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Études de genre

Les Ă©tudes de genre forment un champ de recherche pluridisciplinaire qui Ă©tudie les rapports sociaux entre les sexes. Le genre y est considĂ©rĂ© comme une construction sociale et est analysĂ© dans « tous les domaines des sciences humaines et sociales : histoire, sociologie, anthropologie, psychologie et psychanalyse, Ă©conomie, sciences politiques, gĂ©ographie
 »[1].

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les Ă©tudes de genre proposent une dĂ©marche de rĂ©flexion et rĂ©pertorient ce qui dĂ©finit le masculin et le fĂ©minin dans diffĂ©rents lieux et Ă  diffĂ©rentes Ă©poques, et s’interrogent sur la maniĂšre dont les normes se reproduisent au point de sembler « naturelles ».

Histoire

À partir du XIXe siĂšcle, la question des personnes transgenres, sans que le mot soit ainsi formulĂ©, trouble en Occident les conceptions sur le sexe et la sexualitĂ© : Karl Heinrich Ulrichs parle en 1860 d'« Ăąme de femme dans un corps d’homme ». Toutefois, la question du genre se confond alors avec l'orientation sexuelle, les hommes homosexuels Ă©tant perçus comme effĂ©minĂ©s[2].

Ce sont les travaux de Margaret Mead qui jouent un rĂŽle prĂ©curseur en 1935[3]. Elle y utilise le concept de « rĂŽle sexuĂ© » qui distingue pour la premiĂšre fois le rĂŽle social et le sexe. Cette notion de « rĂŽle sexuĂ© » est l'ancĂȘtre direct de l'idĂ©e de genre[4]. Cependant, le terme « genre » est Ă  l'Ă©poque utilisĂ© en un sens radicalement opposĂ© Ă  celui qui nous est connu aujourd'hui. Il sert avant tout Ă  la construction d'Ă©tudes normatives sur des sujets relatifs Ă  la sexualitĂ© comme le montre le cas de John Money contre lequel se sont construites les Ă©tudes modernes sur la question du genre.

Dans les annĂ©es 1950 aux États-Unis, le psychologue et sexologue controversĂ©[5] John Money formule pour la premiĂšre fois une dĂ©finition des rĂŽles de genre (« gender roles ») dans des Ă©tudes qui portent sur l'hermaphroditisme. Selon sa conception, qui ne sera pas reprise par la suite[5], la notion de genre permet de nommer l'Ă©cart entre rĂŽle social sexuĂ© et l'assignation biologique des sexes quand celle-ci est ambigĂŒe[2]. Dans le cas des jumeaux Reimer, David Reimer, dont le pĂ©nis a Ă©tĂ© carbonisĂ© par une circoncision ratĂ©e, Money prĂ©conise une « rĂ©attribution sexuelle », persuadĂ© qu'aprĂšs l’ablation des testicules et un traitement hormonal, en Ă©tant Ă©levĂ© comme une fille, David deviendra une femme. À l'adolescence, Brenda-David refuse la vaginoplastie et se fait de nouveau opĂ©rer pour redevenir un garçon. David finit par se suicider en 2004, deux ans aprĂšs son jumeau[5].

En 1964, Robert Stoller, psychiatre et psychanalyste, formule la notion d'identité de genre (« gender identity »). Il s'agit alors de différencier le genre de l'orientation sexuelle, les personnes transgenres des homosexuels[2].

Joan W. Scott, une des pionniĂšres de l'histoire du genre.

À partir des annĂ©es 1970, les fĂ©ministes reprennent le concept de genre dans une perspective critique. Mais si le mot est maintenu, les fĂ©ministes s'Ă©loignent radicalement des conceptions de John Money qui percevait le genre dans une logique normative[5].

Ainsi, le genre rencontre l'entreprise de dĂ©naturalisation du sexe formulĂ©e notamment par Simone de Beauvoir (« On ne naĂźt pas femme, on le devient ») qui, en 1949, expliquait comment la civilisation et l'Ă©ducation agissent sur les enfants pour les orienter dans un rĂŽle masculin ou fĂ©minin alors mĂȘme que filles et garçons ne sont pas initialement distinguables[6]. En 1972, la sociologue Ann Oakley reprend la notion de genre et s'appuie sur la distinction posĂ©e par Claude LĂ©vi-Strauss entre nature et culture pour poser que « le genre n’a pas d’origine biologique, [
] les connexions entre sexe et genre n’ont rien de vraiment “naturel” »[2]. L'anthropologue Sherry Ortner en 1975 s'interroge sur l'universalitĂ© de la domination masculine en explicitant la relĂ©gation des femmes Ă  un rĂŽle supposĂ© naturel de reproduction[2]. Ces conceptions divergent alors totalement des travaux mĂ©dicaux de Money et Stoller en introduisant la notion de rapport de pouvoir dans celle de genre[2].

Ces travaux d'inspiration fĂ©ministe remettent Ă©galement en cause la vision androcentrĂ©e du savoir acadĂ©mique[7]. Les universitaires amĂ©ricains se nourrissent alors, Ă  partir des annĂ©es 1980 en particulier, de ce qu'on appelle alors aux États-Unis la « French Theory », c'est-Ă -dire notamment les travaux de Jacques Derrida, Michel Foucault, Jacques Lacan, Roland Barthes[8]. Ainsi l'historienne Joan W. Scott qui travaillait depuis les annĂ©es 1970 sur l'histoire des femmes en considĂ©rant dans une perspective marxiste le matĂ©rialisme et la lutte des classes, questionne en 1988 dans Gender and the Politics of History l'approche masculiniste de l'histoire et reproche notamment Ă  certains auteurs de considĂ©rer la culture de classe comme universelle sans prendre en compte son cĂŽtĂ© masculin[8]. Pour elle, il ne s'agit plus en effet de simplement dĂ©crire l'histoire des femmes mais de mettre en lumiĂšre les rapports de genre jusque-lĂ  cachĂ©s qui dĂ©finissent l'organisation des sociĂ©tĂ©s[2].

Judith Butler a proposé des analyses du caractÚre performatif du genre.

À cette Ă©poque, les Ă©tudes de genre reçoivent une forte institutionnalisation dans les universitĂ©s amĂ©ricaines, par la crĂ©ation de revues et de cursus spĂ©cialisĂ©s. Ce n'est pas le cas en France malgrĂ© les apports thĂ©oriques des intellectuels ou chercheurs français, Ă  l'exception notable de l'ATP[9] Recherches sur les femmes et recherches fĂ©ministes[2] - [10], accompagnĂ© dans le secteur de l'Ă©dition grand-public de la publication de L'histoire des femmes en Occident sous la direction de Michelle Perrot et Georges Duby[2]. Le mot « genre » introduit en France par l'historienne Joan W. Scott en 1988 fait dĂ©bat, et les chercheuses utilisent une terminologie trĂšs variĂ©e pour dĂ©signer le contenu de leurs Ă©tudes, parlant d'Ă©tudes sur les femmes, fĂ©minines, fĂ©ministes ou encore de rapports sociaux de sexe, de discriminations, etc, mĂȘme si globalement le terme de genre finit par devenir dominant dans les annĂ©es 2010[10].

À partir des annĂ©es 1990, Judith Butler dĂ©veloppe la notion de performativitĂ© dans les analyses de genre : les actes et les discours des individus non seulement dĂ©crivent ce qu'est le genre mais ont en outre la capacitĂ© de produire ce qu'ils dĂ©crivent. Elle dĂ©crit alors le genre comme « une sĂ©rie d’actes rĂ©pĂ©tĂ©s [
] qui se figent avec le temps de telle sorte qu’ils finissent par produire l’apparence de la substance, un genre naturel de l’ĂȘtre »[11]. Pour Butler, c'est le genre qui construit le sexe : s'il existe des diffĂ©rences biologiques, elles ne sont pas en elles-mĂȘmes significatives. C'est le genre, et donc la construction sociale, qui assigne un sens aux diffĂ©rences sexuelles[8].

Pour Butler, mais également Scott ou des chercheuses françaises comme Christine Delphy ou Nacira Guénif-Souilamas, le genre en tant que rapport de pouvoir s'inscrit dans d'autres rapports de pouvoir impérialiste, basés sur la race ou l'orientation sexuelle[2], le genre faisant partie d'une norme sociale générant de l'exclusion[12].

Par ailleurs, dans les annĂ©es 2010, la notion de genre a Ă©tĂ© banalisĂ©e, et les Ă©tudes de genre ont pris un tournant moins critique : si elles trouvent leurs origines dans des approches fĂ©ministes, aujourd'hui beaucoup d'universitaires apprĂ©hendent les Ă©tudes de genre sans avoir d’appĂ©tence particuliĂšre pour le fĂ©minisme[12]. Pour Bruno Perreau, la thĂ©orie queer serait ainsi devenue le symbole des dĂ©rives des Ă©tudes de genre aux yeux de ses adversaires[13].

Description

Les études de genre, appelées aussi « études genre » ou « études sur le genre », forment un champ de recherche développé à partir des années 1970 qui étudie les rapports sociaux entre les sexes[14]. Le mot « études » est toujours au pluriel pour préciser la pluridisciplinarité de ces recherches[15].

L'expression thĂ©orie du genre est utilisĂ©e essentiellement par les adversaires du concept des Ă©tudes de genre, qui parlent aussi de « thĂ©orie du gender » ou encore « thĂ©orie du genre sexuel » ; elle aurait pour but de faire croire Ă  une idĂ©ologie ou Ă  une stratĂ©gie politique[14]. En effet, les Ă©tudes sur le genre sont uniquement reliĂ©es par un objet de recherche commun, portĂ© par ses propres revues savantes, associations, diplĂŽmes, manuels de rĂ©fĂ©rences, etc.[16]. Bruno Perreau tempĂšre toutefois cette vision : si les Ă©tudes de genre sont uniquement dĂ©finies par un objet commun, elles risquent alors de rĂ©ifier cet objet plutĂŽt que de le mettre en question, ce que notait dĂ©jĂ  Joan W. Scott en 2010[17]. Bruno Perreau rappelle Ă©galement l'importance de la thĂ©orisation du genre dans la constitution de ce champ d'Ă©tudes. Ce geste thĂ©orique risque d'ĂȘtre menacĂ© si la rĂ©ponse aux thĂ©ories du complot contre le genre[18] est uniquement dĂ©fensive[19].

Le genre dans différentes disciplines

Anthropologie

On appelle « anthropologie du genre » la phase la plus récente de l'anthropologie féministe. Elle s'inscrit dans le sillage des travaux de Gayle Rubin, et fait suite à une phase appelée « anthropologie des femmes » qui s'était développée pendant les années 1970.

L'anthropologue Françoise Héritier appelle « la valence différentielle des sexes » le fait que « partout, de tout temps et en tout lieu, le masculin est considéré comme supérieur au féminin »[20]. Le genre s'inscrit ainsi dans une hiérarchie : elle constate que, bien que les caractéristiques associées au féminin et au masculin diffÚrent d'une culture à l'autre, « le positif est toujours du cÎté du masculin, et le négatif du cÎté du féminin »[21].

Ce faisant, Héritier constate un manque dans la théorie de l'alliance formulée par Claude Lévi-Strauss : pourquoi les hommes se sentaient-ils le droit d'utiliser les femmes comme monnaies d'échange[22] ?

La non-prise en considération des rapports sociaux dans lesquels les femmes sont impliquées est qualifiée d'androcentrisme par Nicole-Claude Mathieu[23].

Linguistique et sciences du langage

L'idĂ©e issue des premiers travaux sur le genre et le langage des sociolinguistiques amĂ©ricaines selon laquelle les hommes et les femmes ne parlent pas la mĂȘme langue est mis Ă  mal par l'anthropologie linguistique et culturelle dans les annĂ©es 1970. Ce champ d'Ă©tudes s'intĂ©resse Ă  la domination exercĂ©e par les hommes sur les femmes Ă  travers le langage. L'Ă©tude des genres et des styles discursifs dans des sociĂ©tĂ©s non occidentales permet de souligner que les parlers masculin et fĂ©minin relĂšvent de stĂ©rĂ©otype sexistes[24].

Robin Lakoff avec son ouvrage Language and women's place, publiĂ© en 1975 marque la naissance des Ă©tudes sur le genre et le langage aux États-Unis. Il apprĂ©hende les pratiques linguistiques des femmes comme effets de la domination masculine[24].

Dans le mĂȘme temps, de nombreux travaux francophones analysent le sexisme de la langue française. Des travaux fĂ©ministes approfondissent les liens entre langue, sexage, sexisme et sexualitĂ©. En 1978, Marina Yaguello Ă©tudie l'aliĂ©nation des femmes dans et par la langue, dans son essai Essai d'approche sociolinguistique de la condition fĂ©minine[24]. Au Japon, Sachiko Ide met en lumiĂšre les diffĂ©rences de genre qui caractĂ©risent la langue japonaise, notamment en matiĂšre des formes linguistiques de politesse et dans l’usage d’un langage spĂ©cifique pour les femmes[25].

Parlers masculins, parlers féminins, publié en 1983, par Véréna Aebischer et Claire Forel interroge les stéréotypes linguistiques et les stratégies conversationnelles et propose de dépasser la perspective différentialiste[26]. Des travaux de sémiologie, de sémantique, de lexicologie mettent au jour les dissymétries lexicales, les désignations péjorantes des femmes, l'occultation des femmes par le masculin dit « générique ». Ces travaux font le parallÚle entre la dévalorisation et l'invisibilisation du féminin dans la langue et les femmes dans la société[24].

Psychologie

La psychologie évolutive, dérivant du darwinisme, considÚre que les différences de comportement entre femmes et hommes sont dues à la pression de l'environnement sur les gÚnes, ce qui expliquerait les comportements agressifs attendus plutÎt chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, cette hypothÚse reste peu étayée[27].

Selon l'approche cognitive développementale de Lawrence Kohlberg, les enfants apprennent à connaßtre les stéréotypes de genre à partir de leur environnement. Lorsqu'ils acquiÚrent la « consistance de genre » (la connaissance que leur sexe est fixe), vers six ans, le fait de se conformer à ce qu'on attend d'eux (par exemple, jouer aux poupées pour les petites filles et au camion de pompier pour les garçons) est alors gratifiant socialement. Et à l'inverse, il devient inacceptable de ne pas se comporter en accord avec son genre[27]. L'approche psychosociologique ajoute que les différences de comportement entre femmes et hommes sont le produit de la division sexuelle des tùches et que cette division se reproduit par les pratiques traditionnelles et culturelles : les stéréotypes de genre façonnent la perception des comportements et conduisent à leur propre réalisation[27].

Psychanalyse

Selon Christine Guionnet et Erik Neveu, « l’une des principales sources d’inspiration des rĂ©flexions autour du genre est la psychanalyse » Ă  travers l’intĂ©rĂȘt portĂ© Ă  la sexualitĂ© infantile dans « la formation de l’identitĂ© de genre »[28].

Monica Zapata rapporte que selon Sivia Tubert « dans ses travaux sur la sexualitĂ© fĂ©minine, Freud devance son temps en soutenant aussi bien le caractĂšre construit – et non pas naturel ni simplement conventionnel – de la fĂ©minitĂ© et de la masculinitĂ©, que le caractĂšre incertain et indĂ©cidable de leur signification »[29] et que la psychanalyse refuse « le principe d’une identitĂ© sexuelle biologiquement dĂ©terminĂ©e »[30].

D'aprĂšs Plon et Roudinesco, pour Sigmund Freud, la sexualitĂ© se manifeste dĂšs l'enfance dans le complexe d'ƒdipe par le dĂ©sir inconscient d'entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposĂ© et celui d'Ă©liminer le parent rival du mĂȘme sexe[31], mais la diffĂ©rence des sexes n'existe pas dans l'inconscient et aucune personne n’est spĂ©cifiquement masculine ou fĂ©minine Ă  ce titre[32], la sexualitĂ© Ă©tant tout autant liĂ©e Ă  une reprĂ©sentation sociale, mentale ou subjective qu'Ă  une diffĂ©rence anatomique[33].

Roudinesco et Plon rapportent Ă©galement que pour Melanie Klein, il n'y a pas d'Ă©tape Ɠdipienne, seul le rapport Ă  la mĂšre compte[34] et que pour Jacques Lacan, tout est affaire d'identification, celle Ă  la mĂšre Ă©tant primordiale mais le complexe d’ƒdipe devient selon lui une fonction symbolique : le pĂšre, reprĂ©sentant de la loi, empĂȘche la fusion de l'enfant avec la mĂšre[35].

Selon Christine Guionnet et Erik Neveu, une perspective anglo-amĂ©ricaine, avec en particulier Nancy Chodorow et Carol Gilligan, montre « combien le genre est dĂ©terminĂ© par les relations au pĂšre et Ă  la mĂšre et par l'expĂ©rience domestique »[28]. Ainsi selon Nancy Chodorow, « l'importance essentielle du complexe d'ƒdipe n'est pas d'abord dans le dĂ©veloppement d’identitĂ©s de genres adĂ©quates ou de la sexualitĂ© gĂ©nitale socialement requise, mais dans la constitution de formes diffĂ©rentes de potentiel relationnel chez des ĂȘtres de genres diffĂ©rents »[36].

Si Judith Butler s'« inquiĂšte de ces perspectives psychanalytiques selon lesquelles la diffĂ©rence sexuelle est « indĂ©niable » et qui pathologisent tout effort pour suggĂ©rer qu’elle n’est pas si primordiale ou dĂ©nuĂ©e d’ambiguĂŻté  »[12], Monica Zapata rapporte que selon la psychanalyste Monique David-MĂ©nard : « la thĂ©orie psychanalytique a depuis les dĂ©buts de sa rĂ©flexion, intĂ©ressĂ© Judith Butler, qui n’a jamais cessĂ© de produire une lecture intelligente et personnelle des textes de Freud et Lacan, en particulier »[37].

Joan Wallach Scott remarque qu'« il y a certes des psychanalystes homophobes qui exercent, tant en France qu’aux États-Unis, mais il n’y a rien qui soit de maniĂšre inhĂ©rente rĂ©actionnaire chez Freud, ou d’ailleurs chez Lacan »[12].

Selon le psychologue social Armand Chatard, la reprĂ©sentation freudienne du complexe d’ƒdipe n'est selon certains chercheurs peu ou pas Ă©tayĂ©e par des donnĂ©es empiriques[27]

Biologie

En 2013, une Ă©tude de Ragini Verma, qui a Ă©tudiĂ© les cerveaux de 521 filles et 428 garçons, affirme que les connexions neuronales diffĂšrent d'un sexe Ă  l'autre : le cerveau des filles est connectĂ© de maniĂšre Ă  favoriser les compĂ©tences sociales et la mĂ©moire, celui des garçons la perception et la coordination des actions[38] - [39]. En 2014, une Ă©tude de HĂ€nggi et al. dĂ©ment totalement cette conclusion. Les auteurs Ă©tudient 138 cerveaux de tailles diffĂ©rentes, et concluent que les diffĂ©rences de connexions sont liĂ©es Ă  la taille du cerveau et indĂ©pendantes du genre : Ă  taille de cerveau Ă©gale, les diffĂ©rences entre genres sont inexistantes[40] - [41].

La neurobiologiste Catherine Vidal montre en se basant sur des techniques d'imageries cĂ©rĂ©brales comme l'Imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique que seules 10 % de ces connexions nerveuses entre neurones sont rĂ©alisĂ©es Ă  la naissance et que les 90 % se construisent « progressivement au grĂ© des influences de la famille, de l'Ă©ducation, de la culture, de la sociĂ©tĂ© ». Ainsi, selon ses travaux, « À la naissance, le bĂ©bĂ© humain ne connaĂźt pas son sexe » et si les femmes et des hommes adoptent des comportements de genre stĂ©rĂ©otypĂ©s, « la raison tient d'abord Ă  une empreinte culturelle rendue possible grĂące aux propriĂ©tĂ©s de plasticitĂ© du cerveau humain »[42] - [43]. Catherine Vidal rĂ©fute ainsi l'idĂ©e d'un « dĂ©terminisme biologique »[44] et estime que du fait de la plasticitĂ© neuronale, la diffĂ©rence entre les cerveaux des deux sexes est nĂ©gligeable comparĂ©e aux diffĂ©rences individuelles[45]. A contrario, les chercheurs Franck Ramus et Nicolas Gauvrit considĂšrent que la synthĂšse que fait Catherine Vidal des recherches scientifiques portant sur le cerveau et sur les diffĂ©rences entre les sexes « est extrĂȘmement biaisĂ©e, incomplĂšte, et que les arguments qu’elle utilise ne viennent pas Ă  l’appui de ses conclusions »[46]. Selon eux, si la plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale montre que « la culture et l’éducation ont un impact parfois flagrant sur le cortex, elle ne montre en aucun cas que cet impact explique toutes les diffĂ©rences entre les individus »[46].

Selon les travaux de Lise Eliott, bien que les « garçons et filles sont influencés dans l'utérus par différents gÚnes et différentes hormones qui leur sont propres »[47], il n'y a pas de différences entre cerveaux de femmes et d'hommes (la seule étude démontrant une différence entre cerveau droit et cerveau gauche des femmes et des hommes ayant été contredite par une cinquantaine d'autres) : les différences comportementales entre garçons et filles s'expliquent par l'éducation parentale à la reconnaissance de soi comme appartenant à l'un ou l'autre des sexes[48].

Des recherches ultérieures arrivent à des conclusions différentes. Selon la neuroscientifique Sandra Witelson, les scanners IRM montrent qu'« il y a des centaines de différences anatomiques et chimiques entre les cerveaux masculins et féminins » ; elle ajoute que, dÚs la cinquiÚme semaine de gestation, la testostérone change à jamais les embryons mùles ainsi que leur cerveau. Selon Apostolos Georgopoulos, qui pointe des différences dans la façon dont ils traitent l'information, « les cerveaux des femmes sont définitivement différents de ceux des hommes »[49].

En 2017, la plus grande Ă©tude sur le sujet, rĂ©alisĂ©e sur 2 750 femmes et 2 466 hommes, montre que si les cerveaux masculins et fĂ©minins sont en majeure partie similaires, il existe nĂ©anmoins des diffĂ©rences physiques importantes. Le cortex des cerveaux fĂ©minins est ainsi plus Ă©pais, tandis que le volume cĂ©rĂ©bral des cerveaux masculins est plus important[50]. L’étude ne permet cependant pas de conclure quoi que ce soit quant Ă  l’impact de cette diffĂ©rence sur l’intelligence ou le comportement[51].

Critiques du champ

DĂ©bats sur l'existence d'un biais

Certains universitaires voient dans les études de genre une recherche biaisée.

L'anthropologue Frank Salter, sans remettre en cause l'ensemble des études de genre, les accuse de faire preuve d'un biais contre la biologie (« anti-biological bias ») et considÚre que « la biologie détermine si une personne a des organes reproducteurs mùles ou femelles, ce qui correspond habituellement à sa sexualité, la structure de son cerveau et à ses préférences. Aucun changement de coutumes, de lois, de croyances, d'endoctrinement ou de pratiques n'a ces effets »[52].

Pour la sociologue Helen Lindberg, les quatre théories sociales féministes qu'elle a étudiées ne sont pas idéologiquement neutres et peuvent donner une vision biaisée de la société. Elle critique également ces théories comme manquant de cohérence, ne permettant pas de peser sur l'évolution de la société et s'accordant mal avec « les preuves empiriques »[53].

Le biologiste Ă©volutionniste Ulrich Kutschera (de) de l'universitĂ© de Cassel, considĂšre pour sa part les Ă©tudes de genre comme « une pseudoscience universitaire » qu’il compare au crĂ©ationnisme[54].

Critique de l'utilisation du terme

Selon Judith Butler, le terme d'« études de genre » a perdu son caractÚre critique :

« Dans la trajectoire qu’elle dĂ©crit, le pouvoir critique d’un terme a Ă©tĂ© domestiquĂ© : il s’est perdu, dĂšs lors que les Ă©tudes de genre devenaient pour beaucoup simplement le moyen de s’appuyer sur des conceptions fondĂ©es sur l’évidence du genre pour dĂ©crire et analyser son fonctionnement social. C’est ainsi qu’on entend parler aujourd’hui d’un « facteur de genre » dans les Ă©lections : nombre d’universitaires s’engouffrent dans les Ă©tudes de genre sans avoir pour le fĂ©minisme un intĂ©rĂȘt particulier. Je crois qu’il est important de souligner que le travail du genre s’est dĂ©ployĂ© dans un cadre fĂ©ministe mais que, maintenant, souvent, on rencontre des dĂ©finitions des Ă©tudes de genre qui s’écartent clairement non seulement du fĂ©minisme, mais plus gĂ©nĂ©ralement des approches politisĂ©es[12]. »

Canular dans des revues à comité de lecture

En , un billet d'opinion publié dans le Wall Street Journal révÚle l'existence de plusieurs canulars publiés dans des revues d'études de genre à comité de lecture tel que Gender, Place & Culture (en), Sexuality & Culture (en) ou encore Sex Roles[55]. Ces canulars seront nommés canular Sokal au carré en référence à l'affaire Sokal.

Les auteurs du canular sont le mathĂ©maticien James A. Lindsay, l'autrice Helen Pluckrose et le philosophe Peter Boghossian, professeur Ă  l'universitĂ© d'État de Portland[56]. Les articles qui font l'objet du canular contiennent des propositions absurdes comme celle selon laquelle : « les parcs canins sont des lieux propices Ă  la culture du viol chez les chiens » ou « il faut encourager les hommes Ă  utiliser des sex-toys anaux afin de lutter contre l'homophobie et la transphobie »[57].

Selon les auteurs des canulars, la publication d'articles volontairement insensĂ©s dans des revues Ă  comitĂ©s de lecture jette le doute sur la crĂ©dibilitĂ© scientifique des Ă©tudes de genre. À la suite de ces canulars, d'autres scientifiques tels que le biologiste britannique Richard Dawkins[58], le philosophe Daniel Dennett[59], le politologue Yascha Mounk[60] ou encore le linguiste Steven Pinker[61], ont mis en doute l'intĂ©gritĂ© acadĂ©mique des universitaires membres des comitĂ©s de lectures de revues d'Ă©tudes de genre.

Personnalités associées aux études de genre

Bibliographie

La bibliographie est considérable. On ne donnera ici que les textes les plus importants ou qui peuvent servir d'introduction à ce domaine en privilégiant plutÎt les traductions françaises.

En langue française

(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs)

  • Sylviane Agacinski, Femmes entre sexe et genre, Seuil, 2012.
  • Arnaud Alessandrin et Brigitte Esteve-Bellebeau, Genre : l'essentiel pour comprendre, Des ailes sur un tracteur, 2014.
  • Marc Guillaume et Marie Perini La question du genre, sexe, pouvoir, puissance, Éditions Michel de Maule, 2011
  • Nicole Albert, dossier « Mythes et genre », DiogĂšne, no 208, PUF, 2004
    • Nouvelles perspectives dans les gender studies, DiogĂšne, no 225, PUF, 2009
    • Homos. Repenser l'identitĂ©, Paris, Odile Jacob, 1998
  • Laure Bereni, SĂ©bastien Chauvin, Alexandre Jaunait et Anne Revillard, Introduction aux gender studies : Manuel des Ă©tudes sur le genre, Bruxelles-Paris, De Boeck, coll. « Ouvertures politiques », , 248 p. (ISBN 978-2-8041-5341-0).
  • Laure Bereni et Mathieu Trachman, Le genre, thĂ©ories et controverses, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « La Vie des IdĂ©es », , 100 p. (ISBN 978-2-13-062965-8) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Sam Bourcier, Queer zones, Balland, Paris, 2001
    • Sexpolitiques. Queer Zones 2, La fabrique, Paris, 2005
  • Rosi Braidotti, Vers une subjectivitĂ© viable, in M.G. Pinsart (Ă©d.), Genre et bioĂ©thique, Annales de l'Institut de philosophie de l'UniversitĂ© de Bruxelles, 2003
  • Judith Butler, La vie psychique du pouvoir, Ă©d. LĂ©o Scheer, Paris, 2002
    • Antigone : la parentĂ© entre vie et mort, EPEL, Paris, 2003
    • Le Pouvoir des mots. Politique du performatif, Éditions Amsterdam, Paris, 2004
    • Humain, Inhumain. Le Travail critique des normes. Entretiens, Éditions Amsterdam, Paris, 2005
    • * Judith Butler, Trouble dans le genre. Pour un fĂ©minisme de la subversion, La DĂ©couverte, Paris, 2005
    • DĂ©faire le genre, Éditions Amsterdam, Paris, 2006
    • Bodies that Matter, Leo Scheer, Paris, 2006
  • Pat Califia, Le mouvement transgenre. Changer de sexe, EPEL, Paris, 2003
  • George Chauncey, Gay New York. 1890-1940, Paris, Fayard, 2003
  • Conseil pontifical pour la Famille, Gender - La controverse, TĂ©qui, Paris, 2011
  • François Cusset; French Theory, La dĂ©couverte, Paris, 2003
  • Christine Delphy, L’Ennemi principal 2, Penser le genre, Paris, Syllepse, 2001
  • Elsa Dorlin, Sexe, Genre et SexualitĂ©s, Paris, PUF Philosophies, 2008
  • Bracha L. Ettinger, Regard et Ă©space-de-bord matrixiels, Bruxelles, La lettre volĂ©e, 1999
  • Georges-Claude Guilbert, C'est pour un garçon ou pour une fille? : la dictature du genre, Paris, Autrement, coll. « frontiĂšres », , 116 p. (ISBN 978-2-7467-0506-7, OCLC 300264045)
  • Françoise HĂ©ritier Masculin, FĂ©minin. La pensĂ©e de la diffĂ©rence. Paris, Odile Jacob, 1996[62] - [63].
  • Marie-Claude Hurtig, MichĂšle Kail et HĂ©lĂšne Rouch (dir.), Sexe et genre, de la hiĂ©rarchie entre les sexes, Paris, CNRS, 1991 ; rĂ©Ă©dition 2002.
  • Thomas Laqueur, La Fabrique du sexe. Essai sur le genre en Occident, Paris, Gallimard, 1992
  • Laurie Laufer, « La psychanalyse est-elle un fĂ©minisme manquĂ© ? », Nouvelle Revue de psychosociologie, 2014/1 (n° 17), p. 17-29. DOI : 10.3917/nrp.017.0017. [lire en ligne]
  • Virginie Martin, Pour une approche critique de la diversitĂ© au regard du genre, Revue Française de Gestion, 2010
  • Nicole-Claude Mathieu, L’Anatomie politique. CatĂ©gorisations et idĂ©ologies du sexe, Paris, CĂŽtĂ©-femmes, 1991
  • Marie-Pierre Moreau, Les enseignants et le genre, Paris, PUF, 2011
  • Laure Murat, La Loi du genre, une histoire culturelle du 'troisiĂšme sexe', Paris, Fayard, 2006.
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Études

Revues

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Voir aussi

Articles connexes

  • Femmes en philosophie (de), Liste de femmes philosophes (de)

Liens externes

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