Alain Soral
Alain Bonnet, dit Alain Bonnet de Soral, plus connu sous le nom d'Alain Soral, nĂ© le Ă Aix-les-Bains[n 1] (Savoie) est un essayiste, comĂ©dien, rĂ©alisateur, idĂ©ologue d'extrĂȘme droite, chef dâentreprise et vidĂ©aste web franco-suisse. Il dĂ©fend des idĂ©es antisĂ©mites, nĂ©gationnistes, conspirationnistes, sexistes, masculinistes et homophobes.
PrĂ©sident ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation | |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Alain GĂ©rard Robert Bonnet |
Pseudonyme |
Alain Soral |
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Jeanne Soral (d) AgnĂšs Soral |
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Rassemblement national ( - |
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Ăvoluant dans les mĂ©dias et le monde du spectacle jusquâau dĂ©but des annĂ©es 2000, il se fait connaĂźtre avec la publication de plusieurs essais. Il devient progressivement un idĂ©ologue dâextrĂȘme droite, oscillant entre un antisĂ©mitisme traditionnel et le nouvel antisĂ©mitisme, en compagnonnage avec DieudonnĂ©.
Affirmant avoir Ă©tĂ© membre du Parti communiste français dans les annĂ©es 1990, ce que le PCF dĂ©ment, il se rapproche dans les annĂ©es 2000 du Front national (FN), dont il est un temps membre du comitĂ© central, puis fonde en , avec dâanciens membres du GUD, lâassociation ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation (E&R) quâil prĂ©side depuis lors. Il quitte le FN en et se prĂ©sente aux Ă©lections europĂ©ennes de juin 2009, en cinquiĂšme position sur la « liste antisioniste » conduite en Ăle-de-France par DieudonnĂ©.
En , il fonde la SARL Culture pour tous, qui comprend notamment la maison dâĂ©dition Kontre Kulture.
Depuis 2008, Alain Soral est réguliÚrement condamné, notamment à une peine de prison ferme en 2019, pour « diffamation », « injures raciales ou antisémites », « incitation à la haine raciale », « provocation à la haine, la discrimination ou la violence », « apologie de crime de guerre et contre l'humanité », « négationnisme » par la justice française, mais il vit en Suisse.
En , le média social YouTube supprime les deux chaßnes ERTV d'Alain Soral, pour diffusion de « contenu incitant à la haine ».
Biographie
Jeunesse, premiers essais et carriĂšre dans le milieu du spectacle
Alain Soral naĂźt en Savoie[2] en 1958. Il est le frĂšre de la productrice Jeanne Soral, nĂ©e en 1956 et lâactrice AgnĂšs Soral, nĂ©e en 1960. Sa famille sâĂ©tant Ă©tablie en rĂ©gion parisienne Ă Meudon-la-ForĂȘt dans les annĂ©es 1960, il est inscrit Ă la communale puis au collĂšge Stanislas[2]. Son pĂšre est un conseiller juridique et avocat savoyard franco-suisse et sa mĂšre est femme au foyer. Sous le nom « Robert Bonnet », Alain Soral conserve, en 2019, des biens immobiliers en Suisse[3].
Se qualifiant lui-mĂȘme dâ« enfant mal-aimĂ© », il vit une enfance difficile, en raison dâune mĂšre quâil dĂ©crit comme « passive et froide » et de la violence de son pĂšre qui le bat[4] - [2] - [5].
Sa sĆur AgnĂšs dĂ©crit ce pĂšre comme un « pervers narcissique ». Lui, dĂ©clare en , interrogĂ© par Mireille Dumas dans l'Ă©mission Vie privĂ©e, vie publique[6] : « Quand on regarde les drames familiaux il nây a que des monstruositĂ©s. Et moi jâassume de venir de cette monstruositĂ©-lĂ . Par contre, je ne veux pas rester un monstre. Câest-Ă -dire quâon mâa programmĂ© pour ĂȘtre un monstre mais je veux Ă©chapper Ă cette fatalitĂ© ; jâai fait un Ă©norme travail et je pense y ĂȘtre parvenu. » Il insulte ses parents dans le dossier de presse de son long mĂ©trage Confession dâun dragueur[7]. Selon sa sĆur AgnĂšs, Alain Soral aurait Ă©galement souffert au cours de son enfance de lâexpropriation par lâĂtat de terrains forestiers appartenant Ă son pĂšre[5]. Cette derniĂšre affirme Ă©galement avoir pris ses distances avec lui Ă la suite de ses nombreux propos « misogynes, antisĂ©mites et homophobes » qu'elle ne partage pas[8].
En 1973, le pĂšre dâAlain Soral, Guy Bonnet (1924-1991), est condamnĂ© pour escroquerie[9] et incarcĂ©rĂ© Ă la prison de Champ-Dollon en Suisse. Le couple se sĂ©pare dans lâannĂ©e et les enfants suivent leur mĂšre Ă Grenoble dans le quartier de la Capuche, puis Ă Annemasse dans le quartier du Brouaz[2]. Le souvenir dâavoir vĂ©cu son adolescence au-dessus dâune loge maçonnique aurait marquĂ© Alain, dâaprĂšs sa sĆur AgnĂšs[5]. Son adolescence est aussi marquĂ©e par une aventure homosexuelle[10]. Ă la suite d'une violente dispute avec son pĂšre au terme de laquelle il le gifle, Alain Soral, alors en deuxiĂšme trimestre de terminale, abandonne sa scolaritĂ© et quitte le domicile familial pour aller vivre seul Ă Paris, en 1976[4].
Il loue une chambre de bonne rue Fromentin et vit de divers « petits boulots » (chantiers, convoyages, etc.), tout en menant une existence « provo-punk » aux Halles, avant dâĂȘtre reçu en 1978 aux Beaux-Arts et Ă lâĂcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales â les seuls Ă©tablissements dâĂ©tudes supĂ©rieures accessibles sans baccalaurĂ©at[2] â oĂč il suit pendant quelque temps comme Ă©lĂšve-stagiaire puis Ă©lĂšve les sĂ©minaires de Cornelius Castoriadis[11] - [12] - [13]. Le cours dâhistoire de lâart lâintĂ©resse particuliĂšrement et lâamĂšne progressivement vers la philosophie. Il dĂ©couvre la lecture, notamment les essais et les poĂšmes des collections 10/18 et les bacs de soldes des libraires du quartier Saint-Michel[14], et il se met Ă lire quatre heures par jour jusquâĂ ses 45 ans. Il entame une carriĂšre de peintre dans le groupe dâartistes En avant comme avant, avec lequel il sillonne lâEurope pour des expositions. Il prend alors le nom Soral en signant ses Ćuvres ABS (comme Alain Bonnet de Soral)[11]. Il dĂ©marre Ă©galement une initiation Ă la boxe française, dâabord Ă la salle Pariset puis Ă la salle Lafond[11] (il devint instructeur fĂ©dĂ©ral de boxe anglaise en ).
Au dĂ©but des annĂ©es 1980, introduit par sa sĆur aurĂ©olĂ©e du succĂšs de Tchao Pantin (cinq cĂ©sars en 1983), Alain Soral frĂ©quente la « nĂ©buleuse noctambulo-artistique parisienne », aux Bains-Douches ou au Palace[5]. Il se lie Ă©troitement avec Alexandre Pasche et Ăric Walter (devenu critique dâart sous le nom d'Hector Obalk), rencontrĂ© aux Bains-Douches et dont les parents lâhĂ©bergĂšrent un temps[4]. Tous trois coĂ©crivent lâouvrage Les Mouvements de mode expliquĂ©s aux parents, paru en 1984. Il vit nĂ©anmoins trĂšs mal que seul un des coauteurs, Hector Obalk, soit invitĂ© Ă lâĂ©mission Apostrophes, au point que cet Ă©pisode le marque durablement. Il dĂ©clare ainsi[15] : « Jâai Ă©tĂ© manipulĂ© par un Juif qui a tirĂ© la couverture Ă lui. Ă partir de ce jour-lĂ , jâai Ă©tudiĂ© le Talmud, lâhistoire du sionisme. Jâai dĂ©couvert que la trahison et la solidaritĂ© Ă©taient au fondement de cette culture. » Les Mouvements de mode expliquĂ©s aux parents est traduit en japonais et, grĂące Ă ses droits dâauteur, Alain Soral sâinstalle rue Galande[4]. LancĂ© dans le milieu de la mode, il donne de 1984 Ă 1987 des cours sur « lâhistoire et lâanalyse de la mode contemporaine » Ă lâĂcole supĂ©rieure des arts et techniques de la mode (Esmod) et publie en 1987 un nouvel ouvrage sur ce thĂšme, intitulĂ© La CrĂ©ation de mode, initialement manuel de cours destinĂ© Ă lâEsmod. Le succĂšs des Mouvements de mode expliquĂ©s aux parents lui permet de connaĂźtre un dĂ©but de notoriĂ©tĂ© mĂ©diatique : il apparaĂźt en octobre 1985 dans une Ă©mission de FR3, dans laquelle il s'exprime sur les « looks » contemporains.
Ă la mĂȘme Ă©poque, Alain Soral prend pour mentor un dragueur de rue rencontrĂ© aux Quartier des Halles, « Laurent le Kabyle ». Il mĂšne alors un mode de vie de dragueur de rue de façon intensive pendant deux ans tout en vivant des cours qu'il donne Ă l'Esmod[4] : « Ă 1500 F de lâheure, ça mâa permis de passer le reste de mon temps Ă draguer. Une pratique un peu honteuse et plutĂŽt dĂ©sespĂ©rĂ©e que je justifiais par lâidĂ©e dâen faire aussi un livre ». Cette activitĂ© marginale fut la source de son roman autobiographique La Vie dâun vaurien et de son essai sur les techniques de drague Sociologie du dragueur quâil publia par la suite. Il apparaĂźt en outre pĂ©riodiquement, en tant qu'invitĂ© ou comme chroniqueur, dans des Ă©missions prĂ©sentĂ©es par Thierry Ardisson ou Patrice Drevet.
Durant cette pĂ©riode, il Ă©change des lettres avec son pĂšre incarcĂ©rĂ© en Suisse, tout en Ă©tant en butte Ă des difficultĂ©s psychiatriques, qu'il dĂ©crit comme une dĂ©pression[4]. PlutĂŽt que dâaccepter un poste de planneur-stratĂ©gique dans une grande agence de publicitĂ©, CLM BBDO, il dilapide son pĂ©cule en vĂȘtements sur mesure Ă Londres[4]. De 1988 Ă 1990, en dĂ©licatesse avec le fisc et de tendance suicidaire, il dĂ©cide dâaller vivre Ă la campagne et se serait installĂ© dans la demeure d'un ami, nommĂ©e La Bosselette, prĂšs de Dieppe, puis dans un ermitage en CĂŽte dâOr, oĂč il rĂ©dige son premier roman autobiographique sur le thĂšme de la drague, La Vie dâun vaurien, inspirĂ© du recueil dâĂdouard Limonov : Journal dâun ratĂ©[4]. Le livre est publiĂ© la mĂȘme annĂ©e mais ne se vend pas. Câest alors quâil sâintĂ©resse aux techniques cinĂ©matographiques. Il rĂ©alise deux spots publicitaires pour MĂ©lodie Movies et Ă©crit puis rĂ©alise Chouabadaballet : Une dispute amoureuse entre deux essuie-glaces, un court mĂ©trage qui sera diffusĂ© sur Canal+[4]. Lors de son passage en 1992 dans lâĂ©mission de Mireille Dumas Bas les masques sur le thĂšme des dragueurs de rue, il dĂ©clare[16] : « Moi ce que jâaimais bien dans la drague de rue, câest quâil y avait un aspect lutte de classe. Le schĂ©ma qui marchait le mieux et qui Ă©tait le plus rĂ©jouissant, câĂ©tait les deux paumĂ©s qui avaient pour eux leur mĂ©chancetĂ© et leur vice de connaĂźtre un peu mieux la rue, qui arrivaient Ă sĂ©duire des filles de bourgeois un peu mĂ©prisantes mais qui connaissent pas bien la vie, et qui arrivaient par ce travail de sĂ©duction Ă capter un peu de plus-value extorquĂ©e des parents de la riche aux parents du pauvre. Pour moi il y avait un cĂŽtĂ© lutte de classes. Et moi je le dis Ă un moment donnĂ©, au bout de mon parcours de dragueur, jâai pas seulement Ă©crit un livre je suis rentrĂ© au Parti communiste ; et pour moi câĂ©tait totalement liĂ©. »
Alain Soral affirme avoir rejoint le Parti communiste français autour de 1990 et y milite jusquâen 2000 Ă la cellule Paul-Langevin. Câest dans ce cadre internationaliste quâil part au Zimbabwe comme reporter, Ă la suite du dĂ©cĂšs de son pĂšre en 1991 peu aprĂšs la fin de son incarcĂ©ration[4]. De retour Ă Paris, il Ă©crit et rĂ©alise son second court mĂ©trage, Les Rameurs : MisĂšre affective et culture physique Ă CarriĂšres-sur-Seine en 1993, puis Ă©crit les films Les Vauriens et Zây va ! pour Agat Films & Cie. Il est pigiste pour le magazine fĂ©minin 20 ans pour lequel il rĂ©dige des billets dâhumeur. Il Ă©crit Ă©galement dans Entrevue, Ă la rubrique Rumeurs[15].
Entre 1994 et 1996, il approfondit ses lectures de Karl Marx, Georg LukĂĄcs, Henri Wallon, Lucien Goldmann et Michel Clouscard et se remet au journalisme, avant de partir au BrĂ©sil pour une tournĂ©e de confĂ©rences sur la crĂ©ation de mode. Ă son retour, grĂące Ă une avance dâun Ă©diteur, il part pour le Pays basque afin dây rĂ©diger au calme son essai Sociologie du dragueur, fort de ses « sept cents conquĂȘtes ». ĂcoulĂ© Ă plus de 50 000 exemplaires en 2017, celui-ci deviendra le plus cĂ©lĂšbre de ses ouvrages[17]. Il entre Ă la section de boxe de lâAviron bayonnais, puis rencontre Maylis Bourdenx, sa future femme. Ils se marient le [4] - [2] et divorcent en 2009. Ă la suite du succĂšs de Sociologie du dragueur â publiĂ© aux Ăditions Blanche dirigĂ©es par Franck Spengler â Alain Soral joue son propre rĂŽle au cinĂ©ma dans Parfait Amour ! de Catherine Breillat en 1996. Il poursuit sur sa lancĂ©e en 1999 avec Vers la fĂ©minisation ?, dans lequel il dĂ©veloppe une rhĂ©torique antifĂ©ministe.
Alain Soral connaĂźt alors une nouvelle pĂ©riode de notoriĂ©tĂ© mĂ©diatique, s'Ă©tant affirmĂ© comme un « bon client » des plateaux de tĂ©lĂ©vision. Entre 1999 et 2004, Thierry Ardisson, avec qui il est ami depuis les annĂ©es 1980, lâinvite Ă quatre reprises dans son Ă©mission Tout le monde en parle[18]. En 2000, il est invitĂ© Ă trois reprises dans lâĂ©mission Câest mon choix dâĂvelyne Thomas (produite par Jean-Luc Delarue). Alain Soral intervient Ă©galement chez Paul Wermus Ă lâĂ©mission Piques et polĂ©miques en 2003 et 2004, oĂč il prend position lors de ce dernier passage pour dĂ©fendre lâhumoriste DieudonnĂ© accusĂ© dâantisĂ©mitisme.
En 2001, il rĂ©alise son premier long mĂ©trage Confession dâun dragueur avec Thomas Dutronc et SaĂŻd Taghmaoui en tĂȘte dâaffiche. Il touche 89 000 ⏠pour ce film selon Molard et D'Angelo[19]. Le producteur Jean-François Lepetit raconte Ă ce sujet : « Son scĂ©nario Ă©tait prometteur. Mais au moment du tournage, jâai rĂ©alisĂ© que ce que je croyais ĂȘtre de lâironie Ă©tait en fait du premier degrĂ©. » Portant sur la drague de rue et les rapports de classe, ce film, boudĂ© par la critique et par le public, est dĂ©programmĂ© au bout dâune semaine. Alain Soral dĂ©clare par la suite, au sujet de lâĂ©chec de son film et de son parcours dans le milieu du spectacle : « Jâai Ă©tĂ© massacrĂ© par les deux cliques qui tiennent ce milieu, les pĂ©dĂ©s et les Juifs »[15]. Pour AgnĂšs Soral, câest la premiĂšre fois que son frĂšre sâestimait rejetĂ© parce que « goy ». Elle indique Ă©galement que son frĂšre sâest vu refuser, comme elle, lâentrĂ©e dans la franc-maçonnerie en 2004 et quâil a « rompu les ponts » avec toute sa famille en 2006[20].
Passage par le Parti communiste français
Les sources divergent quant Ă son entrĂ©e au Parti communiste français, certains enquĂȘteurs mettant en doute sa rĂ©alitĂ© tandis qu'Alain Soral lui-mĂȘme multiplie les versions concernant cette adhĂ©sion[21] - [22] : au milieu des annĂ©es 1980 pour certains[n 2] - [23], en 1991 pour Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard[24], entre 1992 et 1994 dâaprĂšs un CV issu dâun dossier de presse[4]. Sa propre version varie souvent[25] : incapable de dater son engagement, il parle parfois dâune pĂ©riode situĂ©e entre 1991 et 1993 mais parfois aussi dâun engagement de sept ans[26]. LâĂ©crivain Simon Liberati indique quâil sâest encartĂ© avec Alain Soral davantage par anticonformisme que par idĂ©ologie, jugeant « dommage que le parti disparaisse comme lâĂglise catholique avait disparu »[25] et qualifiant leur petit cercle de « pieds nickelĂ©s »[26]. Selon les auteurs de La Galaxie DieudonnĂ©, cette appartenance au PCF nâa cependant jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e[27]. DâaprĂšs Robin dâAngelo et Mathieu Molard, journalistes Ă StreetPress, les responsables du parti de lâĂ©poque ne se souviennent pas de son passage[25]. Alain Soral a mis en ligne sur son site ses cartes dâadhĂ©rents au Parti communiste français Ă la cellule Paul-Langevin, de 1995 Ă 2000. Il dĂ©clare Ă©galement avoir animĂ© pendant cette pĂ©riode, aux cĂŽtĂ©s de Marc Cohen, le « Collectif communiste des travailleurs des mĂ©dias » (dit aussi « cellule RamĂłn Mercader »), faisant paraĂźtre un bulletin confidentiel aux parutions sporadiques[26] intitulĂ© La Lettre Ă©carlate[28]. Cette initiative nâaurait pas de lien avec le PCF[29]. Selon Jean-Paul Gautier et ses coauteurs, « en rĂ©alitĂ©, ce collectif Ă©tait dirigĂ© par Henri Malberg, membre du comitĂ© central du PCF. Lors de nos investigations, nous nâavons trouvĂ© aucun document qui laisserait entrevoir quâAlain Soral aurait jouĂ© le rĂŽle quâil cherche Ă sâattribuer[27]. » DâaprĂšs des tĂ©moignages recueillis par Mathieu Molard et Robin dâAngelo câest nĂ©anmoins en cĂŽtoyant ce « courant nationaliste encore prĂ©sent au PCF » quâil devient « obsĂ©dĂ© par les juifs »[30].
AprĂšs avoir fait campagne pour le non au rĂ©fĂ©rendum sur le traitĂ© de Maastricht de septembre 1992, il dĂ©clare avoir participĂ© en mai 1993, toujours avec Marc Cohen, rĂ©dacteur en chef de LâIdiot international de Jean-Edern Hallier, Ă la rĂ©daction de lâappel « Vers un front national », signĂ© par Jean-Paul Cruse â ancien membre de la Gauche prolĂ©tarienne, membre du collectif et dĂ©lĂ©guĂ© SNJ-CGT de LibĂ©ration, dont il est lâun des fondateurs â et publiĂ© en premiĂšre page de LâIdiot.[31] Cet appel, sâappuyant sur la vision de la « destruction prĂ©cipitĂ©e de la vieille gauche », propose « une politique autoritaire de redressement du pays », rassemblant « les gens de lâesprit contre les gens des choses, la civilisation contre la marchandise â et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde [âŠ] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle, pour « forger une nouvelle alliance », Ă la constitution dâun « front » regroupant « Pasqua, ChevĂšnement, les communistes et les ultra-nationalistes », un nouveau front pour « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel »[32]. Une polĂ©mique naĂźt alors sur lâexistence de convergences « rouges-bruns »[33].
Alain Soral cesse ensuite d'ĂȘtre membre du PCF, disant sâopposer Ă lâabandon de son contenu rĂ©volutionnaire, tout en continuant Ă approuver lâ« outil dâanalyse » marxiste[34].
Critique des « communautarismes » homosexuel, féministe et juif
DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 2000, il pourfend dans ses livres[35] ce quâil qualifie de communautarisme : il sâen prend vivement aussi bien aux mouvements homosexuels ou fĂ©ministes quâaux associations reprĂ©sentatives de la communautĂ© juive, dans des termes qui se veulent souvent provocateurs[36]. Pour Alain Soral, la montĂ©e du communautarisme en France est dangereuse pour la RĂ©publique et constitue une atteinte au principe dâuniversalitĂ© rĂ©publicaine car, Ă sa conception « fait[e] dâhistoires comparĂ©es, de mĂ©tissages, de transformations », elle tendrait Ă substituer « un dĂ©bat rĂ©duit Ă la compĂ©tition victimaire. Soit lâHistoire ramenĂ©e Ă lâĂ©ternelle persĂ©cution des femmes, des pĂ©dĂ©s, des Arabes, des Noirs, des Juifs⊠»[37].
Les prises de position dâAlain Soral « anti-communautaristes » sont suivies avec intĂ©rĂȘt par Les Identitaires qui tentent en vain un rapprochement avec lui au dĂ©but de lâannĂ©e 2004 en lui Ă©crivant deux lettres[38]. En 2006, il signe avec Fabrice Robert et Philippe Vardon[n 3], deux figures des Identitaires, un appel Ă la libĂ©ration de Michel Lajoye, condamnĂ© pour des attentats Ă lâexplosif contre des commerces et des logements de travailleurs maghrĂ©bins[39].
Malgré son hostilité à l'homosexualité, Soral aurait affirmé à la radio avoir eu des expériences homosexuelles :« J'ai essayé aussi pour voir. Quand on a envie d'une petite aventure rapide entre 23 heures et 1 heure du matin. On va au square et en une demi-heure, c'est fait. » Selon le cinéaste Vincent Dieutre, Soral tiendrait un « double discours », alors qu'il aurait eu un acte sexuel avec lui ainsi qu'« un garçon » dans les années 1980[40].
Association avec Dieudonné
En 2002, Alain Soral publie JusquâoĂč va-t-on descendre ? AbĂ©cĂ©daire de la bĂȘtise ambiante, toujours chez les Ăditions Blanche, qui lui vaut un succĂšs commercial[41]. Lâouvrage s'Ă©coule Ă 60 000 exemplaires en un mois, sans aucune promotion ni couverture mĂ©diatique[2], et Ă 80 000 exemplaires lâannĂ©e de sa publication, « contre toute attente » dâaprĂšs Emmanuel Poncet[18]. Cet ouvrage contribue Ă faire connaĂźtre Alain Soral du grand public[42]. LibĂ©ration classe encore Ă l'Ă©poque Alain Soral comme un « rĂ©actionnaire de gauche » : le journal considĂšre, Ă l'Ă©poque de la sortie de JusquâoĂč va-t-on descendre ?, que Soral se situe dans « le mouvement croissant de libĂ©ration de la parole gauloise (Camus, Houellebecq, Muray, etc.) » tout en soulignant qu'il « dĂ©bite souvent avec brio une phrasĂ©ologie « nĂ©orĂ©ac » en constante contradiction avec la loi Gayssot »[2].
Dans son livre, Alain Soral sâen prend, parmi de multiples cibles, Ă DieudonnĂ©[43], quâil accuse de vouloir bĂ©nĂ©ficier dâune « rente de culpabilisation victimaire » dont les Français blancs seraient les victimes. Qualifiant lâhumoriste dâ« inculte et dĂ©sormais pas drĂŽle », il ajoute par ailleurs : « Si DieudonnĂ© sâĂ©nerve sur le populo français [âŠ], câest peut-ĂȘtre parce quâil lui dĂ©mange de montrer du doigt la communautĂ© logiquement dĂ©signĂ©e par sa revendication dâune plus juste reprĂ©sentation des « communautĂ©s visibles ? » Une « communautĂ© invisible » surreprĂ©sentĂ©e dans le showbiz en termes de quotas, mais Ă laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo »[44]. Ayant pris connaissance de ces critiques, DieudonnĂ© souhaite rencontrer Soral. En 2004, les deux hommes prennent contact et deviennent finalement amis et politiquement proches, Ă©tant notamment tombĂ©s dâaccord, selon Soral, sur le sujet de lâ« antisionisme » et du « lobby juif »[45]. DĂšs lors, lâessayiste fait figure, de son propre aveu[46], dâ« Ă©minence grise » de DieudonnĂ©[5] - [47], ce qui permet dâobserver une continuitĂ© entre ses discours et les spectacles de lâhumoriste[5] - [46]. Dominique Albertini et David Doucet relĂšvent que « comme DieudonnĂ©, en effet, Soral disparaĂźt peu Ă peu des mĂ©dias traditionnels Ă mesure que s'affirme le caractĂšre antisĂ©mite et complotiste de son discours »[48].
Sâestimant victimes de dĂ©boires comparables du point de vue des agressions physiques et du boycott par les mĂ©dias, Alain Soral et DieudonnĂ© se sont mutuellement soutenus[49], participant conjointement Ă la liste Euro-Palestine aux Ă©lections europĂ©ennes de 2004, avant que le premier sâen retire[50], suivi par le second.
En 2006, il fait aussi partie â avec notamment DieudonnĂ©, Thierry Meyssan et FrĂ©dĂ©ric Chatillon (ancien responsable du GUD) â dâune dĂ©lĂ©gation qui se rend au Liban puis en Syrie, et rencontre notamment le prĂ©sident libanais Ămile Lahoud, le gĂ©nĂ©ral Aoun, opposant libanais et[51], lors dâun passage Ă Damas, les dignitaires du rĂ©gime syrien[15], ainsi quâHugo ChĂĄvez, prĂ©sident du Venezuela. Pour Fiammetta Venner, Alain Soral admire un ChĂĄvez « aux antipodes de celui admirĂ© par une certaine gauche française. Ce qui intĂ©resse Alain Soral, câest la rĂ©pression virile des opposants, la revendication de chrĂ©tientĂ© et les provocations contre les Ătats-Unis et les Juifs »[39].
Engagement au Front national
Alain Soral se dit marquĂ© par la campagne de Jean-Pierre ChevĂšnement lors de lâĂ©lection prĂ©sidentielle française de 2002 :
« ChevĂšnement pour mon parcours personnel est une sorte de sas. Je nâaurais jamais pu me rapprocher du FN directement. Toute mon idiosyncrasie est formatĂ©e par lâextrĂȘme gauche. Câest comme des pelures dâoignon quâil faut enlever. Ce nâest pas possible sans mĂ©diation⊠Quand je vois que ChevĂšnement au cours de la campagne du premier tour de 2002 sâeffondre, nâose pas franchir le Rubicon et on voit tout Ă coup quâil nâa pas le courage dâaller au bout⊠Et finalement le seul qui a le courage, qui nâa pas lâappareil conceptuel finalement cohĂ©rent, le seul qui a le courage politique parce quâil nâa jamais fait partie de la bourgeoisie politique, ce quâon appelle lâestablishment, le seul qui pourra aller jusquâau bout dâune critique radicale du systĂšme sâil Ă©tait Ă la limite moins mal entourĂ© parce que câest comme ça que je le vois, ce serait Le Pen et câest lĂ que je me dis je milite alors que je suis encore trĂšs liĂ© au PC, enfin aux déçus du PC, je dis : « il faut voter Le Pen, câest le vote rĂ©volutionnaire »[52]. »
Pour lâassociation belge RĂ©sistanceS, Alain Soral affichait dans JusquâoĂč va-t-on descendre un national-populisme qui prĂ©figurait son engagement au Front national[53].
Il propose dâabord ses services au FN par lâintermĂ©diaire de Bruno Gollnisch. Il se lie ensuite dâamitiĂ© avec Marine Le Pen, alors Ă la recherche de personnalitĂ©s extĂ©rieures pour venir alimenter ses rĂ©flexions politiques et qui juge intĂ©ressante sa ligne sur la « gauche du travail » et la « droite des valeurs, » avant de convaincre Jean-Marie Le Pen[54] - [55] - [39], Ă qui il est prĂ©sentĂ© par Farid Smahi[56]. Câest durant lâautomne 2005 quâil rejoint lâĂ©quipe de campagne du Front national, oĂč il est chargĂ© des affaires sociales et du problĂšme des banlieues. Ce ralliement nâest rĂ©vĂ©lĂ© par Soral que plus dâun an aprĂšs, lors dâun entretien paru sur Internet le . Il explique alors sa dĂ©marche en affirmant que le Front national constitue le seul parti qui lutte efficacement contre la « dĂ©ferlante capitaliste et ultralibĂ©rale. » En , il dĂ©clare avoir votĂ© pour Jean-Marie Le Pen aux deux tours de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2002, aprĂšs avoir nĂ©anmoins Ă©tĂ© tentĂ© de porter sa voix sur Jean-Pierre ChevĂšnement au premier tour[28]. Le rapprochement dâAlain Soral avec Jean-Marie Le Pen est cependant accueilli alors avec une certaine mĂ©fiance par diverses personnalitĂ©s du Front national[57].
Alain Soral inspire les discours prononcĂ©s par Jean-Marie Le Pen du 1er mai, de la fĂȘte des Bleu-blanc-rouge et de Valmy en septembre 2006[54] - [58]. Ă lâoccasion de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, il oriente la campagne de Jean-Marie Le Pen, auprĂšs de qui il est « conseiller spĂ©cial »[59], vers le national-rĂ©publicanisme[60]. Son exposition Ă lâoccasion dâune confĂ©rence de presse avec Louis Aliot et Marine Le Pen en vise Ă faire contrepoids Ă lâoffensive de Bruno MĂ©gret, accusĂ© dâutiliser lâUnion des patriotes (mouvement de soutien Ă la candidature de Jean-Marie Le Pen) pour se remettre en selle[55]. Le prĂ©sident du FN indique alors : « Il apporte les Ă©lĂ©ments de sa propre personnalitĂ©, son talent, son intelligence. Et le fait quâil soit un ancien communiste prouve bien la capacitĂ© de la nation et du mouvement national dâintĂ©grer les Français quelles que soient leurs origines politiques »[61]. Louis Aliot explique qu'« on le voit peu mais il arrive Ă convaincre Le Pen que les banlieues allaient voter pour lui, pour remplacer lâĂ©lectorat qui vote pour Sarkozy »[59]. Marine Le Pen prĂ©cisera en 2008 : « [âŠ] contrairement Ă ce qui a pu ĂȘtre dit durant la campagne prĂ©sidentielle, il nâa pas Ă©tĂ© le dĂ©cideur de la stratĂ©gie de Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Pen, que les Français connaissent, a Ă©videmment toujours conservĂ© la maĂźtrise totale de ses choix stratĂ©giques et celle de sa ligne politique »[62]. Le , aprĂšs le net recul de Jean-Marie Le Pen Ă lâissue du premier tour, il dĂ©clare : « Le Pen mĂ©ritait la France mais je ne suis pas sĂ»r que la France mĂ©ritait Le Pen[63] » et annonce quâil va voter pour SĂ©golĂšne Royal[64].
ParallĂšlement Ă son engagement au FN, Alain Soral lance en , en compagnie de Jildaz MahĂ© OâChinal et Philippe PĂ©ninque[65], son propre mouvement, appelĂ© ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation (E&R)[66]. Cette association qui se prĂ©sente comme « un club de rĂ©flexion politique trans-courants dans la tradition du cercle Proudhon des Berth et Valois, [âŠ] entend convertir au nationalisme politique les jeunes des milieux populaires et notamment ceux issus de lâimmigration »[65]. Avec le soutien financier des anciens membres du GUD FrĂ©dĂ©ric Chatillon, Gildas MahĂ© et Philippe PĂ©ninque et la participation de Serge Ayoub, il ouvre Le Local, un bar associatif situĂ© dans le 15e arrondissement de Paris. NĂ©anmoins, cette association entre Soral et Ayoub ne fait pas long feu[n 4] - [68] et ce dernier conserve seul la gestion du Local ; « les JNR de Batskin nâapprĂ©ciant pas vraiment les militants arabes dâE&R », selon FrĂ©dĂ©ric Haziza[69].
Le , Ă lâoccasion du congrĂšs national du Front national Ă Bordeaux, Alain Soral qui nâĂ©tait pas candidat est nommĂ© au comitĂ© central par Jean-Marie Le Pen, rĂ©Ă©lu prĂ©sident du parti[70].
DĂ©part du Front national et Liste antisioniste
Le , Alain Soral annonce sa candidature Ă lâinvestiture comme tĂȘte de liste du Front national aux Ă©lections europĂ©ennes de 2009 en Ăle-de-France. Six mois plus tard, le , il dĂ©cide de quitter le FN aprĂšs avoir Ă©tĂ© relĂ©guĂ© Ă une « place dâhonneur » sur la liste[71]. Accusant Marine Le Pen et Louis Aliot de sâĂȘtre opposĂ©s Ă sa candidature[n 5] et de chercher à « virer tous les opposants authentiques au systĂšme, quâils proviennent de la vieille droite des valeurs ou de la vraie gauche sociale, » il tĂ©moigne des profondes divergences apparues depuis prĂšs de deux ans au sein du Front national et ayant conduit au dĂ©part de plusieurs personnalitĂ©s de ce parti, tout en saluant Jean-Marie Le Pen, « homme facĂ©tieux et dĂ©licat ». Ce dernier dĂ©nonce pour sa part un « comportement de petit enfant qui pique une grosse colĂšre » et commente : « Alain Soral est plus fait pour lâĂ©criture ou le show business que pour la politique[72]. » Selon Laurent-David Samama, lâĂ©tat-major du parti lâaurait jugĂ© « trop obsĂ©dĂ© par le complot sioniste »[73]. Alain Soral continue nĂ©anmoins d'affirmer son soutien Ă Marine Le Pen tout en ciblant le « suceur de sionistes » que serait Louis Aliot[74] ; il soutient en particulier Jean-Marie Le Pen et Florian Philippot parce qu'« il critique la mondialisation et ne stigmatise jamais les musulmans »[75] - [76]. DâaprĂšs Marc George, alors secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral dâĂgalitĂ© et RĂ©conciliation, Alain Soral aurait perdu le soutien de Jean-Marie Le Pen en amont des Ă©lections europĂ©ennes de 2009 aprĂšs avoir vu dans ses propos sur les chambres Ă gaz les « lubies dâun vieil homme »[77]. Marine Le Pen finit par qualifier Alain Soral de « gourou » et de « pervers narcissique »[78].
Il prĂ©sente, avec DieudonnĂ© et Yahia Gouasmi, alors prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration chiite de France, une « Liste antisioniste » recueillant 1,30 % des suffrages en Ăle-de-France (2,83% en Seine-Saint-Denis) au terme dâune campagne Ă©maillĂ©e dâincidents et dâĂ©chauffourĂ©es[79]. Sa prĂ©sence sur cette liste lui vaut dâĂȘtre qualifiĂ© dâ« impayable stalino-facho-antisioniste » par le philosophe communiste-libertaire Claude Guillon[80]. La liste aurait Ă©tĂ© financĂ©e par la RĂ©publique islamique dâIran de Mahmoud Ahmadinejad Ă hauteur de 3 millions dâeuros[81].
Entre-temps, chroniqueur au journal Flash Ă partir de sa fondation en avec dâanciens collaborateurs de National-Hebdo, il le quitte en avril 2011 le jugeant devenu trop proche du Front national[82]. Par ailleurs, il se montre discret Ă lâoccasion du XIVe congrĂšs du Front national qui doit dĂ©signer, Ă Tours, le successeur de Jean-Marie Le Pen Ă la prĂ©sidence du parti. Marc George lâaccuse dâavoir renoncĂ© Ă soutenir Bruno Gollnisch en Ă©change dâune promotion de la part de Marine Le Pen[83].
Alain Soral continue nĂ©anmoins dâavoir une certaine influence chez une partie des militants du FN, notamment chez les jeunes, qui dĂ©veloppent dâaprĂšs lâhistorien Nicolas Lebourg « tout un discours « rĂ©publicain » sous influence soralienne, pour pointer le poids dâun certain communautarisme » (juif)[84], mais aussi chez une partie des cadres[85] - [86]. Pour Jacob Rogozinski, professeur Ă la facultĂ© de Strasbourg, « des relations Ă©troites existent toujours entre les rĂ©seaux DieudonnĂ©-Soral et certains membres de la direction du FN, et ces passerelles font circuler dans les deux sens les hommes et les idĂ©es. Bien loin de sâopposer, soraliens et lepĂ©nistes tendent ainsi Ă se renforcer rĂ©ciproquement »[87]. Sâil considĂšre quâil a Ă©chouĂ© Ă faire bouger la ligne du FN sur lâislam du temps oĂč il en Ă©tait membre, Alain Soral sâattribue nĂ©anmoins le « virage Ă©conomique antilibĂ©ral » opĂ©rĂ© par Marine Le Pen[88], ce que contestent Abel Mestre et Caroline Monnot, journalistes au Monde : « Tous les numĂ©ros 2 du Front national, hormis Bruno Gollnisch, ont plaidĂ© pour un crĂ©neau social. La transformation de la sociologie Ă©lectorale du Front national Ă partir de 1995 a rendu ce virage obligatoire selon le vieux principe : Il faut bien que je les suive, puisque je suis leur chef. »[89]
Développement de ses propres activités politiques et commerciales
DĂšs lors, sâinscrivant dans une dĂ©marche propre Ă lâactivisme par les mĂ©dias[90], Alain Soral se consacre essentiellement Ă ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation, dont lâobjet est la « promotion des idĂ©es de lâessayiste Alain Soral sur la gauche du travail et la droite des valeurs »[91] â association prĂ©sentĂ©e comme « nationaliste de gauche »[92] mais classĂ©e Ă lâextrĂȘme droite par la plupart des observateurs et qualifiĂ©e dâantisĂ©mite par certains dâentre eux â en organisant des confĂ©rences et en rĂ©alisant des entretiens sur Internet particuliĂšrement suivis[93], surtout par « un public jeune et masculin », composĂ© de « chĂŽmeurs mais aussi [dâ]Ă©tudiants ou cadres diplĂŽmĂ©s »[15], disposant souvent dâun certain capital culturel[77]. Pour le politologue Jean-Yves Camus, si le mouvement connaĂźt une certaine audience auprĂšs de la gĂ©nĂ©ration des 18-25 ans, « pour comprendre le phĂ©nomĂšne Soral, il faut le replacer dans le contexte des annĂ©es 2000 pendant lesquelles on assiste Ă une course Ă la transgression antisĂ©mite illustrĂ©e parfaitement par lâĂ©mergence de DieudonnĂ©. Dans les deux cas, Soral et DieudonnĂ©, câest moins leur discours qui suscite lâengouement que leur capacitĂ© Ă dire des choses transgressives qui attirent les gens »[94]. Pour le politologue Gilles Kepel, « Alain Soral dĂ©cide de rĂ©investir le champ militant issu de la mouvance nationaliste rĂ©volutionnaire »[95]. L'historien Pascal Ory le prĂ©sente comme le « premier intellectuel français de renom promu par la culture numĂ©rique »[96].
En , il fonde sa propre structure, Culture pour tous, sociĂ©tĂ© qui comprend : la maison dâĂ©dition Kontre Kulture qui diffuse notamment la rĂ©Ă©dition de ses livres ; Sanguis Terrae qui vend du vin ; Prenons le maquis (anciennement Instinct de survie) qui vend du matĂ©riel survivaliste et organise des stages, en partenariat avec Piero San Giorgio, auteur de Survivre Ă lâeffondrement Ă©conomique ; et Au bon sens qui vend par des circuits courts des produits biologiques. Alain Soral possĂšde 80 % des parts de Culture pour tous qui est gĂ©rĂ©e par Julien Limes, secrĂ©taire de ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation[97]. En 2012, la sociĂ©tĂ© a dĂ©clarĂ© un chiffre dâaffaires de 640 400 ⏠pour un rĂ©sultat net de 64 300 âŹ[91]. DâaprĂšs StreetPress, « en octobre 2014, la PME a gĂ©nĂ©rĂ© plus de 170 000 euros. Ce qui, rapportĂ© sur un an, Ă©quivaudrait Ă plus de 2 000 000 dâeuros de chiffre dâaffaires »[98]. Pour lâessayiste Michel Briganti, Alain Soral sâinscrit, avec cette activitĂ© commerciale, dans une pratique rĂ©pandue Ă lâextrĂȘme droite : « capitaliser sur une expĂ©rience militante est trĂšs classique dans ce milieu. [âŠ] En fait, tous les petits groupes dâextrĂȘme-droite animĂ©s par de fortes personnalitĂ©s font du business, dâune maniĂšre ou dâune autre. » Citant FrĂ©dĂ©ric Chatillon, Serge Ayoub et DieudonnĂ©[91].
Depuis , Ă la suite de son refus de lâinviter sur le plateau de son Ă©mission sur LCP, FrĂ©dĂ©ric Haziza, journaliste Ă Radio J et sur LCP, fait lâobjet dâune violente campagne de dĂ©nigrement sur les rĂ©seaux sociaux et dâune pĂ©tition, lancĂ©e en sur Change.org, visant Ă son renvoi de LCP pour « son incompĂ©tence, son tribalisme, sa partialitĂ©, sa totale agressivitĂ© et ses multiples provocations contre ceux qui ne sont pas dâaccord avec lui »[99] - [100] - [101] - [102] - [103].
En 2014, des photos nues de Soral apparaissent sur internet, tout comme celles de son ex-compagne Binti. Cette derniÚre dénonce des injures à caractÚre racial, une violation des données informatiques et menaces de sa part. Ce dernier nie les accusations[104].
Alors que lâinfluence persistante dâAlain Soral au FN inquiĂšte une frange du parti engagĂ©e dans une stratĂ©gie de « dĂ©diabolisation », Louis Aliot en particulier[86], Aymeric Chauprade, conseiller aux questions internationales de Marine Le Pen, dĂ©clare en , alors quâil tente dâinflĂ©chir la ligne du FN sur le plan international dans un sens favorable Ă IsraĂ«l : « Soral nâa pas dâinfluence sur Marine, il sâest auto-investi dâune mission que personne ne lui a confiĂ©e. Si sa mission est de ramener des musulmans en leur expliquant que le FN est un parti antisĂ©mite et/ou antisioniste â parce que jâai lâimpression que ça devient un peu la mĂȘme chose â, il sâest trompĂ© dâadresse »[105]. DĂ©nonçant « la trahison Chauprade », Alain Soral appelle dĂšs lors Ă ne plus voter pour le FN, malgrĂ© une tentative de mĂ©diation de Jean-Marie Le Pen[86], puis annonce en avec DieudonnĂ© la crĂ©ation dâun nouveau parti dĂ©nommĂ© « RĂ©conciliation nationale ». Les deux hommes justifient cette dĂ©marche par le fait que « le Front national est entrĂ© dans le systĂšme aprĂšs lâĂ©viction de Jean-Marie Le Pen » et par « lâincroyable promotion » du Suicide français dâĂric Zemmour, publiĂ© un mois plus tĂŽt[106]. Marine Le Pen refuse de commenter sĂ©rieusement cette initiative quâelle assimile à « du folklore » et « de la pub »[107]. Dans le mĂȘme temps, de nombreux membres de la « dissidence », terme dĂ©signant en interne la mouvance constituĂ©e autour de DieudonnĂ© et dâAlain Soral, se dĂ©solidarisent de ces derniers, dĂ©nonçant notamment lâautoritarisme et les outrances du prĂ©sident de ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation[78]. Le , Alain Soral et DieudonnĂ© figurent parmi la centaine dâinvitĂ©s conviĂ©s Ă lâanniversaire de Jean-Marie Le Pen, alors que Marine Le Pen et Marion MarĂ©chal-Le Pen ont dĂ©clinĂ© lâinvitation[108]. RĂ©conciliation nationale naĂźt officiellement en [109]. LibĂ©ration observe en que le projet « reste Ă cette heure lettre morte »[110]. En visite Ă Moscou en , il appelle Ă voter pour Marine Le Pen lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2017, considĂ©rant que le FN est « le seul parti en France qui reprĂ©sente une alternative raisonnable » et « le moins pire des votes car, malheureusement, Marine Le Pen donne des signes de soumission au CRIF »[111]. Lors de l'entre-deux-tours de la primaire citoyenne de 2017, il appelle Ă voter pour BenoĂźt Hamon face Ă Manuel Valls[112]. Dans une interview accordĂ©e Ă la journaliste Daria Aslamova de KomsomolskaĂŻa Pravda qui le prĂ©sente comme « lâun des meilleurs analystes de France », publiĂ©e deux jours avant l'Ă©lection prĂ©sidentielle française de 2017, Alain Soral dĂ©crit Emmanuel Macron comme un « homosexuel », un « psychopathe » et un « produit de lâoligarchie française »[113].
AprĂšs les attentats du 13 novembre 2015, Alain Soral et ses soutiens sont pris pour cible par la version francophone de Dar al Islam, le magazine de l'Ătat islamique, car « infĂ©odĂ©s aux rĂ©gimes syrien et iranien ». Alain Soral y est qualifiĂ© de « complotiste »[114] - [115].
En dĂ©cembre 2016, Soral participe Ă une dĂ©bat organisĂ© par DieudonnĂ©, dans lequel il se confronte au militant Daniel Conversano. Ne partageant pas le mĂȘme point de vue, Soral l'agresse violemment par des coups de poing au visage[116].
En , Facebook supprime les comptes d'Alain Soral et d'ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation, au motif que « les organisations ou les personnes qui prĂȘchent la haine ne sont pas autorisĂ©es sur Facebook ». Puis, en , c'est au tour d'Instagram de fermer le compte d'Alain Soral. En rĂ©action, celui-ci ouvre des comptes pour lui-mĂȘme et son association sur le rĂ©seau social russe VKontakte, imitĂ© en cela par DieudonnĂ© et Boris Le Lay qui ont fait l'objet de mesures similaires par les rĂ©seaux sociaux occidentaux[117] - [118]. En , sa chaĂźne YouTube, qui compte environ 100 000 abonnĂ©s, est briĂšvement fermĂ©e en raison de « discours incitant Ă la haine ou Ă la violence »[119] - [120]. Nicolas Lebourg relĂšve alors que le site d'ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation connaĂźt « une dĂ©crue de son trafic et de son influence », et estime que « lâune des difficultĂ©s dâAlain Soral [est] la marginalisation de Manuel Valls. NâĂ©tant plus dĂ©signĂ© par le plus haut sommet de lâĂtat comme une question dâordre public, il perd en attractivitĂ© â il faudra voir si la volontĂ© de la LICRA de faire fermer ses outils de communication peut le relancer »[121]. En 2020, son compte Twitter approche les 65 000 abonnĂ©s[122].
Mediapart relĂšve qu'il a « postĂ© trĂšs tĂŽt des vidĂ©os de soutien » au mouvement des Gilets jaunes et « sâest immĂ©diatement reconnu dans une fronde marquĂ©e par la dĂ©fiance envers les partis comme les syndicats et aux contours politiques flous, lui qui dĂ©finit son mouvement ĂgalitĂ© et rĂ©conciliation comme rĂ©unissant la « gauche du travail » et « la droite des valeurs »[123].
Fin 2019, il dĂ©mĂ©nage dans le canton de Vaud en Suisse, indiquant qu'il cherche ainsi à « Ă©chapper Ă la dĂ©testable ambiance qui rĂšgne en France, du fait des agissements conjuguĂ©s des immigrationnistes » ; selon LibĂ©ration et StreetPress, son objectif est de « fuir la justice française »[122] - [124]. Il dĂ©mĂ©nage Ă©galement dans le canton de Vaud la structure qui sert de rĂ©ceptacle aux dons adressĂ©s Ă ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation[122].
En , YouTube supprime dĂ©finitivement la chaĂźne d'Alain Soral « ERTV Officiel » (acronyme de son site ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation) qui comptait prĂšs de 185 000 abonnĂ©s, ainsi que sa chaĂźne secondaire, « ERTV International », qui en comptait prĂšs de 3 200. Google France indique s'appuyer sur ses nouvelles conditions d'utilisation de et invoque des « enfreintes [sic] rĂ©pĂ©tĂ©es aux conditions d'utilisation »[125] - [126] - [127]. Sur la page de l'ancienne chaĂźne, un message prĂ©cise que « ce compte a Ă©tĂ© clĂŽturĂ© Ă la suite de manquements graves ou rĂ©pĂ©tĂ©s aux rĂšgles de YouTube interdisant lâusage de contenu incitant Ă la haine »[128]. Cette fermeture a lieu dans un contexte de fermeture de nombreuses chaĂźnes de suprĂ©macistes blancs aux Ătats-Unis et la fermeture de la chaĂźne YouTube de DieudonnĂ© en France[128]. Cependant, ses vidĂ©os continuent de circuler sur YouTube par l'intermĂ©diaire des filiales locales dâE&R qui ont visiblement Ă©chappĂ© Ă la sanction, ainsi que de fans et d'influenceurs pro-Poutine[129]. Selon StreetPress, suivant la fermeture de ses chaĂźnes YouTube, Alain Soral lance Le MĂ©dia en 4-4-2 en guise de faux-nez[130].
ProcĂšs
Condamnations
Motif | ProcĂšs |
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Incitation Ă la haine |
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Diffamation |
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Injure |
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Provocation Ă la haine |
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Apologie de crimes de guerre et contre l'humanité |
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Contestation de crimes contre l'humanité |
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Autres motifs |
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Procédures en cours
- Le , Alain Soral est condamnĂ© Ă 1 500 euros dâamende, 3 000 euros de dommages et intĂ©rĂȘts ainsi que 1 000 euros au titre des frais de justice, pour diffamation envers un employĂ© municipal de Toulouse, Ă la suite de propos tenus Ă son encontre dans une vidĂ©o du mois de . Alain Soral a fait appel du jugement[186].
- Le Ă Paris, il est placĂ© en garde Ă vue par la brigade de rĂ©pression de la dĂ©linquance Ă la personne pour des faits de « provocation Ă commettre un crime ou dĂ©lit portant atteinte aux intĂ©rĂȘts fondamentaux de la Nation »[187], « injure publique Ă raison de lâorigine ou de lâappartenance ou de la non-appartenance Ă une ethnie, une nation, une race ou une religion dĂ©terminĂ©e » et de « provocation publique Ă la haine ou Ă la violence, Ă lâĂ©gard dâune personne ou dâun groupe de personnes Ă raison de lâorigine ou de lâappartenance ou de la non-appartenance Ă une ethnie, une nation, une race ou une religion dĂ©terminĂ©e ». Le , il est mis en examen[188].
ProcÚs intentés par Alain Soral
- Le 3 juillet 2015, Alain Soral perd le procĂšs en diffamation quâil avait intentĂ© Ă lâancien prĂ©sident de lâUnion des Ă©tudiants juifs de France (UEJF) Jonathan Hayoun, qui lâavait citĂ© comme ayant contribuĂ© par ses propos Ă inspirer des personnes ayant commis des actes de violence terroriste[189].
- Début 2015, Alain Soral a déposé deux plaintes en constitution de partie civile contre Salim Laïbi pour injures publiques à la suite de la publication de deux vidéos.
Positions
« Communautarisme » gay et « mariage pour tous »
Un conflit a opposĂ© en 2003 lâassociation Act Up-Paris Ă sa maison dâĂ©dition, les Ă©ditions Blanche, Ă laquelle elle reprochait la publication de plusieurs auteurs, dont Alain Soral[190], qui diffuse des jugements nĂ©gatifs envers les homosexuels et mĂȘme, selon elle, « la haine des homosexuels ». Elle est ainsi intervenue pour que son directeur de publication cesse de lâĂ©diter[191]. Act Up a Ă©galement vandalisĂ© les locaux des Ă©ditions Blanche, en protestation contre sa ligne Ă©ditoriale[192]. Alain Soral sâest plaint des « persĂ©cutions physiques de la milice communautaire Act Up »[193].
En , dans le contexte de lâopposition Ă lâouverture du mariage aux couples de personnes de mĂȘme sexe, il dĂ©nonce le « mariage pour tous » comme « une machination maçonnique, satanique, antichrĂ©tienne »[15].
Critique du féminisme et diffusion du masculinisme
Le fĂ©minisme, et plus gĂ©nĂ©ralement les femmes, est un thĂšme trĂšs prĂ©sent dans lâĆuvre dâAlain Soral (notamment dans Sociologie du dragueur, Vers la fĂ©minisation ? ou MisĂšres du dĂ©sir)[194]. Il voit dans le fĂ©minisme « une manie de la bourgeoisie pour dĂ©tourner dâune analyse marxiste de la condition de la femme »[195]. Pour Jean-Paul Gautier, AndrĂ© DĂ©chot et Michel Briganti, « son antifĂ©minisme prend sa source dans les positions du PCF dâavant 1975. Empreint dâune ignorance notable des dĂ©bats qui ont parcouru le mouvement des femmes, depuis prĂšs de quarante ans, et ses interactions avec les organisations dĂ©mocratiques et du monde du travail, son Ă©conomisme et son pseudo-marxisme viriliste lâamĂšnent Ă thĂ©oriser dans son ouvrage Vers la fĂ©minisation ? que « la femme nâest pas « lâavenir de lâhomme », mais celle de la social-dĂ©mocratie nĂ©olibĂ©rale, qui passe nĂ©cessairement par la dĂ©politisation « sociĂ©tale » des luttes sociales »[196]. MĂ©lissa Blais et Francis Dupuis-DĂ©ri inscrivent Vers la fĂ©minisation ? dans un mouvement auquel participent dâautres ouvrages tels que Le Premier Sexe dâĂric Zemmour et Big mother : Psychopathologie de la vie politique de Michel Schneider, Ă©voquant un « renouveau de lâantifĂ©minisme » et une « Ă©closion du phĂ©nomĂšne « masculiniste »[197]. Avec dâautres ouvrages (notamment Le Premier Sexe dâĂric Zemmour et Sociologie du dragueur du mĂȘme Alain Soral), Vers la fĂ©minisation ? est devenu une des rĂ©fĂ©rences francophones de la communautĂ© de la sĂ©duction[198]. Pour MickaĂ«l Studnicki aussi, son discours sur la « fĂ©minisation de la sociĂ©tĂ© », qui reprend le discours de nationalistes des annĂ©es 1960 tels que Jean Mabire et Dominique Venner sur la « dĂ©virilisation » de la sociĂ©tĂ© française, en fait, avec Ăric Zemmour, l'un des vulgarisateurs d'un concept Ă diffusion confidentielle et porte-paroles Ă la tĂ©lĂ©vision du masculinisme[199]
Positions politiques
Alain Soral est gĂ©nĂ©ralement dĂ©crit comme appartenant Ă l'extrĂȘme droite[200] - [201], particuliĂšrement sur internet[202].
Si Michel Wieviorka le qualifie de « rĂ©actionnaire de gauche » en 2005[203], les observateurs sâaccordent Ă le classer Ă lâextrĂȘme droite depuis son passage au Front national[204] - [205] - [206] alors que lâintĂ©ressĂ© sâen dĂ©fend. Manuel Valls, alors ministre de lâIntĂ©rieur, voit notamment en lui « celui qui, par son parcours, lâutilisation du Net, les manipulations auxquelles il se livre, les rĂ©seaux quâil a constituĂ©s, unit et fĂ©dĂšre, de façon inĂ©dite, le front des extrĂȘmes »[207].
Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâuniversitaire StĂ©phane François estime quâil dĂ©veloppe, bien quâĂ©tant « issu des milieux catholiques traditionalistes », une pensĂ©e « composite, attrape-tout » ; aussi lâessayiste Jean-Paul Gautier voit-il en lui une « girouette idĂ©ologique »[208]. Des observateurs issus de la gauche antilibĂ©rale comme le sociologue Philippe Corcuff, Ăvelyne Pieiller, rĂ©dactrice au Monde diplomatique, ou Julien Salingue, rĂ©dacteur Ă LâAnticapitaliste, lâaccusent respectivement de « brouillage idĂ©ologique »[209], dâ« embrouilles idĂ©ologiques »[204] et dâ« enfumage idĂ©ologique »[210]. Lâessayiste Jacques de Guillebon considĂšre Ă©galement que « son indĂ©niable talent rĂ©side justement dans sa capacitĂ© Ă sâadresser Ă des publics trĂšs divers, en mobilisant des Ă©lĂ©ments de langage dâorigines disparates », invoquant RenĂ© GuĂ©non pour « certains musulmans », lâopposition Ă Vatican II pour « certains catholiques », « les racines paĂŻennes de la France » pour « les identitaires ou les fĂ©rus de la Nouvelle Droite », ou encore « Valmy, la RĂ©publique jacobine et centralisatrice » pour les souverainistes[211]. Les observateurs sâaccordent pour dire que ses sympathisants nâadhĂšrent pas en bloc Ă tous les pans de ce discours mouvant et protĂ©iforme[212].
Certains, tels Claude Askolovitch[54] ou FrĂ©dĂ©ric Haziza[213], le dĂ©signent tout dâabord comme reprĂ©sentatif de la mouvance « rouge-brune ». La revue intitulĂ©e La Lettre Ă©carlate quâil a animĂ©e, ainsi que son appel Ă un « Front national » en 1993, alors quâil Ă©tait engagĂ© au Parti communiste, sont notamment caractĂ©risĂ©s comme tel[58] - [73] - [214]. La journaliste Marie-France Etchegoin, mettant en cause « son copinage avec les dictatures du monde arabe », parle quant Ă elle dâ« alliance « rouge-brun-vert »[15]. Caroline Fourest, qui souligne lâĂ©volution de son discours sur la jeunesse dâorigine maghrĂ©bine et le mĂ©tissage, estime quant Ă elle quâAlain Soral est emblĂ©matique de la transformation des rouges-bruns en « verts-bruns »[215].
AprĂšs son engagement au FN, le journaliste Claude Askolovitch en fait le thĂ©oricien dâun « lepĂ©no-marxisme »[54] - [216] : en , Alain Soral publie ainsi un texte intitulĂ© « Marx voterait Le Pen »[58]. Selon Ăric Naulleau, « on ne peut pas le comprendre si on ne le dĂ©finit pas comme marxiste »[5], ce que contestent cependant Ăvelyne Pieiller[204], Guillaume Faye et Jean-Paul Gautier. Pour ce dernier, « Soral se situe en fait Ă la rencontre des frĂšres Strasser (Gregor et Otto) en Allemagne et de Mussolini en Italie. Il se place sur son terrain de prĂ©dilection et sa spĂ©cialitĂ© : le double discours : marxiste et traditionaliste. Câest ainsi quâil prĂ©sente son livre Comprendre lâEmpire [p. 15] : « Cet essai pĂ©dagogique rĂ©capitule le parcours complet allant de la Tradition au Marxisme et du Marxisme Ă la Tradition qui seul permet la mise Ă jour du processus de domination oligarchique engagĂ© depuis plus de deux siĂšcles en Occident »[58]. Lâhistorien Emmanuel Kreis considĂšre quâAlain Soral est « plus marquĂ© par les penseurs des droites radicales que par le marxisme dont il se rĂ©clame »[217]. Selon le politologue Jean-Yves Camus, Jean-Marie Le Pen qui a assistĂ© Ă une rĂ©union d'ĂgalitĂ© et RĂ©conciliation ne serait « pas insensible aux idĂ©es « gaucho-nationalisme » d'Alain Soral », son mouvement se situant « Ă la pĂ©riphĂ©rie du FN » avec pour but « d'orienter le FN vers un programme ouvriĂ©riste, anticapitaliste et social », en y attirant les français issus de l'immigration avec un langage « antisioniste » radical[218]. Le sociologue Philippe Corcuff rĂ©sume la pensĂ©e dâAlain Soral comme « un amalgame dâextrĂȘme droite et de gauche » tout en le considĂ©rant comme lâun des principaux « pĂŽles Ă©metteurs », avec Ăric Zemmour, Ălisabeth LĂ©vy et Alain Finkielkraut, de « lâidĂ©ologie nĂ©oconservatrice »[219] - [220]. Pierre Tevanian et lâuniversitaire Fatiha Kaoues affirment : « Cette Ă©trange synthĂšse entre un faux socialisme et un vrai nationalisme [âŠ] porte un nom : fascisme »[214].
Pour sa part, lâintĂ©ressĂ© rĂ©cuse le classement Ă lâextrĂȘme droite, dont il estime ĂȘtre « aux antipodes » et quâil interprĂšte, « au moins depuis 1945 et plus encore depuis Mai 68 », comme « une invention du gauchisme, sous sponsoring atlantiste, soit de la droite dâaffaires (ce que jâappelle la Banque) pour cacher que le national-socialisme Ă©tait socialement de gauche ». LâextrĂȘme droite dĂ©signe selon lui « les nĂ©o-conservateurs, les impĂ©rialistes amĂ©ricano-sionistes et le pouvoir bancaire international »[221]. Il dĂ©nonce Ă©galement la gauche « culturo-mondaine », par opposition Ă la gauche sociale et ouvriĂ©riste. Dans JusquâoĂč va-t-on descendre ? AbĂ©cĂ©daire de la bĂȘtise ambiante, paru en 2002, Alain Soral affirmait : « Je suis Ă©motionnellement de gauche, orphelin du PC et nostalgique du progressisme »[2]. Depuis, il utilise plusieurs termes pour se dĂ©finir : « national-rĂ©publicain », « gaucho-lepĂ©niste Ă la rigueur », rĂ©publicain universaliste dâinspiration marxiste, ou encore « national-socialiste », prĂ©cisant quâil lâest « Ă la française » ou encore « Ă la maniĂšre dâHugo ChĂĄvez », « sans besoin de recours Ă une thĂ©orie raciale pour des raisons dâespace vital, ce qui correspondait Ă la situation allemande. LâidĂ©ologie dĂ©coulant souvent de la gĂ©ographie ! »[15] - [221]. Pour Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg, spĂ©cialistes de l'extrĂȘme droite, Alain Soral « joue la diabolisation jusqu'Ă se dĂ©clarer ânational-socialisteâ, alors mĂȘme que son absence de racialisme interdit de la comparer au nazisme »[222]. Dans son ouvrage Comprendre lâEmpire (2011), il cite Karl Marx, Pierre-Joseph Proudhon, Friedrich Nietzsche, Carl Schmitt, Georges Sorel, Georges DumĂ©zil, Jean-Claude MichĂ©a, Julius Evola, Maximilien de Robespierre, Bakounine, George Orwell, Henri BĂ©raud et Michel Clouscard[223] - [224] - [n 6]. En 2017, il adresse ses encouragements Ă Jean-Luc MĂ©lenchon[225]. D'aprĂšs le journaliste Mathieu Molard, Alain Soral exploite Ă©galement « lâexpectative dâun dĂ©sastre Ă©conomique ou Ă©cologique » en relayant des « dĂ©marches de retour Ă la terre ou de dĂ©croissance », proches selon lui de celles professĂ©es par Pierre Rabhi[226].
Références et relations étrangÚres
Ami dâAlexandre Douguine[227], Alain Soral a prĂ©facĂ© les traductions françaises de ses ouvrages, reprend et diffuse ses analyses au sujet notamment du nĂ©o-eurasisme. Alain Soral se dĂ©crit par ailleurs comme « trĂšs pro-Poutine », voyant dans la Russie la promesse dâun « contre-empire »[228]. Le journaliste Nicolas HĂ©nin le prĂ©sente comme « l'une des grandes figures pro-Poutine de la droite radicale française »[229]. Ă l'occasion de l'Ă©lection prĂ©sidentielle russe de 2012, il est invitĂ© en Russie par la branche berlinoise de l'ONG polonaise Center for European Policy Analysis (de), dirigĂ©e par Mateusz Piskorski et filiale de lâONG russe pro-Poutine Civic Control, Ă rejoindre le contingent des observateurs internationaux, puis donne un entretien Ă la chaĂźne Russia Today[229] - [230]. En , il donne un entretien Ă la chaĂźne Pierviy Kanal dans le cadre d'une Ă©mission sur le conspirationnisme aprĂšs les attentats de janvier en France[231]. Lors d'une rencontre organisĂ©e en entre Vladimir Poutine et des associations juives europĂ©ennes, le Conseil reprĂ©sentatif des institutions juives de France (CRIF) demande que DieudonnĂ© et Alain Soral « nâutilisent pas les mĂ©dias russes pour diffuser des thĂšses antisĂ©mites »[231]. En , bĂ©nĂ©ficiant du soutien dâAlexandre Douguine qui est proche du Kremlin, il effectue une visite Ă Moscou oĂč il assiste au forum « Nouvelle Ăšre du journalisme : lâadieu au mainstream » organisĂ©e par Rossia Segodnia, la principale agence russe pro-pouvoir â il affirme avoir Ă©tĂ© « invitĂ© officiellement par le gouvernement Ă ce forum des mĂ©dias non alignĂ©s » â, puis tient une confĂ©rence Ă la bibliothĂšque DostoĂŻevski lors de laquelle il appelle Ă l'Ă©mergence d'« un Poutine français ». Le CRIF rĂ©agit en adressant une lettre Ă Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, dans laquelle il dĂ©plore l'invitation d'Alain Soral[111].
StĂ©phane François relĂšve la proximitĂ© idĂ©ologique dâAlain Soral avec la mouvance nationaliste rĂ©volutionnaire[232] - [233] - [234]. En 2020, celui-ci dit attendre une « rĂ©volution fasciste », voire une « guerre prĂ©ventive », et loue le bilan de Benito Mussolini, qu'il prĂ©sente comme « le premier qui a fait du national-social »[122]. Il fait par ailleurs rĂ©fĂ©rence Ă Pier Paolo Pasolini, et notamment Ă une observation des Ăcrits corsaires sur le « fascisme de la sociĂ©tĂ© de consommation » pour dĂ©fendre le fascisme mussolinien[235]. Il se dit Ă©galement « trĂšs admiratif » du modĂšle social de CasaPound, mouvement nĂ©ofasciste italien auquel il a rendu visite en : « Ils forcent le respect par leur travail de terrain, et surtout avec une dimension sociale trĂšs importante »[236]. La proximitĂ© de CasaPound avec Beppe Grillo suscite sa sympathie pour ce dernier, quâil considĂšre comme « le DieudonnĂ© italien », tout en dĂ©veloppant une certaine mĂ©fiance Ă son Ă©gard, craignant « quâil soit un peu trop libertaire et utopique, trop poreux aux influences trotskistes [âŠ] »[39].
En 2011, il se rend en Syrie Ă lâinvitation dâune ONG dĂ©pendant du gouvernement de Bachar el-Assad[230]. En 2014, il participe Ă une confĂ©rence au BrĂ©sil avec Alexandre Douguine[111]. En 2017, il annonce vouloir demander l'asile politique en CorĂ©e du Nord aprĂšs une invitation des autoritĂ©s du pays et dĂ©crit trĂšs favorablement le rĂ©gime qu'il rapproche de la pensĂ©e de Charles Maurras[237]. Le , une semaine aprĂšs que la CorĂ©e du Nord a procĂ©dĂ© Ă un premier essai d'une bombe H, il participe en compagnie de DieudonnĂ© Ă Pyongyang Ă ce qui paraĂźt ĂȘtre une opĂ©ration de propagande du rĂ©gime nord-corĂ©en que Soral dĂ©crit comme « la rĂ©ussite totale du socialisme et mĂȘme du national-socialisme » et dont il vante les mĂ©rites[238].
Idéologue progressivement compris comme antisémite
LâidĂ©ologie dâAlain Soral a progressivement Ă©voluĂ©, comme lâobserve lâĂ©crivain Jacques de Guillebon dans le magazine Causeur : « Si Ă lâĂ©poque de Jusqu'oĂč va-t-on descendre ?, il faisait feu, avec une certaine vis comica, sur tous les signes de malaise et de dĂ©rĂ©liction du temps, dans le cours des annĂ©es 2000, son viseur se resserre progressivement pour se focaliser sur une seule cible. IsraĂ«l, donc le sionisme, donc la « communautĂ© [juive] organisĂ©e » devient lâultima ratio de lâessayiste »[211]. DâaprĂšs lâhistorien Jean-Paul Gautier, Alain Soral a exprimĂ© des « saillies antisĂ©mites de plus en plus claires » et connu un « tournant ouvertement conspirationniste », ainsi quâun « virage vers la Tradition » lâamenant notamment Ă basculer du rĂ©publicanisme Ă la dĂ©fense de lâabsolutisme face Ă la RĂ©volution française[58].
Aujourdâhui, la plupart des observateurs voient en lui un « idĂ©ologue »[239] ou un « thĂ©oricien de lâextrĂȘme droite »[240] et de lâantisĂ©mitisme[241] - [242], inspirant le « nouveau fascisme français »[243]. LâantisĂ©mitisme dâAlain Soral est protĂ©iforme. Il se situe dâune part dans la veine de lâantisĂ©mitisme Ă©conomique traditionnel en sâinspirant notamment des Ă©crits dâĂdouard Drumont et de Werner Sombart[58] - [208] - [244] - [217] - [212]. Alain Soral « rĂ©veille aussi un antijudaĂŻsme qui sâappuie sur lâĂ©tude des textes religieux que sont la Torah et son interprĂ©tation rĂ©alisĂ©e dans le Talmud aux IVe et Ve siĂšcles », qui selon lui « servent encore de guide aux dirigeants de la communautĂ© juive aujourdâhui » et qui diviseraient lâhumanitĂ© entre le peuple Ă©lu et « les goyims comme nous, qui sommes en fait des animaux, dont le destin est de les servir »[212]. Sây ajoutent des rĂ©fĂ©rences issues de lâantisĂ©mitisme islamique[245] - [212]. Par ailleurs, Alain Soral se situe Ă©galement dans la veine plus moderne du nouvel antisĂ©mitisme[246] - [247] - [248] - [249], dont il serait devenu le « pape »[250] et qui cherche Ă mettre en avant un « antisionisme radical »[5] - [n 7], transformant, selon Pierre-AndrĂ© Taguieff, le mythe de la « conspiration juive universelle » en celui du « complot sioniste mondial » : ce versant de son discours identifie notamment le sort des Palestiniens des territoires occupĂ©s Ă celui des « goys »[212]. Lâhistorien Emmanuel Kreis associe lâantisĂ©mitisme dâAlain Soral à « une forte dimension conspirationniste »[217]. Alain Soral est Ă©galement, selon StĂ©phane François, une figure du « nouvel anti-maçonnisme » qui « [intĂšgre] au vieil anti-judĂ©o-maçonnisme dâavant-guerre des considĂ©rations antisionistes qui se nourrissent dâun anti-maçonnisme musulman », mais qui « se nourrit encore des âtextes classiquesâ parus au dĂ©but du XXe siĂšcle »[252].
Les historiens Nicolas Lebourg et Jean-Paul Gautier le situent ainsi dans la filiation de Maurice BardĂšche et François Duprat, le premier ajoutant Jean Thiriart et le second Pierre Sidos[58] - [208] - [253]. Le politologue Gilles Kepel relĂšve que, « au fil des annĂ©es, Alain Soral reprend progressivement les principaux mots d'ordre et argumentaires des nationalistes rĂ©volutionnaires influents, tels François Duprat, ancien membre fondateur et dirigeant du Front national, ou Jean-Gilles Malliarakis »[95]. Le chercheur JoĂ«l Gombin estime en 2016 qu'Alain Soral est « aujourdâhui tenant dâune authentique ligne nationaliste-rĂ©volutionnaire »[76].
Câest Ă ce titre quâAlain Soral est rĂ©guliĂšrement mis en cause par Manuel Valls en tant que ministre de lâIntĂ©rieur, en particulier lors de son bras de fer avec DieudonnĂ© fin 2013-dĂ©but 2014[207] - [240] - [241]. Le , lors de lâuniversitĂ© dâĂ©tĂ© du Parti socialiste, ce dernier dĂ©signe ainsi DieudonnĂ© et Alain Soral comme les « principaux adversaires Ă combattre »[254].
NĂ©anmoins, si Alain Soral « se prĂ©vaut dâune grande Ă©rudition »[255], certains relativisent la portĂ©e de sa pensĂ©e ou de son rĂŽle : pour StĂ©phane François, « câest surtout lâargent qui lâintĂ©resse » via le dĂ©veloppement de sa SARL « Culture pour tous » ; de son cĂŽtĂ©, Jean-Paul Gautier avance que « son poids politique est limitĂ© » ; pour Alain de Benoist, Alain Soral « se prĂ©sente en chef de parti et en thĂ©oricien, mais en rĂ©alitĂ© il attire plus par sa vĂ©hĂ©mence »[208]. Aux yeux du politologue Hamdi Nabli, sa pensĂ©e, quâil analyse conjointement Ă celle de DieudonnĂ©, « est nulle. [âŠ] conceptuellement, Soral est un homme du XIXe siĂšcle : ses idĂ©es proviennent dâun univers mental dĂ©passĂ©. Lâapplication de la mĂ©thode dialectique permet lâĂ©laboration dâun discours hyper-simpliste et engendre un manque de nuances fatal Ă lâanalyse (gĂ©o)politique »[256]. Pour lâhistorien Emmanuel Kreis, Alain Soral dĂ©veloppe « un discours Ă la cohĂ©rence pour le moins relative » : « sa logorrhĂ©e se contredit, mais il utilise un ton, une posture qui peuvent sĂ©duire »[217]. Enfin, Philippe Corcuff estime quâil contribue à « la dĂ©sintellectualisation en cours du dĂ©bat public »[219].
De son cĂŽtĂ©, lâintĂ©ressĂ© se dĂ©fend de tout antisĂ©mitisme[210] - [257] et assure ne pas viser les « Juifs de tous les jours », qui ne feraient pas partie de la « communautĂ© organisĂ©e », incarnĂ©e selon lui par le CRIF et la LICRA et qui aurait la main sur tous les leviers importants en France. Il affirme que lâaccusation dâantisĂ©mitisme aurait changĂ© de cible, passant de ceux qui « apprĂ©cie[nt] le projet hitlĂ©rien » Ă toute personne qui ne « se soumet pas au racialisme du judaĂŻsme talmudo-sioniste »[212] - [110]. Jacques de Guillebon relĂšve que « chez les admirateurs dâAlain Soral », « nul ne reconnaĂźt que son systĂšme soit fondĂ© sur lâantisĂ©mitisme. Ils le ramĂšnent Ă un antisionisme courant ou Ă un antijudaĂŻsme censĂ©ment acceptable par les chrĂ©tiens ou encore, [âŠ] assurent que les diatribes de lâagitateur Ă propos des « communautĂ©s » ne les intĂ©ressent pas le moins du monde (sans les gĂȘner de façon rĂ©dhibitoire pour autant) »[211].
Les positions de plus en plus controversĂ©es dâAlain Soral lui valent, au cours des annĂ©es 2000-2010, plusieurs agressions physiques. En , une de ses dĂ©dicaces est perturbĂ©e par une vingtaine de casseurs[258] : lâĂ©crivain accuse la Ligue de dĂ©fense juive â qui dĂ©ment ĂȘtre impliquĂ©e â et le Betar[259]. L'Express Ă©voque, en 2014, quatre agressions, « dont une Ă lâacide », dont aurait Ă©tĂ© victime Alain Soral[5].
En 2015, AgnĂšs Soral publie un ouvrage intitulĂ© Frangin : elle y brosse un portrait de son frĂšre quâelle dĂ©crit comme « un enfant cassĂ© en deux. Contrairement Ă moi, il nâĂ©tait pas un enfant joyeux. Il a une revanche Ă prendre sur la vie par rapport Ă ses blessures et en a gardĂ© une rancĆur, une espĂšce de rage. Avec lâantisĂ©mitisme, il a choisi un bouc Ă©missaire Ă son mal-ĂȘtre »[260].
Polémique de 2004
Les propos dâAlain Soral sur le judaĂŻsme, le sionisme, ou encore la Shoah, font rĂ©guliĂšrement polĂ©mique Ă partir de la dĂ©cennie 2000. Le parcours de sa radicalisation est entamĂ© lorsquâil dĂ©clare, lors dâun reportage de ComplĂ©ment dâenquĂȘte diffusĂ© sur France 2 le lundi et consacrĂ© Ă DieudonnĂ© :
« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences Ă dire « y a peut-ĂȘtre des problĂšmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-ĂȘtre fait quelques erreurs. Ce nâest pas systĂ©matiquement la faute de lâautre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout oĂč vous mettez les pieds ». Parce quâen gros câest Ă peu prĂšs ça leur histoire, tu vois. Ăa fait quand mĂȘme 2 500 ans, oĂč chaque fois oĂč ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dĂ©rouiller. Il faut se dire, câest bizarre ! Câest que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met Ă aboyer, Ă hurler, Ă devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. Câest-Ă -dire, je pense, câest quâil y a une psychopathologie, tu vois, du judaĂŻsme-sionisme qui confine Ă la maladie mentale[258] [âŠ] »
Ces propos crĂ©ent alors une vive controverse et sont jugĂ©s antisĂ©mites par plusieurs observateurs, dont des reprĂ©sentants de la liste Ă©lectorale Euro-Palestine, Ă laquelle il avait apportĂ© son soutien. Alain Soral commente alors, sur le site oumma.com, la controverse provoquĂ©e par ses propos, expliquant quâils ont Ă©tĂ© sortis du contexte et quâon cherche sa « mort mĂ©diatique ». Poursuivi en justice, entre autres par le Bânai Bârith, lâĂ©crivain est condamnĂ© par la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris pour diffamation raciale et incitation Ă la haine raciale le [261], puis, au terme de quatre ans de procĂ©dure, astreint en 2008 au paiement dâune amende de 6 000 euros.
Polémiques de 2009
Ă lâoccasion de sa participation Ă la « liste antisioniste » aux Ă©lections europĂ©ennes de 2009, il est Ă nouveau accusĂ© dâantisĂ©mitisme. Albert Herszkowicz, prĂ©sident de lâassociation progressiste MĂ©morial98, lui reproche en effet dâĂ©crire que « BenoĂźt XVI [va devoir] se rendre trĂšs prochainement dans cette merveilleuse dĂ©mocratie du Moyen-Orient quâest IsraĂ«l pour y lĂ©cher, conformĂ©ment au rite de soumission mondialiste, la dalle de Yad Vashem et y abjurer un peu plus la religion du Christ, au profit de lâhĂ©rĂ©sie siono-shoatique »[262].
En juillet 2009, se rĂ©jouissant de la dĂ©cision de justice favorable Ă Bruno Gollnisch rendue au terme du procĂšs sur ses propos dâoctobre 2004, il Ă©crit :
« [âŠ] Puisque la loi française le permet dĂ©sormais sans risque de mise Ă mort judiciaire, Ă©conomique et sociale⊠rĂ©pĂ©tons donc avec le courageux Gollnisch que : « Sans remettre en cause les dĂ©portations ni les morts des camps nazis, le dĂ©bat doit avoir lieu quant Ă savoir la façon dont les gens sont morts⊠et sur les chambres Ă gaz, sans nier a priori leur existence, il faut laisser les historiens en discuter et cette discussion devrait ĂȘtre libre ! » Amen et merde aux cons ! »
Publication de Comprendre lâEmpire (2011)
En fĂ©vrier 2011, il publie Comprendre lâEmpire, sous-titrĂ© « Demain la gouvernance globale ou la rĂ©volte des Nations ? », essai qui tĂ©moigne de lâaccomplissement de sa mue idĂ©ologique et dont les fondements sont largement repris par son public au sein dâĂgalitĂ© et RĂ©conciliation[263]. Il y Ă©tablit une opposition entre le nationalisme et, selon lui, lâ« Empire », qui regrouperait les banques, la franc-maçonnerie, le marxisme, la bourgeoisie, le protestantisme, IsraĂ«l et les Ătats-Unis, le tout vĂ©hiculant sa domination par le mondialisme, « projet idĂ©ologique visant Ă instaurer un gouvernement mondial et Ă dissoudre en consĂ©quence les nations, sous prĂ©texte de paix universelle »[204], la finance, les libĂ©raux, les sionistes et sur la notion dâ« idĂ©ologies bien-pensantes de gauche » qui justifient les actions de lâEmpire sous couvert de droits de lâhomme.
Cet ouvrage, qui connaĂźt un certain succĂšs de librairie[264] â avec plus de 100 000 exemplaires vendus[265] â et qui figure encore en tĂȘte des ventes de livres politiques sur Amazon.com en 2014[15], suscite de vives rĂ©actions.
Pierre-AndrĂ© Taguieff Ă©crit ainsi dans son Court traitĂ© de complotologie quâ« on y trouve tous les poncifs de la littĂ©rature conspirationniste produite depuis le dĂ©but des annĂ©es 1950 » et, faisant allusion Ă Ernest Jouin et Ă Urbain Gohier, prĂ©cise que « si lâhabillage lexical est nouveau, la rhĂ©torique de la dĂ©nonciation du grand complot est la mĂȘme que celle quâon trouvait dans les Ă©crits de Mgr Jouin ou dâUrbain Gohier dans les annĂ©es 1920. Soral et ses semblables se proposent toujours, comme le dĂ©nonciateur des âpuissances occultesâ en 1924, âdâĂ©clairer les peuples, en leur montrant lâĆuvre des SociĂ©tĂ©s secrĂštesâ, qui portent de nouveaux noms »[266].
LâĂ©crivain Arnaud Le Guern juge pour sa part dans Causeur[264] que le livre « rappelle [âŠ] les pĂ©nibles souvenirs de lecture de Vers la fĂ©minisation ? et de Sociologie du dragueur. Câest le mĂȘme enchaĂźnement de micro-chapitres de quelques lignes qui dĂ©coupent tout dĂ©but de rĂ©flexion, nâen laissant que le gras indigeste ». « Essayiste brouillon quasi illisible », Alain Soral « a besoin [âŠ] dâun bouc Ă©missaire » : « lâennemi, câest le juif, les juifs, IsraĂ«l, les sionistes, la Liste de Schindler, Freud, Rockfeller [sic], Arthur, Woody Allen⊠».
Dans son article du Monde diplomatique dâ[204], Ăvelyne Pieiller analyse le contenu de lâouvrage et considĂšre que Soral « a pour [les Juifs] une haine positivement fascinĂ©e » : « il les voit partout ». « Au cĆur de ces conspirations se tiendraient, liĂ©s Ă lâAmĂ©rique rapace, les âJuifsâ, sinon errants, du moins par nature Ă©trangers Ă la nation et de surcroĂźt portĂ©s sur lâaccumulation de capital. La banque est juive, la presse est juive, le destructeur de lâunitĂ© nationale est juif⊠» Elle y voit lâexpression dâun « antisĂ©mitisme et non lâexpression dâun soutien au peuple palestinien ou dâun goĂ»t marquĂ© pour la provocation supposĂ©e libĂ©ratrice ».
En 2016, l'essayiste FrĂ©dĂ©ric Balmont propose une analyse critique systĂ©matique de la pensĂ©e d'Alain Soral, mettant en perspective la dimension « philosophique » de l'Ćuvre (Ă©pistĂ©mologie, anthropologie, psychologie) avec le projet politique[267].
Propos divers sur la Shoah, le sionisme et le judaĂŻsme
En , Alain Soral dĂ©clare au magazine 20 ans : « La question juive nâoccupe quâun sixiĂšme de mon livre parce quâelle ne constitue, Ă mon sens, quâun sixiĂšme des forces, causes, problĂšmes⊠qui agitent le monde actuel [âŠ] ». Pierre Tevanian et lâuniversitaire Fatiha Kaoues relĂšvent « dans ces propos fort confus » « des relents antisĂ©mites »[214].
Alain Soral estime que le souvenir de la Shoah fait lâobjet dâune « mise en scĂšne obscĂšne » destinĂ©e Ă neutraliser la critique du sionisme par la culpabilisation de ceux qui pourraient la porter et ainsi empĂȘcher lâexpression de la compassion pour les Palestiniens[268]. En 2013, il se fĂ©licite dans une vidĂ©o que lâĂ©quipe de France de football nâait pas visitĂ© ce quâil dĂ©signe comme Ă©tant « LA » chambre Ă gaz dâAuschwitz, « qui fait, je crois, 100 mĂštres carrĂ©s » et dans laquelle, dâaprĂšs lui, « pour que les six millions soient un chiffre possible, quatre millions et demi dâĂȘtres humains sont morts, en moins de deux ans, je crois, hein », ce qui constitue selon lui « le plus grand prodige de lâhumanitĂ© quand vous rĂ©flĂ©chissez aux conditions matĂ©rielles que ça implique »[269]. En rĂ©ponse, le site Pratique de l'histoire et dĂ©voiements nĂ©gationnistes (PHDN), spĂ©cialisĂ© dans lâĂ©tude du nĂ©gationnisme, publie un article sous le titre « Alain Soral. StupiditĂ©s sur Auschwitz & malveillances haineuses »[270]. DâaprĂšs ce site, Alain Soral reprendrait Ă son compte des « contre-vĂ©ritĂ©s nĂ©gationnistes » et les diffuserait dans une sĂ©rie de vidĂ©os oĂč il accumulerait une suite « dâerreurs ou de mensonges et de falsifications »[270].
En , il dĂ©clare : « Si on Ă©tait restĂ© au projet de Herzl, de faire un Ătat juif oĂč les Juifs pourraient vivre en tant que nation comme les autres nations, sans renouer avec le projet biblique qui nâest pas un projet nationaliste â câest un projet de domination mondiale et mondialiste au nom dâune Ă©lection divine, ce nâest pas du tout la mĂȘme chose â, [âŠ] je serais le premier des sionistes, bien Ă©videmment ». Lâuniversitaire Julien Salingue en dĂ©duit que « le âsionismeâ dĂ©noncĂ© par Soral est une entitĂ© transnationale, aux contours mal dĂ©finis, qui dicterait sa politique aux banques, aux gouvernements des pays occidentaux et aux mĂ©dias, et qui serait ainsi la source de la crise Ă©conomique, politique et sociale. On est trĂšs loin dâIsraĂ«l et des Palestiniens, et beaucoup plus prĂšs de « lâAncien Testament » qui inspirerait « Wall Street »[210]. Pour Mathieu Molard et Robin dâAngelo, journalistes Ă StreetPress, Alain Soral « se soucie peu dâIsraĂ«l : il ne combat pas la politique de lâextrĂȘme droite israĂ©lienne, il combat le judaĂŻsme »[30].
Concernant le judaĂŻsme, Alain Soral revendique dâĂȘtre « judĂ©ophobe » dans la mesure oĂč « ce nâest pas interdit par la loi »[5]. Il dĂ©nonce ainsi une « communautĂ© organisĂ©e », Ă savoir « juive et sioniste cosmopolite »[90] et considĂšre quâune « communautĂ© qui continue Ă se proclamer « peuple Ă©lu » dans le monde moderne [âŠ] constitue [âŠ] une exception [Ă sa connaissance] unique, celle de ne pas sâĂȘtre dĂ©fait de sa mentalitĂ© primitive malgrĂ© le progrĂšs de la Raison et dâavoir, au contraire, mis la Raison au service dâun tribalisme modernisĂ©, Ă©levĂ© Ă lâĂ©chelle de lâunivers »[271]. Cette « exception » serait selon lui Ă la source dâune « double Ă©thique » caractĂ©ristique du judaĂŻsme qui inciterait Ă juger selon des critĂšres diffĂ©rents ce qui touche les Juifs et ce qui touche les « goyim »[272]. Le , lors dâun meeting Ă Vence, il dĂ©clare : « Les juifs nous prennent pour des goyim, câest-Ă -dire des sous-hommes. La Torah dit que notre destin est dâĂȘtre leurs esclaves. Si on ne se rĂ©volte pas, ici, ce sera bientĂŽt Gaza »[15].
Marie-France Etchegoin rapporte que dans Dialogues dĂ©saccordĂ©s. Combat de Blancs dans un tunnel, sĂ©rie dâĂ©changes entre Ăric Naulleau et Alain Soral publiĂ©e en dĂ©cembre 2013, ce dernier « a pu dresser des listes » de personnalitĂ©s juives ou « sionistes », « conspu[e] « cette putain fardĂ©e quâest la raie publique (sic) parlementaire â en rĂ©alitĂ© la domination des rĂ©seaux sionistes et maçonniques », dĂ©clare que « les rĂ©visionnistes sont les prisonniers politiques de lâOccident contemporain », que « les chambres Ă gaz sont « un dossier qui pue la merde et qui ne tient que par la terreur morale et judiciaire » et que « lâassassinat de trois enfants dans une Ă©cole juive par Mohammed Merah « rĂ©sulte dâune opĂ©ration conjointe franco-israĂ©lienne, dans le but de diaboliser les musulmans. Câest la version française, petit budget, des attentats du 11 septembre ! »[15]. LâĂ©crivain Pierre Jourde, rĂ©agissant Ă la parution du livre, estime : « Toute la vision soralienne du monde, tout son systĂšme, globalisant, repose sur un fondement unique : IsraĂ«l est le vrai maĂźtre du monde, le pouvoir financier qui nous domine et nous exploite est entre les mains des Juifs, Auschwitz est le mensonge central qui articule le complot juif universel[273]. » Pour Aude Lancelin, directrice adjointe de la rĂ©daction de Marianne : « La seule chose qui intĂ©resse Soral ? Les Juifs. La clĂ© du monde pour Soral ? Les Juifs. Le phĂ©nomĂšne Soral, ce nâĂ©tait donc que ça : la rĂ©apparition dĂ©sinhibĂ©e des ficelles les plus grossiĂšres de lâantisĂ©mitisme »[274].
En , lâUnion des Ă©tudiants juifs de France (UEJF) et lâassociation « Jâaccuse ! action internationale pour la justice » portent plainte contre Alain Soral « pour injure raciale » aprĂšs la diffusion en 2013 dâune photographie le montrant effectuer une « quenelle » devant le MĂ©morial aux Juifs assassinĂ©s d'Europe, Ă Berlin[275]. Il justifie son geste en affirmant que le MĂ©morial a Ă©tĂ© construit « pour humilier le peuple berlinois, la plus grande victime de la guerre »[15].
En , une confĂ©rence animĂ©e par Alain Soral et Gilad Atzmon, jazzman israĂ©lo-britannique et antisioniste, est annoncĂ©e Ă Lyon avec pour titre « Les juifs et les autres ». Le ministre de lâIntĂ©rieur Bernard Cazeneuve rappelle Ă cette occasion le principe rĂ©publicain « du respect de lâautre, quel quâil soit », « au vu de ce titre, raciste par nature, et au moment oĂč des actes antisĂ©mites trĂšs graves viennent de se produire en Belgique et en France ». De son cĂŽtĂ©, le prĂ©fet du RhĂŽne et de rĂ©gion Jean-François Carenco appelle « Ă ce que personne ne soit dupe de ces manipulations de la pensĂ©e portĂ©es par une philosophie dâessence raciste et antisĂ©mite ». Enfin, le CRIF demande lâannulation de la rĂ©union. Alors quâon annonce que la confĂ©rence est finalement annulĂ©e, le propriĂ©taire de la salle ayant renoncĂ© Ă la location face Ă la polĂ©mique, le maire de Lyon GĂ©rard Collomb manifeste son « soulagement ». Cependant, la confĂ©rence a finalement bien lieu Ă Meyzieu, sans incident[276] - [277] - [278].
Le , un an de prison ferme est requis contre Soral pour avoir qualifiĂ© le PanthĂ©on de « dĂ©chetterie casher » dans une vidĂ©o datĂ©e de publiĂ©e sur son site internet, aprĂšs le transfert des cendres de Simone Veil au PanthĂ©on[279]. Cette peine est effectivement prononcĂ©e le 2 octobre de la mĂȘme annĂ©e[280].
Crise sanitaire 2020-2021
En , Alain Soral dit que le coronavirus, quâil nomme couillonavirus, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© artificiellement et que la pandĂ©mie permet de lancer une campagne de vaccination globale proposĂ©e par Bill Gates dans le but dâinjecter Ă la population mondiale de lâĂ©lectronique dans le but de la surveiller. Il est dĂ©crit dans les mĂ©dias comme Ă©tant un propagateur de fausses informations en France, notamment concernant la Covid-19[281] - [282].
Dans la culture populaire
En 2014, le rappeur MĂ©dine publie un titre intitulĂ© MC Soraal, qui mĂ©lange les noms dâAlain Soral et du rappeur MC Solaar. Il entend faire passer le message suivant : « Je nâaboierai pas avec les loups. Ni avec les prĂ©tendus dissidents, ni avec les prĂ©tendus bien-pensants. Il y a une troisiĂšme voie »[283] - [284] - [285] - [286].
Le film L'Atelier, réalisé par Laurent Cantet et sorti en 2017, met en scÚne Luc Borel, un idéologue fictif inspiré d'Alain Soral, et dont l'un des principaux personnages suit les vidéos sur Internet[287].
Ćuvres
Romans et essais
- Les Mouvements de mode expliqués aux parents (en collaboration avec Hector Obalk et Alexandre Pasche), Paris, Robert Laffont, 1984, 399 p. (ISBN 978-2-221-00878-2) ; Paris, France Loisirs, 1984, 399 p. (ISBN 978-2-7242-2331-6) ; Paris, Librairie Générale Française, 1985, 408 p. (ISBN 978-2-253-03736-1).
- La CrĂ©ation de mode : Comment comprendre, maĂźtriser et crĂ©er la mode, Paris, S.I.S., 1987, 91 p. (ISBN 978-2-95-022020-2) ; Saint-Denis, Ăditions Kontre Kulture, 2011, 91 p. (ISBN 978-2-95-398802-4).
- Le Jour et la Nuit, ou la Vie dâun vaurien, Paris, Plume, 1991, 183 p. (ISBN 978-2-7021-2041-5) ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre La Vie dâun vaurien, Paris, Blanche, 2001, 144 p. (ISBN 978-2-84628-013-6) ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le mĂȘme titre, Saint-Denis, Ăditions Kontre Kulture, 2012, 125 p. (ISBN 978-2-9539880-1-7).
- Sociologie du dragueur, Paris, Ăditions Blanche, 1996, 252 p. (ISBN 978-2-911621-02-4) ; Paris, Ăditions Blanche, 2004, 246 p. (ISBN 978-2-84628-106-5) ; Paris, Ăditions Blanche, 2013, 199 p. (ISBN 978-2-84628-457-8).
- Vers la fĂ©minisation ? DĂ©montage dâun complot antidĂ©mocratique, Paris, Ăditions Blanche, 1999, 196 p. (ISBN 2-911621-56-5) ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre Vers la fĂ©minisation ? Pour comprendre lâarrivĂ©e des femmes au pouvoir, Paris, Ăditions Blanche, 2007, 211 p. (ISBN 978-2-84628-171-3).
- JusquâoĂč va-t-on descendre ? AbĂ©cĂ©daire de la bĂȘtise ambiante, Paris, Ăditions Blanche, 2002, 259 p. (ISBN 978-2-84628-035-8) ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre AbĂ©cĂ©daire de la bĂȘtise ambiante : JusquâoĂč va-t-on descendre ?, Paris, Pocket, 2003, 286 p. (ISBN 978-2-266-12783-7) ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre AbĂ©cĂ©daires de la bĂȘtise ambiante avec le livre suivant, Paris, Ăditions Blanche, 2008, 473 p. (ISBN 978-2-84628-189-8).
- Socrate Ă Saint-Tropez, Paris, Ăditions Blanche, 2003, 240 p. (ISBN 978-2-84628-062-4) ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre AbĂ©cĂ©daires de la bĂȘtise ambiante avec le livre prĂ©cĂ©dent, Paris, Ăditions Blanche, 2008, 473 p. (ISBN 978-2-84628-189-8).
- MisĂšres du dĂ©sir, Paris, Ăditions Blanche, 2004, 192 p. (ISBN 978-2-84628-081-5) ; Paris, Ăditions Blanche, 2012, 210 p. (ISBN 978-2-84628-297-0).
- Chute ! Ăloge de la disgrĂące, Paris, Ăditions Blanche, 2006, 212 p. (ISBN 978-2-84628-138-6) ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre Chute !, Paris, Ăditions Blanche, 2012, 151 p. (ISBN 978-2-84628-296-3).
- Comprendre lâEmpire : Demain la gouvernance globale ou la rĂ©volte des Nations, Paris, Ăditions Blanche, 2011, 237 p. (ISBN 978-2-84628-248-2).
- Chroniques dâavant-guerre, Paris, Ăditions Blanche, 2012, 280 p. (ISBN 978-2-84628-300-7).
- Dialogues dĂ©saccordĂ©s : Combat de Blancs dans un tunnel (en collaboration avec Ăric Naulleau), Paris, Hugo & Cie, 2013, 232 p. (ISBN 978-2-7556-1274-5).
- Comprendre l'Ă©poque : Pourquoi l'Ă©galitĂ© ?, Saint-Denis, Ăditions Kontre Kulture, 2021, 212 p. (ISBN 978-2367251608).
Préfaces
- Préface à Michel Clouscard, Néo-fascisme et idéologie du désir, BÚgles, Le Castor astral, 1999, 136 p. (ISBN 978-2-85920-369-6).
- Préface à Anne Kling, La France LICRAtisée, Paris, Déterna, 2006, 436 p. (ISBN 978-2-913044-63-0).
- PrĂ©face Ă collectif, Le nâa pas eu lieu, Saint-Alban-les-Eaux, Le Retour aux sources, 2011, 336 p. (ISBN 978-2-35512-041-1).
- Préface à Alexandre Douguine, La QuatriÚme Théorie politique : La Russie et les idées politiques du XXIe, Nantes, Ars magna, 2012 (ISBN 978-2-912164-84-1).
Bande dessinée
- Yacht people (scĂ©nario dâAlain Soral, dialogues de DieudonnĂ© et dessins de ZĂ©on), t. I : Quenelle en haute mer, Saint-Denis, Kontre Kulture, 2012, 44 p. (ISBN 978-2-367250-07-6) ; t. II : Au-dessus câest le soleil, Saint-Denis, Kontre Kulture, 2014, 60 p. (ISBN 978-2-367250-48-9).
Comme acteur
- 1996 : Parfait Amour ! de Catherine Breillat : Philippe.
- 2012 : LâAntisĂ©mite de DieudonnĂ© : Monsieur Gutman.
Comme réalisateur
- 1990 : Chouabadaballet : Une dispute amoureuse entre deux essuie-glaces (court métrage).
- 1993 : Les Rameurs : MisÚre affective et culture physique à CarriÚres-sur-Seine (court métrage).
- 2001 : Confession dâun dragueur (long mĂ©trage), avec SaĂŻd Taghmaoui et Thomas Dutronc.
Notes et références
Notes
- Sa sĆur AgnĂšs Soral explique : « En 1991, le pseudonyme de mon frĂšre Ă©tait ABS⊠Il souffrait de ne pas ĂȘtre connu et mâa demandĂ© de lâaider pour vendre ses premiers livres qui nâavaient, Ă lâĂ©poque, rien de subversif. JâĂ©tais connue, jâavais dĂ©jĂ un nom, il ne lui restait quâĂ se faire un prĂ©nom. Il est devenu Alain Soral. Mon nom Ă lâorigine Ă©tait Bonnet, originaire de Soral. Ce qui a donnĂ© le nom dâusage âBonnet de Soralâ, que portent les papiers de mon frĂšre[1]. »
- « [âŠ] Une brouille de jeunesse qui lâa opposĂ© au critique dâart Hector Obalk, coauteur, juif, de lâun de ses livres. Ă la suite de ce diffĂ©rend, Alain Soral prend sa carte au PC en affirmant : âĂa le fera chier, car ce sont eux qui ont inventĂ© lâantisĂ©mitismeâ[5]. »
- Philippe Vardon a longtemps présidé le groupe identitaire Nissa Rebela.
- L'expression ne pas faire long feu est utilisée « pour désigner une situation qui ne dure pas »[67].
- « Marine Le Pen [âŠ] nâa en revanche que peu dâempathie pour lâessayiste [Soral] : âJe me mĂ©fiais de lui [âŠ]â[5]. »
- Dans une mise au point Ă LâHumanitĂ© en 2007 (« Aux antipodes de ma pensĂ©e », 30 mars 2007), Michel Clouscard, sâil lui reconnaĂźt du « talent », refuse cependant quâon associe son nom Ă celui dâAlain Soral, eu Ă©gard aux « menĂ©es prolepĂ©nistes » de Soral.
- En 2015, Nicolas Lebourg et Jean-Yves Camus, spĂ©cialistes de l'extrĂȘme droite, qualifient Alain Soral de « polĂ©miste antisioniste radical » en prĂ©cisant : « L'antisionisme radical nie Ă IsraĂ«l le droit Ă exister en tant qu'Ătat, confond dĂ©libĂ©rĂ©ment juifs et sionistes, et considĂšre tous les juifs comme les reprĂ©sentants, les relais, les agents, de l'Ătat israĂ©lien »[251].
Références
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- « AgnĂšs et Alain Soral ou la fratrie ennemie », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Il ne faut pas mentir, lâadolescence est la pĂ©riode des expĂ©riences, et chez le futur intello qui sâinterroge sur les mystĂšres du monde, la question de lâhomosexualitĂ©, parmi dâautres, se pose Ă sa conscience [âŠ]. Soit dâhomme Ă homme, discrĂštement, soit sur un mode plus fun, par la bande : triolisme, partouze⊠[âŠ] Bref, Aublack et moi, forts de notre maigre expĂ©rience, Ă©tions tombĂ©s dâaccord : pendant lâacte nous avions dĂ», lâun comme lâautre, pour ne pas dĂ©bander (autre constat mĂ©canique dâĂ©vidence, il faut dâabord bander pour pĂ©nĂ©trer), fermer les yeux trĂšs fort et penser Ă une femme. » Alain Soral, MisĂšres du dĂ©sir (Fiction), 2004, (ISBN 978-2846280815).
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- « National-bolchevisme : de nouvelles convergences », REFLEXes, octobre 1993 ; mis à jour le .
- La journaliste Mariette Besnard et le romancier Didier Daeninckx ayant dĂ©noncĂ©, dans un dossier envoyĂ© Ă Georges Marchais et Ă la grande presse, quelques membres ou proches du PCF quâils accusaient dâ« accointances » avec lâextrĂȘme droite (cf. « Quand Daeninckx alerte Marchais du complot », Globe Hebdo, 30 juinâ6 juillet 1993, p. 22), Le Canard enchaĂźnĂ© (en date du 23 juin 1993) prĂ©tend rĂ©vĂ©ler lâexistence de liens unissant les communistes et les nationalistes, notamment Ă travers la collaboration Ă certains journaux comme LâIdiot international et Le Choc du mois. François Bonnet, dans LibĂ©ration, pointe alors du doigt les « compagnons de route de la galaxie nationale-bolchevik », considĂšre que « le communisme est vraiment pourri puisquâil nâhĂ©site pas Ă sâallier au fascisme » et en vient Ă affirmer quâ« extrĂȘme gauche et extrĂȘme droite, câest pareil ». Ces accusations sont ensuite relayĂ©es par deux journalistes du Monde, Edwy Plenel et Olivier Biffaud : « Ă lâabri de la rĂ©putation dâĂ©crivain maudit quâil sâest plu Ă construire, Jean-Edern Hallier fut donc bien lâalibi principal et lâacteur premier de ce thĂ©Ăątre dâombres oĂč se croisent, depuis plusieurs annĂ©es, apprentis sorciers communistes et thĂ©oriciens nĂ©o-fascistes dâune âtroisiĂšme voieâ entre communisme et capitalisme. Toute la collection de lâIdiot international en tĂ©moigne. » (« âLa tentation national-communisteâ, âLâIdiotâ, laboratoire rouge-brun », Le Monde, 1er juillet 1993). Pour un tĂ©moignage du principal mis en cause, cf. Alain de Benoist, « Sur Jean-Edern Hallier et âLâIdiot internationalâ » [PDF].
- « Les gens un peu instruits savent que le marxisme, loin de se rĂ©duire Ă lâexpĂ©rience soviĂ©tique, est dâabord un outil dâanalyse. Un outil dâanalyse qui conçoit la rĂ©alitĂ© comme une totalitĂ© historique en cours, et dont les performances sont bien supĂ©rieures Ă ce que peut produire lâidĂ©alisme, quâil soit ontologiste ou subjectif. Le marxisme, dit aussi matĂ©rialisme historique et dialectique, donne Ă quiconque sâintĂ©resse Ă la complexitĂ© du rĂ©el, une telle leçon de virilitĂ© intellectuelle, quâil est difficile aprĂšs de se contenter des visions passĂ©istes dâun Maurras, nostalgiques dâun Heidegger, naĂŻves dâun Marcuse, et mĂȘme du mono-dĂ©terminisme plutĂŽt sympathique dâun RenĂ© Girard, qui gagnerait beaucoup Ă lire Henri Wallon ! », in « Alain Soral, lâintellectuel de gauche qui dĂ©range la gauche », ĂlĂ©ments, no 113, Ă©tĂ© 2004.
- Notamment dans ses deux abĂ©cĂ©daires â JusquâoĂč va-t-on descendre ? AbĂ©cĂ©daire de la bĂȘtise ambiante (Blanche, 2002) et Socrate Ă Saint-Tropez : texticules (Ăditions Blanche, 2003) â oĂč Alain Soral passe au crible de son analyse polĂ©mique plusieurs sujets politiques et de sociĂ©tĂ©. Parmi les critiques consacrĂ©es Ă ces pamphlets, certaines Ă©voquent le populisme de Soral, tandis que dâautres Ă©voquent son courage et sa luciditĂ©. Voir RĂ©gine Deforges, « Est-ce Ă ce point de la merde, mon pays ? », L'HumanitĂ©, 10 avril 2002 : « LâabĂ©cĂ©daire de la bĂȘtise ambiante », LâHumanitĂ©, 12 mars 2003. Cf. aussi « François Darras », « Quand Soral sort ses âtexticulesâ », Marianne, 26 mai 2003.
- Il a notamment Ă©crit : « En France, tous les communautarismes montants : gay, islamique⊠se crĂ©ent et se renforcent par imitation, hostilitĂ© et opposition au communautarisme judĂ©o-sioniste, dont le statut privilĂ©giĂ© constitue la jurisprudence communautaire sur laquelle sâappuient leurs revendications face Ă la RĂ©publique » in : « Alain Soral attaque les communautarismes Ă lâĆuvre contre la RĂ©publique », entretien avec « GĂ©nĂ©ration RĂ©publique », .
- Cf. entrée « Intellectuel communautaire. Universalisme et duplicité », Socrate à Saint-Tropez : texticules, op. cit.
- Wieviorka 2005, note 33.
- Fiammetta Venner, ItinĂ©raire dâun gigolo sĂ©mantique. Revue ProChoix, no 60, p. 57-72.
- « Michoko, porno, facho business⊠Dix choses à savoir sur Alain Soral », sur L'Express.fr, (consulté le )
- «Soral est un intellectuel ostracisé», Causeur, no 68, 24 février 2014
- Alain de Benoist, « Alain Soral rĂ©pond Ă Alain de Benoist », ĂlĂ©ments, no 113,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Cf. p. 102-104 de lâĂ©dition de 2002.
- Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, on Ă©coutera lâĂ©vocation de DieudonnĂ© dans lâentretien prĂ©citĂ© LâantisĂ©mitisme tient-il une place significative dans la sociĂ©tĂ© française ?
- Azzeddine Ahmed-Chaouch, « Comment DieudonnĂ© sâest rapprochĂ© de Le Pen », Le Parisien, 8 janvier 2009.
- « Dieudonné-Soral : querelle pour une quenelle », Le Point, 26 novembre 2013.
- Briganti, DĂ©chot et Gautier 2011, p. 55.
- Dominique Albertini et David Doucet, La FachosphĂšre : Comment l'extrĂȘme droite remporte la bataille du net, Flammarion, , 318 p. (ISBN 9782081354913, lire en ligne), p. 141
- Dans un entretien accordĂ© le Ă VSD (« Lâinterview intĂ©grale accordĂ©e Ă une journaliste de VSD »). Voir par ailleurs lâarticle de Claude Askolovitch dans Le Nouvel Observateur no 2103.
- « Pourquoi je me dĂ©solidarise dâEuro-Palestine », alainsoral.com, .
- « Dieudonné par Le Pen repris », REFLEXes, 24 mars 2007 ; mis à jour le 21 mai 2007.
- Entretien dâAlain Soral avec Emmanuel Blanchard, Jean-Charles Deniau et GrĂ©goire Kauffmann le 18 mai 2011, citĂ© dans Lebourg et Beauregard 2012, p. 342.
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- « On retrouve bien lĂ [dans les contestations du verdict sur lâaffaire du gang des barbares] la vision du monde et le rapport Ă lâautre qui fonde le judaĂŻsme : la double Ă©thique. Et jâose penser que cette double Ă©thique â dans lâaffaire du procĂšs Fofana comme ailleurs â est le fond du problĂšme ; Flash, no 19, 30 juillet 2009. Il y aurait en effet passage de lâĂ©tat de « peuple Ă©lu » Ă celui de « peuple martyr » suivant un jeu dialectique : « Comment ne pas comprendre que, aussi durable que le yin et le yang, il y a engendrement rĂ©ciproque, rĂ©ciprocitĂ© dialectique de lâĂ©lection et du martyr ? Martyr parce quâĂ©lu, Ă©lu parce que martyr ; et que, aussi fatale quâest la fatalitĂ© elle-mĂȘme, on ne peut Ă©chapper Ă lâune sans sâĂ©manciper de lâautre. EntrĂ©e « Ălu, martyr », op. cit..
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Voir aussi
Bibliographie
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- Bruno Di Mascio, Les souterrains de la démocratie : Soral, les complotistes et nous, Paris, Temps présent, , 137 p. (ISBN 978-2-916842-30-1).
- Collectif des 4, Le cas Alain Soral : Radiographie d'un discours d'extrĂȘme droite, Ă©ditions Le Bord de l'eau, coll. « Clair & Net », , 180 p. (ISBN 2356875980, prĂ©sentation en ligne).
Articles connexes
Liens externes
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