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Peine de mort en France

La France abolit la peine de mort en 1981, devenant le 36e État Ă  adopter une telle mesure, alors qu'elle Ă©tait le dernier membre de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne (ancĂȘtre de l'Union europĂ©enne) Ă  l'appliquer, mais pas le dernier Ă  l'abolir[Note 1].

Contrairement Ă  une idĂ©e rĂ©pandue, ce n’est pas Christian Ranucci mais Hamida Djandoubi, guillotinĂ© le Ă  la prison des Baumettes de Marseille, qui est la derniĂšre personne Ă  avoir subi la peine de mort en France[1].

Histoire

Époque gauloise

Certains condamnĂ©s Ă©taient conduits au lieu du supplice qui Ă©tait le bord d'une falaise d'oĂč ils Ă©taient prĂ©cipitĂ©s.

CĂ©sar rapporte que les criminels Ă©taient exĂ©cutĂ©s Ă  l'occasion de grandes fĂȘtes propitiatoires au cours desquelles ils Ă©taient enfermĂ©s dans de grands mannequins de paille auxquels on mettait le feu[2].

Époque gallo-romaine et Bas-Empire

Sous le Bas-Empire, les Romains utilisaient le crucifiement pour les voleurs et les vagabonds ; ils les envoyaient parfois contre des gladiateurs, voire des bĂȘtes sauvages ou encore leur coupaient la tĂȘte.

Ancien RĂ©gime

Avant 1791, il existait en France, suivant les époques, une multitude de modalités à exécuter avant l'application de la peine capitale, selon le crime et la condition du condamné.

Le droit pénal de l'Ancien Régime comportait des peines afflictives destinées à faire souffrir le coupable, et des peines infamantes destinées à l'humilier. Les peines n'avaient pas pour but de punir ou d'amender le coupable, mais d'impressionner les spectateurs, de servir d'exemple, de dissuader le public de commettre des crimes.

L'emprisonnement ne figurait pas encore parmi les peines, et il ne servait qu'à s'assurer de la personne accusée en attente du jugement, ou alors comme peine de substitution en cas de grùce. En particulier pour les femmes qui n'étaient jamais tenues d'exécuter une peine de bagne, et plus rarement exécutées en cas de peine de mort.

Les personnes atteintes de dĂ©mence aprĂšs leur condamnation et les femmes enceintes ne pouvaient pas ĂȘtre exĂ©cutĂ©es. Les grĂąces Ă©taient nombreuses car toute personne convaincue d'un homicide Ă©tait condamnĂ©e pour assassinat, et c'Ă©tait par la procĂ©dure de recours en grĂące qu'on l'excusait lorsque l'homicide Ă©tait involontaire.

La peine capitale pouvait ĂȘtre assortie de peines infamantes, en particulier l'exposition de la dĂ©pouille mortelle au gibet. Celui-ci Ă©tait toujours situĂ© sur une hauteur, bien en vue du principal chemin


La peine devait ĂȘtre exĂ©cutĂ©e dans les 48 heures de rĂ©ception du refus de grĂące et au lieu de supplice accoutumĂ© le plus proche de celui oĂč avait eu lieu le crime (et non Ă  proximitĂ© du tribunal), le plus souvent sur la principale place de la ville sur une estrade qui Ă©tait dressĂ©e. À Paris, c'Ă©tait la place de GrĂšve et la place de l'Estrapade. Le corps Ă©tait ensuite portĂ© au gibet pour ĂȘtre exposĂ©.

  • La pendaison Ă©tait la peine commune, y compris pour les crimes commis en mer[3] ;
  • La dĂ©capitation Ă  l'Ă©pĂ©e (ou la hache) Ă©tait un privilĂšge attachĂ© Ă  la noblesse, afin que l'infamie ne rejaillĂźt pas sur l'Ă©tat public. Mais il arrivait qu'un criminel de condition noble ou un prĂ©lat fĂ»t condamnĂ© Ă  ĂȘtre dĂ©gradĂ© de sa noblesse ou des ordres ecclĂ©siastiques, puis exĂ©cutĂ© par pendaison. C'Ă©tait toujours le cas pour les ministres et les officiers du roi coupables de dĂ©tournement des deniers publics ou concussion : plusieurs furent pendus puis exposĂ©s Ă  Montfaucon ;
  • Le bĂ»cher pour les hĂ©rĂ©tiques relaps et les incendiaires (le condamnĂ© Ă©tait souvent discrĂštement Ă©tranglĂ© auparavant par un lacet) ;
  • La roue pour les brigands et pour les meurtriers condamnĂ©s avec circonstances aggravantes, les membres du condamnĂ© Ă©taient brisĂ©s puis il Ă©tait achevĂ© par strangulation (la durĂ©e avant l'Ă©tranglement Ă©tait dĂ©terminĂ©e selon la gravitĂ© du crime : aprĂšs quelques coups pour un vol Ă  main armĂ©e, aprĂšs plusieurs heures pour un assassinat comme dans l'affaire Jean Calas). Pour les crimes les moins graves, on Ă©tranglait l'homme avant de le fracasser ;
  • L'huile bouillante : pour les faux-monnayeurs ;
  • L'Ă©cartĂšlement, avec ensuite exposition des restes aux quatre portes de la citĂ© : pour la haute trahison, pour les parricides, dans la pratique, il n'Ă©tait utilisĂ© que pour les rĂ©gicides (le Roi Ă©tant le pĂšre de la Nation) ;
  • La tĂȘte cassĂ©e, peine militaire, dont sont aussi menacĂ©s les civils qui forçaient les blocus en cas d'Ă©pidĂ©mie de peste.

Adoption de la guillotine

Estampe explicative avec une double guillotine sous la Révolution (musée de la Révolution française).

Le premier dĂ©bat officiel sur la peine de mort en France (et le tout premier dĂ©bat parlementaire au monde sur la question[4]) date du , avec la prĂ©sentation d'un projet de loi visant Ă  l'abolir. Son rapporteur, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, est soutenu notamment par Maximilien de Robespierre. Cependant, l'AssemblĂ©e nationale constituante, promulgue une loi le maintenant la peine de mort en supprimant la torture prĂ©alable[5]. C'est Ă©galement avec cette loi qu'est uniformisĂ©e la mĂ©thode d'exĂ©cution, le privilĂšge d'ĂȘtre dĂ©capitĂ© qui Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  la noblesse est dĂ©mocratisĂ©. Selon l'article 3 du Code pĂ©nal de 1791, qui classe la peine de mort parmi les peines afflictives et infamantes, « Tout condamnĂ© [Ă  mort] aura la tĂȘte tranchĂ©e ». Cette cĂ©lĂšbre phrase restera dans l’article 12 du Code pĂ©nal français jusqu'Ă  l'abolition, en 1981[6].

L'usage de la guillotine est alors généralisé pour toute mise à mort de civils. Seuls les militaires sont fusillés par peloton d'exécution pour les crimes commis dans l'exercice de leurs fonctions (comme la désertion, la mutinerie
)[7].

Le , lors de sa derniÚre séance, la Convention nationale abolit la peine capitale pour la premiÚre fois en France, mais seulement à dater du jour de la publication de la paix générale[5]. Cette abolition conditionnelle est ajournée dans le Code pénal de 1810[5], qui prévoit 39 cas d'application dont : l'assassinat, le meurtre, l'attentat, l'incendie volontaire, le faux-monnayage, la trahison, la désertion, etc.

XIXe siĂšcle

Sous la Restauration, Joseph de Maistre, porte-parole du légitimisme et de l'ultraroyalisme fait de la peine de mort la clé de voûte de la société. DÚs 1815, certains ultraroyalistes au sein de la Chambre introuvable tels que Grenédan et Trinquelague demandÚrent le rétablissement de la pendaison, la guillotine leur paraissant trop révolutionnaire et trop liée au "roi-martyr" Louis XVI[8].

À l'opposĂ©, François Guizot, dans son essai De la peine de mort en matiĂšre politique (1822) dĂ©fend l'abolition de la peine de mort en matiĂšre politique, et le juriste Charles Lucas prend des positions abolitionnistes dans son essai Du systĂšme pĂ©nal et du systĂšme rĂ©pressif en gĂ©nĂ©ral, de la peine de mort en particulier (1827). Le roman de Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un condamnĂ© (paru anonymement en 1829 puis signĂ© de son auteur en 1832) a Ă©galement un grand retentissement. En 1830, au moment du procĂšs pour haute trahison des ministres de Charles X, Victor Destutt de Tracy propose l'abolition de la peine de mort le 17 aout dans le but de leur Ă©viter l'exĂ©cution capitale[9]. La Chambre des dĂ©putĂ©s adopte dĂ©but octobre une adresse au Roi pour abolir la peine de mort, au moins en matiĂšre politique. Le soulĂšvement de la population parisienne et la condamnation des ministres Ă  la dĂ©tention perpĂ©tuelle font alors sortir la question de l'abolition de la peine de mort des dĂ©bats politiques[10].

Il faut attendre la rĂ©volution de fĂ©vrier 1848 pour que le gouvernement provisoire, sur suggestion d'Alphonse de Lamartine, abolisse la peine de mort en matiĂšre politique, en mĂȘme temps que l'abolition de l'esclavage[11] - [12] - [13]. Lamartine voulait ainsi, selon l'historien Michel Winock, « tuer dans l'Ɠuf la rĂ©surgence de la Terreur », et Ă©crit dans ses MĂ©moires politiques que les membres du gouvernement, lors de la dĂ©cision, « se prĂ©cipitĂšrent dans les bras les uns des autres comme des hommes qui viennent de sauver l'humanitĂ© d'un naufrage de sang »[13]. L'abolition de la peine de mort en matiĂšre politique restera la rĂšgle, Ă  dĂ©faut d'une abolition totale proposĂ©e par un amendement et rejetĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale[13].

Décret Crémieux

Exécution de l'anarchiste Auguste Vaillant en 1894 pour son attentat contre la Chambre des députés.

Un dĂ©cret d'Adolphe CrĂ©mieux du rĂ©forme l'usage de la guillotine en supprimant l'Ă©chafaud sur lequel elle Ă©tait dressĂ©e. Il uniformise aussi la charge de bourreau en supprimant ceux de province – jusqu'ici il en existait un par ressort de cour d'appel, et un par dĂ©partement jusqu'en 1848. Il n'y eut alors plus qu'un seul « exĂ©cuteur en chef » pour tout le territoire national, assistĂ© par cinq « adjoints » ; seul le bourreau de Corse restera en fonction jusqu'en 1875. L'AlgĂ©rie, alors française, conservera une Ă©quipe d'exĂ©cuteurs qui lui sera propre, jusqu'Ă  l'indĂ©pendance du pays en 1962.

Tentative d'abolition avortée en 1908

Au début de la TroisiÚme République, plusieurs propositions d'abolition sont déposées au Parlement, en vain[13].

À partir de 1906, le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique Armand FalliĂšres, Ă©lu en janvier, partisan de l'abolition de la peine de mort, gracie systĂ©matiquement tous les condamnĂ©s Ă  mort[5]. Les Ă©lections lĂ©gislatives de mai 1906 lui assurent le soutien de l’AssemblĂ©e : radicaux et socialistes, rĂ©putĂ©s abolitionnistes, remportent plus de 70 % des siĂšges[5]. Le , la Commission du budget de la Chambre des dĂ©putĂ©s vote la suppression des crĂ©dits au bourreau Anatole Deibler, rendant de fait impossible toute exĂ©cution ; mais cette dĂ©cision suscite l'opposition d'Edmond Guyot-Dessaigne, garde des Sceaux qui, bien qu’adversaire de la peine capitale, s’oppose Ă  ce qu’il considĂšre comme une abolition en catimini[5]. Les dĂ©putĂ©s reviennent finalement sur cette mesure par 247 voix contre 235[5].

Edmond Guyot-Dessaigne s’attelle alors Ă  la prĂ©paration d’un projet de loi visant Ă  remplacer la peine de mort par une peine de prison Ă  perpĂ©tuitĂ©, sauf pour les crimes tombant sous la loi des codes militaires en temps de guerre, ce que la presse prĂ©sente comme un encouragement au crime alors que les chiffres de la criminalitĂ© sont en hausse et que des faits divers sanglants font la une[5] - [13]. L'annĂ©e suivante, la grĂące accordĂ©e par le prĂ©sident FalliĂšres Ă  l'Ă©bĂ©niste Albert Soleilland, meurtrier d'une petite fille prĂ©nommĂ©e Marthe, de onze ans, dont le corps, violĂ© et poignardĂ©, sera retrouvĂ© empaquetĂ© Ă  la consigne d'une gare, est dĂ©noncĂ©e par une forte campagne de presse et renforce le camp opposĂ© Ă  l'abolition[5] - [13]. Dans le mĂȘme temps, encouragĂ©s par certains magistrats, des jurys d’assises rĂ©digent des pĂ©titions contre le prĂ©sident FalliĂšres qui, estiment-ils, en signant des grĂąces, ne respecte pas les verdicts des jurys populaires, qui prononcent de plus en plus de condamnations Ă  mort[5] - [13]. La dĂ©cision, le , d'Armand FalliĂšres de commuer la peine de Soleilland en travaux forcĂ©s dĂ©clenche une vive polĂ©mique[5]. Le Petit Parisien, dont le tirage est alors le plus Ă©levĂ© de la presse mondiale, lance une campagne contre l'abolition et organise ce qu'il appela un « rĂ©fĂ©rendum » sur la peine de mort auprĂšs de ses lecteurs[13]. Un certain nombre de parlementaires qui avaient votĂ© la suppression des crĂ©dits au bourreau un an plus tĂŽt se prononcent dĂ©sormais en faveur du maintien de la peine de mort[5].

Aristide Briand, défenseur d'un projet de loi visant à abolir la peine de mort en tant que garde des Sceaux.

En 1908, Aristide Briand, nommĂ© garde des Sceaux au sein du gouvernement Georges Clemenceau Ă  la mort d’Edmond Guyot-Dessaigne en , soumet aux dĂ©putĂ©s un projet de loi visant Ă  abolir la peine de mort[5]. MalgrĂ© l'appui de Jean JaurĂšs, qui s'oppose Ă  Maurice BarrĂšs, ce projet est repoussĂ© le 8 dĂ©cembre par 330 voix contre 201[5] - [13]. Il s'agira du dernier grand dĂ©bat parlementaire sur la question en France avant 1981[13]. Les exĂ©cutions capitales reprennent dĂšs 1909[14] dont celles de Jean-Jacques Liabeuf en 1910, des survivants de la bande Ă  Bonnot en 1913, d'Henri DĂ©sirĂ© Landru en 1922, de Paul Gorgulov en 1932 et de Georges-Alexandre Sarrejani en 1934.

AprĂšs 1908

Selon Michel Winock, les deux guerres mondiales ont « arrĂȘtĂ© net le procĂšs de civilisation. La mort frappait les civils comme les soldats sans jugement. La cause abolitionniste parut marginale au regard du drame des bombardements, des tranchĂ©es, des fusillades »[13].

Le , le prĂ©sident du Conseil Édouard Daladier promulgue un dĂ©cret-loi supprimant les exĂ©cutions capitales publiques, aprĂšs le scandale de l'exĂ©cution d'EugĂšne Weidmann, quelques jours auparavant. Celles-ci devront se dĂ©rouler dans l'enceinte des prisons Ă  l'abri des regards de la foule. L'affichage Ă  l'entrĂ©e du lieu d'exĂ©cution pendant une durĂ©e de vingt-quatre heures de la copie du procĂšs-verbal d'exĂ©cution du condamnĂ© restant la seule publicitĂ© lĂ©galement autorisĂ©e (code pĂ©nal de 1981, article 15).

Sous le RĂ©gime de Vichy, Philippe PĂ©tain refuse la grĂące Ă  une cinquantaine de condamnĂ©s de droit commun — dont cinq femmes, parmi lesquelles, la premiĂšre, Élisabeth Lamouly, empoisonneuse guillotinĂ©e en et Marie-Louise Giraud, une avorteuse dont c'Ă©tait le seul chef d'accusation, guillotinĂ©e en — sans compter bien sĂ»r les exĂ©cutions de rĂ©sistants. Pendant l'Épuration, les exĂ©cutions sont trĂšs nombreuses. Sous la IVe RĂ©publique, les exĂ©cutions se poursuivent Ă©galement dont celles de Marcel Petiot en 1946, d'Alain de Bernardy de Sigoyer en 1947, de Madeleine Mouton en 1948 (en AlgĂ©rie française), de Germaine Leloy-Godefroy en 1949, d'Émile Buisson en 1956, de Jacques Fesch en 1957 et de Georges Rapin en 1960.

En 1950, à la suite d'une forte hausse des vols à main armée, le Parlement rend ce crime passible de la peine de mort par la loi 50-1443 du . Bien qu'aucune exécution n'eût eu lieu pour ce chef, cette disposition resta en vigueur jusqu'en [15].

Durant la guerre d'Algérie

Le 15 fĂ©vrier 1956, dans le contexte de la guerre d'AlgĂ©rie, une majoritĂ© du Conseil des ministres se prononce en faveur de la reprise des exĂ©cutions capitales[16]. Le 19 juin, dans la cour de la prison Barberousse, Ă  Alger, les premiers condamnĂ©s Ă  mort de la guerre d’AlgĂ©rie sont guillotinĂ©s[17].

En 1957, Albert Camus et Arthur Koestler publient leurs Réflexions sur la peine capitale, qui tombent à ce moment-là dans l'indifférence[13].

Le , durant la guerre d'Algérie, le ministre de la Justice Edmond Michelet signe une ordonnance[18] qui modifie profondément le Code pénal et le Code de procédure pénale et qui rétablit la peine de mort pour raison politique qui était abolie depuis 1848.

Durant la guerre d'Algérie, les tribunaux militaires d'Algérie ont prononcé prÚs de 1 500 peines capitales, dont 200 environ ont été exécutées[19].

Sous la Ve République (1958-1981), dix-neuf criminels de droit commun sont guillotinés en vingt-trois ans (voir Exécutions en France). Ce chiffre n'inclut pas les exécutions décidées par les tribunaux militaires ; sur le territoire français, ceux-ci ont condamné à la guillotine pour activités criminelles vingt-cinq membres français du F.L.N. (1958-1961).

Le , l'exĂ©cution du lieutenant-colonel Bastien-Thiry, responsable de l'attentat du Petit-Clamart contre le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, fera de lui le dernier condamnĂ© Ă  mort Ă  ĂȘtre fusillĂ©[20]. Il s'agit Ă©galement de la derniĂšre exĂ©cution politique[4]. L'exĂ©cution par dĂ©collation souffrait trois exceptions lĂ©gales :

  • Les crimes contre la sĂ»retĂ© de l'État (ancien code pĂ©nal, art. 13) ;
  • Les sentences prononcĂ©es par les juridictions des forces armĂ©es (code de justice militaire de l'Ă©poque, art. 336) ;
  • Enfin le cas oĂč les bois de justice n'ont pu parvenir au lieu d'exĂ©cution (ordonnances des et ) – cette disposition fut utilisĂ©e de Ă  pour exĂ©cuter tous les arrĂȘts d'assises, sauf ceux de Paris[21].

ProcĂšs d'assises

Les jurés écrivaient directement leur choix à la main.

Le procĂšs Ă©tait une Ă©tape cruciale dans le sort d'un accusĂ© dans la mesure oĂč ni lui ni le ministĂšre public n’étaient habilitĂ©s Ă  faire appel de la dĂ©cision, le pourvoi en cassation basĂ© sur le droit et non sur les faits Ă©tait le seul recours judiciaire. Sinon, la composition et le fonctionnement de la cour d'assises Ă©taient semblables Ă  celle d'aujourd'hui[22]. Trois magistrats et neuf jurĂ©s tirĂ©s au sort Ă©taient habilitĂ©s Ă  prendre la dĂ©cision fatale, mais l’avis du prĂ©sident jouait un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant (d'autant qu'il Ă©tait le seul des douze membres de la cour ayant par la suite la possibilitĂ© d’assister Ă  l’exĂ©cution). Encore que jusqu'en 1978 les jurĂ©s Ă©taient tirĂ©s au sort non sur les listes Ă©lectorales, mais sur une liste prĂ©sĂ©lectionnĂ©e par une commission de magistrats et d'Ă©lus politiques[23] (ainsi le jury du procĂšs Ranucci ne comportait qu'une femme, qui a plus tard Ă©tĂ© Ă©lue maire[24]).

Bien que cela fût théoriquement possible, la peine de mort n'était presque jamais prononcée sans avoir au préalable été requise par le représentant du ministÚre public (Bruno Triplet, ùgé de 17 ans le jour du meurtre, étant un des rares cas, mais il fut ensuite gracié par Valéry Giscard d'Estaing[25]). L'avocat général et le juge d'instruction pouvaient parfois eux aussi assister à l'exécution, respectivement en tant qu'officier du ministÚre public et officier du tribunal du lieu d'exécution.

Selon des statistiques, de 1968 Ă  1978, la peine de mort Ă©tait requise en moyenne 15 fois par an et prononcĂ©e trois ou quatre fois, pour finalement ĂȘtre exĂ©cutĂ©e une fois tous les deux ans[26].

La décision sur la peine était prise à la majorité simple. Cependant, il était posé au préalable la question des circonstances atténuantes pour chaque accusé, la réponse « non » exigeant une majorité de huit voix au moins. La réponse « oui » à cette question étant incompatible avec une condamnation à mort, il était communément admis que les votants ne souhaitant pas la condamnation à mort votaient « oui », ou tout du moins votaient nul, pour réduire les chances que la peine de mort fût prononcée (la loi actuelle exige plus simplement huit voix pour voter le maximum)[27] - [28]. Neuf voix se prononcÚrent contre l'atténuation dans l'affaire Ranucci, contre sept en ce qui concerne Patrick Henry[29].

Les peines capitales pouvaient Ă©galement ĂȘtre prononcĂ©es par la justice militaire et la Cour de sĂ»retĂ© de l'État.

Pourvoi en cassation

Le condamnĂ© Ă  mort disposait de cinq jours francs pour se pourvoir en cassation. D’aprĂšs l'article 604 du code de procĂ©dure pĂ©nale (abrogĂ© en 2011), la Cour Ă©tait tenue de statuer dans un dĂ©lai de trois mois « Ă  compter de la rĂ©ception du dossier », c'est-Ă -dire en fait moins de quatre mois aprĂšs la condamnation Ă  mort. Bien que l'annulation d'un arrĂȘt d'assises fĂ»t (et soit toujours) rare, dans les affaires capitales, il Ă©tait au contraire plutĂŽt courant. Auquel cas, il Ă©tait rare que l'accusĂ© fĂ»t condamnĂ© Ă  mort lors de son second procĂšs, JĂ©rĂŽme Carrein Ă©tant un des rares cas (ce que certains, comme le magistrat Luc Briand, attribuent au mĂ©contentement suscitĂ© par la condamnation Ă  perpĂ©tuitĂ© de Patrick Henry quelques semaines plus tĂŽt).

Décision du Président de la République

Acte par lequel Valéry Giscard d'Estaing rejeta la grùce de Christian Ranucci en 1976. Il fut exécuté le surlendemain.

Selon la loi, l’exĂ©cution de la peine de mort ne pouvait avoir lieu « que lorsque la grĂące a Ă©tĂ© refusĂ©e »[30]. De ce fait, mĂȘme lorsque le condamnĂ© ne sollicitait pas la grĂące, le PrĂ©sident de la RĂ©publique examinait l'affaire et prenait une dĂ©cision, au plus tard six mois aprĂšs le rejet du pourvoi en cassation. S’il n’y avait pas eu de pourvoi en cassation, la grĂące Ă©tait examinĂ©e aussitĂŽt aprĂšs la condamnation : Jean-Marie Bastien-Thiry ayant Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort par la Cour militaire de justice, il n’eut pas le droit de se pourvoir en cassation et fut exĂ©cutĂ© 7 jours aprĂšs sa condamnation Ă  mort.

Le PrĂ©sident n’était jamais « seul » lorsqu’il prenait la dĂ©cision, mĂȘme si c'Ă©tait toujours sa conviction personnelle qui l'emportait. Il recevait des rapports de nombreuses personnes impliquĂ©es dans l’affaire, et la loi exigeait que l’intĂ©gralitĂ© du Conseil supĂ©rieur de la magistrature fĂ»t consultĂ©e dans tous les cas de peine de mort ; le bureau des grĂąces au ministĂšre de la justice donnait Ă©galement un avis motivĂ© (François Mitterrand, ministre de la justice dans les annĂ©es 1956-1957, avait recommandĂ© Ă  plusieurs reprises l'exĂ©cution au PrĂ©sident RenĂ© Coty)[31]. Le PrĂ©sident s’entretenait face Ă  face avec les avocats de la dĂ©fense.

La grùce constituant juridiquement un décret, elle était de ce fait soumise au contreseing, mais sur le parapheur le décret de grùce était contresigné à l'avance par le Premier ministre et le ministre de la justice.

En revanche le rejet de la grĂące n'Ă©tait pas un dĂ©cret mais une simple « dĂ©cision », la signature du seul PrĂ©sident suffisait donc Ă  la rendre valide. Georges Pompidou dut ainsi menacer de dĂ©missionner pour empĂȘcher le gĂ©nĂ©ral de Gaulle de faire exĂ©cuter Edmond Jouhaud[32]. Ce paradoxe s'explique par le fait que pour les autres peines, il n'est pas besoin de signer quoi que ce soit pour rejeter une grĂące ; ne rien faire suffit et le condamnĂ© reste en prison. Mais en matiĂšre de peine capitale, il fallait un document pour attester que la grĂące avait Ă©tĂ© rejetĂ©e et ainsi mettre en Ɠuvre l'exĂ©cution ; la « dĂ©cision » avait valeur d'ordre d'exĂ©cution[33]. Le faire contresigner aurait Ă©tĂ© inepte dans la mesure oĂč cet acte n'Ă©tait pas prĂ©vu par la Constitution comme la grĂące, mais seulement imposĂ© tacitement par l'ancien article 713 du code de procĂ©dure pĂ©nale.

Lorsque la grùce était rejetée

L'exĂ©cution avait rarement lieu plus de deux jours aprĂšs que le PrĂ©sident eut dĂ©cidĂ© de laisser la justice suivre son cours, temps nĂ©cessaire pour que la guillotine fĂźt le trajet jusqu'Ă  la prison (avant l'abolition, lorsque celle-ci ne servait pas, elle Ă©tait entreposĂ©e Ă  la prison de la SantĂ© Ă  Paris). L'exĂ©cution ne pouvait avoir lieu un dimanche, un ou un jour de fĂȘte religieuse. La loi interdisait strictement, tant que l'exĂ©cution n'avait pas eu lieu ou que la grĂące n'avait pas Ă©tĂ© officialisĂ©e, de publier dans la presse la dĂ©cision du PrĂ©sident, ni mĂȘme les avis du CSM. Le personnel pĂ©nitentiaire ne devait changer aucune de ses habitudes pour que le condamnĂ© ne pĂ»t avoir aucun indice lui permettant de penser qu'il allait ĂȘtre exĂ©cutĂ©[30]. Le condamnĂ© Ă©tait informĂ© du rejet de sa grĂące le jour-mĂȘme (gĂ©nĂ©ralement par le directeur de la prison), au rĂ©veil avant d'aller Ă  son exĂ©cution (celle-ci ayant toujours lieu avant le lever du soleil).

D'ailleurs, lorsque les personnes autorisées à assister à l'exécution (une douzaine) se rendaient en silence vers la cellule du condamné, il n'était pas rare que les gardiens marchassent en chaussettes jusqu'au pas de la porte pour surprendre le condamné dans son sommeil. DÚs la fin des années 1940, il fut interdit de porter la main sur un condamné qui ne se rebellait pas.

Puis, aprĂšs la notification au condamnĂ© du rejet de sa grĂące, tout allait trĂšs vite. On conduisait le condamnĂ© dans une piĂšce Ă  cĂŽtĂ© de la cour oĂč se trouvait la guillotine, et il lui Ă©tait proposĂ© :

  • d'Ă©crire une derniĂšre lettre Ă  ses proches ;
  • de faire une dĂ©claration ;
  • de s'entretenir avec un ministre du culte qui recevait ainsi sa confession, et lui donnait Ă©ventuellement la communion ;
  • enfin, de fumer une cigarette et de boire de l'alcool fort.

Toutes ces formalitĂ©s accomplies, il Ă©tait alors remis Ă  l'exĂ©cuteur et ses adjoints. Avec de la ficelle (et non avec des menottes, pour que ce fĂ»t moins pĂ©nible pour lui et Ă©viter qu'il ne se blessĂąt) on lui attachait les pieds, les genoux et les bras derriĂšre le dos, jusqu'aux coudes afin qu'il se voĂ»tĂąt et que son cou se prĂ©sentĂąt mieux au couperet. On lui coupait Ă©ventuellement les cheveux pour dĂ©gager la nuque, le col de chemise, puis on rabattait cette derniĂšre sur les Ă©paules. On portait alors le condamnĂ© dans la cour de prison vers la guillotine qui Ă©tait dissimulĂ©e jusqu'au dernier moment. Puis, placĂ© sur la machine, en quelques secondes, le condamnĂ© Ă©tait dĂ©capitĂ©. Entre le moment oĂč l’on pĂ©nĂ©trait dans la cellule et celui oĂč la tĂȘte tombait, il s’écoulait gĂ©nĂ©ralement entre 15 et 20 minutes.

AprÚs l'exécution

Le corps de l'exĂ©cutĂ© Ă©tait ensuite rendu Ă  la famille si celle-ci le rĂ©clamait, afin qu'elle le fĂźt inhumer dans la plus grande discrĂ©tion. Sinon l’administration s’en chargeait elle-mĂȘme.

Depuis l'abolition des exĂ©cutions publiques aprĂšs celle de EugĂšne Weidmann en 1939[34], on ne devait placarder sur la porte de la prison pendant 24 heures, que la copie du procĂšs-verbal de l’exĂ©cution. Aucune autre indication sur le dĂ©roulement de l'exĂ©cution ne devait ĂȘtre publiĂ©e par la presse, sous peine d'amende.

Contexte politique

Chaque exĂ©cution, voire chaque rĂ©quisition de mort posait le dĂ©bat sur la peine de mort (surtout aprĂšs la dĂ©mission de De Gaulle). En 1969, la majoritĂ© des Français s’affirmait contre la peine de mort, mais la tendance s'inversa avec l'augmentation de la criminalitĂ© et la trĂšs mĂ©diatisĂ©e prise d'otage de la Maison centrale de Clairvaux. Elle amena Georges Pompidou Ă  ne pas gracier Roger Bontems, reconnu comme complice de meurtre, non comme auteur. La pratique voulait que le prĂ©sident ne refusĂąt la grĂące qu’aux affaires mĂ©diatisĂ©es et graciĂąt quasi-systĂ©matiquement dans les autres cas, y compris des affaires sordides de doubles-meurtres, d’assassinats de personnes ĂągĂ©es, etc.[35]. De 39 % en 1969, le nombre de Français favorables Ă  la peine de mort a grimpĂ© Ă  56 % en 1975[33]. Quinze personnes sont condamnĂ©es Ă  mort aprĂšs l’exĂ©cution de Hamida Djandoubi en , Ă  savoir trois pour l'automne 1977, puis une en 1979 contre onze pour les annĂ©es 1980 et 1981 (dont la derniĂšre par contumace), ce qui s’expliquerait par un « ras-le-bol » face Ă  la hausse de la violence[35] - [36]. Tous ont eu soit leur pourvoi en cassation acceptĂ©, soit leur peine convertie Ă  la suite de l’abolition de la peine de mort, Ă  l’exception de Philippe Maurice dont le recours en grĂące a Ă©tĂ© examinĂ© et acceptĂ© par François Mitterrand aprĂšs l'Ă©lection prĂ©sidentielle de .

La France est connue pour ĂȘtre le dernier pays d’Europe occidentale et de la CommunautĂ© europĂ©enne Ă  avoir procĂ©dĂ© Ă  une exĂ©cution.

Patrick Henry et son avocat Robert Badinter en (dessin de Calvi).

Les dirigeants de droite semblaient partagĂ©s bien que majoritairement pour la peine de mort et presque tous d’avis que, tant qu’elle existait, elle devait ĂȘtre appliquĂ©e. Peu de temps avant son Ă©lection, ValĂ©ry Giscard d'Estaing qui Ă©tait connu pour son « aversion » vis-Ă -vis de la peine de mort dĂ©clarait : « Pour ce qui est de la peine de mort, je souhaite que la communautĂ© nationale française et son lĂ©gislateur se saisissent le moment venu de ce problĂšme. Naturellement, il ne convient sans doute pas de le faire Ă  un moment oĂč la situation de violence et en particulier certaines violences inadmissibles rendent la sociĂ©tĂ© française extraordinairement sensibilisĂ©e Ă  ce problĂšme. [
] Une fois que cette vague de criminalitĂ© aura reculĂ©, il deviendra possible (et je dirais nĂ©cessaire) que la collectivitĂ© nationale se pose la question de la peine de mort sur laquelle en ce qui me concerne je donnerai ma rĂ©ponse[33] ». Dans les annĂ©es 1974-1977, les ministres de la Justice et de l’IntĂ©rieur, respectivement Jean Lecanuet et Michel Poniatowski se font de leur cĂŽtĂ© les porte-voix de l'opinion publique en faveur de la peine de mort, en particulier durant l'affaire Patrick Henry[33][37] - [38]. En 1976 un seul homme politique de premier plan se prononce publiquement contre la peine de mort : Georges Marchais, secrĂ©taire national du parti communiste français [39]. Lors du vote final sur l’abolition de la peine de mort, 37 dĂ©putĂ©s de droite ou de centre-droit ont votĂ© pour l’abolition de la peine de mort, dont Jacques Chirac. Plus d'une centaine avaient votĂ© contre[40].

DerniÚres exécutions en France (1957-1977)

Criminel Ville Date Méthode(s) Victime(s) Président
Kléber Delaire Amiens Guillotine AdÚle Berteaux. René Coty
Jacques Fesch Paris M. Vergne.
André Lods Besançon Mme Chavey.
Alexandre Nickichin Marseille André Maubert.
Jean-Claude Vivier Paris Joseph Tarrago, Nicole Depoué.
Jean Guyenot Lyon Henri Estellon.
Abdallah Bellil Paris M. Belhouad.
René Delville M. et Mme Aron.
Jean Dupont Chantal Dupont. Charles de Gaulle
Mokrane Ali Dijon Aidou Sai.
Ahmed ben Behssa Abcha Metz Mohammed Mekbourg.
Hasnaoui ben Hocine Addala Dijon un dénommé Yousfi.
Mohammed ben LounĂšs Mazi Douai Inconnu.
Ahmed ben Ali Bouamrane Roger Caumont.
Cherchari Ahmed Lyon Slimane Nagou.
Ait AhcĂšne
Abdallah Kabouche Lkrichi Driz.
Feghoul Touir Inconnus (2 personnes).
Brahimi Menai
Abdlekader Aissa Douai Inconnu (1 personne).
René Pons Bordeaux Mme Pons.
Mahmoud Mokrani Dijon Inconnu (1 personne).
Tafer Boukhmis Lyon Mr Ezziane, Mohamed Douha.
Georges Rapin Paris Roger Adam, Marguerite Thiriel.
Mohammed Guelma Aucune (tentatives d'assassinats).
Laakhlifi Abderrham Lyon
Miloud Ben-Larbi Inconnus (11 personnes).
Abdelkader Ben-Mo
Mohamed Seguir Paris M. Khiari.
Seddiki Ali
Mohamed Zouzou Lyon Inconnu.
Hamou Boucetta Paris M. Kaci.
Abderrahmane Hadj
Salah Dehil Lyon Armand Sudon.
Pierre-Louis Jalbaud Marseille Edouard Galinier, Georges FagĂšs.
Albert Dovecar Marly-le-Roi Peloton d'exécution Roger Gavoury.
Claude Piegts
Roger Delgueldre Ivry-sur-Seine Max Marchand, Robert Eymard et 4 autres.
Jean Bastien-Thiry Aucune (tentatives d’assassinats).
Stanislas Juhant Paris Guillotine Marie-ThérÚse Aupetit.
Raymond Anama Fort de France Inconnu (1 personne).
Mazouz Ghaouti Lyon Mme Schenin, Alfred Gardien.
Robert Actis Bernard Mathieu.
Landry Lambert Gau Fort de France Pierre Louisy.
SaĂŻb Hachani Lyon Mohamed Hadji, NedjaĂŻ Ahmed, Messaoud Bouguerry.
GĂŒnther Volz Metz 16 dĂ©cembre 1967 Solange Kintzinger.
Jean-Laurent OlivierAmiensLucien et Pierette Demarle.
Roger BontemsParisNicole Comte, Guy Giradot.Georges Pompidou
Claude Buffet
Ali Ben YanesMarseilleDanielle Marra.
Christian RanucciMarie-DolorÚs Rambla.Valéry Giscard d'Estaing
JĂ©rĂŽme CarreinDouaiCathy Petit.
Hamida DjandoubiMarseilleÉlisabeth Bousquet.

Les deux derniers PrĂ©sidents Ă  avoir appliquĂ© la peine de mort – ValĂ©ry Giscard d'Estaing et Georges Pompidou – avaient tous deux exprimĂ© un certain rejet de celle-ci avant leurs premiĂšres exĂ©cutions respectives, qui furent pour cette raison considĂ©rĂ©es par certains commentateurs comme des surprises. Georges Pompidou avait dĂ©clarĂ© : « par tempĂ©rament je ne suis pas sanguinaire, alors je me vois mal partisan de la guillotine ». Peu avant son Ă©lection ValĂ©ry Giscard d'Estaing avait fait part de son « aversion profonde pour la peine de mort. Il suffit d'entendre les termes "peine de mort" pour comprendre l'horreur de la chose »[41]. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle est donc, en fait, le dernier PrĂ©sident Ă  avoir appliquĂ© la peine de mort en y croyant sincĂšrement, « j'ai Ă©tĂ© condamnĂ© par contumace [Ă  la peine capitale par le rĂ©gime de Vichy] et je suis partisan de la peine de mort, pour les cas exceptionnels » disait-il[42]. De surcroit, on relĂšve que plus d'une exĂ©cution par an a lieu en moyenne sous son mandat, dont quatre pour la seule annĂ©e 1964 (onze exĂ©cutions de condamnĂ©s de droit commun entre 1959 et 1969). De mĂȘme sous le mandat du GĂ©nĂ©ral, les peines de mort prononcĂ©es par la justice militaire sont appliquĂ©es pour la derniĂšre fois par peloton d'exĂ©cution (le dernier fusillĂ© Ă©tant le colonel Bastien-Thiry en mars 1963).

Abolition

Loi du proclamant l'abolition de la peine de mort. Archives nationales 19940194/4.
François Mitterrand guillotinant la guillotine en 1981 (dessin de Calvi).

Le [43], en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle, François Mitterrand déclare qu'il est contre la peine de mort[13]. Il est élu président de la République le 10 mai. La France est alors le dernier pays de la Communauté économique européenne à appliquer la peine de mort[13]. Les sondages indiquent qu'une majorité de Français sont favorables à la peine capitale[13].

Le , François Mitterrand grĂącie Philippe Maurice, qui sera le dernier condamnĂ© Ă  mort graciĂ©[13]. Le , le Conseil des ministres approuve le projet de loi abolissant la peine de mort. Le , Robert Badinter prĂ©sente le projet de loi Ă  l'AssemblĂ©e nationale[13] - [44]. Il est votĂ© le par 369 voix pour, 113 contre[13]. 16 dĂ©putĂ©s du Rassemblement pour la RĂ©publique, dont Jacques Chirac, François Fillon et Philippe SĂ©guin, ainsi que 21 dĂ©putĂ©s UDF, dont Jacques Barrot, Pierre MĂ©haignerie, Bernard Stasi et Olivier Stirn, mĂȘlent leurs voix Ă  celles de la gauche[13]. Le , plusieurs amendements du SĂ©nat sont rejetĂ©s. AprĂšs l'AssemblĂ©e nationale, la loi est officiellement adoptĂ©e le par les sĂ©nateurs, par 161 voix pour, 126 contre[13]. Le , la loi est promulguĂ©e.

Sept condamnés échappent à la guillotine et voient leur peine de mort commuée en peine de prison à perpétuité : Patrick François, Bruno Albert, Jean-Jacques Nicolas, Yves Maupetit, André Pauletto, Jean-Pierre DeClerck[45] et Jean-Michel Marx.

La France devient ainsi le 36e État du monde Ă  abolir la peine de mort[46] - [4]. Il est l'un des derniers pays d'Europe occidentale Ă  abolir la peine capitale avec la Suisse et son Code pĂ©nal militaire (la peine de mort pour des crimes de droit commun Ă©tait interdite par le Code pĂ©nal en 1942), l'Italie, l'Espagne, la Belgique et le Royaume-Uni qui l'aboliront, respectivement en 1992, 1994, 1995, 1996 et en 1998. Les sept derniers condamnĂ©s Ă  mort ont leur peine automatiquement rĂ©duite.

Jean-Yves Le Naour estime que « si la France l'a conservée plus longtemps que ses voisins, c'est que son histoire le lui a commandé. Ce sont les circonstances historiques qui ont fait de la peine de mort, au fondement politique affirmé, une grande passion nationale, un systÚme de gouvernement, un instrument au service du pouvoir destiné à éliminer ses ennemis avant d'éliminer les criminels. Dans ce pays secoué par la guerre civile, quatre révolutions successives, deux guerres mondiales et la guerre d'Algérie, qui fut aussi une guerre franco-française, aucun gouvernement n'a songé, dans le trouble, à se départir de l'arme absolue »[4]. Selon l'universitaire Paolo Passaglia, le retard français « peut s'expliquer par le fait que l'opposition entre abolitionnistes et rétentionnistes correspondait, en large mesure, à celle entre la gauche, d'un cÎté, et le centre et la droite, de l'autre, la premiÚre faisant de l'abolition un sujet marquant de son programme et les seconds étant trÚs majoritairement favorables au maintien de la peine. La longue hégémonie des partis de droite pendant la CinquiÚme République a donc été un obstacle, pour ne pas dire un verrou, à l'élimination de la peine capitale. Et la preuve vient du fait que l'un des premiers fruits de l'alternance au pouvoir a été justement l'abolition de la peine de mort »[47].

De 1984 Ă  2004, une trentaine de propositions de lois visant au rĂ©tablissement sont dĂ©posĂ©es par des dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs de droite ou d'extrĂȘme droite tels que Jacques MĂ©decin, Charles Pasqua, Jean-Marie Le Pen, Roland Nungesser ou Christian Estrosi[4]. La toute premiĂšre est dĂ©posĂ©e par Jean-François Poncet au SĂ©nat, en : selon Jean-Yves Le Naour, « le fait que ce sĂ©nateur du Lot-et-Garonne rĂ©dige sa proposition de loi aprĂšs le meurtre de deux fillettes dans son dĂ©partement, montre que les considĂ©rations Ă©lectorales ne sont jamais vraiment absentes du dĂ©bat »[4].

En 1986, fait notable pour une loi simple, Robert Badinter revĂȘt le tirĂ© Ă  part de la Loi du du Grand sceau de France.

DerniÚres exécutions et condamnations notables

Mode d'exécution

Outre-mer

Crimes autres qu'un meurtre

  • DerniĂšre exĂ©cution
  • DerniĂšre condamnation
    • ComplicitĂ© d'assassinats :
      • Roger Bontems, le par la cour d'assises de l'Aube, pour prise d'otages et complicitĂ© d'assassinats.
    • Tentative de meurtre :
      • Hadj Benfissa, le par la cour d'assises du Puy-de-DĂŽme, pour avoir blessĂ© griĂšvement les trois occupants du « domaine de la Tourette » aprĂšs s'y ĂȘtre introduit par effraction ; peine commuĂ©e en vingt ans de rĂ©clusion criminelle le [35].
      • Jean-Michel Marx (contumace), le par la cour d'assises du Haut-Rhin, pour tentative de meurtre[35].
    • Incendie volontaire : Jean-Claude Force, le , pour avoir incendiĂ©, durant la nuit du 29 au la ferme de ses anciens employeurs aprĂšs avoir Ă©tĂ© renvoyĂ© un mois plus tĂŽt[35].

Caractéristiques liées à la personne du condamné

DerniĂšre condamnation[35]

DerniÚre exécution publique

● Homme : EugĂšne Weidmann, de nationalitĂ© allemande, le 17 juin 1939, pour meurtres multiples.

● Femme : Georgette Thomas, le 24 janvier 1887, pour matricide[58].

● Français : AndrĂ© Vittel, le 2 juin 1939, pour double meurtre[49].

Interdiction supra-législative

Actuellement, bien que plusieurs responsables politiques français se déclarent en faveur de la peine de mort, son rétablissement ne serait pas possible sans dénoncer deux traités internationaux :

Convention européenne des droits de l'Homme

En 1950, l'article 2 de la Convention EDH (droit à la vie), autorise expressément la peine de mort mais l'encadre. Jusqu'en 1977, les exécutions françaises sont conformes à ce traité. De toute façon, le recours des particuliers contre la France pour non-respect de la Convention n'est ouvert qu'en 1981[59] - [60], année de l'abolition de la peine de mort en France.

AdoptĂ© par le Conseil de l'Europe, le protocole no 6 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertĂ©s fondamentales est signĂ© par la France en 1983, ce qui rend l'abolition quasiment irrĂ©versible[13] - [4]. AcceptĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale oĂč la gauche est majoritaire, la ratification du protocole est rejetĂ©e par trois fois au SĂ©nat oĂč siĂšge Charles Pasqua ; conformĂ©ment Ă  la Constitution, l'AssemblĂ©e a le dernier mot[4]. Le Conseil constitutionnel, saisi par le prĂ©sident de la RĂ©publique le , dĂ©clare le protocole conforme Ă  la Constitution[61] (85-188 DC[62]). Le , le Parlement europĂ©en adopte une rĂ©solution condamnant la peine de mort comme « une violation du droit Ă  la vie » et engageant les pays membres de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne Ă  adopter le protocole dans les plus brefs dĂ©lais[4]. Le , la France ratifie le protocole[61].

Le , le Conseil de l'Europe adopte le protocole no 13, qui interdit la peine de mort en toutes circonstances, mĂȘme en temps de guerre ou en cas de danger imminent de guerre[61]. La France le ratifie le [61].

Il convient de rappeler que cette convention n'est pas liĂ©e Ă  l'Union europĂ©enne, son cadre Ă©tant celui du Conseil de l'Europe (dont font partie des États non-membres de l'Union, comme la Turquie et la Russie).

Protocole de l'ONU et la Constitution française

LĂ  encore, le pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) autorise la peine de mort dans son article 6. C'est uniquement son second protocole facultatif qui l'interdit, mais seuls quelques États l'ont ratifiĂ©.

Le , le Conseil constitutionnel juge que la ratification de ce protocole du PIDCP[63] ainsi que du Protocole n° 13 Ă  la Convention europĂ©enne des droits de l'homme engage la souverainetĂ© nationale[4] et implique ainsi une rĂ©vision prĂ©alable de la Constitution, car les États signataires n'ayant aucune procĂ©dure de dĂ©nonciation du pacte, cette abolition revĂȘt donc un caractĂšre dĂ©finitif, qui selon le Conseil constitutionnel porte atteinte au libre exercice de la souverainetĂ© nationale.

La révision de la Constitution a donc été entreprise en partie dans le but de permettre l'adoption de ce traité.

Le , Jacques Chirac annonce une rĂ©vision de la Constitution visant Ă  inscrire l'abolition de la peine de mort dans un nouvel article 66-1. Celui-ci disposant simplement que « Nul ne peut ĂȘtre condamnĂ© Ă  la peine de mort »[4].

Quand l'Assemblée nationale débat de cette révision constitutionnelle, le , l'initiative en est défendue par le garde des Sceaux Pascal Clément qui, en 1981, avait posé la question préalable au projet de loi de Robert Badinter afin de le repousser[4]. La réforme constitutionnelle est acceptée par l'Assemblée à main levée, puis par le Sénat le [4].

AprÚs avoir été adopté par les deux chambres, l'article a été ratifié par le CongrÚs réuni à Versailles le [61] par 828 voix pour et 26 contre. Les 26 parlementaires ayant voté contre étaient tous non-inscrits ou UMP, sauf un seul sénateur UDF. Ont notamment voté contre Charles Pasqua, Louis Giscard d'Estaing et un certain nombre de députés de la Droite populaire. Nicolas Dupont-Aignan n'a pas voté[64]. Le Front National ne disposait à l'époque d'aucun parlementaire.

Union européenne

Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas l'Union européenne qui interdit à la France d'appliquer la peine de mort puisqu'il s'agit d'une Union économique, incompétente sur les questions de société.

Certes, l'article 2 de la Charte europĂ©enne des droits fondamentaux dispose que « Nul ne peut ĂȘtre condamnĂ© Ă  la mort, ni exĂ©cutĂ©. ». Mais cet article, comme l'ensemble de la Charte d'ailleurs, ne s'applique qu'Ă  l'Union europĂ©enne et aux États « uniquement lorsqu'ils mettent en Ɠuvre le droit de l'Union » (article 51)[65]. En clair, sa seule signification est qu'une directive europĂ©enne ne peut pas prĂ©voir l'usage de la peine de mort.

NĂ©anmoins, l'article 7 du traitĂ© sur l'Union europĂ©enne prĂ©voit qu'un État peut ĂȘtre privĂ© de certains de ces droits, notamment de son droit de vote au sein du Conseil de l'Union europĂ©enne en cas de « violation grave et persistante » des valeurs mentionnĂ©es Ă  l'article 2 dudit traitĂ©, notamment les « droits de l'homme ».

L'on peut facilement imaginer qu'un État qui reprendrait les exĂ©cutions capitales pourrait tomber sous le coup de cet article, mais ce serait le fruit d'une interprĂ©tation du traitĂ© et non d'une disposition expresse. En outre une telle privation du droit de vote nĂ©cessite une procĂ©dure fort contraignante, notamment un vote unanime du Conseil europĂ©en (exclusion faite de l'État concernĂ©) plus un vote Ă  la majoritĂ© des deux tiers du Parlement europĂ©en (art 354 du TFUE). Par contre, les traitĂ©s ne prĂ©voient pas l'exclusion pure et simple d'un État de l'Union sans son consentement.

HypothÚse d'un rétablissement

AprĂšs l'abolition, le Front national devient le seul parti majeur en France Ă  prĂŽner le rĂ©tablissement de la peine de mort[4]. La proposition est inscrite dans le programme prĂ©sidentiel de 2012 de Marine Le Pen, avec comme condition d'ĂȘtre soumise Ă  rĂ©fĂ©rendum[66], ce qui nĂ©cessiterait une rĂ©vision prĂ©alable de la Constitution pour permettre un tel rĂ©fĂ©rendum (cependant mĂȘme le droit actuel ne comporte pas de contrĂŽle juridictionnel des rĂ©fĂ©rendums prĂ©sidentiels)[67]. Marine Le Pen a par la suite renoncĂ© Ă  cette proposition historique du parti, qui ne figurait pas dans son programme prĂ©sidentiel de 2017.

Le rĂ©fĂ©rendum est presque systĂ©matiquement invoquĂ© par les partisans de la peine de mort, dĂ©sormais trĂšs isolĂ©s dans la classe politique, car il semble ĂȘtre le seul moyen permettant d'imposer une proposition aussi controversĂ©e que son rĂ©tablissement plus de 40 ans aprĂšs son abolition, sur le plan juridique comme politique. Selon une Ă©tude IFOP de 2011, 63 % des Français rĂ©pondent positivement Ă  la question « seriez-vous favorables Ă  ce que des sujets de sociĂ©tĂ© comme la peine de mort, le port de la burqa ou l’euthanasie soient soumis Ă  rĂ©fĂ©rendum ? »[68].

Opinion française

Avant l'abolition

Au cours du XXe siÚcle, l'opinion des Français sur la peine de mort a beaucoup évolué. Plusieurs sondages ont montré de grandes différences d'une époque à l'autre. En 1908, Le Petit Parisien publiait un sondage dans lequel 77 % des interrogés se déclaraient en faveur de la peine de mort. Dans les années 1960, les sondages d'opinion donnent « une majorité impressionnante » à l'abolition[4]. En 1968, un sondage de l'Institut français d'opinion publique (IFOP) montre que 50 % des Français étaient contre la peine de mort et 39 % pour. En 1972, dans un autre sondage IFOP, 27 % des sondés seulement étaient contre la peine de mort et 63 % pour. Enfin, un sondage du Figaro publié le indique que 62 % des Français sont pour le maintien de la peine de mort[69]. Ils sont 50 % en 1982, 65 % en 1985[4].

AprĂšs l'abolition

L'opinion publique se range durablement du cÎté de l'abolition la peine de mort à partir de la fin des années 1990[4]. En 1998, l'institut IFOP donnait[70] 44 % des Français favorables à la peine de mort contre 54 % opposés[4]. Un autre sondage donnait un résultat similaire en [71] (42 % pour la peine de mort).

À peine trois mois aprĂšs que ce sondage avait Ă©tĂ© fait Ă  l'occasion de l'anniversaire des vingt-cinq ans de l'abolition de la peine de mort, 58 % des Français se disaient favorables Ă  l'exĂ©cution de Saddam Hussein[72] - [73].

En 2002, peu avant l'Ă©lection prĂ©sidentielle, un sondage de l'entreprise de sondages TNS-Sofres indique que 47 % des sondĂ©s se disent favorables au rĂ©tablissement de la peine de mort. Ils Ă©taient 61 % en 1988, selon une enquĂȘte du CEVIPOF[74]. En 2006, l'institut SOFRES Ă©value la part des partisans du rĂ©tablissement Ă  42 %[4].

Selon Michel Winock, « ce n'est qu'Ă  partir de 1999 que l'Ă©volution de l'opinion Ă  ce sujet s'est durablement inflĂ©chie, les sondages mettant en avant l'effet gĂ©nĂ©rationnel — les plus jeunes hostiles au rĂ©tablissement —, mais aussi les cultures politiques, puisque, en 2006, la majoritĂ© des sympathisants UMP et pas seulement l'extrĂȘme droite se montraient favorables au rĂ©tablissement (66 %) alors que 65 % des sympathisants de gauche y Ă©taient opposĂ©s »[13]. En , Ă  la suite des attentats de janvier, on enregistre, pour la premiĂšre fois depuis trente ans, une majoritĂ© d'opinions favorables Ă  son rĂ©tablissement (52 %)[75] - [76]. En , le camp du rĂ©tablissement connaĂźt un niveau de soutien jamais atteint dans le cadre des enquĂȘtes Ipsos (depuis que celles-ci ont inclus le sujet en 2014), avec 55 % d'opinions favorables Ă  son retour[77].

Sondages récents

Français en faveur de la peine de mort :

Selon Opinionway (%)[78]
déc.
2009
déc.
2010
déc.
2011
déc.
2012
déc.
2013
déc.
2014
fév.
2015
déc.
2015
déc.
2016
déc.
2017
déc.
2018
fév.
2020
avr.
2020
32343545504750474745464646
Selon Ipsos (%)[79]
janv.
2014
avr.
2015
avr.
2016
juil.
2017
juil.
2018
août
2019
sept.
2020
45524849514455

Français condamnés à mort à l'étranger

Condamné Date de condamnation Crime(s) Situation Juridiction
Gervais Boutanquoi[80] Meurtre et vol de Richard Kraft, gérant d'un café de Karoi. Exécutés par pendaison à Harare le . Zimbabwe
Simon Chemouil[80]
Béatrice Saubin[81] Trafic de drogue. Peine réduite en emprisonnement perpétuel le , libérée en . Malaisie (en)
Claude Maturana[82] Meurtre de Glenn Estes, un adolescent de 16 ans qui rîdait autour de sa voiture. Mort en prison le . Arizona, États-Unis
Redouane Hammadi[83] Attentat de 1994 Ă  l'hĂŽtel Asni Ă  Marrakech. Dans le couloir de la mort. Maroc
Stéphane Aït Idir[83]
Michael Legrand[84] Meurtre de Rafael Santos, un immigrĂ© cubain dont il voulait voler la collection de CD. Peine commuĂ©e en prison Ă  vie. Louisiane, États-Unis
Nora Lalam ?? avril 2005 Les causes de son arrestation restent floues à ce jour. Dans le couloir de la mort. Algérie
Serge Atlaoui[85] Trafic de drogue. Situation inconnue. Indonésie
Jean-Marc Thivind[86] ?.?. 2009 Meurtre de Hermann Friedrich, un expatrié allemand. Acquitté le . Thaïlande
Chan Thao Phoumy[87] Trafic de drogue. Sort inconnu[88]. Chine
Joseph-François Jean Meurtre de la fille de son ex-compagne et de sa cousine, ĂągĂ©es de 17 et 16 ans. Dans le couloir de la mort. Texas, États-Unis
Adil Al-Atman[89] Attentat du 28 avril 2011 Ă  Marrakech Dans le couloir de la mort. Maroc
Hakim Dah[89]
Félix Dorfin[90] Trafic de drogue. Peine ramenée à 19 ans de réclusion criminelle le . Indonésie
KĂ©vin Gonot[91] Terrorisme, appartenance Ă  l'organisation "État islamique". Dans le couloir de la mort. Irak (en)
LĂ©onard Lopez[91]
Salim Machou[91]
Mustapha Merzoughi[92]
Brahim Nejara[93]
Karam El Harchaoui[94]
Yassine Sakkam[95]
Fodil Aouidate[96]
Vianney Ouraghi[96]
Bilel Kabaoui[97]
Mourad Delhomme[97]

Notes et références

  1. Voir l'article sur la peine de mort en Europe.
  1. « Abolition de la peine de mort : il y a 44 ans, le dernier condamné à mort de France était exécuté à Marseille », sur France 3 Provence-Alpes-CÎte d'Azur (consulté le ).
  2. Albert Bayet, La Morale des Gaulois, Paris, FĂ©lix Alcan, 1929.
  3. Françoise Biotti-Mache, « La peine de mort en mer. Évocation historico-juridique », Études sur la mort,‎ 2012/1 (n° 141), p. 55-78 (lire en ligne).
  4. Jean-Yves Le Naour, « Conclusion. « Les Français arrivent tard à tout, mais enfin ils arrivent » », dans Jean-Yves Le Naour (dir.), Histoire de l'abolition de la peine de mort, Paris, Perrin, coll. « SynthÚses Historiques », (lire en ligne), p. 353-364. Via Cairn.info
  5. ValĂ©rie Kubiak, « 1907 : l’annĂ©e oĂč l’on a failli abolir la peine de mort en France », sur geo.fr, (consultĂ© le ).
  6. Code pénal Dalloz 1980-1981.
  7. GEO avec AFP, « Peine de mort : 5 informations sur son application en France », sur Geo.fr, (consulté le ).
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Annexes

Bibliographie

Bande dessinée
  • Marie Bardiaux-VaĂŻente (ill. Malo Kerfriden), L'abolition : le combat de Robert Badinter, GlĂ©nat, , 128 p. (ISBN 9782344048979).

Articles connexes

Liens externes

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