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Noix de cajou

La noix de cajou ou anacarde est la graine contenue dans la pomme de cajou, le fruit de l'anacardier (Anacardium occidentale), arbre originaire d’Amérique tropicale. Le fruit est une drupe dont la coque contient une résine caustique et allergisante, avec à l’intérieur une amande comestible qui après avoir subi une série d’opérations de séchage, chauffage, décorticage et torréfaction acquiert toutes ses qualités gustatives. Elle peut alors être consommée telle quelle ou servir en cuisine (comme l'arachide).

Anacarde

Pomme de cajou jaune et noix de cajou sur l'arbre.
Noix de cajou, non décortiquées.

Elle se développe à l'extrémité d'un pédoncule juteux et comestible qui est un faux-fruit appelé pomme de cajou (ou pomme-cajou dans les départements et régions d’outre-mer français). Celle-ci est utilisée à faire un jus qui, après filtration et pasteurisation, est vendu en bouteille.

En Europe et en AmĂ©rique du Nord, elle est principalement commercialisĂ©e grillĂ©e et salĂ©e, en tant qu'amuse-gueule pour l'apĂ©ritif . Sa demande a fortement augmentĂ© au dĂ©but des annĂ©es 2000, entrainant des questionnements Ă©thiques (conditions des travailleuses) et environnementaux (empreinte carbone des transports entre l'Afrique, l'Inde et les pays consommateurs). Dans le marchĂ© mondial des fruits Ă  coque (non dĂ©cortiquĂ©s), la noix de cajou arrive en tĂŞte en tonnage avec 4 087 563 tonnes en 2016, devant l’amande et la noix commune, par contre en valeur de la production (4 287 966 1000 int. $), elle est derrière l’amande et la noix.

Comme c’est généralement le cas pour les termes désignant des fruits à coque, les termes « noix de cajou » et « anacarde », peuvent, suivant le contexte ,désigner soit le fruit de l’anacardier en entier, soit la graine (ou amande) une fois débarrassée de sa coque toxique.

Histoire

Acajous récoltés par les Tupinamba (André Thévet, 1557).

La première description en français vient de l’explorateur André Thevet qui séjourna en 1555-1556 dans la baie de Rio de Janeiro (Brésil), et qui décrivit dans Les Singularitez de la France antarctique (1557), le manioc, l’ananas, l’arachide, le pétun (tabac) et la noix de cajou (d’après l’appellation des Amérindiens tupis) :

« Acaïous, portans fruits gros comme le poin, en forme d’œuf d’oye. Aucuns en font certain bruvage, combien que le fruit de soy n’est bon à manger, retirant un goust d’une corme demy mure. Au bout de ce fruit vient une espèce de noix grosse come un marron, en forme de rognon de lievre. Quant au noyau qui est dedans, il est tres bon à manger, pourveu qu’il est passé legerement par le feu. L’écorce est toute pleine d’huile, fort aspre au goust… » (Singularitez[1], 1557).

Pour d’autres informations historiques, voir Histoire de l’acajou.

Botanique

Noix de cajou ouverte avec son amande.

Dans l'arbre, la noix de cajou est surmontée d'un gros pédoncule charnu et juteux, de couleur jaune à rouge, nommé la « pomme de cajou ». C’est un faux-fruit comestible. Le fruit (au sens botanique) de l’anacardier est une drupe dont la coque est composée de deux coquilles, l'une à l'extérieur de couleur verdâtre et fine, l'autre interne de couleur brune et dure, séparées par une structure à cavités qui contient une résine phénolique caustique constituée principalement d'acide anacardique, de cardanol et de cardol[2], appelée baume de cajou. Au centre de la noix, se trouve une seule amande en forme de demi-lune d'environ trois centimètres de longueur, entourée d'une pellicule blanche. C'est la « noix de cajou », vendue dans le commerce.

En terme botanique, la paroi extérieure de la coque est l’épicarpe, la structure caverneuse moyenne est le mésocarpe et la paroi interne l’endocarpe[3] - [4] - [5].

Pédoncule enflé, hypocarpe, pseudo-fruit juteux et fibreux, « pomme de cajou »
Drupe
« noix de cajou »,
réniforme
épicarpe verdâtre, membraneux
mésocarpe caverneux, contenant une résine visqueuse, toxique,
le « baume de cajou »
endocarpe fin
testa : tégument blanc
graine, 2 cotylédons, la « noix de cajou » comestible

Préparation des noix

Après la récolte, les noix de cajou doivent être séparées de la pomme en veillant à ne pas laisser de pulpe de la pomme sur la noix. On laisse ensuite sécher les noix trois à quatre jours sur un sol propre et à l'ombre car le plein soleil entraînerait une imprégnation d'huile toxique dans la graine.

Une fois les graines sèches, elles sont stockées sur palette dans des sacs de jute dans des entrepôts bien aérés en les protégeant de l'humidité[6]. Il faut ensuite procéder au traitement de grillage et décorticage.

Traitement artisanal, par grillage sur une plaque

Les noix de cajou font l'objet d'une préparation artisanale de la part de personnes aux revenus modestes qui les commercialisent localement, notamment au Brésil. Ce traitement est différent de celui effectué industriellement et utilise le caractère inflammable de la résine contenue dans la coque.

Les noix sont étalées sur une tôle d'acier posée sur un feu de bois, amorcé par des fibres de noix de coco, et régulièrement remuées pour en harmoniser la température. Après quelques minutes, elles noircissent et une fumée toxique commence à s'en dégager. Peu de temps après, la résine des coques, qui sous l'effet de la chaleur suinte de l'enveloppe externe, s'enflamme violemment.

Après environ cinq minutes de cuisson, la tôle est retournée et les flammes sont éteintes dans le sable. Une fois refroidies, les noix sont décortiquées manuellement en brisant la coque carbonisée.

Les amandes grillées obtenues par ce procédé ne présentent pas la même régularité de cuisson que par traitement industriel mais n'ont en revanche pas besoin d'être salées avant leur consommation.

  • 1. Les noix sont placĂ©es sur une tĂ´le au-dessus d'un feu.
    1. Les noix sont placées sur une tôle au-dessus d'un feu.
  • 2. La rĂ©sine des coques commence Ă  chauffer.
    2. La résine des coques commence à chauffer.
  • 3. La rĂ©sine s'enflamme.
    3. La résine s'enflamme.
  • 4. Les flammes sont Ă©teintes dans le sable.
    4. Les flammes sont Ă©teintes dans le sable.
  • 5. DĂ©corticage.
    5. DĂ©corticage.
  • 6. Noix prĂŞtes Ă  consommer.
    6. Noix prĂŞtes Ă  consommer.

Traitement par bain de vapeur

Ouvrières d'une usine de noix de cajou à Bobo Dioulasso, Burkina Faso, 2012.

Le processus permettant d'obtenir la noix de cajou grillée et salée varie suivant les régions et les entreprises le mettant en œuvre, mais le traitement, assez élaboré, suit sensiblement les mêmes étapes :

Après récolte manuelle, les noix brutes sont étalées et séchées environ une semaine et régulièrement remuées pour que le séchage soit uniforme.

Les coques sont ensuite ramollies dans un bain de vapeur à une température de 100 °C puis rendues cassantes par un passage de plusieurs minutes dans un four à 125 °C. Cette opération permet de libérer le baume caustique, qui est récupéré à ce moment-là et qui aura des utilisations industrielles.

Les noix sont alors décortiquées, parfois grâce à une presse manuelle pour ne pas abîmer les amandes. Le décorticage à la main est d’une extrême difficulté et requiert une grande habileté. La valeur de la noix chute de moitié dès qu’elle est abîmée.

Ensuite les noix de cajou sont débarrassées de la pellicule rouge-brun adhérant à celles-ci et calibrées. En Inde se trouvent des ateliers de décorticage, composé à majorité d'une main-d'œuvre féminine habituée à briser la coque sans casser la noix et l’éplucher sans l’abîmer, au point qu'une partie de la production d'Afrique de l'Ouest y est envoyée[7].

Les amandes sont ensuite grillées une première fois, puis arrosées d'un mélange d'eau, de sel et de gomme d'acacia et grillées une nouvelle fois pour être débarrassées de toute trace d'humidité qui pourrait nuire à leur conservation.

En phase finale, vient le conditionnement en emballages sous vide pour Ă©viter leur rancissement.

Scandale sanitaire lié à la préparation des noix

Mains d'une travailleuse brulées par les extraits des coques de noix de cajou au Burkina Faso

Fin des années 2010/début des années 2020, des journalistes font remonter les conditions de travail des personnes chargées de décortiquer les noix de cajou. En Inde, où sont envoyées la plupart des noix pour être décortiquées, les ouvrières travaillent en grande partie à mains nues pour plus de précision. Les acides présents dans la coque (cardol et acide anacardique) entrent à ce moment là en contact direct avec la peau, provoquant des brûlures aux mains et aux yeux, des œdèmes et des ulcérations[8] - [9] - [10].

Caractéristiques nutritionnelles

Noix de cajou, grillée, salée
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 2620 kJ
(Calories) (632 kcal)
Principaux composants
Glucides 26,7 g
– Amidon 17,7 g
– Sucres 8,01 g
Fibres alimentaires 3,85 g
Protéines 15,2 g
Lipides 49,5 g
– Saturés 10,5 g
– Oméga-3 0,1 g
– Oméga-6 8,71 g
– Oméga-9 26,7 g
Eau 1,51 g
Cendres totales 3,2 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 40,3 mg
Chlore 364 mg
Cuivre 2 mg
Fer 3,9 mg
Iode 6,2 mg
Magnésium 223 mg
Manganèse 1,1 mg
Nickel 0,130 mg
Phosphore 452 mg
Potassium 546 mg
Sélénium <5 mg
Sodium 455 mg
Zinc 5,4 mg
Vitamines
Vitamine B1 0,36 mg
Vitamine B2 0,15 mg
Vitamine B3 (ou PP) 1,14 mg
Vitamine B5 0,49 mg
Vitamine B6 0,38 mg
Vitamine B9 0,051 mg
Vitamine E 0,75 mg
Vitamine K 0,0347 mg
Acides aminés
Acides gras
Acide palmitique 4 690 mg
Acide stéarique 342 mg
Acide oléique 26700 mg
Acide linoléique 8710 mg
Acide alpha-linolénique 100 mg

Source : base Ciqual (anses) Ciqual

Macronutriments

Selon la table Ciqual[11] de l’Agence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), voir ci-contre, la noix de cajou grillĂ©e contient environ 50 %[n 1] de lipide (entre 42 et 54,1 % selon les spĂ©cimens). Parmi les fruits Ă  coque, c’est une richesse relativement faible car elle est infĂ©rieure Ă  celles de l’amande, de la noisette, de la noix du BrĂ©sil, de la noix commune (67 %) et de la pacane. Seule la pistache a une teneur plus faible. La noix de cajou est par contre assez riche en glucide avec un taux de 26,7 % (comme la pistache) et en acides gras saturĂ©s avec 10,5 %, soit environ le double de l’amande et de la noisette.

L’acide gras majoritaire est l’acide oléique (C18:1 ω9, un monoinsaturé) avec la proportion de 26,7 %. Puis vient l’acide linoléique (C18:2 ω6, un poly-insaturé) avec le taux de 8,71 %. Il n’y a pratiquement pas d’acide linolénique (C18:3 ω3).

La méthode de traitement de la noix de cajou fraîche, ramassée sous l’arbre, pour en extraire l’amande, joue un rôle important dans la richesse en composés bioactifs. Trox et al.[5] ont précisément examiné six méthodes de traitement dont les deux méthodes présentées ci-dessus (grillage sur une plaque, bain de vapeur). Les échantillons de noix de cajou provenaient de quatre villages de l’île de Florès en Indonésie. Pour avoir un cas témoin avant traitement, la première méthode a consisté à casser les noix de cajou fraîches avec un maillet, sans séchage. Les cinq autres méthodes ont soumis les noix à de fortes températures (allant de 75 à 200 °C) qui peuvent affecter les composés bioactifs sensibles à la chaleur. Les deux méthodes sont exposées ci-dessus ainsi qu' une méthode par séchage à 75 °C pendant trois heures :

Les acides gras de la noix de cajou en g/100 g de MS d’après Trox et al[5]
Traitement
des noix de cajou
Lipides
totaux
acide stéarique
C18:0
acide oléique
C18:1 ω9
acide linoléique
C18:2 ω6
Fraîches66,214,9621,875 ,55
Grillage sur plaques52,802,8112,293,35
Bain de vapeur50,743,5914,954,36
Séchage à 75 °C62,745,3726,726,89

Pour les méthodes de traitement par grillage sur plaques et bain de vapeur, on observe une diminution des taux d’acides gras variables. Les acides gras insaturés (acide oléique et linoléique) sont sensibles à l’oxydation. Ils doivent aussi être protégés des hautes températures car ils peuvent produire des trans-isomères cytotoxiques.

La mĂ©thode artisanale de grillage sur plaque produit la plus forte rĂ©duction des acides gras (43 % pour ac. stĂ©arique, 44 % pour l’ac. olĂ©ique et 40 % pour l’ac. linolĂ©ique). La mĂ©thode par bain de vapeur est moins agressive et rĂ©duit un peu moins les composĂ©s lipidiques, bien qu’elle les soumette Ă  une tempĂ©rature de 120 °C. La mĂ©thode par sĂ©chage Ă  75 °C est encore moins agressive et donne pour l’acide olĂ©ique une valeur de 26,7 g/100 g de matière sèche (MS) identique celle de la table de Ciqual. Il est très intĂ©ressant notent les auteurs, que le contenu de chaque acide gras du lot obtenu par sĂ©chage est plus Ă©levĂ© que pour les noix crues. Toutefois, les ratios des acides gras entre eux sont restĂ©s très proches et non affectĂ©s par 3 heures de sĂ©chage Ă  75 °C.

Micronutriments

La noix de cajou est riche en micronutriments : vitamines et oligo-éléments.

Par rapport aux apports journaliers recommandés, elle est une bonne source de minéraux, en particulier de cuivre, de manganèse, de magnésium, phosphore, potassium.

Elle est Ă©galement une bonne source de vitamine B1, vitamine B6 et vitamine K.

Comme pour les acides gras, la mĂ©thode de dĂ©corticage de la noix de cajou brute influe grandement sur les concentrations des vitamines. Trox et al.[5] qui ont comparĂ© six mĂ©thodes d’extraction, ont trouvĂ© une quantitĂ© considĂ©rable de vitamine B1 (1,08 mg/100g de MS) dans la noix brute, alors que les mĂ©thodes par bain de vapeur ou par grillage sur une plaque en ont dĂ©gradĂ© la moitiĂ© (ne reste que 0,52-0,51 mg/100g de MS). La table Ciqual avec 0,36 mg/100g ne reprĂ©sente que le tiers. L’équipe de Trox et al. a aussi trouvĂ© une quantitĂ© apprĂ©ciable de β-carotène (9,57 Âµg/100g de MS) dans la noix fraĂ®che, moindre pour les noix obtenues par bain Ă  la vapeur (7,90 Âµg/100g de MS) ou par grillage sur plaque (4,29 Âµg/100g de MS). La table Ciqual donne une valeur nulle. La mĂŞme remarque peut ĂŞtre faite pour la vitamine E.

Composés phénoliques

Il est important de connaître les composés phénoliques de la noix de cajou, car ils peuvent avoir des intérêts biologiques intéressants, comme la prévention de la peroxydation des lipides, responsable du rancissement des aliments. Le tégument (testa) couvrant la noix de cajou contient de grandes quantités de composés phénoliques (ou biophénols).

FlavonoĂŻdes, lignanes

D’après Phenol-Explorer[12], les flavan-3-ols et les lignanes suivants sont présents dans la noix de cajou crue :

Composés phénoliques de la noix de cajou crue en mg/100 g de poids frais[12]
Flavanols Lignanes
(-)-épicatéchine(-)-épicatéchine 3-O-gallateLariciresinolMatairesinolSecoisolariciresinol
0,900,2049,602,50 e-036,73

La teneur en polyphĂ©nols totaux, d’après Phenol-Explorer, est de 232,90 mg/100 g de poids frais. La pellicule entourant l'amande est un tĂ©gument (ou testa) brun rougeâtre, riche en tanins condensĂ©s. Les composĂ©s phĂ©noliques sont des flavanols reprĂ©sentant 40 % des phĂ©nols totaux de la noix de cajou[13].

Dans le cadre d’une Ă©tude comparative du contenu phĂ©nolique des amandes de dix fruits Ă  coque du commerce, Yang et al.[14] ont procĂ©dĂ© Ă  une extraction par solvant des composĂ©s phytochimiques libres et liĂ©s. Ils ont Ă©tabli, par la mĂ©thode colorimĂ©trique de Folin-Ciocalteu, que la noix de cajou possĂ©dait le contenu phĂ©nolique de 316 mg/100 g, largement infĂ©rieur Ă  la noix commune 1 580 mg/100 g ou la noix de pĂ©can (1 464 mg/100 g), un peu moins que la cacahouète ou la pistache (572 mg/100 g), mais semblable Ă  la noisette (315 mg/100 g) et supĂ©rieure Ă  l’amande (213 mg/100 g)

Une méthode colorimétrique a déterminé le contenu en flavonoïde total[14] :

NoixPécanCacahouèteNoix de cajouNoisetteAmandeActivités antioxydantes
de 10 fruits Ă  coque[14]
Contenu phénolique total (mg/100 g)
1 5801 464646316315213
Contenu flavonoĂŻde total (mg/100 g)
7457051906411493
Activité antioxydante totale (µmol vit. C)
4584278130725

Les mesures d’activité antioxydante de Yang et al.[14] ont établi une suprématie écrasante de la noix commune et de la noix de pécan, suivie de très loin par la pistache et la noix de cajou, l'amande et la noisette (sans différence significative entre les deux derniers). Cette étude suggère que plus le contenu phénolique total est grand, plus l’activité antioxydante est importante.

Acides anacardiques, cardanols, cardols

Les noix de cajou reprĂ©sentent aussi une source bon marchĂ© de lipides phĂ©noliques non-isoprĂ©noĂŻdes ayant une variĂ©tĂ© intĂ©ressante d’activitĂ©s biologiques et d’applications mĂ©dicales[5]. L’extraction des alkylphĂ©nols au Soxhlet de diffĂ©rentes parties de l’anacardier se fait avec deux solvants, l’hexane et le mĂ©thanol. On trouve dans les noix de cajou, les pommes de cajou, les fibres, et le baume de cajou, des quantitĂ©s très diffĂ©rentes d’acides anacardiques, de cardanols et de cardols. La plus grande quantitĂ© d’acides anacardiques est extraite du baume de cajou (353,6 g/kg), et la plus faible vient des noix après traitement Ă  la chaleur (0,65 mg/kg).

Quantité d'alkylphénols (g/kg) dans divers produits de l’anacardier[2]
ComposésBaumeNoix crueNoix grilléePomme
Acides anacardiques353,581,060,651,10
Cardanols218, 29i.i.i.
Cardols144,830,290,16i.

Trois acides anacardiques ont été identifiés, celui avec la chaîne alkyl possédant trois liaisons doubles a la capacité antioxydante la plus grande. Fait remarquable, les noix de cajou crues et les pommes de cajou possèdent les mêmes concentrations d'alkylphénols. À ces taux-là, elles sont donc consommables quoique peu plaisantes au palais.

Les extraits à l’hexane faits sur le baume, la noix et la pomme de cajou manifestent des potentiels antioxydants significatifs. Le baume a la capacité antioxydante la plus grande, suivi par la pomme puis la noix de cajou crue et enfin la noix grillée. La capacité antioxydante est significativement corrélée avec la concentration en alkylphénols des extraits[2].

Ces trois alkylphénols, qui, à faibles doses dans la noix de cajou grillée sont bénéfiques, à forte dose dans la coque sont dangereux puisqu’ils peuvent provoquer des dermites allergiques de contact et même des chocs anaphylactiques.

Les activités biologiques de la pomme de cajou et du baume de cajou ont attiré l’attention des chercheurs dans le domaine de l’activité antitumorale, antimicrobienne, inhibition de la tyrosinase etc.[15] - [2] Ainsi, le jus de la pomme de cajou frais ou transformé produit au Brésil pourrait protéger les cellules contre la mutagenèse induite par les mutagènes directs et indirects[16].

Potentiel allergénique et toxicité

Noix de cajou suspendues Ă  leur branche.
Tronc de l'arbre Ă  cajou.

Les plantes de la famille des Anacardiaceae qui comprend l’anacardier et le manguier (Mangifera indica), peuvent être responsables de dermite de contact allergique. L’affection est bien connue des ouvriers travaillant dans les fermes produisant des noix de cajou, mais les dermatologues rapportent aussi des cas de voyageurs des régions tempérées s’étant rendus dans un pays tropical.

Le Centre antipoison belge rapporte que lors d'un voyage au BrĂ©sil, une jeune fille de 17 ans mangea une bouchĂ©e de pomme de cajou qu’elle trouva astringente puis elle mordit, sans avaler, dans la coque de la noix de cajou[17]. Elle ressentit aussitĂ´t un goĂ»t très amer et une sensation de brĂ»lure dans la bouche. Quinze minutes plus tard, elle dĂ©veloppa une Ă©ruption cutanĂ©e prurigineuse linĂ©aire, rougeâtre-brunâtre sur le front et une lĂ©sion semblable quoique plus large (une bande de 5 sur cm) sur le cĂ´tĂ© gauche de l’abdomen. Au bout d’une semaine, cinq Ă  six nouvelles lĂ©sions prurigineuses apparurent, d’aspect similaire, sur les deux cĂ´tĂ©s de l’abdomen. TraitĂ©e par un antihistaminique oral et corticostĂ©roĂŻde, le prurit s’attĂ©nua un peu. Les lĂ©sions disparurent progressivement au bout de quatre Ă  cinq semaines.

La résine contenue dans la coque contient trois classes d’allergènes : des acides anacardiques, des cardanols et des cordols, ces derniers considérés comme les plus actifs. Ils sont chimiquement reliés à l’urushiol (Rhus antigens) et peuvent comme lui, provoquer des dermites allergiques de contact.

Après ingestion, l’anacarde est responsable d’anaphylaxie et de dermites de contact systémique, beaucoup plus graves.

Utilisations

Pomme de cajou

Fruit d'acadjou
Pomme de cajou coupée en deux.

Dans certains pays, la pomme de cajou est assez négligée sur le plan commercial, comparée à la noix de cajou. C’est un pseudo-fruit fragile, très juteux et fibreux, qui se transporte difficilement et devait jadis être consommé localement. De plus il n’est pas apprécié par tous les consommateurs en raison de son goût aigre et astringent[15] ou en raison de sa texture : il est jugé « très fibreux et vaguement cotonneux, comme une barbe à papa qui, au lieu de s’évanouir en bouche, deviendrait des fibres et de l’eau »[18].

Mais dans certains pays, plutĂ´t que de laisser les pommes-cajou pourrir dans les vergers, on s’est efforcĂ© de trouver les transformations les rendant plus acceptables sous forme de jus, de boissons alcoolisĂ©es, de bonbons, de sirop et d’autres boissons. La pomme-cajou est très riche en vitamine C, avec environ 200 mg/100g de jus, soit quatre fois plus que le jus d’orange[2]. Elle possède aussi de fortes concentrations en acide anacardique, en carotĂ©noĂŻdes et composĂ©s phĂ©noliques[16].

Vente de pommes de cajou (avec leur noix attenante) sur un marché à Joao Pessoa (Brésil).

Dans le Nord-Est du BrĂ©sil, la pomme de cajou est communĂ©ment consommĂ©e sous forme de jus frais ou de jus transformĂ©, clarifiĂ©[16] (cajuina en portugais). Les pommes et noix de cajou ne sont pas cueillies sur l’arbre mais collectĂ©es une fois tombĂ©es Ă  terre, car il est difficile d’apprĂ©cier leur maturitĂ© quand elles sont sur l’arbre. Les pommes de cajou sont vendues sur le marchĂ© des fruits frais avec leur noix accolĂ©es (pour prĂ©server la pomme d'une dĂ©tĂ©rioration rapide). En magasins, les pommes sont prĂ©sentĂ©es par 4 ou 5 sur de petits plateaux, enveloppĂ©es dans un plastique de polyĂ©thylène dans une atmosphère passive modifiĂ©e. Ce qui permet d’avoir des pommes de cajou fraĂ®ches sur les marchĂ©s de Sao Paulo et Rio de Janeiro, Ă  plus de 3 000 km des zones de production[19].

Boisson alcoolisée obtenue par fermentation du jus de pomme-cajou (Philippines).

En 2007, il y avait au Brésil une douzaine d’usines d’extraction du jus de pommes de cajou. Par pressage des pommes, on sépare le jus d'avec les fibres (riches en acide anacardique) qui peuvent être utilisées dans l’alimentation animale. Avant d’être mis en bouteille ou en boîte de carton, le jus est homogénéisé et pasteurisé. Cette procédure est maintenant imitée en Afrique et en Asie.

On fabrique aussi des boissons alcoolisĂ©es Ă  partir de la pomme-cajou dans de nombreux pays. Citons ainsi un « vin de cajou » (cashew wine) aux Philippines, fabriquĂ© par fermentation Ă  partir du jus de pomme-cajou[20]. C’est une boisson pĂ©tillante de 10-12 Â°C qui s’amĂ©liore et devient rougeâtre en vieillissant. Ces vins de cajou se rencontrent aussi dans de nombreux pays (BĂ©nin, GuinĂ©e-Bissau…). Lorsqu’on distille cette boisson fermentĂ©e, on obtient un alcool fort, comme le feni Ă  Goa en Inde ou le Muchekele (en langue Makua) au Mozambique.

Aux Antilles françaises, la pomme de cajou est consommée fraîche, en confiture ou est mise à macérer dans du rhum[21].

En Afrique occidentale, principalement en Guinée-Bissau, elle sert de base, après fermentation, à la fabrication du vin de cajou.

TĂ©gument entourant l'amande

La pellicule entourant l'amande est un tĂ©gument (ou testa) brun rougeâtre, riche en tanins condensĂ©s. Les composĂ©s phĂ©noliques sont des flavanols, reprĂ©sentant 40 % des phĂ©nols totaux de la noix de cajou[13]. Les noix commercialisĂ©es sont parfaitement blanches et dĂ©barrassĂ©es de leur tĂ©gument qui est ensuite brĂ»lĂ© comme la coque ou utilisĂ© en tant que complĂ©ment Ă  l'alimentation du bĂ©tail.

Coque

Quand on la casse pour en extraire l’amande, la coque produit un liquide caustique, fortement irritant pour la peau qui à la longue, peut provoquer de graves brûlures. Les ouvriers des fermes qui manipulent les noix de cajou souffrent d’érythèmes, d’œdèmes, de papulo-vésicules et mêmes d’ulcérations dans les zones cutanées exposées.

La coque sert ensuite comme matériau de chauffage pour les fours utilisés dans le traitement des noix (traitement industriel).

Mais la simple combustion de l'huile contenue dans les coques pose des problèmes environnementaux tels que des fumées acides nocives pour l'homme et l'environnement. On recommande de procéder plutôt à une pyrolyse[22], ce qui permet également de brûler moins de bois.

Baume de cajou

La résine appelée « baume de cajou » (en anglais Cashew Nut Shell Liquid CNSL) contenue dans la coque, est un sous-produit important de la production de noix de cajou, ayant de multiples usages dans l'industrie. Elle est ainsi employée dans la fabrication d'encres, de vernis de protection contre les insectes ravageurs, d'imperméabilisants, d'insecticides ou encore d'éléments de friction de véhicules comme dans les freins et les embrayages. À La Réunion, elle était autrefois utilisée en médecine contre l’eczéma, les ulcères et le psoriasis[23].

Crème et filtre solaires

Des chercheurs de l'université de Witwatersrand en Afrique du Sud et d'autres scientifiques d’Allemagne, de Tanzanie et du Malawi ont synthétisé des composés aromatiques capables d’absorber les rayons UV du soleil, à partir du liquide contenu dans les coques de noix de cajou. Ils doivent « servir à la fabrication de nouvelles crèmes solaires, mais aussi pouvoir être intégrés dans la formulation de polymères ou de revêtements anti-UV »[24] - [25].

Dans la mesure où les crèmes solaires classiques sont généralement issues de la pétrochimie et sont difficilement biodégradables et particulièrement nocives pour les écosystèmes marins, les règlementations se font plus strictes, « comme sur cet archipel du Pacifique, les Palaos, qui compte interdire l'usage de crème solaire à partir de 2020 ». Un filtre solaire d'origine végétale serait une solution plus écologique et participerait au développement durable. « Un brevet a déjà été déposé par l’équipe de chimistes »[24].

Amande

La noix de cajou vendue dans le commerce pour être consommée est l'amande du fruit (botanique). Elle n’est généralement pas consommée crue, non pas parce que les acides anacardiques sont en concentrations trop importantes, comme on le lit souvent[26] - [27] - [28] mais simplement parce qu’elles sont très fades[29]. Des témoignages d’Indiens de Goa indiquent qu’on peut cueillir dans l’arbre la pomme-cajou et sa noix attenante et les consommer sur le champ. La pomme de cajou a un goût fort et il est difficile d’en manger plus que quelques tranches. De même pour la noix de cajou crue, mais à cause, là, de son insipidité. Il faut faire cependant attention à la sécrétion produite lors de la cueillette, elle peut être irritante pour la peau[30].

Sous forme grillée et salée, elle peut être utilisée en accompagnement aux boissons alcoolisées lors de l'apéritif. Sous forme broyée ou entière, elle entre dans la composition de plusieurs plats cuisinés (rôti végétarien, poulet aux noix de cajou, etc.) ou pour agrémenter les salades. On en fait également du fromage et de la crème végétaliens.

De l'amande est aussi extraite par pressage une huile vierge utilisée en cosmétique ou en pharmacologie, plus rarement (à cause de son coût élevé) dans les préparations culinaires en tant qu'huile alimentaire.

Commerce international

Depuis 1999 existe une réglementation[32] visant à établir des standards commerciaux et de qualité des amandes de cajou au sein des pays membres de la Communauté économique européenne (CEE) et de l'Organisation des Nations unies (ONU).

Qualité

La norme CEE/ONU codifie les divers aspects que peuvent présenter les amandes destinées à la consommation.

Caractéristiques sanitaires

Les amandes doivent être saines et exemptes de moisissures, de rancissement, propres (sans leur pellicule adhérente) et sans insectes, entre autres.

Intégrité du produit
Paquets de noix de cajou en vente en Indonésie.
  • Entières : dont moins d'un huitième de l'amande est brisĂ©e ;
  • BrisĂ©es :
    • Tronçons : au moins trois huitièmes d'amandes entières brisĂ©es ;
    • Fendues : dans le sens de la longueur ;
    • Morceaux : en plus de deux morceaux.
Classification
  • Extra : amandes de qualitĂ© supĂ©rieure, ne prĂ©sentant que de très lĂ©gères altĂ©rations superficielles ;
  • CatĂ©gorie I : amandes de bonne qualitĂ© pouvant prĂ©senter quelques dĂ©fauts (couleur par exemple) ;
  • CatĂ©gorie II : amandes parfaitement aptes Ă  la consommation mais ayant des dĂ©fauts (insuffisamment dĂ©veloppĂ©es, taches noires dues Ă  une trop forte torrĂ©faction, etc.).
Calibrage
Calibre Amandes/kg
150
180
210
240
280
320
400
450
500
265 - 325
326 - 395
395 - 465
485 - 530
575 - 620
660 - 706
707 - 880
881 - 990
990 – 1100
  • Entières : Le calibrage est obligatoire pour la catĂ©gorie Extra, mais facultatif pour les catĂ©gories I et II.
  • BrisĂ©es : classification suivant la taille des morceaux
    • Gros morceaux ;
    • Petits morceaux ;
    • Très petits morceaux ;
    • Granules.
Tolérances

Il est toléré au sein des différentes classifications la présence d'amandes de classes inférieures ou présentant des défauts d'ordre sanitaire par exemple. La quantité des erreurs admissibles est réglementée et varie en fonction de la classe, valeur se réduisant au fur et à mesure que la qualité augmente.

RĂ©glementations nationales

Certains pays possèdent une réglementation propre pour classifier sur une plus large échelle les amandes suivant leur couleur, leur calibre et leur intégrité.

  • Inde : 33 grades diffĂ©rents ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s, dont 26 exportĂ©s. Parmi ceux-ci et pour les amandes entières, les White Wholes (W [+ numĂ©ro de calibre]), Scorched Wholes (SW [+ numĂ©ro de calibre]) et Dessert Wholes (SSW et DW). D'autres grades sont disponibles dans la qualitĂ© BrisĂ©es.
  • BrĂ©sil : dĂ©finie par l’Association of Food Industries (AFI) de New York, comporte elle aussi de nombreux grades dont, pour la qualitĂ© Entières, W [X] 450, 320 ou 240, ce dernier nombre reprĂ©sentant une fourchette de calibre, LW [X] (calibre de 180 Ă  210) et SLW [X] (calibre de 160 Ă  180), le [X] Ă©tant lui remplacĂ© par un chiffre (de 1 Ă  3) suivant l'uniformitĂ© de la couleur.

Production et Ă©changes mondiaux

Évolution de la production de noix de cajou (non décortiquée) par pays[33]
Pays Production (en tonnes)
19611970198019902000201020202021
Drapeau de la CĂ´te d'Ivoire CĂ´te d'Ivoire 4003006006 50063 380380 000848 700837 850,12
Drapeau de l'Inde Inde 85 000123 319180 266285 590520 000613 000703 000738 000
Drapeau de la RĂ©publique socialiste du ViĂŞt Nam ViĂŞt Nam 7002 1005 600140 00067 599311 744348 504,36399 307,75
Drapeau des Philippines Philippines 7 5006 3153 68197 674111 019134 681255 914,77255 931,01
Drapeau de la Tanzanie Tanzanie 50 000107 44541 41617 060121 60074 170232 681210 786
Drapeau de l'IndonĂ©sie IndonĂ©sie 9 07429 90769 927115 149165 868170 462
Drapeau du BĂ©nin BĂ©nin 506271 0863 00040 000102 137137 926150 414
Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso 2001 0745 848,1120 800135 000137 722,07
Drapeau du Mozambique Mozambique 107 000184 00071 10022 52457 89496 558143 000135 160,94
Drapeau de la GuinĂ©e-Bissau GuinĂ©e-Bissau 2 0002 5003 50030 00072 725111 767,47120 000122 283,22
Drapeau du Nigeria Nigeria 7 00025 00025 00030 000466 000791 726,19112 700118 623,66
Drapeau du BrĂ©sil BrĂ©sil 9 67020 30975 000107 664138 608104 342139 921111 103
Drapeau du Ghana Ghana 4809 137,7532 638,0290 471,24105 982,92
Drapeau du Mali Mali 716019 251,7835 110,673 99575 327
Drapeau de la GuinĂ©e GuinĂ©e 2 0171 3507 10037 00034 549,98
Drapeau de la ThaĂŻlande ThaĂŻlande 5001 3004 50011 85044 78937 85725 021,8824 790,82
Drapeau de la Malaisie Malaisie 3 6004 3005 20010 00012 952,2114 594,6616 244,8816 259,39
Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka 4 2402 7708 2609 0004 6106 97033 65510 335
Drapeau du Kenya Kenya 3 00022 20015 0007 00012 50017 56812 667,79 121
Drapeau du SĂ©nĂ©gal SĂ©nĂ©gal 5007 0006 0008 901,169 027,18
Drapeau du Togo Togo 587249,274 9008 030,378 070,91
Drapeau de Madagascar Madagascar 1 6002 4003 4005 3006 5006 912,617 232,267 257,26
Drapeau du Mexique Mexique 3161681 0014 4064 077,273 781,05
Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou 2 7002 7172 1243 671,033 766,34
Drapeau de la Gambie Gambie 4 0002 758,462 741,29
Drapeau du Honduras Honduras 1 5001 693,541 9002 130,92 145,81
Drapeau de l'Angola Angola 1 0001 3001 2008161 1001 7502 074,552 067,31
Drapeau de la Colombie Colombie 9 107,896 045,95819,51 577,65
Drapeau de la Birmanie Birmanie 9001 521,851 515,02
Drapeau du Salvador Salvador 1 5001 7002 2082 0982 5302 061,391 055,941 077,14
Drapeau de la RĂ©publique dominicaine RĂ©publique dominicaine 775804870930950894,79657,45670,54
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine 2 0003 2506 0001 0001 179569,7231,88231,28
Drapeau du Malawi Malawi 213,4212,88214,36214,48
Drapeau du Belize Belize 72010800
Drapeau de la Guadeloupe Guadeloupe 20
Monde Monde287 535511 939464 195826 9391 874 151,953 050 698,243 675 647,813 708 153,12
Zones de production de la noix de cajou en 2000.
Évolution de la production de noix de cajou (non décortiquée) par continent[33]
Continent Production (en tonnes)
19611970198019902000201020202021
Afrique 172 050345 772163 218126 858884 749,311 693 350,761 973 352,111 967 199,32
Asie 103 540143 354222 581585 021832 075,211 235 465,351 549 962,611 616 832,26
AmĂ©rique 11 94522 81378 396115 060157 327,43121 882,13152 333,09124 121,54
Monde Monde287 535511 939464 195826 9391 874 151,953 050 698,243 675 647,813 708 153,12

Découvert au Brésil par les Portugais, l'anacardier est emmené par des colons en 1578 au Mozambique, puis dans le Kerala, en Inde, pour finalement se répandre dans d'autres régions de l'Asie.

Après un maximum de 4 430 341 tonnes en 2015, la production mondiale de noix de cajou est redescendue Ă  3 971 046 tonnes en 2017[33]. Cette annĂ©e-lĂ , la production asiatique domine avec 50 % de la production mondiale, suivie de l’Afrique avec 44 % et loin derrière l’AmĂ©rique du Sud avec %.

Cette production a fortement évolué depuis 1980. Principalement concentrée au Mozambique et en Inde jusqu'à la fin des années 1980, elle s'est ensuite fortement développée en Afrique de l'Ouest (Nigeria, Côte d'Ivoire, Bénin, Guinée-Bissau, Sénégal et Ghana en particulier), en Asie du Sud-Est (Viêt Nam, Cambodge et Indonésie), ainsi qu'au Brésil[34].

Le commerce international de la noix de cajou s'organise principalement autour de deux flux de marchandises :

  • Des Ă©changes entre Pays Moins AvancĂ©s et Pays Émergents : la noix de cajou non dĂ©cortiquĂ©e d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique de l'Est est exportĂ©e vers l'Inde et le Vietnam pour y ĂŞtre dĂ©cortiquĂ©e.
  • Des Ă©changes entre Pays Émergents et Pays IndustrialisĂ©s : l'amande de cajou (noix de cajou dĂ©cortiquĂ©e) est exportĂ©e depuis l'Inde et le Vietnam vers l'AmĂ©rique du Nord, vers l'Europe de l'Ouest et dans de moindres proportions vers le Japon et l'Australie.

Actuellement, les trois acteurs principaux du marchĂ© sont le Vietnam, l’Inde et la CĂ´te d’Ivoire. Le Vietnam importe une quantitĂ© importante de noix de cajou brutes, principalement d’Afrique, la production nationale comprise entre 350 000 et 400 000 tonnes par an ne couvrant que 25 Ă  30 % de la demande des transformateurs[35]. La campagne de 2017 a Ă©tĂ© marquĂ©e par une très mauvaise rĂ©colte au Vietnam (16 % de la production mondiale), mais par de bonnes rĂ©coltes en Afrique de l’Ouest (45 % de la production mondiale) et en Inde (21 % de la production mondiale). En CĂ´te d’Ivoire, la noix de cajou est l’une des principales cultures de rente des rĂ©gions de savane du pays. Elle est cultivĂ©e par environ 330 000 mĂ©nages (environ 1,9 million de personnes) et est devenue la plus importante source de revenu en milieu rural, dans la moitiĂ© nord du pays oĂą la pauvretĂ© est accentuĂ©e[36]. La valeur des exportations de 2016 de noix de cajou est estimĂ©e Ă  plus de 800 millions de dollars US, hissant au plan national, la noix de cajou au 3e rang des produits d'exportation les plus importants après le cacao et les produits pĂ©troliers raffinĂ©s, mais devant le caoutchouc, le coton et le cafĂ©.

Tonnage et valeur de la production mondiale de fruits Ă  coque (faostat[37])
2016Masse
(tonnes)
Valeur
(1000 int. $)
Noix de cajou4 087 5634 287 966
Noix commune3 763 7255 815 538
Amande2 145 4209 485 309

Il est toutefois important de noter que les exportations de noix de cajou décortiquée vers d'autres Pays Émergents ont connu au cours des dernières années un important développement. La Chine, les Émirats arabes unis et la Russie sont devenus d'importants importateurs de noix de cajou décortiquée. De même, la consommation d'amande de cajou en Inde connait depuis 20 ans une très forte croissance qui fait du pays le premier consommateur mondial de noix de cajou devant les États-Unis d'Amérique.

Le marché de vente de la noix de cajou prête à consommer est principalement constitué par l'Europe et l'Amérique du Nord.

Sur le marchĂ© mondial des fruits Ă  coque (non dĂ©cortiquĂ©s), la noix de cajou est la première en tonnage (4 087 563 tonnes) devant la noix commune, puis l’amande. En revanche, en valeur, elle arrive derrière l’amande et la noix[37].

Notes et références

Notes

  1. soit 50 g/100 g.

Références

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  36. PROJET D'APPUI A LA COMPETITIVITE DE LA CHAÎNE DE VALEUR DE L'ANACARDE EN COTE D'IVOIRE, « EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE STRATEGIQUE (EESS) DE LA ZONE AGRO-INDUSTRIELLE DE KORHOGO » (consulté le ).
  37. faostat FAO, « Value of Agricultural Production » (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Lionel et Chantal Clergeaud, DĂ©couvrez les fruits secs, Les 3 Spirales, collection La santĂ© dans l'assiette, 2004 (ISBN 284773029X) ;
  • (en) Roger J. Wilson, Market for Cashew Nut Kernels and Cashew Nut Shell Liquid, Tropical Products Inst., 1975 (ASIN 0859540359) ;
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  • (en) Anna Lindberg, Modernization And Effeminization In India: Kerela Cashew Workers Since 1930, University of Hawaii Press, 2003 (ISBN 8791114217).

Articles connexes

Liens externes

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