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Guinée-Bissau

La GuinĂ©e-Bissau[6] ou GuinĂ©e-Bissao[7], en forme longue la rĂ©publique de GuinĂ©e-Bissau (en portugais : GuinĂ©-Bissau et RepĂșblica da GuinĂ©-Bissau), est un pays lusophone d'Afrique de l'Ouest. Sa capitale est Bissau. Le pays fait partie de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest et de l'Organisation de la coopĂ©ration islamique.

République de Guinée-Bissau

(pt) RepĂșblica da GuinĂ©-Bissau

Devise en portugais : Unidade, Luta, Progresso (« Unité, Lutte, ProgrÚs »)
Hymne en portugais : Esta é a Nossa Påtria Bem Amada (« Ceci est notre bien-aimé pays »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Description de l'image Guinea-Bissau in Africa (-mini map -rivers).svg.
Description de l'image Guinee-Bissau carte.png.
GĂ©ographie
Plus grande ville Bissau
Superficie totale 36 120 km2
(classé 133e)
Superficie en eau 12
Fuseau horaire UTC -1
Histoire
Entité précédente
Indépendance Drapeau du Portugal Portugal
Date
DĂ©mographie
Gentilé Bissaoguinéen
Population totale (2018[1]) 1 833 247 hab.
(classé 145e)
DensitĂ© 48 hab./km2
Économie
PIB nominal (2018) en augmentation 1,45 milliard de $[2] (193e)
Taux de chĂŽmage (2019) 6,1 % de la pop. active
-0,1 %
Monnaie Franc CFA (UEMOA) (XOF​)

GĂ©ographie

La GuinĂ©e-Bissau, qui doit son nom Ă  sa capitale, Bissau, est un pays lusophone d'Afrique de l'Ouest, baignĂ© par l'ocĂ©an Atlantique, limitĂ© au nord par le SĂ©nĂ©gal, Ă  l'est et au sud-est par la rĂ©publique de GuinĂ©e, ces deux derniers États Ă©tant francophones.

La GuinĂ©e-Bissau s'Ă©tend sur 36 120 km2, 28 000 km2 de terre et 8 120 km2 de mer (ce qui est Ă  peine plus Ă©tendu que la Belgique), et comprend environ 80 Ăźles et Ăźlots de l'archipel des Bijagos (ou « archipel des Bissagos »).

Histoire

Histoire pré-coloniale

Arrivée de Gaspard Théodore Mollien à Bissao (1818).

À partir du XIIIe siĂšcle, les Mansayas (baronnies de l'empire du Mali), fondĂ©es entre 1235 et 1265 par le gĂ©nĂ©ral mandingue Tiramighan TraorĂ©[8] qui a vaincu et fait prisonnier Kirikor, dernier roi du Bainouk, puis rĂ©unies Ă  partir du XVIIe siĂšcle sous la forme du royaume indĂ©pendant du Gabou (KaabunkĂ©) s'Ă©tendent progressivement et exercent, Ă  l'Ouest, une forte influence sur la rĂ©gion et les autres nations de ce territoire (Royaume de Qinala, ConfĂ©dĂ©ration Balante, Seigneuries BrĂąmes/Papel, Seigneuries Felups/Diola, Royaume Nalu), jusqu'au XVIIIe siĂšcle. Les premiers contacts europĂ©ens sont Ă©tablis en 1447 par le navigateur portugais Álvaro Fernandes, un an aprĂšs la mort de Nuno TristĂŁo lors d'une bataille navale Ă  l'embouchure de la Gambie. Le Portugal loue plusieurs terrains en bordure de fleuves sur lesquels il Ă©tablit des comptoirs, notamment Ă  Cacheu, Bissau, Farim, Geba. En 1867, le royaume de Gabu est vaincu par l'armĂ©e de la confĂ©dĂ©ration peule et musulmane du Fouta Djalon.

Histoire coloniale

Combattant du PAIGC en 1974 pendant la guerre d'indépendance.

La région devient une colonie portugaise en 1879 puis une province ultramarine en 1951.

En 1959, une grĂšve ouvriĂšre au port de Bissau aboutit Ă  un massacre. Cinquante ouvriers sont tuĂ©s par les forces de l'ordre portugaises et plus de 100 blessĂ©s. Ce massacre constitue un « tournant de la rĂ©flexion des nationalistes rĂ©volutionnaires », les incitant Ă  reconsidĂ©rer les luttes pacifiques menĂ©es jusqu'alors pour envisager la lutte armĂ©e[9].

En 1963, le Parti africain pour l'indĂ©pendance de la GuinĂ©e et du Cap-Vert (PAIGC) dĂ©clenche la guerre d'indĂ©pendance. L'insurrection rencontre progressivement l’adhĂ©sion des populations rurales et les « zones libĂ©rĂ©es » s'Ă©tendent sur 50 % du territoire dĂšs 1966, puis 70 % Ă  partir de 1968. Sous la direction d'AmĂ­lcar Cabral, les rebelles tentent d'y reconstruire un modĂšle politique oĂč le pouvoir serait exercĂ© par les paysans eux-mĂȘmes et entreprennent de dĂ©velopper le systĂšme sanitaire et l'alphabĂ©tisation[9].

L'objectif se situe au-delĂ  de la simple indĂ©pendance nationale. Selon Cabral : « Nous ne luttons pas simplement pour mettre un drapeau dans notre pays et pour avoir un hymne mais pour que plus jamais nos peuples ne soient exploitĂ©s, pas seulement par les impĂ©rialistes, pas seulement par les EuropĂ©ens, pas seulement par les gens de peau blanche, parce que nous ne confondons pas l’exploitation ou les facteurs d’exploitation avec la couleur de peau des hommes ; nous ne voulons plus d’exploitation chez nous, mĂȘme pas par des Noirs »[9].

AprĂšs la rĂ©volution des ƒillets en 1974, les Portugais quittent le pays qui devient indĂ©pendant. Le PAIGC qui avait menĂ© la lutte politique puis l'insurrection pour l'indĂ©pendance pendant 12 ans remporte les Ă©lections.

Histoire depuis l'indépendance

Depuis la dĂ©colonisation, le pays est en proie Ă  une instabilitĂ© chronique avec six tentatives de renversement du pouvoir par la violence[10]. Aucun prĂ©sident n'a d'ailleurs pu parvenir Ă  la fin de son mandat[10]. L'armĂ©e, au sein de laquelle l’ethnie balante est prĂ©dominante, joue un rĂŽle essentiel dans la vie politique du pays.

Cependant, l'indépendance avait commencé sous les meilleurs auspices. La diaspora bissaoguinéenne était revenue en masse dans le pays. Un systÚme d'accÚs à l'école pour tous a été créé. Les livres étaient gratuits et les écoles semblaient disposer d'un nombre suffisant d'enseignants. L'éducation des filles, jusqu'alors négligée, a été encouragée et un nouveau calendrier scolaire, plus adapté au monde rural, a été adopté[11].

Le , JoĂŁo Bernardo Vieira dit « Nino Vieira » renverse le prĂ©sident LuĂ­s Cabral, demi-frĂšre du leader indĂ©pendantiste AmĂ­lcar Cabral et au pouvoir depuis l'indĂ©pendance, par un coup d'État militaire sans effusion de sang. La Constitution est suspendue et un conseil militaire de neuf membres de la rĂ©volution prĂ©sidĂ© par Vieira est mis en place.

Depuis lors, le pays a évolué vers une économie libérale. Des coupes budgétaires ont été effectuées au détriment du secteur social et de l'éducation[11]. En 1984, une nouvelle constitution est approuvée et ramÚne le pays à la rÚgle civile. La Guinée-Bissau, comme une grande partie de l'Afrique subsaharienne, se tourne vers la démocratie multipartite au début des années 1990 avec la fin de la Guerre froide. L'interdiction des partis politiques est levée en 1991 et des élections ont lieu en 1994.

Au premier tour de l’élection prĂ©sidentielle le , Vieira reçoit 46,20 % des voix face Ă  sept autres candidats. Il sort vainqueur du deuxiĂšme tour le avec 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba IalĂĄ, un ancien confĂ©rencier de philosophie, dissident du PAIGC dont il a Ă©tĂ© exclu en 1989 et prĂ©sident du Parti social de renouvellement (PRS). Les observateurs internationaux des Ă©lections ont en gĂ©nĂ©ral considĂ©rĂ© le scrutin comme honnĂȘte. Vieira est proclamĂ© premier prĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©mocratiquement Ă©lu le .

AprĂšs une tentative Ă©chouĂ©e de coup d'État contre le gouvernement en , le pays tombe dans une brĂšve mais violente guerre civile entre les forces restĂ©es fidĂšles Ă  Vieira et celles du chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e Ansoumane ManĂ©, ancien compagnon d'arme du chef de l’État pendant la guerre d'indĂ©pendance. Les rebelles renversent finalement le gouvernement de JoĂŁo Vieira le qui trouve refuge Ă  l'ambassade du Portugal avant de s'exiler au Portugal.

Kumba IalĂĄ est Ă©lu prĂ©sident en 2000 mais est renversĂ© par un coup d'État sans effusion de sang en . D'ethnie balante, celui-ci Ă©tait accusĂ© de favoriser sa communautĂ© et s'Ă©tait discrĂ©ditĂ© en dissolvant en 2002 l'AssemblĂ©e nationale tout en repoussant sans cesse de nouvelles Ă©lections lĂ©gislatives. Le coup d'État ne suscita que peu de protestations tant de la part de la population que de la communautĂ© internationale[12].

Le pays entreprend alors Ă  nouveau avec difficultĂ© une phase de normalisation dĂ©mocratique, culminant avec l'organisation d'Ă©lections lĂ©gislatives en 2004 et d'une Ă©lection prĂ©sidentielle le qui voit le retour Ă  la tĂȘte du pays de JoĂŁo Bernardo Vieira dit « Nino Vieira », l'ancien prĂ©sident dĂ©posĂ© en 1999 par un coup d’État militaire qui s'Ă©tait prĂ©sentĂ© en indĂ©pendant. Pour gouverner, Nino Vieira, fortement contestĂ© au sein du PAIGC, conclut une alliance tactique avec son ennemi historique, le gĂ©nĂ©ral Batista Tagme Na Waie, en le nommant chef d'Ă©tat-major[12].

Cependant, le , le chef d'Ă©tat-major des forces armĂ©es, le gĂ©nĂ©ral Batista Tagme Na Waie, est tuĂ© dans un attentat Ă  la bombe. Le prĂ©sident JoĂŁo Bernardo Vieira, que certains militaires tiennent pour responsable de cet attentat dans la mesure oĂč il entretenait des relations historiquement exĂ©crables avec ce dernier[13], est assassinĂ© Ă  son tour, le , par des hommes armĂ©s. Pour lui succĂ©der, Malam Bacai SanhĂĄ, candidat du PAIGC, est Ă©lu prĂ©sident le .

José Mårio Vaz, président d'août 2014 à février 2020

ParallĂšlement, la GuinĂ©e-Bissau est gangrenĂ©e par le trafic de drogue et qualifiĂ©e Ă  ce titre de « narco-État » par l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime[14]. Ainsi, les attentats contre le chef d'Ă©tat-major Tagme Na Waie et le prĂ©sident Vieira ont probablement Ă©tĂ© fomentĂ©s par les trafiquants colombiens, peut-ĂȘtre en reprĂ©sailles de la destitution en du contre-amiral JosĂ© AmĂ©rico Bubo Na Tchuto, chef de la marine nationale, qui couvrait le trafic avec Antonio Indjai[14]. Ce dernier, aprĂšs bien des pĂ©ripĂ©ties, tombera d'ailleurs en mars 2013 dans un piĂšge tendu par la DEA[15] et envoyĂ© aux États-Unis pour y ĂȘtre jugĂ© pour trafic de drogue tandis qu'Antonio Indjai est depuis lors inculpĂ© par la justice amĂ©ricaine et sous mandat d'arrĂȘt international.

Le mandat de Malam BacaĂŻ Sanha est Ă©maillĂ© de graves incidents en lien avec le narcotrafic. Le , une tentative de coup d'État menĂ©e par Antonio Indjai et l'ancien contre-amiral JosĂ© AmĂ©rico Bubo Na Tchuto aboutit Ă  l'arrestation du Premier ministre Carlos Gomes JĂșnior[16] et d'une quarantaine d'officiers dont le chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e, JosĂ© Zamora Induta[17], dans un coup de force prĂ©sentĂ© comme « un problĂšme purement militaire »[18]. À la suite de manifestations de soutien au Premier ministre, Antonio Indjai menace de tuer ce dernier avant d'expliquer dans une allocution que l'armĂ©e « rĂ©itĂ©rait son attachement et sa soumission au pouvoir politique »[18]. Le Premier ministre est relĂąchĂ© le lendemain tandis qu'Indjai se prĂ©sente comme le nouvel homme fort de l'armĂ©e[19]. Ce dernier est relĂąchĂ© le lendemain, mais demeure en rĂ©sidence surveillĂ©e, tandis qu'Antonio Indjai devient le nouvel homme fort de l'armĂ©e[20] - [21].

Le , un coup d'État menĂ© par l'armĂ©e dĂ©pose le Premier ministre Carlos Gomes JĂșnior dans le contexte d'une Ă©lection prĂ©sidentielle contestĂ©e. La CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) et la CommunautĂ© des pays de langue portugaise (CPLP) prennent des positions fortes contre ce coup d'État et examinent les possibilitĂ©s d'intervention politique et militaire[22]. L'Union africaine suspend la GuinĂ©e-Bissau le . Mamadu Ture Kuruma devient de facto le dirigeant du pays. Manuel Serifo Nhamadjo, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale populaire, devient prĂ©sident de la RĂ©publique par intĂ©rim[23].

En 2014, José Mårio Vaz remporte l'élection présidentielle du [24], marquant le retour progressif à la légalité constitutionnelle. Pour autant, l'instabilité persiste, et les Premiers ministres se succÚdent.

Au mois de , le président guinéen Alpha Condé, médiateur de la crise bissaoguinéenne, et son homologue de la Sierra Leone Ernest Bai Koroma obtiennent un compromis politique signé le par toutes les parties : ce sont les accords de Conakry[25]. Successivement, Umaro Sissoco Embaló en , puis Artur Silva en , puis Aristides Gomes mi- sont nommés Premier ministres..

Lors d'une rĂ©union du [26] du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU, les signes d'une amĂ©lioration de la situation politique sont soulignĂ©s, mais il est rappelĂ© que des points des accords de Conakry restent Ă  rĂ©aliser : rĂ©forme constitutionnelle et rĂ©forme Ă©lectorale. Finalement, l'Ă©lection prĂ©sidentielle de fin 2019 voit la dĂ©faite du candidat de l'ex-parti unique, au pouvoir depuis 1974, le PAIGC, et la victoire d'Umaro Sissoco EmbalĂł, ancien gĂ©nĂ©ral et ancien Premier ministre devenu opposant. La confirmation de ce rĂ©sultat est compliquĂ©e, donnant lieu Ă  des allers et retours entre la Commission Ă©lectorale et la Cour suprĂȘme (saisie par le PAIGC), mais c'est la premiĂšre transition politique qui s'effectue pacifiquement. L'investiture d'Umaro Sissoco EmbalĂł a lieu le 27 fĂ©vrier [27]. La passation de pouvoir s'effectue ensuite au palais prĂ©sidentiel[28]. Nuno Gomes Nabiam est nommĂ© Premier ministre le lendemain, le 28 fĂ©vrier 2020[29]. Mais une incertitude subsiste : une partie des dĂ©putĂ©s investissent comme prĂ©sident, le 28 fĂ©vrier au soir, le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, Cipriano Cassama, par intĂ©rim. Pour eux, l'investiture de Umaro Sissoco Embalo n'est pas lĂ©gale[30] - [31].

Subdivisions

La GuinĂ©e-Bissau est divisĂ©e en 8 rĂ©gions, elles-mĂȘmes partagĂ©es en 37 secteurs. Les 8 rĂ©gions sont :

Bissau, la capitale, constitue un secteur autonome.

Économie

La Guinée-Bissau est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine.

Port de Bubaque.

La principale source de devises est l'exportation de noix de cajou, qui reprĂ©sente 60 % des revenus du pays. La GuinĂ©e-Bissau est le 3e producteur de noix de cajou d'Afrique, et le 6e mondial, avec sa production de 120 000 tonnes par an lui rapportant 60 millions de dollars. Le pays possĂšde de nombreuses autres ressources naturelles : bauxite, bois, pĂ©trole, roches phosphatĂ©es, etc. Son littoral, trĂšs riche en poissons, attire les pĂȘcheurs de l'Union europĂ©enne qui viennent pĂȘcher chaque annĂ©e 500 000 tonnes de poisson, versant en Ă©change Ă  la GuinĂ©e-Bissau environ 7 500 000 â‚Ź. Le potentiel agricole du pays est Ă©norme, mais sa forĂȘt, par exemple, n'est exploitĂ©e que de maniĂšre informelle.

Le tourisme y est d'un poids trĂšs faible ; la frĂ©quentation a toutefois doublĂ© entre 2010 et 2016, dĂ©passant alors les 40 000 visiteurs et procurant un revenu de 20 millions de dollars en 2017[32].

MalgrĂ© ses nombreux atouts, la GuinĂ©e-Bissau est le dixiĂšme pays le plus pauvre du monde, parmi les pays les moins avancĂ©s (PMA). L'indice de dĂ©veloppement humain (IDH) est de 0,483 en 2021 (177e sur 196 pays) contre 0,443 en 2010[3]. En 2005, le budget de l'État dĂ©pend Ă  75 % de l'aide internationale. Il n'y a pas partout de l'Ă©lectricitĂ© et 80 % des habitants vivent avec moins de 1 dollar par jour[10].

En effet, l'instabilité politique, les séquelles de la guerre civile de 1999, l'obsolescence des infrastructures découragent les investisseurs et donc les possibilités de développement.

Du fait de sa pauvretĂ© et de sa dĂ©sorganisation Ă©conomique, la GuinĂ©e-Bissau est une proie facile pour les trafiquants de drogue d'AmĂ©rique du Sud qui l'utilisent comme passerelle pour atteindre l'Union europĂ©enne, leur principal client depuis que les États-Unis ont durci leur politique de contrĂŽles aux frontiĂšres. La GuinĂ©e-Bissau a une position gĂ©ographique privilĂ©giĂ©e, au sud du SĂ©nĂ©gal, qui l'exclut du dispositif de contrĂŽle de l'immigration clandestine, qui s'Ă©tend du Maroc au SĂ©nĂ©gal et rend les trafics difficiles. La drogue sud-amĂ©ricaine est donc stockĂ©e en GuinĂ©e-Bissau, oĂč elle est ensuite introduite par petites quantitĂ©s dans les produits de marchĂ© (fruits, poissons, noix de cajou) acheminĂ©s vers l'Europe, ou ingĂ©rĂ©e par des mules qui risquent leur vie et leur libertĂ© pour 5 000 â‚Ź (leur salaire pour acheminer cinq cents grammes Ă  un kilogramme de cocaĂŻne en capsules). La GuinĂ©e-Bissau, loin d'ĂȘtre consommatrice de ces drogues de « luxe » que ses habitants n'ont pas les moyens de s'offrir, est devenue en quelques annĂ©es la plaque tournante du trafic de cocaĂŻne. L'Ă©conomie de la drogue reprĂ©senterait un montant supĂ©rieur au PIB du pays[10].


DĂ©mographie

Évolution de la dĂ©mographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

En 2010, la population de la GuinĂ©e-Bissau est de 1 533 964 habitants. Elle est composĂ©e Ă  40,8 % de personnes de moins de 14 ans, Ă  56,1 % de 15 Ă  64 ans et Ă  3,1 % de 65 ans ou plus[33]. Sa densitĂ© de population est de 42 hab./km2.

En 2010, l'espĂ©rance de vie des hommes est de 46,07 ans et celle des femmes de 49,79 ans[33].

La mĂȘme annĂ©e, le taux de croissance de la population est de 2,019 %[33], avec un taux de natalitĂ© de 35,97 â€°[33], un taux de mortalitĂ© de 15,79 â€°[33], un taux de mortalitĂ© infantile de 99,82 â€°[33] et un taux de fĂ©conditĂ© de 4,58 enfants/femme[33].

En 2020, la population est de 1 970 000 habitants.

Langues

La langue officielle du pays est le portugais. La langue de communication (et langue maternelle d'environ un tiers de la population) est le créole de Guinée-Bissau qui s'est développé à partir du portugais.

Le français est assez répandu, et est enseigné en tant que premiÚre langue étrangÚre, nécessaire pour les affaires et les communications internationales, car le pays est entouré de pays francophones.

L'anglais y est également assez répandu, surtout parmi la jeune génération issue de l'élite du pays. C'est aussi la langue d'un nombre significatif de Nigérians et d'autres anglophones issus de pays anglophones du golfe de Guinée (comme le Ghana, le Libéria ou la Sierra Leone) qui sont surtout des commerçants, ou des entrepreneurs.

La Guinée-Bissau est membre de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 1979. Cette derniÚre estimait en 2015 le nombre de francophones en Guinée-Bissau à 275 000[34]. D'aprÚs le recensement de 2009, le plus récent réalisé dans le pays à ce jour, 27,1% de la population guinéenne peut parler portugais. Le dernier recensement général révÚle également que le portugais et le français sont parlés respectivement par 46,3% et 10,6% de la population en milieu urbain et par 14,7% et 1,6% en milieu rural[35].

Religions

La répartition des religions dans le pays n'est pas connue avec précision, seules des estimations sont disponibles. La Guinée-Bissau est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique. La religion musulmane est la principale du pays : les musulmans représentent une proportion entre 40 % et 50 % de la population, proportion variable suivant les sources[36] - [33] - [37]. 40 % sont musulmans sunnites, 6 % sont musulmans chiites et 36 % se considÚrent simplement comme musulmans[38]. L'animisme est la deuxiÚme religion la plus répandue, avec entre 14,9 % et 40 % de la population la pratiquant[36] - [33] - [37]. Le christianisme est la troisiÚme religion du pays, et représente entre 10 % et 22,1 % de la population[36] - [33] - [37]. La majorité des chrétiens de la Guinée-Bissau sont catholiques. La Cathédrale de Bissau, de style néo-roman, est considéré comme le lieu le plus représentatif du catholicisme en Guinée-Bissau.

Culture

Un carnaval en Guinée-Bissau, en 2009.
FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s
DateNom françaisNom localRemarques
1er janvierJour de l'anAno Novo
20 janvierJour des HĂ©rosDia dos herĂłis
8 marsJournée internationale des femmesDia Internacional da Mulher
1er maiFĂȘte du TravailDia do Trabalho
3 aoûtJournée des Martyrs de la colonisationDia dos mårtires da colonização
24 septembreJour de l'indĂ©pendance (1973)Dia da independĂȘnciaFĂȘte nationale.
20 décembreFesta do Cordeiro
25 décembreNoëlNatal

MĂ©dias

Les principaux médias sont la télévision et la radio nationales.

Films se déroulant en Guinée-Bissau

Codes

La Guinée-Bissau a pour codes :

Notes et références

  1. (en) « Africa :: Guinea-Bissau — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consultĂ© le ).
  2. PIB nominal, d'aprĂšs la Banque mondiale.
  3. Rapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation, New York, Programme des Nations unies pour le développement, , 337 p. (ISBN 978-92-1-126452-4, lire en ligne).
  4. (en) « Gini index », sur Banque mondiale (consulté le ).
  5. (en) Martin J. Wolf, John W. Emerson, Daniel C. Esty, Alex de Sherbinin, Zachary A. Wendling et al., 2022 Environmental Performance Index, New Haven, Connecticut, États-Unis, Yale Center for Environmental Law & Policy, , 192 p. (lire en ligne [PDF]).
  6. Seules les institutions françaises utilisent la graphie « GuinĂ©e-Bissao ». Voir la Liste annexĂ©e Ă  l'arrĂȘtĂ© du 4 novembre 1993 et sur le liste du ministĂšre de la Culture
  7. « Guinée-Bissao », sur diplomatie.gouv.fr (consulté le )
  8. (pt) Carlos Lopes, Kaabunké
  9. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine. De Kenyatta à Sankara, La Découverte, , p. 253-270
  10. Tigrane YĂ©gavian, « GuinĂ©-Bissau : un narco-État ? », Conflits, no 12,‎ , p. 17-19
  11. https://www.insumisos.com/diplo/NODE/2735.HTM
  12. (en) « Polity IV Country Report 2010: Guinea-Bissau » [PDF], sur systemicpeace.org
  13. « Coup d’État sanglant en GuinĂ©e-Bissau », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne)
  14. Thierry OberlĂ©, « À Bissau, le naufrage du narco-État guinĂ©en », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  15. Roger 2013
  16. « GuinĂ©e-Bissau : confusion aprĂšs l'arrestation du premier ministre par des militaires », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  17. Redistribution des cartes au sein de l'armée en Guinée-Bissau, RFI, 02/04/2010, article en ligne
  18. Le Figaro - 2 avril 2010
  19. Antonio Dabo et Reuters, « Les dirigeants de GuinĂ©e-Bissau rĂ©unis en urgence », le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  20. « Le nouvel homme fort de l'armée de Guinée-Bissau se justifie », RFI, .
  21. Dabo 2010
  22. PĂșblico (Lisbonne), 14, 15 et 17 avril 2012
  23. Rulers, 12-05-2012
  24. (en) « Guinea-Bissau to hold presidential run-off », Al Jazeera English,‎ (lire en ligne)
  25. « Crise en Guinée Bissau : les Accords de Conakry en 10 points », sur guineematin.com, (consulté le )
  26. « Conseil de sĂ©curitĂ©: les signes prometteurs de sortie de l’impasse politique en GuinĂ©e-Bissau devront ĂȘtre confirmĂ©s par le succĂšs des Ă©lections de novembre », sur un.org,
  27. « GuinĂ©e-Bissau : investiture Ă  haut risque pour Umaro Sissoco EmbalĂł – Jeune Afrique », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  28. « GuinĂ©e Bissau : Le prĂ©sident Ă©lu Umaro Sissoco Embalo a prĂȘtĂ© serment », Dakar actu,‎ (lire en ligne)
  29. « Umaro Embalo nomme un nouveau Premier ministre en Guinée-Bissau », VOA , .
  30. Charlotte Idrac, « Deux prĂ©sidents investis en GuinĂ©e-Bissau », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)
  31. Charlotte Idrac, « En GuinĂ©e-Bissau, deux prĂ©sidents rivaux », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  32. Syarif Hidayatullah et al., « Perspective of Tourism Developpment in Bijagos Islands (Guinea-Bissau) as well as community economic growth », Ijcrt,‎ (lire en ligne)
  33. (en) The World Factbook, « Guinea-Bissau », CIA
  34. « Fiche sur la Guinée-Bissau », sur francophonie.org
  35. (pt) Etoal Mendes, « EXPERIÊNCIAS DE ENSINO BILÍNGUE EM BUBAQUE, GUINÉ-BISSAU:lĂ­nguas e saberes locais na educação escolar », sur https://lume.ufrgs.br/handle/10183/178453,
  36. « Présentation de la Guinée-Bissao » AccÚs libre, sur https://www.diplomatie.gouv.fr/ (consulté le )
  37. (en-US) « International Religious Freedom Report for 2015 » AccÚs libre, sur https://2009-2017.state.gov/ (consulté le )
  38. (en) « The world's muslims - Full report » AccÚs libre, sur https://www.pewresearch.org/ (consulté le )
  39. (en) « Los dioses de verdad tienen huesos (2010) »
  40. Marker, Chris, director. Duncan, Trevor, music. Mussorgsky, Modest, music. Sibelius, Jean, music. Chatelain, Helene, actor. Hanich, Davos, actor. Ledoux, Jacques, actor., « La jetée. Sans soleil », Optimum Home Entertainment, (consulté le ).
  41. AlloCine, « Sans Soleil » (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Vincent Duhem, « GuinĂ©e-Bissau : Le second tour de la prĂ©sidentielle aura lieu le 29 avril », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  • Antonio Dabo, « Les dirigeants de GuinĂ©e-Bissau rĂ©unis en urgence », Reuters, Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  • « Brouillard politique en GuinĂ©e-Bissau », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)
  • Benjamin Roger, « GuinĂ©e-Bissau : le contre-amiral Bubo Na Tchuto arrĂȘtĂ© et emmenĂ© aux États-Unis », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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