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Roger Degueldre

Roger Degueldre, né le à Louvroil (Nord) à quelques kilomÚtres de la frontiÚre belge et fusillé au fort d'Ivry[1] (région parisienne), le , est un officier qui fut condamné à mort le par la Cour militaire de justice pour les nombreux attentats dont il fut jugé responsable en tant que fondateur et numéro un des commandos Delta de l'Organisation armée secrÚte (OAS) pendant la guerre d'Algérie[2].

Roger Degueldre
La mort plutÎt que le déshonneur
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Roger Hercule Gustave Degueldre
Pseudonyme
Delta, Danielle
Nationalité
Allégeance
OAS
Activité
Commando Delta
Autres informations
Arme
LĂ©gion ÉtrangĂšre
Unité
1er REP
Grade militaire
Conflit

Guerre d'Indochine

Guerre d'Algérie
Condamné pour
Atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l'État
Distinctions
Portrait de Roger Degueldre, fosse des fusillés, Fort d'Ivry

Lieutenant du 1er rĂ©giment Ă©tranger de parachutistes, il avait dĂ©sertĂ© quatre mois avant le putsch des gĂ©nĂ©raux d'avril 1961, puis a rejoint l'OAS. Sa compagne, Nicole Gardy, Ă©galement condamnĂ©e Ă  mort, s'est enfuie avec sa famille en AmĂ©rique du Sud, oĂč elle a achetĂ© des terres Ă  la frontiĂšre entre le Paraguay et l'Argentine.

Biographie

Jeunesse

NĂ© d'un pĂšre manƓuvre Ă  la SNCF et d'une mĂšre au foyer, sa famille se rĂ©fugie en zone libre dans le sud de la France pendant l'occupation allemande.

Libération

À la LibĂ©ration, il combat dans la 10e division d'infanterie motorisĂ©e qui participe Ă  la rĂ©duction de la poche de Colmar en . Il aurait rejoint cette unitĂ© vers la fin septembre 1944.

Le 20 septembre 1945 à Marseille, il s'engage dans la Légion étrangÚre, sous un faux nom de famille, une fausse nationalité et une date de naissance modifiée de quelques mois : Roger « Legueldre », né le à GruyÚres, dans la Confédération suisse.

Par décision ministérielle, il reprendra dix ans plus tard son identité le aprÚs avoir été naturalisé français.

DÚs ses débuts en Indochine en 1948[3], il est promu maréchal des logis, au 1er régiment étranger de cavalerie[4], le régiment des cavaliers légionnaires[3], puis maréchal des logis-chef, prÚs de 3 ans aprÚs son incorporation[4]. Omis du recensement de la classe 45, il est recensé ultérieurement avec la classe 51[5].

Indochine

Pendant la guerre d'Indochine, il porte secours le 21 janvier 1950, lors d'un accrochage dans le delta du Mékong, à son supérieur direct, le capitaine Hervé Le Barbier de BligniÚres[3], ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre des Théùtres d'opérations extérieurs[4].

Chef d'Ă©tat-major de l'OAS en France en 1960-1961, BligniĂšres sera arrĂȘtĂ© en septembre 1961 et condamnĂ© en septembre 1963 Ă  six ans de prison. C'est lors de son sauvetage en 1950 par Degueldre qu'est nĂ©e l'amitiĂ© entre les deux militaires, a soulignĂ© le journaliste RĂ©mi Kauffer[3]. Pendant la guerre d'AlgĂ©rie, le premier va « servir de relais parisien »[3], quand le second « cherchera avec l'aide de son camarade de rĂ©giment Pierre Sergent » Ă  « recruter des gĂ©nĂ©raux prĂȘts Ă  prendre la tĂȘte du pusch des gĂ©nĂ©raux d'Alger »[3], alors seulement « en gestation »[3]. BligniĂšres a, quant Ă  lui, fait dater cette amitiĂ© de l'Ă©tĂ© 1948, dĂšs l'incorporation de Degueldre. EmprisonnĂ© lui aussi, BligniĂšres a transmis Ă  la Cour de Justice le 20 juin 1962, quelques jours avant le procĂšs Degueldre, un texte dĂ©nonçant une campagne pour ridiculiser certaines dĂ©corations militaires et affirmant que le 21 janvier 1950 dans le delta du MĂ©kong, Degueldre combattit « seul sans aucun soutien » aprĂšs avoir perdu un tiers de ses hommes et rĂ©ussit Ă  sauver les blessĂ©s[6], le « soulevant dans ses bras » pour le « mettre Ă  l'abri »[7]. Son tĂ©moignage aurait selon lui Ă©tĂ© refusĂ© au procĂšs[7].

En 1954, aprĂšs la dĂ©faite de Điện BiĂȘn Phủ, Degueldre est mutĂ© au 1er bataillon Ă©tranger parachutiste, ancĂȘtre du 1er rĂ©giment Ă©tranger de parachutistes[4] .

Crise de Suez

Roger Degueldre fut envoyĂ© en Égypte en novembre 1956[5] lors de la crise du canal de Suez, quand l'Égypte est attaquĂ©e par une alliance secrĂšte, conclue Ă  Paris du 21 au 24 octobre 1956 entre la France, le Royaume-Uni et IsraĂ«l, en rĂ©action Ă  la nationalisation du canal de Suez. Français et Britanniques bombardent Ă  partir du 31 octobre, puis parachutent le 5 novembre des commandos du 11e Choc, qui perd deux hommes, avec le 2e RPIMa du colonel ChĂąteau-Jobert. DĂ©but 1957, ce dernier se prĂ©sentera au gĂ©nĂ©ral Salan, pour dĂ©plorer de ne pas avoir reçu l’ordre d'aller au-delĂ  de Port-SaĂŻd et Port-Fouad, jusqu’au Caire et Ă  Suez, puis sera en 1965 condamnĂ© Ă  mort par contumace pour son action au sein de l'OAS mais bĂ©nĂ©ficiaire de l'amnistie de juin 1968.

Guerre d'Algérie

Degueldre participe ensuite Ă  la guerre d'AlgĂ©rie[8]. Fait chevalier de la lĂ©gion d’honneur le 26 septembre 1958[5], il est promu lieutenant en dĂ©cembre 1959[5].

Le colonel Godard veille Ă  ce qu'il soit l'adjoint du patron des services de contre-terrorisme en AlgĂ©rie[9]. Mais plus tard, le mĂȘme colonel Godard affichera cependant une « inquiĂ©tude devant le jusqu'au boutisme de Degueldre »[10]. Les deux hommes sont cependant Ă  la tĂȘte de l'OAS et dans la mĂȘme caserne.

OAS

C'est Degueldre, selon de nombreuses sources, qui a donnĂ© Ă  l'OAS, groupe terroriste clandestin s'opposant Ă  la fin de la guerre d'AlgĂ©rie, son poids et son influence[5]. Il est en principe numĂ©ro 2 de la branche armĂ©e, les "commandos Delta", autour desquels est bĂątie l'OAS, mais en rĂ©alitĂ© le vrai leader[3]. Des assassinats sont effectuĂ©s aprĂšs ses ordres Ă©crits[9]. Il a eu, avec le colonel Godard, une « importance dĂ©cisive en termes d’action malgrĂ© un grade de simple lieutenant », a soulignĂ© l'historien Olivier Dard. Si l’idĂ©e de l'OAS viendrait de Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, civils qui « Ă©chafaudent quelques projets depuis leur refuge de Madrid dĂ©but 1961 », c'est le colonel Yves Godard qui lui donne corps, selon Olivier Dard, « en proposant une structuration qui reprend trĂšs largement ses idĂ©es et reflĂšte son passĂ© d’ancien chef de la sĂ»retĂ© d’Alger » : son schĂ©ma d’organisation est « pensĂ© et imposĂ© » par le colonel Godard, pour qu'elle soit « extrĂȘmement structurĂ©e et tournĂ©e vers la guerre subversive ».

PrĂ©sent avec son rĂ©giment pendant la semaine des barricades de janvier 1960 Ă  Alger, puis engagĂ© dans la dĂ©fense de l'AlgĂ©rie française, Degueldre est soupçonnĂ© d’avoir participĂ© au complot avortĂ© de dĂ©cembre 1960 contre le gĂ©nĂ©ral de Gaulle peu aprĂšs sa visite Ă  Alger.

Il dément mais est muté au 4e régiment étranger d'infanterie, qu'il décide de ne pas rejoindre[5].

DĂ©sormais dĂ©sireux de lancer la lutte armĂ©e, il passe alors dans la clandestinitĂ© le ou dĂ©but janvier[11], quatre mois avant le Putsch des gĂ©nĂ©raux, qui a eu lieu du 22 au 25 avril 1961. Il est prĂȘt Ă  brĂ»ler les vaisseaux en liquidant quelques-uns des prisonniers des putschistes[5] comme le gĂ©nĂ©ral Gambiez et le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral Jean Morin[5].

Au cours de la mĂȘme annĂ©e 1961, il est le crĂ©ateur et responsable des commandos Delta, bras armĂ© de l'Organisation de l'armĂ©e secrĂšte, qui ont exĂ©cutĂ© la plus grande partie de ses attentats. Delta Ă©tait son indicatif radio[3]. Le commando Delta 1 dont faisaient partie le sergent Dovecar, Claude Piegts, Marc TĂ©nard et Karl Pietri, entre autres s'est chargĂ© de l'Ă©limination du commissaire Gavoury le 31 mai 1961[12]. L'ordre venait de Canal qui voulait "punir" le gouvernement pour la condamnation des gĂ©nĂ©raux Zeller et Challe. Le gĂ©nĂ©ral Salan a condamnĂ© cet assassinat qui a dressĂ© toute la police contre l'OAS[13].

Le nombre de victimes de l'OAS est difficile Ă  Ă©tablir prĂ©cisĂ©ment, selon Bertrand Le Gendre, journaliste au quotidien Le Monde. Selon lui, la SĂ»retĂ© nationale a le dĂ©compte le plus fiable : « 1 622 morts dont 1 383 musulmans et 239 EuropĂ©ens. Et de 5 148 blessĂ©s dont 4 086 musulmans et 1 062 EuropĂ©ens », soit prĂšs de 7 000 victimes au total.

Ce décompte a été établi au , le jour de l'arrestation du général Salan.

Parmi les nombreux attentats rĂ©alisĂ©s, il tente d'achever sur son lit d'hĂŽpital l'ex-rĂ©sistant Gaston Pernot[3], un gaulliste opposĂ© Ă  la guerre[3]. Le 15 mars 1962 prĂšs d'Alger, un « commando Delta » pĂ©nĂštre au centre d'Ă©ducation social (CES) de ChĂąteau-Royal, service de l'Ă©ducation nationale crĂ©Ă© par la rĂ©sistante Germaine Tillion[11]. Une trentaine de salariĂ©s des CES, accusĂ©s de sympathie pour la rĂ©bellion algĂ©rienne, arrĂȘtĂ©s en 1956 puis en 1959, avaient Ă©tĂ© relaxĂ©s, sauf 4 condamnĂ©s Ă  de courtes peines de prison. Les six cadres des CES prĂ©sents dans la salle, alignĂ©s contre un mur de la cour et assassinĂ©s Ă  l'arme automatique Ă©taient :

  • Marcel Basset, directeur du Centre de formation de l'Ă©ducation de base Ă  Tixeraine, ancien rĂ©sistant du rĂ©seau « Voix du Nord »[11];
  • Robert Eymard, ancien instituteur et chef du bureau d'Ă©tudes pĂ©dagogiques aux CSE ;
  • Mouloud Feraoun, directeur adjoint au chef de service des CSE, ancien instituteur et Ă©crivain ;
  • Ali HammoutĂšne, inspecteur de l'Éducation nationale, directeur adjoint aux CSE et ancien instituteur ;
  • Max Marchand (nĂ© en 1911), inspecteur d'acadĂ©mie, chef de service et ancien instituteur, croix de guerre et croix de la valeur militaire[11];
  • Salah Ould Aoudia, ancien instituteur et inspecteur des centres de la rĂ©gion Alger-Est.

Arrestation et procĂšs

Il est arrĂȘtĂ© le [14]. CondamnĂ© Ă  mort par la cour militaire de justice, puis fusillĂ© peu aprĂšs le au fort d'Ivry. Jean-Louis Tixier-Vignancour et Denise Macalgne, les avocats qui assistaient Degueldre, ont dĂ©posĂ© sans succĂšs une requĂȘte aux fins de renvoi pour cause de suspicion lĂ©gitime, devant la Cour de cassation[15]. Ils avaient consultĂ© l'un et l'autre deux avocats au Conseil d'État, envisageant un recours, mais se virent rĂ©pondre que la « cadence accĂ©lĂ©rĂ©e Ă  laquelle Ă©tait menĂ©e la procĂ©dure pĂ©nale » rendait difficile d'obtenir une date pour plaider assez rapprochĂ©e[16]. « Un chef de tueurs Ă  gages ne peut invoquer les circonstances attĂ©nuantes » plaide lors du procĂšs l'avocat gĂ©nĂ©ral Gerthoffer[17].

Pendant le procÚs il s'est « Cantonné dans un mutisme prévisible »[18], l'accusé est reconnu coupable sans circonstances atténuantes de tous les crimes qui lui étaient reprochés, au terme d'une journée d'audience et « d'un débat sans éclat oratoire »[17].

Degueldre fut le troisiÚme condamné à mort exécuté pour des crimes commis au nom de l'OAS. Un mois plus tÎt, Albert Dovecar et Claude Piegts avaient été fusillés ensemble le 7 juin au fort du Trou-d'Enfer aprÚs avoir été condamnés pour l'assassinat du commissaire Roger Gavoury[19]. Huit autres membres des commandos Delta, « organisés et dirigés par Roger Degueldre, dont trois légionnaires déserteurs : Celia, Angelman et Zajek », comparaissent plus tard, fin juillet 1962, pour des faits qui leur furent déjà reprochés lors du procÚs Degueldre : 17 attentats commis à Alger de juillet à septembre 1961, puis l'assassinat d'Alfred Fox, attaché maritime au consulat de Grande-Bretagne à Alger, le 26 septembre 1961[20].

Selon le récit fait par l'avocat de Degueldre de son exécution, une balle seulement sur les onze du peloton d'exécution l'aurait atteint[21]. Le sous-officier chargé de lui donner le coup de grùce s'y reprendra à six fois et devra aller chercher un second revolver avant que Degueldre ne meure[21].

Les trois premiers officiers ayant refusĂ© l'ordre de former le peloton d'exĂ©cution, les capitaines Jean de Balby de Vernon, Michel Cabanes et Michel Martet, du 501e rĂ©giment de chars de combat de Rambouillet, sont sanctionnĂ©s, rayĂ©s des cadres et mis aux arrĂȘts. Les officiers suivants qui ont refusĂ© l'ordre ont Ă©galement Ă©tĂ© sanctionnĂ©s.

Polémiques

Date de la désertion

Roger Degueldre n'a pas déserté l'armée française lors du putsch des généraux d'Alger mais 4 à 5 mois avant, afin de préparer ce putsch. Le quotidien Le Monde du 5 novembre 2004[11] a publié une lettre de Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Henri Ould Aoudia, l'un des six inspecteurs des Centres éducatifs sociaux (CES) assassinés par l'OAS le [22] - [23], lors de l'attentat dit Assassinat de Chùteau-Royal. La lettre estime que le journal venait de publier un résumé biographique doublement erroné[11], sous la forme d'une notice de 3 lignes commençant par "Résistant FTP, il s'engage dans la Légion. Il déserte le 22 avril 1961 lors du putsch"[24], alors qu'il n'était pas résistant[11] et que cette désertion s'est en fait produite le 25 janvier 1961[11], lui permettant de contribuer à la préparation du putsch « en faisant la navette entre les comploteurs d'Algérie et de France »[11].

La dĂ©sertion aurait pu mĂȘme se produire, plus tĂŽt, Degueldre la justifiant aux hommes de son ex-unitĂ© dans une circulaire qu'il diffuse en janvier 1961, selon un livre consacrĂ© Ă  son ami De BlignĂšres[7].

Participation alléguée à la Résistance

Une lettre de Jean-Philippe Ould Aoudia, publiée dans Le Monde du 5 novembre 2004[11], affirme que Roger Degueldre n'a jamais été résistant, participant au contraire trÚs jeune à des « actions criminelles contre des résistants à Charleroi en 1944 »[11], et ne rejoignant la Légion étrangÚre en 1945, sous un faux nom, une fausse nationalité suisse et une date de naissance retouchée, que pour « échapper à sa condamnation par la justice belge »[11].

Rappelant que Degueldre a Ă©tĂ© « naturalisĂ© français » seulement « aprĂšs 5 ans de lĂ©gion », la lettre prĂ©cise que l'attentat de 1961 contre le pĂšre de Jean-Philippe Ould Aoudia visait un service de l'Éducation nationale fondĂ© par l'ex-rĂ©sistante Germaine Tillion[11], deux des quatre EuropĂ©ens Ă©galement tuĂ©s Ă©tant d'anciens rĂ©sistants : Max Marchand, croix de guerre et croix de la valeur militaire[11] et Marcel Basset, ancien du rĂ©seau « Voix du Nord »[11].

En 1962, l'article du Monde[25] annonçant l'arrestation de Roger Degueldre ne mentionnait pas qu'il s'agit d'un ancien résistant, précisant au contraire dÚs les premiÚres lignes qu'il dément avoir appartenu à la division SS Wallonie[25], créée en août 1941 par l'occupant allemand et Fernand Rouleau, bras droit de Léon Degrelle[26], pour enrÎler des rexistes belges sur le front de l'Est, ouvert par la rupture du pacte germano-soviétique. Ignorant que Degueldre ne fut naturalisé français qu'en 1950, le quotidien estimait alors qu'il « est possible qu'il ait appartenu à une organisation pro-allemande en France, mais alors trÚs jeune », tout en précisant qu'« aucune preuve n'en a été avancée jusqu'à présent »[25].

Le doyen de Charleroi Pierre Harmignie[27] fut ensuite tué comme 18 autres des 100 otages raflés les 17 et 18 août 1944 par les rexistes de Bruxelles et de Charleroi, sous les ordres de Victor Matthys, condamné à mort peu aprÚs[28] - [29]. Cette "tuerie de Courcelles" répliquait au meurtre d'Oswald Englebin, bourgmestre rexiste de Charleroi par les occupants d'une voiture en fuite, dont l'identité et les motivations ne furent jamais établies[30] - [31]. L'exécution de 20 autres otages par les Allemands s'ajouta au bain de sang 6 jours aprÚs[32].

AprĂšs la lettre publiĂ©e par Le Monde en novembre 2004, au cƓur d'une sĂ©rie de polĂ©miques mĂ©morielles sur la dĂ©colonisation, Jean-François Collin, prĂ©sident de l'Association pour la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts moraux et matĂ©riels des anciens dĂ©tenus de l'AlgĂ©rie française (Adimad), s'en Ă©tonne dans un courrier de protestation[33]. Le journal lui rĂ©pond qu'on pouvait lire dans le journal L'Europe rĂ©elle de dĂ©cembre 1961, que « Roger Degueldre, dirigeant aux Serments de la Jeunesse Rexiste, partit comme volontaire Ă  seize ans, pour le Front de l'Est », oĂč « il se couvrit de gloire dans la LĂ©gion Wallonie », et que « condamnĂ© Ă  mort en 1945, comme des milliers de ses camarades, par les sanglants Tribunaux de RĂ©pression imaginĂ©s en Belgique par les Spaak, Demany et autres Ă©nergumĂšnes de gauche », il parvient Ă  s'enfuir et s'engager « parmi les Volontaires qui partaient lutter contre le communisme en Indochine ».

SignĂ© "Tcherkassy", en rĂ©fĂ©rence Ă  la bataille de Tcherkassy de 1944, cet article est bien paru en dĂ©cembre 1961 dans le numĂ©ro 44 du mensuel L'Europe rĂ©elle, fondĂ© en 1957 sous le nom Le Peuple rĂ©el puis rebaptisĂ© en 1958, une revue nĂ©o-rexiste du Nouvel ordre europĂ©en, parti dirigĂ© par Jean-Robert Debbaudt[26] - [34], ex-combattant SS wallon du Front de l'Est[26] - [35] - [36] - [34] et bras-droit de LĂ©on Degrelle[34] - [36]. Le parti de Jean-Robert Debbaudt s'est ensuite fondu en avril 1966 dans la FANE[37] - [38] de Mark Fredriksen, avec les "Cercles Charlemagne" qui venaient de quitter Occident aprĂšs l'Ă©viction fin 1965 de Pierre Sidos, puis s'est prĂ©sentĂ© aux lĂ©gislatives belges de 1974 sous l'Ă©tiquette "Front rexiste"[26]. ArrĂȘtĂ© en 1945 Ă  la LibĂ©ration de la Belgique puis jugĂ© en 1946[26], Jean-Robert Debbaudt fut acquittĂ© en raison de son Ăąge[26]. Deux ans plus jeune que Degueldre, il « fit partie des quelque 7500 hommes de la LĂ©gion Wallonie, combattant sur le front de l'Est sous l'uniforme SS »[26] - [35] - [36], ĂągĂ© d'Ă  peine 17 ans, selon la presse belge[35] - [26]. Il est restĂ© rĂ©fugiĂ© en Espagne jusqu'Ă  sa mort en juillet 2003 Ă  l'Ăąge de 76 ans, ses nĂ©crologies Ă©tant alors critiquĂ©es par les lecteurs de plusieurs quotidiens belge[36], pour avoir ressemblĂ© Ă  « une choquante apologie » de sa croix de fer gagnĂ©e avec les SS de la Seconde Guerre mondiale[35] - [26] - [36].

Peu avant ce décÚs et la protestation de Jean-Philippe Ould Aoudia en 2004, le journaliste Rémi Kauffer avait au contraire jugé « parfaitement faux » de présenter Roger Degueldre comme « un ex-collabo », dans un livre de 2002[39]. Kauffer y exhume un témoignage inédit de l'ex-résistant français Roger Pannequin, décédé l'année précédente : Pannequin lui aurait confié dix-sept ans plus tÎt, en 1985, que « Degueldre a fait la Résistance à nos cÎtés »[33] - [39] et n'aurait fait que « continuer dans la ligne politique ultra-nationaliste que nous, les communistes, suivions à la Libération » en s'engageant dans la Légion étrangÚre en 1945[33] - [39]. Roger Pannequin ne citait cependant pas Degueldre dans ses mémoires, publiées en 1976 et 1977, qui fourmillent pourtant de noms[40] - [41] et Rémi Kauffer ne donne pas d'autre précision sur leur entretien de 1985. Le livre auquel cette conversation a servi, publié en 1989[3], ne donne aucune précision non plus sur le passage allégué de Degueldre dans la Résistance[3], ne citant pas Pannequin sur ce point, bien que le nom de Degueldre y soit cité une dizaine de fois[3].

Dans un autre livre publiĂ© beaucoup plus tard, en 2018[42], RĂ©mi Kauffer ne parle plus d'un Roger Degueldre rĂ©sistant, et explique, pour la premiĂšre fois, que son appartenance Ă  la division SS Wallonie serait Ă  la fois une « rumeur »[42], propagĂ©e dans le cadre d'une « campagne de dĂ©sinformation », menĂ©e par les services secrets est-allemands de la Stasi dĂšs les annĂ©es 1960[42], et une « lĂ©gende dorĂ©e virant au noir », dĂ©coulant de « l'assassinat expiatoire » par Degueldre[42] « d'un ancien ami, qui lui avait confiĂ© s'ĂȘtre enrichi pendant la guerre en tuant un couple de juifs pour rĂ©cupĂ©rer leurs biens »[42].

La mention d'une participation de Roger Degueldre à la résistance était apparue pour la premiÚre fois dans Le Monde du 29 juin 1962[43]. Publié une semaine avant son exécution, juste avant sa condamnation[43] et basé seulement sur ses déclarations[43], l'article contrebalançait ceux de la semaine précédente évoquant les accusations du journal L'Europe réelle de décembre 1961 d'avoir été un SS. Selon sa propre version, Degueldre aurait franchi les Pyrénées à 16 ans[43], entre mai 1941 et mai 1942, pour tenter de rejoindre « les éléments encore incertains de la France libre »[43] puis fait « six mois de prison » en Espagne[43], avant de retourner dans le Nord en 1943[43], « pour rejoindre cette fois un groupe de FTP » avec lequel il « fait la résistance jusqu'à Libération »[43], mais n'en « a gardé aucun papier, n'en ayant d'ailleurs pas sollicité, n'ayant pas eu le souci de faire homologuer sa situation »[43], faute de temps ou d'envie[43].

Le journal de l'ADARS, Association des amis de Raoul Salan[5], un autre leader de l'OAS, a repris cette version un demi-siĂšcle plus tard, en ajoutant que Degueldre aurait disparu ensuite de Louvroil (Nord)[5] pour se rĂ©fugier Ă  Paris chez sa sƓur[5], sur les conseils de l'abbĂ© Jean de Beco[5]. L'ADARS affirme tirer ce dĂ©tail d'un article d'Éric Deschodt dans L'Esprit public, revue politique ayant paru de 1960 Ă  1966[5]. Belge naturalisĂ© français, Jean de Beco fut ordonnĂ© prĂȘtre en 1939, puis a combattu en avril 1940 dans l'armĂ©e rĂ©guliĂšre française[44], fut dĂ©portĂ© en Allemagne[44], avant de revenir dans la France libĂ©rĂ©e[44]. Il est cĂ©lĂšbre pour avoir dĂ©samorcĂ© le 2 septembre 1944[44], avec son petit frĂšre[44], les charges des allemands contre le pont Michot Ă  Louvroil[44], prĂšs de l'usine sidĂ©rurgique familiale[45], accĂ©lĂ©rant l'arrivĂ©e des alliĂ©s[44]. DĂšs octobre 1944[44], il Ă©tait la Bataille de Dunkerque, Ă  170 kilomĂštres au Nord de Louvroil[46], accompagnant la compagnie FFI-FTP de Maubeuge-Louvroil comme aumĂŽnier du rĂ©giment d'infanterie qu'elle a intĂ©grĂ©[44], mais tombant le 11 avril 1945 dans les combats de Brouckerque[44], le jour mĂȘme oĂč son frĂšre jumeau, fut libĂ©rĂ© du camp de Buchenwald[47].

Participation alléguée à la légion rexiste et aux Waffen SS

Affiche de recrutement de la division SS « Wallonie ».

De nombreuses sources, y compris rexistes, considÚrent que Roger Degueldre a combattu pendant la seconde Guerre mondiale avec la division SS Wallonie des rexistes belges[48] - [49] - [50] - [51] - [25], mais le quotidien Le Monde avait tempéré, estimant en 1962 qu'« aucune preuve n'en a été avancée jusqu'à présent »[25].

Une lettre de Jean-Philippe Ould Aoudia en 2004, protestant contre une notice biographique erronĂ©e de Degueldre dans un dossier d'Histoire du "Monde", dĂ©clare qu'il y a combattu trĂšs jeune, Ă  l'Ă©poque oĂč il Ă©tait encore de nationalitĂ© belge, une dĂ©cennie avant de devenir français. Cette lettre reprend l'enquĂȘte publiĂ©e en 1992 par Jean-Philippe Ould Aoudia dans la revue universitaire MatĂ©riaux pour l'histoire de notre temps[50] puis la mĂȘme annĂ©e aux Editions TirĂ©sias[52].

Selon lui, l'assassinat de ChĂąteau-Royal commis le par un commando Delta, Ă©tait couvert par six dĂ©crets comportant soixante articles, qui ont « confĂ©rĂ© une impunitĂ© Ă  tous les instigateurs et Ă  tous les exĂ©cutants d'un crime qui, par sa nature demeure un crime contre l'HumanitĂ© »[50]. Cette couverture d'État, qui n'a finalement pas suffi Ă  protĂ©ger Roger Degueldre, a selon lui prouvĂ© « la mystification d'une OAS comme expression spontanĂ©e du dĂ©sespoir d'un petit peuple pied-noir »[50] craignant en 1961 l'exode, pour plutĂŽt illustrer un « fonctionnement »[50] rĂŽdĂ© depuis des annĂ©es, l'assassinat de ChĂąteau-Royal n'ayant « rien d'improvisĂ© »[50] mais rĂ©pondant au contraire « Ă  une "logique" criminelle ancienne »[50], s'acharnant depuis cinq ans contre l'institution visĂ©e.

En annonçant l'arrestation de Degueldre en avril 1962, Le Monde s'était demandé : « fut-il un partisan de Léon Degrelle, chef du mouvement fasciste Rex, et pendant la guerre un membre de la légion de Wallonie ? »[25], pour observer que « certains l'ont affirmé ». Le journal avait posé à nouveau la question le 20 juin 1962, juste avant son procÚs[53] puis donné quelques jours aprÚs, peu avant sa condamnation, la version de l'accusé, décidé à rester silencieux durant tout son procÚs. Selon cette version, Degueldre aurait au contraire été un résistant[43], mais sans avoir le moyen de l'étayer[43].

Degueldre aurait fui la Belgique quelques semaines aprĂšs la disparition du bĂątonnier de Bruxelles Louis Braffort, arrĂȘtĂ© Ă  son domicile par trois rexistes dans la soirĂ©e du 22 aoĂ»t 1944 tandis que la radio annonçait la libĂ©ration imminente de Bruxelles.

Personnalité

Les livres sortis au début du XXIe siÚcle dans le sillage des témoignages dans Le Monde du général Paul Aussaresses ont idéalisé la personnalité de Degueldre, dont l'arrestation aurait été une catastrophe pour l'OAS[54]. Il a cependant été confirmé qu'elle a été causée par une dénonciation dans ses propres rangs[54].

Les historiens Sylvie ThĂ©nault et Jean Monneret sont tombĂ©s d'accord en 2017 sur le fait que «les commandos Delta acquirent une totale libertĂ© aprĂšs l’arrestation de leur chef, Roger Degueldre»[55], le second estimant qu'ils sont alors privĂ©s « de toute orientation tactique et stratĂ©gique claire »[55] mais reprochant Ă  la premiĂšre d'utiliser le mot "Terroriste" pour qualifier l'OAS dans toute sa durĂ©e de vie[55], tout en dĂ©mentant ĂȘtre favorable Ă  cette organisation[55], car selon lui ses attentats Ă©taient «relativement ciblĂ©s»[55] jusqu'Ă  une "seconde phase"[55], commencĂ©e le 19 mars et allant jusqu'en juin 1962[55]. ArrĂȘtĂ© mi-avril, Degueldre fut fusillĂ© dĂ©but juillet.

Selon l'historienne des idĂ©es politiques Anne-Marie Duranton-Crabol, spĂ©cialiste de l'extrĂȘme droite[56] Roger Degueldre a tĂ©moignĂ© d'un dĂ©doublement de sa personnalitĂ©, dans le seul Ă©crit de lui disponible, une lettre Ă©crite 4 jours avant sa mort.

Famille

Le 21 avril 1945, sergent, il a épousé à Hautmont, sa premiÚre femme, dont il divorcera le 22 décembre 1959, épousant une autre le 4 juin 1960[5].

Sa compagne en 1961, Nicole Bésineau, fille du général Paul Gardy, condamnée à 15 ans de réclusion par contumace, épouse de Michel Bésineau[57], s'enfuit en 1963 avec toute la famille Gardy en Argentine[58]. L'Argentine leur offre alors des terres à Misión Tacaaglé, dans la région de Formosa, prÚs du Paraguay[59].

MĂ©moire

En novembre 1978, le président du Front national Jean-Marie Le Pen, dans son discours de clÎture du cinquiÚme congrÚs de ce mouvement fondé autour de lui en 1972, a rendu hommage à ces « soldats de la fidélité qui ont nom Bastien-Thiry ou Roger Degueldre »[60]. Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars 1963 pour avoir organisé l'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle.

L'Adimad a inaugurĂ© le 6 juillet 2005 Ă  Marignane, dans les Bouches-du-RhĂŽne, une stĂšle Ă  la mĂ©moire des fusillĂ©s de l'OAS, dont Roger Degueldre[61]. La date a Ă©tĂ© choisie en hommage Ă  Roger Degueldre, fusillĂ© le 6 juillet 1962[61]. Il y a aussi a Nice dans le parc municipal Alsace-Lorraine sur une monument pour l’AlgĂ©rie Française, inaugurĂ© le 25 fĂ©vrier 1973 en prĂ©sence de Jacques MĂ©decin, maire de Nice, une plaque avec l'inscription "Roger Degueldre Symbole de l’AlgĂ©rie Française"[62].

Selon Le Monde, plusieurs semaines avant cette commĂ©moration annoncĂ©e, des organisations, parmi lesquelles la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Collectif des historiens contre la loi du 23 fĂ©vrier 2005[61], dite "loi portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriĂ©s", se mobilisent contre cette « forme dĂ©guisĂ©e de rĂ©habilitation du colonialisme, voire une sorte de repentance subrepticement imposĂ©e Ă  la nation »[61]. Un « action culturelle » en faveur de la paix et de la rĂ©conciliation, pour l’écriture dÂčune histoire partagĂ©e rĂ©unit alors Mouloud Aounit, secrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du Mouvement contre le racisme et pour l'amitiĂ© entre les peuples (MRAP), l'historien Émile Temime et le sociologue Jean-Robert Henri[63].

La loi du 23 février 2005, prévoyait alors que « les programmes scolaires reconnaissent (...) le rÎle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord »[61], point sur lequel elle sera par la suite amendée sur décision de Nicolas Sarkozy, afin d'apaiser les polémiques de l'année 2005 sur les enjeux mémoriels.

DĂ©corations

Sa condamnation à mort le prive de ses prérogatives en matiÚre de décorations. Il avait été décoré à neuf reprises[64]:

Arts et littérature

Le jour de l'exĂ©cution de Roger Degueldre, un autre militant de l'OAS est dĂ©tenu, Jean-Pax MĂ©fret, 17 ans. Selon le magazine Valeurs Actuelles, il s'Ă©tait s’introduit dans le camp retranchĂ© d’Ortiz Ă  seulement 15 ans. Devenu plus tard chanteur[65] - [66], il consacrera deux chansons, L'erreur du GĂ©nĂ©ral" et Je ne vous garde pas rancune, je vous plains? sous le pseudonyme de Jean-NoĂ«l Michelet, Ă  raconter les derniers instants d'un officier français, en dĂ©nonçant la cour militaire d'injustice qui a donnĂ© ordre Ă  sa milice d'assassiner ce valeureux.

Notes et références

  1. « Algerie Francaise | La verite sur la guerre d'algérie », sur www.algerie-francaise.org (consulté le )
  2. « In memoriam roger degueldre », sur babelouedstory.com (consulté le ).
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  4. « Degueldre Roger », Pieds-Noirs d'hier et d'aujourd'hui, no 154, juillet-août 2007
  5. "Bulletin des amis de Raoul Salan" 1er trimestre 2005
  6. « Deltas & Collines :: Roger DEGUELDRE - Biographies ---- Vidéo :: DEGUELDRE_DE_BLIGNERES_SECOURS_DE_FRANCE », sur deltas-collines.org (consulté le )
  7. Hugues Kéraly, Hervé de BligniÚres: Un combattant dans les tourmentes du siÚcle, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-28359-5, lire en ligne)
  8. « Deltas & Collines :: Lieutenant Roger DEGUELDRE », sur deltas-collines.org (consulté le )
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  11. « RepĂšres », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. 2.     « Peines de prison, la plupart avec sursis, contre des AlgĂ©rois qui hĂ©bergĂšrent des dĂ©serteurs notamment les assassins du commissaire Gavoury », Le Monde.fr, 29 mars 1963 (lire en ligne, consultĂ© le 3 juin 2023)
  13. Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002, 1048 pages, Partie V La montĂ©e en puissance, ch. 37 : L'OAS Ă©limine le commissaire Gavoury, pp. 344 Ă  357.   p. 353 : "Godard et Salan, rĂ©agissant encore une fois en militaires et non en rĂ©volutionnaires, ne se rejoignent que dans la condamnation de l’assassinant du commissaire Gavoury. Cette exĂ©cution n’est pour eux qu’un crime gratuit et crapuleux qui risque de dĂ©considĂ©rer la cause de l’AlgĂ©rie française. Et ils n’ont pas tort car, en mĂ©tropole, de leur directeur Michel Hacq au dernier planton de la rue des Saussaies, elle dresse contre l’OAS tous les policiers de la PJ."
  14. Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002 - 1048 pages Ch 68 L’arrestation de Degueldre pp. 663 - 675
  15. « Les dĂ©fenseurs de Degueldre dĂ©posent une requĂȘte en suspicion lĂ©gitime contre la Cour militaire de justice », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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  17. « DEGUELDRE, CHEF DES TUEURS DES COMMANDOS DELTA est condamnĂ© Ă  mort aprĂšs avoir refusĂ© de rĂ©pondre Ă  l'interrogatoire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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  30. Maerten 2008.
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Annexes

Bibliographie

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contexte

Indochine[modifier | modifier le code]

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  • Erwan Bergot, Les Marches vers la gloire, Presses de la CitĂ©, 1993, 899 p. ( livre 2 : FrĂšres d’armes )
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Algérie[modifier | modifier le code]

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  • Pierre Sergent, Je ne regrette rien, Ă©d. Fayard, 1972, 403 p.
  • Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idĂ©es, Ă©d. La Table Ronde, 1968.
  • Jean J. Mourot, La pacification, c’était la guerre ! TĂ©moignage d’un appelĂ© en AlgĂ©rie 1957-1959, Books on Demand France, 2009, 480 p.
  • Paul BonnecarrĂšre, La guerre cruelle, Ă©d. Fayard, 1972.
  • Erwan Bergot, Les Marches vers la gloire, Presses de la CitĂ©, 1993, 899 p. ( livre 3 : Le Flambeau)

OAS[modifier | modifier le code]

  • Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002, 1048 pages.
  • Vincent Guibert, Les Commandos Delta, Ă©d. Serge Curutchet, 2000, 304 p.
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  • Pierre Sergent, La Bataille, Ă©d. La Table Ronde, 1968.
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ProcĂšs et prison[modifier | modifier le code]

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  • Le ProcĂšs du Petit-Clamart, Nouvelles Éditions Latines. ExposĂ© des faits, DĂ©clarations, DĂ©positions, dĂ©bats, plaidoiries. PrĂ©sentĂ© par Yves-FrĂ©dĂ©ric JaffrĂ©, Avocat Ă  la Cour de Paris, 642p. (1963)
  • Jean de ConriĂ©, Jean Ilpide, Louis MaĂźtre. 1962... un destin bascule, Ă©d. Lacour-OllĂ©, 2013, 150 p.
  • Thierry Bouclier, Tixier Vignancour, une biographie, Ă©d. RĂ©mi Perrin, 2003, 331 p.
  • AndrĂ© Rossfelder, Le onziĂšme commandement, Ă©d. Gallimard, 2000, 667 p. partie V et sq. pp. 473-673.

Articles connexes

Liens externes

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