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Rokhaya Diallo

Rokhaya Diallo, née le à Paris, est une journaliste française, militante féministe et antiraciste, éditorialiste et réalisatrice.

Rokhaya Diallo
Rokhaya Diallo Ă  la foire du livre de Leipzig en mars 2018
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Cofondatrice de l'association Les Indivisibles, elle est l'auteure de plusieurs livres et documentaires engagés.

Reconnue internationalement pour ĂȘtre l'une des voix antiracistes les plus influentes de France et d'Europe[1] - [2], elle intĂšgre en 2020 en tant que contributrice le Washington Post[3].

Ses prises de position sont Ă  l'origine de nombreuses polĂ©miques, Ă  propos de son opposition Ă  la loi sur les signes religieux dans les Ă©coles publiques françaises et de son soutien aux rĂ©unions « en non-mixitĂ© », de ses dĂ©clarations sur le racisme d'État en France ou Ă  propos de ses liens avec le mouvement des IndigĂšnes de la RĂ©publique.

Biographie

Rokhaya Diallo naßt en 1978, à Paris, de parents sénégalais et gambien[4] - [5] : un pÚre mécanicien, encarté au Parti socialiste et figure dans la communauté sénégalaise[6], et une mÚre professeure de couture[7]. Sa famille déménage en 1989 à La Courneuve.

DiplĂŽmĂ©e en 2000 d'une maĂźtrise de droit international et europĂ©en, elle fait un court passage chez IBM, qu'elle quitte en 2002 parce qu'elle s'y sent « comme un pion »[8]. Elle entreprend alors un master Ă  l'universitĂ© PanthĂ©on-Sorbonne (Paris 1) en marketing et distribution dans l'industrie audiovisuelle[9], master qu'elle obtient en 2003 ; elle travaille dans la production audiovisuelle[8]. À propos de ses Ă©tudes, elle dĂ©clare, dans Elle, en : « À Assas ou dans mon Ă©cole de commerce, on n’était que deux Noirs dans la classe. J’étais la seule Ă  venir de banlieue et Ă  ĂȘtre boursiĂšre »[10].

PassionnĂ©e d'anime, elle participe Ă  la fondation de la Japan Expo et est briĂšvement actrice de doublage. Elle interprĂšte Kamui Shirƍ enfant dans X1999, d'aprĂšs CLAMP, et Ex dans Ah ! My goddess : Le film[11].

En 2001, pour financer ses Ă©tudes Ă  l'Ă©cole de commerce Novancia[12], elle travaille au sein du service jeunesse de La Courneuve, oĂč elle s'occupe de l’insertion professionnelle des jeunes les moins favorisĂ©s[13]. Elle est ensuite sollicitĂ©e lors de la crĂ©ation du Conseil local de la jeunesse avant d'en devenir prĂ©sidente et de le rester pendant deux ans. Elle est militante de l'association anti-sexiste Mix-CitĂ©[14] et auprĂšs de l'organisation altermondialiste ATTAC[15], notamment lors du festival Images mouvementĂ©es. En 2002, Rokhaya Diallo participe comme comĂ©dienne, chanteuse et paroliĂšre Ă  diffĂ©rents courts-mĂ©trages humoristiques du collectif Une case en moins[16].

Elle participe à Terra nova[17] think tank « proche du parti socialiste »[18] et a siÚgé au conseil d'administration[19].

En 2010, elle est sĂ©lectionnĂ©e pour participer au programme des visiteurs internationaux[20] du dĂ©partement d'État des États-Unis[21].

Le , elle est nommée contributrice de la section Global Opinions du Washington Post[22]

En 2021, elle devient chercheuse au Centre de recherches Gender Justice Initiative[23] de l’universitĂ© Georgetown Ă  Washington. En France, elle enseigne les Ă©tudes culturelles Ă  Paris I - Sorbonne.

Les Indivisibles

Conférence de presse des Indivisibles pour les premiers Y'a Bon Awards à l'Assemblée Nationale, mars 2009.

En 2006, Ă  force d'entendre « chez la plupart de mes interlocuteurs, [que] le fait d'ĂȘtre noire et d'origine populaire posait problĂšme », elle cofonde l'association Les Indivisibles[24] - [8], en rĂ©fĂ©rence Ă  l’article premier de la Constitution française qui dispose que « La France est une RĂ©publique indivisible, laĂŻque, dĂ©mocratique et sociale ».

L'association milite pour que cesse une « partition de la nationalitĂ© française selon une apparence physique » ou une provenance gĂ©ographique[25]. Son mot d'ordre est : « Français, sans commentaire »[26]. Conçue d'abord dans la discrĂ©tion, pour « travailler avec des institutions telles que l'Éducation nationale », elle compte au printemps 2007 une douzaine de membres ; Rokhaya Diallo explique alors :

« Le concept de l’association s’est montĂ© autour d’anecdotes tirĂ©es de situations que j’ai vĂ©cues et partagĂ©es avec mes amis. À force d’échanger, je me suis rendue [sic] compte que nous avions des vĂ©cus similaires. C’est cette caractĂ©ristique anecdotique qui nous a trĂšs rapidement orientĂ©s vers le choix d’une tonalitĂ© humoristique[25]. »

L'association décide en 2009 de tout miser sur la présence médiatique, en décernant annuellement les Y'a bon Awards.

Avec quatre autres personnalitĂ©s, François Durpaire, Marc Cheb Sun, Lilian Thuram et Pascal Blanchard, elle lance en 2010 un appel et cent propositions pour une « RĂ©publique multiculturelle et post-raciale »[27]. En , elle est sĂ©lectionnĂ©e pour participer au programme International Visitor Leadership (en) : invitĂ©e du gouvernement fĂ©dĂ©ral des États-Unis, elle visite ce pays pour y Ă©tudier la diversitĂ©[28].

Le sur Canal+, dans l'Ă©mission Salut les Terriens !, Éric Zemmour, au cours d'un dĂ©bat avec Rokhaya Diallo, dit au sujet des contrĂŽles au faciĂšs : « Mais pourquoi on est contrĂŽlĂ© 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait. »[n 1]. Dans un entretien au magazine Elle, au sujet de cet Ă©change trĂšs mĂ©diatisĂ©, Rokhaya Diallo dira s'ĂȘtre sentie agressĂ©e et que « la moindre des choses serait qu’il s’excuse. Mais je ne suis pas dupe : il ne le fera jamais. [
] En tout cas, une chose est sĂ»re : Éric Zemmour sera mis Ă  l’honneur lors des prochains "Y'a bon Awards" »[30].

En 2011, Les Indivisibles se montrent plus critiques envers le Parti socialiste qu'elle juge « totalement absent et irresponsable. Le vieux fonds culturel laĂŻcard et antireligieux l'empĂȘche de toucher et comprendre les jeunes musulmans de France[14]. »

Elle dénonce l'islamophobie, affirmant ainsi que :

« La laïcité n'est aujourd'hui pratiquement évoquée que par rapport à l'islam dont on veut nous faire croire qu'il n'est pratiqué en France que par des intégristes sexistes, violents et d'origine maghrébine[14]. »

En , aprĂšs avoir reçu un Y'a bon award, l'essayiste Caroline Fourest Ă©crit vouloir porter plainte contre Les Indivisibles estimant qu'ils soutiennent l'intĂ©grisme religieux, et accrĂ©ditent l'idĂ©e qu'elle-mĂȘme serait raciste[31]. En , Rokhaya Diallo affirme que Fourest n'a pas portĂ© plainte, et que c'Ă©tait selon elle un « effet d'annonce ».

Activités aprÚs 2015

Rokhaya Diallo à Caféministe en 2018.

Selon le magazine Slate, Rokhaya Diallo est classée en 2013 en 36e position parmi les 100 Françaises les plus influentes et figure parmi les 30 personnalités noires les plus influentes d'Europe selon le classement du britannique Powerful Media[32].

Selon le footballeur et activiste Lilian Thuram, « elle essaie de mettre en lumiÚre le racisme qui mine notre société. On voudrait la faire taire comme on veut souvent faire taire ceux qui dénoncent »[33].

Au-delà des controverses dont elle est l'objet ou auxquelles elle participe, elle est la cible de nombreuses insultes publiques, de menaces et d'un harcÚlement que le journaliste Hamidou Anne (Le Monde) analyse comme le symptÎme d'une libération de la parole raciste en France[34].

Dans la lignĂ©e de la publication en 2018 du livre collectif Noire n'est pas mon mĂ©tier, initiĂ© par l'actrice française AĂŻssa MaĂŻga et qui dĂ©nonce la sous-reprĂ©sentation ou les reprĂ©sentations stĂ©rĂ©otypĂ©es des femmes noires dans le cinĂ©ma français, Rokhaya Diallo tourne le documentaire OĂč sont les Noirs ?, diffusĂ© en 2020 sur la chaĂźne française RMC Story[35].

En , elle intĂšgre le conseil d’administration du Centre pour la justice intersectionnelle, association crĂ©Ă©e en 2017 Ă  Berlin pour favoriser le plaidoyer, la recherche et la formation, pour une politique de lutte contre la discrimination et une action Ă©galitaire et inclusive[36].

MĂ©dias

Presse

Avec d'autres personnalitĂ©s (Audrey Pulvar, Lilian Thuram, Pascal Blanchard
), elle est au sommaire du magazine Respect Mag d' intitulĂ© « 100 % Noirs de France »[37].

Elle a réalisé plusieurs reportages pour la presse française, comme sur les femmes au Bahreïn[38] et sur le racisme en Tunisie[39] pour Les Inrocks, ou encore sur le mouvement Black Lives Matter qui a fait la une du journal Libération[40].

Rokhaya Diallo écrit également des tribunes dans la presse internationale : le Washington Post[41], The Guardian, Al Jazeera[42] - [43], ou enore le chaßne publique turque TRT World[6]. Elle y présente ses points de vue sur les problématiques de racisme, de sexisme et d'islamophobie[44], ce pour quoi le journal Franc-Tireur lui reproche de « servir abondamment propagande de nombreux pays fùchés avec la laïcité française »[7].

Radio

Elle est chroniqueuse depuis 2009 sur RTL[45].

Depuis 2011, Rokhaya Diallo anime Fresh Cultures sur le Mouv'. Pour une chronique destinée à la chaßne Canal+ et pour la radio le Mouv', elle s'est rendue fin , à la réunion annuelle du Caucus noir du CongrÚs à Washington, un groupe parlementaire du congrÚs américain créé à l'époque de la lutte pour les droits civiques des Noirs pour réunir les parlementaires noirs[46].

En , elle crée le podcast Kiffe ta race, avec Grace Ly, diffusé sur la plateforme Binge Audio[47].

Télévision

Elle est chroniqueuse, de 2009 Ă  2013 pour La Matinale de Canal+[48].

Entre 2011 et 2013, elle prĂ©sente et co-rĂ©alise 18 numĂ©ros de l'Ă©mission mensuelle Égaux mais pas trop sur LCP, soutenue par l'agence nationale pour la cohĂ©sion sociale et l'Ă©galitĂ© des chances. L'Ă©mission est retirĂ©e de la grille de la chaĂźne parlementaire en 2014[49]. Caroline Fourest Ă©crit que Rokhaya Diallo a interviewĂ© complaisamment DieudonnĂ© et Alain Soral dans son Ă©mission Égaux mais pas trop sur LCP le [50].

Du au , elle anime, sur Mediapart, six Ă©missions d'une sĂ©rie intitulĂ©e Alter-Ă©gaux, consacrĂ©e « aux questions d’inĂ©galitĂ©s et d'Ă©galitĂ©, de race et de racisme, de discrimination et d'affirmation »[51]. Elle y invite successivement : Jean-Loup Amselle ; Dominique Sopo ; Nadia Geerts ; Caroline De Haas ; RaphaĂ«l Glucksmann ; et James Cohen[n 2].

En , la presse Ă©voque son arrivĂ©e comme chroniqueuse dans Touche pas Ă  mon poste ! sur C8. Son arrivĂ©e dans l'Ă©mission est liĂ©e Ă  un changement de ligne voulue par l'animateur Cyril Hanouna aprĂšs les critiques pour les « remarques homophobes, racistes et sexistes » qui l'ont visĂ© pendant la saison 2016-2017[52]. « L'Ă©mission gardera ses fondamentaux et ses valeurs divertissantes mais elle montera en gamme », affirme-t-il au magazine Challenges[53]. Rokhaya Diallo sera aux cĂŽtĂ©s d'autres nouvelles recrues : Rachid Arhab, qui Ă©tait journaliste et prĂ©sentateur du JT sur France 2 et ancien membre du Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel (CSA), Louis Morin, ex-recrue du Petit Journal, ou encore Renaud Revel, ancien rĂ©dacteur en chef de L'Express et responsable de la rubrique mĂ©dia au Journal du Dimanche[54]. Cette annonce a provoquĂ© la surprise sur les rĂ©seaux sociaux[55], l'Ă©mission ayant Ă©tĂ© « Ă©pinglĂ©e pour dĂ©rives discriminatoires »[56]. Rokhaya Diallo explique son choix d’accepter le poste de la façon suivante, pour LibĂ©ration : « Le public de Touche pas Ă  mon poste ! est un public populaire, ce n’est pas un public choyĂ© par les mĂ©dias, et ce n’est pas un public que je trouve respectĂ© »[57]. Elle n'y reste qu'une saison[58].

Elle est Ă©galement prĂ©sentatrice de l’émission BET Buzz sur la chaĂźne BET (Black Entertainment Television), aux cĂŽtĂ©s de RaphĂ€l Yem, depuis 2016. BET diffuse des Ă©missions consacrĂ©es Ă  la « culture noire » en France. Elle y prĂ©sente chaque semaine un magazine « people » et « lifestyle » d’une demi-heure[33].

Depuis , elle participe Ă  l'Ă©mission 24H Pujadas, sur la chaĂźne LCI, une fois par semaine. Elle dĂ©bat sur des sujets d’actualitĂ© politique et sociale avec les invitĂ©s et les autres chroniqueurs[59].

Dans Le Monde, BenoĂźt Thieulin, fondateur de la Netscouade, dĂ©clarait en : « Elle est intelligente, courageuse, elle passe bien Ă  la tĂ©lĂ©vision. Autant dire qu’elle incarne quelque chose de frĂ©quentable. Mieux, les gĂ©nĂ©rations de demain »[33].

Prises de position

Antiracisme, « racisme d'État »

Rokhaya Diallo dĂ©clare s'ĂȘtre engagĂ©e contre le racisme « aprĂšs la mort [en octobre 2005], Ă  Clichy-sous-Bois, de Zyed Benna et Bouna TraorĂ©, deux jeunes issus des quartiers pauvres poursuivis par la police »[60]. Selon le journal LibĂ©ration, elle est une figure mĂ©diatique en France du courant antiraciste « encore minoritaire » qui ne croit plus Ă  la « promesse universaliste », « incarnĂ© mĂ©diatiquement par des personnalitĂ©s plutĂŽt jeunes, pour beaucoup issues de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration d’immigrĂ©s, comme Sihame Assbague, Rokhaya Diallo ou encore Marwan Muhammad »[61]. Selon le journal amĂ©ricain The New York Times, elle est « l’une des voix les plus importantes contre le racisme en France »[62].

En 2010, dans le contexte du dĂ©bat sur l'identitĂ© nationale, elle signe — avec Lilian Thuram, François Durpaire, Marc Cheb Sun[n 3] et Pascal Blanchard — « L'appel Ă  une RĂ©publique multiculturelle et post-raciale »[64] qui, selon Le Monde, « est une invitation au changement, une invitation de la sociĂ©tĂ© française Ă  s'accepter telle qu'elle est : diverse »[63].

En 2013, elle s'oppose Ă  des associations de lutte contre le racisme, SOS Racisme et la LICRA, qu'elle accuse d'ĂȘtre des « clubs d’intellos blancs, dĂ©connectĂ©s du terrain et des quartiers populaires »[4].

En , conviĂ©e Ă  s'exprimer Ă  la tribune des Nations Unies lors d'une rĂ©union d'experts organisĂ©e au sujet des discriminations vis-Ă -vis des personnes d'ascendance africaine dans le monde, elle y a dĂ©noncĂ© un « racisme d'État » en France, qui se manifesterait notamment Ă  travers les violences policiĂšres « dont sont principalement victimes les personnes d'ascendance africaine »[65].

Les universitaires Jane Weston et David Vauclair la qualifient de « militante antiraciste et communautariste »[66]. Concernant le mĂȘme sujet, le politologue Laurent Bouvet dĂ©clare que l'on se trouve dans « la confusion la plus totale. La maniĂšre dont cette expression est employĂ©e laisse en effet penser que l'État serait raciste. C'est Ă©videmment totalement absurde. Qu'on puisse qualifier de «racisme d'État» le rĂ©gime d'apartheid [
] ou la sĂ©grĂ©gation raciale dans les États du sud des États-Unis [
], c'est Ă©vident. Mais on voit lĂ  qu'on parle d'autre chose. » Reconnaissant qu'il pourrait y avoir « du racisme de la part de certains agents de l'État (de la puissance publique au sens large) », Laurent Bouvet considĂšre qu'il est, le plus souvent sanctionnĂ© et que « la lutte contre le racisme en gĂ©nĂ©ral, [est] une politique publique bien ancrĂ©e aujourd'hui, fort heureusement. MĂȘme si l'on peut toujours faire plus et mieux. C'est le rĂŽle notamment de la DILCRAH »[67].

Contre les violences policiĂšres

Elle soutient et participe Ă  Paris Ă  la Marche de la dignitĂ©, qui regroupe plusieurs milliers de personnes[68], organisĂ©e Ă  l'initiative d'Amal Bentounsi (collectif Urgence notre police assassine), puis du collectif Marche des femmes pour la dignitĂ© (Mafed), le , trente-deux ans aprĂšs la Marche pour l'Ă©galitĂ© et contre le racisme, dix ans aprĂšs la mort des jeunes Zyed Benna et Bouna TraorĂ© Ă  Clichy-sous-Bois[69], estimant que « les populations issues de l’immigration postcoloniale et des quartiers populaires sont de plus en plus exposĂ©es aux violences et aux crimes policiers, aux discriminations systĂ©miques, aux humiliations et Ă  une prĂ©carisation organisĂ©e. À l’origine du traitement diffĂ©renciĂ© rĂ©servĂ© Ă  ces « Français de seconde zone » se dĂ©veloppe et s’affirme un vĂ©ritable racisme d’État [qui frappe principalement] Les Musulmans, les Noirs et Les Roms »[70]. Pour Le Monde, le rassemblement marque « un renouveau et une radicalisation de l’antiracisme » marquant une rupture avec les organisations des droits de l’homme et la gauche traditionnelles, qui avaient placĂ© la lutte contre le racisme sur le terrain de la morale et des valeurs[71]. Ouverte cette fois (contre l'avis de militants de la premiĂšre marche) aux organisations exclues en 2015, comme le MRAP, la CGT, la LDH ou le PCF, une seconde marche organisĂ©e le , un mois aprĂšs l'affaire ThĂ©o Ă  Aulnay-sous-Bois, rassemble environ 7 500 personnes[72] - [73]. Par la suite, elle manifeste Ă  Beaumont-sur-Oise en soutien Ă  la famille d'Adama TraorĂ©[74] - [75].

Camp d'été décolonial

Rokhaya Diallo dĂ©fend l’organisation de camps d'Ă©tĂ©, dont certaines rĂ©unions sont « ouvertes aux seules personnes « racisĂ©es », c’est-Ă -dire s’estimant victimes de discriminations en raison de leur origine [
] »[76]. Elle se justifie en Ă©voquant la volontĂ© de « se retrouver entre personnes victimes de violences racistes, l’espace de quelques heures, de maniĂšre apaisĂ©e »[77] - [78]. Elle revendique la non-mixitĂ© comme un outil politique utile aux causes antiracistes et fĂ©ministes, qui permet notamment selon elle de se protĂ©ger de ce qu’elle dĂ©crit comme un « racisme d'État ». Elle Ă©crit Ă  ce sujet, dans un article pour Slate : « Les rĂ©unions afrofĂ©ministes non mixtes n’ont en aucun cas vocation Ă  proposer un projet de sociĂ©tĂ© sĂ©grĂ©gationniste dĂ©finitif puisqu’elles s’inscrivent dans la temporalitĂ© d’un Ă©vĂ©nement ponctuel. Elles offrent Ă  leurs participantes une Ă©chappatoire, une zone de respiration dans une sociĂ©tĂ© oppressive »[79]. Plusieurs articles s'interrogent ou prennent position contre cette vision communautaire[80] - [81] - [82] - [83] - [84].

Communautarisme

En , son point de vue sur le communautarisme est publiĂ©, par La revue du projet — du Parti communiste français (PCF) —, sous le titre Le « communautarisme », c'est mal ? Elle y soutient notamment :

« Le plus frappant, c’est que les « communautĂ©s » stigmatisĂ©es par l’accusation d’antirĂ©publicanisme n’existent pas ! Une association peut regrouper des personnes noires non pas au nom d’une appartenance communautaire mais d’un mĂȘme vĂ©cu : celui d’ĂȘtre noir en France. Par ailleurs, les termes « communautaire » et « communautariste » sont souvent confondus : le communautarisme est une dĂ©marche politique visant au sĂ©paratisme. Or, que rĂ©clament les groupes communautaires sinon l’inclusion dans la RĂ©publique ? [
] Étrangement, les regroupements communautaires ne sont pas toujours dĂ©criĂ©s, ils font mĂȘme l’objet d’un double discours. Les offensives anti-communautaristes visent en particulier les personnes noires ou originaires du Maghreb. Celles d’origine portugaise, chinoise ou de confession juive – ou mĂȘme les Auvergnats dont l’organisation sociale, Ă©conomique ou culturelle souvent marquĂ©e par l’appartenance communautaire est trĂšs visible dans la sphĂšre publique – sont, elles, Ă©pargnĂ©es de toute critique[85]. »

Afro-féminisme, féminisme intersectionnel et « décolonial »

Rokhaya Diallo se dĂ©finit comme « une fĂ©ministe intersectionnelle et dĂ©coloniale »[86]. Dans un entretien pour Les Inrocks, en 2017, elle dĂ©clare : « J'ai toujours Ă©tĂ© consciente du sexisme, je le trouvais plus prĂ©gnant que le racisme dans mon environnement. Je n’ai pas Ă©tĂ© renvoyĂ©e Ă  ma couleur de peau avant l'Ăąge adulte. Dans mon quartier, ne pas ĂȘtre blanche n’était pas une question alors que l’inĂ©galitĂ© entre hommes et femmes, oui. »

Elle est proche de mouvements afrofĂ©ministes non mixtes comme le collectif Mwasi et du fĂ©minisme intersectionnel, qui estime qu'une oppression ou domination peut ĂȘtre multiple (sexe, classe, race
)[86].

Rejetant le fĂ©minisme universaliste, elle est proche d'un fĂ©minisme plus identitaire : afro-fĂ©minisme, fĂ©minisme islamique. Dans un entretien pour le webzine DeuxiĂšme page, elle explique : « Pour moi, le mot « fĂ©ministe » inclut, de maniĂšre implicite, toutes ces dĂ©nominations minoritaires »[87]. Elle dĂ©plore aussi que le fĂ©minisme traditionnel (Osez le fĂ©minisme !, Les Chiennes de garde
) soit trĂšs « blanc » et bourgeois, et ne prenne pas du tout en compte les problĂšmes spĂ©cifiques de certaines femmes, notamment noires, musulmanes ou issues de minoritĂ©s. Elle dĂ©clare par exemple : « la grande majoritĂ© des actes islamophobes concernent des femmes voilĂ©es, et sont donc manifestement sexistes. Or cela ne suscite aucune rĂ©action des associations fĂ©ministes traditionnelles »[88] - [89]. Pour expliquer l’origine de son combat fĂ©ministe et contre l’islamophobie, elle dĂ©clare : « Au niveau des femmes musulmanes voilĂ©es, il y a un problĂšme : on veut les combattre. MĂȘme si elles sont victimes de sexisme en se voilant comme l’affirment certains, on ne peut pas punir une victime »[86].

Dans un article de 2013 intitulĂ© « Le fĂ©minisme Ă  l’épreuve du multiculturalisme »[90], Rokhaya Diallo Ă©nonce que le foulard n'est pas plus « un instrument de domination ou une entrave au fĂ©minisme qu'une jupe ou le port de talons hauts », justifiant cette assertion par le fait que le traitement vestimentaire de la femme musulmane relĂšve de la mĂȘme diffĂ©renciation qui existe dans les sociĂ©tĂ©s occidentales (« Nous vivons dans une sociĂ©tĂ© oĂč il est tout Ă  fait admis que les hommes et les femmes s’ habillent diffĂ©remment. Les hommes non musulmans et les femmes non musulmanes frĂ©quentent des magasins diffĂ©rents pour se vĂȘtir [
] ») et que par ailleurs, la souffrance des femmes qui portent des tenues inconfortables ou ont recours Ă  la chirurgie esthĂ©tique sous la contrainte non explicite de rapports genrĂ©s ne sont pas l'objet de la mĂȘme attention. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, elle y dĂ©nonce une focalisation qu'elle juge hypocrite sur les contraintes spĂ©cifiques que subiraient les femmes des minoritĂ©s au regard de celles plus universelles subies par les femmes (et qu'elle qualifie de « fĂ©minisme Ă  gĂ©omĂ©trie variable »), telles que les violences conjugales, les publicitĂ©s sexistes, la sous-reprĂ©sentation des femmes en politique. Elle illustre cette sĂ©lectivitĂ© par le fait que les fĂ©ministes occidentales se sont emparĂ©es « sans gĂȘne de l'exemple des femmes afghanes ou iraniennes pour culpabiliser les Françaises voilĂ©es, sans qu'on ne les entende s'inquiĂ©ter du recul des droits des femmes sous l'Ăšre Bush ».

En , FrĂ©dĂ©rique Calandra, maire PS du 20e arrondissement de Paris, refuse Ă  Rokhaya Diallo le droit de venir parler des violences contre les femmes lors de la Semaine pour l'Ă©galitĂ© femmes-hommes. Elle dĂ©clare au sujet de sa dĂ©cision que : « le point de vue de Rokhaya Diallo ne peut pas reprĂ©senter le fĂ©minisme. Elle est faite pour le fĂ©minisme comme moi pour ĂȘtre archevĂȘque. [Elle n'est] au mieux qu’une idiote utile de l’intĂ©grisme musulman, au pire un faux-nez de Tariq Ramadan »[91] - [92]. Elle a par ailleurs promis « Si un jour Mme Diallo veut dĂ©battre, pas de problĂšme, je la dĂ©foncerai ! »[91]. Rokhaya Diallo s'est finalement exprimĂ©e dans une petite salle du 20e, oĂč plus d'une centaine de personnes est venue l'Ă©couter, notamment au sujet du traitement discriminatoire des agressions sexuelles[92]. Emmanuelle Rivier, adjointe Europe Écologie Les Verts chargĂ©e de l’égalitĂ© dans l'arrondissement, a indiquĂ© ne pas comprendre les raisons du refus de la mairie d'inviter Rokhaya Diallo[92]. En , FrĂ©dĂ©rique Calandra a aussi supprimĂ© une subvention que sa mairie avait accordĂ©e Ă  un festival parce que Rokhaya Diallo y Ă©tait invitĂ©e[93] - [94].

En 2015, l'essayiste Caroline Fourest Ă©crit :

« À lire Rokhaya Diallo, ce n'est jamais le moment de dĂ©noncer l'oppression patriarcale et intĂ©griste, mĂȘme quand on est victime et soi-mĂȘme musulmane. Son “fĂ©minisme” lui sert Ă  railler les fĂ©ministes de culture musulmane osant tenir tĂȘte Ă  l'intĂ©grisme parfois au prix de leur vie, en les accusant de vouloir vendre des “best-sellers”. Son principal combat, en tant que “fĂ©ministe”, consiste d'ailleurs Ă  rĂ©habiliter le voile et Ă  attaquer les laĂŻques[50]. »

Selon Le Monde, en se revendiquant « afrofĂ©ministes » ou « fĂ©ministes dĂ©coloniales », leur mode de lutte « trouble les militantes historiques ». Le quotidien cite la fondatrice des Indivisibles, qui rĂ©sume : « L’objectif de ce mouvement, c’est que les premiĂšres intĂ©ressĂ©es prennent la parole sur les sujets qui les concernent », la philosophe Elsa Dorlin[n 4] qui affirme : « aujourd’hui, l’idĂ©e que [les femmes blanches] dĂ©finissent pour toutes les femmes la bonne maniĂšre de s’émanciper est – Ă  raison – contestĂ©e »[95], ainsi que l'universitaire Maboula Soumahoro[n 5], qui note que le fĂ©minisme dĂ©colonial trouve ses sources outre-Atlantique, en empruntant au black feminism sa thĂ©orie et son lexique, et s'inspire de la lutte de personnalitĂ©s comme Angela Davis. C'est Ă©galement aux États-Unis que se dĂ©veloppe le concept d’« intersectionnalitĂ© », reprĂ©sentant le cumul de plusieurs types de discriminations (ethnique, sexuel, social, etc.)[95].

Islamophobie

Au cours du débat sur l'identité nationale de 2010, Rokhaya Diallo et son association se centrent de plus en plus sur la dénonciation de l'islamophobie[14] : débats publics, participation à des conférences sur l'islamophobie avec Michel Collon et remise en cause de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises, comme elle l'énonçait parmi les « 100 propositions concrÚtes pour une république multiculturelle ».

Autres

En , elle participe Ă  la manifestation en faveur du projet de loi ouvrant le mariage Ă  tous les couples, tout en y remarquant — selon elle — la faible prĂ©sence de personnes noires[96].

Le , elle est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[97] - [98].

Controverses

Proximité supposée avec les IndigÚnes de la République

Rokhaya Diallo est réguliÚrement critiquée pour ses relations avec le mouvement des IndigÚnes de la République[33] - [99] - [4], dont la fréquentation a contribué, dans les années 2000, à lui faire découvrir la littérature des études « décoloniales »[33].

L'un de ses amis, l'historien Pascal Blanchard, déclare ne pas comprendre comment elle peut « digérer la bouillie des IndigÚnes » qui « mélangent tout au nom des héritages du passé colonial » et comment quelqu'un qui prÎne le vivre-ensemble peut fréquenter des gens qui en sont l'« antithÚse »[33].

InterrogĂ©e en 2018 au sujet du livre Les Blancs, les Juifs et nous, de Houria Bouteldja, Diallo rĂ©pond qu'elle ne l'a pas lu et refuse « d’émettre une seule critique tout en se tenant Ă  distance de ses thĂšses racialistes[33]. »

DĂ©claration sur Ben Laden

Le sur RTL, lors de l'Ă©mission On refait le monde, Rokhaya Diallo dĂ©clare au cours d'un dĂ©bat que « ce que dit Ben Laden [sur la politique de la France] n'est pas faux »[n 6] et « qu'on lui donne des arguments pour nous menacer » si on dĂ©fend un non-retrait des troupes militaires françaises d'Afghanistan parce que lui-mĂȘme a exigĂ© ce retrait dans ses menaces adressĂ©es Ă  la France[100].

Attentats de novembre 2011 contre Charlie Hebdo

Le dessinateur Luz devant les locaux incendiés de Charlie Hebdo, le .

Rokhaya Diallo signe une pétition lancée par le parti des IndigÚnes de la République[101] - [33], pour dénoncer le soutien au journal satirique Charlie Hebdo au lendemain de l'attentat de la nuit du 1er au , au cours duquel les locaux de l'hebdomadaire ont été incendiés par un cocktail Molotov[102].

Le texte affirme que la libertĂ© d'expression est menacĂ©e plutĂŽt par la loi d'un « État national-laĂŻque » contre le port du foulard musulman. La formule « État national-laĂŻque » est comprise par Laurent Bouvet, professeur de science politique Ă  l'universitĂ© Paris-Saclay et cofondateur du Printemps rĂ©publicain, comme une analogie avec l'État national-socialiste[103]. Pour le journaliste Jack Dion, dans le magazine Marianne, Rokhaya Diallo signe ce texte « avec quelques idiots inutiles de l'islamisme »[104].

AprĂšs les attentats de janvier 2015, des mĂ©dias se remettent Ă  parler de cette tribune et en reprochent la signature Ă  Rokhaya Diallo, qui s’explique en ces termes : « Je ne mesurais pas la rĂ©alitĂ© de la menace. Je me sentais en confiance, j’ai signĂ©. Jamais, bien sĂ»r, je n’aurais signĂ© un tel texte aprĂšs les attentats de 2015. Si ĂȘtre Charlie c’est embrasser la ligne de Charlie Hebdo, je ne suis pas Charlie. Si c’est condamner les attentats, alors je suis Charlie »[33].

En octobre 2020, au cours de l'Ă©mission 28 minutes sur la chaĂźne Arte, lors d'un dĂ©bat autour de la question « L'homme blanc est-il forcĂ©ment coupable ? » oĂč elle est confrontĂ©e Ă  Pascal Bruckner, ce dernier l'accuse d'avoir « entraĂźnĂ© la mort des douze de Charlie Hebdo » par ses propos qui avaient « poussĂ© Ă  la haine contre Charlie Hebdo et armĂ© le bras des tueurs »[105]. Elle se dira scandalisĂ©e par de tels propos.[106]

Lors du procÚs des attentats de janvier 2015, le , le directeur de Charlie Hebdo Riss explique dans son témoignage qu'il a ressenti la pétition lancée par Rokhaya Diallo « quatre jours aprÚs l'incendie » comme une accusation contre le journal[107].

Affaire de la fausse information de la journaliste Karen Attiah

Le 21 novembre 2020, une journaliste chroniqueuse au Washington Post publie un tweet s'appuyant sur les propos de la ministre pakistanaise Shireen Mazari, qui accuse le prĂ©sident français de faire « aux musulmans ce que les nazis infligeaient aux Juifs »[108], affirmant qu'Emmanuel Macron s'apprĂȘterait Ă  ficher les enfants musulmans : « Les mĂ©dias gĂ©nĂ©ralistes ont voulu prĂ©senter Macron comme celui qui a sauvĂ© la France de Marine Le Pen. DĂ©sormais il souhaite donner un numĂ©ro d'identification Ă  tous les Ă©coliers musulmans »[109]. Or il s'agit d'une fausse information, immĂ©diatement dĂ©noncĂ©e par l'ÉlysĂ©e et de nombreux ministres français[110] - [111]. MalgrĂ© sa bĂ©vue et des excuses sans Ă©quivoque pour l’erreur commise[112] - [113], Karen Attiah reçoit le soutien de Rokhaya Diallo, qui publie un tweet mettant en avant les « mĂ©dias amĂ©ricains », et « le fait d’assister avec impuissance Ă  l’expression de non-Blanc.he.s » dĂ©crit comme insupportable par les Ă©lites blanches françaises[114] - [115]. Rokhaya Diallo qualifie de « pathĂ©tique et mensongĂšre » la chronique de Patrick Cohen relatant le dĂ©roulement de l'affaire dans C Ă  vous sur France 5, celui-ci l'ayant prĂ©sentĂ©e comme une « militante identitaire »[116].

Démission collective du Conseil national du numérique

Le , le gouvernement met officiellement en place le Conseil national du numĂ©rique (CNNum) avec Rokhaya Diallo parmi ses membres. Trois jours plus tard, le secrĂ©taire d'État au NumĂ©rique, Mounir Mahjoubi, demande son dĂ©part — indiquant « avoir reçu de nombreux messages s’indignant de cette nomination[117] ». Selon Mounir Mahjoubi, le conseil « a besoin de sĂ©rĂ©nitĂ© pour travailler, et les derniers Ă©changes sur [sa composition] soulignent que ces conditions ne sont pas pleinement rĂ©unies »[118] - [119]. Certaines personnalitĂ©s, comme la dĂ©putĂ©e Les RĂ©publicains des Bouches-du-RhĂŽne ValĂ©rie Boyer, reprochent Ă  Rokhaya Diallo d'avoir une « personnalitĂ© clivante »[120]. Rokhaya Diallo est soutenue par la Ligue des droits de l'homme, qui, dans un communiquĂ©, dĂ©nonce « une dĂ©cision inquiĂ©tante » qui « revient Ă  proscrire la participation d'une personne en raison de l'expression de sa pensĂ©e », ajoutant : « Dans une dĂ©mocratie, l'État doit respecter le pluralisme des opinions pour penser l'action publique et l'enrichir »[121].

L'éviction de Rokhaya Diallo du CNNum entraßne la démission de sa présidente, Marie Ekeland, qui se dit « choquée par les caricatures auxquelles Rokhaya Diallo et Axiom ont été réduits : elles n'ont rien à voir avec ce qu'ils sont vraiment »[122], puis de la quasi-totalité de ses membres[123]. Pour Jean Baubérot, son exclusion constitue un événement que les historiens du XXIe siÚcle retiendront comme un des indices des tentatives répétées d'ethnicisation de la République française[124].

Dans son éditorial du titré « La France échoue à faire face au racisme », The New York Times[125] estime qu'il existe un « racisme institutionnel » en France, qualifié d'« affront à l'idéal républicain universaliste français » et considÚre que « M. Macron a tenté de donner l'image d'un leader ouvert et tourné vers l'avenir » et que « cette affaire est une tache sur cette image et montre la nécessité pressante pour la France d'ouvrir un débat sur le racisme »[126] - [125]. Céline Pina réagit elle aussi en écrivant « si Rokhaya Diallo n'a pas été jugée digne d'intégrer cette instance administrative, ce n'est parce qu'elle est noire, mais bien à cause de son propre racisme, de son sexisme et de sa proximité avec la mouvance islamiste »[127]. Rokhaya Diallo lui intente un procÚs pour « injure publique »[128] - [129], qu'elle perd en novembre 2021, le tribunal ayant jugé que Céline Pina avait étayé ses propos sur les mauvais choix de la plaignante notamment sur ses positions sur le voile, l'incendie des locaux de la rédaction de Charlie Hebdo ou bien sa participation à des « camps d'été décoloniaux interdits aux blancs »[130].

Utilisation sur Twitter d'une image « Banania » contre Rachel Khan

Le 15 avril 2021, en réaction à une intervention de la responsable de la LICRA Rachel Khan sur la chaßne CNews, Rokhaya Diallo écrit sur Twitter « Tant qu'on les caresse dans le sens du poil et qu'on chante les louanges de la France, ils nous adorent », accompagné d'une photo de la publicité Banania représentant une caricature de tirailleur sénégalais riant. Il s'ensuit une polémique sur Twitter[131].

Actions en justice

Samir, auteur d'un tweet anonyme la menaçant de viol, publiĂ© le , est condamnĂ© en Ă  2 000 euros d'amende, dont 1 400 avec sursis et 1 000 euros de dommages et intĂ©rĂȘts Ă  la plaignante[132] - [133]. À la suite de cette agression, elle rĂ©alise un documentaire Les RĂ©seaux de la haine pour mieux comprendre les leviers de la violence qui s’exprime quelquefois sur les rĂ©seaux sociaux[134].

Le , elle porte plainte contre une auditrice de la station Sud Radio qui avait profĂ©rĂ© des injures racistes Ă  son encontre, lors de l'Ă©mission "Les vraies voix" sans que Philippe Bilger, CĂ©line Pina, le psychologue Jean Doridot, prĂ©sents lors de l'Ă©mission, et le prĂ©sentateur Philippe Rossi n'interviennent pour rĂ©agir en sa faveur. Au contraire, Philippe Bilger dĂ©clare « Attention DaniĂšle Obono va vous tomber dessus ». Le Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel (CSA) indique s'ĂȘtre saisi de l'affaire[135].

Le vendredi 5 novembre 2021, Rokhaya Diallo est dĂ©boutĂ©e par le tribunal correctionnel de Paris dans la procĂ©dure judiciaire qui l'opposait Ă  l'essayiste CĂ©line Pina et au directeur de la publication du Figaro pour « injure publique » Ă  la suite d'une tribune parue dans ce quotidien. Le tribunal correctionnel de Paris motive sa dĂ©cision par : « Le sens mĂȘme de cette tribune est de dĂ©montrer que si Rokhaya Diallo a Ă©tĂ© Ă©vincĂ©e du Conseil national numĂ©rique, c'est en raison « de ses mauvais choix », aux premiers rangs desquels, celui de tenir des propos sexistes et d'avoir des « prises de position racialistes et racistes dans le dĂ©bat public en France », ce qui constitue l'allĂ©gation d'un fait »[130].

Distinctions

  • Le , Rokhaya Diallo reçoit le prix de la Lutte contre le racisme et la discrimination, dĂ©cernĂ© par l'ONG internationale COJEP (Conseil pour la Justice, l'ÉgalitĂ© et la Paix)[136] - [137] - [138]
  • En 2014, elle est laurĂ©ate du prix #LabComWomen[139] dans la catĂ©gorie GĂ©nĂ©rositĂ©[140], dĂ©cernĂ© par TF1[139].
  • En , son documentaire Les Marches de la libertĂ©, questionnant l'identitĂ© de la France sous le prisme de jeunes leaders amĂ©ricains, reçoit le Prix du meilleur film documentaire au Festival rĂ©gional et international de Guadeloupe (FEMI)[141].
  • En 2016, lors de la cĂ©rĂ©monie des European Diversity Awards Ă  Londres, elle se voit remettre une distinction rendant hommage Ă  son travail dans la catĂ©gorie « Journaliste de l’annĂ©e »[142].
  • En 2021, le mĂ©dia Politico la classe parmi les vingt-huit personnalitĂ©s europĂ©ennes les plus puissantes d'Europe, la distinguant dans la catĂ©gorie « Disrupteurs »[143].

Filmographie

Émissions de tĂ©lĂ©vision

Radio

Publications

Essais

  • Racisme : mode d'emploi, Larousse, coll. « Philosopher » du philosophe Vincent Cespedes, (ISBN 2035847907)
  • Le sexisme ? Pas de ça chez nous ! PubliĂ© dans l'ouvrage collectif de Christine Delphy et al., Un troussage de domestique, Syllepse, coll. « Nouvelles Questions FĂ©ministes », , 182 p. (ISBN 2849503282).
  • À nous la France !, Michel Lafon,
  • La France une et multiculturelle, Fayard,
  • Comment parler de racisme aux enfants, prĂ©face de Lilian Thuram, Le Baron perchĂ©, (ISBN 2360800752)
  • Moi, raciste ? Jamais ! ScĂšnes de racisme ordinaire, avec Virginie Sassoon, Flammarion, (ISBN 2081359243)
  • Comment parler de laĂŻcitĂ© aux enfants, avec Jean BaubĂ©rot, Le Baron PerchĂ©, (ISBN 2360801309)
  • Afro !, avec la photographe Brigitte SombiĂ©, Les ArĂšnes, (ISBN 2352044618)
  • Ne reste pas Ă  ta place !, Marabout,
  • La France, tu l'aimes ou tu la fermes ?, Textuel, (ISBN 2845977832)
  • Kiffe ta Race (Ă©d. Binge Audio Éditions & @editionsfirst) mars 2022, co-Ă©crit avec Grace Ly.

Bande dessinée

Notes et références

Notes

  1. Le chroniqueur est condamné, en février 2011, à 1 000 euros d'amende avec sursis pour « provocation à la discrimination raciale »[29]
  2. James Cohen est professeur Ă  l'universitĂ© Sorbonne nouvelle, spĂ©cialiste des questions raciales et migratoires, notamment aux États-Unis.
  3. Marc Cheb Sun est, en 2010, directeur de la rédaction de Respect Magazine[63].
  4. Professeure de philosophie politique et sociale Ă  l’universitĂ© Paris-VIII
  5. SpĂ©cialiste des Ă©tudes afro-amĂ©ricaines, enseignante-chercheuse Ă  l’universitĂ© François-Rabelais de Tours[95].
  6. Al Jazeera avait diffusĂ© le jour mĂȘme « un enregistrement sonore attribuĂ© au chef d'al-QaĂŻda » ; « Oussama ben Laden s'en prend directement Ă  la France », sur rfi.fr (consultĂ© le ).

Références

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