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Masculinisme (idéologie)

Le masculinisme est d'une part l'ensemble des mouvements sociaux qui se préoccupent de la condition masculine et de « la défense des droits des hommes, de leur indépendance et de leurs valeurs »[1] - [2] ; dans un autre contexte, il est l'idéologie de la domination masculine sur les femmes. Le masculinisme dans ce dernier sens s'oppose au féminisme, considÚre que la notion de patriarcat n'existe pas et que les femmes ont gagné au détriment des hommes, suivant un discours antiféministe réactionnaire. Les partisans de cette idéologie préfÚrent parler d'hominisme, considérant que le terme de « masculinisme » serait un « néologisme créé à des fins de diabolisation »[3].

Le poing fermĂ© dans le symbole ♂ est un symbole adoptĂ© par certains masculinistes.

Le masculinisme est généralement critiqué par les universitaires et les associations pour ses revendications de symétrie, la violence contre les femmes étant bien supérieure à celle subie par les hommes et leurs droits étant bien plus menacés dans une société toujours inégalitaire ; le masculinisme ne serait qu'une forme d'antiféminisme visant à conserver le privilÚge masculin.

Étymologie et dĂ©finition

Étymologie

Selon le TrĂ©sor de la langue française, la premiĂšre attestation de « masculinisme » date de 1931 pour dĂ©signer une maladie chez la femme ayant des caractĂšres sexuels masculins[4]. Le dictionnaire mentionne le terme prĂ©dĂ©cesseur « masculisme », attestĂ© en 1902 dans le Nouveau Larousse illustrĂ©, « qui avait Ă  l'origine le sens de « ensemble du sexe masculin, de ses conditions d'ĂȘtre, naturelles et sociales » par opposition Ă  fĂ©minisme, dĂ©rivĂ© par haplologie de masculin sur le modĂšle de fĂ©minisme ».

DĂ©finition

Selon le Grand dictionnaire terminologique, mĂȘme « si l'histoire du terme masculinisme commence au dĂ©but du XXe siĂšcle (et peut-ĂȘtre mĂȘme un peu avant), celui-ci ne peut ĂȘtre dĂ©fini de maniĂšre plus prĂ©cise tant sa conception dĂ©pend de la personne qui l'utilise. Par exemple, il peut aussi bien dĂ©signer un mouvement qui revendique le retour et la consolidation des rĂŽles dits masculins dans une sociĂ©tĂ© X, qu'un mouvement qui regroupe des hommes qui considĂšrent que leur masculinitĂ© peut ĂȘtre un obstacle Ă  leurs droits parentaux, ou qu'une attitude relevant d'une idĂ©ologie patriarcale. »[5]

Pour Francis Dupuis-DĂ©ri, « du cĂŽtĂ© anglophone, le mot est employĂ© le plus souvent pour dĂ©signer l’idĂ©ologie patriarcale ou une perspective masculine androcentrĂ©e. Du cĂŽtĂ© francophone, Ă  partir des annĂ©es 1990, le mot est de plus en plus frĂ©quemment employĂ© pour dĂ©signer un courant antifĂ©ministe »[6]. Avec la sociologue quĂ©bĂ©coise MĂ©lissa Blais[N 1], le politologue Ă©crit, en 2012, que le discours du masculinisme « affirme que les hommes sont en crise Ă  cause de la fĂ©minisation de la sociĂ©tĂ© (en)[8] ».

DĂ©finition

Le mot est initialement un anglicisme issu des milieux universitaire et militant fĂ©ministe nord-amĂ©ricains, oĂč il dĂ©signe la « domination des hommes » aussi bien dans le milieu professionnel que dans les autres activitĂ©s[9]. Ainsi le masculinisme comme domination des hommes, sous forme de patriarcat ou de « sociĂ©tĂ© des frĂšres »[10] est distinct des Ă©tudes de genre sur les masculinitĂ©s.

L'hominisme est considĂ©rĂ© comme un synonyme du masculinisme[11]. Ce nĂ©ologisme a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans le dĂ©but des annĂ©es 2000 par le psychologue et sexologue quĂ©bĂ©cois Yvon Dallaire, pour « se prĂ©senter comme Ă©tant au-dessus de la mĂȘlĂ©e en se distanciant du fĂ©minisme et du masculinisme »[11]. Francis Dupuis-DĂ©ri et ses collĂšgues objectent que tout comme son synonyme, c'est une « idĂ©ologie hostile Ă  l'Ă©mancipation rĂ©elle des femmes [qui] Ɠuvre Ă  la conservation du privilĂšge des hommes et Ă  leur position de pouvoir au sein de la sociĂ©tĂ©[12]. »

Le sociologue Michel Dorais est présenté comme le représentant d'une improbable mouvance masculiniste progressiste[13], qui se définit dans une perspective égalitaire[14], tout en reconnaissant que contrairement au féminisme, le masculinisme n'est pas un mouvement social mais le fruit d'un désarroi personnel[15]. Dans la rhétorique de Dorais, comme dans les autres discours masculinistes, le mouvement féminisme est désigné comme la cause premiÚre de cette crise de la masculinité[16].

Historique

En anglais, le terme masculinism fait son apparition en 1911 dans un périodique féministe, Freewoman, en tant que complément hypothétique de « féminisme » :

« Masculinism and feminism are relative terms, and when one is strong enough to equate the other both will become merged in a common doctrine of humanism[17] - [9] - [18]. »

« Masculinisme et féminisme sont des termes relatifs, et lorsque l'un sera suffisamment fort pour égaler l'autre, les deux fusionneront en une doctrine commune d'humanisme. »

Hubertine Auclert, journaliste, Ă©crivaine et militante fĂ©ministe, emploie le terme en français en 1900 dans son essai Les femmes arabes en AlgĂ©rie[19]. La philosophe fĂ©ministe MichĂšle Le DƓuff, dans son livre de 1989 L’Étude et le Rouet, reprend le terme en affirmant l'avoir forgĂ©[18]. Elle y Ă©crit : « Pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y a qu’eux qui comptent et leur point de vue), j’ai forgĂ© le terme de masculinisme. » Selon le sociologue LĂ©o Thiers-Vidal, « la notion de masculinisme a Ă©tĂ© introduite en France par MichĂšle Le DƓuff ». Il la dĂ©crit comme « l’idĂ©ologie politique gouvernante, structurant la sociĂ©tĂ© de telle façon que deux classes sociales sont produites : les hommes et les femmes. La classe sociale des hommes se fonde sur l’oppression des femmes, source d’une qualitĂ© de vie amĂ©liorĂ©e ». Il dĂ©crit la masculinitĂ© comme « un nombre de pratiques — produisant une façon d’ĂȘtre au monde et une vision du monde — structurĂ©es par le masculinisme, fondĂ©es sur et rendant possible l’oppression des femmes », et les hommes comme « les acteurs sociaux produits par le masculinisme, dont le trait commun est constituĂ© par l’action oppressive envers les femmes »[20].

Selon MĂ©lissa Blais, le masculinisme connaĂźt trois phases de dĂ©veloppement au xxe siĂšcle. Dans les annĂ©es 1980, il dĂ©signe Ă  la fois des mouvements apparaissant en AmĂ©rique et en Europe occidentale, « Ă  l’origine profĂ©ministes, [prenant] parfois la forme de groupes de parole qui visent Ă  permettre aux hommes d’échanger au sujet des difficultĂ©s liĂ©es Ă  la masculinitĂ©. », et des discours antifĂ©ministes et conservateurs. Dans les annĂ©es 1990, ces mouvements opposĂ©s se dĂ©veloppent. Dans les annĂ©es 2000, le versant antifĂ©ministe se consolide, notamment grĂące Ă  la participation d'intellectuels, psychologues et militants antifĂ©ministes, qui mĂšnent des actions et procĂšs[21].

Depuis 2010, on assiste dans la presse Ă  un glissement sĂ©mantique du terme, qui, tout en reprenant l'historique des mouvements masculinistes aux États-Unis et au Canada, fait un amalgame entre ce terme et des revendications de retour Ă  plus de virilitĂ©[22] ou, au contraire, Ă  la diminution des diffĂ©rences de genre[23].

Les men’s studies n'existent pas en tant que telles en France, ce qui est dĂ» Ă  une organisation de la recherche universitaire par dĂ©partement et non par sujet d'Ă©tude. Toutefois, des initiatives citoyennes — par exemple le podcast de Victoire Tuaillon Les Couilles sur la table[24] —, qui visent Ă  analyser, discuter et proposer des pistes afin de comprendre les mĂ©canismes de construction des masculinitĂ©s (le genre) et les dĂ©construire lorsqu'elles sont nuisibles, tant pour les femmes et les non-binaires que pour les hommes[25].

Parmi les universitaires contribuant Ă  ces Ă©tudes, le sociologue Éric Fassin et le philosophe Didier Eribon en France. La sociologue australienne R.W. Connell. classe ainsi les masculinitĂ©s : hĂ©gĂ©monique, complice, subordonnĂ©e, marginalisĂ©e[26].

Thématiques et revendications du masculinisme

Le masculinisme affirme dĂ©noncer certains Ă©lĂ©ments des sociĂ©tĂ©s occidentales modernes. Le mouvement estime les sociĂ©tĂ©s discriminantes envers les hommes, notamment par une lĂ©gislation et une application des lois discriminatoires. Il dĂ©nonce ainsi des inĂ©galitĂ©s sur le droit de garde des pĂšres, les conditions de travail plus pĂ©nibles et dangereuses, le paiement de services gratuits pour les femmes. Les lois seraient appliquĂ©es de façon plus sĂ©vĂšre Ă  l'Ă©gard des hommes, qui Ă  dĂ©lits Ă©gaux seraient condamnĂ©s Ă  des peines de prison plus longues que les femmes, et plus souvent Ă  des peines de prison ferme[27]. À titre d'exemple, les masculinistes dĂ©noncent les fausses accusations d'abus sexuel, qu'ils estiment frĂ©quentes[28] - [29]. Selon Jean-Claude St-Amant, chercheur Ă  l’universitĂ© de Laval : « Oui, il y a des discriminations sur la base de la classe sociale oĂč des hommes sont aussi victimes, mais ils ne le sont pas en tant qu’hommes »[3].

Au Canada, une revendication fréquente est la lutte contre le décrochage scolaire masculin[30].

Pour le docteur Virginie Martin, professeure Ă  l’école Kedge Business School, les masculinistes rejettent le fĂ©minisme et la notion de patriarcat qui pour eux n’existe pas : « Ils assurent que ce siĂšcle est Ă©minemment fĂ©minin, que les femmes sont partout, et qu’elles ont gagnĂ© ». La notion de masculinisme ne peut ĂȘtre dĂ©finie comme « un fĂ©minisme pour hommes » car si les discriminations envers les femmes sont prouvĂ©es par des Ă©tudes, il n'y en a pas pour la discrimination envers les hommes[3].

Critiques du masculinisme

Les masculinistes issus de « mouvements des pĂšres » affirment vouloir une symĂ©trie des sanctions des hommes et des femmes. Or, selon Pascale Vielle, sociologue et directrice de l'Institut pour l'Ă©galitĂ© des femmes et des hommes entre 2004 et 2006, « la gravitĂ© des faits n'Ă©tait pas symĂ©trique », surtout en ce qui concerne la violence contre les femmes : « les violences ayant entraĂźnĂ© la mort ne concernent que les femmes pour la plupart ». Elle dĂ©nonce un entrisme auquel ont cĂ©dĂ© ses successeurs : « les statistiques sont noyĂ©es, de sorte Ă  ne pas fĂącher les hommes ». Selon La Libre Belgique : « le masculinisme est une idĂ©ologie qui rĂ©fute la nĂ©cessitĂ© de lutte pour les droits des femmes. Selon eux, les fĂ©ministes dĂ©sirent prendre le pouvoir », ce qui est une « idĂ©ologie dangereuse ». AprĂšs les mouvements fĂ©ministes des annĂ©es 1970, il y a une rĂ©action masculiniste dans les annĂ©es 1980. Puis, avec le mouvement #MeToo en 2017 qui libĂšre la parole des femmes sur les rĂ©seaux sociaux, apparaĂźt une nouvelle rĂ©action masculiniste, qui a parfois recourt au cyberharcĂšlement organisĂ©, tel celui contre Marion SĂ©clin en 2016. Pour Pascale Vielle « Il faut Ă  tout pris [sic] Ă©viter de prĂ©senter l’homme et la femme comme irrĂ©ductiblement opposĂ©s et complĂ©mentaires afin d’éviter d’asseoir une domination. Le discours de la complĂ©mentaritĂ© permet de lĂ©gitimer la domination des femmes. L'exaltation d'identitĂ©s prĂ©sentĂ©es comme antagonistes attise les conflits »[31].

Selon le sociologue Édouard Leport, auteur d'un thĂšse jugeant les revendications du respect du droit des pĂšres dans les sĂ©parations comme Ă©tant une volontĂ© de domination anti-fĂ©ministe[32], les associations de pĂšres « sont les reprĂ©sentantes les plus actives en France du mouvement masculiniste, dans le sens oĂč ce sont des hommes qui se mobilisent en tant qu’hommes pour revendiquer plus de droits et d’avantages pour les hommes ». Ils prennent une posture fĂ©ministe de « rhĂ©torique », accusant la justice de favoriser les femmes alors que celle-ci favorise les demandes des pĂšres. Il souligne que quand ces associations mettent en avant le faible taux de gardes alternĂ©es Ă  12 %, elles ne prĂ©cisent pas que « si les pĂšres ne passent pas plus de temps avec leurs enfants, c’est qu’ils ne le demandent pas, qu’ils n’en ont pas envie »[33] »

Selon l'anthropologue Lucie Jouvet-Legrand, dans un contexte du recul des droits des femmes dans des pays entre autres occidentaux, en vĂ©hiculant l'idĂ©e fausse et biaisĂ©e statistiquement qu'il y aurait une symĂ©trie des violences conjugales entre hommes et femmes et donc que les hommes seraient victimes d'une injustice en les reprĂ©sentant comme coupables et non victimes, les masculinistes « pensent que les droits des femmes sont devenus, dans certains domaines, supĂ©rieurs Ă  ceux des hommes et tentent de renverser les rĂŽles en les victimisant. Le discours masculiniste est une idĂ©ologie qui vise Ă  remettre en question les acquis des femmes et qui s’acharne Ă  discrĂ©diter le fĂ©minisme »[34]. Selon l’association belge Collectif contre les violences familiales et l’exclusion, « identifier clairement le masculinisme permet de comprendre qu’il s’agit d’un mouvement rĂ©actionnaire, composĂ© d’activistes et d’une des formes les plus virulentes de l’antifĂ©minisme. Le discours masculiniste critique les « excĂšs » du fĂ©minisme et les « dĂ©rives » d’une sociĂ©tĂ© devenue Ă©galitaire »[35].

Plusieurs militants fĂ©ministes ou pro-fĂ©ministes manifestent leurs craintes devant la « montĂ©e du discours masculiniste »[36]. En 1998, dans un article pour Nouvelles Questions fĂ©ministes, Martin Dufresne, membre du Collectif masculin contre le sexisme, analysant des points qu'il considĂšre constitutifs du discours masculiniste aux États-Unis et au Canada, retient que ce discours place les hommes en position de victimes et d'opprimĂ©s dans le but, croit Dufresne, de justifier « de nouveaux modes d'exercice de l'oppression des femmes par les hommes, en exploitant un discours libertaire ». Il s'efforce de montrer comment l'activitĂ© de pression et le discours du mouvement, centrĂ© sur la sphĂšre familiale, a des effets sur les lĂ©gislateurs[37] et sur la criminalitĂ© sexiste[38].

Pour la chercheuse canadienne Pierrette Bouchard, en 2003, le masculinisme vise Ă  dĂ©fendre des privilĂšges masculins dans la sociĂ©tĂ©, au dĂ©triment des droits des femmes[39]. Rejoignant ces analyses, en 2009, HĂ©lĂšne Palma, sociologue canadienne fĂ©ministe titulaire de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes, constate que le discours masculiniste est plus revendicatif que politique. Il vise en premier lieu Ă  contester les dispositions post-divorce relatives aux enfants et aux pensions alimentaires, Ă  nier les violences conjugales, Ă  contester les statistiques sur ces violences et affirmer que les hommes seraient autant, voire plus battus que les femmes, et Ă  contester le droit Ă  l’avortement et Ă  la contraception, ainsi qu'Ă  remettre en cause le droit du divorce. Les moyens utilisĂ©s pour dĂ©fendre le discours passent par le rĂ©seautage sur Internet, les pressions auprĂšs des organes lĂ©gislatifs, l'entrisme dans les instances para-judiciaires et la mĂ©diatisation utilisant au besoin la calomnie ou l'intimidation. Selon elle, les rĂ©sultats conduiraient non seulement Ă  des modifications de la lĂ©gislation favorables aux thĂšses du petit groupe d'hommes revendiquant ces Ă©volutions, mais interdiraient « de protĂ©ger les enfants de la violence d’un conjoint » et engageraient la « responsabilitĂ© pĂ©nale pour toute personne essayant de secourir femmes et enfants victimes de maltraitances » selon son analyse du procĂšs de l’association quĂ©bĂ©coise SEDIRE[40].

Certains avancent que le masculinisme serait une dĂ©marche visant moins Ă  dĂ©fendre le droit des hommes qu'Ă  lutter contre un fĂ©minisme ayant permis aux femmes « d'aller trop loin »[41]. Pour MĂ©lissa Blais et Francis Dupuy-DĂ©ry, « il apparaĂźt tout Ă  fait ridicule (et scandaleux) d’affirmer que le fĂ©minisme est allĂ© trop loin et que les hommes sont aujourd’hui sous le contrĂŽle des fĂ©ministes en particulier et des femmes en gĂ©nĂ©ral »[42].

Selon Le Temps, les masculinistes « rĂ©cupĂšrent les discours des fĂ©ministes pour affirmer qu’à cause d’elles, les hommes sont devenus le nouveau sexe faible. Nostalgiques d’un patriarcat tout puissant, ils fĂ©dĂšrent de plus en plus d’adeptes ». Warren Farrell, professeur d'universitĂ© amĂ©ricain considĂ©rĂ© comme le pĂšre du mouvement masculiniste avec son livre de 1993 Le mythe de la domination masculine, pense que « Les hommes gagnent plus, mais les femmes ont une vie plus Ă©quilibrĂ©e. Elles ont tort de penser que parce que les hommes gagnent plus, ils ont plus de pouvoir ». Le documentaire de Cassie Jaye The Red Pill met en avant les masculinistes les plus connus comme Paul Elam, activiste amĂ©ricain et misogyne, qui compare les «fĂ©minazies» au Ku Klux Klan et « la mĂȘme complainte » des tĂ©moignages avec les statistiques « 75% des suicides sont commis par des hommes, 93% des victimes d’accidents de travail sont des hommes, sans oublier la garde des enfants, trop souvent confiĂ©e Ă  la mĂšre, etc ». Le sociologue amĂ©ricain Michael Kimmel qui ne nie pourtant pas le dĂ©sarroi masculin et Ă©voque les Angry white male dans un de ses ouvrages et pense que « le fĂ©minisme est bon pour les hommes » est trĂšs critiquĂ© par certains masculinistes. Selon Caroline Dayer, spĂ©cialiste en discrimination et enseignante Ă  l’UniversitĂ© de GenĂšve les masculinistes « ne veulent pas l’égalitĂ© mais imposer une vision figĂ©e des rapports sociaux, qui participe Ă  la volontĂ© de maintien des privilĂšges, et s’apparente Ă  des logiques racistes. Leur idĂ©ologie se fonde sur l’androcentrisme, c’est-Ă -dire que seuls les hommes et leur point de vue comptent. Ce discours est d’autant plus saillant dans un contexte de crise, pour barrer les avancĂ©es vers l’égalitĂ© concrĂšte. » Des anti fĂ©ministes trĂšs mĂ©diatiques et s'identifiant comme masculinistes sont Donald Trump et Éric Zemmour. Selon l’anthropologue MĂ©lanie Gourarier, « Faire croire Ă  la disparition d’un Ăąge d’or, d’une culture, d’une identitĂ©, est une ruse du pouvoir qui ne date pas d’hier. On trouve dĂ©jĂ  des discours sur le masculin affaibli par les femmes au XVIIIe siĂšcle, alors que les rapports de force ne se sont jamais inversĂ©s »[43].

Mouvements masculinistes

Le MRA

Le MRA, acronyme de Men's Rights Activists (« Activistes pour les droits des hommes »), est un mouvement de revendication sociale défendant les droits des hommes sur le modÚle du féminisme (conférences, manifestations)[44].

Les incels

Le terme d'incels (en français « cĂ©libataires involontaires ») dĂ©signe une communautĂ© s'Ă©tant dĂ©veloppĂ©e sur Internet au sein de la ManosphĂšre, notamment sur Reddit et 4chan. Ils se dĂ©finissent comme frustrĂ©s de leur abstinence sexuelle non dĂ©sirĂ©e et accusent les femmes d'ĂȘtre responsables de leur cĂ©libat, tout en affichant, pour une partie d'entre eux, de forts complexes sur leur physique. Au sein des communautĂ©s en ligne qu'ils frĂ©quentent, la recherche d'une camaraderie et d'une Ă©coute de la part de tiers se commue souvent en un radicalisme misogyne. La haine des femmes qu'ils entretiennent peut aller jusqu'Ă  rĂ©clamer un droit au viol et les appels au meurtre y sont frĂ©quents. Ils se matĂ©rialisent parfois, comme lors de la tuerie de Toronto en 2018[45] - [46], ou celle d'Isla Vista en 2014[47] - [48]. Ils utilisent un vocabulaire bien spĂ©cifique, dĂ©nonçant, tout en se sectarisant, le systĂšme social Ă©mergent aux États-Unis dans les annĂ©es 2000. Selon leur classification, les « Chads » dĂ©signent l'archĂ©type du jeune homme sportif, musclĂ©, stupide et mauvais garçon qui a du succĂšs auprĂšs des femmes, tandis que les « Stacys » dĂ©signent leur pendant fĂ©minin, c'est-Ă -dire l'archĂ©type de la jeune femme dĂ©sirable mais superficielle, gĂ©nĂ©ralement aisĂ©e et matĂ©rialiste, attirĂ©e par les « Chads »[49].

Les MGTOW

MGTOW pour « Men Going Their Own Way » (« Les hommes qui suivent leur propre chemin ») est une communauté en ligne masculiniste antiféministe et parmi les plus misogynes et promptes à menacer de violence physique. Ces hommes décrivent la société moderne féministe comme étant en leur défaveur au niveau économique aussi bien que sentimental. Ils ont décidé de bannir les femmes de leur vie pour se concentrer sur leur vie professionnelle qu'ils mettent en avant. Ce mode de pensée repose sur le fait qu'en coupant l'offre sexuelle et attentionnelle apportée aux femmes, les discriminations faites aux hommes par le féminisme disparaßtront. Ils estiment que le mariage est en défaveur de l'homme et mettent en avant la prostitution en alternative aux relations à long terme. Ils insultent les femmes sur les réseaux sociaux et les décrivent comme « un fardeau financier »[50] - [51] - [52] - [53] - [54].

France

En France, un masculinisme anti-fĂ©ministe a principalement Ă©tĂ© diffusĂ© et popularisĂ© par Alain Soral et Éric Zemmour[55] - [56] - [57] - [58].

Les Hommen

Une manifestation d'un groupe Hommen en 2013.

Les Hommen sont un groupe français de militants masculinistes, crĂ©Ă© en mars 2013[59] - [60], revendiquĂ© « de droite, libĂ©ral et conservateur », proche du Printemps français[61], qui acquiert une certaine notoriĂ©tĂ© au moment oĂč il manifeste son opposition au mariage entre personnes de mĂȘme sexe[62] - [63]. Le nom « Hommen » parodie celui des Femen ; ils en utilisent en effet les codes[64] en menant eux aussi leurs actions torse nus[65], mais masquĂ©s[61]. En janvier 2014, leur utilisation sur Twitter du hashtag antisĂ©mite « quenelle » tĂ©moigne de leur attachement Ă  la droite et divise les opposants au mariage des couples homosexuels[66]. Le blog Homen prĂŽne « un retour aux sources de la bonne et franche camaraderie, de la filiation et de la paternitĂ© »[67]. Selon le politologue spĂ©cialiste de l'extrĂȘme droite Jean-Yves Camus, l'Hommen type « est un jeune catholique affirmĂ© appartenant aux couches moyennes ou bourgeoises de la population française. Ils sont "sur le fil" entre droite de gouvernement et extrĂȘme droite ». Il note « un fort investissement du Bloc identitaire dans ce groupe, notamment en province ». Selon le politologue Erwan LecƓur, les Hommen sont certain « d’ĂȘtre du cĂŽtĂ© de la morale – chrĂ©tienne – Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre du cĂŽtĂ© du droit ou de la justice. C'est un mouvement rĂ©actionnaire, au sens propre du terme »[68].

Les associations de défense des droits des pÚres

SOS Papa est une association française qui entend dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des pĂšres dans les situations conflictuelles de divorce ou de sĂ©paration[41]. Avec 16 000 adhĂ©rents et plusieurs actions trĂšs mĂ©diatisĂ©es en 2013[69], elle est la plus connue d'une vingtaine d'associations françaises qui poursuivent le mĂȘme but: « SVP Papa », « SOS divorce », « Mouvement de la condition paternelle », « Les Papas = Les Mamans », etc.[70]. Ces associations soutiennent juridiquement les pĂšres qui cherchent Ă  obtenir la garde de leurs enfants ou qui contestent la pension alimentaire, et militent pour rendre systĂ©matique la garde alternĂ©e[41]. Elles revendiquent un droit Ă  avoir un pĂšre et une mĂšre au nom de l’« intĂ©rĂȘt de l’enfant  », considĂ©rant que l'institution judiciaire « surfĂ©minisĂ©e » rend des jugements dĂ©favorables aux pĂšres[71]. Quatre membres de SOS Papa ont Ă©tĂ© jugĂ©s en 2009 pour l’enlĂšvement d’un enfant, et l'un d'eux condamnĂ© Ă  6 mois de prison[72].

Notes et références

Notes

  1. Mélissa Blais est professeure associée à l'institut de recherches et d'études féministes (IREF) de l'Université du Québec à Montréal[7].

Références

  1. « masculinisme », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. « Masculinisme », sur L'Internaute (consulté le ).
  3. « VirilitĂ©, discriminations
 Les masculinistes dĂ©fendent leurs droits », sur 20 Minutes, (consultĂ© le ).
  4. Informations lexicographiques et étymologiques de « Masculinisme » (sens dér. 1) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales : « Présence chez la femme de caractÚres sexuels secondaires masculins ».
  5. « Grand dictionnaire terminologique - masculinisme », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  6. Francis Dupuis-DĂ©ri, « Le « masculinisme » : une histoire politique du mot (en anglais et en français) », Recherches fĂ©ministes, Érudit, vol. 22, no 2,‎ , p. 97–123 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI https://doi.org/10.7202/039213ar, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. « Mélissa Blais », sur Institut de recherches et d'études féministes, Université du Québec à Montréal (consulté le ).
  8. (en) MĂ©lissa Blais et Francis Dupuis-DĂ©ri, « Masculinism and the Antifeminist Countermovement », Social Movement Studies, vol. 11, no 1,‎ , p. 21-39 (ISSN 1474-2837, DOI 10.1080/14742837.2012.640532, lire en ligne, consultĂ© le ) : « Yet, a particular form of antifeminism has been at work for a number of years, more specifically, masculinism. Its discourse claims that men are in crisis because of the feminization of society »
  9. (en) M.D. Eder, « Doth a Man Travail with Child? », The Freewoman,‎ , p. 33-34 in (en) Lucy Delap, Maria DiCenzo et Leila Ryan, Feminism and the Periodical Press, 1900-1918, vol. 1, Taylor & Francis, , 1560 p. (ISBN 978-0-415-32026-9, lire en ligne), partie 6, « Motherhood and the family », p. 165.
  10. « Carole Pateman, Le contrat sexuel, La Découverte, coll. « textes à l'appui », 2010, 332 p., », (ISBN 9782707164292).
  11. Francis Dupuis-DĂ©ri1, « Le « masculinisme » : une histoire politique du mot (en anglais et en français) », Recherches fĂ©ministes, vol. 22, no 2,‎ , p. 97–123 (ISSN 1705-9240 et 0838-4479, DOI 10.7202/039213ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Christine Bard, Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri, Antiféminismes et masculinismes d'hier et d'aujourd'hui, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-081662-1, lire en ligne)
  13. StĂ©phanie Rousseau, « MĂ©lissa Blais et Francis Dupuis-DĂ©ri (dirs), Le mouvement masculiniste au QuĂ©bec. L’antifĂ©minisme dĂ©masquĂ©, MontrĂ©al, Les Éditions du Remue-mĂ©nage, 2008, 257 p. », Recherches sociographiques, vol. 49, no 3,‎ , p. 592–594 (ISSN 0034-1282 et 1705-6225, DOI 10.7202/019900ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. Michel Dorais, « Pour une approche masculiniste », dans Des hommes et du masculin, Presses universitaires de Lyon, coll. « CRÉA », (ISBN 978-2-7297-1027-9, lire en ligne), p. 193–203
  15. Amandine Maziers, « Vague à l'homme », sur La Libre.be (consulté le )
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Voir aussi

Sur les enjeux

Bibliographie sur les droits des hommes

  • Germain Dulac, Aider les hommes
 aussi,
  • Mary Plard, PaternitĂ©s imposĂ©es,
  • Yvon Dallaire, Homme et fier de l'ĂȘtre, Option SantĂ©, 2001
  • John Goetelen, Marco Pietteur, La femme est-elle vraiment l'avenir de l'homme ?, 2006
  • Sophie Torrent, L'homme battu, Option SantĂ©, 2001
  • (en) John Gordon, Playboy Press, The Myth of the Monstrous Male and Other Feminist Fallacies, New York, 1982
  • (en) Warren Farrell, Simon & Schuster, The Myth of Male Power: Why Men Are the Disposable Sex, New York, 1993
  • (en) David Thomas, William Morrow and Co., Inc., Not Guilty: The Case in Defense of Men, New York, 1993
  • (en) Paul Nathanson et Katherine K. Young, Spreading Misandry: The Teaching of Contempt for Men in Popular Culture, McGill-Queen's University Press, Montreal, 2001
  • (en) Jack Kammer, If Men Have All the Power How Come Women Make the Rules?
  • (en) Andrew Kimbrell, The Masculine Mystique
  • Josselin Tricou, « Entre masque et travestissement : RĂ©sistances des catholiques aux mutations de genre en France: le cas des "Hommen" », Estudos de ReligiĂŁo, vol. 30, no 1, janvier-, p. 45-76 lire en ligne

Filmographie

  • Cassie Jaye, The Red Pill (documentaire), États-Unis, 2016, 117 min.
  • LorĂšne Debaisieux, Sois pĂšre et tais-toi ! (documentaire), France, 2014, 52 min.
  • Bertrand Blier, Calmos, France, 1976.
  • Claudia DĂ©jĂ , Drames de la sĂ©paration : Quand le pĂšre devient l’ennemi (documentaire), Allemagne, 2004, 52 min.
  • Myriam Tonelotto et Marc Hansmann, In Nomine Patris (documentaire), La bascule, France – Allemagne, 2005, 52 min.
  • Patric Jean, La Domination masculine (long mĂ©trage documentaire), QuĂ©bec, 2009. — Comprend de nombreux entretiens avec des masculinistes quĂ©bĂ©cois.

Articles connexes

Liens externes

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