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Raoul Salan

Raoul Salan, né le à Roquecourbe (Tarn) et mort le à Paris, est un militaire français.

Raoul Salan
Raoul Salan le 14 mai 1958.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom de naissance
Raoul Albin Louis Salan
Nom officiel
Raoul Albin Louis Salan
Surnoms
Le Mandarin, Le Chinois
Nationalité
Allégeance
Formation
École spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr ( - )
Activité
Période d'activité
PĂšre
Louis Salan (d)
Fratrie
Enfant
Dominique Salan (d)
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflits
Distinctions
Liste détaillée
Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur‎ ()
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord
Distinguished Service Cross
Ordre de l'Étoile d'Anjouan
Croix de la bravoure vietnamienne (d)
Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
Insigne des blessés militaires
Médaille commémorative de la campagne d'Italie 1943-1944
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
Médaille interalliée 1914-1918
Croix de guerre
Commandeur de la LĂ©gion d'honneur‎
Officier de la LĂ©gion d'honneur‎
MĂ©daille militaire
Grand officier de la LĂ©gion d'honneur‎
Nichan Iftikhar
Médaille interalliée de la Victoire
Ordre du Million d'ÉlĂ©phants
Chevalier de la LĂ©gion d'honneur‎
Médaille commémorative de Syrie-Cilicie
Ordre de l'Étoile d'Anjouan
Croix du combattant volontaire 1914-1918
Croix du combattant
MĂ©daille coloniale
Grand-croix de l'ordre de l'Étoile noire
Croix de la Valeur militaire
Croix de guerre 1939-1945
Croix de guerre des Théùtres d'opérations extérieurs
Croix de guerre 1914-1918
MĂ©daille de l'AĂ©ronautique
Grand-croix de l'ordre du Dragon d'Annam
Grand-croix de l'ordre du Million d'ÉlĂ©phants
Officier de l'ordre royal du Cambodge
Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite
Grand-croix de l'ordre royal du Cambodge
Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique
Grand cordon de l'ordre du Nichan Iftikhar
Ordre de la Francisque
Grand-croix de l'ordre du MĂ©rite civil TaĂŻ
Croix de la Vaillance
Archives conservées par
Service historique de la DĂ©fense (DE 2016 PA 72, GR 14 YD 1219)[1] - [2]

GĂ©nĂ©ral, il est le militaire le plus dĂ©corĂ© de France. Son Ă©tat de service porte de Ă  , annĂ©e oĂč il prend sa retraite. Il participe au putsch des gĂ©nĂ©raux en .

Il est également le chef de l'Organisation armée secrÚte (OAS), qui lutte pour le maintien du statu quo de l'Algérie française. Condamné à la prison à perpétuité, il est amnistié en et réintégré dans le corps des officiers.

Biographie

Famille

Raoul Salan passe à Roquecourbe une enfance paisible, à la campagne. Son pÚre ayant accepté un poste de fonctionnaire à Nßmes comme chef de poste des contributions indirectes, il est élÚve du lycée de Nßmes et obtient une bourse nationale. Il entre à Saint-Cyr avec une dispense d'ùge en 1917.

Alors qu'il revient en métropole en avril 1937 avec son fils ainé Victor, né hors mariage le à Muong-Sing (Laos)[3], sur le paquebot Chenonceaux, Raoul Salan fait la connaissance de Lucienne Bouguin[4], une fille d'hÎteliers de Vichy, alors séparée de son mari plus ùgé, un administrateur colonial[4]. Salan l'épouse en mars 1939, à presque 40 ans. Le couple a deux enfants, Hugues (né le à Dakar, Sénégal, qui meurt un an plus tard, le , à Alger) et Dominique [5] (née le à Hanoï). Cette derniÚre a été rapatriée en France en septembre 1946, sur le paquebot Maréchal Joffre.

Son frÚre, Georges Salan, ancien résistant et militant communiste, médecin de profession[6], voit son cabinet nßmois plastiqué par un commando de l'OAS[7] - [8], le [9].

Selon sa fille, les modÚles du général Salan sont le général Charles Mangin et le maréchal Joseph Gallieni[10].

PremiĂšre Guerre mondiale (1917-1918)

EngagĂ© pour la durĂ©e de la guerre le , il est admis Ă  l'École spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr le dans la promotion La Fayette. Sorti aspirant le , il est affectĂ© au 5e rĂ©giment d’infanterie coloniale (RIC) Ă  Lyon le .

Chef de section Ă  la 11e compagnie, il participe aux combats dans la rĂ©gion de Verdun (Saint-Mihiel, Les Éparges, Fort de Bois-Bourru, CĂŽte de l’Oie, CumiĂšres-le-Mort-Homme). Il est citĂ© Ă  l’ordre de la brigade par l’ordre en date du .

Entre-deux-guerres (1919-1939)

Il est affectĂ© Ă  l’armĂ©e d’occupation en Allemagne jusqu’en , puis il retourne Ă  l’École spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr le . Il est nommĂ© sous-lieutenant Ă  titre dĂ©finitif le et affectĂ© au rĂ©giment d’infanterie coloniale du Maroc (actuel rĂ©giment d'infanterie-chars de marine), Ă  Landau, dans le sud-ouest de l'Allemagne, le .

Sur sa demande, il est envoyĂ© au Levant au 17e rĂ©giment de tirailleurs sĂ©nĂ©galais (RTS), en tant que chef de poste Ă  Radjou, en Syrie mandataire sur la frontiĂšre avec la Turquie. Il est promu lieutenant le , griĂšvement blessĂ© au combat d’Accham le 24 octobre 1921.

Il est Ă  nouveau citĂ© Ă  l’ordre de l’armĂ©e et nommĂ© chevalier de la LĂ©gion d'honneur[11], il est dĂ©corĂ© sur son lit d’hĂŽpital, Ă  Alep, par le gĂ©nĂ©ral Gouraud, haut-commissaire au Levant.

Il fait l'objet d'un rapatriement sanitaire le , est soignĂ© Ă  l’hĂŽpital Sainte-Anne Ă  Toulon, puis au Val-de-GrĂące Ă  Paris, est affectĂ© pendant sa convalescence au 23e RIC Ă  Paris et dĂ©signĂ© sur sa demande pour l’Indochine le 2 janvier 1924.

Il est alors affectĂ© au 3e rĂ©giment de tirailleurs tonkinois comme adjoint au chef de poste de Nguyen-Binh (en) (sur la RC4 au-delĂ  de Cao Bang dans le haut-Tonkin) qu’il rejoint le . DĂ©tachĂ© hors-cadre le 14 dĂ©cembre 1924, il est dĂ©lĂ©guĂ© administratif du Commissaire du gouvernement chef de la province du Haut-MĂ©kong, Ă  Muong Sing, aux confins de la Chine, de la Birmanie et du Siam, du au . AprĂšs un retour en mĂ©tropole du au , il assure, en position hors-cadre, l’intĂ©rim du Commissaire du Gouvernement, Lapeyronie, pour la province du Haut-MĂ©kong, Ă  Houei Sai. Il est promu capitaine le et retourne Ă  Muong Sing en , rĂ©dige un Manuel de lecture de la langue « Lu » et « Youne » avec traduction correspondante en langue laotienne. Il quitte l’Indochine pour la mĂ©tropole le .

Il prend le commandement de la Compagnie d'essais techniques le et participe avec cette unitĂ© Ă  des manƓuvres au Larzac au printemps 1934, puis est renvoyĂ© en Indochine le , oĂč il prend le commandement comme capitaine de la 6e compagnie du 19e rĂ©giment mixte d’infanterie coloniale tout en assumant les fonctions de dĂ©lĂ©guĂ© administratif de Dinh-Lap au Tonkin.

Avec son fils Victor[12], ĂągĂ© de cinq ans, il revient le en mĂ©tropole. Il est dĂ©tachĂ© au ministĂšre des Colonies le 1er septembre 1937, comme adjoint au chef du 2e bureau (renseignement), est promu au grade de commandant le , devient chef du Service de renseignement intercolonial et est en relation quotidienne avec Georges Mandel, ministre des Colonies Ă  partir d’. Il obtient alors le diplĂŽme de Langues-Orientales en Thai et Laotien.

Il mĂšne Ă  l’automne 1939, aprĂšs la dĂ©claration de guerre de la France Ă  l’Allemagne, une mission secrĂšte au Caire et Ă  Khartoum d’aide Ă  la rĂ©sistance abyssine contre l’occupation de l’Éthiopie par les troupes italiennes, avec de faux papiers de journaliste du Temps.

Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

Il revient Ă  Paris le . En janvier 1940, il prend la tĂȘte d’un bataillon du 44e rĂ©giment d’infanterie coloniale mixte sĂ©nĂ©galais.

Le , Salan est avec son bataillon en premiĂšre ligne sur la Somme lorsque les Allemands dĂ©clenchent leur offensive aprĂšs l’encerclement et la dĂ©faite des forces françaises et britanniques dans la poche de Dunkerque. Il se replie sur ordre avec les restes de son bataillon en menant des actions retardatrices sur la Seine puis sur la Loire.

Il est citĂ© deux fois Ă  l’ordre du rĂ©giment par ordres des et , puis Ă  l’ordre de l’armĂ©e et promu officier de la LĂ©gion d'honneur le .

Il est ensuite dĂ©tachĂ© Ă  l’état-major gĂ©nĂ©ral des Colonies, au SecrĂ©tariat d’État aux Colonies Ă  Vichy, le . Il est promu lieutenant-colonel le .

Il est dĂ©signĂ© pour servir en Afrique-Occidentale française (AOF) le . Le 8 mars 1942 aprĂšs un sĂ©jour Ă  Alger, il rejoint Dakar oĂč il est affectĂ© comme chef du 2e bureau (renseignements) Ă  l’état-major du gĂ©nĂ©ral Barrau, commandant supĂ©rieur en AOF. En sa compagnie, il effectue une tournĂ©e du SĂ©nĂ©gal, du Soudan français et de la GuinĂ©e. Il rĂ©dige avec son Ă©quipe et celle du 3e bureau une « Instruction sur la conduite de la guerre sur les arriĂšres de l’ennemi » diffusĂ©e jusqu’à l’échelon de la compagnie. En dĂ©cembre 1942, il rallie ouvertement la cause alliĂ©e[13]. Il est promu colonel le .

Il est dĂ©signĂ© pour continuer ses services en Afrique du Nord et arrive Ă  Alger le 31 aoĂ»t 1943 oĂč il est affectĂ© au 2e bureau de l’état-major de l’armĂ©e de terre, chargĂ© de l’action psychologique et de la direction du journal Combattant 43 dont l’un des collaborateurs est le peintre AndrĂ© Hambourg. ÉvincĂ© de son poste par AndrĂ© Le Troquer, commissaire Ă  la Guerre et Ă  l’Air, pour avoir refusĂ© de publier le compte rendu d’une confĂ©rence de celui-ci critiquant les cadres de l’armĂ©e de 1939-1940, il est mis Ă  la disposition de la 9e division d’infanterie coloniale (DIC) sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Magnan le .

Il prend le commandement du 6e régiment de tirailleurs sénégalais (RTS), en Corse, le . Il rencontre pour la premiÚre fois à Bastia, le , le général de Lattre de Tassigny qui a demandé à voir le 6e RTS et son colonel.

Il participe au dĂ©barquement de Provence Ă  la tĂȘte de son rĂ©giment avec lequel il dĂ©barque le au matin sur la plage de La Nartelle dans le Var. Il atteint Toulon le , aprĂšs six jours de combats intenses sur l’axe SolliĂšs-Pont, La FarlĂšde, La Valette-du-Var et Toulon. Le 6e RTS dĂ©plore 587 tuĂ©s, blessĂ©s et disparus. Une citation Ă  l’ordre de l’armĂ©e rend hommage Ă  ces actions[14].

Il quitte Toulon le avec son rĂ©giment reconstituĂ© par incorporation d'Ă©lĂ©ments des Forces françaises de l'intĂ©rieur (FFI) qui « blanchissent » progressivement le rĂ©giment. Par note du 13 octobre 1944, le 6e RTS devient le 6e rĂ©giment d’infanterie coloniale (RIC).

Le , le 6e RIC dĂ©mantĂšle la rĂ©sistance allemande dans la poche du Doubs. Le , le rĂ©giment est Ă  Blotzheim, dans le sud du Haut-Rhin, alors que les Allemands tiennent de solides tĂȘtes de pont sur la rive française du Rhin ; par la suite, il libĂšre Village-Neuf, Huningue, Loechle et l’usine hydro-Ă©lectrique de Kembs.

Il est appelĂ© au commandement de l’infanterie de la 9e DIC. Raoul Salan est promu gĂ©nĂ©ral de brigade le . Il a 45 ans. Il participe Ă  la rĂ©duction de la poche de Colmar Ă  la fin de Seconde Guerre mondiale : janvier et au dĂ©but de . Il est citĂ© Ă  l’ordre de l’ArmĂ©e et promu commandeur de la LĂ©gion d'honneur.

Raoul Salan dĂ©filant sur les Champs-ÉlysĂ©es Ă  la tĂȘte de la 14e division d'infanterie, le 18 juin 1945.

Le 20 fĂ©vrier 1945, il prend le commandement de la 14e division d’infanterie, l’ancienne division du gĂ©nĂ©ral de Lattre reconstituĂ©e Ă  partir d’unitĂ©s issues des FFI et de FTP (Francs tireurs et partisans), dont la brigade Alsace-Lorraine aux ordres d’AndrĂ© Malraux. Il termine la guerre sur le front europĂ©en prĂšs de Donaueschingen dans la ForĂȘt-Noire.

Il est citĂ© deux fois Ă  l’ordre de l’ArmĂ©e, les et pour son action Ă  la tĂȘte du 6e RIC et Ă  la tĂȘte de l’infanterie de la 9e DIC.

Guerre d'Indochine (1945-1954)

Arrivée du général Blaizot à Saïgon. De gauche à droite : le général de Perier, le général Salan, le général Blaizot et l'amiral Battet.

En , il fait son retour en Indochine en tant que commandant des forces françaises de Chine et d’Indochine du Nord sous les ordres de Leclerc. En novembre 1945, il est dans HanoĂŻ, occupĂ© par les Chinois. Il se rend Ă  Kunming pour reformer les troupes françaises Ă©chappĂ©es au coup de force japonais du 9 mars 1945. En janvier 1946, il participe aux nĂ©gociations concernant le dĂ©part des troupes chinoises, du Tonkin. En , il fait la connaissance d'HĂŽ Chi Minh et participera aux nĂ©gociations avec lui Ă  Đà LáșĄt en avril-mai 1946. En juillet-septembre 1946, il accompagne HĂŽ Chi Minh aux nĂ©gociations de Fontainebleau. Il commande les troupes françaises dans le Nord du ViĂȘt-Nam en mai 1947. Le , il devient gĂ©nĂ©ral de division. De fĂ©vrier Ă  avril 1948, il assure l'intĂ©rim du gĂ©nĂ©ral Valluy remplacĂ© par le gĂ©nĂ©ral Blaizot comme commandant en chef en Indochine. Son adjoint est Pierre-Étienne de Perier. Du au , il est adjoint militaire du gĂ©nĂ©ral de Lattre de Tassigny, haut commissaire en Indochine, et devient aussi gouverneur de Cochinchine en 1951-1952, aprĂšs l'assassinat du gĂ©nĂ©ral Chanson. Le , il devient gĂ©nĂ©ral de corps d'armĂ©e.

Du au , date Ă  laquelle il est remplacĂ© par Henri Navarre, il est commandant en chef en Indochine. Il mĂšne avec succĂšs la bataille de Na San face Ă  un ennemi trĂšs supĂ©rieur en nombre. Selon l’historienne RaphaĂ«lle Branche, il y dĂ©veloppe une thĂ©orie de lutte contre-insurrectionnelle qui inclut l'usage de la torture[15]. Il y crĂ©e des dispositifs opĂ©rationnels de protection qui sont des Ă©quipes mixtes (militaires, gendarmes, policiers) de recherche du renseignement par la torture[16]. Entre juin et octobre 1954, il est adjoint militaire du gĂ©nĂ©ral Ély, haut commissaire en Indochine En dĂ©saccord avec le gĂ©nĂ©ral Ély, il demande et obtient son rappel en France le 20 septembre. Le 9 octobre, il quitte l'Indochine et est remplacĂ© par le gĂ©nĂ©ral Pierre-Élie Jacquot.

Guerre d'Algérie (1956-1958)

AprÚs un intermÚde parisien de à , le général Salan est nommé, le , commandant supérieur Interarmées de l'Algérie (10e région militaire) en remplacement du général Henri Lorillot. Il prend ses fonctions à Alger le .

DĂ©veloppement de l'usage de la torture

AprÚs avoir théorisé l'usage de la torture lors de la guerre d'Indochine, Raoul Salan applique sa théorie en Algérie[15]. En 1957, il recrée des dispositifs opérationnels de protection (équipes mixtes de militaires, gendarmes et policiers) de recherche du renseignement par la torture[17] - [18] - [19].

Attentat au bazooka (1957)

Le , un attentat au bazooka est commis contre Raoul Salan par l'ORAF, il coĂ»te la vie au commandant Rodier. Les auteurs de l'attentat Ă©taient les « contre-terroristes » Philippe Castille et Michel Fechoz. Le commanditaire, RenĂ© Kovacs, un mĂ©decin algĂ©rois militant pour l'AlgĂ©rie française, voulait remplacer Salan par le gĂ©nĂ©ral RenĂ© Cogny, le premier Ă©tant perçu comme « le bradeur de l'Indochine » — et donc de l'AlgĂ©rie — au mĂȘme titre que Pierre MendĂšs France.

Castille mit en cause des personnalitĂ©s de premier plan, Michel DebrĂ© et Jacques Soustelle, respectivement sĂ©nateur et dĂ©putĂ© gaullistes ainsi que le dĂ©putĂ© Pascal Arrighi (RRRS), mais sans apporter de preuves. L'enquĂȘte n'aboutit pas. La fuite de RenĂ© Kovacs en Espagne Ă  l'aube de son procĂšs l'indignera particuliĂšrement.

Crise de mai 1958

Le , aprĂšs la mise Ă  sac du bĂątiment de la DĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale en AlgĂ©rie par des manifestants, il donne son accord au gĂ©nĂ©ral Massu pour que celui-ci entre dans le ComitĂ© de salut public (1958) alors formĂ© Ă  Alger. Dans la soirĂ©e, le prĂ©sident du conseil dĂ©missionnaire, FĂ©lix Gaillard, lui confirme de nouveau la dĂ©lĂ©gation des pouvoirs civils et militaires en AlgĂ©rie. Dans la nuit, Pierre Pflimlin, qui vient d'ĂȘtre investi prĂ©sident du Conseil par l'AssemblĂ©e nationale, confirme cette dĂ©lĂ©gation.

Le , Raoul Salan termine, devant une foule rassemblĂ©e Ă  Alger, un discours par « Vive la France ! Vive l’AlgĂ©rie française ! » puis, poussĂ© par le gaulliste LĂ©on Delbecque, il ajoute « Vive de Gaulle ! ». Cette intervention contribue au retour du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, qui est nommĂ© prĂ©sident du conseil le 29 mai et investi par l'AssemblĂ©e nationale le 1er juin.

Le , Raoul Salan reçoit du général de Gaulle la charge et les attributions de délégué général du gouvernement en Algérie cumulées avec celles de commandant en chef des forces en Algérie. Il organise notamment le référendum constitutionnel de septembre 1958 et les élections législatives de novembre suivant. L'emprise sur ces élections de l'autorité militaire, qui favorise certains candidats, est notamment un point de désaccord avec de Gaulle.

Le , Paul Delouvrier est nommé délégué général, et le lendemain, le général Maurice Challe succÚde au général Salan comme commandant en chef ayant reçu délégation de pouvoirs du gouvernement. De Gaulle, en désaccord avec Salan sur la stratégie à mener en Algérie et voulant réaffirmer l'autorité civile face à l'autorité militaire, le nomme comme inspecteur général de la Défense nationale, poste honorifique[20] puis gouverneur militaire de Paris le [21].

Le général Salan quitte le service actif le .

Il s’installe à Alger avec sa famille le .

Le , de passage Ă  Paris, il se voit notifier l'interdiction de retourner Ă  Alger.

Le , il donne une confĂ©rence de presse Ă  l'hĂŽtel de la gare d’Orsay pour rĂ©affirmer son attachement Ă  l’AlgĂ©rie française.

À la fin du mois d’octobre 1960, menacĂ© d’arrestation, il s'enfuit en Espagne franquiste.

Évolution de la relation entre Salan et De Gaulle

Il est intĂ©ressant de noter la progression de la relation entre les deux hommes entre le et le , date Ă  laquelle Salan se voit attribuer les fonctions d’inspecteur gĂ©nĂ©ral de la DĂ©fense et la fin de la mission de dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral et commandant en chef des Forces en AlgĂ©rie[22].

  • : lettre du gĂ©nĂ©ral De Gaulle Ă  Salan de 404 mots, se terminant par « Soyez, mon cher Salan, bien assurĂ© de mes sentiments de confiance profonde et de sincĂšre amitiĂ©. », le texte contenant 4 fois le nom du gĂ©nĂ©ral Salan lui confĂ©rant un ton trĂšs personnel, il est intĂ©ressant de noter l'insistance sur le mot « cessez-le-feu » et l'utilisation de superlatifs comme « trĂšs » Ă  chaque fois qu'une nuance nĂ©gative se dessine, le ton du courrier restant largement positif.
  • : lettre du gĂ©nĂ©ral De Gaulle Ă  Salan de 361 mots, se terminant par « À bientĂŽt donc, mon cher Salan. Croyez-moi votre bien cordialement dĂ©vouĂ©. », pour la premiĂšre fois l'intention de mettre fin au poste du gĂ©nĂ©ral Salan est Ă©voquĂ©e, se basant sur le besoin exprimĂ© de mettre en place un effort Ă©conomique et administratif plus que militaire. Le ton change dĂ©jĂ  de façon perceptible.
  • : lettre du gĂ©nĂ©ral De Gaulle Ă  Salan de 212 mots lui signalant l'Ă©viction de son poste, se terminant par « Veuillez croire, mon cher gĂ©nĂ©ral, Ă  mes sentiments bien cordiaux. », le ton Ă©tant sec et formel.

Passant de rapports de « sincÚre amitié » à des « sentiments cordiaux » avec sa hiérarchie, en moins de trois mois le général Salan passe d'un poste hautement opérationnel à un poste purement honorifique.

Putsch des généraux et OAS (1961-1962)

Partisan de l'AlgĂ©rie française, Salan dirige l'OAS aprĂšs l'Ă©chec du putsch des gĂ©nĂ©raux en 1961. Il est condamnĂ© Ă  mort par contumace le 11 juillet 1961. Il est arrĂȘtĂ© Ă  Alger le , aprĂšs un an de clandestinitĂ©, et condamnĂ© Ă  la dĂ©tention Ă  perpĂ©tuitĂ© le . Il est libĂ©rĂ© par grĂące prĂ©sidentielle Ă  la suite des Ă©vĂ©nements de mai 1968.

Amendement Salan

Le , durant le putsch d'Alger, il adresse un communiquĂ© radio visant Ă  mobiliser huit classes d’AlgĂ©riens et de reconstituer les UnitĂ©s territoriales (UT) dissoutes aprĂšs la « Semaine des barricades » de janvier 1960. Le , entre-temps devenu chef de l’OAS, il envoie une lettre aux parlementaires reformulant sa demande d'avril.

Arrestation de Salan

Conscient que la partie sur le terrain Ă©tait jouĂ©e, refusant de fuir au Portugal comme on le lui conseillait, Salan dira que son dĂ©part d’AlgĂ©rie aurait portĂ© aux EuropĂ©ens d'AlgĂ©rie un coup dont ils ne se seraient plus relevĂ©s. Il lui restait une derniĂšre carte Ă  jouer, afin de renverser l'Ă©quilibre des forces, une alliance avec le rival et ennemi du FLN, c'est-Ă -dire le Mouvement national algĂ©rien (MNA) dirigĂ© par Messali Hadj.

L'OAS veut maintenir l'autoritĂ© des Français[23]. Les messalistes rĂ©clament l'indĂ©pendance sous certaines conditions dictĂ©es par eux, mais admettent la possibilitĂ© pour les EuropĂ©ens de rester sur le territoire et de participer au dĂ©veloppement de l'Ă©conomie algĂ©rienne. Ce qui est important, c’est que les deux fronts craignent le FLN pour son intransigeance.

Messali Hadj refuse tout contact avec le parti qu'il appelle « Organisation fasciste ». Alors, Salan découragé adresse une lettre à un groupe de messalistes dissidents, le FAAD (Front algérien d'action démocratique).

Le 20 avril 1962, Salan descend de son appartement situĂ© au cinquiĂšme Ă©tage et se rend Ă  son bureau qui se trouve au rez-de-chaussĂ©e du mĂȘme immeuble, c’est-Ă -dire au 25 rue Desfontaines oĂč il avait rendez-vous avec Jacques Achard, alias Alpha, chef de l’OAS du secteur OrlĂ©ans-Marine, lui-mĂȘme chargĂ© de rencontrer le FAAD.

Une Peugeot noire remonte le boulevard Saint-SaĂ«ns, tourne dans la rue Desfontaines et s’arrĂȘte. Les gardes du corps de Salan attendent dans une 403 grise dans cette mĂȘme rue, voient un vĂ©hicule dans le rĂ©troviseur, mais pensent qu’il s’agit du commando Delta. Le quartier est encerclĂ©, Jean-Marie Lavanceau (agent infiltrĂ©) frappe Ă  la porte du bureau. Salan, Jean Ferrandi et une troisiĂšme personne sont Ă  l’intĂ©rieur. Lavanceau demande oĂč se trouvent les toilettes, et au mĂȘme moment quelqu’un sonne. Ferrandi observe par le judas, et crie « Nous sommes faits ». Salan Ă©tait pris au piĂšge, et avant que ses gardes du corps postĂ©s devant l’immeuble ne puissent rĂ©agir, les policiers prennent rapidement position en sortant des vĂ©hicules blindĂ©s. Le chef de l’OAS est bel et bien tombĂ© dans un piĂšge.

Une heure plus tard, Alger apprend par un communiquĂ© de la dĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale, que Salan a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© lors d'une banale et routiniĂšre recherche d’émetteur clandestin.

Nous savons maintenant que les services secrets ont, pendant plus d'un an, préparé prudemment des travaux d'approche et infiltré à l'échelon le plus haut de l'OAS, des agents comme Lavanceau (treize tentatives d'arrestation avaient été infructueuses auparavant).

Peu à peu, les magasins de la ville se ferment. Radio-pirate OAS confirme la nouvelle en ces termes : « Salan reste l'ùme et l'esprit de la résistance française. La lutte continue[24]. » Le général Salan est remplacé par le général Paul Gardy, qui est le dernier chef militaire de la branche Algérie de l'OAS[25].

ProcĂšs et emprisonnement

Le procĂšs de Salan s'ouvre le . L’accusĂ© est dĂ©fendu par maĂźtre Tixier-Vignancour. AprĂšs avoir revendiquĂ© ses responsabilitĂ©s Ă  la tĂȘte de l’OAS, Salan est condamnĂ©, le 23 mai, par le Haut Tribunal militaire, Ă  la peine de dĂ©tention criminelle Ă  vie. Ce verdict est considĂ©rĂ© par de Gaulle — qui souhaitait que Salan fĂ»t fusillĂ© — comme trop clĂ©ment, ce qui le conduit Ă  dissoudre le tribunal le , alors que le gĂ©nĂ©ral Jouhaud avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort par le mĂȘme tribunal le prĂ©cĂ©dent.

Salan est transfĂ©rĂ© le , en mĂȘme temps que le gĂ©nĂ©ral Jouhaud, Ă  la prison de Tulle, oĂč sont incarcĂ©rĂ©s les officiers gĂ©nĂ©raux et supĂ©rieurs impliquĂ©s dans les combats pour l’AlgĂ©rie française.

Le 29 mai 1968, le général de Gaulle, dont le pouvoir vacille en raison des événements de mai 68, se rend secrÚtement à Baden Baden et négocie le soutien des militaires avec le général Massu. Le , Salan, dernier occupant de la prison de Tulle, est gracié[26].

Fin de vie

SĂ©pulture au cimetiĂšre de Vichy.

Entre 1970 et 1974, il publie ses MĂ©moires couvrant la pĂ©riode 1918-1960, sous le titre Fin d’un Empire. En 1975, il publie Indochine Rouge, le message d’HĂŽ Chi Minh.

À la suite de l’amnistie votĂ©e par le Parlement en 1982, il est rĂ©intĂ©grĂ© dans ses prĂ©rogatives de gĂ©nĂ©ral d’armĂ©e et de grand-croix de la LĂ©gion d'honneur.

Malade Ă  partir de , il meurt le Ă  l’hĂŽpital d'instruction des armĂ©es du Val-de-GrĂące. Il repose au cimetiĂšre de Vichy. L'inscription sur sa tombe[27] porte seulement, en plus de son prĂ©nom, de son nom et des annĂ©es de naissance et de mort, la mention : « Soldat de la Grande Guerre ».

DĂ©corations

Décorations françaises

Décorations du Général Raoul Salan.

États-Unis

Empire britannique

ThaĂŻlande

  • Campagne du Vietnam

Cambodge

  • MĂ©rite militaire Sena Jay Assed

Hommages

Le , la ville de Toulon, dirigée par Jean-Marie Le Chevallier, maire issu du Front national, baptise un carrefour Général Raoul Salan - Libérateur de Toulon - le . En 2005, la municipalité dirigée par Hubert Falco, issu de l'Union pour un mouvement populaire, renomme le carrefour en Colonel Salan - Libération de Toulon - août 1944[28].

Il existe une avenue du Général-Salan à Marignane (Bouches-du-RhÎne), une rue du Général-Salan à Blotzheim (Haut-Rhin) et une rue Colonel-Salan à SolliÚs-Ville (Var).

Une place du Général-Raoul-Salan a existé à Saint-Seurin-sur-l'Isle (Gironde) entre 2006 et 2020, à l'initiative du maire Marcel Berthomé, vétéran de la Seconde Guerre mondiale et des guerres d'Indochine et d'Algérie[29]. Le 14 octobre 2020, la nouvelle équipe municipale dirigée par son ancienne adjointe Eveline Lavaure-Cardona, SE-DVG, a renommé le lieu Square William-James Jackson, détruisant dans l'élan les deux stÚles qui y étaient apposées.

Raoul Salan est nommé caporal-chef d'honneur de la Légion étrangÚre.

Notes et références

  1. « http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/sites/default/files/SHDDE_REP_2016PA72_fonds%20Salan.pdf » (consulté le )
  2. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  3. « Raoul Salan : un engagement au service de la France », sur salan.asso.fr.
  4. Pierre Pellissier, Salan : Quarante années de commandement, Paris, Perrin, (lire en ligne).
  5. Elle épouse François-Xavier Sorlot fils de l'éditeur Fernand Sorlot en 1969 et divorce en 2002.
  6. Notice dans le Maitron.
  7. Chester W. Obuchowski, Mars on Trial: war as seen by French writers of the twentieth century, Madrid, PorrĂșa Turanzas, 1978, p. 277.
  8. Paul Henissart, Wolves in the City: the death of French Algeria, New York, Simon and Schuster, 1970, p. 421.
  9. « Attentat au domicile nßmois du frÚre du général Salan », sur lemonde.fr, .
  10. OAS : une Histoire Interdite, François Margolin et Georges-Marc Benamou, Margo Films-E SiÚcle-Odyssée, 2003.
  11. Journal officiel du .
  12. Victor, Georges, Marie, né le 23 mars 1932, chevalier de la Légion d'honneur le , puis officier le au titre de l'armée de terre.
  13. Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français, La Découverte, 2013, p. 178.
  14. Myron J. Echenberg (trad. de l'anglais), Les tirailleurs sénégalais en Afrique occidentale française, 1857-1960, Paris/Dakar, Crepos-Karthala Editions, , 348 p. (ISBN 978-2-8111-0297-5, lire en ligne), p. 173.
  15. (en) Lucy Garnier, « The French Army and the Torture during the Algerian War (1954-1962), by Raphaëlle Branche » [« L'Armée française et la torture pendant la guerre d'Algérie (1954-1962), par Raphaëlle Branche »], Compte-rendu de conférence, Maison Française d'Oxford, (consulté le ).
  16. Raphaëlle Branche, L'armée et la torture en Algérie : Les soldats, leurs chefs et les violences illégales (thÚse de doctorat en histoire), Paris, , 1200 p. (SUDOC 060045094).
  17. Benjamin Stora, Les mots de la guerre d'Algérie, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Les mots de... », , 127 p. (ISBN 2-85816-777-X, lire en ligne), p. 46-47.
  18. Patrick Rotman et Bertrand Tavernier, La guerre sans nom : Les appelĂ©s d'AlgĂ©rie, 1954-1962, Paris, Seuil, coll. « Points » (no 913), , 305 p. (ISBN 2-02-051064-2), p. 264–265.
  19. (en) Kristin Ross, Fast Cars, Clean Bodies : Decolonization and the Reordering of French Culture [« Voitures rapides, corps propres. La dĂ©colonisation et la rĂ©organisation de la culture française »], MIT Press, coll. « October books », , 261 p. (ISBN 0-262-68091-2 et 0-262-68091-2, lire en ligne), p. 119–120, citant notamment Jean-Pierre Vittori, Nous, les appelĂ©s d'AlgĂ©rie, Paris, Stock, coll. « Les Grands sujets », , 319 p. (ISBN 2-234-00715-1), p. 153–154, Benjamin Stora, La gangrĂšne et l'oubli : La mĂ©moire de la guerre d'AlgĂ©rie, Paris, La DĂ©couverte, coll. « Cahiers libres », , 368 p. (ISBN 2-7071-2072-3), p. 29.
  20. Le 13 mai du général Salan, Jacques Valette, Esprit du livre ; paru le 01/03/2008 ; (ISBN 2915960291).
  21. Décret du 5 février 1959 portant affectation d'un officier général de l'armée de terre publié au JORF du 7 février 1959, p. 1695.
  22. « Lettres de Charles de Gaulle à Raoul Salan », sur Gaullisme.fr, (consulté le ).
  23. Le colonel Gardes de retour Ă  Affreville se consacrera Ă  la rĂ©alisation de cet objectif, mais comme les messalistes dissidents rĂ©clamĂšrent quatre cents fusils et que l’OAS refusa, le projet avorta.
  24. « L'arrestation de Salan », histoire pour tous no 137 : pages 192/200 - septembre 1971 - Paul Hennisart.
  25. « Le général Paul Gardy est mort en Argentine », Le Monde,
  26. « La réhabilitation des généraux putschistes, en 1982 »,
  27. La Montagne (Ă©dition de Vichy), 1er novembre 2010.
  28. Le carrefour Salan, débaptisé, devient carrefour Salan, www.cuverville.org, 29 juin 2005.
  29. Jean-Charles Galiacy, « Quand Saint-Seurin cĂ©lĂšbre le chef de l’OAS », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne)

Ouvrages

  • MĂ©moires Fin d’un empire (4 volumes), Éditions Presses de la CitĂ©, 1970-74.
    • Le sens d’un engagement, 1970.
    • Le ViĂȘt-minh mon adversaire, 1971.
    • AlgĂ©rie française, 1972.
    • L'AlgĂ©rie de Gaulle et moi, 1974.

Bibliographie

  • Jean-Paul Angelelli et Bernard Zeller (ill. archives des auteurs), Salan, Grez-sur-Loing (France), PardĂ©s, coll. « Qui suis-je », .
  • Alain de Benoist, Salan devant l'opinion, Paris, Saint-Just, 1963.
  • Louis Garros, « Le cas Raoul Salan », Historama, Saint-Ouen, Chaix-DesfossĂ©-NĂ©ogravure, no 204,‎ , p. 12-33.
  • Bob Maloubier, Bazooka - La confession de Philippe Castille, Ă©ditions Filipacchi, 1988.
  • Pierre Pellissier, Salan. Quarante annĂ©es de commandement, Ă©ditions Perrin, 2014.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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