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René Monzat

René Monzat, né Denis Schérer en 1958 à Paris, est un journaliste français.

René Monzat
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Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Denis Schérer
Pseudonyme
René Monzat
Nationalité
Formation
Activité
Père
Ĺ’uvres principales
Les Droites nationales et radicales en France (d)

Militant trotskiste dans les années 1970 et contre l’extrême droite, il a été un des animateurs du mouvement Ras l'Front.

Biographie

Jeunesse

Fils du cinéaste Éric Rohmer et neveu du philosophe René Schérer, il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, promotion 1984)[1].

Politique

Militant trotskyste[2] - [3], il fait partie des fondateurs du mouvement Ras l’Front, pour en devenir l’un des responsables[4].

Presse

Il a collaboré notamment aux Cahiers Bernard Lazare et à la Revue M.

Il écrit aussi dans Le Monde, Marianne, la revue de géopolitique Limes, Art Press, la revue Golias, dans le magazine Pour la Palestine et dans Transform!, la revue d'Espaces Marx, espace de réflexion du Parti communiste français. Ses écrits portent souvent sur l’extrême droite, et plus particulièrement le Front national.

Il publie en 1992 un ouvrage rassemblant ses investigations, EnquĂŞtes sur la droite extrĂŞme, aux Ă©ditions du Monde.

Il a publié en 2002 une enquête consacrée à Alexandre Del Valle, jugeant ce dernier proche de cercles d’extrême droite : Del Valle porte plainte pour diffamation, mais un arrêt de la 11e chambre de la Cour d’appel de Paris relaxe René Monzat en 2005, reconnaissant la matérialité des faits évoqués par Monzat.

En 2011, il est identifié à tort[5] par le site d'extrême droite Novopress comme étant le rédacteur de la revue antifasciste Reflexes. Sa photo est alors publiée, de même que celle de son appartement, ainsi que son adresse.

Proximité avec le Parti des Indigènes de la République

Après les manifestations des 10 et en l'honneur des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo, il fait partie des cosignataires de la tribune du Parti des Indigènes de la RĂ©publique (PIR) « contre l’union sacrĂ©e, pour une union antiraciste et populaire Â» qui dĂ©nonce notamment « la logique du “nous sommes en guerre” et contre les interventions militaires Ă  l’étranger, notamment au Proche-Orient et en Afrique et la poursuite de l’oppression du peuple palestinien Â»[6].

En 2016, il plaide pour la constitution d’un nouveau bloc social et politique entre la gauche radicale et le Parti des Indigènes de la RĂ©publique (PIR) de Houria Bouteldja, qu'il dĂ©crit comme un « courant original Â». Louant le « projet Ă©mancipateur Â» que proposent les Indigènes ainsi que le « nouveau nous » mis en avant par Tariq Ramadan et certaines organisations musulmanes, il enjoint Ă  la gauche radicale de constituer un nouvel embryon de lutte avec ces courants politiques. Dans la pratique, les courants (politiques, syndicaux, associatifs) qui ont refusĂ© « l’union sacrĂ©e post-Charlie ont su esquisser une voie Â». Ainsi, selon, Monzat, la gauche radicale doit faire siennes les intuitions du PIR pour ne pas ĂŞtre entraĂ®nĂ©e par « l’effondrement en cours de la social-dĂ©mocratie en France et en Europe Â»[7].

Travaux

Auteur d’articles et livres considérés comme des sources documentaires, René Monzat a d’emblée attaché une grande importance à la pluralité des cultures politiques au sein de l’extrême droite et en particulier du Front national.

Critiques

Ses interventions dans le débat public ont suscité des controverses.

  • En 2003, le politologue et historien des idĂ©es Pierre-AndrĂ© Taguieff qualifie RenĂ© Monzat de « dĂ©lateur professionnel » ; il estime en outre que Monzat se prĂ©vaut abusivement des titres de « chercheur » et de « spĂ©cialiste de l’extrĂŞme droite »[8].
  • Dans son ouvrage EnquĂŞtes sur la droite extrĂŞme (1992), il dĂ©crit plusieurs des principaux courants ou logiques politiques structurant l'extrĂŞme-droite, et certaines intersections avec des intĂ©rĂŞts d'État. Il Ă©voque des tentatives d'Ă©tablir des liens entre des militants d’extrĂŞme droite et d’extrĂŞme gauche, suscitant la critique de Guy Dardel, pour qui ce livre « contient une dimension cryptologique de l’Histoire » et que RenĂ© Monzat y « construit une fiction ». Il conclut qu’avec ce livre, Ras l’Front et l’auteur « apportèrent un soutien idĂ©ologique de poids Ă  la gauche de pouvoir. Cette manipulation des esprits avait foncièrement pour but de dissimuler la rĂ©alitĂ© de la stratĂ©gie de François Mitterrand »[9]. De son cĂ´tĂ© Sylvain CrĂ©pon souligne pour sa part que Monzat est un « journaliste dont la Nouvelle Droite paraĂ®t avoir tenu compte des articles qu’il lui a consacrĂ©s. »[10]
  • En 2004, RenĂ© Monzat publie un article dans Ras l’Front, affirmant qu’une frange de la communautĂ© juive serait liĂ©e Ă  l’extrĂŞme droite. Cet article a Ă©tĂ© critiquĂ© par la revue de gauche ReSPUBLICA selon laquelle : « Ă€ force de lutter contre le Front national, ce garçon finit, comme le parti de Le Pen, par voir des complots partout, et particulièrement au niveau de la communautĂ© juive, chez qui il voit une prise en mains de la droite extrĂŞme. »[11]. RenĂ© Monzat a prĂ©cisĂ© lors d’un colloque du MRAP en 2006 : « De mĂŞme qu'il faut savoir isoler le FN de la droite politique, il faudra arriver Ă  isoler les fascistes et racistes sionistes des organisations juives officielles, il faut aider les organisations musulmanes principales Ă  renforcer la marginalisation des courants autoritaires et antisĂ©mites se rĂ©clamant de l'Islam, il faut traiter les groupuscules noirs racistes comme ce qu'ils sont : des racistes anti-blancs et antisĂ©mites. Ils ne font pas partie du champ politique « lĂ©gitime » »[12].
  • La critique de ReSPUBLICA est partagĂ©e par l'essayiste et militant de droite Alexandre del Valle qui avance que RenĂ© Monzat et la Revue Ras l'Front seraient apprĂ©ciĂ©s en milieu islamiste (cf oumma.com) pour leur anti-sionisme militant[2]. Selon lui, Monzat « tente de fasciser la communautĂ© juive Â» dans des revues pro-palestiniennes comme Pour la Palestine. Toujours selon del Valle, les travaux de Monzat se rapprocheraient davantage de ceux « d'indicateurs de police imprĂ©cis qu'Ă  des chercheurs universitaires Â»[2].

Publications

  • avec Jean-Yves Camus, Les droites nationales et radicales en France, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1992. (ISBN 2-7297-0416-7)
  • EnquĂŞtes sur la droite extrĂŞme, Paris, Le Monde Éditions, « ActualitĂ© », 1992. (ISBN 2-87899-040-4)
  • Les voleurs d'avenir : pourquoi l’extrĂŞme droite peut avoir de beaux jours devant elle, Paris, Textuel, « La discorde », 2004. (ISBN 2-84597-103-6)

Collaboration Ă  des ouvrages collectifs

  • Racisme, extrĂŞme droite et antisĂ©mitisme en Europe (rapport annuel du CRIDA 1995), France » p. 59-63.
  • La rĂ©sistible ascension du FN, petit manuel Ă  l'usage de ceux qui rĂ©sistent au fascisme ordinaire, (collectif Ras l'front) Ă©ditions Syllepse, 1996.
  • Les extrĂ©mismes de l’Atlantique Ă  l'Oural (sous la direction de Jean-Yves Camus), Centre europĂ©en de recherche et d'action sur le racisme et l'antisĂ©mitisme (CERA) et Ă©ditions de l’Aube 1996, article « France », p. 123-139?
  • Racisme, extrĂŞme droite et antisĂ©mitisme en Europe (rapport annuel du CRIDA 1996), « France » p. 34-43?
  • ExtrĂ©mismes en Europe, (sous la direction de Jean-Yves Camus), Centre europĂ©en de recherche et d'action sur le racisme et l'antisĂ©mitisme (CERA) et Ă©ditions de l’Aube, 1997, article « France » avec Jean-Yves Camus, p. 173-189.
  • Racisme, extrĂŞme droite et antisĂ©mitisme en Europe (rapport annuel du CRIDA 1997), « France » p. 61-72
  • Les ExtrĂ©mismes en Europe, Ă©tat des lieux 1998, Ă©ditions de l’Aube 1998. « France » avec Jean-Yves Camus, p. 176-195. « Nouvelle droite : le temps des remous » p. 239-250.
  • L'exclusion, malaise dans la civilisation, Centre de recherches interdisciplinaire sur la socialitĂ© et l'exclusion (CRISE), Éditions L'Harmattan, 1998, 470 pages, art. « La thĂ©orie du complot et ses mises Ă  jour au sein de l'extrĂŞme droite française» p. 345-353.
  • Culture et antifascisme, Ă©ditions Le temps des cerises 1998.
  • Fascismes d’hier et aujourd’hui, Ă©ditions de l’atelier. 1998, actes des dĂ©bats du salon du livre de Gardanne.
  • Encyclopaedia Universalis : Universalia 1999, la Couleur et le sang, doctrines racistes Ă  la française p. 354.
  • Encyclopaedia Universalis : Universalia 2000, L’extrĂŞme droite française depuis 1945 p. 92-98.
  • avec Anne Tristan (dir.), Petit manuel de combat contre le Front national, (collectif Ras l'front), Paris, Flammarion, 2004. (ISBN 2-08-068602-X)
  • ExtrĂŞme droite et national populisme en Europe de l'Ouest, sous la direction de Pierre Blaise et Patrick Moreau, Centre de Recherche et d'Information Socio-Politique (CRISP), Bruxelles, 2004, 584 p. (ISBN 2-87075090-0)
  • Le retour des populismes (sous la direction de Bertrand Badie et Dominique Vidal), Paris, La DĂ©couverte, 2018. p.256 (ISBN 2348037432)

Notes et références

  1. « Denis Scherer », sur sciences-po.asso.fr.
  2. Alexandre del Valle, Les musulmans sont les premières victimes du totalitarisme islamiste. Islamophobie ou reductio ad Hitlerum ?, Le Figaro, 15 décembre 2002
  3. Pierre-André Taguieff, Les contre-réactionnaires : Le progressisme entre illusion et imposture, Denoël, 2007, p. 197 -note en bas de page ""René Monzat (pseudonyme du trotskiste Denis Scherer)"
  4. « Tout est redevenu comme avant », Libération, 4 juin 2002.
  5. Nicolas Lebourg, « Le Front national et le mirage des milices Antifas », sur slate.fr,
  6. « Contre l’union sacrĂ©e, pour une union antiraciste et populaire Â», indigenes-republique.fr, 19 fĂ©vrier 2015
  7. René Monzat, « La gauche peut-elle dire “nous” avec Houria Bouteldja ? », contretemps.eu, 22 avril 2016.
  8. « L’émergence d’une judéophobie planétaire : islamisme, anti-impérialisme, antisionisme », Outre-Terre no 3, 2e trimestre de 2003.
  9. Guy Dardel, Le martyr imaginaire, édité par REFLEXes, 2005.
  10. Sylvain Crépon, Sébastien Mosbah-Natanson, David Bisson Les sciences sociales au prisme de l'extrême droite : enjeux et usages d'une récupération idéologique , Paris, L'Harmattan, 2008, p. 232.
  11. « 2004, l’année des clarifications entre laïques et communautaristes », article de ResPUBLICA, publié sur le site Bellaciao.org, 24 décembre 2004.
  12. René Monzat, « L'extrême droite, l'antisémitisme et le sionisme d'extrême droite » (intervention lors du colloque du 13 mai 2006 « Antisionisme et antisémitisme »), Différences, no 260,‎ octobre-novembre-décembre 2006, p. 17-18 (lire en ligne).

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