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Sarojini Sahoo

Sarojini Sahoo (nĂ©e en 1956) est une Ă©crivaine fĂ©ministe indienne qui a reçu le Prix de l’AcadĂ©mie Sahitya d’Odisha en 1993, le Prix Jhankar en 1992, le Prix de la Foire du Livre de Bhubaneswar et le Prix Prajatantra. NĂ©e dans la petite ville de DhenkĂąnĂąl en Odisha (Inde), Sarojini est titulaire d’un Master et d’un Doctorat en LittĂ©rature Oriya et d’une Licence en Droit obtenue Ă  l’UniversitĂ© Utkal. Actuellement, elle enseigne dans une facultĂ© Ă  Belpahar, Jharsuguda, Odisha. Elle est la seconde fille d’Ishwar Chandra Sahoo (dĂ©cĂ©dĂ©) et de Nalini Devi (dĂ©cĂ©dĂ©e) et est mariĂ©e avec Jagadish Mohanaty, un Ă©crivain vĂ©tĂ©ran d’Odisha. Ils ont un fils et une fille[1].

Sarojini Sahoo
Sarojini Sahoo
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
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Nationalité
Formation
Université Utkal (en)
Université Ravenshaw (en)
Activités
Conjoint
Jagadish Mohanty (en)
Autres informations
Site web
Distinction
Odisha Sahitya Akademi Award (en) ()
Prononciation

Contes

Elle a publié dix anthologies de contes, en Oriya, à savoir :

  • Sukhara Muhanmuhin (1981)
  • NijaGahirareNije (1989)
  • Amrutara Pratikshare (1992)
  • Chowkath (1994)
  • Tarali Jauthiba Durga (1995)
  • Deshantari (1999)
  • Dukha Apramita (2006)
  • Sarojini Sahoo short stories (2006) (ISBN 81-89040-26-X)
  • Waiting for Manna (2008) (ISBN 978-81-906956-0-2)
  • Srujani Sarojini (2008)

Elle a reçu le Prix de l’AcadĂ©mie Sahitya d’Odisha et le Prix de la Foire du Livre de Bhubaneswar pour son recueil de contes Amrutara Pratikshare.

Nouvelles

The Dark Abode

Sept nouvelles ont Ă©tĂ© publiĂ©es jusqu’à maintenant :

  • Upanibesh (1998)
  • Pratibandi (1999)
  • Swapna Khojali Mane (2000)
  • Mahajatra (2001)
  • Gambhiri Ghara (2005)
  • Bishad Ishwari (2006)
  • Pakshibasa (2008)

Sa nouvelle Gambhiri Ghara (La Chambre obscure) a été un bestseller en littérature Oriya. Ses nouvelles sont réputées pour leur franchise sur la sexualité et leur perspective féministe. Cette nouvelle a été traduit en Bengali (Bangladesh) sous le titre Mitya Gerosthali (ISBN 984-404-287-9) et a été publiée par Anupam Prakashani, Dhaka, Bangladesh, en 2007. Elle a déjà été traduite en anglais par Mahendra Dash.

Pakshibasa est sa nouvelle la plus rĂ©cente, publiĂ©e dans le journal Oriya The Chitra en . Elle parle d’une tribu opprimĂ©e d’Odisha occidental, qui ramasse des os d’animaux pour gagner de quoi vivre.

Prix

Elle a été récompensée par :

  • le Odisha Sahitya Academy Award, 1993,
  • le Jhankar Award, 1992,
  • le Bhubaneswar Book Fair Award (1993),
  • le Prajatantra Award (1981,1993).

FĂ©minisme

Sensible Sensuality

Sarojni est une figure emblĂ©matique et formatrice d’opinion en matiĂšre de fĂ©minisme dans la littĂ©rature indienne contemporaine[2]. Pour elle, le fĂ©minisme n’est pas un « problĂšme de genre » ni une espĂšce d’attaque ou de confrontation contre l’hĂ©gĂ©monie masculine. Son abordage est donc bien diffĂ©rent de celui de Virginia Woolf ou de Judith Butler. Elle accepte le fĂ©minisme comme une condition totale de fĂ©minitĂ©, ce qui est absolument sans lien avec le monde masculin. Elle Ă©crit avec une forte conscience du corps fĂ©minin, ce qui allait crĂ©er un style plus honnĂȘte et plus appropriĂ© d’ouverture, de fragmentation et de non-linĂ©aritĂ©. Ses Ɠuvres de fiction ont toujours mis en avant la sensibilitĂ© fĂ©minine, de la pubertĂ© Ă  la mĂ©nopause. Les sentiments fĂ©minins, comme les restrictions d’ordre moral Ă  l’adolescence, la grossesse, le facteur peur du viol ou de la condamnation de la sociĂ©tĂ© et le concept de fille de rien, etc., font toujours l’objet d’une exposition thĂ©matique dans ses nouvelles et ses contes. Sarojini est considĂ©rĂ©e comme la Simone de Beauvoir d’Inde[3]. Son fĂ©minisme est toujours en lien avec les agissements sexuels d’une femme. Elle nie les limites patriarchales Ă  l’expression sexuelle de la femme et fait de la libĂ©ration sexuelle des femmes le motif rĂ©el du mouvement fĂ©ministe. Pour elle, l’orgasme est l’appel naturel du corps pour la politique fĂ©ministe : si ĂȘtre une femme est aussi bon que cela, les femmes doivent valoir quelque chose. Ses nouvelles comme Upanibesh, Pratibandi et Gambhiri Ghara couvrent une multitude de domaines allant de la sexualitĂ© Ă  la philosophie, de la politique du foyer Ă  la politique du monde.

Sexualité

La sexualitĂ© est quelque chose que l’on peut rattacher Ă  beaucoup d’autres aspects de la culture, qui peut ĂȘtre vue comme Ă©tant fortement connectĂ©e Ă  une vie individuelle, ou sous l’angle de l’évolution de la culture. L’identitĂ© de classe, ethnique ou gĂ©ographique de toute personne pourrait ĂȘtre associĂ©e de prĂšs Ă  sa sexualitĂ©, ou Ă  son sens de l’art ou de la littĂ©rature. La sexualitĂ© n’est pas en soi seulement une entitĂ©. Mais, aussi bien en Occident qu’en Orient, existe aussi une perspective de rĂ©sistance, en direction de la sexualitĂ©, perspective que la sociĂ©tĂ© a toujours cherchĂ© Ă  soustraire Ă  une discussion ouverte. La censure dans le discours Ă  laquelle il faut ajouter la dĂ©cence dans les vĂȘtements et la nomenclature des organes sexuels en tĂ©moignent. Mais ni la sociĂ©tĂ© ni la lĂ©gislation, pas plus que le pouvoir judiciaire, ne sont du cĂŽtĂ© de la sexualitĂ© pour l’appuyer. En Occident, Ulysse de James Joyce ou mĂȘme Solitude dans le puits de Radclyffe Hall ou Orlando de Virginia Woolf sont quelques exemples qui montrent que certains ont souffert un peu pour dĂ©crire la sexualitĂ© dans la littĂ©rature. En Occident, la sexualitĂ© dans la littĂ©rature a crĂ» avec le fĂ©minisme. Simone de Beauvoir dans son livre Le DeuxiĂšme Sexe, a, pour la premiĂšre fois, dĂ©crit de façon Ă©laborĂ©e le rĂŽle du genre et le problĂšme au-delĂ  des diffĂ©rences biologiques. Dans la littĂ©rature oriya, Sarojini est considĂ©rĂ©e comme emblĂ©matique pour discuter de la sexualitĂ© dans ses Ɠuvres de fiction dans un effort sincĂšre pour exprimer ses idĂ©es fĂ©ministes. La nouvelle Upanibesh a Ă©tĂ© la premiĂšre tentative dans la littĂ©rature Oriya de focalisation de la sexualitĂ© comme partie de la rĂ©volte sociale opĂ©rĂ©e par une femme[4]. Medha, la protagoniste de la nouvelle de Sarojini, Ă©tait une bohĂ©mienne. Dans sa phase prĂ©-maritale, elle pensait que ce serait ennuyeux de vivre toute sa vie avec un homme. Peut-ĂȘtre voulait-elle une vie libre de chaĂźnes, oĂč il y aurait seulement place pour l’amour, le sexe et d’oĂč la routine serait exclue. Mais elle devait se marier avec Bhaskar. La sociĂ©tĂ© indienne ne pourrait jamais imaginer une dame bohĂ©mienne ! Dans sa nouvelle Pratibandi, Sarojini a dĂ©crit le dĂ©veloppement thĂ©matique de la sexualitĂ© chez une femme. Priyanka, la protagoniste de la nouvelle, doit affronter sa solitude en exil Ă  Saragpali, un village perdu d’Inde. Cette solitude se transforme en un dĂ©sir sexuel et trĂšs vite Priyanka est attirĂ©e sexuellement par un ex-membre du Parlement. MalgrĂ© leur diffĂ©rence d’ñge, son intelligence l’impressionne et elle dĂ©couvre en lui un archĂ©ologue cachĂ©. Sarojini a peint avec succĂšs la diffĂ©rence de sensibilitĂ© envers la sexualitĂ© entre un homme et une femme. Sarojini jouit d’une crĂ©dibilitĂ© personnelle pour sa franchise Ă  aborder des thĂšmes sensibles, tant dans le domaine politique que dans celui de la sexualitĂ©. Elle a acquis une rĂ©putation et a sa place propre dans les Ɠuvres de fiction Oriya. Dans sa nouvelle Gambhiri Ghara, elle dĂ©crit une relation insolite entre deux personnes, une mĂšre au foyer hindoue en Inde et un artiste musulman au Pakistan. C’est une nouvelle inspirĂ©e par l’Internet. Une femme rencontre un homme Ă  l’expĂ©rience sexuelle trĂšs Ă©tendue. Un jour, il lui demande si elle a dĂ©jĂ  eu des expĂ©riences d’un type un peu particulier. La femme, Kuki, l’insulte et l’injurie en le traitant de chenille (qui dĂ©vore tout, un homme vulgaire). Petit Ă  petit, ils vont connaĂźtre une relation d’amour, de luxure et de spiritualitĂ©. Cet homme la considĂšre comme sa fille, son amante, sa mĂšre et par-dessus tout, comme une dĂ©esse. Ils s’aiment comme des fous, par l’Internet et par tĂ©lĂ©phone, utilisent un langage obscĂšne et s’embrassent en ligne. Kuki n’a pas une vie conjugale heureuse bien que son mariage avec Aniket ait Ă©tĂ© un mariage d’amour. La nouvelle ne se limite pas seulement Ă  une histoire d’amour. Elle touche quelque chose de plus ample. Elle aborde le rapport entre l’état et l’individu. Safique n’est pas un musulman de caractĂšre, et, comme historien, pense que le Pakistan d’aujourd’hui s’est Ă©loignĂ© de ses racines et va chercher les lĂ©gendes arabes pour son histoire. Il proteste conte le fait que les programmes d’histoire ne commencent qu’à partir du VIIe siĂšcle apr. J.-C., et non pas dĂšs Mahenjodaro et Harappa. Ce gĂ©nĂ©reux Safique a connu une fois la prison aprĂšs l’explosion de la bombe Ă  Londres, accusĂ© d’ĂȘtre mĂȘlĂ© au terrorisme. Mais est-ce bien la vĂ©ritĂ© ? Plus tard, Kuki apprend que Safique a Ă©tĂ© fait prisonnier par une junte militaire. L’ex-amant de Tabassum (son Ă©pouse) s’est vengĂ© de Safique en l’arrĂȘtant sous prĂ©texte de terrorisme. Ici, Sarojini aborde la question du terrorisme. Les discussions sur le terrorisme perpĂ©trĂ© par un individu ou un groupe sont frĂ©quentes. La sociĂ©tĂ© discute rarement du terrorisme perpĂ©trĂ© par l’État. Qu’est-ce qu’un État ? Est-ce un groupe de personnes qui rĂ©sident Ă  l’intĂ©rieur d’une frontiĂšre politique et gĂ©ographique ? L’identitĂ©, l’humeur et les dĂ©sirs d’un État n’ont-ils ancun lien avec les idĂ©es personnelles de ses gouvernants ? Le dĂ©sir de George W. Bush peut-il ĂȘtre considĂ©rĂ© comme Ă©tant le dĂ©sir de l’AmĂ©rique ? Serait-il en syntonie avec l’humeur et le dĂ©sir du peuple amĂ©ricain ? À toutes les Ă©poques, alors, l’anarchisme ou le terrorisme d’État sont purement le reflet d’un terrorisme perpĂ©trĂ© par un individu[5]. La grande vĂ©ritĂ© gĂźt sous les pieds de Safique, Ă  savoir comment un terroriste se dĂ©veloppe Ă  partir de l’esprit d’un militaire. Ainsi, de la sexualitĂ© Ă  la politique, la vision franche de Sarojini ne cesse d’agiter ses lecteurs[6].

Liens externes

Références

  1. Site officiel (en anglais), accédé le 21 juin 2008
  2. womensissues.about.com, accédé le 22 juin 2008
  3. indereunion.net, accédé le 22 juin 2008
  4. indereunion.net, accédé le 22 juin 2008
  5. boloji.com, accédé le 8 mai 2008
  6. The Amari Gapa : Special Issue on Sarojini, mai-juillet 2006
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