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Journée internationale des femmes

La Journée internationale des femmes (selon l'appellation officielle de l'ONU[1]), également appelée journée internationale des droits des femmes par l'ONU Femmes[2] - [3] et par certains pays ou régions comme la France[4] ou le Québec[5], est célébrée le . C'est une journée internationale mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la fin des inégalités par rapport aux hommes.

Journée internationale des femmes
Mobilisation féministe à Dacca au Bangladesh en 2005.
Mobilisation féministe à Dacca au Bangladesh en 2005.

Nom officiel Journée internationale des femmes
Autre(s) nom(s) Journée internationale des droits des femmes
Observé par Organismes internationaux, gouvernements, mouvements de femmes
Type Journée internationale
Signification Revendication féministe
Date
Lié à Féminisme

Cette journĂ©e est issue de l'histoire des luttes fĂ©ministes menĂ©es sur les continents europĂ©en et amĂ©ricain. Le , une « JournĂ©e nationale de la femme » (National Woman's Day)[6] est cĂ©lĂ©brĂ©e aux États-Unis Ă  l'appel du Parti socialiste d'AmĂ©rique[7]. À la suite d'une proposition de Clara Zetkin en Ă  Copenhague, l'Internationale socialiste des femmes cĂ©lĂšbre le la premiĂšre « JournĂ©e internationale des femmes » et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail[7]. Depuis, des rassemblements et manifestations ont lieu tous les ans.

C'est la Russie soviĂ©tique qui est le premier pays Ă  l'officialiser en 1921 en en faisant un jour fĂ©riĂ© mais non chĂŽmĂ© jusqu'en 1965[8]. L'Ă©vĂšnement restera principalement cantonnĂ© aux pays du bloc socialiste jusqu'Ă  la fin des annĂ©es 1960, lorsqu'il sera repris par la deuxiĂšme vague fĂ©ministe[8]. Dans ce contexte, une JournĂ©e des femmes en Europe a Ă©tĂ© organisĂ©e en Belgique le , en prĂ©sence de Simone de Beauvoir, et a rassemblĂ© 8000 femmes[9].C'est finalement en 1977 que les Nations unies officialisent la journĂ©e, invitant tous les pays de la planĂšte Ă  cĂ©lĂ©brer une journĂ©e en faveur des droits des femmes. La « JournĂ©e internationale des femmes » fait ainsi partie des 87 journĂ©es internationales reconnues ou introduites par l'ONU. C'est une journĂ©e de manifestations Ă  travers le monde : l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans la sociĂ©tĂ© et de revendiquer plus d'Ă©galitĂ© en droits. Traditionnellement, les groupes et associations de femmes militantes prĂ©parent des manifestations partout dans le monde, pour faire aboutir leurs revendications, amĂ©liorer la condition fĂ©minine, fĂȘter les victoires et les avancĂ©es.

Dans le langage populaire, le marketing ou les médias, elle est parfois désignée, de façon abusive, par l'expression « Journée de la femme »[10], parfois assortie de l'adjectif « internationale » ou « mondiale ».

Historique

Une naissance dans la mouvance socialiste puis soviétique

Une premiÚre Journée nationale de la femme (« National Woman's Day ») a lieu le à l'appel du Parti socialiste d'Amérique. Cette journée est ensuite célébrée le dernier dimanche de février jusqu'en 1913[7] - [11].

En 1910 Ă  Copenhague, lors de la IIe confĂ©rence internationale des femmes socialistes qui rĂ©unit une centaine de femmes venant de 17 pays diffĂ©rents, est adoptĂ©e l'idĂ©e d'une « JournĂ©e internationale des femmes » sur une proposition de Clara Zetkin (Parti social-dĂ©mocrate d'Allemagne), sans qu'une date ne soit avancĂ©e[12] - [13] - [14]. Cette journĂ©e est approuvĂ©e Ă  l'unanimitĂ© d'une confĂ©rence rĂ©unissant 100 femmes socialistes en provenance de 17 pays[7]. Le Journal du CNRS relĂšve que « la JournĂ©e des femmes est donc l’initiative du mouvement socialiste et non du mouvement fĂ©ministe pourtant trĂšs actif Ă  l’époque », l'historienne Françoise Picq ajoutant que « c'est justement pour contrecarrer l’influence des groupes fĂ©ministes sur les femmes du peuple que Clara Zetkin propose cette journĂ©e », rejetant « l’alliance avec les “fĂ©ministes de la bourgeoisie” »[15] - [12]. Le texte de la rĂ©solution, approuvĂ©e par le congrĂšs de la DeuxiĂšme Internationale, prĂ©cise que « les femmes socialistes de tous les pays devraient l’organiser en collaboration avec les organisations politiques et syndicales » et que « l’objectif immĂ©diat Ă©tait d’obtenir le droit de vote », ce qui provoque « des perplexitĂ©s » selon la chercheuse Alessandra Gissi « puisque les partis socialistes soutenaient sans enthousiasme la revendication du suffrage fĂ©minin »[14].

La premiÚre Journée internationale des femmes est célébrée l'année suivante, le , pour revendiquer le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail[7]. En Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, plus d'un million de personnes participe aux rassemblements[7].

Le 1911, un incendie pendant une grÚve des couturiÚres dans un atelier textile de Triangle Shirtwaist à New York tue 140 ouvriÚres, dont une majorité d'immigrantes italiennes et juives d'Europe de l'Est[7] - [16] - [17] - [18], enfermées à l'intérieur de l'usine[19]. Cette tragédie, liée à l'exploitation des femmes ouvriÚres, a un fort retentissement[7] et est commémorée par la suite lors des Journées internationales des femmes qui font alors le lien entre lutte des femmes et mouvement ouvrier[20] - [21].

Affiche allemande de 1914.

De 1911 Ă  1915, des « journĂ©es internationales de la femme » ou « des ouvriĂšres » sont cĂ©lĂ©brĂ©es dans plusieurs pays, notamment en Allemagne, en Autriche, en France et en Russie[12] - [22] - [14] - [11]. Le , les femmes socialistes organisent de nombreux Ă©vĂ©nements Ă  Berlin, en particulier pour revendiquer le droit de vote : selon la chercheuse Alessandra Gissi, il s'agit du « premier vĂ©ritable 8 mars », mais « la date semble avoir Ă©tĂ© choisie par hasard »[23] - [14]. L’affiche dessinĂ©e pour l’occasion (ci-contre) est l’une des plus connues sur le sujet : elle se caractĂ©rise par des contrastes de couleurs d’inspiration expressionniste et le slogan « En avant avec le droit de vote aux femmes ! »[14]

Le ont lieu, Ă  Petrograd, des manifestations d’ouvriĂšres que les bolcheviks dĂ©signent comme le premier jour de la rĂ©volution russe[12] - [11]. La rĂ©volutionnaire Alexandra KollontaĂŻ Ă©voque une « journĂ©e internationale des ouvriĂšres », « devenue une journĂ©e mĂ©morable dans l’histoire », lors de laquelle des « femmes, ouvriĂšres et Ă©pouses de soldats » ont « [exigĂ©] du pain pour leurs enfants et le retour de leurs maris des tranchĂ©es »[14]. Cet Ă©vĂ©nement consacre la date du en tant que JournĂ©e internationale de la femme[14] : elle est dĂ©sormais l’occasion pour les partis communistes de mobiliser les femmes[12].

C'est en souvenir de cette premiĂšre manifestation de la RĂ©volution que, le , LĂ©nine aurait dĂ©crĂ©tĂ© la journĂ©e « JournĂ©e internationale des femmes » (« ĐœĐ”Đ¶ĐŽŃƒĐœĐ°Ń€ĐŸĐŽĐœŃ‹Đč Đ¶Đ”ĐœŃĐșĐžĐč ĐŽĐ”ĐœŃŒ »)[24]. Il n'est en fait pas certain que LĂ©nine y soit pour quelque chose, ce serait plutĂŽt la proposition d'une « camarade bulgare » de l'Internationale communiste[25]. Par la suite, la journĂ©e est cĂ©lĂ©brĂ©e dans tout le bloc de l'Est[26].

Plusieurs pays cĂ©lĂšbrent le 8 mars aprĂšs la Seconde Guerre mondiale[11]. En 1946, les pays de l'Est qui viennent de passer sous la coupe soviĂ©tique cĂ©lĂšbrent la journĂ©e des femmes. La « greffe » de cette commĂ©moration russe passe souvent par la propagande. La radio tchĂ©coslovaque dĂ©crit alors, avec emphase, pour les citoyens tchĂ©coslovaques, Ă  quoi ressemble la journĂ©e des femmes Ă  Moscou[26] : « des avions apportent quotidiennement du mimosa, des violettes et des roses du Caucase et de CrimĂ©e [
]. Les usines ont rĂ©servĂ© des thĂ©Ăątres entiers uniquement pour leurs ouvriĂšres. Les femmes sont des millions et des millions d’hommes, de pĂšres, d’amants et de collĂšgues de travail les couvrent de fleurs — littĂ©ralement — parce que la femme socialiste cĂ©lĂšbre aujourd’hui sa fĂȘte, la fĂȘte de son Ă©mancipation ».

En France

En France, un mythe au sujet de cette date naĂźt en 1955 dans la presse et notamment dans un article du quotidien communiste L'HumanitĂ© relatant une manifestation de couturiĂšres new-yorkaises, un siĂšcle auparavant, le [27] - [11]. Cette information est relayĂ©e, chaque annĂ©e, par la presse militante du PCF, de la CGT et des « groupes femmes » du Mouvement de libĂ©ration des femmes. Mais cet Ă©vĂ©nement n'a, en rĂ©alitĂ©, jamais eu lieu, le jour indiquĂ© tombait mĂȘme un dimanche[28]. Selon une hypothĂšse Ă©tayĂ©e par Françoise Picq[29] - [11], la journĂ©e du est un mythe et l'initiative en revient Ă  Madeleine Colin, fĂ©ministe et secrĂ©taire confĂ©dĂ©rale de la CGT : la commĂ©moration Ă©tant depuis son origine encadrĂ©e par le PCF et ses organisations satellites, elle souhaite l'affranchir de cette tutelle communiste pour en faire la lutte des femmes travailleuses[30].

Toutefois, l'incendie du [31] est officiellement rappelĂ© par la ville de New York[32] et par l'ONU[33] et, bien qu'il ne soit pas Ă  l'origine de la naissance de la journĂ©e internationale de la femme, il a Ă©tĂ© citĂ© ou commĂ©morĂ© dans les journĂ©es internationales des femmes, oĂč l'on se rĂ©fĂšre encore Ă  la mĂ©moire historique des luttes des femmes et du mouvement ouvrier international[34].

Le , à l'initiative du MLF et de la ministre déléguée aux Droits de la femme Yvette Roudy[11] - [35], le gouvernement socialiste de François Mitterrand donne un statut officiel à la journée en France, bien qu'aucune loi ni décret ne le mentionne[36].

Reconnaissance par les Nations Unies

Journée internationale des femmes, 2015, au Cameroun.

Le , reprenant l'initiative communiste[37] et Ă  la suite de l'annĂ©e internationale des femmes de 1975, l’Organisation des Nations unies adopte une rĂ©solution enjoignant Ă  ses pays membres de cĂ©lĂ©brer une « JournĂ©e des Nations unies pour les droits des femmes et la paix internationale » plus communĂ©ment appelĂ©e par l'ONU « JournĂ©e internationale de la femme »[38] - [11].

Différentes appellations

Cette journée connaßt différentes appellations, chacune d'entre elles véhiculant une certaine conception politique[39].

Les Nations unies et les autres organisations internationales qui en découlent avaient d'abord adopté comme désignation officielle « journée internationale de la femme »[40] (« International Women's Day » en anglais[41]) avant de corriger cette erreur de traduction, depuis 2016, pour « Journée internationale des Femmes »[42].

Certaines fĂ©ministes critiquent un nom ambigu, qui permet la mise en avant des femmes tout en continuant Ă  leur assigner un rĂŽle dĂ©gradant. D'oĂč les « opĂ©rations marketing sexistes » qui ont lieu Ă  l'occasion du , « [Ă ] mille lieues du combat pour les droits des femmes »[43]. C'est pour ne pas lĂ©gitimer ces rĂ©cupĂ©rations contre-productives que certaines institutions françaises parlent de « JournĂ©e internationale des droits des femmes ».

Olivier Perrin, du quotidien suisse Le Temps, dĂ©nonce aussi l'utilisation du singulier « la femme », qui selon lui, « induit une vision naturaliste »[44]. En 2013, Najat Vallaud-Belkacem, ministre française des Droits des femmes, dĂ©nonce une « journĂ©e de « la » femme, qui mettrait Ă  l’honneur un soi-disant idĂ©al fĂ©minin (accompagnĂ© de ses attributs : cadeaux, roses ou parfums) » et souhaite « une journĂ©e de mobilisation [
] pour rappeler que l’égalitĂ© femmes-hommes est une prioritĂ© »[45].

ThÚmes des Journées

Journée 2010

L’annĂ©e 2010 est marquĂ©e par le centenaire de la JournĂ©e des Femmes, par la 3e Marche mondiale des Femmes et, en France, par les 40 ans du Mouvement de libĂ©ration des femmes[46]. À cette occasion, de nombreuses manifestations sont organisĂ©es sur tous les continents pour dĂ©noncer les inĂ©galitĂ©s qui perdurent entre les hommes et les femmes. Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2010 est : « Droits Ă©gaux - OpportunitĂ©s Ă©gales : ProgrĂšs pour tous ». Le ComitĂ© international de la Croix-Rouge met l’accent sur les Ă©preuves endurĂ©es par les femmes dĂ©placĂ©es[47].

Journée 2011

Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2011 est : « L'Ă©galitĂ© d'accĂšs Ă  l'Ă©ducation, de formation et de la science et la technologie: vers un travail dĂ©cent pour les femmes ». C'est aussi la premiĂšre JIF pour ONU femmes, la nouvelle entitĂ© crĂ©Ă©e par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies. L’annĂ©e 2011 est marquĂ©e par le Printemps arabe et la lutte des femmes arabes pour leur Ă©mancipation. Le ComitĂ© international de la Croix-Rouge a appelĂ© les États et les autres entitĂ©s Ă  ne pas relĂącher leurs efforts visant Ă  empĂȘcher les viols et les autres formes de violence sexuelle qui, chaque annĂ©e, portent atteinte Ă  la vie et Ă  la dignitĂ© d’innombrables femmes dans les zones de conflit du monde entier[48].

Journée 2012

Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2012 est : « L’autonomisation des femmes rurales et leur rĂŽle dans l’éradication de la pauvretĂ© et de la faim, le dĂ©veloppement et les dĂ©fis actuels ».

À l’occasion de la JournĂ©e internationale des femmes en France, plusieurs milliers de personnes manifestent le jeudi Ă  Paris. La veille, le collectif de 45 associations Les FĂ©ministes en Mouvement a reprochĂ© au prĂ©sident Nicolas Sarkozy et au gouvernement de mener une politique qui est une « catastrophe pour toutes les femmes » et a interpellĂ© les candidats Ă  l’élection prĂ©sidentielle : « l’égalitĂ©, c’est maintenant ! »[49]

Le Comité international de la Croix-Rouge lance un appel à de nouvelles actions visant à aider les femmes dont un proche est porté disparu, afin de leur permettre de retrouver dignité et espoir[50].

Journée 2013

Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2013 est : « Une promesse est une promesse : il est temps de passer Ă  l’action pour mettre fin Ă  la violence Ă  l’égard des femmes »[51]. Le gouvernement français lance une importante campagne « Le , c'est toute l'annĂ©e » pour sensibiliser et mobiliser tous les secteurs de la sociĂ©tĂ© en faveur des droits des femmes[52].

Journée 2014

Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2014 est : « L’égalitĂ© pour les femmes, c’est le progrĂšs pour toutes et tous »[53].

Journée 2015

Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2015, dans le cadre de sa campagne Beijing+20 : « Autonomisation des femmes – Autonomisation de l’humanitĂ© : Imaginez ! »[54]. Les gouvernements, militantes et militants Ă  travers le monde commĂ©moreront le 20e anniversaire de la DĂ©claration et le Programme d’action de PĂ©kin, une feuille de route historique qui Ă©tablit le programme d’action pour la rĂ©alisation des droits des femmes[55].

Journée 2016

Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2016 est : « PlanĂšte 50-50 d’ici 2030 : Franchissons le pas pour l’égalitĂ© des sexes ». Depuis 2016, le ComitĂ© ONU Femmes France s'efforce de corriger l'erreur de traduction onusienne qui parlait des femmes au singulier[42]. L'appellation officielle de l'ONU francophone est depuis : « JournĂ©e internationale des Femmes ».

Journée 2017

Le thÚme officiel des Nations unies pour la JIF 2017 est : « les femmes dans un monde du travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030 ». La Journée internationale des femmes de l'année 2017 prend une tournure plus militante : 50 pays dans le monde lancent une grÚve internationale des femmes[56], un appel notamment soutenu par la militante Tithi Bhattacharya[57].

Foules de manifestants et manifestantes arborant des panneaux représentant des femmes célÚbres, dont Simone Veil, Rihanna, Françoise Héritier, Judith Butler, Oprah Winfrey, etc. ainsi que des slogans (« Vive la révolution », « Nique les rÎles de genre », « Ni roses ni bonbons, revendications », etc
Manifestation de 2018 en France.

Journée 2018

Le thĂšme officiel des Nations unies pour la JIF 2018 est « L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes[58]. »

Journée 2019

Le thĂšme retenu par les Nations unies pour la JIF 2019 est « Penser Ă©quitablement, bĂątir intelligemment, innover pour le changement », l'objectif Ă©tant de rĂ©flĂ©chir aux moyens innovants permettant de faire progresser l’égalitĂ© des sexes et l’autonomisation des femmes, notamment dans les systĂšmes de protection sociale, l’accĂšs aux services publics et la construction d’infrastructures durables[59].

Journée 2021

Le thÚme de la Journée internationale des femmes en 2021 est « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 », célÚbre les efforts considérables déployés par les femmes et les filles partout dans le monde pour façonner un futur et une relance plus égalitaires à la suite de la pandémie de Covid-19 et met en lumiÚre les lacunes à combler[60].

Journée 2022

Le thĂšme dĂ©fini par l'ONU pour la JIF 2022 est « L'Ă©galitĂ© aujourd'hui pour un avenir durable », qui vient « en reconnaissance de la contribution des femmes et des filles du monde entier qui mĂšnent l’offensive quant Ă  l’adaptation et la rĂ©ponse aux changements climatiques et Ă  leur attĂ©nuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes », selon l'ONU Femmes[11] - [61]. Quelques jours plus tard, du 14 au 25 mars 2022, l'ONU organisera la 66e session de la Commission de la condition de la femme (CSW66)[61] - [62].

Journée 2023

L'édition 2023 de la Journée internationale des femmes « se déroule sous le thÚme de l'innovation et des technologies pour l'égalité des sexes : pour un monde digital inclusif. Il permet de saluer et de célébrer les femmes et les filles qui défendent l'avancement de la technologie transformatrice et de l'éducation numérique. La célébration explore l'impact de l'écart numérique entre les sexes sur l'élargissement des inégalités économiques et sociales, et permet de mettre également en lumiÚre l'importance de protéger les droits des femmes et des filles dans les espaces numériques et de lutter contre la violence sexiste en ligne, facilitée par les technologies de l'information et de la communication (TIC)[63]. »

Célébrations dans le monde

Rouge : jour férié. Orange : jour férié pour les femmes. Jaune : jour férié non officiel.

La Journée internationale des femmes (JIF) est un jour férié dans les pays suivants[64]

Au Burkina Faso, au Cambodge, en Algérie , au Laos, en Russie, en Ukraine, en Moldavie, en Azerbaïdjan, en Arménie, en Ouzbékistan, au Kirghizistan et en Biélorussie, la Journée internationale de la femme est décrétée jour férié. Ce jour-là, des fleurs ou de menus cadeaux sont traditionnellement offerts aux femmes[64].

En Tunisie, le est la fĂȘte des femmes. Cette date est capitale puisqu’elle correspond Ă  l’anniversaire du Code du statut personnel (CSP), promulguĂ© le , soit un an avant la proclamation de la RĂ©publique, et juste quelques mois aprĂšs l'indĂ©pendance. La journĂ©e du 13 aoĂ»t est aussi dĂ©crĂ©tĂ©e jour fĂ©riĂ©[83].

Perçue plus comme une survivance communiste que comme une vĂ©ritable Ă©manation du mouvement fĂ©ministe, la JournĂ©e de la femme est abolie en tant que jour fĂ©riĂ© en RĂ©publique tchĂšque en 2008, sans que rĂ©agissent la sociĂ©tĂ© civile ni les associations fĂ©ministes. Seul le Parti communiste de BohĂȘme et Moravie a exprimĂ© son opposition au projet de loi[26].

Le en Espagne, prÚs de 5 millions de personnes suivent l'appel à la grÚve et aux rassemblements lancé par les mouvements féministes[84].

  • Bogota (Colombie) 2009.
    Bogota (Colombie) 2009.
  • Varsovie (Pologne) 2010.
    Varsovie (Pologne) 2010.
  • Sydney (Australie) 2011.
    Sydney (Australie) 2011.
  • BrĂ©sil 2013.
    Brésil 2013.
  • Arusha (Tanzanie) 2012.
    Arusha (Tanzanie) 2012.
  • Maldives 2012.
    Maldives 2012.
  • Malawi 2016.
    Malawi 2016.
  • DĂ©filĂ© Cameroun 2018
    Défilé Cameroun 2018
  • Le slogan « fĂ©ministes et rĂ©volutionnaires, tant qu'il le faudra » scandĂ© dans les rues de Nantes (France) lors de la manifestation du 8 mars 2023.

Autres Journées des femmes

Critiques et marketing

La JournĂ©e internationale des femmes est rĂ©guliĂšrement et abusivement appelĂ©e « journĂ©e de la femme », notamment dans le marketing ou les mĂ©dias[10]. Alors que le est fait pour « informer, interpeller, sensibiliser les citoyens sur les inĂ©galitĂ©s et les discriminations que vivent encore les femmes aujourd'hui », certaines personnes, tel le militant fĂ©ministe NaĂ«m Bestandji, dĂ©plorent que cette transformation en « FĂȘte de la femme » « dĂ©tourne l'objectif du Ă  l'avantage du machisme et du patriarcat ». Bestandji critique Ă©galement les opĂ©rations commerciales organisĂ©es ce jour, comme les entrĂ©es gratuites pour les femmes ou les promotions qui leur sont accordĂ©es. Les messages de bonne fĂȘte adressĂ©s aux femmes sont, toujours selon NaĂ«m Bestandji, dans cette mĂȘme logique[85]. La journaliste Fiona Schmidt partage le mĂȘme constat et incite Ă  « ne surtout pas participer » Ă  cette « parodie d'empowerment »[86].

Notes et références

  1. « Journée internationale des femmes, 8 mars », sur un.org
  2. « 8 mars 2023 : L’égalitĂ© de genre ne peut pas attendre 300 ans ! », sur ONU Femmes France (consultĂ© le )
  3. « JournĂ©e internationale des droits des femmes : Je suis de la GĂ©nĂ©ration ÉgalitĂ© "Pour les droits des femmes et un futur Ă©galitaire" », sur ONU Femmes France (consultĂ© le )
  4. Terme utilisé par le ministÚre chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que certaines collectivités territoriales (par exemple l'ancienne région Limousin et associations (Centre national d'informations sur les droits des femmes et des familles).
  5. « Le pouvoir Ă©conomique et social des femmes – 8 mars – JournĂ©e internationale des droits des femmes 2022 », sur Conseil du statut de la femme (consultĂ© le )
  6. (en) « International Women's Day History | International Women's Day | The University of Chicago », sur iwd.uchicago.edu (consulté le ).
  7. Origines de la Journée internationale de la femme, Nations unies, consulté le 30 juillet 2013.
  8. Temma Kaplan, "On the Socialist Origins of International Women's Day", Feminist Studies, 11/1 (Spring, 1985)
  9. Marie Denis, Suzanne Van Rokeghem, Le féminisme est dans la rue. Belgique 1970-1975, Bruxelles, Pol-His, 1992, p. 93 et ss.
  10. « Doit-on parler de « Journée de la femme » ou de « Journée des droits des femmes » ? », sur LCI, .
  11. La rédaction de Vie publique (République française), « Droits des femmes : cinq questions sur la journée du 8 mars », sur Vie publique.fr, (consulté le )
  12. Stéphanie Arc, « Journée des femmes : la véritable histoire du 8 mars », sur lejournal.cnrs.fr, (consulté le ).
  13. The International Socialist Women's Conference.
  14. Alessandra Gissi (trad. Anna Bellavitis et Nicole Edelman), « « Un mythe incertain et inoxydable » : le 8 mars en Italie (1910-1958) », dans Anna Bellavitis et Nicole Edelman (dir.), Genre, femmes, histoire en Europe, Nanterre, Presses universitaires de Paris Nanterre, (ISBN 9782840161004, lire en ligne), p. 391-408.
  15. Françoise Picq, « le long chemin vers la liberté », le Journal du CNRS, supplément du no 242, mars 2010.
  16. (en)New York Evening Journal, mardi 28 mars 1911 .
  17. (en) Cf. les témoignages Working for the Triangle Shirtwaist Company by Pauline Newman and Joan Morrison, History Matters .
  18. No Way Out: Two New York City Firemen Testify about the 1911 Triangle Shirtwaist Fire, History Matters .
  19. (en) En photo .
  20. Cf. Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, (traduction française), chapitre XIII, Agone, 2002.
  21. (en) John M. Hoenig, « The Triangle fire of 1911 », History Magazine, avril-mai 2005 .
  22. « FĂŒr das Recht der Frau ! », VorwĂ€rts, 2 mars 1913, NumĂ©risĂ©.
  23. « La Journée des Femmes », L'Humanité, 9 mars 1914, Numérisé sur Gallica.
  24. « Lénine décrÚte le 8 mars journée internationale des femmes - 1921 », 8mars.info.
  25. (en) 8th of March - International woman’s day: in search of the lost memory.
  26. (cs) Jan Němec, « Květiny z Krymu doĆĄly (1908) », sur Respekt, (consultĂ© le )
  27. « Archives du fĂ©minisme », Liliane Kandel et françoise Picq, 8 mars 1857, l’élaboration d’un mythe .
  28. (de) Natascha Vittorelli, Der 8. MĂ€rz und seine Geschichten .
  29. Françoise Picq, « JournĂ©e internationale des femmes : Ă  la poursuite d'un mythe, Women’s international day, pursuing a myth », Travail, genre et sociĂ©tĂ©s, no 3,‎ 0000-00-00, p. 161–168 (ISSN 1294-6303, lire en ligne, consultĂ© le ).
  30. Françoise Picq, « JournĂ©e internationale des droits des femmes : Ă  la poursuite d’un mythe », revue no 3 : Travail, Genre et SociĂ©tĂ©, mars 2000.
  31. (en) Cf. la premiĂšre page du New York Evening Journal, mardi 28 mars 1911 .
  32. (en) Voir le site officiel .
  33. Cf. la page de l'origine de la journée du 8 mars et la chronologie dans le site de l'ONU .
  34. Cf. Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 Ă  nos jours, (traduction française), chapitre XIII, Agone, 2002 et (en) John M. Hoenig, « The Triangle fire of 1911 », History Magazine, avril-mai 2005 .
  35. Simone Bonnafous et MarlÚne Coulomb-Gully, « La Journée internationale des femmes en France. Entre marronnier et foulard islamique », dans Femmes et médias, Presses Universitaires du Mirail, , p. 81.
  36. Communiqué officiel du conseil des ministres du 20 janvier 1982, p. 30.
  37. Véronique Helft-Malz, Paule Henriette Lévy, Les Femmes et la vie politique française, Presses Universitaires de France, , p. 34.
  38. Origines de la Journée internationale de la femme d'aprÚs l'ONU.
  39. « Le 8 mars, célÚbre-t-on la journée des femmes, de la femme ? De leurs droits ? », slate.fr, consulté le 20 mars 2015.
  40. « Journée internationale de la femme », ONU, consulté le 30 juillet 2013, UNESCO, UNICEF, Amnistie Internationale.
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