme de trente ans de mise en valeur (contrat de pressura). La haute vallĂ©e du Minho et la haute vallĂ©e de l’Èbre se repeuplent.

    Au Xe siÚcle, aprÚs la mort d'Ordoño II (924), la monarchie asturienne laisse place au royaume de León.

    L’isolement dont la cordillĂšre Cantabrique fut l'objet durant les siĂšcles mĂ©diĂ©vaux fait que les rĂ©fĂ©rences historiques restent maigres.

    C’est Ă  la suite de la rĂ©bellion du fils d’Henri II de Trastamare que s’est Ă©tablie la PrincipautĂ© des Asturies. S’il y eut plusieurs tentatives d’indĂ©pendance, les plus connues furent celles du comte Gonzalo PelĂĄez ou de la reine Urraca (l’Asturienne), qui malgrĂ© des victoires importantes, furent mises en Ă©chec par les troupes castillanes. Les rois de Castille considĂ©rant les nobles asturiens comme peu loyaux, dĂ©cident de dĂ©clarer tout le territoire des Asturies comme de « realengo », c'est-Ă -dire soumis directement Ă  l'autoritĂ© du roi. ApparaĂźt alors (1388) le titre de Prince des Asturies, Ă  l'imitation du DauphinĂ© français et de la PrincipautĂ© de Galles, pour mieux en assurer le contrĂŽle. Il ne s'agit pas d'un « titre d'honneur », mais d'un mĂ©canisme de domination.

    Au XVIe siĂšcle, la population atteint pour la premiĂšre fois 100 000 habitants, chiffre qui se multiplie avec l'arrivĂ©e, le siĂšcle suivant, du maĂŻs amĂ©ricain.

    Époque moderne

    Le , l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la PrincipautĂ© des Asturies dĂ©clare la guerre Ă  la France et se proclame souveraine en levant sa propre armĂ©e et en envoyant des ambassadeurs Ă  l'Ă©tranger, devenant par lĂ  le premier organisme espagnol officiel Ă  entreprendre cette dĂ©marche. De fĂ©vrier 1810 Ă  aoĂ»t 1811, elle est gouvernĂ©e par une assemblĂ©e Ă©lue, la Junte supĂ©rieure, premiĂšre expĂ©rience de rĂ©gime parlementaire en Espagne : celle-ci qui administre un territoire en partie envahi, veille Ă  nourrir la province en important du grain de l'Ă©tranger, place sous sĂ©questre les biens de l’Église et ceux des afrancesados. Elle tente d'obtenir des subsides des Cortes de Cadix pour ravitailler les troupes mais, malgrĂ© le soutien du gĂ©nĂ©ral Francisco-Xavier Losada, n'a que peu d'autoritĂ© sur la population et l'armĂ©e[3].

    En 1820, Rafael del Riego, nĂ© Ă  Tuña (en) dans les Asturies, prend la tĂȘte du premier soulĂšvement constitutionnel. Il proclame Ă  CĂĄdiz le rĂ©tablissement de la Constitution de 1812. Ce pronunciamiento s'Ă©tend Ă  une grande partie de l'Espagne, provoquant en retour l'expĂ©dition française de 1823. AccusĂ© de rĂ©publicanisme, Riego est pendu en 1823. L’Himno de Riego sera l'hymne de la Seconde RĂ©publique espagnole (1931-1939).

    DÚs 1830 commence l'extraction du charbon, initiée par la Révolution industrielle. Plus tard s'établisent les industries sidérurgiques et navales. Ainsi, les Asturies deviennent un des hauts lieux du mouvement ouvrier et du syndicalisme espagnol, le plus souvent proche de l'anarcho-syndicalisme.

    L'insurrection de 1934

    Sous la Seconde RĂ©publique espagnole, le , une grĂšve gĂ©nĂ©rale pour protester contre le gouvernement de la CEDA, dĂ©gĂ©nĂšre en de graves affrontements. L'armĂ©e est envoyĂ©e pour rĂ©primer la rĂ©volte, sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Doval, chef de la Garde civile, assistĂ© de ses deux adjoints les lieutenants-colonels LĂłpez de Ochoa et YagĂŒe ; contrairement Ă  la lĂ©gende, le gĂ©nĂ©ral Franco n'Ă©tait pas sur place et est restĂ© Ă  Madrid d'oĂč il supervise les opĂ©rations. Les ouvriers asturiens portent la grĂšve plus loin et font une vraie rĂ©volution, appelĂ©e la « Commune asturienne », dĂ©clarant la « RĂ©publique des ouvriers et paysans des Asturies ». IsolĂ©s, ils sont finalement dĂ©faits. Franco dĂ©cide de planifier les opĂ©rations militaires comme dans une guerre coloniale, en y envoyant la LĂ©gion ÉtrangĂšre et les troupes arabes du Maroc, rĂ©putĂ©es pour leur fĂ©rocitĂ©. Il eut besoin de plus de 40 000 hommes (Guardia Civil, Guardia d'Asalto, armĂ©e africaine, infanterie et marine). La rĂ©pression est terrible: 3 000 morts, 7 000 blessĂ©s, 30 000 emprisonnĂ©s (beaucoup d'entre eux furent aussi torturĂ©s), et plusieurs milliers mis au chĂŽmage. Sur les quarante condamnations Ă  mort prononcĂ©es, quatre sont effectivement exĂ©cutĂ©es.

    La guerre civile espagnole

    La guerre civile entraĂźne la division des Asturies en deux camps. La capitale, Oviedo, est prise par les insurgĂ©s, tandis que le reste est sous le contrĂŽle de la RĂ©publique. La Galice, la Castille et la Navarre sont prises par les troupes nationalistes, de telle sorte qu'apparaĂźt le Front Nord, c'est-Ă -dire une rĂ©gion constituĂ©e par les Asturies, la province de Santander et le Pays basque, qui restent fidĂšles Ă  la lĂ©galitĂ©, mais isolĂ©es du reste du territoire rĂ©publicain. Les troupes navarraises avancent sur le Pays basque, affrontant une forte rĂ©sistance, mais le Parti nationaliste basque cherche une reddition unilatĂ©rale avec les Italiens par le biais du Vatican durant le printemps de 1937. Les troupes franquistes lancent ensuite leur campagne du nord et avancent vers Santander Ă  partir du sud. Étant la province la plus petite et la moins peuplĂ©e, la rĂ©sistance y est impossible. Dans le Pays basque, la moitiĂ© orientale (Guipuzcoa et Alava) est dĂ©jĂ  dans les mains des insurgĂ©s. Le chef du gouvernement basque, JosĂ© Antonio Aguirre, ordonne aux gudaris (quinze bataillons) de se concentrer dans la rĂ©gion de Santoña (province de Santander). Les Basques nĂ©gocient une paix sĂ©parĂ©e avec les Italiens du Corpo Truppe Voluntarie (accords de Santoña, aoĂ»t 1937). Le gĂ©nĂ©ral Franco n'en respecte pas les conditions.

    Quelques troupes basques et de Santander se replient vers les Asturies. Le Pays basque tombĂ©, Santander, la plus grande partie de LĂ©on, de la Galice et la mer sont sous le contrĂŽle de la marine franquiste et les Asturiens sont isolĂ©s. Pour mieux gĂ©rer la situation, on met en place le « Conseil SuprĂȘme des Asturies et de LĂ©on », plus tard nommĂ© le « Conseil Souverain ». Le prĂ©sident asturien, Belarmino TomĂĄs, tente de faire reconnaĂźtre l'indĂ©pendance des Asturies par la SociĂ©tĂ© des Nations, ce qui irrite le gouvernement rĂ©publicain espagnol[4]. L'affaire n'arrive pas Ă  ĂȘtre traitĂ©e devant l'organisation internationale, trĂšs probablement Ă  cause de l'intervention du Parti socialiste, auquel appartenait Belarmino TomĂĄs. C'est la troisiĂšme fois que les Asturies dĂ©clarent leur indĂ©pendance depuis l'Ă©poque lointaine du Royaume Asturien.

    Pendant deux mois, les Asturies résistent avec une grande ténacité, assaillies à l'ouest par les troupes galiciennes (les Mariscos), par le sud, et par l'est (Brigadas Navarras). L'aviation de Franco fait de grands ravages. Des avions allemands, sous le commandement d'Adolf Galland, futur as de la Seconde Guerre mondiale, attaquent la ville de Gijón et l'est des Asturies. Dans la bataille de l'Est ou d'El Mazuco, les avions de la Luftwaffe (Légion Condor) pratiquent une nouvelle méthode, le bombardement massif avec des bombes explosives aussi bien qu'incendiaires (testées précédemment à Guernica).

    L'avance implacable des troupes de Franco fait que des milliers de personnes, civils et combattants, se replient vers GijĂłn. Beaucoup essayent de s'enfuir par la mer, mais le blocage maritime rend cette fuite presque impossible. Quelques-uns arrivent en Bretagne, dans les ports de Lorient, Nantes ou Saint-Nazaire en particulier. Les autoritĂ©s françaises reconnaissent comme gouvernement lĂ©gitime le Conseil Souverain des Asturies. Les rĂ©fugiĂ©s obtiennent de la nourriture et des soins mĂ©dicaux et finalement un train est mis Ă  leur disposition. Des combattants asturiens traversent la France jusqu'en Catalogne, oĂč ils continuent le combat jusqu'Ă  la fin de la Guerre Civile.

    D'autres combattants restent sur place sans pouvoir faire autre chose que poursuivre la lutte de guérilla, ce qui va donner lieu à l'apparition du maquis, qui durera jusqu'aux années 1950.

    « La guerre civile espagnole ne fut pas un Ă©vĂšnement spontanĂ© ; ni la consĂ©quence intrinsĂšque du rĂ©gime rĂ©publicain ; ni une malĂ©diction tombĂ©e du ciel. Elle fut provoquĂ©e par un coup d’État dĂ©clenchĂ© par un groupe de militaires de haut rang, dirigĂ© par le gĂ©nĂ©ral Emilio Mola, le « Directeur », qui n’hĂ©sita pas Ă  lancer les troupes sous ses ordres contre l’Espagne fidĂšle au gouvernement de la RĂ©publique. Son Ă©clatement ne surprit personne. Ce fut le dernier acte d’un long processus commencĂ© avec la rĂ©volution d’octobre 1934 dans les Asturies, suivi par les Ă©lections de fĂ©vrier 1936 qui divisĂšrent l’Espagne en deux blocs antagonistes quasiment Ă©quilibrĂ©s. La bourgeoisie, qui avait frĂ©mi d’horreur lors des Ă©vĂšnements de 1934, en Ă©tait arrivĂ©e Ă  penser qu’une dictature militaire valait mieux que la « chienlit rouge » qui gouvernait le pays.

    Deux Ă©vĂšnements corollaires provoquĂšrent l’étincelle qui allait conduire Ă  la guerre civile. Le 12 juillet, un lieutenant de la Garde d’assaut, JosĂ© Castillo, fut abattu par des phalangistes en plein centre de Madrid. Le 13 juillet, en reprĂ©sailles, un groupe de gardes d’assaut rĂ©publicains enleva et assassina le dĂ©putĂ© Calvo Sotelo, chef de l’opposition parlementaire, proche des courants fascisants. La classe dirigeante et les milieux d’affaires, horrifiĂ©s par cet Ă©vĂšnement, encouragĂšrent les Ă©lĂ©ments les plus conservateurs de l’armĂ©e Ă  intensifier les prĂ©paratifs pour un soulĂšvement.

    L’insurrection fut dĂ©clenchĂ©e Ă  Melilla le 17 juillet 1936, quelques heures avant la date prĂ©vue. L’avion du vieux gĂ©nĂ©ral Sanjurjo, le professionnel des pronunciamientos qui devait prendre la tĂȘte du soulĂšvement, s’écrase peu aprĂšs son dĂ©collage prĂšs de Lisbonne, laissant le champ libre au gĂ©nĂ©ral Franco. Le 18 au matin, le gĂ©nĂ©ral Franco proclame la loi martiale dans l’archipel des Canaries avant de partir Ă  bord de l’avion le Dragon Rapide pour le Maroc oĂč il devait prendre la tĂȘte du soulĂšvement. Le mĂȘme jour l’insurrection militaire s’étend Ă  toutes les rĂ©gions d’Espagne[5]. »

    L'un des symboles de la guerre d'Espagne est l'infirmiÚre asturienne Ángeles Flórez Peón, née en 1918 à San Martín del Rey Aurelio, prÚs de Langreo, considérée comme la derniÚre soldate républicaine vivante[6].

    Époque contemporaine

    TrÚs affectée par la reconversion industrielle des années 1990, la Principauté tente actuellement de mettre en valeur son patrimoine touristique et naturel.

    Langue

    Somiedo.

    L’espagnol est la langue officielle des Asturies. L’asturien est Ă©galement employĂ© et, mĂȘme s’il n’est pas officialisĂ©, il bĂ©nĂ©ficie d’une protection spĂ©ciale avec l’accord du Statut d’autonomie des Asturies.

    L’asturien est une langue qui dĂ©rive du latin (comme la langue espagnole) et qui trouve son origine dans la langue romane utilisĂ©e dans les royaumes des Asturies et de LeĂłn.

    Le premier texte connu est la Nodicia de Kesos, qui date de 974, encore en latin, mais contenant des traces du roman asturien primitif. Le premier document écrit dans les rÚgles en asturien est le « Fueru d'Avilés » de 1085.

    L'asturien possĂšde quelques variantes Ă  l'intĂ©rieur de la PrincipautĂ©. Il existe Ă©galement des variĂ©tĂ©s de la mĂȘme racine asturlĂ©onaise dans les anciennes zones de domination du royaume des Asturies, par exemple dans les provinces de LeĂłn, de Zamora ou de Tras-os-Montes au Portugal.

    Depuis la Transition il existe un mouvement social qui tente de faire revivre le dialecte et de le rĂ©intĂ©grer en tant que langue officielle. En 1981 se crĂ©e l’AcadĂ©mie de la langue asturienne, institution de la PrincipautĂ© des Asturies dont le but est l’étude, la promotion et la dĂ©fense de l’asturien.

    Aujourd'hui, la langue la plus utilisée est le castillan, la seule qui soit officielle. L'asturien n'est pas beaucoup parlé et est en voie d'extinction.

    Organisation institutionnelle

    Le statut d'autonomie des Asturies de 1981 constitue la province d'Oviedo en communauté autonome uniprovinciale sous le nom de « principauté des Asturies » (Principado de Asturias). La Junte générale, composée de 45 députés élus pour quatre ans, exerce le pouvoir législatif. Le pouvoir exécutif est réparti entre le président de la principauté des Asturies, élu par la Junte générale parmi ses membres, et le conseil de gouvernement[7].

    Organisation territoriale

    Selon le statut d’autonomie des Asturies, pour raisons administratives, la CommunautĂ© est divisĂ©e en 78 communes qui ont la mĂȘme valeur lĂ©gale qu’une municipalitĂ©. L’organisme plus petit que la commune est la paroisse civile qui n’a pas forcĂ©ment de rapport avec la paroisse ecclĂ©siastique. À l’intĂ©rieur de ces paroisses se distinguent les diffĂ©rents quartiers.

    Du point de vue judiciaire, les Asturies se divisent en dix-huit districts judiciaires, comptant des juges de premiĂšre instance Ă  la tĂȘte de chacun d’entre eux.

    Du point de vue sanitaire, les Asturies comptent huit zones sanitaires, deux districts sanitaires, 66 espaces de santé de base et quinze espaces spécialisés[8].

    Économie

    L'Ă©conomie de la PrincipautĂ© des Asturies, communautĂ© autonome espagnole, repose sur un secteur primaire en perte de vitesse qui occupe prĂšs de 6 % de la population active avec l'Ă©levage bovin, l'agriculture (maĂŻs, pomme de terre, pomme) et la pĂȘche.

    Le secteur secondaire emploie 30 % de la population active, particuliÚrement dans les domaines de la sidérurgie, de l'agroalimentaire, de l'acier, de l'armement, de la chimie, des équipements de transport, etc. Suit, en étant significative, l'extraction du charbon bien qu'elle ne jouisse plus de son rÎle prépondérant d'autrefois.

    Le secteur tertiaire concerne quant Ă  lui 65 % de la population active et cette part va en augmentant, effet symptomatique de la concentration de la population dans les centres urbains et de l'importance qu'a acquis le tourisme dans la rĂ©gion ces derniĂšres annĂ©es. MalgrĂ© la dĂ©localisation qui a frappĂ© la communautĂ© ces derniĂšres dĂ©cennies, le revenu par habitant a augmentĂ© au-delĂ  de la moyenne nationale pour s'Ă©tablir Ă  22 046 € en , soit une progression de 5,7 % par rapport Ă  l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente.

    DĂ©mographie

    Croissance par commune : vert : croissance, rouge : diminution de la population.
    Données (INE 2004-2005)

    La population asturienne a le plus fort taux de mortalitĂ© en Espagne (12 pour mille) et le plus bas taux de natalitĂ© (6 pour mille), c'est pourquoi la population diminue depuis 1987, alors que celle des villes ne diminue pas. Le dĂ©peuplement des zones miniĂšres est significatif. La communautĂ© est celle qui a connu la plus forte baisse de population de toute l'Espagne en perdant 82 000 habitants depuis 1978 et la deuxiĂšme province aprĂšs celle d'Ourense[9].

    Population des Asturies
    AnnéePopulationAnnéePopulation
    1800350 000 19981 081 834
    1900627 069 19991 084 314
    1910685 131 20001 076 567
    1920743 726 20011 075 329
    1930791 855 20021 073 971
    1940836 642 20031 075 381
    1950888 149 20041 073 761
    1960989 344 20051 076 635
    19701 045 635 20101 084 000
    19811 127 007 20131 068 000
    19911 098 725 20151 044 481
    19961 087 885 20181 027 659
    Source : INE

    Culture

    Musique, chant et danse

    .
    Gaiteros, ou joueurs de gaĂŻta (cornemuse) Ă  un mariage dans la ville d'Oviedo.

    La musique et la danse traditionnelles sont centrales dans le paysage culturel asturien. L'instrument le plus caractéristique est la « gaïta asturiana », cornemuse a un seul tube (roncon). Elle s'utilise dans de nombreuses danses traditionnelles, comme la Jota asturienne, et s'accompagne souvent d'un tambour, bien qu'il arrive aussi qu'elle soit accompagnée par d'autres instruments tels que la clarinette ou l'accordéon.

    Le chant traditionnel le plus représentatif de la Principauté est la « tonada asturiana », ou « asturianada », chant folklorique lyrique. Son origine n'est pas connue et ne fait l'objet d'aucun écrit avant 1885. On peut toutefois penser que, à l'instar du flamenco en Andalousie, la « asturianada » ait des racines populaires.

    L'hymne de la principauté est Asturias, Patria querida, chanson populaire arrangée.

    Mythologie

    Étant Ă  l'origine des divinitĂ©s mineures, les crĂ©atures mythologiques gagnent en importance au fil des siĂšcles. Les lĂ©gendes sont transmises oralement de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration au Moyen-Âge, malgrĂ© l'Inquisition, qui menace le paganisme et toute croyance se dĂ©marquant du catholicisme. Ces croyances sont Ă  nouveau menacĂ©es au moment de la RĂ©volution Industrielle, et en particulier lors des annĂ©es les plus restrictives imposĂ©es par le franquisme. La migration des jeunes populations vers les grandes villes contribue Ă  l'abandon de la pensĂ©e magique, des anciennes croyances et des coutumes. Au dĂ©cĂšs de Franco et Ă  la fin du rĂ©gime franquiste, divers Ă©crivains et historiens sauvent de l'oubli ces lĂ©gendes et mythes. Les crĂ©atures mythologiques principales persistant jusqu'Ă  aujourd'hui sont les suivantes :

    La Xana

    La Xana est l'équivalent d'une nymphe d'une beauté extraordinaire aux traits nordiques. Elle est décrite comme ayant les cheveux blonds, les yeux clairs, et la peau blanche. Elle porte un voile transparent. Elle vit à proximité des points d'eau, comme les riviÚres, les fontaines, les puits ou encore les chutes d'eau. Elle y garde des trésors enfouis sous l'eau. Elle se peigne les cheveux à l'aide de peigne en or. pour captiver les hommes par son charme. Bien que bienveillante en général, elle peut se révéler vindicative avec ceux qui envahissent son territoire.

    El Trasgu

    El Trasgu est une sorte de duende, lutin hispanique, Ă  la personnalitĂ© espiĂšgle et enjouĂ©e, qui ne dĂ©passe gĂ©nĂ©ralement pas 80 cm. Il a la peau noire ou foncĂ©e, de grands ongles, une bouche imposante, un nez Ă©crasĂ©, de petits yeux brillants, des cornes et une queue. Il est trĂšs maigre, mais se dĂ©place avec une rapiditĂ© incroyable et fait habituellement de grands sauts. Son visage a presque toujours une expression moqueuse, Ă  moins qu'il ne soit contrariĂ© ou en colĂšre. Il porte une blouse et un bonnet, toujours couleur rouge ou chair. Sa caractĂ©ristique est que la paume de sa main gauche est percĂ©e. Il vit dans les maisons et est extrĂȘmement perturbateur, causant parfois de gros dĂ©gĂąts. Cela perturbe gravement la vie familiale dans les maisons oĂč il habite, car il dĂ©range le bĂ©tail, jette des objets Ă  terre ou les change de place, enlĂšve les vĂȘtements des tiroirs, empĂȘche les gens de dormir la nuit, etc. S'il est bien traitĂ© et tant qu'il est de bonne humeur, le Trasgu peut effectuer les tĂąches non achevĂ©es, telles que balayer, ranger, nettoyer les maisons, toujours la nuit. Cependant, s'il est en colĂšre, l'inconvĂ©nient est tel qu'il peut pousser les familles Ă  dĂ©mĂ©nager. Il est extrĂȘmement difficile de se dĂ©barrasser de lui, puisqu'il suit les familles, en annonçant : « Je dĂ©mĂ©nage aussi. » Pour s'en dĂ©barrasser, il faut lui demander des tĂąches qu'il est incapable de faire, comme porter de l'eau, blanchir la peau d'un bĂ©lier noir ou ramasser des graines de lin au sol. RongĂ© par la honte, il s'en ira.

    El Nuberu

    El Nuberu exerce un contrĂŽle sur les tempĂȘtes, les nuages et l'orage. C'est l'Ă©quivalent du Zeus grec ou du Jupiter romain dans la mythologie asturienne. Il est caractĂ©risĂ© par une longue barbe Ă©paisse, des yeux ardents, des oreilles pointues et a des cheveux blancs. Il porte une cape noire, un grand chapeau Ă  larges bords et tient un bĂąton Ă  la main. Il peut ĂȘtre trĂšs hostile vis-Ă -vis des gens qui saccagent les cultures, mais peut aussi ĂȘtre trĂšs bienveillant vis-Ă -vis de ceux qui apportent leur aide pour cultiver la terre, en leur offrant le don d'ĂȘtre « tempestariu », c'est-Ă -dire capables de chasser les tempĂȘtes. Il est ambivalent, car il peut aussi bien crĂ©er la pluie, la neige et la grĂȘle qui ruinent les cultures, que les favoriser en rendant les sols fertiles grĂące Ă  la pluie qu'il peut faire tomber. Son pouvoir le plus redoutable est celui de crĂ©er un brouillard trĂšs Ă©pais, qui provoque la perte des bergers et de leurs bĂ©tails.

    El Cuélebre

    El Cuélebre, serpent géant ailé de la mythologie asturienne. Sculpté dans le bois par Eliseo Nicolås Alonso (1955-2012).

    El CuĂ©lebre est un serpent ailĂ© gigantesque qui vit au plus profond des caves et qui garde les trĂ©sors ou les Xanas. Comme il ne meurt pas naturellement, ses Ă©cailles deviennent extrĂȘmement Ă©paisses et impĂ©nĂ©trables au fil du temps, et des ailes de chauve-souris apparaissent. Il Ă©met des sifflets agaçants. Il ne s'Ă©loigne jamais vraiment de l'endroit qu'il garde, mais quand il le fait, il se nourrit de bĂ©tail ou d'hommes. Il peut ĂȘtre tuĂ© si on le nourrit d'une pierre brĂ»lante ou de pain dans lequel sont cachĂ©es des Ă©pingles. Le matin de la fĂȘte de San Juan, il devient lĂ©thargique et perd momentanĂ©ment ses pouvoirs.

    • La Ayalga

    C'est une femme mortelle, qui est victime d'un sort ou d'une malĂ©diction qui la condamne Ă  vivre dans des cavernes et des gouffres remplis de trĂ©sors, gardĂ©s par los CuĂ©lebres. Le sort lui confĂšre Ă©galement certains pouvoirs surnaturels, tels que la capacitĂ© Ă  comprendre les animaux et les plantes. En raison de sa captivitĂ©, elle exprime une extrĂȘme tristesse en chantant des chansons mĂ©lancoliques, tout en Ă©tant surveillĂ©e par los CuĂ©lebres. Pour briser le sortilĂšge, un homme doit tuer le CuĂ©lebre qui la surveille, ou la toucher avec une branche de saule. La nuit prĂ©cĂ©dant la fĂȘte de San Juan, elle essaie d'attirer des hommes avec des lumiĂšres bleues qui jaillissent Ă  l'entrĂ©e de la grotte oĂč elle vit. Si son sauveur accepte de l'Ă©pouser, le sort est conjurĂ© et fait de lui le propriĂ©taire du trĂ©sor de la grotte dans laquelle elle Ă©tait confinĂ©e.

    La Llavandera

    La Llavandera est une femme ĂągĂ©e et ridĂ©e, d'apparence dĂ©sagrĂ©able, qui s'apparente Ă  la Banshee irlandaise. Elle lave ses vĂȘtements dans la riviĂšre la nuit. Il est facile de l'entendre, mais trĂšs difficile de l'apercevoir car elle n'aime pas ĂȘtre observĂ©e. Celui qui parviendra Ă  la voir devra l'aider Ă  laver ses vĂȘtements. S'il refuse, il sera noyĂ© dans la riviĂšre ou abattu Ă  coups de pelles par toutes les Llavanderas. La Llavandera a un rĂŽle positif Ă  jouer dans la lutte contre les incendies de forĂȘt en dĂ©tournant les cours d’eau. Elle dĂ©teste profondĂ©ment les jeunes, en particulier ceux qui ne respectent pas les traditions.

    La GĂŒestia

    La GĂŒestia est le nom donnĂ© Ă  un groupe d'Ăąmes en peine, vĂȘtues d'un linceul blanc Ă  capuche qui errent la nuit. Elles portent toutes une bougie, qui ne peut pas toujours ĂȘtre vue. Leur prĂ©sence est perceptible de par l'odeur marquĂ©e de cire qui se dĂ©gage Ă  leur passage et le vent qui se lĂšve dans leur sillage. Elles se dĂ©placent gĂ©nĂ©ralement par huit, en marchant deux par deux. Le groupe quitte le cimetiĂšre en prononçant des priĂšres ou en chantant des chants funĂ©raires. Sur leur passage, les chants des animaux de la forĂȘt cessent, alors que les chiens aboient excessivement et les chats s'enfuient, terrorisĂ©s. La GĂŒestia a pour mission d'annoncer aux gens leur mort Ă  venir, qui se produit Ă  la troisiĂšme visite des Ăąmes. Celles-ci sont en fait les proches dĂ©jĂ  dĂ©cĂ©dĂ©s de la personne Ă  qui la mort est annoncĂ©e, pour l'accompagner dans son voyage.

    El Busgosu

    El Busgosu est un ĂȘtre hybride de la forĂȘt, mi-homme et mi-bouc. Son visage, son torse et ses bras sont humains alors que ses pattes et ses cornes sont celles d'une chĂšvre. Il est le Seigneur de la forĂȘt et de tout ce qui l'habite. Il est un ennemi fĂ©roce des bĂ»cherons et chasseurs. Il les persĂ©cute, en les faisant chuter des falaises. Il enlĂšve les femmes pour le emmener dans sa caverne, et il est impossible Ă  rattraper.

    Costumes

    Personnes portant le costume traditionnel au « Día de Asturias », festival folklorique de la ville de Gijón.

    Les Asturies ont conservé une variété de costumes traditionnels, variant de par leurs caractéristiques et notamment leurs couleurs, signes d'appartenance aux diverses zones géographiques des Asturies. Ces costumes ne sont aujourd'hui portés qu'à l'occasion de festivités folkloriques, ou par des groupes de danse ou musique traditionnelles.

    Celui portĂ© par la femme s'appelle « llanisca », alors que celui portĂ© par l'homme s'appelle « porruanu ». Ils sont tous deux fabriquĂ©s avec des tissus protĂ©geant du froid du nord de l'Espagne. Le lin ou le chanvre sont utilisĂ©s pour les sous-vĂȘtements, et la laine pour les vĂȘtements extĂ©rieures. Des tissus plus sophistiquĂ©s et plus fins sont aujourd'hui utilisĂ©s. Leur confection est une part importante de l'artisanat de la ville de Llanes.

    La llanisca, tenue des femmes, se compose d'une chemise blanche Ă  manches longues, d'un corsage et de la "dengue", une sorte de cape ornĂ©e de perles posĂ©e sur les Ă©paules et croisĂ©e Ă  hauteur de poitrine. La jupe peut ĂȘtre de diffĂ©rentes couleurs mais le vert et le rouge prĂ©dominent. On lui superpose un tablier noir. Des espadrilles de spart ou des « madreñes », sabots de bois, servent de chaussures.

    Le porruanu, tenue des hommes, se compose d'une chemise blanche avec un gilet et une ceinture rouge à la taille. La partie inférieure est caractérisée par un caleçon ou un pantalon assorti au gilet. L'une des piÚces les plus importantes du costume régional des hommes est le « montera », un bonnet spécialement conçu pour protéger de la pluie.

    Peinture

    Autoportrait de Darío de Regoyos, considéré comme l'un des plus importants représentants de l'Impressionnisme dans son pays.

    Le musée des Beaux-Arts des Asturies donne à voir les principaux peintres asturiens du XXe siÚcle :

    • Juan Carreño de Miranda (1614-1685) ;
    • DarĂ­o de Regoyos (1857-1913) ;
    • Luis BayĂłn (1894-1945) ;
    • Mariano MorĂ© (1899-1974) ;
    • Evaristo Valle (1878-1951) ;
    • Nicanor Piñole (1878-1978) ;
    • Aurelio SuĂĄrez (1910-2003) ;
    • Pelayo Ortega (1954) ;
    • Inocencio Urbina Villanueva (1926) ;
    • Luis FernĂĄndez (1900-1973).

    Architecture

    L'architecture asturienne hérite de l'art préroman. Des monuments comme les églises Santa María del Naranco, l'église Sainte-Christine de Lena, ou encore Saint-Michel-de-Lillo, toutes situées dans la ville d'Oviedo, en sont l'illustration.

    L'art roman est trÚs présent aussi, et notamment des monuments tels que le monastÚre de San Pedro de Villanueva, dans la ville de Cangas de Onís.

    L'art gothique est peu présent, bien que certains monuments en héritent, comme la cathédrale de San Salvador, à Oviedo.

    L'art baroque est observé de par les palais, comme ceux de Camposagrado et de Velarde. Au sein de ce dernier se situe le musée des Beaux-Arts des Asturies.

    Hórreo asturiano, ou grenier asturien, caractéristique de l'architecture populaire

    En 1985, l'UNESCO classe au patrimoine mondial certains monuments des Asturies.

    En ce qui concerne l'architecture populaire, el hórreo asturiano, ou grenier asturien, est trÚs répandu. C'est une sorte de bùtiment agricole à usage de grenier, servant au stockage des céréales aprÚs la récolte, surtout pour le maïs et las fabas, variété de haricots blancs. Il se compose d'une chambre étroite, en longueur, laissant passer l'air mais isolée du sol pour protéger le grain de l'humidité et des animaux. La panera en est l'évolution, pouvant dépasser cent mÚtres carrés de surface couverte.

    Centre culturel international Oscar Niemeyer, dans la ville d'Aviles.

    Aux Asturies se situe l'unique Ɠuvre architecturale d'Oscar Niemeyer, architecte brĂ©silien, en Espagne : le Centre culturel international Oscar Niemeyer. Il est symbolique des Asturies, selon le choix par vote des lecteurs du journal El Comercio. Ce projet a Ă©tĂ© offert Ă  la PrincipautĂ© par l'architecte, rĂ©compensĂ© par le prix des Arts du Prince des Asturies, en 1989. Le centre a Ă©tĂ© conceptualisĂ© comme un lieu ouvert, d'Ă©ducation, de culture et de paix.

    À Oviedo, l'une des constructions les plus caractĂ©ristiques de l'architecture moderne est le Palais des Expositions et des CongrĂšs d'Oviedo, Ă©rigĂ© par l'architecte espagnol Santiago Calatrava, ayant reçu le prix des Arts du Prince des Asturies en 1999.

    Gastronomie

    La gastronomie peut parfois s'apparenter à la cuisine normande ou bretonne. Le plat le plus caractéristique est la fabada, ragoût à base de haricots blancs, accompagnés de chorizo, de morcilla, et de tocino, sorte de bacon. Un autre plat typique est l'empanada asturiana.

    .
    Service de la sidra, cidre asturien

    Il existe plus d'une dizaine de fromages artisanaux. Le cabrales, fromage fort à pùte persillée élaboré avec du lait cru de vache ou avec un mélange de deux ou trois sortes de lait, en est le plus connu.

    Parmi les desserts, les plus traditionnels et importants sont l'arroz con leche (riz au lait) et les casadielles (sorte de crĂȘpes fourrĂ©es aux noix prĂ©alablement broyĂ©es, auxquelles on ajoute du sucre et qu'on arrose d'anis). Au moment du Carnaval, on mange le frixuelo, sorte de beignet frit Ă  base de farine, lait et sucre, qu'on saupoudre de sucre.

    La boisson typique est la sidra (cidre). Elle est servie en tenant la bouteille Ă  bout de bras. Ainsi, lorsque le liquide atteint le verre, l'apparition de petites bulles d'air contribue Ă  donner tout son arĂŽme au cidre. Elle se sert dans un verre unique, que se passent les buveurs. La quantitĂ© de cidre versĂ©e dans un verre est trĂšs petite. Cela ne semble pas compatible avec le partage du verre par plusieurs personnes. En effet, pour Ă©viter que le cidre ne se dĂ©gaze trop vite, les consommateurs boivent de petites gorgĂ©es (il est frĂ©quent que le reste, dĂ©gazĂ© trop vite, soit jetĂ© avant de reverser Ă  nouveau le cidre dans le verre). Ce verre est trĂšs large, afin que le buveur puisse apprĂ©cier toute la senteur du cidre.

    Personnes célÚbres nées aux Asturies

    Références

    1. « BOE.es - Documento BOE-A-1998-10126 », sur www.boe.es (consulté le ).
    2. (es) Rodríguez Díez, Matías (1981), « Historia de Astorga ». I. León: Celarayn. p. 3-5. (ISBN 84-85378-26-1).
    3. Renaudet Augustin, André Fugier, La Junte Supérieure des Asturies et l'invasion française (1810-1811), compte-rendu. In: Bulletin Hispanique, tome 33, n°4, 1931. pp. 363-364. [www.persee.fr/doc/hispa_0007-4640_1931_num_33_4_2433_t1_0363_0000_2].
    4. D'aprÚs Tuñón de Lara.
    5. José Maria Fernandez, La vallée du Nalón, éd. Le Manuscrit.
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    8. Institut de l’Information Sanitaire, 2002.
    9. (es) Inés Calderón, « El invierno demogråfico del noroeste: 15 provincias tienen menos habitantes que hace 40 años », sur eleconomista.es, .
    10. (es) « Maricuela cumple 103 años », sur La Voz de Asturias,

    Annexes

    Paysage des Asturies, prĂšs de Llanes.

    Articles connexes

    Liens externes

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