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Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est, dans la théorie de la séparation des pouvoirs de Montesquieu appliquée aujourd'hui dans les régimes démocratiques, l'un des trois pouvoirs constituant un État, avec :

Il est en général chargé de voter la loi, de gérer le budget de l'État, et selon les pays de contrôler l'action du pouvoir exécutif et judiciaire.

Le plus souvent, il est exercé sous la forme d'un parlement

RĂ´le

  • Il a un pouvoir de contrĂ´le sur le pouvoir exĂ©cutif (seulement sur le gouvernement en France car le prĂ©sident de la RĂ©publique n'est responsable devant personne) Ă  l'aide d'une motion de censure. Une motion de censure permet de renverser le gouvernement. Elle doit ĂŞtre dĂ©posĂ©e par un dixième des dĂ©putĂ©s, puis votĂ©e Ă  la majoritĂ© absolue Ă  l'AssemblĂ©e nationale.

En France

Ancien RĂ©gime

Sous l'Ancien Régime, ce qu'on appelle aujourd'hui le pouvoir législatif, ou domaine législatif, est lui-même séparé en trois :

  • la dĂ©cision de consentir Ă  l'impĂ´t ou de l'augmenter, la dĂ©finition de son montant, de son assiette, de sa rĂ©partition, n'appartient pas au roi mais aux États gĂ©nĂ©raux, rĂ©union des États provinciaux, oĂą chaque province envoie ses dĂ©putĂ©s Ă©lus dans des assemblĂ©es primaires;
  • la crĂ©ation ou la modification du droit civil ou criminel n'appartient pas au roi: elle est entièrement populaire, Ă  la fois coutumière et jurisprudencielle. Les diffĂ©rentes coutumes de France constituent ce qu'on appelle le droit oral, elles ont Ă©tĂ© recueillies par Ă©crit Ă  partir du XIVe siècle sur ordre du roi par des jurisconsultes qui ont fait de vastes enquĂŞtes auprès des populations locales; des nouvelles dispositions de coutume peuvent ĂŞtre ajoutĂ©e au moyen d'une enquĂŞte par turb (du latin turba, la foule) qui met en Ă©vidence l'unanimitĂ© d'une pratique; les lois fondamentales du royaume relèvent aussi de la coutume. Dans certaines provinces du midi, dites de droit Ă©crit, un droit romain adaptĂ© localement tient lieu de coutume, ou y supplĂ©e. Dans chaque province, les jugements rendus sur le fondement d'une coutume, relèvent en appel d'une cour de justice supĂ©rieure appelĂ©e parlement. Lorsqu'une question qui n'Ă©tait pas, ou mal traitĂ©e par la coutume, a fait l'objet d'une jurisprudence constance, le parlement peut dĂ©cider, Ă  l'occasion d'une affaire qui lui est soumise, de rendre un "arrĂŞt de règlement" dans laquelle il fait la synthèse de la jurisprudence sous forme d'une suite d'articles concis et numĂ©rotĂ©s qui sont un vĂ©ritable chapitre de code. Bien que le roi n'ait en principe aucun pouvoir pour changer le droit civil ou criminel, le Conseil du roi a la possibilitĂ© de se saisir de toute action soumises Ă  ses parlements, de la faire Ă©voquer devant lui et de la juger; il a donc un pouvoir pour inflĂ©chir la jurisprudence ;
  • la crĂ©ation et la rĂ©forme des institutions royales, des tribunaux, des parlements, du ministère public, des armĂ©es, de la marĂ©chaussĂ©e, de la marine de guerre et de commerce, des arsenaux, de la noblesse, des officiers, des notaires, des mĂ©tiers et de leur police, du commerce, des marchĂ©s, des manufactures, de la monnaie, des douanes, des services de collecte des impĂ´ts, des langues, des acadĂ©mies royales, des collèges royaux, des petites Ă©coles (primaires), des eaux et forĂŞts, des ports, de l'administration, des Ĺ“uvres et du patrimoine du ClergĂ© (universitĂ©s, hĂ´tels-Dieu, collèges, congrĂ©gations d'assistance, d'enseignement, charitables, savantes,..), des hĂ´pitaux gĂ©nĂ©raux, des Ă©pidĂ©mies, de l'organisation des municipalitĂ©s, de la diplomatie, du domaine royal, des routes royales, des canaux, des archives, de l'Ă©tat civil, c'est-Ă -dire toutes les lois qu'on appelle actuellement de règlement d'administration publique, sont de la compĂ©tence du roi. Pour cela il prend des ordonnances, des Ă©dits, et des lettres patentes.

On voit par là qu'en France, le roi ne disposait du pouvoir législatif, ni dans le domaine de la fiscalité, ni dans celui du droit (ceux-ci étant exercés directement par le peuple), mais uniquement dans le domaine de l'administration publique. Avec la Révolution, ces trois domaines de compétence (impôt, droit, institutions) vont être réunis en un seul pour créer le pouvoir législatif et pour l'attribuer à l'ancienne assemblée fiscale (les États généraux) qui prend alors le nom d'Assemblée nationale. La distinction qui est faite aujourd'hui entre le domaine législatif et le domaine réglementaire ne correspond pas aux domaines sur lesquels porte la loi, mais à celle entre la volonté des députés manifestée par des lois et l'exécution de cette volonté (par le pouvoir exécutif).

Depuis 1789

Ce nouveau pouvoir législatif est, en droit constitutionnel français, traditionnellement détenu par une ou plusieurs chambres parlementaires. Sous la Cinquième République, le pouvoir législatif est détenu par le Sénat et l'Assemblée nationale mais également par le peuple français lors de la mise en œuvre du référendum législatif prévu par l'article 11 de la Constitution de 1958.

Fait partie du pouvoir législatif également le Conseil économique, social et environnemental, dont l'assemblée constitutionnelle est composée de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations), mais uniquement à titre consultatif.

Un texte de loi peut également avoir pour origine une procédure législative européenne.

Le pouvoir législatif est le pouvoir qui vote et édicte la loi au sens large. Il a un pouvoir de censure et de contrôle sur le pouvoir exécutif grâce à la motion de censure (à noter que le Sénat ne peut renverser un gouvernement par le vote d'une motion de censure). Seul le président de la République, qui pourtant fait partie du pouvoir exécutif, n'est pas responsable devant l'Assemblée nationale. Il exerce, au contraire, un moyen de pression sur le pouvoir législatif en pouvant dissoudre l'Assemblée nationale : la plupart du temps pour gouverner avec une majorité présidentielle de son bord et donc éviter une cohabitation.

En régime parlementaire de type britannique

Le pouvoir législatif est au minimum composé d'un parlement monocaméral, c’est-à-dire composé d'une seule chambre élue. À l'origine et encore aujourd'hui dans plusieurs endroits, le pouvoir législatif est plutôt composé en système bicaméral, c’est-à-dire d'une chambre basse et d'une chambre haute. Le premier ministre et les ministres, qui forment le pouvoir exécutif, doivent être membres de l'une des chambres, généralement la chambre élective. Le premier ministre est le chef de la majorité politique de la chambre basse (le chef de la majorité de l'assemblée nationale en France est le premier ministre). Dans le cadre d'un régime parlementaire, le premier ministre est le vrai chef de l'exécutif.

En Suisse

En Suisse, il est détenu par l'Assemblée fédérale (parlement) et se compose de deux chambres : le Conseil national qui représente le peuple et le Conseil des États qui représente les cantons. Les deux conseils ont strictement les mêmes pouvoirs.

Au Québec

Au Québec, le pouvoir législatif est détenu par le Parlement, composé de l'Assemblée nationale et du lieutenant-gouverneur :

  • l'AssemblĂ©e nationale est constituĂ©e de personnes Ă©lues appelĂ©es dĂ©putĂ©s, dĂ©putĂ©es. Certaines de ces personnes dĂ©tiennent aussi le pouvoir exĂ©cutif, on dit donc de ces dernières personnes qu'elles constituent le gouvernement du QuĂ©bec ;
  • le lieutenant-gouverneur ou la lieutenante-gouverneure est une personne qui reprĂ©sente la reine au QuĂ©bec. Cette personne occupe une position essentiellement symbolique.

On dit du Parlement du Québec qu'il est monocaméral, c'est-à-dire qu'il n'est formé que d'une seule chambre, L'Assemblée nationale. Il se distingue en cela du Parlement du Canada, qui est pour sa part bicaméral, puisqu'il comprend à la fois la Chambre des communes et le Sénat.

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