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Julia Kristeva

Julia Kristeva (en bulgare : ĐźĐ»ĐžŃ КръстДĐČĐ°, Yuliya Krasteva), nĂ©e le Ă  Sliven en Bulgarie, est une philologue, psychanalyste et femme de lettres française d'origine bulgare. Elle est professeure Ă©mĂ©rite de l'universitĂ© Paris-Diderot. Elle est la veuve de Philippe Sollers.

Julia Kristeva
Julia Kristeva en 2008.
Prononciation
ƒuvres principales
SemeiotikĂȘ
La révolution du langage poétique
Le génie féminin

Biographie

NĂ©e au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, elle est la fille d'un comptable dans l'administration de l'Église et d'une mĂšre qui avait suivi des Ă©tudes de biologie. Elle a une petite sƓur, Ivanka. Elle Ă©tudie dans une Ă©cole maternelle française religieuse, bientĂŽt interdite par les autoritĂ©s communistes, puis Ă  l'Ă©cole communale, tout en continuant de frĂ©quenter l'Alliance française. Venant d'une famille non communiste, elle n'a pas le droit de porter le drapeau Ă  l'Ă©cole et doit renoncer aux Ă©tudes d'astronomie qu'elle envisageait Ă  Moscou mais, puisqu'elle parlait français, elle sert comme interprĂšte lors de la visite de dignitaires du PCF en Bulgarie, comme Waldeck Rochet. Comme tous les Ă©lĂšves, elle appartient aux Jeunesses communistes ; elle Ă©crit par ailleurs dans le quotidien universitaire Jeunesse populaire[1].

Grùce à ses connaissances en littérature française, elle vient à Paris en 1965 avec une bourse du gouvernement français[2] - [1].

En 1969, elle soutient une thĂšse sous la direction de Lucien Goldmann, publiĂ©e l'annĂ©e suivante sous le titre Le Texte du roman. Approche sĂ©miologique d'une structure discursive transformationnelle. En 1973, elle soutient un doctorat d'Ă©tat, publiĂ© l'annĂ©e suivante sous le titre de La RĂ©volution du langage poĂ©tique. Elle fait une carriĂšre universitaire, devenant professeure Ă  l'universitĂ© Paris-Diderot et fondatrice du centre Roland Barthes. Elle est membre honoraire de l'Institut universitaire de France. Elle a donnĂ© des enseignements en sĂ©miologie Ă  l'universitĂ© d'État de New York.

Elle est psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Paris depuis 1987, puis membre titulaire depuis 1997.

Engagements institutionnels et associatifs

De 1971 à 1977, elle partage l'engagement maoïste de Philippe Sollers et de la revue Tel Quel. En , elle fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés[3].

En 2003, elle fonde avec le professeur Charles Gardou, le Conseil national du handicap (CNH) qui a pour but de sensibiliser, former et informer la population sur les diffĂ©rents handicaps et leurs prises en charge[4]. Le , seront organisĂ©s par le CNH les premiers États gĂ©nĂ©raux du handicap Ă  l'UNESCO[5]. Le but de cette journĂ©e qui a rĂ©uni plus de 1 800 personnes, Ă©tait d'engager la sociĂ©tĂ© civile Ă  trouver des solutions pour amĂ©liorer la vie et l'insertion des personnes en situation de handicap autour de huit thĂ©matiques :

  1. Vie autonome et citoyenne.
  2. Vie, santé, éthique et déontologie.
  3. Vie affective, familiale et sexuelle.
  4. Vie professionnelle.
  5. Vie scolaire.
  6. Vie artistique et culturelle.
  7. Vie sportive et loisirs.
  8. Vie et dignité et grande dépendance.

Les résultats de cette journée seront publiés dans un livre blanc[6].

En 2008, elle a crĂ©Ă©, Ă  l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir, le prix Simone de Beauvoir pour la libertĂ© des femmes, rĂ©compensant l’Ɠuvre et l’action de personnes qui contribuent Ă  promouvoir la libertĂ© des femmes dans le monde.

En 2011, Julia Kristeva est invitée par le pape Benoßt XVI à la Journée de réflexion, de dialogue et de priÚre pour la paix et la justice dans le monde, à Assise, le [7].

Activités de recherche et littéraires

Julia Kristeva a publiĂ© plus d’une trentaine d’ouvrages, notamment sur les Ă©crivains et intellectuels de sexe fĂ©minin. Son Ɠuvre a une influence sur le fĂ©minisme international contemporain[8].

Elle participe à la revue d'avant-garde Tel Quel fondée par Philippe Sollers en collaborant dans ce groupe avec Michel Foucault, Roland Barthes, Jacques Derrida, Jean-Louis Baudry, Jean-Pierre Faye, Marcelin Pleynet, Jean Ricardou, Jacqueline Risset, Denis Roche, Umberto Eco, Pierre Rottenberg, Jean Thibaudeau et Philippe Sollers[9].

DĂšs son premier livre, SĂšmĂ©iĂŽtikĂš. Recherches pour une sĂ©manalyse (1969), Julia Kristeva s'interroge sur le surgissement du texte littĂ©raire ou poĂ©tique Ă  l'intĂ©rieur du champ historique et social, c'est-Ă -dire aussi Ă  l'intĂ©rieur du langage, mais travaillant contre lui, voulant le transformer. Structuralisme, matĂ©rialisme historique, psychanalyse : autant d'Ă©pistĂ©mĂšs jusque-lĂ  restĂ©es ignorantes les unes des autres et au carrefour desquelles Julia Kristeva situe, dans les annĂ©es 1960-1970, sa rĂ©flexion thĂ©orique sur le langage et l'Ă©criture. Dans ce contexte, Kristeva invente, en 1966, la notion d'intertextualitĂ©. DĂ©plaçant les savoirs linguistiques et sĂ©miologiques dans un nouvel espace de rĂ©fĂ©rence, SĂšmĂ©iĂŽtikĂ© (1969) pose les concepts fondamentaux de cette thĂ©orie, lesquels seront repris, prĂ©cisĂ©s et complĂ©tĂ©s dans la premiĂšre partie de La RĂ©volution du langage poĂ©tique (1974) et mis Ă  l'Ă©preuve de l'analyse littĂ©raire dans la seconde partie de ce livre, consacrĂ©e aux Ă©critures de LautrĂ©amont et MallarmĂ©. S'inspirant du dialogisme bakhtinien, Kristeva conçoit l'analyse du texte Ă  la lumiĂšre de son intertexte. Le texte redistribue la langue, il est le champ mĂȘme de cette redistribution.

En 2014, elle est la rédactrice en chef d'un jour du quotidien L'Humanité, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes[10].

Julia Kristeva est la présidente du Prix du livre politique[11].

Vie privée

En 1967, elle se marie avec Philippe Sollers[12] avec qui elle a eu un fils né en 1975.

PrĂ©sentation de l’Ɠuvre

Langage et sémiotique

Sa pensĂ©e et son Ɠuvre se situent Ă  la traversĂ©e des frontiĂšres, s'inscrivant dans un courant de la culture europĂ©enne, qui va de Saint Augustin, pour qui la seule patrie, c'est le voyage (In via in patria)[13], jusqu’à Freud, dont elle rappelle la formule « LĂ  oĂč c'Ă©tait, je dois advenir »[14]. Comme le souligne Roger-Pol Droit, « une certaine forme de migration serait donc essentielle Ă  la pensĂ©e, dans sa forme collective comme dans son Ă©volution individuelle »[15]. C'est le cas de ses premiĂšres Ɠuvres, dont SĂšmĂ©iotikĂš[16] livre qui suscite un article de Roland Barthes publiĂ© en 1970 dans La Quinzaine littĂ©raire, qu'il intitule « L'ÉtrangĂšre », pour dĂ©crire sa dĂ©marche en ces termes : « Julia Kristeva change la place des choses : elle dĂ©truit toujours le dernier prĂ©jugĂ©, celui dont on croyait pouvoir se rassurer et s’enorgueillir ; ce qu’elle dĂ©place, c’est le dĂ©jĂ -dit, c’est-Ă -dire l’insistance du signifiĂ©[17]. » Dans son analysĂ© de ce livre, Barthes souligne que les concepts Ă©laborĂ©s par Kristeva et les objets de son analyse ont en commun d'ĂȘtre « marquĂ©s d'une mobilitĂ© exorbitante » qui caractĂ©rise une grande partie de son Ɠuvre[18]. Dans La RĂ©volution du langage poĂ©tique (1974), elle dĂ©veloppe la thĂ©orie du processus producteur de sens dans le langage, composĂ© selon elle, de deux Ă©lĂ©ments concourants, le symbolique et le sĂ©miotique, en interrogeant les relations entre le langage et le corps vivant[19]. Dans son livre suivant, Polylogue (1977), elle poursuit cette analyse de diverses pratiques de symbolisation, de la plus simple, la langue, en passant par la peinture de la Renaissance (Giotto, Bellini) et la littĂ©rature moderne (Artaud, Joyce, CĂ©line, Beckett, Bataille, Sollers), jusqu’à leurs approches par la sĂ©miotique et la psychanalyse[20].

Littérature et psychanalyse

AprĂšs diffĂ©rentes participations Ă  des ouvrages collectifs (La TraversĂ©e des signes, 1975[21], et Folle VĂ©ritĂ©, 1979[22]), Kristeva semble opter pour un nouvel axe de rĂ©flexion, moins scientifique et plus « philosophique », en publiant trois ouvrages centrĂ©s chacun sur un thĂšme particulier : l'abjection, Pouvoirs de l'horreur (1980)[23], l'amour, Histoires d'amour (1983)[24] et la dĂ©pression, Soleil noir, dĂ©pression et mĂ©lancolie (1987)[25]. Dans cette trilogie elle s'appuie sur les Ɠuvres littĂ©raires, ainsi que sur des rĂ©cits de ses patients, en cherchant Ă  problĂ©matiser ce qui met le sujet en pĂ©ril. Dans Pouvoirs de l'horreur. (1980), la seconde partie est consacrĂ©e Ă  l'Ă©criture de CĂ©line. À la croisĂ©e du sĂ©miotique et du symbolique, l’expĂ©rience esthĂ©tique reprĂ©sente pour Kristeva une source de questionnements tant pour la thĂ©orie que pour la pratique analytique. ExpĂ©rience psychanalytique et littĂ©raire se cĂŽtoyant et s'interfĂ©rant, le texte littĂ©raire n'est pas selon elle seulement un objet hĂ©tĂ©rogĂšne auquel « s'appliquent » artificiellement des concepts psychanalytiques mais elle cherche Ă  explorer l'Ă©criture de CĂ©line, d'Artaud, de Proust ou de Colette, Ă  travers une Ă©coute d'analyste, dans ce que Kristeva appelle « le substrat infrasignifiant de la langue »[26], c'est-Ă -dire les latences infantiles, d'ordre sĂ©miotique, qui se donnent Ă  lire — et Ă  interprĂ©ter — dans la langue littĂ©raire. Cette dĂ©marche se poursuit dans l'analyse du temps sensible dans l'Ɠuvre de Proust, oĂč pour Kristeva seule l'expĂ©rience romanesque « dĂ©voile la vĂ©ritĂ© du sens et du sensible », en dĂ©couvrant « sous l'Absolu le jeu des intrigues, l'ambiguĂŻtĂ© des caractĂšres et l'immersion des signes dans les sensations »[27].

Les Nouvelles Maladies de l’Âme

En 1988, Julia Kristeva publie Étrangers Ă  nous-mĂȘmes[28], consacrĂ© aux thĂšmes de la migration, de l'exil et de l'altĂ©ritĂ©. Faisant suite Ă  cet essai, Les Nouvelles Maladies de l’Âme[29], tente de dĂ©finir les spĂ©cificitĂ©s nouvelles des patients d’aujourd’hui ainsi que l'ensemble des images mĂ©diatiques, qui aplanissent les diffĂ©rences et les Ă©motions, produisent Ă©galement une uniformisation de l’ñme ou de la psychĂ©. Kristeva affirme que « les nouvelles maladies de l’ñme sont les difficultĂ©s ou des incapacitĂ©s de reprĂ©sentations psychiques qui vont jusqu’à mettre Ă  mort l’espace psychique »[30].

« PressĂ©s par le stress, impatients de gagner et de dĂ©penser, de jouir et de mourir, les hommes et les femmes d’aujourd’hui font l’économie de cette reprĂ©sentation de leur expĂ©rience qu’on appelle une vie psychique
 L’homme moderne est en train de perdre son Ăąme. Mais il ne le sait pas, car c’est prĂ©cisĂ©ment l'appareil psychique qui enregistre les reprĂ©sentations et leurs valeurs signifiantes pour le sujet. »

— Les Nouvelles Maladies de l’Âme, p. 122

Kristeva poursuit cette problĂ©matique dans Sens et non-sens de la rĂ©volte, pouvoirs et les limites de la psychanalyse, publiĂ© en 1996, en posant la question si face Ă  la culture « show » ou « entertainment » il est possible de bĂątir et d'aimer une culture-rĂ©volte ? C'est-Ă -dire ni « une nouvelle version de l'engagement », ni « une promesse paradisiaque », mais, au sens Ă©tymologique et mĂȘme proustien de la rĂ©volte : dĂ©voilement, retournement, dĂ©placement, reconstruction du passĂ©, de la mĂ©moire et du sens[31].

Réflexion sur le féminin

Entre 1999 et 2002, Kristeva publie la trilogie Le GĂ©nie fĂ©minin: la vie, la folie, les mots, consacrĂ©e Ă  trois femmes du XXe siĂšcle — Hannah Arendt, Melanie Klein et Colette, oĂč elle se dissocie du « fĂ©minisme massificateur » et insiste sur l'irrĂ©ductible singularitĂ© de chaque sujet. Sans ignorer la diffĂ©rence sexuelle, Julia Kristeva explore l'Ă©conomie libidinale et psychique spĂ©cifique au sujet fĂ©minin, non pour cerner une illusoire identitĂ© fĂ©minine — question hĂ©ritĂ©e du XIXe siĂšcle, qui a trouvĂ© sa pleine expression au XXe siĂšcle, et qui, selon elle, est dĂ©sormais obsolĂšte —, mais pour dĂ©passer l'enfermement dans les catĂ©gories sexuelles et ouvrir, via l'interrogation des identitĂ©s, Ă  la question de la singularitĂ© de chacun. La rĂ©flexion de Kristeva sur le fĂ©minin part en effet de la conviction que l'ultime aboutissement des droits de l'homme et de la femme n'est autre que l'idĂ©al formulĂ© par Duns Scot et que l'Ă©poque contemporaine a dĂ©sormais les moyens de rĂ©aliser: l'attention portĂ©e Ă  l'hecceitas[32].

Des Chinoises

PubliĂ© en 1974, Des Chinoises a Ă©tĂ© critiquĂ© notamment dans le cadre des Ă©tudes postcoloniales, certains analystes y dĂ©celant des stĂ©rĂ©otypes orientalistes et essentialistes. Ainsi, la thĂ©oricienne de la littĂ©rature Gayatri Chakravorty Spivak souligne la prĂ©sence dans ce livre « de gĂ©nĂ©ralisations vraiment incroyables au sujet de l’écriture chinoise »[33]. Selon Rey Chow, thĂ©oricienne du postcolonialisme, J. Kristeva a tendance Ă  « vĂ©nĂ©rer les indigĂšnes comme des objets muets » ; s'il est vrai que J. Kristeva a voulu proposer dans cet ouvrage une critique du discours occidental, elle en a reproduit certains mĂ©canismes ; Kristeva aurait prĂ©sentĂ© notamment la culture chinoise comme une culture « fĂ©minine », tombant ainsi dans le piĂšge d'une reprĂ©sentation essentialisante de l'autre[33]. Plus modĂ©rĂ©e dans son apprĂ©ciation, la spĂ©cialiste de l'ethnicitĂ© Lisa Lowe (en) affirme que « la “Chine” de Kristeva diffĂšre des textes orientalistes des XIXe et XXe siĂšcles, du fait que les diffĂ©rentes figures orientalistes qu’elle dĂ©veloppe sont censĂ©es reprĂ©senter des ruptures avec l’idĂ©ologie colonialiste »[33].

Romans

En 2004, Kristeva publie le roman Meurtre Ă  Byzance, un polar historique et mĂ©taphysique, oĂč Ă  travers une sombre histoire de meurtres en sĂ©rie, et un cheminement sur les traces d'Anne ComnĂšne, princesse byzantine et historienne, elle aborde le sujet de l'immigration, du dĂ©racinement et de la perte d'identitĂ© dans un voyage vers l'innommable.

Entre rĂ©cit et traitĂ©, le roman ThĂ©rĂšse mon amour paraĂźt en 2008, et s'inscrit dans la suite des biographies que Julia Kristeva, sous le titre Le GĂ©nie fĂ©minin, a consacrĂ©es Ă  Hannah Arendt, MĂ©lanie Klein et Colette. Il s'agit d'un rĂ©cit de la vie de ThĂ©rĂšse d'Avila avec de multiples Ă©chos entre ce que ThĂ©rĂšse a vĂ©cu au XVIe siĂšcle et le surgissement du continent religieux aujourd’hui, oĂč Kristeva cherche Ă  faire renaĂźtre au prĂ©sent l'Ă©nigme de l'expĂ©rience intĂ©rieure de la sainte.

La pensĂ©e du temps entre la rĂ©alitĂ© Ă  la fiction est le thĂšme de son sixiĂšme roman L'Horloge enchantĂ©e, publiĂ© en 2015, oĂč elle met en scĂšne des personnages appartenant Ă  des Ă©poques diffĂ©rentes, qui ont en commun le fait d'Ă©prouver le temps et dialoguent avec l'horloger du chĂąteau de Versailles, Claude-SimĂ©on Passemant autour de sa pendule astronomique.

Controverses

Position Ă  l'Ă©gard du maoĂŻsme

En 1974, elle se rend en Chine avec Philippe Sollers, François Wahl, Marcelin Pleynet et Roland Barthes, Ă  l'invitation du gouvernement chinois. Elle publie Ă  son retour sous le titre Des Chinoises un livre s'interrogeant sur l'altĂ©ritĂ© de la Chine Ă  travers des portraits de femmes chinoises. Selon Guy Sorman ce livre est Ă©logieux au sujet de Mao Zedong qui, selon les Ă©crits de Kristeva, « a libĂ©rĂ© les femmes » et « rĂ©solu la question Ă©ternelle des sexes. » Alors que prend fin la rĂ©volution culturelle, toujours selon Sorman, elle aurait affirmĂ© n'avoir « constatĂ© aucune violence »[34]. Ces citations non sourcĂ©es que lui attribue Sorman ne se trouvent pourtant pas dans les Ă©crits de Kristeva. À la fin de son livre, elle souligne la fĂ©minisation des postes de pouvoir introduite par Mao : « Lorsque Mao lance, dans la RĂ©volution culturelle, les femmes aprĂšs les Ă©tudiants, et lorsqu'on met aujourd'hui les femmes aussi au poste de commandement, ne serait-ce pas pour signaler que le pouvoir dans une sociĂ©tĂ© n'est pas Ă  abolir (ce qui serait non-sens ou poĂ©sie : un tout autre problĂšme), mais qu'il n'a pas Ă  ĂȘtre confisquĂ© par sa reprĂ©sentation qui le fige ? »[35].

Selon Thierry Wolton, Julia Kristeva est la plus « dithyrambique » des cinq voyageurs. « Son maoïsme teinté de féminisme y a trouvé son compte ». Il cite la conclusion de son livre Des Chinoises « La voie est prise, en Chine, pour un socialisme sans Dieu et sans Homme ». Julia Kristeva voit dans le statut des Chinoises l'avenir de la condition féminine : une femme travailleuse libre, une femme mÚre épanouie, une femme émancipée »[36].

Cependant, dÚs 1971, l'écrivain Simon Leys (dans Les Habits neufs du président Mao), a révélé à l'Occident les massacres de la révolution culturelle ; en 1974, le goulag chinois est plein de prisonniers
 et de prisonniÚres[34].

Selon Viviane Forrester le livre de Kristeva n’est nullement maoĂŻste et ne fait aucun Ă©loge de Mao ; elle observe que « Des Chinoises rĂ©vĂšle une Ă©criture neuve, Ă©clatĂ©e, essentiellement subjective et fĂ©minine, par oĂč passe un flux poĂ©tique invisible. Dans cette Chine dont on peut seulement mesurer la distance, Kristeva trouve un point de rencontre : cette Ă©trangetĂ© des femmes ici et lĂ , Ă  leur propre culture, Ă  leurs civilisations »[37]. Dans sa thĂšse de doctorat Le voyage en Chine de Tel Quel et de Roland Barthes (1974). Enjeux, embĂ»ches, enseignements, l'universitaire Qingya Meng note au contraire que « l’approche idĂ©ologique de l’auteure consiste Ă  montrer les apports bĂ©nĂ©fiques du communisme pour amĂ©liorer la condition des femmes (
) Elle estime que non seulement les femmes chinoises sont intĂ©grĂ©es Ă  tous les Ă©chelons de la vie politique et donc Ă  la construction du projet socialiste, mais grĂące au communisme de Mao, elles sont libĂ©rĂ©es des fortes traditions morales et sociales qui pĂšsent sur elles depuis l’époque ancienne »[38].

Tel Quel et Julia Kristeva prendront leurs distances avec le maoïsme à la fin de l'année 1976.

Critique de l'utilisation de termes mathématiques

Parmi ses critiques, les physiciens Alan Sokal et Jean Bricmont, dans Impostures intellectuelles, dĂ©noncent une utilisation de termes techniques mathĂ©matiques ou physiques par Kristeva, qui seraient destinĂ©s, selon eux, Ă  impressionner un lecteur qui ne possĂšde pas les connaissances permettant de juger du bien-fondĂ© de l'utilisation de ces termes et Ă  « surpasser Lacan pour ce qui est de la superficialitĂ© de l’érudition »[39]. Analysant des passages de trois articles, parmi ses premiers, datĂ©s des annĂ©es 1960, ils mettent en Ă©vidence ce qui, d'aprĂšs eux, dĂ©montre la mĂ©connaissance des termes mathĂ©matiques qu'emploie Julia Kristeva. Pour Dominique Pinsolle, « Sokal et Bricmont estiment que leur jargon scientifique masque au mieux un manque de rigueur dans leurs thĂ©ories, au pire un vĂ©ritable charlatanisme »[40]. Dans le journal Le Monde, Jacques Treiner juge que la rĂ©ponse de Kristeva est une « navrante contre-attaque nationaliste »[41].

Dans LibĂ©ration, le biophysicien Vincent Fleury publie un article intitulĂ© « L'escroquerie Sokal-Bricmont », oĂč il juge qu'au lieu d'un livre sĂ©rieux Sokal et Bricmont « se contentent de citer des extraits d'ouvrages et de leur appliquer des jugements comme « ridicule », « risible », « perle d'hilaritĂ© ». Nous surprendrons Sokal et Bricmont en flagrant dĂ©lit de malhonnĂȘtetĂ©. De deux choses l'une, ou bien Sokal et Bricmont ne savent pas lire, ou bien ils extraient Ă  dessein des phrases de leur contexte dans le but de ridiculiser un auteur Ă  peu de frais. S'agissant de Julia Kristeva, ils dĂ©terrent un texte ancien et donnent ainsi l'impression que l'essentiel de l'Ɠuvre de cet auteur tourne autour de formalisations. Cela fait hausser les Ă©paules de toute personne bien informĂ©e »[42].

Julia Kristeva rĂ©pond Ă  la polĂ©mique dans un article du Nouvel Observateur, oĂč elle affirme que « les sciences humaines, et tout particuliĂšrement l’interprĂ©tation des textes littĂ©raires et l’interprĂ©tation analytique, n’obĂ©issent pas seulement Ă  la logique des sciences exactes. Elles n’« appliquent » pas toujours ces « modĂšles », mais les empruntent, les exportent et les font travailler comme des « traces », qui se modifient dans un « transfert » entre sujet et objet, interprĂšte et donnĂ©es. À l’intĂ©rieur de cette Ă©conomie, l’élĂ©ment empruntĂ© cesse d’ĂȘtre prĂ©cisĂ©ment un modĂšle, pour se transformer, se dĂ©placer, s’appauvrir ou s’enrichir »[43].

Espionnage

Le , The New York Times publie un article sur les relations de Julia Kristeva et les services d'espionnage bulgares, ce qu'elle nie fortement[44] - [45] - [46]. En , la commission bulgare qui identifie les personnes qui avaient travaillĂ© pour les services secrets de l'Ăšre communiste annonce que Kristeva, sous le nom de code « Sabina », aurait Ă©tĂ© collaboratrice du premier dĂ©partement du ComitĂ© pour la sĂ©curitĂ© de l'État. Le dĂ©partement supervisait le renseignement dans le domaine des arts et des mĂ©dias[2] - [47]. Elle aurait collaborĂ© avec les services de renseignement bulgares entre 1970 et 1973, Ă©tant « dĂ©finitivement exclue de l'appareil de collaboration dĂ©but 1973 », selon les documents rendus publics[48]. Un des documents conservĂ©s dans le dossier intitulĂ© Inventaire des sommes dĂ©pensĂ©es par Sabina, marquĂ© « Top secret ! », indique qu'il n'y a aucune somme, ni rĂ©munĂ©ration, ni dĂ©pense, et constitue juste un formulaire vierge[49]. Julia Kristeva rĂ©agit en dĂ©clarant que cette allĂ©gation n'est « pas seulement grotesque et fausse », mais « diffamatoire »[50] et que « cette manipulation est tissĂ©e de ragots rapportĂ©s et de pseudo-sources mĂ©diatiques surinterprĂ©tĂ©es, sans aucune valeur probatoire dans cette farce pĂ©nible. Plus encore, le crĂ©dit que l’article accorde Ă  des informations archivĂ©es dans un bĂątiment stalinien, participe — et je m’en effraye — Ă  la perpĂ©tuation sans complexe de ces mĂ©thodes totalitaires »[51]. Le journaliste bulgare, Christo Christov, spĂ©cialiste des archives de la SĂ©curitĂ© d'État en Bulgarie communiste, a proposĂ© une lecture documentĂ©e et comparative du dossier « Sabina », avec des prĂ©cisions sur la loi bulgare[52]. L’historienne Sonia Combe, ayant travaillĂ© sur les archives secrĂštes bulgares et celles de la Stasi, publie un article dans Le Monde Ă  ce sujet oĂč elle affirme que « l’accusation de collaboration avec les services de renseignement bulgares sous le communisme portĂ©e contre Julia Kristeva devrait nous remettre en mĂ©moire les difficultĂ©s que prĂ©sente l’interprĂ©tation d’un dossier de police, qui plus est quand il Ă©mane d’une police politique. L’aura de l'archive policiĂšre est telle qu'on en oublie qu'elle peut ĂȘtre aussi source de dĂ©sinformation »[53].

ƒuvres

Essais linguistique et littérature

  • Le Langage, cet inconnu. Une initiation Ă  la linguistique, SGPP, 1969 (publiĂ© sous le nom Julia Joyaux ; rĂ©Ă©d. Seuil, coll. « Points » no 125, 1981)
  • SemeiotikĂȘ. Recherches pour une sĂ©manalyse, Seuil, 1969
  • Le Texte du roman. Approche sĂ©miologique d’une structure discursive transformationnelle, La Haye, Mouton, 1970
  • La TraversĂ©e des signes (ouvrage collectif), Seuil, 1975
  • Polylogue, Seuil, 1977
  • La RĂ©volution du langage poĂ©tique. L'avant-garde Ă  la fin du XIXe siĂšcle, LautrĂ©amont et MallarmĂ©, 1985
  • Le Temps sensible. Proust et l'expĂ©rience littĂ©raire, Gallimard, 1994, rĂ©Ă©d. coll. « Folio essais », 2000
  • DostoĂŻevski (anthologie), Buchet/Chastel, 2020

Essais psychanalyse et philosophie

  • Folle VĂ©ritĂ© (ouvrage collectif), 1979
  • Pouvoirs de l'horreur. Essai sur l'abjection, Seuil, 1980
  • Histoires d'amour, DenoĂ«l, 1983
  • Au commencement Ă©tait l'amour. Psychanalyse et foi, Textes du XXe siĂšcle, Hachette, 1985
  • Soleil noir. DĂ©pression et mĂ©lancolie, Gallimard, 1987
  • Étrangers Ă  nous-mĂȘmes, Fayard, 1988
  • Les Nouvelles Maladies de l’Âme, Fayard, 1993
  • Le GĂ©nie fĂ©minin, Fayard, rĂ©Ă©d. Gallimard, 2003–2004, coll. « Folio essais » :
    • 1. Hannah Arendt, 1999
    • 2. Melanie Klein, 2000
    • 3. Colette, 2002
  • Au risque de la pensĂ©e, Éditions de l'Aube, 2001
  • Cet incroyable besoin de croire, Bayard, 2007
  • Seule, une femme, Éditions de l'Aube, 2007
  • Beauvoir prĂ©sente, Fayard, 2016

Essais autobiographiques

  • Des Chinoises, Éditions des femmes, 1974[54] ; rĂ©Ă©d. Pauvert, 2001
  • Du mariage considĂ©rĂ© comme un des beaux-arts, avec Philippe Sollers, Fayard, 2015
  • Je me voyage. MĂ©moires, entretiens avec Samuel Dock, Paris, Fayard, 2016

Romans

  • Les SamouraĂŻs, 1990
  • Le Vieil Homme et les loups, 1991
  • Possessions, 1996
  • Meurtre Ă  Byzance, 2004
  • ThĂ©rĂšse mon amour, rĂ©cit, Fayard, 2008
  • L'Horloge enchantĂ©e, Fayard, 2015

Recueils d’inĂ©dits

  • La Haine et le pardon, texte Ă©tabli, prĂ©sentĂ© et annotĂ© par Pierre-Louis Fort, Fayard, 2005
  • Pulsions du temps, texte Ă©tabli, prĂ©sentĂ© et annotĂ© par David Uhrig, Fayard, 2013

Distinctions

RĂ©compenses

DĂ©corations

Notes et références

  1. Julia Kristeva, interviewée par Olivier Bouchara, « Une autre vie que la mienne », Vanity Fair n° 59, juillet 2018, p. 66-73.
  2. (en) Julia Kristeva was communist secret agent, Bulgaria claims, theguardian.com, 28 mars 2018.
  3. « Tous au CIEL : un combat intellectuel antitotalitaire (1978-1986) présenté par Alain Laurent », sur lesbelleslettresblog.com, .
  4. « Histoire du Conseil National du Handicap », sur conseil-national-handicap.org.
  5. « Des États gĂ©nĂ©raux pointent la nĂ©cessitĂ© de "former" au handicap », sur lemonde.fr, .
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  7. Voir sur le site zenit.org.
  8. Voir Kelly Oliver, Reading Kristeva: Unraveling the Double-Bind, Indiana University Press (1993) (ISBN 978-0253207616) et Cecilia Sjoholm, Kristeva and the Political, Routledge Publisher (2005) (ISBN 978-0415213653).
  9. François Hourmant, Le désenchantement des clercs : Figures de l'intellectuel dans l'aprÚs-mai 68, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res publica », 1er mai 1997.
  10. Julia Kristeva rédactrice en chef d'un jour de l'Humanité, article du site Internet du quotidien de présentation du numéro de l'Humanité du 7, 8 et 9 mars 2014. https://www.humanite.fr/medias/julia-kristeva-redactrice-en-chef-dun-jour-de-lhum-560559.
  11. PalmarÚs du Prix du livre Politique La lettre du libraire, 9 février 2015.
  12. « La vie Ă  deux Julia Kristeva et Philippe Sollers. TĂȘte-Ă -tĂȘte », dans LibĂ©ration du 5 aoĂ»t 1996.
  13. Julia Kristeva, Pulsions du temps, Fayard, 2013, p. 248.
  14. Julia Kristeva, Parler en psychanalyse : des symboles Ă  la chair et retour, in Pulsions du temps, Fayard, 2013, p. 215.
  15. Article de Roger-Pol Droit dans Le Monde du 17 novembre 2005, https://www.lemonde.fr/livres/article/2005/11/17/julia-kristeva-je-vis-avec-ce-desir-de-sortir-de-moi_711066_3260.html
  16. SemeiotikÚ. Recherches pour une sémanalyse, éditions du Seuil, 1969 (réédition dans la collection « Points » no 96, 1978).
  17. L'Étrangùre in Roland Barthes, ƒuvres complùtes, vol. 3, Seuil, 2002, p. 477.
  18. Roland Barthes, ƒuvres complĂštes, vol. 3, Ă©ditions du Seuil 2002, p. 478.
  19. La RĂ©volution du langage poĂ©tique. L’avant-garde Ă  la fin du XIXe siĂšcle, LautrĂ©amont et MallarmĂ©, Ă©dition du Seuil, 1974 (rĂ©Ă©dition dans la collection « Points » no 174, 1985).
  20. Polylogue, Ă©dition du Seuil, 1977.
  21. Julia Kristeva, La traversée des signes, (recueil des travaux du séminaire « pratique signifiante et mode de production»), éditions du Seuil, 1975
  22. Folle vérité. Vérité et vraisemblance du texte psychotique, éditions du Seuil, 1979, 307 p.
  23. Pouvoirs de l’horreur. Essai sur l’abjection, Fayard, 1980 (rĂ©Ă©d. « Points » no 152, 1983).
  24. Histoires d'amour, éditions Denoël, 1983, (rééd. coll. « Folio essais » no 24, 1985).
  25. Soleil noir. Dépression et mélancolie, Fayard, 1987 (rééd. Folio « Essais » no 123, 1989)
  26. Julia Kristeva, Au risque de la pensĂ©e, entretiens avec Marie-Christine Navarro, Éditions de l'Aube, 2001, p. 67.
  27. Julia Kristeva, Le Temps sensible. Proust et l'expérience littéraire, collection NRF Essais, Gallimard, 1994 p. 340 et suivantes.
  28. Étrangers Ă  nous-mĂȘmes, Ă©ditions Fayard, 1988 (rĂ©Ă©dition en Folio « Essais » no 156).
  29. Julia Kristeva, Les Nouvelles Maladies de l’Âme, Ă©ditions Fayard, 1993
  30. Julia Kristeva, Les Nouvelles Maladies de l’Âme, Ă©ditions Fayard, 1993, p. 19.
  31. Sens et non-sens de la révolte. Pouvoirs et limites de la psychanalyse I. Fayard, Paris, 1996, Introduction.
  32. Julia Kristeva, « Y a-t-il un génie féminin », in Le génie féminin, vol. III, Colette, éditions Fayard, 2002, réédition coll. « Folio essais », Gallimard, p. 540-558.
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Annexes

Bibliographie

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  • « L'ÉtrangĂšre », dans Roland Barthes, ƒuvres complĂštes, vol. 3, Seuil,
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  • Philippe Forest, « Kristeva (Julia) », dans Jacques Julliard et Michel Winock (dir.), Dictionnaire des intellectuels français : les personnes, les lieux, les moments, Paris, Le Seuil, (ISBN 978-2-02-099205-3), p. 792-793
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  • (en) Megan Becker-Leckrone, Julia Kristeva And Literary Theory, Palgrave Macmillan,
  • (en) Sara Beardsworth, The Philosophy of Julia Kristeva, Open Court Publishing Company, , 908 p. (ISBN 9780812694895)

Articles connexes

Liens externes

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