Arachide
Arachis hypogaea
RĂšgne | Plantae |
---|---|
Sous-rĂšgne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Fabales |
Famille | Fabaceae |
Sous-famille | Faboideae |
Genre | Arachis |
Classification phylogénétique
Lâarachide (Arachis hypogaea), dont le fruit s'appelle cacahuĂšte ou cacahouĂšte[alpha 1] ( du nahuatl tlÄlcacahuatl qui signifie cacao de terre), arachide[1], pois de terre, pistache de terre et pinotte (de l'anglais peanut) au Canada[2] est une plante de la famille des lĂ©gumineuses (Fabaceae) originaire du nord-ouest de l'Argentine et du sud-est de la Bolivie et cultivĂ©e dans les rĂ©gions tropicales, subtropicales et tempĂ©rĂ©es pour ses graines olĂ©agineuses. Elle prĂ©sente la particularitĂ© dâenterrer ses fruits aprĂšs la fĂ©condation.
Ătymologie et terminologie
Ă partir de 1682, le pĂšre Charles Plumier (1646-1704) au cours de ses voyages dâexploration aux Antilles dĂ©crivit et nomma le premier les plantes de cette rĂ©gion. Dans Nova plantarum americanarum genera (1703), il dĂ©crit lâarachide sous le nom de Arachidna quadrofolia[3] qu'on appelait « pois de terre » ou « pistache de terre » aux Antilles[4].
Puis en 1753, Carl Linné lui donne le nom de Arachis hypogaea[5].
Le nom de genre Arachis est un mot forgĂ© par LinnĂ© en 1753 Ă partir du grec ancien áŒÏαÏÎżÏ / ĂĄrakhos, « pois, gesse ».
LâĂ©pithĂšte spĂ©cifique hypogaea dĂ©rive de l'adjectif grec áœÏÏγΔÎčÎżÏ / hypĂłgeios composĂ© de áœÏÏ / hupĂł, « sous »), Îłáż / guĂȘ, « terre » et du suffixe -ÎčÎżÏ / -ios, et signifie donc « souterrain ».
Le terme français de cacahuĂšte est empruntĂ© en 1801 Ă lâespagnol cacahuete « arachide », antĂ©rieurement cacaguate (1653) par emprunt graphique exact, tlacacahuatl (1575). Lui-mĂȘme est empruntĂ© au mot aztĂšque tlacacahuatl, de tlalli « terre » et cacahuatl « cacao », donc tlacacahuatl vaut « cacao de terre »[6]. Ainsi cacao et cacahuĂšte ont le mĂȘme Ă©tymon.
Description
L'arachide est une plante annuelle Ă fleurs jaunes de 20 Ă 90 cm de hauteur.
Les feuilles sont composées à deux ou trois paires de folioles membraneuses, ovales. Elles sont munies à leur base de stipules engainantes.
Les fleurs sont presque sessiles et apparaissent Ă lâaisselle des feuilles, isolĂ©ment ou en petits groupes. La corolle papilionacĂ©e est jaune orangĂ©. Les Ă©tamines au nombre de neuf sont soudĂ©es en tube par leur filet. Lâovaire est insĂ©rĂ© sur un support particulier, le gynophore.
AprĂšs fĂ©condation, lâovaire est portĂ© en terre par le dĂ©veloppement du gynophore qui sâallonge en se courbant vers la terre par gĂ©ocarpie[7].
Le fruit mĂ»rit Ă une profondeur de 3 Ă 5 cm. Câest une plante qui requiert pour cette raison un sol lĂ©ger et bien drainĂ©. Le fruit est une gousse (anciennement appelĂ© un "lĂ©gume") de 3 Ă 4 cm de long, appelĂ©e coque sur le plan commercial. La gousse multisĂ©minĂ©e Ă dĂ©hiscence longitudinale, typique des FabacĂ©es, subit une modification morphologique[8] : elle devient paucisĂ©minĂ©e et indĂ©hiscente, rĂ©ticulĂ©e extĂ©rieurement et Ă©tranglĂ©e entre les graines (le plus souvent seulement deux).
Les graines ovoïdes sont enveloppées dans un tégument sec rouge.
Histoire
Le genre Arachis est endémique d'Amérique du Sud. L'arachide cultivée (Arachis hypogaea) est issue d'une hybridation entre deux espÚces sauvages, probablement A. duranensis et A. ipaensis. L'hybride initial aurait été stérile, mais un doublement chromosomique spontané aurait restauré sa fertilité, formant ce qu'on appelle un amphidiploïde ou allotétraploïde. L'hybridation se serait produite une seule fois et aurait donné naissance à A. monticola, une forme sauvage d'arachide qui se rencontre spontanément en Argentine ou en Bolivie[9] - [10].
Les plus anciens vestiges archĂ©ologiques connus de gousses d'arachide datent d'environ 7 600 ans, peut-ĂȘtre une espĂšce sauvage en culture ou A. hypogaea au dĂ©but de la domestication[11]. L'arachide Ă©tait donc dĂ©jĂ cultivĂ©e en AmĂ©rique du Sud Ă l'arrivĂ©e des conquistadors. Il en est fait Ă©tat pour la premiĂšre fois dans une chronique espagnole de 1569, Ă propos du PĂ©rou oĂč, par la suite, on a trouvĂ© en grand nombre des pousses et des graines d'arachides dans les tombes prĂ©colombiennes[12].
Jean de Léry, pasteur, grand voyageur et écrivain français décrit cette plante sous le nom de «manobi » comme une culture de la région de Rio :
« Les sauvages ont semblablement une sorte de fruicts, quâils nomment Manobi, lesquelles croissans dans terre comme truffes, et par petits filemens sâentretenans lâun lâautre, nâont pas le noyau plus gros que celuy de noisettes franches, et de mesme goust. »
â Jean de LĂ©ry, Histoire dâun voyage faict en la terre du BrĂ©sil[13], 1564
Au XVIIe siÚcle, le pÚre Charles Plumier, religieux français de l'ordre des Minimes, botaniste et voyageur-naturaliste, la signale aux Antilles. Les négriers portugais l'importÚrent, semble-t-il, en Afrique vers le milieu du XVIe siÚcle. BientÎt les indigÚnes de la Sénégambie la cultivent autour des cases, et dÚs 1560, Alvarez de Almada, parle d'abondantes récoltes de mantiga consommée fraßche par les Mandingues[14].
Culture
Pour bien se dĂ©velopper, les cacahuĂštes ont besoin de temps chaud tout au long de la saison de croissance. Elles peuvent ĂȘtre cultivĂ©es avec seulement 350 mm d'eau mais pour de meilleurs rendements, il faut au moins 500 mm.
Le cycle de culture dure de 90 à 150 jours selon les variétés. La floraison intervient environ un mois aprÚs le semis.
Les cacahuĂštes ne poussent que dans des sols bien drainĂ©s et pas trop argileux pour Ă©viter les pertes au moment de la rĂ©colte (arrachage). Le pH idĂ©al est de 5,8. Les cacahuĂštes sont des lĂ©gumineuses et peuvent satisfaire la totalitĂ© ou presque de leurs besoins en azote grĂące Ă une relation de symbiose qu'elles entretiennent avec un type de bactĂ©rie (Rhizobium). Il faut inoculer ce rhizobium sur un sol qui en est dĂ©pourvu, Ă raison de 9 kg/ha pour obtenir une bonne nodulation (l'inoculant doit ĂȘtre Ă©pandu directement sur la semence dans la raie de semis).
Pour protéger le sol contre l'érosion par le vent et par l'eau, on y installe normalement une culture couvre-sol d'hiver (CIPAN) qui sera ensuite enfouie vers la fin avril, afin de lui laisser le temps de bien se décomposer avant les semailles de l'arachide.
Une rotation des cultures sur 3 ans permet d'augmenter les rendements jusqu'Ă 50% en comparaison avec une culture sans rotation[15].
Les petits exploitants africains plantent souvent les cacahuĂštes avec une ou deux autres cultures, telles que le sorgho, le millet ou les pois sauvages. Les cultures se font en buttes (surĂ©levĂ©es) sĂ©parĂ©es d'un mĂštre environ ; ce qui permet d'amĂ©liorer le drainage et facilite l'arrachage. Dans les rĂ©gions de savane au nord de l'Afrique occidentale, elles sont gĂ©nĂ©ralement plantĂ©es en juin et rĂ©coltĂ©es en septembre ou octobre. Dans les rĂ©gions de savane du sud, oĂč les prĂ©cipitations sont plus Ă©levĂ©es, il est souvent possible d'obtenir deux rĂ©coltes (la premiĂšre se faisant d'avril ou mai jusqu'au mois d'aoĂ»t, et la deuxiĂšme d'aoĂ»t ou septembre jusqu'au mois de novembre).
La récolte doit se faire dÚs la maturité (lorsque la pellicule qui recouvre la graine se détache facilement).
Un bon sĂ©chage permet dâĂ©viter le dĂ©veloppement de moisissures qui peuvent produire des aflatoxines, dangereuses pour le bĂ©tail qui consommerait les tourteaux contaminĂ©s.
La rĂ©colte de l'arachide, ou « soulevage » est suivie du sĂ©chage et de l'Ă©goussage (battage), l'ordre de ces deux opĂ©rations pouvant ĂȘtre inversĂ©. La teneur en eau des gousses passe ainsi de 30%-40% Ă 6%-8%, la durĂ©e du processus variant de quelques jours (soulevage-battage motorisĂ©s et sĂ©chage artificiel) Ă plusieurs mois (sĂ©chage naturel et Ă©goussage manuel Ă mesure des besoins)[16].
Variétés
Les variétés cultivées sont trÚs nombreuses et regroupées en deux grands types :
- Virginia, à port rampant et à cycle végétatif long (120 à 140 jours) ; les graines ne germent pas prématurément ; cette variété est plus résistante à la tavelure des feuilles ;
- Spanish et Valencia, à port érigé et à cycle végétatif court (90 à 110 jours) ; le rendement est plus élevé, mais la germination rapide aprÚs maturité peut poser problÚme
Maladies
à signaler, une maladie virale, la « rosette de l'Arachide », transmise par un puceron. Cette maladie provoque le rabougrissement des pieds et fait baisser sensiblement le rendement surtout si elle apparaßt tÎt (moins de 40 jours aprÚs le semis).
Deux autres maladies fongiques, la cercosporiose (tavelure des feuilles) et la rouille (spores sur la face infĂ©rieure des feuilles), sont prĂ©sentes sur l'arachide surtout en climat humide, oĂč elles provoquent une chute des feuilles entraĂźnant une baisse des rendements en gousses.
Rendement
Le rendement moyen de l'arachide est trĂšs variable. En culture artisanale non irriguĂ©e en pays en voie de dĂ©veloppement, on n'obtient parfois Ă peine 500 kg de graines sĂšches dĂ©cortiquĂ©es par hectare (mais il y a souvent une rĂ©colte secondaire puisque dans ces zones, on utilise Ă©galement le feuillage comme fourrage qui a un rendement en poids double des gousses) alors que les cultures en pays dĂ©veloppĂ©s peuvent atteindre plus de 2,7 tonnes d'arachides sĂšches dĂ©cortiquĂ©es par hectare (et jusqu'Ă 6 tonnes/hectare lors de concours sur parcelles irriguĂ©es)[17]. La perte de poids au dĂ©corticage des gousses sĂ©chĂ©es est dâenviron 20 Ă 30 % selon les variĂ©tĂ©s et autant pour le sĂ©chage. Un agriculteur qui rĂ©colte 3 tonnes de gousses fraĂźches n'en a plus que 2 tonnes aprĂšs sĂ©chage et environ 1,3 tonne aprĂšs dĂ©cortiquage.
Un hectare nécessite environ 100 à 150 kg de semences semées en 40 à 15 cm (40 cm entre les lignes et 15 entre les plants) ou 60 à 15 cm selon les variétés. On sÚme 2 à 3 graines par poquets à 1 ou 1,5 cm de profondeur. On obtient alors 110 000 à 170 000 pieds/hectare.
Utilisations
- Alimentation humaine :
- huile d'arachide, utilisée comme huile de table ou comme matiÚre premiÚre pour la fabrication de margarine, résiste bien aux hautes températures (friture)
- beurre de cacahuÚte (appelé beurre d'arachide au Canada ou beurre de pinottes au Québec).
- farine dâarachide, aliment de complĂ©ment employĂ© en biscuiterie (dĂ©shuilĂ©, riche en acides aminĂ©s essentiels)
- arachides en coque (aliment de base dans certains pays dâAfrique)
- arachides décortiquées, arachides grillées pour apéritif (mélangées à d'autres ingrédients tels que : sel, amidon modifié de pomme de terre, exhausteur de goût E621, gélifiant E414, dextrose, farine de blé, levure en poudre, protéines végétales hydrolysées (soja, maïs), épices (paprika, macis), poudre d'oignon, arÎme, graines de céleri[18]), arachides pour confiserie
- sauce Saté, condiment en Asie du Sud-Est et aux Pays-Bas
- l'arachide est également consommée en sauce en Afrique de l'Ouest. La sauce à la pùte d'arachides (obtenue en écrasant des arachides rÎties) appelée mafé est une sauce utilisée pour des plats de légumes, viande ou poisson. Elle accompagne également le riz ou le couscous de petit mil, de sorgho ou de maïs. Les arachides crues écrasées sont par contre cuites en sauce avec des feuilles et de la viande. Cette sauce accompagne exclusivement le couscous local.
- Alimentation animale :
- tourteau d'arachide, rĂ©sidu de pression aprĂšs extraction de lâhuile
- fanes utilisées comme fourrage (équivalent aux fanes de pois)[19]. En foin, le séchage dure plusieurs semaines[20].
- Industrie :
- huile dâarachides de deuxiĂšme extraction pour savonnerie
- coques utilisées comme combustible
- Engrais vert : La culture de lâarachide, comme celle des autres lĂ©gumineuses, enrichit le sol en azote.
- Plante mĂ©dicinale : lâhuile d'arachide est inscrite Ă la pharmacopĂ©e française comme solvant mĂ©dicamenteux.
- Composition des graines (sans peau) :
- La molĂ©cule de pyridine est responsable de lâodeur des cacahuĂštes.
L'arachide, par sa consommation sous forme de cacahuĂšte, est une des plantes qui prĂ©sentent le plus grand risque de contamination alimentaire, aigĂŒe, ou plus souvent latente, par une mycotoxine, l'aflatoxine, synthĂ©tisĂ©e par le champignon microscopique Aspergillus flavus, et extrĂȘmement cancĂ©rogĂšne.
Valeur nutritive
Macronutriments
CacahuĂšte ou Arachide | |
Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g |
|
Apport énergétique | |
---|---|
Joules | 2580 kJ |
(Calories) | (623 kcal) |
Principaux composants | |
Glucides | 14,8 g |
â Amidon | 5 g |
â Sucres | 5,9 g |
Fibres alimentaires | 8,6 g |
Protéines | 22,8 g |
Lipides | 49,1 g |
â SaturĂ©s | 8,4 g |
â OmĂ©ga-3 | 0,04 g |
â OmĂ©ga-6 | 12,9 g |
â OmĂ©ga-9 | 24,7 g |
Eau | 2,2 g |
Cendres totales | 2,46 g |
Minéraux et oligo-éléments | |
Calcium | 57 mg |
Chlore | 23,6 mg |
Cuivre | 0,46 mg |
Fer | 1,6 mg |
Iode | < 0,02 mg |
Magnésium | 190 mg |
ManganĂšse | 1,4 mg |
Phosphore | 400 mg |
Potassium | 700 mg |
Sélénium | 0,030 mg |
Sodium | 8,6 mg |
Zinc | 3 mg |
Vitamines | |
Provitamine A | <0,005 mg |
Vitamine B1 | 0,43 mg |
Vitamine B2 | 0,24 mg |
Vitamine B3 (ou PP) | 10,6 mg |
Vitamine B5 | 1,76 mg |
Vitamine B6 | 0,4 mg |
Vitamine B9 | 89,3 mg |
Vitamine C | < 0,5 mg |
Vitamine D | 0,0103 mg |
Vitamine E | 2,46 mg |
Acides aminés | |
Acides gras | |
Acide myristique | 40 mg |
Acide palmitique | 4 540 mg |
Acide stéarique | 1 340 mg |
Acide oléique | 24 700 mg |
Acide linoléique | 12 900 mg |
Acide alpha-linolénique | 40 mg |
Source : base Ciqual (Anses)[21] | |
Selon la table Ciqual[21] de lâAgence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), la cacahuĂšte est riche en lipides (49,1 g/100g) (et jusquâĂ 52 g/100g), ce qui en fait un fruit Ă©nergĂ©tique apportant 623 kcal/100g. Elle est riche en acide gras mono-insaturĂ© (25,5 g/100g), constituĂ© presque exclusivement dâacide olĂ©ique (C18:1, omĂ©ga-9), avec un taux semblable Ă celui de la pistache mais loin derriĂšre celui de la noisette (45,7 g/100g) ou surtout de la noix de macadamia (57,2 g/100g). De mĂȘme son contenu en acide linolĂ©ique (C18:2, Ï-6) de 12,9 g/100g, la rapproche de la pistache.
La cacahuĂšte se distingue par un taux de protĂ©ines record : 22,8 g/100g (et mĂȘme jusquâĂ 26,2 g/100g selon Ciqual). Câest autant que lâescalope de veau panĂ©e et Ă peine moins que le steak hachĂ© cuit (23,8 %)[22]. Suivant Andersen et al.[23], il y aurait mĂȘme entre 22 et 30 g/100g de protĂ©ines pour les variĂ©tĂ©s brĂ©siliennes.
Les protĂ©ines de la cacahuĂšte se composent des fractions dâarachines, conarachines I et conarachine II[24], appartenant au groupe des globulines. Les arachines et les conarachines ont des profils dâacides aminĂ©s assez semblables, avec toutefois la spĂ©cificitĂ© des conarachines qui contiennent bien plus de mĂ©thionine et de lysine, deux acides aminĂ©s essentiels. Les acides aminĂ©s limitants des protĂ©ines de cacahuĂšte sont la mĂ©thionine, la lysine et la thrĂ©onine[25]. Comme toutes les lĂ©gumineuses, la cacahuĂšte doit ĂȘtre associĂ©e Ă dâautres sources de protĂ©ines, en particulier des cĂ©rĂ©ales, pauvres en lysine mais Ă©quilibrĂ©es pour les autres acides aminĂ©s.
Selon Protein Digestibility Corrected Amino Acid Score (PDCAAS), les protĂ©ines d'arachide (comme les protĂ©ines de soja) sont nutritionnellement Ă©quivalentes Ă la viande et aux Ćufs pour la croissance et la santĂ© humaines (FAO[26] 2002). Les cacahuĂštes contiennent 14,8 g/100g de glucides. Câest un taux intermĂ©diaire entre la noix du BrĂ©sil (5,28 g/100g) et la noix de cajou (26,7 g/100g), le fruit Ă coque le plus doux. Ces glucides sont composĂ©s dâoligosaccharides, dâamidon (5 %), des hĂ©micelluloses A et B, de sucre (5,9 %), câest-Ă -dire des monosaccharides ou diholosides.
Comme câest gĂ©nĂ©ralement le cas pour les plantes cultivĂ©es, on observe des variations de composition importantes selon les cultivars. Dans une Ă©tude comparative de six gĂ©notypes (cultivars) Ă forte teneur en acide olĂ©ique (FTO) avec dix gĂ©notypes Ă teneur normale en acide olĂ©ique, Andersen et al.[23] ont trouvĂ© un taux de 79 Ă 82 % dâacide olĂ©ique pour les gĂ©notypes FTO, comparĂ© Ă 55 Ă 60 % pour les gĂ©notypes normaux (et 50 % pour la table Ciqual). Les ratios acide olĂ©ique sur acide linolĂ©ique sont de 23:1 Ă 32:1 pour les HTO et de 2:1 Ă 3:1 pour les normaux. Certains gĂ©notypes qui ont une forte teneur en lipides, connaissent une diminution de leur contenu en lipides lorsque les cacahuĂštes sont grillĂ©es[27] (elles passent de 50 Ă 45 %). Par contre le grillage nâinfluence pas le taux de protĂ©ines.
Micronutriments
Les cacahuĂštes sont une bonne source de magnĂ©sium (50,6 % de lâAJR) et de phosphore (57,1 % de lâAJR) et de manganĂšse (70 % de lâAJR).
Elles sont aussi une excellente source de vitamine B (en particulier de niacine, la vitamine B3) et de vitamine E.
Composés phytochimiques
Les cacahuĂštes contiennent des composĂ©s phĂ©noliques, comme lâacide p-coumarique (2,53 mg/100g et du resveratrol (0,07 mg/100g)[28] ainsi que des flavonoĂŻdes (189,8 mg/100g)[29].
Les cacahuĂštes grillĂ©es contiennent de 61 Ă 114 mg/100g de phytostĂ©rol, selon les variĂ©tĂ©s. Le composant principal est le bĂȘta-sitostĂ©rol Ă raison de 78 Ă 83 %[30].
La gousse, un sous-produit abondant de la production de cacahuÚtes, contient aussi de nombreux composés bioactifs consommables, des polyphénols, des flavonoïdes, de la lutéoline, des carotÚnes et des isosaponarétines[31].
Dans le cadre dâune Ă©tude comparative du contenu phĂ©nolique de dix fruits Ă coque du commerce, Yang et al.[29] ont procĂ©dĂ© Ă une extraction par solvant des composĂ©s phytochimiques libres et liĂ©s. Ils ont Ă©tabli par la mĂ©thode colorimĂ©trique de Folin-Ciocalteu que la noix commune possĂ©dait le contenu phĂ©nolique (1 580 mg/100g) largement le plus grand avec la noix de pĂ©can (1 464 mg/100 g), suivis par la cacahouĂšte, la pistache (572 mg/100 g), la noix de cajou (316 mg/100 g), la noisette (315 mg/100 g) et lâamande (213 mg/100 g)
- noix com. > noix de pĂ©can > cacahouĂšte > pistache > âŠ> noisette > amande>noix du BrĂ©sil
Une méthode colorimétrique a déterminé le contenu en flavonoïde total[29] :
Noix | Pécan | CacahuÚte | Pistache | Noisette | Amande | Activités antioxydantes de 10 fruits à coque[29] |
---|---|---|---|---|---|---|
Contenu phénolique total (mg/100 g) | ||||||
1 580 | 1 464 | 646 | 572 | 315 | 213 | |
Contenu flavonoĂŻde total (mg/100 g) | ||||||
745 | 705 | 190 | 143 | 114 | 93 | |
Activité antioxydante totale (”mol vit. C) | ||||||
458 | 427 | 81 | 76 | 7 | 25 |
Les mesures dâactivitĂ© antioxydante de Yang et al.[29] ont Ă©tabli une suprĂ©matie Ă©crasante de la noix commune et de la noix de pĂ©can, suivie de loin par la pistache (5,3 fois moins) et la noix de cajou, l'amande et la noisette (sans diffĂ©rence significative entre les deux derniers). Cette Ă©tude suggĂšre que plus le contenu phĂ©nolique total est grand, plus est importante lâactivitĂ© antioxydante.
Allergie
Certaines personnes souffrent d'allergie, parfois trÚs aiguë, à certaines protéines de l'arachide[32]. La prévalence est de l'ordre de 1 %[33], et tend à augmenter[34]. Cette allergie est responsable de plus de la moitié des décÚs dus à une allergie alimentaire[35].
Le traitement repose sur l'éviction totale des arachides et de tous les produits dérivés, imposant un régime rigoureux et souvent complexe, ainsi que la disponibilité d'un traitement anti-allergique sur place en cas d'exposition accidentelle. L'efficacité de la désensibilisation est imparfaite et inconstante mais peut permettre, dans certains cas, une tolérance à de petites doses de cacahuÚtes[36].
L'allergie aux arachides est souvent croisée avec l'allergie au lupin.
Pour éviter les risques d'allergie, la compagnie aérienne EasyJet supprime en 2019 la vente de cacahuÚtes à bord de ses avions[37].
Production
La production mondiale dâarachides non dĂ©cortiquĂ©es sâest Ă©levĂ©e Ă 47 millions de tonnes en 2017[38]. Celle des deux plus grands producteurs, la Chine et lâInde, en reprĂ©sente 56 %.
Une petite production commerciale en est mĂȘme faite dans le sud du Canada, en Ontario et aussi en France Ă Soustons dans les Landes (32 hectares d'une variĂ©tĂ© pure qui se rapproche de la Valencia des Ătats-Unis, et qui a plus de 300 ans, mais qui ne se cultivait plus).
2003 | Superficie cultivée | Rendement | Production |
---|---|---|---|
millions dâhectares | quintaux par hectare | millions de tonnes | |
Monde | 26,46 | 13,48 | 35,66 |
Chine | 5,13 | 26,24 | 13,45 |
Inde | 8,00 | 9,38 | 7,50 |
Nigeria | 2,80 | 9,64 | 2,70 |
Ătats-Unis | 0,53 | 35,40 | 1,88 |
Indonésie | 0,68 | 20,16 | 1,38 |
Soudan | 1,90 | 6,32 | 1,20 |
Sénégal | 0,90 | 10,00 | 0,90 |
Birmanie | 0,58 | 12,70 | 0,73 |
Ghana | 0,35 | 12,857 | 0,45 |
Tchad | 0,48 | 9,375 | 0,45 |
ViĂȘt Nam | 0,24 | 16,65 | 0,40 |
2003 | 2004 | 2016 | 2017 | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Chine | 13 493 462 | 38 % | 14 075 000 | 39 % | 16 422 832 | 17 150 121 |
Inde | 7 700 000 | 22 % | 7 500 000 | 21 % | 7 462 000 | 9 179 000 |
Nigeria | 2 700 000 | 8 % | 2 700 000 | 7 % | 3 581 000 | 2 420 000 |
Ătats-Unis | 1 879 750 | 5 % | 1 905 700 | 5 % | 2 531 760 | 3 281 110 |
Indonésie | 1 377 000 | 4 % | 1 450 000 | 4 % | 570 000 | 480 000 |
Soudan | 1 200 000 | 3 % | 1 200 000 | 3 % | 1 826 000 | 1 641 011 |
Birmanie | 710 000 | 2 % | 715 000 | 2 % | 1 572 407 | 1 582 693 |
Sénégal | 375 000 | 1 % | 465 000 | 1 % | 719 000 | 915 000 |
Tchad | 450 000 | 1 % | 450 000 | 1 % | 871 249 | 870 094 |
Ghana | 439 000 | 1 % | 439 200 | 1 % | 417 199 | 420 000 |
ViĂȘt Nam | 404 300 | 1 % | 421 000 | 1 % | 427 190 | 459 849 |
Argentine | 314 285 | 1 % | 414 285 | 1 % | 1 001 113 | 1 031 082 |
République dém. du Congo | 359 640 | 1 % | 363 850 | 1 % | 295 000 | 300 000 |
Autres pays | 3 918 325 | 12 % | 3 951 064 | 12 % | ||
Total | 35 320 762 | 100 % | 36 050 099 | 100 % | 44 909 429 | 47 097 498 |
Commerce
Les Ă©changes dâarachide portent sur une faible part de la rĂ©colte, 4 millions de tonnes (annĂ©e 2001), environ 11 % de la production, essentiellement sous forme dâarachides en coques (2,4 millions de tonnes). Les Ă©changes de produits dĂ©rivĂ©s sont assez limitĂ©s : beurre dâarachide : 49 000 t, huile dâarachide : 270 000 t.
Les principaux exportateurs sont la Chine (1,6 Mt), lâArgentine (0,5 Mt) et les Ătats-Unis (0,4 Mt), les principaux importateurs les Pays-Bas (0,6 Mt), lâIndonĂ©sie (0,3 Mt), le Royaume-Uni et le Japon.
La consommation dâhuile dâarachide en France et dans lâUnion europĂ©enne a rĂ©gressĂ© devant la forte croissance de la production locale dâhuile de tournesol et de colza.
Dans la culture
- Caricature Adieu, représentant Jimmy Carter dans un cercueil en forme de cacahouÚte géante[39].
- Dingo, personnage de bande dessinĂ©e de l'univers de Disney, a le pouvoir de se transformer en super-hĂ©ros (il devient alors Super Dingo) lorsqu'il avale une super cacahuĂšte cueillie dans son jardin. « Cueillie », car ces super cacahuĂštes ont l'Ă©tonnante particularitĂ© de ne pas ĂȘtre enfouies dans le sol mais de rester Ă l'air libre sur les branches du plant[40].
- Arachide est le titre d'un roman de l'Ă©crivain libanais Mohamed Taan[41].
Notes et références
Références
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- « Pinotte - Wiktionnaire », sur wiktionary.org (consulté le ).
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- Edgar Davidian, « Vient de paraĂźtre Arachide de Mohammed Taan : l'espoir, malgrĂ© tout », L'Orient-Le Jour (quotidien libanais d'expression francaise),â (lire en ligne)
Voir aussi
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Alabama Plant Atlas
- Base de données des plantes d'Afrique
- Global Biodiversity Information Facility
- TAXREF (INPN)
- Tela Botanica
- (en) Atlas of Florida Plants
- (en) Australian Plant Name Index
- (zh-Hant + en) Catalogue of Life in Taiwan
- (sv) Dyntaxa
- (en) Ecocrop
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- (en) The Plant List
- (en) PLANTS Database
- (en) Plants of the World Online
- (en + it) Portale della Flora d'Italia
- (en) Red List of South African Plants
- (en) SystÚme d'information taxonomique intégré
- (en) Tropicos
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Bibliographie
- (fr) Fernand Batude, Lâarachide au SĂ©nĂ©gal, Paris, Librairie du Recueil Sirey, 1941, 184 p. (ThĂšse de Droit)