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Charlie Hebdo

Charlie Hebdo est un journal hebdomadaire satirique français fondĂ© en 1970 par François Cavanna et le professeur Choron. Il fait une large place aux illustrations, notamment aux caricatures politiques, et il pratique aussi le journalisme d'investigation en publiant des reportages Ă  l'Ă©tranger ou sur les domaines les plus divers : les sectes, les religions, l'extrĂȘme droite, l'islamisme, la politique, la culture. Le journal paraĂźt tous les mercredis. Il a publiĂ© Ă©galement des hors sĂ©ries Ă  pĂ©riodicitĂ© variable.

Charlie Hebdo
Image illustrative de l’article Charlie Hebdo
Logo de Charlie Hebdo.

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Presse satirique
Prix au numĂ©ro 3,5 €
Diffusion environ 60 000 ex. (2019)
Date de fondation 1970
Éditeur Les Éditions Rotative
Ville d’édition Paris

Propriétaire Riss (70 %)
Éric Portheault (30 %)
Directeur de publication Riss
Directeur de la rédaction Riss
RĂ©dacteur en chef GĂ©rard Biard
ISSN 1240-0068
ISSN (version Ă©lectronique) 2270-7905
Site web charliehebdo.fr

CrĂ©Ă© en 1970 pour remplacer la version hebdomadaire du magazine Hara-Kiri, Ă©ditĂ© par la mĂȘme Ă©quipe et venant d'ĂȘtre interdit Ă  la suite d'un titre sur la mort du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, il est publiĂ© rĂ©guliĂšrement jusqu'en 1981. DĂ©fenseur acharnĂ© de la libertĂ© de la presse, son positionnement politique est celui d'un journal de gauche critique, antimilitariste et anticlĂ©rical, dans une sociĂ©tĂ© profondĂ©ment marquĂ©e par Mai 68. AprĂšs un unique numĂ©ro en 1982, la parution cesse jusqu'en 1992, date Ă  laquelle une partie des membres de l'ancienne Ă©quipe, Cabu en tĂȘte, se retrouve pour relancer Charlie Hebdo avec de nouvelles personnes.

La reprise par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet du Jyllands-Posten, en 2006, a dĂ©clenchĂ© contre le journal de vives rĂ©actions, parfois violentes, dans des pays musulmans et un procĂšs d'associations musulmanes pour « injures publiques Ă  l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur religion » gagnĂ© par la rĂ©daction. En novembre 2011, le siĂšge du journal est endommagĂ© par un incendie criminel.

Le , un attentat islamiste perpĂ©trĂ© par les frĂšres Kouachi tue douze personnes, dont huit collaborateurs de l'hebdomadaire en pleine confĂ©rence de rĂ©daction. Les manifestations des 10 et 11 janvier 2015 contre les attentats ayant visĂ© Charlie Hebdo et la prise d'otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes rĂ©unissent plus de quatre millions de manifestants, ce qui en fait le plus important rassemblement de l'histoire moderne du pays. Le numĂ©ro 1178, dit « des survivants », sort le mercredi suivant, tirĂ© Ă  prĂšs de huit millions d'exemplaires ; le journal passe en moins d'un mois de 10 000 Ă  220 000 abonnĂ©s.

Le , le PEN club international remet Ă  New York le prix du courage et de la libertĂ© d'expression Ă  l'Ă©quipe des survivants. L'initiative, chaudement soutenue par Salman Rushdie, provoque une controverse aux États-Unis et au Royaume-Uni.

« L'esprit Charlie » est invoquĂ© pour dĂ©fendre la libertĂ© d'expression, l’humour dĂ©capant et irrĂ©vĂ©rencieux, les valeurs de gauche, la dĂ©fense de la laĂŻcitĂ©, et a influencĂ© plusieurs mĂ©dias français.

Positionnement et sujets abordés

Charlie Hebdo est une publication satirique de tradition libertaire avec un esprit caustique et irrĂ©vĂ©rencieux hĂ©ritĂ© de Hara-Kiri. La ligne politique du journal est nette, marquĂ©e d'une visualisation de la gauche assez particuliĂšre. Si l'hebdomadaire fustige plus volontiers les idĂ©es et hommes politiques de droite, il n'est guĂšre complaisant avec les partis de gauche, qu'ils soient au gouvernement ou non. Il est frĂ©quent que les diffĂ©rents chroniqueurs soient en dĂ©saccord plus ou moins profond entre eux, par exemple lors du rĂ©fĂ©rendum sur la Constitution europĂ©enne[1]. En avril 2010, Charb, directeur de la publication, dĂ©crit la ligne politique du journal comme une rĂ©union de « toutes les composantes de la gauche plurielle, et mĂȘme des abstentionnistes »[2].

Les sujets les plus abordĂ©s sont la politique, les personnalitĂ©s mĂ©diatiques (par exemple du sport, de l'audiovisuel ou du spectacle), l’actualitĂ© Ă©conomique et sociale ainsi que la religion.

Critique envers l'ensemble de la classe politique, le journal s'oppose de maniĂšre particuliĂšrement virulente au Front national durant le milieu des annĂ©es 1990, allant jusqu'Ă  lancer en 1996 une pĂ©tition rĂ©clamant l'interdiction de ce parti, qui recueille 173 704 signatures au moment de son dĂ©pĂŽt au ministĂšre de l'IntĂ©rieur[3]. En 1998, lors de la scission proposĂ©e par Bruno MĂ©gret, Charlie Hebdo dĂ©pose la marque Front national auprĂšs de l'Institut national de la propriĂ©tĂ© industrielle (INPI), estimant qu'elle est juridiquement tombĂ©e dans le domaine public : la journaliste Anne Kerloc'h explique que, « au pire, cette affaire est un grand Ă©clat de rire », mais aussi que « l'objectif premier du journal est de restituer le nom aux rĂ©sistants ou aux ayants droit », en rĂ©fĂ©rence au mouvement de rĂ©sistance du mĂȘme nom qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©, lui, durant la Seconde Guerre mondiale[4]. En 2012, l'hebdomadaire publie un dessin reprĂ©sentant une fausse affiche Ă©lectorale de Marine Le Pen, oĂč la candidate du FN est symbolisĂ©e par un Ă©tron fumant[5].

Par ailleurs, Charlie Hebdo se revendique un ton trĂšs antireligieux et anti-secte, profondĂ©ment athĂ©e et anticlĂ©rical[6] - [7], qualifiant notamment Jean-Paul II de « pape de merde », et appelant Ă  « chier dans tous les bĂ©nitiers de l'Église »[8]. La religion n’est cependant le thĂšme que de 7 % des unes. Le journal a Ă©tĂ© taxĂ© d’islamophobie et accusĂ© de faire preuve d’une « obsession » Ă  l’encontre des musulmans : cependant, de 2005 Ă  2015, 1,3 % seulement des couvertures se sont moquĂ©es en premier lieu de l'islam, qui a Ă©tĂ© le sujet principal de sept une alors que le catholicisme a Ă©tĂ© traitĂ© par vingt et une d'entre elles. Par ailleurs, c'est contre l’extrĂȘme droite française et la religion catholique que sont dirigĂ©es les charges les plus agressives[9]. Charlie Hebdo critique rĂ©guliĂšrement les dĂ©rives du libĂ©ralisme Ă©conomique, qui Ă©taient l'un des thĂšmes rĂ©currents des chroniques de Bernard Maris jusqu'Ă  sa mort le 7 janvier 2015[10].

« L'Esprit Charlie »

Selon Le Monde, « l’esprit Charlie » est « un condensĂ© de libertĂ© de ton, d’humour dĂ©capant, d’irrĂ©vĂ©rence et de fiertĂ©, structurĂ© autour de solides valeurs de gauche, oĂč la dĂ©fense de la laĂŻcitĂ© figurait souvent en premiĂšre ligne ». AprĂšs la publication des caricatures de Mahomet du Jyllands-Posten, qui lui a valu une poursuite en justice d'associations musulmanes françaises contre lesquelles il gagne le procĂšs, Charlie Hebdo « essaie alors, tant bien que mal, avec toutes les difficultĂ©s que cette position implique, de continuer Ă  incarner une gauche antiraciste, mais intransigeante face Ă  la radicalisation d’une partie des musulmans ». Selon Le Monde, l’esprit Charlie a « inspirĂ© de nombreuses aventures, de L’Écho des savanes Ă  Canal+ »[11].

Pour l’historien du journalisme Alexis LĂ©vrier, les critiques des caricatures de Charlie et du dessin de presse en gĂ©nĂ©ral gĂ©nĂšrent un appel Ă  la censure sur les rĂ©seaux sociaux, mais « au nom du respect dĂ» aux personnes ou aux communautĂ©s, toute critique des religions est ainsi devenue suspecte. Il faut rappeler pourtant, inlassablement, que la grande loi sur la presse de 1881 protĂšge les individus, mais autorise les moqueries Ă  l’égard des croyances, qu’elles soient politiques ou religieuses. Charlie Hebdo est, de ce point de vue, le dernier hĂ©ritier d’une longue tradition française du dessin de presse anticlĂ©rical, et n’a fait qu’appliquer Ă  l’islam une volontĂ© de dĂ©sacraliser le sacrĂ© qui s’est Ă©panouie Ă  la Belle Époque ». Le New York Times ne publie plus de caricatures depuis juin 2019 au motif que ce type de dessins est « dangereux » et pour Alexis LĂ©vrier « y renoncer, au nom de la volontĂ© de ne pas dĂ©plaire, revient non seulement Ă  donner raison aux censeurs, mais Ă  faire le deuil d’un instrument que la presse a su utiliser pour sa propre Ă©mancipation ». Il dĂ©nonce que « depuis l’attentat, la tradition d’irrĂ©vĂ©rence de ce journal est souvent utilisĂ©e en effet comme une caution pour autoriser l’injure, la diffamation ou l’appel Ă  la haine » et pour lui la libertĂ© d’expression « a nĂ©cessairement des bornes » qui datent de la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, et il n'est donc pas possible « de mettre sur le mĂȘme plan les dessins de Charlie moquant l’islam et les insultes d’un Éric Zemmour Ă  l’égard des musulmans », pour lesquelles il a Ă©tĂ© condamnĂ©, ni Gabriel Matzneff, se prĂ©sentant lui et les « artistes libertins », peu aprĂšs les attentats, comme des victimes Ă  l'instar de la rĂ©daction de Charlie assassinĂ©e. Selon Alexis LĂ©vrier, s' « il ne serait bien sĂ»r ĂȘtre question d’imposer une dĂ©finition unique de “l’esprit Charlie” » Ă  cause de la libertĂ© Ă©ditoriale de l'hebdomadaire et de son histoire, il « ne doit pas servir de prĂ©texte pour autoriser l’islamophobie, le racisme ou la pĂ©docriminalitĂ©. Concilier libertĂ© d’expression et respect des individus est un dĂ©fi de plus en plus difficile, qui s’impose Ă  Charlie Hebdo comme Ă  l’ensemble la presse »[12].

Selon Jean-Yves Camus, spĂ©cialiste de l'extrĂȘme droite qui Ă©crit dans l'hebdomadaire, lors de la dĂ©cision de l'Unesco de retirer le carnaval d'Alost de sa liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ© Ă  la suite de stĂ©rĂ©otypes antisĂ©mites, et la victimisation qui a suivi, « de nombreuses voix ont invoquĂ© en Belgique « l’esprit Charlie » pour lĂ©gitimer un antisĂ©mitisme incontestable. Mettons donc les choses au point : la caricature et la satire ne consistent jamais Ă  traiter un groupe d’ĂȘtres humains comme de la vermine Ă  Ă©radiquer. Quand celui que vous n’aimez pas perd sa figure humaine, tout devient possible. Il n’y a aucune forme d’humour dans l’animalisation systĂ©matique de l’adversaire, vieux procĂ©dĂ© nazi dont la banalisation a prĂ©parĂ© les esprits Ă  l’extermination des Juifs comme Ă©tant une opĂ©ration prophylactique. Les salafistes ne doivent pas comparer les « mĂ©crĂ©ants » (et parmi eux les « mauvais musulmans ») aux singes et aux porcs. Les hassidim ne peuvent ĂȘtre des fourmis traitĂ©es au gaz »[13].

Histoire

Prémices

Le professeur Choron, l'un des fondateurs de Charlie Hebdo, en 1996.

Les origines de Charlie Hebdo sont Ă©troitement liĂ©es Ă  l'histoire d'un autre journal, Hara-Kiri[14]. En 1960, Georges Bernier — alias le Professeur Choron — et François Cavanna, qui avaient fait connaissance dans les annĂ©es 1950 alors qu'ils travaillaient tous deux au journal ZĂ©ro destinĂ© Ă  donner leur premiĂšre chance aux jeunes talents, lancent le mensuel Hara-Kiri, « journal bĂȘte et mĂ©chant ». Choron (dont le pseudonyme dĂ©rive du nom de la rue du 9e arrondissement de Paris oĂč Ă©tait alors installĂ© le siĂšge du journal) en est le directeur de publication. François Cavanna, rĂ©dacteur en chef, rassemble progressivement une Ă©quipe qui comprend Francis Blanche, Topor, Fred, Reiser, Wolinski[14], GĂ©bĂ©, Cabu. Interdit de publication dĂšs 1961, il reparaĂźt pour ĂȘtre de nouveau interdit en 1966. L'interdiction est levĂ©e six mois plus tard. Lorsqu'il reparaĂźt, certains collaborateurs ne reviennent pas, tels GĂ©bĂ©, Cabu, Topor et Fred partis chez Pilote, mais de nouveaux rĂ©dacteurs et dessinateurs viennent compenser ces absences : Delfeil de Ton, Pierre Fournier, qui signe alors Jean Nayrien Nafoutre de Sayquonlat, et Willem.

En , Cavanna, Choron et Delfeil de Ton lancent Charlie Mensuel[15]. Ce journal de bandes dessinĂ©es, publiĂ© comme Hara-Kiri par les Éditions du Square que dirige Choron, est initialement la version française du mensuel italien Linus. Charlie publie des sĂ©ries amĂ©ricaines classiques, mais aussi des bandes dessinĂ©es contemporaines françaises, italiennes et amĂ©ricaines : comme son homologue italien, il tire son titre du nom de l'un des personnages des Peanuts (en l'occurrence Charlie Brown)[16] - [17] - [18]. Delfeil de Ton, pendant un an, puis Georges Wolinski, dirigent la rĂ©daction de ce Charlie Mensuel qui publie, contribuant ainsi Ă  les faire dĂ©couvrir en France, les Peanuts de Charles M. Schulz (que le magazine Spirou avait dĂ©jĂ  prĂ©sentĂ©s en mini-rĂ©cit ainsi que l'hebdomadaire fĂ©minin Elle, dĂšs 1964).

Toujours en 1969, l'équipe de Hara-Kiri, sous la direction de Cavanna et Choron, décide de créer une version hebdomadaire du journal, tout en continuant à publier le mensuel. Gébé et Cabu reviennent pour l'occasion. En février, Hara-kiri-hebdo est lancé. En mai, il est renommé L'Hebdo hara-kiri[19].

1970-1982 : Charlie Hebdo premiĂšre Ă©poque

Le , le gĂ©nĂ©ral de Gaulle meurt. Sur une idĂ©e de Choron, l'hebdomadaire titre en couverture de son no 94 du lundi 16 novembre[20], de façon sobre, sans aucun dessin, avec un seul encadrĂ© noir, « Bal tragique Ă  Colombey - un mort » : il s'agit d'une parodie des titres que la presse avait, dix jours avant le dĂ©cĂšs du GĂ©nĂ©ral, consacrĂ©s Ă  un incendie dans une discothĂšque qui avait fait cent quarante-six morts. Raymond Marcellin, ministre de l'IntĂ©rieur, interdit la vente de l’hebdomadaire aux mineurs, ainsi que tout affichage et publicitĂ© en sa faveur : le ministĂšre rĂ©fute toute « censure politique » et affirme avoir pris sa dĂ©cision le 4 novembre en consĂ©quence de dessins « pornographiques », sous le couvert de la commission de surveillance et de contrĂŽle des publications destinĂ©es Ă  l'enfance et Ă  l'adolescence[21] - [22]. La profession journalistique se mobilise largement pour dĂ©fendre l'hebdomadaire — notamment Jacques Fauvet dans son Ă©dito du Monde, Françoise Giroud dans L'Express et Jean Daniel dans Le Nouvel Observateur —, Ă  la surprise de la rĂ©daction qui a en mĂ©moire sa discrĂ©tion lors des interdictions du mensuel en 1961 et 1966[21] - [23]. Claude Perdriel propose Ă  la rĂ©daction du journal la couverture de Nouvel Observateur, ainsi qu’une double page : la rĂ©daction de Hara-Kiri accepte, Le Nouvel Observateur publie ainsi, deux jours aprĂšs la mise en vente du premier numĂ©ro de Charlie Hebdo, un texte de Cavanna intitulĂ© « Loi destinĂ©e Ă  honorer les bons journaux et Ă  punir les mauvais », ainsi que des dessins de Reiser, Cabu, GĂ©bĂ© et Wolinski[23]. Le 24 novembre, Raymond Marcellin modifie son arrĂȘtĂ©, ne conservant que l’interdiction de la vente aux mineurs[21].

L'Ă©quipe dĂ©cide que le journal doit continuer Ă  paraĂźtre et trouve la parade en relançant l'hebdomadaire censurĂ© sous un autre titre : Charlie Hebdo. La nouvelle publication n'est plus, officiellement, la version hebdomadaire de Hara-Kiri, mais celle du mensuel Charlie, Ă©galement publiĂ© par les Éditions du Square avec de nombreux auteurs et rĂ©dacteurs en commun. Son titre — dont l'Ă©quipe apprĂ©cie le cĂŽtĂ© « dĂ©bonnaire, lĂ©gĂšrement dĂ©calĂ© et un tout petit peu dĂ©suet » — constitue Ă©galement une allusion fortuite Ă  Charles de Gaulle[24].

Le premier numĂ©ro de Charlie Hebdo paraĂźt le lundi 23 novembre 1970[25] : l'Ă©quipe tient Ă  y faire figurer une bande de Peanuts[17]. MalgrĂ© ce contournement d'interdiction, le ministĂšre de l'IntĂ©rieur s'abstient de poursuivre Ă  nouveau le journal[26] - [27]. Le journal dĂ©cerne son premier « prix BĂȘte et mĂ©chant » Ă  Raymond Marcellin[21]. Charlie Hebdo continue ensuite Ă  paraĂźtre sous ce titre, tandis que Charlie demeure utilisĂ© comme titre du mensuel. Comme Ă  l'Ă©poque de Hara-Kiri, le professeur Choron est directeur de publication, tandis que Cavanna est rĂ©dacteur en chef. Lors des derniĂšres annĂ©es de parution c'est « toute l'Ă©quipe » qui assure la rĂ©daction en chef et Cavanna est nommĂ© « ange tutĂ©laire ».

Selon Stéphane Mazurier, qui y consacre une thÚse en 2007,

« Charlie Hebdo occupe une position particuliÚre dans le champ médiatique des années soixante-dix : héritier de plusieurs titres de la presse satirique, il entretient des relations complexes avec les journaux de son temps, tout en étant un défenseur acharné de la liberté de la presse. Le positionnement politique de Charlie Hebdo est celui d'un journal de gauche critique, mais certainement pas d'un journal gauchiste. »

Dans une sociĂ©tĂ© profondĂ©ment marquĂ©e par les Ă©vĂ©nements de Mai 68, Charlie Hebdo est le porte-voix des combats du moment : contre la sociĂ©tĂ© de consommation, pour la contre-culture et en faveur de diverses causes progressistes[28]. Outre son ton satirique, le journal s'associe en effet Ă  des causes comme l'Ă©cologie politique - dont Pierre Fournier est l'un des prĂ©curseurs en France - l'antiracisme, l'antimilitarisme et, dans une certaine mesure, le fĂ©minisme. En juillet 1971, Charlie Hebdo publie un appel Ă  s'opposer Ă  la centrale nuclĂ©aire du Bugey et suscite une manifestation qui rĂ©unit plus de 10 000 personnes, ce qui contribue Ă  lancer en France le mouvement antinuclĂ©aire[27]. À la mĂȘme Ă©poque, l'hebdomadaire crĂ©e le slogan « Un pour tous, tous pourris ! », inventĂ© par GĂ©bĂ© et repris par la suite par Coluche[29]. La journaliste Paule (Paule Drouault) signe une rubrique animaliste pionniĂšre du genre oĂč elle proteste contre les violences faites aux animaux, rejoignant en cela Cabu, qui deviendra vĂ©gĂ©tarien. En 1972, l'Ă©quipe aide Fournier Ă  lancer le journal Ă©cologiste La Gueule ouverte, pour lui permettre de mieux y exposer ses idĂ©es[30]. En 1975, Charlie Hebdo se hisse pour quelque temps Ă  la premiĂšre place des hebdomadaires français, devant L'Express. De 1979 Ă  1980, Coluche anime dans le journal des rubriques en romans-photos intitulĂ©es « Les Pauvres sont des cons », puis « Journal des cons et des mal-comprenants » : en 1981, Charlie Hebdo sert de journal officiel Ă  la candidature prĂ©sidentielle de l'humoriste[31]. Progressivement, sous l'influence grandissante de Choron, la ligne Ă©ditoriale Ă©volue vers un humour de plus en plus salace, voire scatologique, tandis que Cavanna, en dĂ©saccord avec ces changements, s'implique moins dans le journal pour se consacrer davantage Ă  sa carriĂšre d'Ă©crivain[32].

Charlie Hebdo ne bĂ©nĂ©ficie, par choix, d'aucune recette publicitaire et se repose essentiellement sur ses abonnĂ©s, ce qui le rend particuliĂšrement vulnĂ©rable Ă  la baisse de ses ventes et de ses abonnements[33]. Lourdement endettĂ© du fait de la gestion hasardeuse de Choron, Charlie Hebdo souffre en outre de ne pas s'ĂȘtre suffisamment renouvelĂ©. Au dĂ©but des annĂ©es 1980, alors que les socialistes arrivent au pouvoir en France et que LibĂ©ration — autre journal phare de la gauche des annĂ©es 1970 — a su au contraire rĂ©aliser sa mue Ă©ditoriale, Charlie Hebdo apparaĂźt dĂ©sormais anachronique[27].

Le , Charlie Hebdo appelle, sous la plume de Victoria ThĂ©rame et sous la direction du professeur Choron, Ă  prendre la dĂ©fense de trois personnes accusĂ©es d'actes pĂ©dophiles (« affaire de Versailles ») : « Si vous aimez les petites filles et les petits garçons [...], s'ils viennent dans votre chambre, si vous dĂ©couvrez les ciels de cuisses tendres et sans duvet, [...], si vous les photographiez pour prolonger la vie, pour la fixer, parce qu'elle est fugitive et trop courte et que vous ĂȘtes trop amoureux, allez dĂ©fendre Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckardt, emprisonnĂ©s depuis trois ans, qui passent devant la cour d'assise de Versailles les 27, 28 et 29 janvier Ă  13 heures et risquent de cinq Ă  dix ans de rĂ©clusion criminelle pour amour Ă  enfant ». Selon Valeurs actuelles, le journal s'inscrit alors dans une tendance d'apologie de la pĂ©dophilie prĂ©sente Ă  cette Ă©poque dans une partie de la gauche française, Ă  l'instar d'autres journaux tels que Le Monde ou LibĂ©ration[34].

Le journal lance un dernier gag, le quotidien Charlie Matin
 qui ne paraĂźt que trois jours de suite, entre le et le (titre Ă  la une : « Finalement c'est trop de boulot ! »). Fin 1981, faute de lecteurs rĂ©guliers en nombre suffisant, le journal dĂ©pose son bilan et la parution s'arrĂȘte au numĂ©ro 580, le . Quelques jours plus tard, le , Michel Polac invite l'Ă©quipe du journal Ă  Droit de rĂ©ponse. L'Ă©mission est l'occasion d'un Ă©change d'insultes entre certains collaborateurs du journal — notamment SinĂ© — et des journalistes de Minute Ă©galement prĂ©sents sur le plateau[35]. Un numĂ©ro 581 paraĂźtra en dĂ©cembre 1982 pour commenter les incidents survenus durant l'Ă©mission.

1992-2001

Charb dédicaçant à Strasbourg en 2009.
Wolinski dĂ©dicaçant Ă  la fĂȘte de l'Huma en 2007.

En 1992, Philippe Val et Cabu quittent l'hebdomadaire satirique La Grosse Bertha à la suite d'un différend avec le directeur de publication Jean-Cyrille Godefroy, et projettent de lancer leur propre hebdomadaire. Au cours d'une réunion-repas, à la recherche d'un titre, Wolinski lance « et pourquoi pas Charlie Hebdo, le titre est libre ! » La proposition est immédiatement acceptée[36]. Philippe Val, Gébé, Cabu et Renaud apportent le capital pour financer le premier numéro. Une société par actions est créée, la SARL Kalachnikov[37] (remplacée dÚs septembre, en tant que société éditrice du journal, par Les éditions Rotative[38]). Les premiers actionnaires en sont Gébé (Georges Blondeaux), Renaud, Philippe Val, Cabu et Bernard Maris. Ils détiennent environ 85 % des actions. Renaud vend ses parts à son départ du journal, et la veuve de Gébé (Nicole Blondeaux) les revend en 2004 pour 300 000 euros à la société[39].

En juillet 1992, Charlie Hebdo nouvelle mouture bĂ©nĂ©ficie, pour son lancement, de la notoriĂ©tĂ© du Charlie Hebdo historique. On y retrouve les signatures vedettes des annĂ©es 1970 : Cavanna, Delfeil de Ton, SinĂ©, GĂ©bĂ©, Willem, Wolinski, Cabu, ainsi qu'une maquette identique. Le journal accueille des nouveaux venus comme Charb, Bernard Maris (Oncle Bernard), Renaud, Luz et Tignous. D'autres rĂ©dacteurs et dessinateurs comme Jul, Riad Sattouf ou — plus briĂšvement — Joann Sfar, viennent par la suite rejoindre l'Ă©quipe au fil des ans[40].

Le premier numĂ©ro se vend Ă  120 000 exemplaires[41]. À la une, le titre affiche URBA, ChĂŽmage, HĂ©mophiles, SuperphĂ©nix, tandis que François Mitterrand, l'air accablĂ©, s'Ă©crie « Et Charlie Hebdo qui revient ! »[42]. L'Ă©ditorial affirme, en guise de plaisanterie, que la ligne de l'hebdomadaire est basĂ©e sur un sondage :

« Nous avons fait un sondage représentatif de mille cons pour solliciter leur avis, et on a fait le contraire[43]. »

La version 1992 de Charlie Hebdo tient Ă  conserver « l'esprit Charlie » qui consiste Ă  pouvoir rire de tout, avec des cibles rĂ©currentes comme les militaires, les religieux intĂ©gristes ou l’extrĂȘme droite. Le journal tient Ă  conserver une ligne polĂ©mique, sans perdre de vue ses idĂ©aux de justice sociale[44]. Les querelles internes sont cependant le lot rĂ©current de la rĂ©daction. Luz dĂ©clare Ă  ce sujet :

« Charlie doit ĂȘtre un instrument de lutte contre la connerie. À part ça, on est en dĂ©saccord sur tout[44]. »

Philippe Val est alors rĂ©dacteur en chef[45], tandis que GĂ©bĂ© est directeur de publication et directeur artistique[46]. La nouvelle version du journal est alors plus marquĂ©e Ă  l'extrĂȘme gauche que la prĂ©cĂ©dente[47].

Lors de la relance du journal, le professeur Choron reçoit la visite de Cabu et Val, mais refuse de participer à la nouvelle formule et revendique la paternité du titre, qu'il dit avoir déposé[48]. Il intente une action en justice, mais est débouté[49].

Au fil des ans, les mĂ©thodes du nouveau directeur du journal Philippe Val sont contestĂ©es au sein mĂȘme de la rĂ©daction, donnant lieu Ă  plusieurs querelles et Ă  des dĂ©missions ou des licenciements : Philippe Corcuff[50], Olivier Cyran, Lefred-Thouron ou François CamĂ©, ainsi que des collaborateurs extĂ©rieurs rĂ©guliers. Ou bien Ă  des licenciements notamment celui du critique de cinĂ©ma Michel Boujut[51] et de la future collaboratrice du Monde diplomatique, Mona Chollet, Ă  la fin des annĂ©es 1990 et au dĂ©but des annĂ©es 2000[52]. Ces dĂ©parts sont en partie liĂ©s aux dissensions croissantes entre Val et les rĂ©dacteurs plus liĂ©s Ă  la gauche radicale, dont beaucoup sont Ă©vincĂ©s[53].

2002-2005

En , le chroniqueur philosophe Robert Misrahi publie dans Charlie Hebdo une tribune faisant l'Ă©loge du livre d'Oriana Fallaci La Rage et l'orgueil. Il Ă©crit notamment :

« Elle ne proteste pas seulement contre l’islamisme assassin [
]. Elle proteste aussi contre la dĂ©nĂ©gation qui a cours dans l’opinion europĂ©enne, qu’elle soit italienne ou française par exemple. On ne veut pas voir ni condamner clairement le fait que c’est l’islam qui part en croisade contre l’Occident et non l’inverse[54]. »

Cet article crée une polémique, le livre faisant à l'époque l'objet d'une demande d'interdiction par le MRAP, qui le juge islamophobe[55]. La publication de cette tribune est en outre critiquée par une partie des lecteurs du journal, qui désavoue son chroniqueur la semaine suivante[56].

AprĂšs les attentats du 11 septembre 2001, Charlie Hebdo se dĂ©solidarise de certains courants d'extrĂȘme gauche qui, par antiamĂ©ricanisme, n'ont pas condamnĂ© les islamistes. Ces positions lui vaudront des relations conflictuelles avec cette gauche tiers-mondiste, en particulier lorsqu'il s'oppose Ă  la prĂ©sence de Tariq Ramadan au FSE de Saint-Denis, du au . Dans son Ă©ditorial du , Philippe Val dĂ©nonce une « rhĂ©torique immuablement semblable Ă  celle qui innerva l’Europe d’avant-guerre » et qui, « a de quoi alarmer tous ceux qui savent comment meurent la paix et la dĂ©mocratie ». Il s'insurge contre la complaisance d'une partie de la gauche envers Tariq Ramadan[N 1] qu'il qualifie de « propagandiste antisĂ©mite »[57] et critique une partie de la gauche Ă  laquelle il prĂȘte des positions antisĂ©mites au nom de l'antiracisme, se rĂ©fĂ©rant en particulier Ă  la confĂ©rence de Durban en 2001, durant laquelle le sionisme fut assimilĂ© Ă  une politique raciste[57].

Cette nouvelle orientation est l’une des raisons Ă©voquĂ©es par le sociologue Philippe Corcuff lorsqu’il quitte Charlie Hebdo en dĂ©cembre 2004[58].

AprĂšs la mort de GĂ©bĂ© en 2004, Philippe Val, jusque-lĂ  rĂ©dacteur en chef, lui succĂšde comme directeur de la publication, tandis que la rĂ©daction en chef est dĂ©sormais assurĂ©e par GĂ©rard Biard. La vente est alors d'environ 80 000 exemplaires : elle tombera Ă  55 000 aprĂšs l'affaire SinĂ©[46].

Malgré les divergences internes à la rédaction, une large diversité d'opinions continue de s'exprimer dans le journal. Comme feu Hara-Kiri, Charlie Hebdo est associé à une rare liberté de ton : Charb ne se prive pas d'y éreinter le fumeur Siné, et ce dernier incite à voter « non » au référendum de 2005 sur la constitution européenne[1], alors que Philippe Val milite fortement pour le « oui »[59]. Le journal est divisé en deux camps à ce moment-là : Cabu cÎté oui, Cavanna cÎté non. Mais aucune consigne de vote n'est donnée[1].

2006 : publication des caricatures de Mahomet

Des gendarmes protĂšgent Charlie Hebdo Ă  la suite de la publication des caricatures.
SiÚge de Charlie Hebdo à Paris, aux Arts-et-Métiers, avant avril 2011, lors du déménagement vers le boulevard Davout.

Le , France-Soir publie douze caricatures de Mahomet rĂ©alisĂ©es quelques mois plus tĂŽt par des dessinateurs du journal danois Jyllands-Posten[60]. Le , une semaine aprĂšs France-Soir, Charlie Hebdo publie Ă  son tour la sĂ©rie des caricatures de Mahomet de Jyllands-Posten. Il les accompagne d'un dessin de couverture rĂ©alisĂ© par Cabu, sur lequel Mahomet, se prenant la tĂȘte dans les mains, s'Ă©crie : « C’est dur d’ĂȘtre aimĂ© par des cons ». Le dessin est surmontĂ© du titre « Mahomet dĂ©bordĂ© par les intĂ©gristes », sous-entendant que les « cons » ainsi dĂ©signĂ©s sont les intĂ©gristes : une partie de la communautĂ© musulmane, nĂ©anmoins, se sent alors visĂ©e[60].

Alors que le tirage rĂ©gulier Ă©tait de 140 000 exemplaires, il passe Ă  160 000 exemplaires vendus et le journal procĂšde Ă  deux rĂ©impressions : au total, 400 000 exemplaires s'Ă©coulent. Au Danemark, les dessinateurs du Jyllands-Posten[N 2] sont menacĂ©s de mort.

En France, l'Union des organisations islamiques de France, la Grande MosquĂ©e de Paris et la Ligue islamique mondiale engagent une procĂ©dure contre Charlie Hebdo pour « injures publiques Ă  l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur religion »[60], pour la publication de deux des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten ainsi que la une dessinĂ©e par Cabu. Les plaignants sont dĂ©boutĂ©s en premiĂšre instance, puis en appel. La cour d’appel juge que le dessin d'origine danoise qui reprĂ©sentait Mahomet portant une bombe dans son turban Ă©tait « pris isolĂ©ment, de nature Ă  outrager les adeptes de [l'islam] » mais que « le contexte et les circonstances de sa publication dans le journal Charlie Hebdo, apparaissent exclusifs de toute volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e d’offenser directement et gratuitement l’ensemble des musulmans et que les limites admissibles de la libertĂ© d’expression n’ont donc pas Ă©tĂ© dĂ©passĂ©es »[60]. De plus, ceux-ci se dĂ©fendent puisqu’ils mentionnent qu’ils ont souvent publiĂ© des caricatures qui se moquent du christianisme et que personne n’a rĂ©agi de cette maniĂšre face Ă  celles-ci. Finalement, le verdict est en faveur de Charlie Hebdo puisque celui-ci est reconnu pour ĂȘtre un journal satirique et qu’elle est une forme lĂ©gitime d’expression[61].

Le rĂ©alisateur Daniel Leconte consacre en 2008 Ă  ce procĂšs un documentaire qui reprend comme titre C’est dur d’ĂȘtre aimĂ© par des cons[62].

Le dessinateur Joann Sfar a également consacré à ce procÚs, qu'il a suivi, un de ses carnets, intitulé Greffier et retranscrit « sous forme de notes d'auteur de bandes dessinées », puis publié dans un volume réunissant Les Carnets de Joann Sfar[63].

L'affaire des caricatures conduit le journal à publier, le , le Manifeste des douze, un texte signé entre autres par Philippe Val et Caroline Fourest, avec notamment Salman Rushdie, Taslima Nasreen et Bernard-Henri Lévy, et qui dénonce l'islamisme comme un nouveau totalitarisme religieux menaçant la démocratie, comme naguÚre le fascisme, le nazisme et le stalinisme. La Ligue des droits de l'homme dénonce ce texte, en l'accusant de diaboliser l'islam[64].

Le 15 mars 2006, une soirée est organisée par le ministÚre de la Culture et Le Point en l'honneur du dessin de presse pour saluer les dessinateurs et caricaturistes aprÚs l'affaire en question[65]. Plantu, Cabu, Wolinski et les plus jeunes Sattouf, Jul, Charb et Luz, tous les dessinateurs de Charlie sont particuliÚrement salués. Un hommage est adressé aux caricaturistes.

« L'occasion, un mois aprĂšs la polĂ©mique suscitĂ©e par la publication des caricatures de Mahomet, d'entendre le directeur de cabinet du ministre, Henri Paul, rĂ©affirmer leur statut d'“acteurs de la libertĂ©â€, d'apprendre la crĂ©ation d'une “mission pour la conservation et la valorisation du dessin de presse”, parrainĂ©e par Wolinski, et surtout de s'en donner Ă  cƓur joie sur le chevalet installĂ© pour la soirĂ©e sous les ors de la Rue de Valois. En toute libertĂ©, comme il sied aux disciples d'HonorĂ© Daumier, dont l'association des amis, prĂ©sidĂ©e par l'ancienne ministre NoĂ«lle Lenoir, avait inspirĂ© l'Ă©vĂ©nement[66]. »

2007-2009 : affaire Siné et départ de Philippe Val

Siné.

Le procĂšs de Charlie Hebdo, qui s’est tenu au tribunal de grande instance de Paris les et , a abouti Ă  la relaxe, requise par le procureur de la RĂ©publique, et prononcĂ©e le [67]. Joann Sfar a publiĂ© un compte rendu du procĂšs dans un de ses carnets. Le CFCM se dĂ©clara nĂ©anmoins pour sa part satisfait des attendus du jugement.

Libération a publié des réflexions de plusieurs dessinateurs du journal, à propos de la publication des Caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten, des caricatures religieuses en général et de l'athéisme :

Charb déclare :

« J'ai vu les dessins, c'est Ă©normĂ©ment de bruit pour pas grand-chose. En France, je parle pour Charlie, on a publiĂ© des reprĂ©sentations du prophĂšte qui Ă©taient beaucoup plus choquantes que ce qui a Ă©tĂ© publiĂ© au Danemark. Une fois, une association musulmane trĂšs minoritaire et plutĂŽt discrĂšte a intentĂ© un procĂšs Ă  Charlie parce qu'un dessin avait mis en scĂšne le prophĂšte. Ils sont allĂ©s en justice, ils ont perdu. À Charlie, avant qu'on soit embĂȘtĂ©s par les musulmans intĂ©gristes, on a eu affaire Ă  l'extrĂȘme droite catholique. Ça s'est terminĂ© normalement devant les tribunaux, ils ont perdu et voilĂ . Ils attaquent pour tester en espĂ©rant gagner et que la lĂ©gislation change. Les juifs, on doit constater qu'ils ne nous font pas chier. Dans Charlie, on traite surtout de l'Église catholique parce qu'elle est encore trĂšs majoritaire. »

Luz explique « en tant qu'athée, il est évident puisque l'on est dans un pays catholique que l'on va s'attaquer plutÎt aux catholiques qu'aux musulmans, et plutÎt au clergé, qui est le vrai représentant de cette aliénation et à la papauté[68], qu'à Dieu. AprÚs, tout dépend du média qui porte le message. Quand c'est Charlie Hebdo, la critique ne porte pas sur les musulmans mais sur l'aliénation dans la foi. »

De son cÎté, Jul explique également :

« C'est beaucoup plus facile de faire des dessins violents sur les chrétiens que sur les autres religions. Sans doute parce qu'on est dans un pays catholique. On ne peut pas taper sur une religion minoritaire comme on tape sur une religion majoritaire. Si l'hystérie provoquée par ces dessins est aussi forte, c'est aussi parce qu'il y a un racisme anti-arabe et anti-musulman en Europe. Mais je trouve totalement anormal que cette affaire ne se soit pas simplement réglée devant les tribunaux[69]. »

D'autres intellectuels comme le philosophe Michel Smadja dans le mĂȘme journal, qui loue le travail de Charlie Hebdo, Ă©crit Ă  ce propos : « Comment se fait-il que Charlie Hebdo et ses collaborateurs (dont Caroline Fourest) semblent un vivier d'intelligence du monde et d'honnĂȘtetĂ© bien plus crĂ©dible que certaines unitĂ©s du CNRS ? Peut-ĂȘtre parce que, dans la rĂ©daction de ce journal satirique, on a conservĂ© l'idĂ©e qu'ĂȘtre de gauche n'est pas une simple posture sociale, mais plutĂŽt, avant toute prise de position, l'exigence de la luciditĂ©[70]. »

La sociĂ©tĂ© Ă©ditrice de Charlie Hebdo, les Ă©ditions Rotative, est bĂ©nĂ©ficiaire de 968 501 euros. Sur cette somme, 85 % ont Ă©tĂ© reversĂ©s aux actionnaires (Philippe Val et Cabu ont touchĂ© 330 000 euros, Bernard Maris 110 000 euros et Éric Portheault, responsable financier, 55 000 euros)[39].

En Ă©clate l'« affaire SinĂ© », qui aboutira au licenciement du dessinateur. En aoĂ»t, Charlie lance sa propre maison d'Ă©dition, Les ÉchappĂ©s, dirigĂ©e par le dessinateur Riss. Le 10 septembre, l'hebdomadaire lance son site Internet[71]. Le mĂȘme jour paraĂźt le premier numĂ©ro de son concurrent SinĂ© Hebdo.

Le , le journal annonce dans un communiquĂ© que Philippe Val quitte son poste de directeur pour rejoindre Radio France[72]. Le dĂ©part de Val, nommĂ© Ă  la tĂȘte de France Inter sous la prĂ©sidence de Nicolas Sarkozy, marque son divorce avec les milieux de la gauche radicale dont certains le considĂšrent comme un « traĂźtre »[59]. Le dessinateur et chroniqueur Charb devient le nouveau directeur de la publication et le dessinateur Riss occupe dĂ©sormais les fonctions de directeur de la rĂ©daction avec pour adjointe la journaliste Sylvie Coma. Bernard Maris quitte ses responsabilitĂ©s Ă  la direction de la rĂ©daction, mais il prend Ă  sa charge l'Ă©ditorial. Enfin, GĂ©rard Biard demeure rĂ©dacteur en chef. Le dĂ©part de Philippe Val, qui Ă©tait Ă  la tĂȘte du journal (d'abord comme rĂ©dacteur en chef, puis directeur de la publication et de la rĂ©daction) depuis dix-sept ans, ouvre une nouvelle Ăšre. Dans l'Ă©ditorial du numĂ©ro 899 de Charlie Hebdo, Charb annonce un « Charlie 3 ». Riss affirme qu'« il y aura plus de dessins et les textes seront plus courts, mais c’est tout ». Pour Charb, « le principal changement, c’est que Charlie ne sera plus associĂ© Ă  [Philippe] Val. [...] On a envie de renouer avec ce qui nous rassemble : le goĂ»t de la satire »[73]. Enfin, le journal fait plus de place Ă  l'investigation, genre journalistique jusque-lĂ  rĂ©duit dans les colonnes de l'hebdomadaire satirique, avec les signatures de Guillaume DasquiĂ© et Laurent LĂ©ger[74]. En octobre 2009, Charlie Hebdo est vendu Ă  53 000 exemplaires, dont 13 000 par abonnement[75].

2010-2014 : Charlie Hebdo troisiĂšme Ă©poque

ConfrontĂ© Ă  une diminution des ventes, le journal fait appel, dĂ©but , Ă  un prestataire de service afin d'optimiser sa diffusion et limiter les retours[76]. Le , le prix de l'hebdomadaire, qui n'avait pas augmentĂ© depuis neuf ans, passe Ă  2,50 euros au lieu de 2 euros. Selon le directeur de la publication Charb, cette augmentation de 25 % est liĂ©e Ă  l'augmentation des charges qui pĂšsent sur le journal (papier, impression, Ă©lectricitĂ©, etc.). Le mĂȘme rĂ©affirme auprĂšs des lecteurs la volontĂ© d'indĂ©pendance de la rĂ©daction de Charlie Hebdo : « En pleine crise de la presse (en pleine crise tout court), nous n’avons pas et nous ne voulons pas d’industriels fortunĂ©s comme actionnaires. Pas plus que nous ne voulons dĂ©pendre de la publicitĂ©. Nous ne touchons donc pas les aides de l’État dont bĂ©nĂ©ficient les journaux dits « Ă  faibles ressources publicitaires », puisque, de publicitĂ©, nous n’en avons pas. L’indĂ©pendance, l’indĂ©pendance totale, a un prix. La presse gratuite coĂ»te des millions de compromis Ă©ditoriaux, la presse libre coĂ»te, elle, 2,50 euros. Et son existence ne repose que sur vous[77]. »

Le , Charb annonce dans le journal que Philippe Val, son prĂ©dĂ©cesseur Ă  la tĂȘte de l'hebdomadaire, n'est plus actionnaire de Charlie Hebdo, ayant cĂ©dĂ© toutes ses parts pour un euro symbolique. Le capital du journal est dĂ©sormais partagĂ© entre Charb (600 parts), Riss (599), Éric Portheault (299), Bernard Maris (1) et Cabu (1). Les actions sont estimĂ©es Ă  zĂ©ro euro, selon Charb[78]. Le , Charb annonce dans LibĂ©ration que Charlie Hebdo dĂ©mĂ©nage dans des locaux porte de Montreuil, Ă  Paris. Il indique Ă  l'Ă©poque que les ventes du journal se situent autour de 48 000 exemplaires hebdomadaires, dont 12 000 abonnĂ©s[79].

Le siùge du journal — 62, boulevard Davout, Paris 20e — aprùs l'incendie criminel de novembre 2011.
Le nouveau siĂšge en 2012, 26, rue Serpollet, Paris 20e.

Dans la nuit du au , les locaux de Charlie Hebdo (alors situĂ©s au 62, boulevard Davout) sont la cible d'un incendie criminel provoquĂ© par un cocktail Molotov[80]. Le site du journal est piratĂ©, la page d'accueil Ă©tant remplacĂ©e par une photo de La Mecque et des versets du Coran[81] - [82]. Ces attaques font suite Ă  l'annonce de la sortie du journal datĂ© du 2 novembre, baptisĂ© spĂ©cialement Charia Hebdo avec Mahomet comme rĂ©dacteur en chef afin de « fĂȘter la victoire » du parti Ennahdha en Tunisie[82]. À la suite de l'incendie, l'Ă©quipe de Charlie Hebdo a Ă©tĂ© hĂ©bergĂ©e durant deux mois dans les locaux de LibĂ©ration, avant de rejoindre de nouveaux locaux dans le 20e arrondissement de Paris[83].

À la suite de l’incendie, un collectif de vingt signataires dont la journaliste Rokhaya Diallo, la militante indigĂ©niste Houria Bouteldja et les sociologues Christine Delphy et Sylvie Tissot publie sur le site les mots sont importants une tribune intitulĂ©e « Pour la dĂ©fense de la libertĂ© d’expression, contre le soutien Ă  Charlie Hebdo ! »[84]. Les auteurs y dĂ©noncent une « instrumentalisation bouffonne et intĂ©ressĂ©e qui en est actuellement faite par le couple GuĂ©ant-Charb, par la classe politique et par les grands mĂ©dias » participant « Ă  la sarkozisation et Ă  la lepĂ©nisation des esprits », et dĂ©clarent « qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dĂ©gĂąts matĂ©riels seront pris en charge par leur assurance ». Ils dĂ©fendent en revanche que contrairement Ă  l’opinion majoritaire, la libertĂ© d’expression ne serait pas en danger du fait d’une impossibilitĂ© de critiquer l’islam, mais du fait d’un « État national-laĂŻque » menant une politique opposĂ©e au voilement ou pĂ©nalisant les outrages aux symboles de la RĂ©publique française.

Le , une vive polĂ©mique naĂźt Ă  la suite de la publication de nouvelles caricatures de Mahomet (en mĂȘme temps que l'affaire de la diffusion du film L'Innocence des musulmans)[85] avec de nombreuses condamnations tant de la part de certains dirigeants politiques que d'instances religieuses tels que le Conseil français du culte musulman (CFCM)[86] ou encore le Conseil reprĂ©sentatif des institutions juives de France (CRIF)[87]. Rappelant que « la libertĂ© d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de la RĂ©publique », le Premier ministre Jean-Marc Ayrault affirme pour sa part « sa dĂ©sapprobation face Ă  tout excĂšs »[88].

François Fillon et Marine Le Pen dĂ©fendent Ă  cette occasion Charlie Hebdo[89]. Ces caricatures sont par ailleurs perçues comme une provocation alors mĂȘme que des Ă©meutes secouent le monde musulman quelques jours aprĂšs la diffusion d'une vidĂ©o amĂ©ricaine qualifiĂ©e d'« anti-islam »[90]. Une plainte est dĂ©posĂ©e au parquet de Paris contre Charlie Hebdo pour « provocation Ă  la haine » par l'Association syrienne pour la libertĂ©. Une autre plainte pour « diffamation » et « injure publique » est dĂ©posĂ©e Ă  Meaux par l'Association des musulmans de Meaux et de sa rĂ©gion[91]. Le site web du journal est, le jour mĂȘme, piratĂ© et rendu inaccessible[92].

Patrick Pelloux aprĂšs l'incendie des locaux de Charlie Hebdo.

Les plaintes, venues dans leur majoritĂ© des milieux d'extrĂȘme droite ou fondamentalistes catholiques Ă  la fin des annĂ©es 1990, se sont rarĂ©fiĂ©es depuis les annĂ©es 2000, mais s'il est moins menacĂ© sur le terrain judiciaire, le journal fait dĂ©sormais l'objet de violences physiques relevant du vandalisme, puis du terrorisme[93]. Pourtant, le nombre de unes consacrĂ©es aux religions en gĂ©nĂ©ral, et Ă  l'islam en particulier, reste trĂšs rĂ©duit[94]. Charlie Hebdo n'en demeure pas moins attaquĂ© par certaines franges de la gauche française : en dĂ©cembre 2013, Olivier Cyran, ancien collaborateur du journal, publie sur le site Article 11 un texte accusant l'hebdomadaire de « nĂ©vrose islamophobe »[53].

En 2014, tirĂ© chaque mercredi Ă  45 000 exemplaires, le journal peine Ă  Ă©couler 30 000 ventes par semaine, alors que 35 000 sont nĂ©cessaires pour atteindre l'Ă©quilibre financier[95]. En , le directeur de la publication Charb lance un appel aux dons en raison de ses difficultĂ©s financiĂšres persistantes et de ses dettes accumulĂ©es (50 000 euros en 2013, prĂšs du double en 2014)[96], qui rapporte 200 000 euros.

2015 : attentat terroriste contre la rédaction

Texte « Je suis Charlie » écrit en blanc et gris sur un fond noir.
« Je suis Charlie », slogan utilisĂ© en soutien aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo — puis plus largement en dĂ©fense de la libertĂ© d'expression —.
Conférence de presse de Charlie Hebdo, le 13 janvier 2015 dans les locaux de Libération ; (de gauche à droite) Gérard Biard, le dessinateur Luz, Patrick Pelloux et debout le directeur de Libération, Laurent Joffrin.

Le vers 11 h 30, deux islamistes radicaux, les frÚres Chérif et Saïd Kouachi, cagoulés et lourdement armés, font irruption dans les locaux du journal à Paris 11e et y ouvrent le feu à la kalachnikov[97]. Ils tuent douze personnes dont deux policiers, et en blessent onze autres, dont quatre griÚvement[98], ce qui constituait le bilan le plus meurtrier d'un attentat depuis 1961 en France, avant l'attentat du 13 novembre 2015[99]. Cette attaque est désignée comme un « attentat terroriste » par le président de la République François Hollande[100].

Parmi les victimes se trouvent les dessinateurs Charb, Cabu, HonorĂ©, Tignous, Wolinski et l'Ă©conomiste Bernard Maris[101], la psychanalyste et chroniqueuse Elsa Cayat, Michel Renaud, invitĂ© de la rĂ©daction, le correcteur Mustapha Ourrad, ainsi que deux policiers, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet — le premier Ă©tant chargĂ© de la protection de Charb et le second alors qu'il patrouillait dans une rue proche du siĂšge du journal — et un agent de maintenance, FrĂ©dĂ©ric Boisseau[102].

Le chroniqueur Patrick Pelloux affirme « le journal va continuer, ils n'ont pas gagnĂ© »[103]. Il est d'ailleurs dĂ©cidĂ© le , lendemain de l'attentat, que le nouveau numĂ©ro paraĂźtra le mercredi suivant, jour de sa parution habituelle. Il est exceptionnellement tirĂ© Ă  cinq millions d'exemplaires (un million d'impressions le mercredi de la parution dont 650 000 en France, puis 500 000 par jour pendant une semaine) pour Ă©viter notamment la revente Ă  des prix exorbitants sur Internet), traduit en seize langues et exportĂ© dans plusieurs pays occidentaux le [104] - [102] - [105]. C'est de loin le plus grand tirage rĂ©alisĂ© pour un pĂ©riodique français (le record prĂ©cĂ©dent Ă©tant de 2 200 000 exemplaires pour le numĂ©ro de France-Soir consacrĂ© Ă  la mort du gĂ©nĂ©ral de Gaulle[106]). De plus, trĂšs tĂŽt le matin du mercredi de la parution, il ne restait plus un seul exemplaire Ă  vendre dans les 2 700 kiosques français[107]. Le journal, rĂ©alisĂ© dans les locaux du journal LibĂ©ration[108], a pour couverture un dessin de Luz qui reprĂ©sente le prophĂšte Mahomet sur fond vert, la couleur de l'islam, une larme qui coule sur la joue, tenant une pancarte « Je suis Charlie », avec comme surtitre « Tout est pardonnĂ© »[109]. MalgrĂ© la dĂ©nonciation univoque de ce drame, beaucoup de mĂ©dias Ă©trangers (notamment anglo-saxons) jouent d'effets pour Ă©viter de montrer la une de ce numĂ©ro exceptionnel[110].

Dans les deux jours qui suivent l'attentat contre Charlie Hebdo, un complice des frĂšres Kouachi assassine une policiĂšre et commet une prise d'otages visant des juifs, tuant quatre autres personnes. Le jour mĂȘme de cette prise d'otages, ChĂ©rif et SaĂŻd Kouachi sont abattus lors d'un affrontement avec les forces de l'ordre en Seine-et-Marne durant leur tentative de fuite. À la suite de cette sĂ©rie d'attentats, des marches citoyennes et rĂ©publicaines, en solidaritĂ© avec Charlie Hebdo et avec les autres victimes, sont organisĂ©es le et surtout le pour dĂ©noncer le terrorisme et dĂ©fendre la libertĂ© d'expression. La marche du 11 janvier rassemble au bas mot deux millions de personnes Ă  Paris, probablement bien davantage, puisque le personnel officiel chargĂ© du dĂ©compte a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© par le nombre. Il est estimĂ© Ă©galement entre un million et demi et deux millions dans le reste de la France[111]. Cette manifestation a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de « marche du siĂšcle » française[112] et considĂ©rĂ©e comme « la plus grosse manifestation française jamais recensĂ©e »[113]. Elle rassemble Ă©galement une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement[114], dont certains pourtant critiquĂ©s pour leurs pratiques en matiĂšre de libertĂ© d'expression[115]. Des manifestations spontanĂ©es, accompagnĂ©es d'hommages Ă  Charlie Hebdo, sont organisĂ©es un peu partout dans le monde[116].

Le , Al-QaĂŻda au YĂ©men revendique l'attentat contre Charlie Hebdo dans une vidĂ©o[117]. Le mĂȘme jour, le journal sort son numĂ©ro 1178, Ă  un tirage exceptionnel de trois millions d'exemplaires[102] : le numĂ©ro est trĂšs rapidement en rupture de stock[118] et finalement tirĂ© Ă  cinq millions d'exemplaires[119], puis Ă  sept millions[120]. Il est Ă©galement disponible en version numĂ©rique sur les plates-formes Android, iOS et Windows en quatre langues (français, anglais, espagnol et arabe)[121].

Le , le dessinateur Riss affirme que « le prochain numéro ne paraßtra pas le 28 janvier, mais dans les semaines à venir »[122]. Finalement, le numéro suivant (1179) sortira plus d'un mois aprÚs, le [123].

Le le nombre d'abonnĂ©s de Charlie Hebdo dĂ©passe les 200 000 contre 10 000 avant l'attentat terroriste[124]. Les huit millions d'exemplaires vendus du numĂ©ro de janvier ont Ă©galement fait rentrer dix millions d'euros de bĂ©nĂ©fices dans les caisses du journal, les dons 1 750 000 euros, les aides du fonds d'Innovation numĂ©rique de la presse 250 000 euros et l'association Presse et Pluralisme 200 000 euros. En raison de ces Ă©normes rentrĂ©es d'argent, des tensions sont apparues entre les nouveaux actionnaires sur la rĂ©partition des bĂ©nĂ©fices[125] - [126]. La rĂ©daction tente notamment d'Ă©viter les problĂšmes de rĂ©partition des bĂ©nĂ©fices qu'avait pu connaĂźtre le journal par le passĂ©, comme lorsque Philippe Val et Cabu s'Ă©taient partagĂ© d'importants dividendes sur les bĂ©nĂ©fices du numĂ©ro sur les caricatures de Mahomet sans en informer le reste de l'Ă©quipe[127].

En , l'avocat de Charlie Hebdo Richard Malka cherche Ă  faire interdire Charpie Hebdo, un magazine pastichant Charlie Hebdo[128].

Le , Zineb El Rhazoui et son mari, l'écrivain marocain Jaouad Benaissi, sont menacés de mort sur Twitter[129].

En , aprÚs avoir critiqué la direction, la journaliste Zineb El Rhazoui est convoquée à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave[130], mais sa mise à pied ne débouche finalement pas sur un licenciement[131].

Il est prĂ©vu initialement que les plus de quatre millions d’euros de dons reçus pour les familles des victimes seront rĂ©partis par un comitĂ© de personnalitĂ©s indĂ©pendantes[132]. In fine, la veuve d'un des journalistes tuĂ©s accuse le journal d'avoir dĂ©tournĂ© des millions d'euros[133].

Poursuite de la vie du journal

Plaque commĂ©morative de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo apposĂ©e au 10, rue Nicolas-Appert, 75011 Paris, siĂšge du journal jusqu’au jour de l'attentat.

Charlie Hebdo adopte le le statut d'entreprise solidaire de presse[132]. En 2015, 100 % des bĂ©nĂ©fices seront rĂ©investis (le nouveau statut exigeant au moins 70 %), avec 10 Ă  15 millions d’euros d’excĂ©dent prĂ©vu, et 100 000 exemplaires vendus en kiosque et 210 000 abonnĂ©s. Toutefois, la question d'une nouvelle rĂ©partition de l'actionnariat (actuellement dĂ©tenu Ă  70 % par Riss et 30 % par le directeur financier, Éric Portheault, qui ont ensemble rachetĂ© les 40 % que dĂ©tenait la famille de Charb), contestĂ©e par certains journalistes reste Ă  nĂ©gocier. Le journal annonce une nouvelle formule pour septembre 2015 et a emmĂ©nagĂ© Ă  l'automne 2015 dans de nouveaux locaux sĂ©curisĂ©s[134]. Le journal cherche Ă  faire Ă©merger une nouvelle gĂ©nĂ©ration de dessinateurs et relancer le projet de fondation consacrĂ©e au dessin de presse[132].

En , le nombre d'abonnĂ©s au journal est de plus de 180 000 puis chute Ă  60 000 en juin[135], les « abonnements de soutien » de janvier 2015 ayant pris fin[135]. Mais le journal garde un bon niveau de vente en kiosque : 60 000 par semaine, contre 20 000 avant l'attentat[135]. Au total, le nombre d'exemplaires vendus par semaine (kiosque et abonnements) s'Ă©lĂšvent donc Ă  240 000 en puis Ă  120 000 en .

En , selon la direction, Charlie Hebdo se vend en kiosque Ă  50 000 exemplaires chaque semaine, et 50 000 abonnĂ©s continuent Ă  le recevoir Ă  leur domicile[136], soit au total 100 000 exemplaires vendus.

En , aprÚs la publication en une d'une caricature consacrée à l'islamologue Tariq Ramadan, le journal est à nouveau l'objet de nombreuses menaces de mort[137] - [138].

En , la direction explique que plus de 15 000 exemplaires doivent ĂȘtre vendus uniquement pour payer la sĂ©curisation des locaux, soit « plus d'un exemplaire sur deux vendus en kiosque ». Le chiffre des ventes en kiosque serait donc tombĂ© Ă  moins de 30 000 exemplaires fin 2017[139].

En , Riss annonce vouloir ouvrir le capital de Charlie Hebdo Ă  trois collaborateurs arrivĂ©s aprĂšs les attentats de janvier 2015[140]. L'actionnaire majoritaire du journal (66 %) a effectuĂ© cette annonce alors que le chiffre des ventes est en perpĂ©tuelle baisse depuis plusieurs mois avec une chute de 10 000 exemplaires par semaine depuis un an[141].

En , les ventes se stabilisent, Charlie Hebdo se vend chaque semaine Ă  environ 55 000 exemplaires dont 30 000 par abonnement[142].

ProcĂšs des attentats, republication des caricatures de Mahomet et menaces terroristes

Le , Charlie Hebdo dĂ©cide de republier les caricatures de Mahomet qui avaient Ă©tĂ© invoquĂ©es comme mobile par les auteurs des attentats de janvier 2015[143] alors que dĂ©bute le procĂšs des complices prĂ©sumĂ© des auteurs le mĂȘme jour. La rĂ©daction du journal dĂ©clare ne pas vouloir cĂ©der Ă  la peur et la menace : « Nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais[144]. » La publication provoque des rĂ©actions hostiles dans certains pays musulmans : manifestation et condamnation par le gouvernement au Pakistan, oĂč le blasphĂšme peut entraĂźner la peine de mort ou l'assassinat, condamnation par le gouvernement turc qui estime qu’il est « inadmissible » de justifier la publication au nom de la libertĂ© d’expression. La Turquie critique Ă©galement le prĂ©sident Emmanuel Macron qui a dĂ©fendu le jour de la publication « la libertĂ© de blasphĂ©mer ». L'institution Al-Azhar basĂ©e au Caire condamne Ă©galement la publication tout en condamnant les attentats, stipulant que « l’islam exĂšcre tout acte de violence[145] ».

Le , alors que le procĂšs se poursuit, la directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo est exfiltrĂ©e de son domicile de maniĂšre dĂ©finitive Ă  la suite de menaces d'Al-QaĂŻda et d'appels au meurtre. Elle Ă©voque « un niveau de haine hallucinant autour de Charlie Hebdo » et accuse Jean-Luc MĂ©lenchon et d'autres politiciens de l'alimenter[146]. Le lendemain, l'AssemblĂ©e nationale fait une standing ovation pour la soutenir[147]. Le 25 septembre, une attaque terroriste islamique au tranchoir de boucher prĂšs des anciens locaux de Charlie Hebdo fait deux blessĂ©s[148]. L'individu voulait mettre le feu aux locaux de Charlie Hebdo, ignorant que la rĂ©daction avait dĂ©mĂ©nagĂ©[149]. Le a lieu l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, une attaque terroriste islamiste oĂč Samuel Paty, un professeur d'histoire-gĂ©ographie, est dĂ©capitĂ©. Dix jours auparavant l'enseignant avait utilisĂ© deux caricatures de Mahomet issues de Charlie Hebdo dans le cadre d'un cours d'enseignement moral et civique sur la libertĂ© d'expression, ce qui avait suscitĂ© la colĂšre d'un parent d'Ă©lĂšve musulman ainsi que d'un militant islamiste radical qui avaient ensuite publiĂ© sur les rĂ©seaux sociaux plusieurs vidĂ©os qui avaient pris un aspect viral[150]. Le , le Conseil des sages musulmans basĂ© Ă  Abou Dabi « a dĂ©cidĂ© de mettre en place un comitĂ© de juristes internationaux pour poursuivre en justice Charlie Hebdo » et indique qu’il envisage « poursuivre en justice quiconque offense l’islam et ses symboles sacrĂ©s ». Cette annonce a lieu aprĂšs que le prĂ©sident Emmanuel Macron a promis de ne pas « renoncer aux caricatures » de Mahomet lors d’un hommage Ă  Samuel Paty, ce qui a provoquĂ© des critiques, des manifestations et une campagne de boycott des produits français dans plusieurs pays musulmans[151].

Fuite de données

Le , le journal publie des dizaines de caricatures du rĂ©gime iranien reçues durant le mois prĂ©cĂ©dent dans le cadre d'« un concours international de caricatures du Guide suprĂȘme de la RĂ©publique islamique d’Iran. »[152] Le mĂȘme jour, le journal subit un piratage de son site commercial. Ce piratage a pour consĂ©quence une fuite de donnĂ©es des abonnĂ©s de novembre Ă  dĂ©cembre 2022[153] - [154] - [155].

Polémiques

ProcĂšs

Du fait de sa ligne Ă©ditoriale polĂ©mique, Charlie Hebdo a fait l'objet de nombreuses actions en justice. Depuis sa renaissance en 1992, l'hebdomadaire a connu une cinquantaine de procĂšs, soit en moyenne un tous les six mois. Les plaintes sont venues notamment de personnalitĂ©s et de partis politiques d'extrĂȘme droite, d'autres mĂ©dias et de journalistes, et d'associations religieuses (catholiques ou musulmanes), mais aussi d'une association de harkis qui a obtenu, Ă  la suite d'une tribune de SinĂ©, la condamnation du journal Ă  30 000 francs d'amende[156]. Entre 1992 et 2015, le journal a Ă©tĂ© relaxĂ© dans la majoritĂ© des affaires le concernant : il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  neuf reprises, essentiellement pour injure[8].

Litige avec le Professeur Choron

Le professeur Choron Ă©tait propriĂ©taire de Hara-Kiri et autres titres des Éditions du Square, mais le titre Charlie Hebdo ne fut jamais dĂ©posĂ© lĂ©galement. C'est Choron qui avait Ă©tĂ© directeur de toutes les publications « hara-kiriennes » des Ă©ditions du Square et en assurait la gestion financiĂšre. Selon Cavanna, sans lui, Hara-Kiri n'aurait jamais pu exister, pas plus que les publications qui en Ă©manĂšrent, dont Hara-Kiri hebdo renommĂ© en Charlie Hebdo Ă  la suite de l'interdiction du premier. S'il accepta de prendre tous les risques financiers (nombreux procĂšs et mauvaises ventes pour certains titres), il fut, de par sa personnalitĂ© mĂȘme, un trĂšs mauvais gestionnaire.

MĂ©content de n'avoir pas Ă©tĂ© invitĂ© Ă  diriger le nouveau Charlie Hebdo lors de la relance du titre en 1992, Choron rĂ©agit en lançant de son cĂŽtĂ© une nouvelle version de Hara-Kiri, qui a peu de succĂšs et finit par disparaĂźtre. Il intente en 1993 un procĂšs Ă  Charlie Hebdo, en revendiquant la paternitĂ© du titre du journal, mais est dĂ©boutĂ©. Par dĂ©cision de la troisiĂšme chambre du tribunal de grande instance de Paris, le [49], Cavanna est reconnu de droit comme l'auteur du titre. Pour des raisons strictement juridiques, les membres de l'Ă©quipe historique ne font pas valoir, lors du procĂšs, leur droit Ă  ĂȘtre, collectivement, les dĂ©tenteurs du titre, seul le droit d'auteur Ă©tant invoquĂ©. Delfeil de Ton rĂ©vĂšle toutefois dans sa chronique du Nouvel Observateur le [157] que chaque membre de la nouvelle Ă©quipe avait livrĂ© au tribunal un papier signĂ© attestant que Cavanna Ă©tait l'unique inventeur du titre. Delfeil de Ton qualifie aprĂšs coup ces tĂ©moignages de fabulation, le titre ayant Ă©tĂ© selon lui trouvĂ© collectivement par toute l'Ă©quipe. Val et Cabu dĂ©mentent les propos de Delfeil de Ton dans un droit de rĂ©ponse publiĂ© dans le mĂȘme magazine[158]. En 2000, Choron collabore Ă  une nouvelle relance de Hara-Kiri, dirigĂ©e par AndrĂ© Bercoff. C'est cette fois Cavanna qui intente une action en justice, et finit deux ans plus tard par obtenir la propriĂ©tĂ© du titre Hara-Kiri[159] et de la formule « journal bĂȘte et mĂ©chant », qui figure dĂšs lors dans un bandeau sur la quatriĂšme de couverture de Charlie Hebdo regroupant les « couvertures auxquelles vous avez Ă©chappĂ© ». Par la suite, Cavanna, qui envisage de relancer Hara-Kiri, rend visite Ă  Choron pour lui proposer d'y participer, mais ce dernier refuse[160].

Dans le livre Les AnnĂ©es Charlie, paru en 2004, Choron n'est citĂ© que briĂšvement dans une prĂ©face de Cavanna (il y est fait mention de l'odeur de ses cigarettes dans les locaux du journal, ainsi que de sa « gestion pour le moins aventureuse »[161]). La plus cĂ©lĂšbre Une du journal, « Bal tragique Ă  Colombey », dont il est l'auteur, ne lui est pas attribuĂ©e non plus. En 2009, le documentaire Choron derniĂšre, rĂ©alisĂ© par Pierre Carles et Éric Martin, se veut autant sinon plus une attaque contre le Charlie Hebdo contemporain qu'un hommage Ă  Choron[162].

Gestion du journal par Philippe Val

Diverses polĂ©miques ont accompagnĂ© la direction de Charlie Hebdo par Philippe Val, qu'il s'agisse de la ligne Ă©ditoriale ou du fonctionnement interne du journal. Val dĂ©cidait seul du dessin sĂ©lectionnĂ© pour ĂȘtre publiĂ© en une, dĂ©cision qui Ă©tait prise Ă  l'unanimitĂ© avant 1981[163]. Le style de gestion de Val, jugĂ© autoritaire, entraĂźne des tensions croissantes au sein de la rĂ©daction durant les annĂ©es 2000. Les Ă©ditoriaux de Philippe Val, qui cite volontiers Spinoza, semblent se prendre de plus en plus au sĂ©rieux : l'humour se fait plus rare dans les pages de Charlie Hebdo, les articles de Caroline Fourest contribuant Ă  l'Ă©volution du ton du journal[27]. Par ailleurs, bien qu'indĂ©pendant de toute forme de publicitĂ©, Charlie Hebdo conclut un accord avec le journal LibĂ©ration et affiche chaque semaine dans ses pages une publicitĂ© (la seule) prĂ©sentant la une de ce journal. Charlie Hebdo connaĂźt Ă©galement des tensions liĂ©es aux sujets qui divisent la gauche française, notamment le conflit israĂ©lo-palestinien, Philippe Val Ă©tant nettement pro-israĂ©lien[164]. Les tensions entre Philippe Val, qui Ă©volue vers la gauche modĂ©rĂ©e, et les rĂ©dacteurs proches de la gauche radicale entraĂźnent une sĂ©rie de dĂ©parts au grĂ© des conflits de personne. Philippe Corcuff, l'un des partants, accuse Val de « construire une vision du monde qui ressemble un peu au nĂ©oconservatisme amĂ©ricain de Samuel Huntington »[53]. Les divisions de la rĂ©daction sont notamment illustrĂ©es en 2008 par le licenciement de SinĂ©, que Val accuse d'antisĂ©mitisme[165]. En 2008, le journaliste Arthur, ancien collaborateur du journal, reproche Ă  Val d'avoir « [multipliĂ©] les exclusions et [encouragĂ©] les dĂ©parts sous les yeux complices de Cabu et indiffĂ©rents de Cavanna » et de s'ĂȘtre imposĂ© comme « seul maĂźtre Ă  bord, avec ses Ă©ditos bobos dans le vent socialo, pĂ©nibles digressions moralisatrices et sans humour truffĂ©es de citations »[166].

Outre son mode de gestion et sa ligne Ă©ditoriale, Philippe Val est Ă©galement critiquĂ© pour sa gestion financiĂšre. En 2007, la publication du numĂ©ro comportant les caricatures de Mahomet permet au journal de dĂ©gager un bĂ©nĂ©fice de presque un million d’euros. Philippe Val et Cabu, auteur du dessin de une, touchent alors 300 000 euros de dividendes chacun, ce que le reste de l'Ă©quipe dĂ©couvre l'annĂ©e suivante dans la presse[167]. Delfeil de Ton, quant Ă  lui, affirme que Val et Cabu se sont partagĂ© Ă  eux deux 40 % des parts de la sociĂ©tĂ© Ă©ditrice[157] ; en 2015, interviewĂ© dans un documentaire de Denis Robert consacrĂ© Ă  Cavanna, il dĂ©clare que Val et Richard Malka, avocat du journal, ont « spoliĂ© » Cavanna en ne lui laissant que 0,4 % des parts de Charlie Hebdo[168].

Philippe Val quitte Charlie Hebdo en mai 2009, lorsqu'il dĂ©cide de rejoindre Jean-Luc Hees, le nouveau prĂ©sident de Radio France, qui le nomme Ă  la tĂȘte de France Inter.

Licenciement de Siné

Dans le numĂ©ro du , SinĂ©, dans sa chronique hebdomadaire « SinĂ© sĂšme sa zone », ironise sur l'ascension de Jean Sarkozy. Il y fait notamment allusion aux fiançailles de celui-ci avec l'hĂ©ritiĂšre, de confession juive, des fondateurs du groupe Darty, et Ă  une possible conversion au judaĂŻsme (rumeur lancĂ©e par Patrick Gaubert, prĂ©sident de la LICRA dans LibĂ©ration du 23 juin 2008). L'entourage de Jean Sarkozy signale[169] cette chronique Ă  Claude Askolovitch du Nouvel observateur, qui la dĂ©clare « antisĂ©mite » sur RTL. Philippe Val, qui affirme l'avoir publiĂ©e sans la lire[170], reçoit un coup de tĂ©lĂ©phone[169] d'un proche collaborateur de Jean Sarkozy, Ă©crit une lettre d'excuse et demande Ă  SinĂ© de la signer[171]. Il est Ă©galement prĂ©vu que la rĂ©daction du journal dans son ensemble signe un texte dĂ©savouant l'article de SinĂ©. Ce texte ne sera finalement pas publiĂ©, une partie de la rĂ©daction — notamment Michel Polac — refusant de s'y associer, mais SinĂ© considĂšre nĂ©anmoins cette initiative comme une « pĂ©tition contre lui » et refuse alors de prĂ©senter des excuses[170]. Philippe Val annonce dans le numĂ©ro du 16 juillet la fin de la collaboration du journal avec SinĂ©. Celui-ci accuse alors Val d'avoir cherchĂ© un prĂ©texte pour le licencier en raison de leur dĂ©saccord Ă  propos de Denis Robert et Clearstream pour lequel il l'attaquait Ă©galement dans le mĂȘme article[172], l'avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka, ayant aussi Ă©tĂ© l'avocat de Clearstream durant l'affaire Clearstream 1.

L'éviction de Siné entraßne une vive polémique médiatique. Deux tendances opposées s'affrontent dans les médias français, l'une prenant la défense de Siné, l'autre dénonçant ses propos comme étant antisémites. Philippe Val fait l'objet de nombreuses attaques affirmant que la chronique incriminée n'aurait été qu'un prétexte pour se débarrasser d'un collaborateur historique de Charlie Hebdo avec lequel il avait trÚs peu d'affinités. Des pétitions sont lancées dans les deux camps, et de nombreuses personnalités prennent parti pour l'un ou l'autre.

Siné est cité à comparaßtre le devant la sixiÚme chambre correctionnelle (presse) du tribunal de grande instance de Lyon par la Licra pour « incitation à la haine raciale ». L'audience sur le fond a été fixée au . Elle se tient finalement les et . Le , Siné lance son propre hebdomadaire : Siné Hebdo. Le , il est relaxé à Lyon, les juges considérant que Siné avait usé de son droit à la satire[173].

Le , le tribunal de grande instance de Paris condamne la sociĂ©tĂ© les Ă©ditions Rotative, sociĂ©tĂ© Ă©ditrice du journal Charlie Hebdo, Ă  payer Ă  SinĂ© 40 000 euros de dommages et intĂ©rĂȘts pour rupture abusive de leur collaboration. En , la cour d’appel de Paris confirme la condamnation de Charlie Hebdo et augmente le montant des dommages et intĂ©rĂȘts Ă  90 000 euros[174].

Plainte pour abus de confiance

En , Gala Renaud, veuve de Michel Renaud[N 3], victime de l'attentat du 7 janvier 2015, a portĂ© plainte contre Charlie Hebdo, accusant le journal de « dĂ©tourner » des millions destinĂ©s aux survivants et aux familles des victimes. Selon L'Obs, elle rappelait au procureur de la RĂ©publique « que Philippe Val, ancien directeur de Charlie, avait annoncĂ© que l'intĂ©gralitĂ© des recettes de la vente du numĂ©ro des survivants devait ĂȘtre versĂ©e aux rescapĂ©s et aux familles des victimes[133]. » Or Philippe Val n'Ă©tait plus Ă  Charlie Hebdo depuis 2009. Cette plainte a Ă©tĂ© classĂ©e sans suite.

En , Gala Renaud relance sa plainte, contre Charlie Hebdo et son directeur Riss pour abus de confiance aggravĂ©. Elle estime que les recettes sur la vente du numĂ©ro spĂ©cial publiĂ© juste aprĂšs l'attentat, soit 12 millions d'euros, auraient dĂ» ĂȘtre versĂ©es aux familles des victimes, comme s'y Ă©taient engagĂ©s publiquement certains membres du journal. La direction de Charlie Hebdo ne leur a versĂ©, en octobre 2016, que le montant des dons reçus, soit 4,1 millions d'euros[175].

La rĂ©action de Riss est que cette derniĂšre procĂ©dure est absurde : « Dans le chaos du mois de janvier, tout le monde s'exprimait. Mais les responsables officiels de Charlie n'ont jamais dit publiquement que les recettes du numĂ©ro spĂ©cial iraient aux victimes. À l'Ă©poque, on n'avait du reste pas la moindre idĂ©e de ce que ça pouvait rapporter[176]. »

Équipes

Direction

La rédaction de Charlie Hebdo est composée de journalistes et de dessinateurs, qui sont aussi des chroniqueurs.

De jusqu'à son assassinat le , le directeur de la publication était le dessinateur/chroniqueur Charb. Le directeur de la rédaction est le dessinateur Riss[74] avec pour adjointe la journaliste Sylvie Coma ; enfin, le dessinateur Cabu était, jusqu'à son assassinat le 7 janvier 2015, directeur artistique[N 4] de l'hebdomadaire satirique. La rédaction en chef est assurée par le journaliste Gérard Biard.

Depuis le , le directeur de la publication et gérant est le dessinateur Riss, qui reste également directeur de la rédaction[74] - [177]. Luz a quitté le journal en septembre 2015[178]. La rédaction en chef reste assurée par le journaliste Gérard Biard.

RĂ©guliers

  • Dilem (Ali Dilem)
  • Biche
  • Coco (Corinne Rey)
  • Faujour
  • FĂ©lix
  • Foolz (Walter Foolz)
  • Juin (Pierrick Juin)
  • Kuper (Peter Kuper)
  • Riss (Laurent Sourisseau)
  • Schvartz (LoĂŻc Schvartz)
  • Vuillemin (Philippe Vuillemin)
  • Willem (Bernhard Willem Holtrop)
  • Zorro

Anciens

RĂ©guliers

Occasionnels

  • Alexandre Benech (mouvements d'extrĂȘme droite)
  • Ben Cramer (nuclĂ©aire militaire)
  • Éric Simon (international)
  • Gilles Rof
  • Guillaume Erner
  • HĂ©lĂšne Constanty (enquĂȘtes)
  • Jean-Baptiste Malet (reportages)
  • Lou Forster (critique thĂ©Ăątre)
  • Luc Richard (Chine, Asie)
  • Marine Chanel (social)
  • Natacha Parra (environnement)
  • Philippe Laurent (histoire)
  • RaphaĂ«l Chevrier (sciences)
  • Roger Lenglet (enquĂȘtes)
  • SigolĂšne Vinson (justice)
  • SolĂšne Chalvon
  • ValĂ©rie Manteau (critique livres)

Anciens

Rubriques et personnages de fictions

Hommages et controverses

En janvier 2015, le journal obtient le « Prix Spécial du Jury » lors de l'édition du Prix de la BD Fnac 2015, « en hommage au journal et à ses dessinateurs »[184].

Au Royaume-Uni, en mars 2015, une ONG islamique, la Islamic Human Rights Commission a dĂ©cernĂ© Ă  Charlie Hebdo le « prix de l'islamophobe de l'annĂ©e »[185]. Cette organisation selon UK Media Watch paraĂźt fortement liĂ©e au Hezbollah[186]. À la mĂȘme date la National Secular Society, une organisation laĂŻque dĂ©cerne au mĂȘme journal le « prix Secularist of the Year » (prix de la laĂŻcitĂ©) 2015 « pour leur courageuse attitude face aux attentats de Paris » et leur octroie 5,000 ÂŁ pour aider les familles endeuillĂ©es[187].

Le , le Pen club international remet le prix du courage et de la libertĂ© d'expression Ă  la rĂ©daction de Charlie Hebdo[188]. La cĂ©rĂ©monie a lieu au MusĂ©um amĂ©ricain d'histoire naturelle. Cette initiative, chaudement soutenue par Salman Rushdie, est contestĂ©e par six Ă©crivains amĂ©ricains qui boycottent la cĂ©rĂ©monie[188] et lancent une pĂ©tition d'opposition Ă  la remise du prix qui recueille 204 signatures[189] - [190] - [191]. L'Ă©crivain russo-amĂ©ricain Vladislav Davidzon, correspondant de presse culturelle vivant Ă  Paris, analyse cette attitude comme « une auto-immolation morale et intellectuelle de l’intelligentsia amĂ©ricaine »[192].

Marianne voit dans l'attitude des 204 écrivains américains un « relativisme culturel » dont le discours se résume à ceci :

« Ce prix ne soutient pas seulement la liberté d'expression mais valorise un contenu particuliÚrement offensant qui ne fait qu'intensifier les sentiments anti-islamiques, anti-maghrébin et anti-arabe déjà dominants dans le monde occidental[193]. »

L'Ă©crivain franco-congolais Alain Mabanckou qui a remis le prix, rĂ©affirme que l'insolence fait partie de la culture française. Salman Rushdie rappelle qu'il ne s'agit pas d'humilier une minoritĂ© dĂ©savantagĂ©e, mais d'une bataille contre un islam fanatique trĂšs bien organisĂ© et financĂ©, qui vise Ă  imposer sa loi et Ă  terroriser les dĂ©mocrates[193] : il qualifie au passage sur Twitter les six initiateurs du boycott de « lavettes » (pussies)[188]. La controverse se poursuit Ă  Londres. The Guardian s'en fait l'Ă©cho, rapportant le succĂšs obtenu par l'Ă©quipe des survivants[194]. Cependant, le soutien de la gauche britannique Ă  Charlie Hebdo relĂšve d'une « contorsion intellectuelle de plus en plus savante. » Une commentatrice londonienne qualifie les dessins « de racistes, sexistes et offensants, mais douze personnes sont mortes [
] il est possible [
] de reconnaĂźtre que risquer sa vie pour ces dessins peut Ă©ventuellement mĂ©riter une reconnaissance[193]. » Tandis que David Aaronovitch, Ă©ditorialiste au Times, se dĂ©sespĂšre de ce que les intellectuels de gauche se positionnent contre leur camp[193].

Parmi les médias nord-américains The New York Times se montre favorable à la remise du prix à Charlie Hebdo, ainsi que The Washington Post, les journaux canadiens étant plus réservés, notamment The Globe and Mail.

En France, Bernard-Henri LĂ©vy est « montĂ© au crĂ©neau » dans L'Express, dĂ©nonçant comme « ignoble » l'argument qui fait Ă©tat de l'arrogance du journal satirique[195]. Dans Les Inrockuptibles, Alain Mabanckou dĂ©clare que « Les Ă©crivains qui boycottent Charlie lĂ©gitiment l’intolĂ©rance »[196]. Pierre Assouline s'interroge :

« Qui eĂ»t cru que tant d’écrivains amĂ©ricains (ici la liste) maĂźtrisaient si bien le français (on ne connaĂźt pas d’édition de Charlie en anglais) et qu’ils Ă©taient si nombreux Ă  ĂȘtre abonnĂ©s de longue date Ă  Charlie (ce serait bien le moins pour porter un jugement d’ensemble)[197] ! »

InterrogĂ© par L'Express du , Salman Rushdie revient sur cette affaire et dĂ©clare : « Combattre l'intĂ©grisme n'est pas combattre l'Islam. [Charlie Hebdo] est tout sauf raciste
 George Packer du New Yorker, a passĂ© beaucoup de temps dans les banlieues françaises aprĂšs l'attaque contre Charlie Hebdo, et il m'a dit n'avoir jamais entendu ces jeunes tenir des propos plus radicaux que ceux de la romanciĂšre Francine Prose, l'une des protestataires du Pen Club. Ils se fichent, en fait, de cet hebdomadaire qui tirait Ă  20 000 exemplaires, et ceux qui le critiquent aujourd'hui sont animĂ©s par la classique culpabilitĂ© des Blancs de gauche »[198].

La bibliothĂšque de l'universitĂ© Harvard veut crĂ©er un fond « Archives Charlie ». Pour cela elle a lancĂ© Ă  travers un site web[199] une collecte de tĂ©moignages et de documents sur les attentats de Charlie Hebdo, sur la fusillade de Montrouge et de la prise d'otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes[200]. La bibliothĂšque de l’universitĂ© de Paris VIII, associĂ©e Ă  cette dĂ©marche, est chargĂ©e de relayer l’opĂ©ration en France. Cette initiative a Ă©tĂ© annoncĂ©e largement dans la presse et sur les radios. Notamment : LibĂ©ration, TĂ©lĂ©rama[201], Livres Hebdo[202], Crimson d'Harvard[203], Europe 1[204], Rue89[205], France Info[206] s'en sont fait l'Ă©cho en septembre et octobre 2015, entre autres.

En 2015, l'ensemble de la rĂ©daction de Charlie Hebdo a reçu le Prix Jean-Luc LagardĂšre du journaliste de l'annĂ©e. Les membres du jury ont souhaitĂ© « rendre hommage Ă  leurs confrĂšres disparus, et en particulier Ă  leur ami Georges Wolinski, laurĂ©at du Prix en 1989, et membre de ce mĂȘme jury »[207].

Références à Charlie Hebdo dans la musique

Charlie Hebdo est citĂ© dans Un jour en France du groupe Noir dĂ©sir : « Charlie dĂ©fends-moi !!! ». Cette phrase fait rĂ©fĂ©rence Ă  la pĂ©tition lancĂ©e par le journal pour interdire le Front National en 1996, la mĂȘme annĂ©e que la sortie de l'album de Noir dĂ©sir.

Le journal est aussi citĂ© dans une chanson liĂ©e au film La Marche : « D't'façon y a pas plus ringard que le raciste / Ces thĂ©oristes veulent faire taire l'islam / Quel est le vrai danger : le terrorisme ou le taylorisme ? / Les miens se lĂšvent tĂŽt, j'ai vu mes potos taffer / Je rĂ©clame un autodafĂ© pour ces chiens de “Charlie Hebdo” » (7e couplet, interprĂ©tĂ© par le rappeur Nekfeu, membre du collectif parisien 1995). La rĂ©daction de Charlie Hebdo avait rĂ©agi par un communiquĂ© : « Charlie Hebdo dĂ©couvre avec effarement la violence des paroles de la bande originale du film La Marche Ă  son encontre. Ainsi, la chanson « Marche » (
) reprend les propos que tient habituellement l'extrĂȘme droite musulmane lorsqu'elle Ă©voque notre journal », « S'il leur manque un couplet, nous prĂ©cisons aux auteurs de la chanson que le journal numĂ©rique Inspire, Ă©ditĂ© par Al-Qaida, a condamnĂ© Ă  mort Charb en mars dernier ». « Nous avons l'habitude de ces appels Ă  la haine, de nous faire traiter de « chiens » d'infidĂšles. (
) Nous sommes juste trĂšs surpris que le rĂ©alisateur Nabil Ben Yadir d'un film clairement antiraciste, qui rend hommage Ă  un Ă©vĂ©nement majeur dans l'histoire de la lutte pour l'Ă©galitĂ© des droits, ait choisi de l'illustrer par une chanson en totale opposition avec son Ɠuvre »[208].

La chanson DĂ©lit de face des Wriggles parle Ă©galement du journal.

À la suite de l'attentat du 7 janvier, de nombreux artistes rendent hommage aux victimes. On recense entre autres #JeSuisCharlie de Grand Corps Malade, Charlie de Tryo, Comme un seul homme de Matthieu Chedid[209], ou encore la reprise de la chanson de Brassens Quand les cons sont braves par Maxime Le Forestier.

Voir aussi

Articles connexes

Documentaires

Bibliographie

  • Jean Egen, La Bande Ă  Charlie[N 5], Éditions Stock, 1976.
  • François Cavanna (directeur) et Philippe Val (directeur), Les annĂ©es Charlie 1969-2004, HoĂ«beke, (ISBN 978-2-84230-215-3). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • StĂ©phane Mazurier, BĂȘte, mĂ©chant et hebdomadaire. Une histoire de Charlie Hebdo (1969-1982), Buchet-Chastel, 2009.
  • Cabu, Catherine, Charb, Luz, HonorĂ©, Jul, Riss, Tignous et Willem (prĂ©f. Bernard Maris), Élevons le dĂ©bat, Paris, Ă©ditions Les ÉchappĂ©s, , 223 p. (ISBN 978-2-35766-031-1)
    500 dessins parus dans Charlie Hebdo durant l'année 2010.
  • Collectif, Charlie Hebdo Les 1000 Unes, 1992/2011, Ă©ditions Les ÉchappĂ©s,
  • Numa Sadoul, Dessinateurs de presse : Entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, PĂ©tillon, SinĂ©, Willem et Wolinski, Grenoble, Éditions GlĂ©nat, , 215 p. (ISBN 978-2-344-00016-8)
  • Philippe Corcuff, Mes annĂ©es Charlie et aprĂšs?, dessins de Charb, Ă©ditions Textuel, fĂ©vrier 2015.
  • Denis Robert, Mohicans, Ă©ditions Julliard, 5 novembre 2015.
  • Philippe Val, C'Ă©tait Charlie, Ă©ditions Grasset, 12 novembre 2015.
  • Bernard Joubert, « Hara-Kiri et le premier Charlie Hebdo Ă  travers 30 annĂ©es de procĂšs et d'interdictions », Bananas, no 8,‎ , p. 18-29 (ISSN 1261-9507).
  • Marie Bordet et Laurent TĂ©lo, Charlie Hebdo : le jour d'aprĂšs, Paris, Fayard, , 285 p. (ISBN 978-2-213-69927-1)
  • Jane Weston Vauclair et David Vauclair, De Charlie Hebdo Ă  #Charlie, Eyrolles, , 272 p. (ISBN 978-2-212-56366-5)
  • Christian Delporte, Charlie Hebdo - la folle histoire d'un journal pas comme les autres, Flammarion, 2020.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Ian Hamel, « "Charlie Hebdo" : Docteur Tariq et Mister Ramadan », sur Le Point, (consulté le ).
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  3. Ancien journaliste, directeur de cabinet de Serge Godard, Michel Renaud était en visite ce jour-là. Il était venu rendre des dessins que Cabu lui avait confiés.
  4. Le directeur artistique ou D.A existe dans presque tous les journaux. Il est intĂ©grĂ© dans l'ours au mĂȘme titre que le rĂ©dacteur en chef, voir notamment : directeur artistique Le Monde, ou directeurs artistiques LibĂ©ration ou Loran Stosskopf directeur artistique.
  5. Interrogé à Apostrophes en présence de l'auteur sur ce qu'il pensait du livre, Cavanna suggéra « d'aller plutÎt directement aux sources ». Dans l'hebdomadaire, il précisa qu'il n'avait alors pas encore lu le livre, et avait trouvé celui-ci depuis « plutÎt bien fait ».

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