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Cinquième République (France)

La Cinquième République, ou Ve République, est le régime politique républicain en vigueur en France depuis le . Elle succède à la Quatrième République, qui avait été instaurée en 1946. Elle marque une rupture par rapport à la tradition parlementaire de la République française dans la volonté de renforcer le rôle du pouvoir exécutif. Elle est régie par la Constitution du , approuvée à une très large majorité par voie référendaire le précédent. Elle est mise en place par Charles de Gaulle, qui en est élu premier président.

République française
Cinquième République

Depuis le
(64 ans, 8 mois et 28 jours)

Description de cette image, également commentée ci-après
Territoires actuels de la Ve République.
Informations générales
Statut République unitaire semi-présidentielle
Texte fondamental Constitution de 1958
Capitale Paris
Langue(s) Français
Religion Aucune officielle (loi de 1905)
Le catholicisme, les protestantismes luthérien et réformé et le judaïsme sont reconnus en Alsace-Moselle. Le catholicisme est reconnu en Guyane.
Monnaie Franc français (1958-2001)[1]
Franc Pacifique (depuis 1958)[2]
Euro (depuis 2002)[3]
Fuseau horaire UTC+1 (UTC+2 l'été)
Domaine internet .fr
Indicatif téléphonique +33
Démographie
Population (1958) 44 563 043 hab.
1er janvier 2020 67 848 156 hab.
Histoire et événements
Présentation de la nouvelle constitution par le Général de Gaulle
Mise en place de la constitution de 1958
Mise en circulation du nouveau franc
Approbation par référendum de l’indépendance de l’Algérie
Approbation par référendum de l'élection du président au suffrage universel
Instauration de la participation des salariés aux fruits de l'expansion des entreprises
Accords de Grenelle à la suite des événements de mai 1968.
Refus des Français de donner leur accord au général de Gaulle sur la réforme du Sénat et la régionalisation, lors du référendum constitutionnel français de 1969. Le général démissionne le lendemain.
Premier choc pétrolier : début de la montée du chômage
Loi Veil sur l'IVG
Abolition de la peine de mort
Août à décembre 1982 Lois Auroux sur le droit du travail
Entrée en vigueur de l'Acte unique européen
Entrée en vigueur du revenu minimum d'insertion (RMI)
Référendum sur le traité de Maastricht : création d'un marché intérieur européen
Approbation par référendum de la réduction du septennat présidentiel à un quinquennat
Mise en circulation de l’euro, monnaie commune européenne
Refus des français d'adopter un traité établissant une Constitution pour l'Europe lors d'un référendum
Début des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises pendant trois semaines
Interdiction d’exercer plus de deux mandats présidentiels consécutifs

Entités précédentes :

Ce régime est qualifié de régime parlementaire à exécutif fort, ou de régime semi-présidentiel. Le rôle central du président de la République est consolidé par la légitimité découlant de son élection au suffrage universel direct, instaurée par référendum en 1962, ainsi que par l'alignement de la durée de son mandat sur celui de l'Assemblée nationale depuis 2002, à la suite du référendum constitutionnel de 2000.

En place depuis 64 ans, 8 mois et 28 jours, la Cinquième République est le régime républicain français le plus stable dans le temps après la Troisième République (1870-1940).

Mise en place

Le projet initial de Michel Debré

La crise de mai 1958, déclenchée par le putsch d'Alger mené par une fraction de l'armée, conduit à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle. Nommé président du Conseil le , il obtient du Parlement, deux jours plus tard, l'autorisation de faire procéder à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Tandis que celle de 1946 avait été préparée par une Assemblée constituante élue à cet effet, la Constitution de 1958 est rédigée sous l'autorité du gouvernement par une équipe conduite par Michel Debré (Garde des Sceaux et futur Premier ministre). Le projet est alors approuvé par référendum (82,60 % de « Oui »[4]) le , et devient la Constitution du 4 octobre 1958 souvent appelée Constitution de la Cinquième République.

Des juristes ont argué que la mise en place de la Cinquième République s'est opérée selon une procédure non constitutionnelle et doit être considérée comme un coup d'État : en effet, la Quatrième République ne prévoyait pas la possibilité de modifier la Constitution par référendum. Toutefois, en général, on considère que l'exercice du « droit souverain du peuple à disposer de lui-même », exprimé pour l'occasion par voie référendaire, prévaut sur le texte constitutionnel.

En vertu de la loi constitutionnelle du 3 juin 1958, le Parlement a exigé que le projet de Constitution respecte cinq principes. « Seul le suffrage universel est la source du pouvoir », ce qui excluait de facto l'idée d'une chambre socioprofessionnelle composée de délégués des organisations patronales, syndicales et des associations, projet défendu par de Gaulle dans son discours de Bayeux en 1946. Le texte doit également respecter le principe de la séparation des pouvoirs et celui de la responsabilité du gouvernement devant le Parlement, trait distinctif du régime parlementaire. L'indépendance de l'autorité judiciaire doit être garantie, et enfin « doivent être organisés les rapports de la République avec les peuples qui lui sont associés ».

La Cinquième République accorde un pouvoir plus important au président de la République que le régime précédent. Dans son discours devant le Conseil d'État, le 27 août 1958, Michel Debré indique que son gouvernement entend « rénover le régime parlementaire » et se dit « même tenté de dire qu'il veut l'établir, car pour de nombreuses raisons, la République n'a jamais réussi à l'instaurer »[5]. Il indique que le « président de la République doit être la clé de voûte de notre régime parlementaire », c'est-à-dire un arbitre efficace susceptible d'intervenir pour assurer le bon fonctionnement des pouvoirs publics lorsque celui-ci est menacé. Au moyen de ses « pouvoirs propres », c'est-à-dire ses pouvoirs discrétionnaires non soumis à contreseing ministériel (innovation majeure de la Constitution du 4 octobre 1958), il peut dégager les voies de la résolution d'un conflit compromettant le fonctionnement des pouvoirs publics. En ce sens, « le président de la République, comme il se doit, n'a pas d'autre pouvoir que celui de solliciter un autre pouvoir ». Cet arbitrage présidentiel renforcé s'inscrit dans le cadre du projet de rationalisation du parlementarisme porté par Michel Debré et qui est conçu pour permettre au gouvernement d'assurer sa mission même en l'absence d'une majorité parlementaire stable et disciplinée. Effectivement, « parce qu'en France la stabilité gouvernementale ne peut résulter d'abord de la loi électorale, il faut qu'elle résulte au moins en partie de la réglementation constitutionnelle, et voilà qui donne au projet son explication décisive et sa justification historique ». Cependant, le fait majoritaire et la conception extensive que les titulaires successifs de la fonction présidentielle vont avoir de leurs pouvoirs modifieront profondément l'équilibre du régime.

En outre, le texte voté en 1958 introduit une nouveauté dans le mode d'élection du président de la République, auparavant élu par la réunion de l'Assemblée nationale et du Sénat. Le souvenir de l'élection laborieuse de 1954, où il avait fallu pas moins de treize tours de scrutin pour que députés et sénateurs s'accordent sur la candidature de René Coty, est resté dans les mémoires.

Aussi la Constitution confie-t-elle dans un premier temps le soin d'élire le président de la République à un collège d'environ 80 000 grands électeurs (députés, sénateurs, conseillers généraux, maires et délégués des conseils municipaux). Ce système n'est utilisé qu'une seule fois, le , pour l'élection de Charles de Gaulle.

Vers l'élection du président au suffrage universel direct

Un référendum est organisé en 1962 par le président de Gaulle pour modifier à nouveau le mode d'élection du président de la République. Il introduit le principe de son élection au suffrage universel direct. Le premier scrutin de ce type a lieu en 1965 et se conclut par la réélection du Général.

Cette élection du président de la République au suffrage universel direct, couplée avec l'apparition du fait majoritaire, modifie profondément le fonctionnement des institutions : apparaissent les notions de « présidentialisation du pouvoir » et de « cohabitation ». Élu au suffrage universel direct, c'est-à-dire par le peuple directement, le président de la République bénéficie d'une légitimité démocratique en concurrence avec celle de l'Assemblée nationale.

L’élection du président au suffrage universel conduit à la personnification du pouvoir. L’obligation de choisir entre deux candidats au second tour la promeut. Le scrutin majoritaire aux législatives incite les partis à construire des alliances préélectorales pour être représentés à l'Assemblée nationale et confirme la bipolarisation de la vie politique. La dissolution discrétionnaire renforce l’autorité du président et la discipline parlementaire. Le cumul de ces règles promeut la présidentialisation du régime. Il ne se retrouve que partiellement dans les autres démocraties européennes[6].

Néanmoins, la bipolarisation de la vie politique n'est pleinement formée qu'à la fin de la présidence de François Mitterrand, qui inaugure l'alternance à la tête du régime. Ce phénomène est en contradiction avec la volonté initiale du général de Gaulle, qui entendait mettre fin à la prépondérance des partis, comme le résume l'universitaire Bastien François : « Laisser s'établir, dans la dénégation, le « régime des partis », tel est le destin imprévu de nos institutions »[7].

L'équilibre des pouvoirs : nouvelles pratiques

Organigramme simplifié des institutions politiques de la Cinquième République
Organigramme simplifié des institutions politiques de la Ve République.

La Ve République est un régime parlementaire doté d'un pouvoir présidentiel fort : le pouvoir exécutif collabore avec le pouvoir législatif dans le cadre d'un système de séparation souple des pouvoirs. À la différence du régime présidentiel (comme aux États-Unis ou au Mexique où les deux pouvoirs sont strictement séparés), en France, chaque pouvoir dispose sur l'autre d'un moyen de pression :

La majorité des constitutionnalistes français considère que la Ve République est un régime parlementaire moniste puisque l'article 20 dispose que le gouvernement est responsable devant le Parlement (plus précisément devant l'Assemblée nationale qui, en vertu des articles 49 et 50, est la seule des deux chambres à pouvoir renverser le gouvernement), tandis que le président de la République n'exerce qu'une fonction d'arbitrage (article 5) sans pouvoir révoquer le Premier ministre. Effectivement, d'après l'article 8, le chef de l'État ne peut mettre fin aux fonctions du chef du gouvernement que « sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement ».

Néanmoins, certains constitutionnalistes, à la suite de Maurice Duverger, ont estimé que la Cinquième République connaissait un mode de fonctionnement trop atypique au regard de celui des autres régimes parlementaires contemporains, notamment en raison de l'emprise exercée, en fait plus qu'en droit, par le chef de l’État sur le pouvoir exécutif. Duverger élabora alors la catégorie des « régimes semi-présidentiels », dans lesquels seraient combinés trois critères : la responsabilité gouvernementale devant le Parlement, l'élection du chef de l’État au suffrage universel direct et la détention par le chef de l’État de pouvoirs propres non soumis à contreseing ministériel. La Cinquième République voisinerait alors avec la République de Weimar, la Finlande, le Portugal, l'Autriche, l'Irlande.

Sous l'impulsion de Charles de Gaulle et en raison du contexte de crise dans laquelle la Ve République s'est établie, le président de la République s'est érigé en chef du pouvoir exécutif. C'est sur la demande expresse du chef de l'État que le Premier ministre Michel Debré remet sa démission en avril 1962. Il est alors remplacé par Georges Pompidou, qui n'est pas un élu mais un ancien collaborateur du général de Gaulle. Cette tendance au renforcement des pouvoirs du président de la République bien au-delà de sa seule fonction d'arbitrage, est confirmée à l'automne 1962 avec la révision de l'article 6 de la Constitution instituant l'élection présidentielle au suffrage universel direct. Dès lors, en période de concordance des majorités présidentielle et parlementaire, la Ve République prend l'allure d'un régime parlementaire dualiste dans lequel le Premier ministre est responsable également, en fait mais pas en droit, devant le chef de l'État qui peut l'inciter à démissionner (ce fut le cas par exemple pour Jacques Chaban-Delmas, Pierre Mauroy, Édith Cresson, Michel Rocard et Jean-Pierre Raffarin). Sur le plan formel, il n'y a jamais révocation du Premier ministre par le président.

Cependant, la majorité des constitutionnalistes français considère que les régimes dits « semi-présidentiels » ne constituent qu'une sous-variante de la famille des régimes parlementaires, dès lors que le gouvernement y est responsable devant le Parlement. Ultra-minoritaire au sein de la doctrine, la constitutionnaliste Marie-Anne Cohendet, par exemple, les a dénommés « régimes parlementaires bireprésentatifs ».

Lorsque les majorités parlementaire et présidentielle sont antagonistes (cohabitation), le gouvernement n'est plus lié au président mais seulement au Parlement au sein duquel il puise sa légitimité. On en revient à une lecture moniste de la Constitution bien que le chef de l'État conserve de façon coutumière un droit de regard sur le « domaine réservé » (affaires étrangères et militaires) qui tend à devenir alors un « domaine partagé » (c'est pourquoi les deux têtes de l'exécutif se présentent ensemble dans les sommets internationaux). Pour le reste, et conformément à l'article 20, le gouvernement détermine librement et conduit la politique de la nation. Il y a eu jusqu'à présent trois périodes de cohabitation : les deux premières durant les mandats de François Mitterrand, entre 1986 et 1988, puis entre 1993 et 1995, et la troisième sous la présidence de Jacques Chirac entre 1997 et 2002. Les périodes de cohabitation restent cependant relativement marginales dans l'histoire du régime (neuf ans au total). La Constitution de 1958 laisse suffisamment de liberté d'interprétation pour que le pouvoir y reste aussi stable qu'en période de concordance des majorités présidentielle et parlementaire, même si la collaboration entre chef de l'État et chef du gouvernement ne se fait pas toujours sans quelques heurts (comme en témoigne le refus du président Mitterrand de signer des ordonnances le ).

Les institutions de la Ve République

Les pouvoirs

Élection

Le président est élu au suffrage universel direct depuis la réforme constitutionnelle de 1962. Depuis le référendum sur le quinquennat présidentiel demandé par Jacques Chirac en l'an 2000, le président de la République est élu pour cinq ans, contre sept ans antérieurement. Depuis la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, il ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.

En cas de vacance du pouvoir, les fonctions de président de la République française sont assurées par le président du Sénat, ce qui est arrivé en 1969, à la suite de la démission de Charles de Gaulle et en 1974, à la mort de Georges Pompidou, tous deux alors remplacés par Alain Poher.

Pouvoirs

L'élection du président de la République au suffrage universel direct confère à celui-ci une légitimité politique considérable. Mais de plus la Constitution attribue au président de la République des pouvoirs propres qui rompent avec le rôle purement honorifique qui lui était attribué sous la IIIe république et la IVe République.

En effet, la Constitution du prévoit que le président dispose, d'une part de pouvoirs qui sont dispensés du contreseing ministériel, et d'autre part de pouvoirs soumis à contreseing :

Pour les pouvoirs dispensés de contreseing[9] :

  • nommer aux fonctions du Premier ministre ;
  • mettre fin aux fonctions du Premier ministre sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement (article 8 alinéa 1, C), selon une coutume instaurée par les premiers Présidents de la République ;
  • organiser un référendum (article 11, C) sur proposition, du gouvernement ou, conjointe des deux assemblées ;
  • dissoudre l'Assemblée nationale (article 12, C) ;
  • et dans certaines circonstances de menace grave et immédiate (atteinte à l'intégrité du territoire, de l'indépendance de la Nation, interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, etc.), celui-ci peut endosser des pouvoirs exceptionnels (article 16) qui lui permettent de cumuler tous les pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif) en vue de mettre un terme à la menace. Cet article est applicable sous réserve que soient supposées être remplies certaines conditions prévues par les textes (avis du Premier ministre, des présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et du conseil constitutionnel), et les conditions prévues ci-dessus ;
  • saisir le Conseil constitutionnel avant la promulgation d'une loi (Article 61, tout comme en nommer trois de ses membres et élire son président, article 56, C) ;
  • saisir le Conseil constitutionnel pour examiner la constitutionnalité d'un traité international (Article 54, C).

Pour les pouvoirs soumis à contreseing ministériel :

  • nommer et mettre fin aux fonctions des membres du gouvernement (article 8 alinéa 2, C) ;
  • promulguer la loi (article 10, C) ;
  • signer les décrets et ordonnances (article 13 alinéa 1, C) ;
  • nommer aux emplois civils et militaires (article 13 alinéas 2, 3 et 4, C) ;
  • exercer son droit de grâce (article 17, C) ;
  • ouvrir et clore les sessions extraordinaires du parlement (article 30, C) ;
  • réviser la Constitution par la voie parlementaire ou par la voie d'un référendum (article 89, C).

Autres pouvoirs du président :

  • au titre de l'article 15 de la Constitution, il est le chef des armées, prérogative traditionnelle depuis 1791, il est aujourd'hui la seule autorité en matière de dissuasion nucléaire ;
  • au titre de l'article 9, il préside le Conseil des ministres ; en sa qualité de garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire il préside le Conseil national de la magistrature (article 65). Enfin, il préside de droit, les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale (article 15).

Liste des présidents de la Ve République

La Constitution est promulguée le (après avoir été approuvée par le référendum du ).

Le dernier président de la IVe République, René Coty, reste président sous la Ve République du au , mais par convention, il n’est pas considéré comme le premier président de ce nouveau régime.

Son successeur est le dernier président du Conseil de la IVe République, le général de Gaulle, dont la personnalité et le fait qu'il ait obtenu les pleins pouvoirs de l'Assemblée le [10] occultent, durant cette phase de mise en place des nouvelles institutions, les fonctions du président en exercice.

  1. Charles de Gaulle : . Le , il est le premier président élu sous la Ve République et obtient 78,51 % des voix au suffrage universel indirect (collège de grands électeurs). À l'élection présidentielle suivante, la première au suffrage universel direct, il est réélu au second tour le avec 55,20 % des suffrages exprimés, en battant François Mitterrand. Il démissionne à la suite de l'échec du référendum du .
    • Alain Poher, par intérim : . Il exerce les fonctions de président par intérim en raison de la démission de son prédécesseur.
  2. Georges Pompidou : (décédé en cours de mandat). Il est élu avec 58,21 % des suffrages exprimés à l'élection du face à Alain Poher (31 % d'abstention).
  3. Valéry Giscard d'Estaing : [11]. Il est élu au second tour de l'élection du avec 50,81 % des suffrages exprimés (12 % d'abstention) devant François Mitterrand.
  4. François Mitterrand : . Il obtient 51,76 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (14 % d'abstention) contre Valéry Giscard d'Estaing. Il est réélu le avec 54,01 % des suffrages exprimés (15,8 % d'abstention) en battant Jacques Chirac. Il est le premier président à avoir été élu deux fois au suffrage universel direct.
  5. Jacques Chirac : . Il est élu avec 52,64 % des suffrages exprimés le et bat Lionel Jospin (20,34 % d'abstention). Il est réélu le avec 82,21 % des suffrages exprimés (20,29 % d'abstention) en battant Jean-Marie Le Pen.
  6. Nicolas Sarkozy : . Il est élu avec 53,06 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (face à Ségolène Royal) (16,03 % d'abstention). Il est le seul président de la Cinquième République à n'avoir eu qu'un seul Premier ministre à l'issue de son mandat.
  7. François Hollande : . Il est élu avec 51,64 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (face à Nicolas Sarkozy) (19,65 % d'abstention). Il est le premier président de la Cinquième République à renoncer à briguer un second mandat.
  8. Emmanuel Macron : depuis le . Il est élu avec 66,10 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (face à Marine Le Pen) (25,44 % d'abstention). Il est le plus jeune président de l'histoire de la République française, âgé de 39 ans au début de son mandat. Il est réélu le avec 58,55 % des suffrages exprimés en battant de nouveau Marine Le Pen (28,01 % d'abstention).


Gouvernement

Il revient au gouvernement de « déterminer et conduire la politique de la Nation », selon les termes de l’article 20 de la Constitution de 1958.

Position du gouvernement dans l'équilibre des pouvoirs

Le gouvernement est responsable (et peut être renversé) devant le Parlement. En cas de majorité présidentielle au pouvoir le gouvernement suit habituellement (sans y être formellement tenu) les orientations suggérées par le président de la République mais dans le cas inverse dit de « cohabitation » (c'est-à-dire de présence en majorité à l'Assemblée d'une formation dont les choix politiques sont différents de ceux du président en exercice) le gouvernement constitué définit la politique générale du pays sans tenir compte des orientations du président. Le président reste néanmoins garant du respect de la Constitution.

Liste des ministères du gouvernement actuel

Chronologie des gouvernements de la Ve République

Frise chronologique du pouvoir exécutif de la Cinquième République française

Gouvernement Élisabeth BorneGouvernement Élisabeth BorneGouvernement Jean CastexGouvernement Édouard Philippe (2)Gouvernement Édouard Philippe (1)Gouvernement Édouard Philippe (1)Gouvernement Bernard CazeneuveGouvernement Manuel Valls (2)Gouvernement Manuel Valls (1)Gouvernement Manuel Valls (1)Gouvernement Jean-Marc Ayrault (2)Gouvernement Jean-Marc Ayrault (1)Gouvernement Jean-Marc Ayrault (1)Gouvernement François Fillon (3)Gouvernement François Fillon (2)Gouvernement François Fillon (1)Gouvernement François Fillon (1)Gouvernement Dominique de VillepinGouvernement Jean-Pierre Raffarin (3)Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (2)Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (1)Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (1)Gouvernement Lionel JospinGouvernement Alain Juppé (2)Gouvernement Alain Juppé (1)Gouvernement Alain Juppé (1)Gouvernement Édouard BalladurGouvernement Pierre BérégovoyGouvernement Édith CressonGouvernement Michel Rocard (2)Gouvernement Michel Rocard (1)Gouvernement Michel Rocard (1)Gouvernement Jacques Chirac (2)Gouvernement Jacques Chirac (2)Gouvernement Laurent FabiusGouvernement Pierre Mauroy (3)Gouvernement Pierre Mauroy (2)Gouvernement Pierre Mauroy (1)Gouvernement Pierre Mauroy (1)Gouvernement Raymond Barre (3)Gouvernement Raymond Barre (2)Gouvernement Raymond Barre (1)Gouvernement Raymond Barre (1)Gouvernement Jacques Chirac (1)Gouvernement Jacques Chirac (1)Gouvernement Pierre Messmer (3)Gouvernement Pierre Messmer (2)Gouvernement Pierre Messmer (1)Gouvernement Pierre Messmer (1)Gouvernement Jacques Chaban-DelmasGouvernement Jacques Chaban-DelmasGouvernement Maurice Couve de MurvilleGouvernement Maurice Couve de MurvilleGouvernement Georges Pompidou (4)Gouvernement Georges Pompidou (3)Gouvernement Georges Pompidou (2)Gouvernement Georges Pompidou (1)Gouvernement Georges Pompidou (1)Gouvernement Michel Debré

Composition

Le Parlement est constitué de l'Assemblée nationale, composée de 577 députés, et du Sénat, composé de 348 sénateurs.

Les députés sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct par un scrutin uninominal majoritaire à deux tours, à l'exception de l'année 1986 qui a accueilli une élection législative au scrutin proportionnel dans le cadre des départements.

Les sénateurs sont élus pour six ans au suffrage indirect par les « grands électeurs » (députés, conseillers généraux, conseillers régionaux et les délégués des conseils municipaux)[12].

Le Sénat est renouvelé par moitié tous les trois ans. Avant l'adoption de la loi no 2003-697 du , le mandat des sénateurs était de neuf ans, et le renouvellement s'effectuait par tiers, tous les trois ans, jusqu'en 2008 inclus.

Compétences

Les domaines de compétence du Parlement sont énumérés à l'article 34 de la Constitution. L'initiative des lois revient concurremment au gouvernement (projet de loi) et au Parlement (proposition de loi). Au moyen de la loi, ce dernier fixe l'ensemble des règles concernant :

  • Les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l'indépendance des médias ; les sujétions imposées par la Défense Nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens ;
  • La nationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et libéralités ;
  • La détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la procédure pénale ; l'amnistie ; la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats ;
  • L'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime d'émission de la monnaie.
  • Le régime électoral des assemblées parlementaires, des assemblées locales et des instances représentatives des Français établis hors de France ainsi que les conditions d'exercice des mandats électoraux et des fonctions électives des membres des assemblées délibérantes des collectivités territoriales ;
  • La création de catégories d'établissements publics ;
  • Les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l'État ;
  • Les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété d'entreprises du secteur public au secteur privé.

Le Parlement détermine aussi les principes fondamentaux :

  • De l'organisation générale de la Défense Nationale ;
  • De la libre administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs ressources ;
  • De l'enseignement ;
  • De la préservation de l'environnement ;
  • Du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;
  • Du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale.

Par ailleurs, le Parlement vote :

  • Les lois de finances, qui déterminent les ressources et les charges de l'État dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique ;
  • Les lois de financement de la sécurité sociale, qui déterminent les conditions générales de son équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique ;
  • Des lois de programmation, qui déterminent les objectifs de l'action de l'État ;
  • Les orientations pluriannuelles des finances publiques, qui sont définies par des lois de programmation. Elles s'inscrivent dans l'objectif d'équilibre des comptes des administrations publiques.

Tout objet qui échappe à ce champ de compétence relève par défaut du pouvoir exécutif.

Relations entre les deux assemblées législatives

La Constitution prévoit les modalités d'arbitrage entre l'Assemblée nationale et le Sénat. En cas de désaccord entre les deux assemblées, le Premier ministre (en cas de loi proposée par le gouvernement) ou les présidents des deux assemblées (en cas de loi proposée par le Parlement) peuvent demander la composition d'une commission mixte paritaire. En cas d'échec de cette commission, le Premier ministre peut demander à l'Assemblée nationale de statuer de manière définitive.

Conseil économique, social et environnemental

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) est une assemblée constitutionnelle française composée de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations).

Le CESE a une fonction consultative, optionnelle ou obligatoire dans le cadre du processus législatif, cette assemblée permet la représentation au niveau national des organisations professionnelles et la communication entre les différents acteurs de l’économie. Son siège est situé au palais d'Iéna à Paris.

Application et évolution des institutions

Contrôle du respect des dispositions de la constitution

La Constitution de 1958 instaure un Conseil constitutionnel chargé de vérifier la conformité des lois avec la Constitution ainsi que la régularité des opérations électorales. Les possibilités de saisine de cette instance seront de plus en plus nombreuses, élargies à partir de 1974 aux parlementaires puis à partir de 2008 à l'ensemble des citoyens (Questions Prioritaires de Constitutionnalité).

Parmi les récentes décisions importantes du Conseil constitutionnel, citons les suivantes :

  • l'invalidation d'un certain nombre de dispositions de la loi de finances pour 2013 votée par la majorité parlementaire socialiste, au regard du respect de l'égalité entre contribuables et de la capacité contributive des contribuables ainsi que de la protection des contribuables contre l'effet rétroactif des lois ;
  • l'invalidation des comptes de la campagne présidentielle du président UMP sortant Nicolas Sarkozy en 2012 pour non-respect du code électoral.

Modifications de la Constitution

Deux situations doivent être distinguées :

  • soit le parlement est à l'origine de la révision et la ratification se fait obligatoirement par référendum ;
  • soit l'exécutif en est à l'origine et le président de la République a le choix entre :
    • la ratification par référendum,
    • la ratification par le Congrès, réunion des députés et des sénateurs qui doivent voter le projet à la majorité des trois cinquièmes.

Notes et références

Notes

  1. Élu président le 21 décembre 1958, son mandat ne commence que le 8 janvier 1959. Entre le 4 octobre 1958 et le 8 janvier 1959, le dernier président de la IVe République, René Coty, reste président durant les premiers mois de la Ve République mais, par convention, il n’est pas considéré comme le premier président de ce nouveau régime.

Références

  1. également appelé pendant une courte période ancien franc de 1958-1959 et puis nouveau franc » de 1960 à 1963.
  2. uniquement utiliser Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna.
  3. Euro est apparue en 1999 mais sous une période de transition avec le franc, l'euro est devenu officiellement la monnaie commune depuis le 1er janvier 2002.
  4. Résultat du référendum pour l'adoption de la Constitution de la Ve République (1958).
  5. « Michel Debré. Discours devant le Conseil d'État, 27 août 1958 », sur mjp.univ-perp.fr (consulté le ).
  6. Dulong, p. 15.
  7. Bastien François, Misère de la Ve République, Paris, Denoël, 2001, p. 68.
  8. Article 12 de la Constitution.
  9. Précis dalloz, 13e édition, Louis Favoreux, P. Gaia, Richard Ghevothian, page ?.
  10. Christian Ambrosi et Arlette Ambrosi, La France 1870-1990, Masson, coll. « Un siècle d'histoire », , 468 p., chap. 18 (« Prospérité économique et faiblesse politique de la IVe République (1952-1958) »)
  11. Mémentos droit public de Louis Dubouis et Gustave Peiser, 18e édition, Dalloz.
  12. Le nombre de délégués varie selon la population des communes : de 1 à 15 délégués dans les communes de moins de 9 000 habitants ; tout le conseil municipal (de 29 à 69 délégués) dans les communes de 9 000 à 30 000 habitants ; des délégués supplémentaires dans les communes de plus de 30 000 habitants, à raison d'un délégué par tranche de 1 000 habitants au-dessus de 30 000. Cf. le Site du Sénat.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Lascombe, Le droit constitutionnel de la Ve République, Paris : L'Harmattan, 2006 .
  • Damon Mayaffre, Le discours présidentiel sous la Ve République. Chirac, Mitterrand, Giscard, Pompidou, de Gaulle, Paris, Presses de Sciences Po, 2012, 384 pages.
  • Revue Pouvoirs. La Ve République, Seuil, .
  • Frédéric Monera, L'idée de République et la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Paris : L.G.D.J., 2004 Fnac.com-lgdj.
  • Les réformistes constitutionnels des années trente. Aux origines de la Ve République / Stéphane Pinon (Prix de l’Assemblée nationale). Thèse publiée aux éditions de la L.G.D.J en .
  • Documents pour servir à l'histoire de l'élaboration de la Constitution du 4 octobre 1958 / 4 tomes / Comité national chargé de la publication des travaux préparatoires des institutions de la Ve République, Dir. Didier Maus - La Documentation Française, Paris. Sur le site de la Documentation Française La documentation française.
  • Jean-Jacques Chevallier, Guy Carcassonne et Olivier Duhamel, Histoire de la Cinquième république 1958-2009, éditions Dalloz.
  • Les grandes crises politiques françaises 1958-2011 sous la direction de Gérard Courtois, Le Monde/Perrin, 2011.
  • Delphine Dulong, Sociologie des institutions politiques, La Découverte, 2012.
  • Jean-François Sirinelli, Vie et survie de la Ve République. Essai de physiologie politique, Odile Jacob, 2018, 240 p.
  • Thomas Legrand et François Warzala, L'Histoire de la Ve République, Les Arènes, BD, 2018, 170 p.
  • Arnaud Teyssier, La Ve République (1958-1995) : De de Gaulle à Chirac, Paris, Pygmalion, 1995 (réimp. 1996).
  • Arnaud Teyssier, Histoire politique de la Ve République : 1958-2011, Paris, Perrin, 2011.

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