Paul Delouvrier
Paul Delouvrier, né le à Remiremont (Vosges) et mort le à Provins (Seine-et-Marne), est un haut fonctionnaire français. Il est l'un des principaux artisans de la planification qui a remodelé la France pendant les « Trente Glorieuses ».
Préfet de la région parisienne | |
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Secrétaire général du Comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne | |
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Jacques Donnedieu de Vabres (d) |
Naissance | |
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Décès |
(Ă 80 ans) Provins |
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École des cadres d'Uriage École libre des sciences politiques Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d) |
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Biographie
Jeunesse et Ă©tudes
Paul Delouvrier naît en 1914 à Remiremont, dans les Vosges. Il est admis à l'École libre des sciences politiques, où il étudie la science politique. Il se spécialise ensuite en droit et devient docteur en droit.
S'il souhaite préparer les concours administratifs, la Seconde Guerre mondiale l'en empêche et il est mobilisé en mai 1940 pour participer aux combats ; il se bat alors comme lieutenant d’infanterie motorisée. Une fois démobilisé, il prépare et passe, en 1941, le concours d'entrée à l'Inspection générale des finances, dont il est major.
Entre 1941 et 1942, il étudie à l'école des cadres d'Uriage, qui le marquera en tant que catholique social. En 1942, après la dissolution de l'école, il s'engage dans la Résistance, et devient en 1944 responsable d'un maquis armé dans la région de Nemours[3] - [4].
Parcours professionnel
Après la libération de la France, il occupe sous la IVe République différentes responsabilités dans les cabinets ministériels, et dans les premières institutions de l'Europe. Il se marie en 1946 avec Louise van Lith[5] - [6]. Ainsi, en 1946-1947, il est membre de l'équipe initiale de Jean Monnet lors de la mise en place du Commissariat général du Plan dont il est le chef de la division financière[7].
Après avoir été, dès , directeur général adjoint des impôts, où il contribue avec Maurice Lauré à la création de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), il rejoint Jean Monnet à Luxembourg, où il dirige la division Finances de la Haute Autorité de 1955 à 1958. Il contribue aussi en tant qu'expert à l'élaboration des traités de Rome de 1957[7]. Ayant rédigé les statuts de la Banque européenne d'investissement, il devient le vice-président de cette institution.
En 1958, le général de Gaulle le nomme délégué général du gouvernement en Algérie[4] du au chargé de la « pacification » et de la mise en application du plan dit « de Constantine »[8].
En août 1961, toujours par le général de Gaulle, il est nommé délégué général au district de la région de Paris de 1961[9]. Il est considéré comme le père des « villes nouvelles » et de l'Institut d'aménagement et d’urbanisme de la Région parisienne (IAURP)[10]. Il définit, avec l'équipe qu'il dirige, en 1965, le Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la région de Paris (SDAURP)[9] - [11] - [12] - [13], qui suit la création de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Île-de-France[9]. Il reste sur cette fonction de délégué général pendant toutes les années 1960, jusqu'en 1969. Il facilite l'obtention par l'Institut d'études politiques de Paris de ses locaux du 9, rue de la Chaise[14].
Il enseigne la macroéconomie à l'IEP de Paris[14].
Il est ensuite nommé président d'Électricité de France, jusqu'en 1979[15]. Une de ses missions y est d'accélérer le programme d'équipement en centrales nucléaires[16]. Bien qu'ayant atteint l'âge de la retraite, il termine sa carrière en 1984, à l'âge de 70 ans, en tant que président de l'Établissement public de la Villette, où il contribue à créer la Cité des sciences et de l'industrie et la Géode[16].
Principaux mandats
- : directeur du cabinet de René Pleven au ministère des Finances
- 1947 et 1951 : directeur de cabinet de René Mayer
- 1948-1953 : directeur général adjoint des Impôts
- 1953-1955 : secrétaire général du comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne (SGCI)
- 1955 : directeur financier de la Haute Autorité de la CECA à Luxembourg
- -1960 : délégué général du gouvernement en Algérie
- 1961-1969 : délégué général au district de la région de Paris
- 1966-1969 : préfet et vice-président de la direction à l'Aménagement du territoire
- 1969-1979 : président d'Électricité de France
- 1979-1984 : président de l'établissement public du parc de la Villette
Distinction
Hommages
Un bâtiment du parc de la Villette et une place, à Paris, portent son nom, ainsi que la nouvelle gare routière de Saint-Quentin-en-Yvelines, ville nouvelle qui rend ainsi hommage à un de ses créateurs.
Son nom a également été donné au musée de la cathédrale d'Évry (Essonne) et à la forêt de Fontainebleau où il s'était opposé à un tracé de l'autoroute A6 qui aurait détruit des parcelles de bois.
Notes et références
- « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_570 »
- « http://chsp.sciences-po.fr/fond-archive/delouvrier-paul-et-vaujour-jean » (consulté le )
- Alessandro Giacone, Paul Delouvrier, un demi-siècle au service de la France et de l'Europe, Descartes & Cie, , p. 211
- « Delouvrier Paul (1914-1995) »
- Alessandro Giacone, Paul Delouvrier, un demi-siècle au service de la France et de l'Europe, Descartes & Cie, , p. 49
- (en) Wolfgang Saxon, « Paul Delouvrier, French Official In Paris and Algiers, Dies at 80 », The New York Times,‎ (lire en ligne)
- Alessandro Giacone, Paul Delouvrier, un demi-siècle au service de la France et de l'Europe, Descartes & Cie, , « Jean Monnet et Paul Delouvrier : histoire d'une collaboration », p. 171-203
- Étienne Mallet, « M. Paul Delouvrier », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Jean-Claude Cavard, « Structures administratives et tentatives de planification », dans Annie Fourcaut (dir.), Un siècle de banlieue parisienne (1859-1964) guide de recherche, Ėditions L'Harmattan, , p. 165-188
- Paul Delouvrier, père de l'IAURP sur IAU îdF.
- Sabine Effosse, « Chapitre 4 - Paul Delouvrier et les villes nouvelles (1961-1969) », dans Sébastien Laurent (dir.), Paul Delouvrier, un grand commis de l'État. Paris, Presses de Sciences Po, , 75-86 p. (DOI 10.3917/scpo.laure.2005.01.0075, lire en ligne)
- Franck Johannes, « Paul Delouvrier, le père des villes nouvelles, est mort », Libération,‎ (lire en ligne)
- Film documentaire en ligne de 2015, sur l'histoire du Val-de-Marne, réalisé à l'occasion de la parution du livre Val-de-Marne : Anthologie 1964-2014 ; avec la participation dans le film de Marie-Andrée Corcuff, directrice des archives départementales du Val-de-Marne.
- Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
- Pierre Drouin, « La nomination du nouveau président d'E.D.F. M. Paul Delouvrier. Un féroce appétit du service public », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Michèle Champenois, « M. Serge Goldberg succède à M. Paul Delouvrier », Le Monde,‎ (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Roselyne Chenu (préf. Georges Balandier), Paul Delouvrier ou la passion d'agir : entretiens, Paris, Le Seuil, coll. « Histoire immédiate », , 417 p. (ISBN 978-2-02-021681-4, OCLC 31896300).
- Alessandro Giacone, Paul Delouvrier : un demi-siècle au service de la France et de l'Europe (préf. François-Xavier Ortoli), Paris, Descartes & Cie, , 221 p. (ISBN 978-2-84446-087-5, OCLC 420068570).
- Sébastien Laurent (dir.) et Jean-Eudes Roullier (dir.), Paul Delouvrier, un grand commis de l'État, Paris, Presses de Sciences Po, , 139 p. (ISBN 978-2-7246-0964-6, OCLC 79582197).
- Alessandro Giacone, Les Grands Paris de Paul Delouvrier (préf. Jean-Paul Huchon), Paris, Descartes & Cie, coll. « Urbanités », , 142 p. (ISBN 978-2-84446-166-7, OCLC 690245093).
- (Dir.) Emmanuel Bellanger (chercheur au CNRS) et Julia Moro (archiviste aux archives départementales du Val de Marne), Val-de-Marne : Anthologie 1964-2014, Éditions de l'Atelier, 2014
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :