Joseph Macé-Scaron
Joseph Macé-Scaron est un journaliste, essayiste et romancier français, né le à Paris.
directeur du magazine Marianne |
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Biographie
Jeunesse
Né le [1] d'un père aventurier, un temps légionnaire, qu’il a très peu connu[2] - [1] et d'une mère vendeuse, Joseph Macé-Scaron est élevé par sa mère dans un milieu petit-bourgeois[1]. Par celle-ci, morte lorsqu’il a une trentaine d’années[1], il est le petit-fils du pilote automobile franco-belge José Scaron[1].
À l'âge de 15 ans, il rencontre Bertrand Renouvin et devient compagnon de route de la Nouvelle Action française pour laquelle il rédige des critiques de cinéma[1] et cofonde le Lys rouge. Cette expérience lui donne la passion de la politique. Par le biais de Renouvin, il rencontre à l’âge de 16 ans Maurice Clavel qui le forme à son tour[1].
Études
Après son baccalauréat, il entreprend des études de lettres, d'abord comme élève de classes préparatoires aux écoles normales supérieures (hypokhâgne du lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine[1], khâgne du lycée Jules-Ferry de Paris), puis à la faculté des lettres de l'université de Nanterre, d'où il sort licencié en histoire. Il entre ensuite à l'Institut d'études politiques de Paris, où il côtoie Nicolas Sarkozy, puis Jacques Barrot (dont il devient l'assistant parlementaire) et François Bayrou[1]. Il est à cette époque « plume du CDS »[3] - [2].
Carrière journalistique
Il devient journaliste : il est membre du GRECE de 1978 à 1985 dont il a été permanent au sein de la cellule presse[3], reporter au journal Magazine Hebdo (1983-1985), chef adjoint du service politique[1] du Figaro (1985-1995), grand reporter au Point (1995), rédacteur en chef au Figaro en tant que responsable des pages « Idées », puis directeur de la rédaction du Figaro Magazine (2003)[1] dont il est démis quelques mois après l'arrivée de son nouveau propriétaire Serge Dassault.
Il rejoint Marianne en 2006[1] et dévient directeur de la rédaction du Magazine littéraire[4] à partir de 2007.
Le , Joseph Macé-Scaron indique avoir été contraint de démissionner du Figaro pour avoir refusé de céder à des pressions venant de Nicolas Sarkozy. Face à l'avocat Rodolphe Bosselut qui prend la défense du candidat présenté par l'UMP à l'élection présidentielle de 2007, Joseph Macé-Scaron dénonce les menaces qui sont selon lui exercées par Nicolas Sarkozy sur l'ensemble des journalistes politiques[5].
Il collabore à diverses revues ainsi qu'à de nombreuses émissions audiovisuelles : sur RTL, en tant que polémiste régulier dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel On refait le monde, chroniqueur au Grand Journal de Canal+, animé par Michel Denisot, débatteur dans Le 22 h 30 > 00 h 30 : La Grande Édition d'i>Télé[6], etc. En , il devient chroniqueur dans l'émission C à vous où il remplace Nicolas Poincaré, parti sur Europe 1[6]. Quelques jours plus tard, il arrête sa collaboration avec l'émission d'Alessandra Sublet[4], invoquant ses multiples activités.
Il fut producteur d'une émission de critique littéraire sur France Culture, Jeux d'épreuves[7] de 2006 à 2011.
En , il prend la succession de Laurent Neumann à la tête de la rédaction de l'hebdomadaire Marianne[8].
En , il publie le contre-pamphlet La Panique identitaire[9] en réponse à l'essai Le Suicide français d'Éric Zemmour[10]. Marianne et Le Point en font une critique élogieuse[11] - [12].
Dans le cadre de la campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2017, Le Canard enchaîné[13] affirme que Joseph Macé-Scaron participe comme salarié de l'entreprise Image 7 d'Anne Méaux à la rédaction des discours du candidat Les Républicains, François Fillon. Il infirme pour sa part le fait qu'il soit salarié de l'entreprise Image 7[14] mais reconnaît avoir participé à des discours de François Fillon (« comme certains confrères, et c'est bien leurs droits, le font régulièrement avec des politiques », précise-t-il) et d'en être fier, rappelant toutefois ses divergences assumées avec le candidat LR sur le mariage homosexuel et l'euthanasie et dénonçant un « déchaînement de passions tristes » de la part de « censeurs » à son égard[15].
Autres activités
En , Joseph Macé-Scaron rejoint la société de conseil en communication Image 7, fondée et présidée par Anne Méaux[16].
Vie privée
Joseph Macé-Scaron a deux enfants issus d'une première union[2]. Il s'est séparé de sa compagne en 1998 et s'est pacsé avec un compagnon en 2008[1].
En 1986, il est entré dans l'Église orthodoxe[1].
Accusations de plagiat
En , l'association de critique des médias Acrimed révèle que, dans son roman Ticket d'entrée, Joseph Macé-Scaron avait repris des passages de la traduction française de American rigolos : chroniques d'un grand pays de Bill Bryson sans citer l'auteur et en maquillant l'emprunt par la substitution de certains mots[17] - [2].
Pour se défendre, Macé-Scaron invoque alors la notion d'intertextualité et prétend que tous les écrivains seraient coutumiers du fait[18]. Il reconnait néanmoins le plagiat le , sur le site Arrêt sur images. Il en parle comme « [d']une connerie » et précise : « Je prends habituellement en notes sur un cahier des éléments que je lis, qui me semblent intéressants ou drôles. A l'origine, je ne pensais pas me servir de ces extraits, (...) je pensais les retravailler plus tard. » Arrêt sur images et Acrimed relèvent au moins « quatre exemples d'emprunts quasiment textuels »[19].
L'Express signale un cas similaire pour Trébizonde avant l'oubli ; cette fois, la source est le livre d'Ernst Jünger Premier journal parisien, 1941-1943[20]. De son côté, Le Monde, reprenant un article paru en 1999 dans Le Canard enchaîné, fournit un autre exemple datant de 1998 pour Le Cavalier de minuit[21]. L'Express reviendra d'ailleurs à la charge en et mentionnera des « emprunts » faits également par le journaliste Macé-Scaron à divers critiques littéraires[22].
Télérama, où Fabienne Pascaud avait publié deux mois plus tôt, en , une critique élogieuse de Ticket d'entrée, présenté comme une « chronique corrosive de nos mœurs médiatiques et politiques[23] », résume la polémique en rappelant la défense « maladroite » des plagiaires et conclut que Macé-Scaron « rejoint la longue liste des “écrivains” plagiaires, d'Alain Minc à PPDA »[24].
Publications
Romans
- Trébizonde avant l'oubli (Robert Laffont, 1990).
- Le Cavalier du minuit (Julliard, 1998), a reçu le prix du Livre d'aventure.
- Ticket d'entrée (Grasset, 2011).
- La Surprise du Chef (Éditions de l’Observatoire, 2021).
- La Falaise aux suicidés, Presses de la Cité, 2022
Essais
- La Galaxie Barre (La Table ronde, 1988) puis Les Politocrates (Seuil, 1993), couronné du prix du Livre politique.
- La Tentation communautaire (Plon, 2001).
- Montaigne, notre nouveau philosophe, prix de la Maçonnerie française 2003 dans la catégorie « humanisme » et prix Charles-Oulmont de la Fondation de France.
- L'Homme libéré (Plon, 2004).
- Le Mississippi : Du Golfe du Mexique à la Nouvelle-Orléans, le voyage de Joseph Macé-Scaron, éditions Belem, 2005.
- Ticket d'entrée (Grasset, 2011), prix La Coupole 2011[25].
- La Panique identitaire (Grasset, 2014).
- L'Horreur religieuse (Plon, 2016).
- Éloge du libéralisme (L'Observatoire, 2020)[26].
- La Surprise du chef (L'Observatoire, 2021).
Références
- Éouard Launet, « Hétérodoxe », portrait de Joseph Macé-Scaron [archive du ], sur Libération.fr, (consulté le ).
- David Caviglioli et Marie Vaton, « Macé-Scaron : les mille vies du “baron Emprunt” », sur bibliobs.nouvelobs.com, Le Nouvel Observateur, (consulté le ).
- Zineb Dryef, « Joseph Macé-Scaron, portrait d'un journaliste aux pratiques pas banales » , sur tempsreel.nouvelobs.com/ru89, (consulté le ).
- « Joseph Macé-Scaron quitte France 5 », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Il revient sur cet épisode dans un entretien accordé sur le site internet Bakchich »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [vidéo], sur dailymotion.com.
- « Joseph Macé-Scaron remplace Nicolas Poincaré sur France 5 » [archive du ], sur teleobs.nouvelobs.com, (consulté le ).
- « Page de J. Macé-Scaron », sur franceculture.fr (consulté le ).
- Benoît Daragon, « "Marianne" : Laurent Neumann écarté et Joseph Macé-Scaron promu », sur ozap.com, (consulté le ).
- « Présentation de “La Panique identitaire” » [archive du ], sur grasset.fr (consulté le )
- « L’invité d’Europe 1 - J. Macé-Scaron : “Il y a une régression identitaire en Europe” », sur europe1.fr, (consulté le ).
- « L’ère des tyrannies identitaires » [archive du ], sur marianne.net (consulté le )
- Franz-Olivier Giesbert, « FOG : Éric Zemmour et la panique identitaire », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- Canard enchaîné, 19 avril 2017.
- « Présidentielle: Un journaliste de “Marianne” devient “plume” de Fillon », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- Joseph Macé-Scaron, « Joseph Macé-Scaron : “J'ai participé à l'écriture des discours de Fillon, et j'en suis fier” », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Florian Guadalupe, « Joseph Macé-Scaron (ex-"Marianne") rejoint Image 7 et Anne Méaux », sur ozap.com, (consulté le )
- Acrimed, « Joseph Macé-Scaron plagiaire ? », sur acrimed.org (Action Critique Médias), (consulté le ).
- « Joseph Macé-Scaron et le plagiat: "Tout le monde le fait" », sur LExpress.fr, (consulté le ).
- « Joseph Macé-Scaron reconnaît un plagiat: "Une connerie" », sur LExpress.fr, (consulté le ).
- Jérôme Dupuis, « L'autre plagiat de Joseph Macé-Scaron », sur LExpress.fr, (consulté le )
- Raphaëlle Leyris, « Joseph Macé Scaron et les accusations de plagiat : une vieille histoire », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Jérôme Dupuis, « Plagiat : Macé-Scaron le journaliste aussi… », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- « “Ticket d'entrée” de Joseph Macé-Scaron : on aime “un peu” » , sur telerama.fr, (consulté le ).
- Emmanuelle Anizon et Erwan Desplanques, « Le plagiat de Macé-Scaron, “intertextualité” ou “connerie” ? », sur telerama.fr, (consulté le ).
- « Le prix La Coupole récompense Joseph Macé-Scaron », sur bibliobs.nouvelobs.com, (consulté le ).
- Johan Rivalland, « “Éloge du libéralisme” de Joseph Macé-Scaron », sur contrepoints.org, (consulté le ).
Lien externe
- Marc Baudriller, « Joseph Macé-Scaron : Mi-Fig, mi-Mag » [archive du ], sur strategies.fr, Stratégies nº 1275, (consulté le ), p. 8.