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Jean-Marie Le Chevallier

Jean-Marie Le Chevallier, né le à Sceaux (Seine) et mort le à La Chapelle-Hermier (Vendée), est un homme politique français.

Jean-Marie Le Chevallier
Illustration.
Fonctions
Maire de Toulon
–
(5 ans et 9 mois)
Élection
Prédécesseur François Trucy
Successeur Hubert Falco
Député français
–
(7 mois et 25 jours)
Élection 1er juin 1997
Circonscription 1re du Var
Législature XIe (Cinquième République)
Prédécesseur Daniel Colin
Successeur Odette Casanova
Député européen
–
(14 ans, 11 mois et 26 jours)
Élection 17 juin 1984
RĂ©Ă©lection 15 juin 1989
12 juin 1994
LĂ©gislature 3e et 4e
Groupe politique GDE (1984-1989)
GTDE (1989-1994)
NI (1994-1999)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sceaux (France)
Date de dĂ©cès (Ă  83 ans)
Lieu de décès La Chapelle-Hermier (France)
Nationalité Française
Parti politique FNRI (1971-1977)
FN (1983-1999)

Jean-Marie Le Chevallier
Maires de Toulon

Après avoir Ă©tĂ© proche des courants giscardiens, il rejoint le Front national (FN). Sous cette Ă©tiquette, il est Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en en 1984 et dĂ©putĂ© du Var en 1997. Il devient maire de Toulon en 1995, le parti d’extrĂŞme droite remportant ainsi pour la première fois une ville de plus de 100 000 habitants. Il quitte le FN en 1999 et perd son mandat local deux ans plus tard.

Situation personnelle

Jean-Marie Le Chevallier est l'époux de Blanche Chiappe[1], puis de Cendrine Chéreil de La Rivière[2], divorcée en 2011 et remariée à Yvan Blot.

Il est catholique traditionaliste et fleurit chaque année la tombe du maréchal Pétain sur l'île d'Yeu[3].

En 1956, il est réformé, échappant ainsi à la guerre d'Algérie[4].

Parcours politique

Engagement giscardien

Assistant technique à la chambre de commerce de Rennes, il fait ses débuts en politique en adhérant à la Fédération nationale des républicains indépendants, parti de droite non-gaulliste présidé par Valéry Giscard d'Estaing. De 1971 à 1975, il est secrétaire général de la FNRI en Ille-et-Vilaine. En 1976, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, il est directeur de cabinet de Jacques Dominati, secrétaire d'État aux Rapatriés et ami de Jean-Marie Le Pen, président du Front national[5]. Le même année, il héberge la famille Le Pen après l'attentat dont celle-ci est victime en 1976[6] - [7].

Député européen

Alors qu’il était proche de l'UDF, Jean-Marie Le Chevallier devient directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen en 1983. Lors des élections européennes de l’année suivante, il est élu sur la liste présentée par le FN. Réélu député européen en 1989 et 1994, il est trésorier du groupe des droites européennes (1984-1989) puis du groupe technique des droites européennes (1989-1994)[8].

En 1988, il s’installe dans le Var, « où sa bonhomie et sa rondeur tranchent avec les profils frontistes locaux », indique Le Monde[5]. Candidat aux élections législatives dans la cinquième circonscription du Var, il est battu par l’ancien ministre centriste François Léotard. Alors que ses relations sont tendues avec nombre de cadres toulonnais du FN et avec certaines figures nationales du parti, telles que Jean-Pierre Stirbois, il réorganise la fédération départementale à la suite du départ de Yann Piat du FN[4] - [5]. En 1989, il adhère au Cercle Renaissance[9].

Divorcé de Blanche Chiappe (fille du préfet Angelo Chiappe)[10], il rencontre sa seconde épouse, Cendrine Chéreil de la Rivière[11], alors candidate sur la liste Le Pen, qui se présente alors aux élections municipales dans le 20e arrondissement de Paris.

Député du Var

Jean-Marie Le Chevallier est Ă©lu dĂ©putĂ© dans la 1re circonscription du Var lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1997, l’emportant au second tour avec 53,2 % face Ă  la socialiste Odette Casanova[12] - [13] ; il est le seul candidat du Front national Ă©lu dans le pays Ă  l'issue du scrutin[14]. Mais son Ă©lection est invalidĂ©e en pour infractions au financement des campagnes. Lors de l'Ă©lection lĂ©gislative partielle qui suit, en , sa femme, Cendrine Le Chevallier, est battue de 33 voix par Odette Casanova.

Maire de Toulon

Candidat FN aux élections municipales de 1989 à Toulon, Jean-Marie Le Chevallier voit sa liste éliminée au premier tour. Il propose alors une fusion au maire UDF-PR sortant, François Trucy, qui écarte cette possibilité[5].

Six ans plus tard, lors des Ă©lections municipales de 1995, sa liste l’emporte avec 37 % des suffrages, dans le cadre d'une triangulaire face Ă  la liste de François Trucy et Ă  celle du PS conduite par Christian Goux. Il devient ainsi le premier maire FN d'une commune de plus de 100 000 habitants[5].

Le nouvel édile déclare faire des thèmes de la propreté et de la sécurité ses priorités. Affichant son souhait de pratiquer la préférence nationale « partout où la loi le permet », son administration augmente les effectifs de la police municipale en tentant de recruter uniquement des « Toulonnais de souche » (la préfecture s'oppose à cette mesure, rappelant qu'un emploi administratif s’obtient sur concours et non par la sélection du lieu de naissance), refoule systématiquement les étrangers en situation irrégulière des centres sociaux et d’hébergement, expulse les syndicats des locaux municipaux et réglemente plus sévèrement la mendicité[4].

Jean-Marie Le Chevallier doit faire face à une situation financière particulièrement difficile, la ville de Toulon étant sur-endettée, en raison notamment de la forte corruption des années Maurice Arreckx[5]. Dans ce contexte, Le Monde diplomatique indique que « la municipalité ne finance plus rien, ni la culture, ni l’action sociale, ni les projets économiques […] et augmente les recettes, c’est-à-dire les impôts (une hausse de 9,18 % annoncée le , en dépit des « conseils » de M. Le Pen)[4]. »

Son mandat est également marqué par plusieurs scissions au sein de sa majorité. L’amiral Guy Nachin, son premier adjoint, particulièrement engagé dans le port militaire de Toulon, fait notamment défection, alors que le maire est accusé de gérer la ville exclusivement avec son épouse. En , Jean-Marie Le Chevallier et son épouse quittent le Front national, dénonçant un fonctionnement sectaire[5]. Sur son positionnement, l'universitaire Dominique Sistach précise que « Jean-Marie Le Chevallier a très rapidement pris une couleur conservatrice » par rapport au FN[15].

Aux élections municipales de 2001, Jean-Marie Le Chevallier doit notamment faire face à une liste FN, à une liste MNR et à une liste RPF menée par le député européen Jean-Charles Marchiani. La liste conduite par Jean-Marie Le Chevallier est éliminée dès le premier tour et Hubert Falco, président UDF du conseil général du Var, devient maire de Toulon.

Condamnations judiciaires

En , il est condamnĂ© Ă  un an de prison avec sursis et Ă  100 000 francs d'amende pour dĂ©tournement de fonds publics et complicitĂ© d'abus de confiance, dans l'affaire de la Jeunesse toulonnaise qui concernait la crĂ©ation d'un emploi fictif au sein d'une association para-municipale. En suivant, il est condamnĂ© Ă  un an de prison avec sursis, cinq ans d'inĂ©ligibilitĂ© et 30 000 francs d'amende pour subornation de tĂ©moins dans l'affaire Jean-Claude Poulet-Dachary, du nom de son adjoint et directeur de cabinet retrouvĂ© mort en : alors que le maire de Toulon voyait dans ce meurtre l’action d’opposants politiques, l’enquĂŞte Ă©tablira qu’il est le fait d'une figure du milieu homosexuel local et amant de son adjoint[5].

Retraite

À la suite de sa défaite aux élections municipales, Jean-Marie Le Chevallier quitte la politique[16]. Il s'installe à Marrakech, avec son épouse et ses deux filles, avant de revenir en France en 2007, résidant à Paris[17] et en Vendée[5]. Il indique alors n'avoir plus aucun contact avec Jean-Marie Le Pen, déclarant : « Il a toujours refusé l'alliance avec la droite. Il a torpillé la campagne de mon épouse, candidate dans une législative partielle à la suite de mon invalidation. Je n'ai plus aucun contact avec lui[17]. »

Jean-Marie Le Chevallier meurt le à son domicile de La Chapelle-Hermier (Vendée), des suites d'une crise cardiaque[18] - [19]. Il est enterré au cimetière de Sceaux.

Ouvrage

  • Jean-Marie Le Chevallier, Immigration en Europe : attention danger, Paris, Ă©ditions du groupe des droites europĂ©ennes, , 127 p.
    – aurait en fait été écrit par un nègre, Alexis Brézet[20] - [21]

Notes et références

  1. Qui est qui en France, 1987
  2. Jean-Pierre Thiollet, Le Chevallier à découvert : portrait vérité par son ex-conseiller, Paris, Éditions Laurens, , 156 p. (ISBN 2-911838-51-3), p. 33 et 139.
  3. Dossiers du Canard 1990, p. 60.
  4. Gilbert Rochu & Yasmina Salhi, « Toulon, ville amirale du Front national », sur monde-diplomatique.fr,
  5. « Jean-Marie Le Chevallier, ancien maire Front national de Toulon, est mort », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  6. Mathieu Dejean et David Doucet, La Politique malgré elle : la jeunesse cachée de Marine Le Pen, Paris, La Tengo, coll. « Ces jeunes qui nous gouvernent », , 153 p. (ISBN 978-2-35461-115-6). Cité dans « L'enfance d'un monstre », Les Inrockuptibles, no 1105,‎ , p. 33 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Marine Le Pen démasquée, Grasset, coll. « Le Livre de Poche », , p. 392
  8. « Jean-Marie Le Chevallier », sur europarl.europa.eu (consulté le ).
  9. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 352.
  10. L'Événement du jeudi, Numéros 557 à 560, 1995
  11. Elle est la fille de Marcel Chéreil de la Rivière, industriel du jouet et royaliste convaincu du département de l'Aube
  12. André Riche, « Toulon, la vitrine du FN sur l'Hexagone », sur lesoir.be, .
  13. « Résultats des élections législatives de 1997 - Toulon (1re circonscription) », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  14. « Les résultats du second tour des élections législatives de 1997 », sur ina.fr.
  15. « Quand le FN gérait (mal) ses communes », sur europe1.fr, (consulté le ).
  16. « Dans le Sud-Est, les voix d'extrême droite suscitent toutes les convoitises », sur lemonde.fr, .
  17. « Jean-Marie Le Chevallier ne veut plus voir Le Pen », sur Le Parisien, .
  18. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  19. La rédaction, « Jean-Marie Le Chevallier, l'ancien maire FN de Toulon, est décédé ce vendredi soir », sur Var-Matin, (consulté le )
  20. Ariane Chemin et Vanessa Schneider, Le Mauvais GĂ©nie, Paris, Fayard, 2015.
  21. https://www.liberation.fr/debats/2019/10/06/eric-zemmour-le-continuum-de-la-haine_1755862.

Voir aussi

Bibliographie

  • Who'who in France, 24e Ă©dition, 1993-1994
  • Michel Samson, Le Front national aux affaires : deux ans d'enquĂŞte sur la vie municipale Ă  Toulon, Paris, Calmann-LĂ©vy, , 198 p. (ISBN 2-7021-2759-2)
  • « Une famille formidable », dans MĂ©gret, facho devant : la montĂ©e du petit brun qui veut la peau du gros blond, Paris, Le Canard enchaĂ®nĂ©, coll. « Les Dossiers du Canard » (no 69), (BNF 3717482), p. 68-60.
  • Jean-Pierre Thiollet, Le Chevallier Ă  dĂ©couvert : portrait vĂ©ritĂ© par son ex-conseiller, Paris, Editions Laurens, , 160 p. (ISBN 2-911838-51-3)

Liens externes

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