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Noix du Brésil

La noix du BrĂ©sil, noix d'Amazonie ou chĂątaigne du BrĂ©sil (en portugais castanha-do-Brasil ou castanha-do-ParĂĄ), est la graine contenue dans la coque du fruit d'un arbre, le Noyer du BrĂ©sil (Bertholletia excelsa), plante de la famille des Lecythidaceae, poussant dans la forĂȘt amazonienne d'AmĂ©rique tropicale. La noix d’Amazonie est principalement produite dans trois grands pays d'AmĂ©rique du Sud, Ă  savoir le BrĂ©sil, la Bolivie et le PĂ©rou. Elle fut le premier aliment globalisĂ© Ă  ĂȘtre ramassĂ© directement en pleine forĂȘt, loin des communautĂ©s humaines.

Noix du Brésil décortiquées
Amandes, graines et coque de la noix du Brésil.

La noix du BrĂ©sil consommĂ©e (l’amande du fruit) est une bonne source d’acides gras poly-insaturĂ©s et de sĂ©lĂ©nium. Elle est principalement consommĂ©e Ă  l’apĂ©ritif ou dans les desserts, notamment les crĂšmes glacĂ©es, chocolats et pĂątisseries. On peut aussi en extraire une huile alimentaire.

La consommation réguliÚre de fruits à coque (noix, amandes
et noix du Brésil) diminue les risques de maladies coronariennes et cardiovasculaire. La forte teneur en sélénium de la noix du Brésil pourrait stimuler le systÚme immunitaire et protéger contre certaines formes de cancer[1].

Description botanique

L’aspect est au premier abord surprenant puisque la noix que l’on consomme est enveloppĂ©e dans deux coques solides : 1) une premiĂšre coque de section triangulaire enserrant l’amande et formant une graine, 2) une deuxiĂšme coque enfermant une vingtaine de graines et formant un fruit.

Sur le plan botanique, le fruit du noyer du BrĂ©sil est une pyxide, subglobuleuse, s’ouvrant par un petit opercule de mm, de 9 Ă  11,5 cm de diamĂštre, avec une paroi Ă©paisse de 1,2 Ă  1,5 cm, et pesant moins de 800 g (valeurs moyennes pour la majoritĂ© des cas, d’aprĂšs l’étude statistique de MĂŒller et al.[2], 1995). Toutefois, la classe des fruits les plus gros (de plus 1 400 g, reprĂ©sentant 1,25 % du total) pĂšsent en moyenne 1 508 g. Pour certains auteurs les fruits peuvent peser jusqu’à kg[3].

Ce fruit, rĂ©coltĂ© en forĂȘt amazonienne, est directement ouvert sur place (voir la photo ci-dessous du tas de coques abandonnĂ©es en forĂȘt).

Cette coque contient une vingtaine de graines. Chacune est protĂ©gĂ©e par un tĂ©gument brun noir, dur, et ligneux. À l’intĂ©rieur se trouve une amande blanche, huileuse et comestible. Jadis les graines non dĂ©barrassĂ©es de leur tĂ©gument solide Ă©taient vendues Ă  l’international, maintenant la grosse majoritĂ© est dĂ©cortiquĂ©e.

Fruit de Bertholletia excelsa
Pyxide pĂ©ricarpe, Ă©pais, ligneux, s’ouvrant par un petit opercule de mm
« bogue » (ouriço au Brésil)
graines, 20tégument, brun noir, ligneux
amande, blanche, huileuse, comestible

Le terme de noix du BrĂ©sil dĂ©signe suivant le contexte, l’amande avec ou sans sa coque. Les BrĂ©siliens dĂ©signent le fruit rĂ©coltĂ© en forĂȘt par ouriço « oursin, bogue ».

Histoire

Les AmĂ©rindiens d’Amazonie consomment la noix du BrĂ©sil depuis le PalĂ©olithique[4].

Les premiĂšres traces Ă©crites de la noix d'Amazonie remontent Ă  1548 Ă  Cuzco, dans les Andes oĂč aprĂšs une bataille, des guerriers Indiens amenĂšrent Ă  Pedro de Gazca au Cuzco un prĂ©sent en « amandes triangulaires qui finissent en pointe et sont plus grandes et meilleures que celles d’Espagne »[5]. Quelques annĂ©es plus tard en 1569, un colonel espagnol du nom de Juan Álvarez Maldonado, ayant reçu en cadeau des noix de la part des Indiens Cayanpuxes, avait dĂ©cidĂ© d'en faire la rĂ©colte pour nourrir ses troupes. En 1590, JosĂ© de Acosta, jĂ©suite et missionnaire naturaliste de Philippe II, dĂ©crit sommairement le fruit et ses graines dans son encyclopĂ©die Histoire naturelle et morale des Indes[5].

En 1633, les premiers Ă©changes commerciaux dĂ©butent entre le BrĂ©sil et les Pays-Bas. S'ensuivront de nombreux autres Ă©changes avec les pays europĂ©ens tout au long du XVIIIe siĂšcle. En 1810, les Ă©changes s'Ă©tendent aux États-Unis et surtout Ă  l’Angleterre, le BrĂ©sil exportant par la mĂȘme occasion deux autres produits bien connus : le cacao et la noix de cajou. L’Angleterre devint le premier partenaire commercial d’importation de la noix d’Amazonie et le restera jusqu’en 1930. Enfin en 1866, le fleuve Amazone est ouverte au commerce international. DĂšs lors, la production de la noix d'Amazonie devient trĂšs vite vitale pour le pays et ses petits producteurs.

À partir des annĂ©es 1970, la politique du gouvernement brĂ©silien de dĂ©veloppement de l’Amazonie privilĂ©giant l’élevage, la culture et l’extraction miniĂšre, conduisit Ă  une dĂ©forestation massive et Ă  un effondrement de la production de noix du BrĂ©sil. À la fin du XXe siĂšcle, la production de noix d’Amazonie de la Bolivie rattrapa la production brĂ©silienne[5] (voir le tableau de production ci-dessous, Ă  l’avant derniĂšre section).

RĂ©colte

Noyer du Brésil avec sa grande couronne émergente (état de Parå, Brésil)
Tas de coques de fruits du noyer du Brésil

À l'intĂ©rieur de ses coques se trouvent des graines trigones aux arĂȘtes vives, au nombre variant entre 15 et 30 graines selon la grosseur du fruit. Ces graines possĂšdent une autre enveloppe lignifiĂ©e autour de l’amande.

Les fruits mĂ»rissent en novembre, mais la rĂ©colte ne commence qu'en dĂ©cembre-janvier pour se terminer en mars-avril. Elle se dĂ©roule sous des arbres sauvages en pleine forĂȘt, et comme autrefois, la rĂ©colte se fait toujours manuellement en ramassant les bogues tombĂ©es Ă  terre. Celles-ci sont ensuite ouvertes Ă  la machette sur place pour en retirer les noix, qui seront par la suite sĂ©chĂ©es au soleil. Pendant toute la durĂ©e de la rĂ©colte, les caboclos partent souvent avec leur famille car chacun contribue au ramassage des noix. Ceux-ci travaillent au plus prĂšs des noyers, construisant sur place leurs cabanes, car ils ne rentreront dans leur village qu'une fois tous les fruits ramassĂ©s[6].

Avant d’ĂȘtre expĂ©diĂ©es Ă  l’étranger, les noix sont sĂ©chĂ©es – opĂ©ration difficile puisqu’elle se dĂ©roule Ă  la saison des pluies. La dĂ©shydratation permet d’éviter les moisissures qui peuvent produire des mycotoxines[3]. Pour ĂȘtre envoyĂ©es en Europe, les noix sont mises en sachet de 20 kg sous vide ou sous azote. À l’arrivĂ©e, elles sont triĂ©es et calibrĂ©es.

Les collecteurs travaillent gĂ©nĂ©ralement dans des conditions prĂ©caires, loin des centres Ă©conomiques, avec des rĂ©munĂ©rations trĂšs en deçà du prix de revente final du produit dans les pays dĂ©veloppĂ©s. Le schĂ©ma organisationnel de la filiĂšre de la noix du BrĂ©sil est semblable Ă  celui du caoutchouc. Elle est faite d’une multitude d’organisations familiales alimentant une grande industrie par l’intermĂ©diaire d’un rĂ©seau de commerçants-marchands (regatĂ”es-atravessadores), tenant en leur pouvoir les collecteurs par une sĂ©rie d’avances financiĂšres avec intĂ©rĂȘt[5]. La noix du BrĂ©sil fut le premier aliment globalisĂ© Ă  ĂȘtre ramassĂ© directement en forĂȘt dans des zones qui Ă©taient encore restĂ©es Ă©loignĂ©es des communautĂ©s humaines jusque dans les annĂ©es 1970.

Consommation

Noix du Brésil / noix d'Amazonie.
  • La noix d'Amazonie (dĂ©cortiquĂ©e) peut se dĂ©guster telle quelle, son goĂ»t fin rappelant celui de la noisette et de la noix de coco.
  • Elle peut Ă©galement ĂȘtre grillĂ©e, Ă  la maniĂšre de la cacahuĂšte, additionnĂ©e de sel ou nature. Elle est servie comme grignotage pour accompagner les apĂ©ritifs.
  • Elle est aussi souvent utilisĂ©e dans les desserts, notamment dans les crĂšmes glacĂ©es, les chocolats et les pĂątisseries.
  • Enfin, on peut aussi la retrouver en huile vĂ©gĂ©tale.

Valeur nutritive

Macronutriments

Noix du Brésil
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 2900 kJ
(Calories) (702 kcal)
Principaux composants
Glucides 5,28 g
– Amidon 0,25 g
– Sucres 2,33 g
Fibres alimentaires 6,4 g
Protéines 14,8 g
Lipides 66,7 g
– SaturĂ©s 16,2 g
– OmĂ©ga-3 0,06 g
– OmĂ©ga-6 25,2 g
– OmĂ©ga-9 19,5 g
Eau 2,76 g
Cendres totales 4,04 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 150 mg
Chlore 364 mg
Cuivre 1,75 mg
Fer 2,47 mg
Iode 0,05 mg
Magnésium 365 mg
ManganĂšse 2 mg
Phosphore 658 mg
Potassium 591 mg
Sélénium 0,103 mg
Sodium 3 mg
Zinc 4,13 mg
Vitamines
Vitamine B1 0,87 mg
Vitamine B2 0,03 mg
Vitamine B3 (ou PP) 0,25 mg
Vitamine B5 0,21 mg
Vitamine B6 0,1 mg
Vitamine B9 13 mg
Vitamine C 0,7 mg
Vitamine E 5,33 mg
Acides aminés
Acides gras
Acide palmitique 9 250 mg
Acide stéarique 6 160 mg
Acide oléique 19 500 mg
Acide linoléique 25 200 mg
Acide alpha-linolénique 59 mg

Source : base Ciqual (anses)[7]]

Selon la table Ciqual[7] de l’Anses, la noix du BrĂ©sil est trĂšs riche en lipide (66,7 %) (entre 64 % et 68,8 % selon les spĂ©cimens) : un taux plus Ă©levĂ© que celui de l’amande et semblable Ă  celui de la noix commune, mais moins important que celui de la noix de pĂ©can (72,6 %). Parmi les fruits Ă  coque, c’est le plus riche en acides gras saturĂ©s (16,2 %), comprenant de l’acide palmitique (C16:0, 9,25 %), le composant principal de l’huile de palme et de l’acide stĂ©arique (C18:0, 6,16 %), capable de se transformer en acide olĂ©ique par dĂ©saturation[8].

La noix du BrĂ©sil est riche en acides gras mono-insaturĂ©s (21,8 %) mais toutefois beaucoup moins que la plupart des autres fruits Ă  coque (notamment la noisette qui en a 45,6 %). Elle est par contre trĂšs riche en acides gras polyinsaturĂ©s (25,6 %), taux supĂ©rieur Ă  celui de la plupart des fruits Ă  coque sauf la noix commune. Il s’agit essentiellement de l’acide linolĂ©ique (C18:2, omĂ©ga-6) par contre, elle ne contient pratiquement pas d’acide α-linolĂ©nique (C18:3, omĂ©ga-3).

Le contenu en glucide est de 5,28 %, ce qui est un ordre de grandeur que l’on retrouve dans l’amande, la noisette, la noix ou la pacane. Seules la pistache et surtout la noix de cajou grillĂ©e (26,7 %) en sont plus riches.

Le contenu en protĂ©ines de 14,8 % reprĂ©sente aussi une valeur moyenne pour un fruit Ă  coque.

Toutefois la noix du BrĂ©sil est riche en acide aminĂ© soufrĂ©s, la mĂ©thionine et cystĂ©ine[9] ainsi qu’en glutamine, arginine[10]. Elle est par contre pauvre en lysine.

Micronutriments

La noix du BrĂ©sil est particuliĂšrement riche en sĂ©lĂ©nium (0,103 mg/100g), un oligo-Ă©lĂ©ment abondant dans les poissons et les viandes. D'aprĂšs la base Ciqual, ce taux de 103 ÎŒg/100g est semblable Ă  ce qu’on trouve dans le foie de morue appertisĂ© ou la sole cuite Ă  la vapeur, mais est trĂšs infĂ©rieur au taux du thon Ă  l’huile, appertisĂ©[n 1] (310 ÎŒg) ou des rognons de porc crus (182 ÎŒg)[11]. D’aprĂšs Thomson[12], la concentration en sĂ©lĂ©nium va de 0,235 Ă  4,39 mg/100g (sur la base de plusieurs Ă©tudes). Selon les mesures de Chunhieng et al.[9] (2004) effectuĂ©es sur des noix provenant du Nord-Est de l’Amazonie, le taux de sĂ©lĂ©nium va de 0,4 Ă  12,6 mg/100g, c’est-Ă -dire une fourchette de valeurs bien supĂ©rieures au 0,103 mg/100g de la table Ciqual. Ces variations peuvent s’expliquer par les fortes variations du contenu en sĂ©lĂ©nium (et aflatoxine) observĂ©es par Pacheco et al.[13] (2007) suivant la rĂ©gion de production : les noix produites dans l’Est de l’Amazonie ont des concentrations supĂ©rieures en sĂ©lĂ©nium Ă  celles produites Ă  l’Ouest (y compris Bolivie et PĂ©rou). Ces variations pourraient ĂȘtre liĂ©es Ă  la variation des taux de sĂ©lĂ©nium dans les sols, la forme chimique du sĂ©lĂ©nium dans les sols, la prĂ©sence de mĂ©taux lourds, l’intensitĂ© des pluies etc.[12]. À ceci s’ajoutent d’énormes variations entre noix d’une mĂȘme origine[14] - [15].

Le sĂ©lĂ©nium est un constituant indispensable de certaines enzymes antioxydantes (du type sĂ©lĂ©noprotĂ©ines) dont fait partie le principal antioxydant intracellulaire, la glutathion pĂ©roxydase[16]. L’EFSA (AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments) a fixĂ© un apport satisfaisant de 70 ÎŒg par jour, pour les hommes et les femmes[17].

Par contre les fortes concentrations de certaines noix du BrĂ©sil nĂ©cessitent de garder Ă  l’esprit que la dose suffisante pour provoquer les symptĂŽmes de sĂ©lĂ©nose (une fatigue intense, la chute des cheveux et la sĂ©cheresse extrĂȘme de la peau) est d’environ 1 200 ÎŒg par jour[18].

Pour la dose moyenne en France de 103 ÎŒg/100g donnĂ©e par Ciqual[n 2], soit un contenu de 5,15 ÎŒg par noix (de g), il faut 13,5 noix pour avoir 100 % de l’apport satisfaisant journalier et 233 noix/jr pour atteindre la dose toxique provoquant la sĂ©lĂ©nose[n 3].

Si le contenu en calcium est assez bas (150 mg/100g), par contre les contenus en magnĂ©sium (365 mg/100g) et phosphore (658 mg/100g) sont trĂšs Ă©levĂ©s[9] (relativement aux Apports journaliers recommandĂ©s, respectivement de 800 mg, 375 mg et 700 mg par jour).

Composition en tocophérol (mg/100 g)
de l’huile de noix du BrĂ©sil[19]
MinMax
α-tocophérol1,011,0
γ-tocophérol5,113,8
Ύ-tocophérol0,772,6

La noix du BrĂ©sil est une bonne source de vitamine B1 et de vitamine E. Cette derniĂšre est un assemblage de α-tocophĂ©rol et de Îł-tocophĂ©rol et pour certaines Ă©tudes de ÎŽ-tocophĂ©rol[19] - [3]. Le Îł-tocophĂ©rol est la forme majeure de la vitamine E dans de nombreuses plantes alors que l’α-tocophĂ©rol est dominant dans les tissus animaux. Le Îł-tocophĂ©rol et ses produits de dĂ©gradation ont une activitĂ© cyclooxygĂ©nase et possĂšdent donc des propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires. Ce qui n’est pas le cas de l’α-tocophĂ©rol[20]. Le contenu en tocophĂ©rol varie considĂ©rablement suivant les Ă©tudes. Shahidi et al.[19] ont rassemblĂ© les valeurs extrĂȘmes trouvĂ©es dans 5 Ă©tudes diffĂ©rentes, rĂ©sumĂ©es dans le tableau ci-contre. Le tocophĂ©rol total varie de 14,2 mg/100g Ă  19,91 mg/100g d’huile. Les tocophĂ©rols inhibent l’oxydation des lipoprotĂ©ines de basse densitĂ© LDL et ont donc un rĂŽle protecteur contre l’athĂ©rosclĂ©rose.

Composés phytochimiques

Les composés phytochimiques sont des composés bioactifs non nutritifs, comme les flavonoïdes, phytostérols, polyphénols etc., qui ont été reliés à une diminution des risques de maladies chroniques.

La noix du BrĂ©sil contient des lignanes, c’est-Ă -dire des composĂ©s phĂ©noliques composĂ©es de deux unitĂ©s monolignols. D’aprĂšs Phenol-Explorer[21], on trouve la matairesinol (0,01 mg/100g) et la secoisolariciresinol (0,77 mg/100g).

Le polyphĂ©nol total mesurĂ© par la mĂ©thode de Folin-Ciocalteu est de 244 mg/100g selon PhĂ©nol-Explorer et de 169 mg/100g selon Yang et al.[22].

Dans le cadre d’une Ă©tude comparative du contenu phĂ©nolique de dix fruits Ă  coque du commerce, l'Ă©quipe de Yang et al.[22] a procĂ©dĂ© Ă  une extraction par solvant des composĂ©s phytochimiques libres et liĂ©s. Elle a Ă©tabli par la mĂ©thode colorimĂ©trique de Folin-Ciocalteu que la noix du BrĂ©sil possĂ©dait un des contenus phĂ©noliques (169 mg/100g) les plus faibles, avec le pignon de pin. La noix commune (avec 1 580 mg/100g) et la noix de pĂ©can (1 464 mg/100 g) ont eux, un contenu environ neuf fois supĂ©rieur. Puis viennent la cacahouĂšte, la pistache (572 mg/100 g), la noix de cajou (316 mg/100 g), la noisette (315 mg/100 g) et l’amande (213 mg/100 g)

noix com. > noix de pécan > pistache > 
> noisette > amande> noix du Brésil > pignon

Une méthode colorimétrique a déterminé le contenu en flavonoïde total[22] :

NoixPécanPistacheNoisetteAmandeNoix du BrésilActivités antioxydantes
de 10 fruits Ă  coque[22]
Contenu phénolique total (mg/100 g)
1 5801 464572315213169
Contenu flavonoĂŻde total (mg/100 g)
74570514311493108
Activité antioxydante totale (”mol vit. C)
4584277672516

La capacité anti-oxydante a été mesurée par la capacité de piégeage oxyradicalaire (TOSC). Elle place la noix du Brésil à un niveau supérieur aux pignons, aux noix de macadamia et à la noisette mais trÚs en dessous de la noix commune et de la pacane.

Il faut toutefois relativiser un peu ces rĂ©sultats, car de nombreuses Ă©tudes sur ces fruits Ă  coque, ont montrĂ© d’énormes variations en contenus phĂ©noliques, Ă  l’intĂ©rieur de chaque espĂšce, en fonction des variĂ©tĂ©s cultivĂ©es, des mĂ©thodes de culture, de traitements postrĂ©coltes (sĂ©chage, grillage, Ă©bullition), des conditions de stockage etc.

La noix du BrĂ©sil contient aussi des phytostĂ©rols. Ce sont des substances bioactives jouant un rĂŽle structurel dans la membrane des cellules vĂ©gĂ©tales. Philipps et al.[23] ont montrĂ© que le ÎČ-sitostĂ©rol est le phytostĂ©rol dominant (65,5 mg/100g) dans la noix du BrĂ©sil, suivi par le delta5-avenastĂ©rol (13,6 mg/100g) et le stigmastĂ©rol (6,2 mg/100g). Ces substances ont des propriĂ©tĂ©s anti-inflammatoires, antibactĂ©riennes et anticancĂ©reuses[19]. ComparĂ©e aux autres fruits Ă  coque, la noix du BrĂ©sil n’est pas une bonne source de phytostĂ©rols, puisqu’elle a le plus petit contenu en phytostĂ©rol total (95 mg/100g).

Enfin, la noix du BrĂ©sil est une bonne source de squalĂšne (1 377,8 ÎŒg/100g)[19]. Le squalĂšne est un triterpĂšne, indispensable dans la biosynthĂšse des hormones stĂ©roĂŻdes et de la vitamine D. C’est un antioxydant puissant capable d’inhiber l’oxydation des lipides.

Radioactivité

La noix du Brésil contient de grandes quantités de baryum et de radium, deux éléments du groupe II du tableau périodique des éléments et ayant donc des propriétés chimiques similaires. Mais seul le radium est radioactif.

L’activitĂ© moyenne pour les isotopes du radium (Ra) est de 15,77 Becquerels/kg pour le 224Ra, de 104,8 Bq/kg pour le 226Ra et de 99,48 Bq/kg pour le 228Ra[24] (pour des noix du BrĂ©sil achetĂ©es Ă  Manaus). Le noyer du BrĂ©sil a un mĂ©canisme mĂ©tabolique qui lui permet de concentrer le baryum Ă  partir du sol (Hirimoto et al. 1996). Le radium ayant des propriĂ©tĂ©s chimiques similaires au baryum, l'arbre concentre par la mĂȘme occasion le radium[25].

L’étude des doses effectives engagĂ©es montrent qu’elles sont infĂ©rieures aux maximums Ă©tablis par Unscear (2000) pour les radionuclĂ©ides Ă©tudiĂ©s[24]. Consommer quotidiennement deux noix pendant un an expose Ă  une dose efficace de 0,16 mSv[26], que l'on peut comparer au bruit de fond ambiant de 2,4 mSv/an en France. Par consĂ©quent, la consommation raisonnable de noix du BrĂ©sil n'implique aucun risque pour la santĂ©.

Propriétés physiologiques

Protection contre les maladies cardiovasculaires

Les donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques montrent que la consommation rĂ©guliĂšre de fruits Ă  coque (noix, amandes, noisettes
noix du BrĂ©sil) a un effet cardioprotecteur parce qu’elle contribue Ă  abaisser le cholestĂ©rol total et le cholestĂ©rol LDL[27]. L’amĂ©lioration de ces facteurs de risque des maladies cardiovasculaires est due aux fortes teneurs en acides gras insaturĂ©s des fruits Ă  coque (dont la noix du BrĂ©sil qui en contient 45 g/100g) ainsi qu’à leur teneur en fibres alimentaires.

Une Ă©tude prospective menĂ©e sur une large cohorte de 86 016 infirmiĂšres durant 14 ans (Nurses’ Health Study), a trouvĂ© que celles qui consommaient au moins 5 fois des fruits Ă  coque par semaine avaient une diminution du risque de maladie coronarienne fatale de 39 % et d’infarctus du myocarde non fatal de 32 %[28].

En combinant quatre Ă©tudes prospectives semblables[n 4], Kelly et SabatĂ©[28] (2006) ont trouvĂ© une diminution du risque de maladie coronarienne de 37 % pour ceux qui consomment des fruits Ă  coque plus de quatre fois par semaine, comparĂ©e Ă  ceux qui en mangent rarement ou jamais.

Une mĂ©ta-analyse de Aune et al. [29] (2016) comprenant 20 Ă©tudes prospectives a trouvĂ© une diminution du risque relatif pour 28 g/jour en plus de fruits Ă  coque, de 29 % pour les maladies coronariennes, de 21 % pour les maladies cardiovasculaires, de 15 % pour tous les cancers, de 22 % pour toutes les causes de mortalitĂ©. En plus, il a Ă©tĂ© trouvĂ© une rĂ©duction du risque relatif 52 % pour les maladies respiratoires, de 39 % pour le diabĂšte, et de 75 % pour la mortalitĂ© par maladies infectieuses.

Prévention du cancer

  • ModĂšle animal

L’activitĂ© anti-cancĂ©reuse du sĂ©lĂ©nium, en combinaison avec la vitamine E (ou d’autres antioxydants) a Ă©tĂ© Ă©tablie sur des modĂšles animaux pour des cancers autres que celui de la prostate[1].

Une Ă©tude a montrĂ© que la consommation de noix du BrĂ©sil diminuait la cancĂ©rogenĂšse mammaire chez des rats[30]. Une rĂ©ponse inhibitrice proportionnelle Ă  la dose a Ă©tĂ© observĂ©e Ă  des concentrations en sĂ©lĂ©nium alimentaire de 1 Ă  ÎŒg/g. Cette Ă©tude montra que l’administration de noix du BrĂ©sil Ă©tait aussi efficace que le sĂ©lĂ©nite de sodium avec un mĂȘme niveau de sĂ©lĂ©nium.

  • Études Ă©pidĂ©miologiques

En 1996, dans un essai randomisĂ© contrĂŽlĂ© de Clark et al.[31] portant sur 1312 patients avec une histoire de carcinome basocellulaire ou Ă©pidermoĂŻde, le groupe recevant 200 ÎŒg/jr de sĂ©lĂ©nium connut une diminution significative de la mortalitĂ© par cancer (par rapport au groupe tĂ©moin) et de l’incidence des cancers des poumons, colorectaux et de la prostate.

Des enzymes anti-oxydantes contenant du sĂ©lĂ©nium comme le glutathion pĂ©roxydase, la sĂ©lĂ©noprotĂ©ine P et la thiorĂ©doxine rĂ©ductase sont toutes exprimĂ©es dans la prostate[1]. Une Ă©tude prospective de Li et al.[32] (2004) a examinĂ© le niveau de sĂ©lĂ©nium du plasma et le risque de dĂ©velopper un cancer de la prostate. Un groupe de 586 hommes ayant un cancer de la prostate fut suivi pendant 13 ans en comparaison avec un groupe tĂ©moin de 577 sujets. Les personnes ayant les taux plasmatiques de sĂ©lĂ©nium les plus Ă©levĂ©s au dĂ©part prĂ©sentaient Ă©galement un risque de cancer de la prostate rĂ©duit de 48 % comparĂ©s Ă  ceux de niveau le plus bas. Les niveaux plus Ă©levĂ©s de sĂ©lĂ©nium peuvent Ă©galement ralentir la progression tumorale du cancer de la prostate.

Par contre, une Ă©tude randomisĂ©e en double aveugle[33] portant sur 35 534 hommes aux États-Unis, Porto Rico et le Canada, qui testait la prise de sĂ©lĂ©nium et/ou de vitamine E dans la prĂ©vention du cancer de la prostate fut non concluante. Dans cette Ă©tude (dite SELECT), la supplĂ©mentation en sĂ©lĂ©nium (entraĂźnant une augmentation de 114 ÎŒg/L de sĂ©lĂ©nium circulant) n’a pas rĂ©duit le risque global de cancer de la prostate et le diabĂšte de type 2 [34]. Elle fut par consĂ©quent interrompue avant terme.

Production

Selon FAOSTAT[35], la production de noix du BrĂ©sil non dĂ©cortiquĂ©e (l’amande avec son tĂ©gument solide) dans le BrĂ©sil, la Bolivie et le PĂ©rou se distribue ainsi depuis une demi siĂšcle :

Rang Pays1970 (t)1990 (t)2003 (t)2016 (t)2017 (t)
1 Drapeau du Brésil Brésil104 48751 19524 89442 33532 942
2 Drapeau de la Bolivie Bolivie8 50017 00024 09034 80925 749
3 Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou1 6801 6394 8006 1346 042
Amérique du Sud114 66769 83453 78483 27864 733

À la suite de la politique brĂ©silienne de dĂ©veloppement relĂ©guant au second plan l’extractivisme, la production de noix du BrĂ©sil s’effondra de 76 % entre les annĂ©es 1970 Ă  2003. Pendant ce temps, les forĂȘts des rĂ©gions du bassin amazonien se trouvant en Bolivie et PĂ©rou, furent prĂ©servĂ©es et l’extraction de noix se dĂ©veloppa rĂ©guliĂšrement pour finalement dĂ©passer leur grand voisin brĂ©silien. La production brĂ©silienne est destinĂ©e principalement Ă  la consommation intĂ©rieure (de 70 Ă  75 %) puisque l’exportation ne reprĂ©sente que 25-30 %[36].

Physique

Le transport par camion des noix du Brésil et les vibrations induites par la route permet de les trier selon leur taille. Les noix du Brésil ont donné leur nom à l'effet noix du Brésil.

Notes et références

Notes

  1. en boĂźte
  2. représentatif des aliments consommés en France, indique le site Ciqual
  3. Les noix d’Amazonie dĂ©cortiquĂ©es contiennent gĂ©nĂ©ralement beaucoup moins de sĂ©lĂ©nium que les non dĂ©cortiquĂ©es. Pacheco (2007) indique que les noix non dĂ©cortiquĂ©es viennent de l’Est du BrĂ©sil alors que les dĂ©cortiquĂ©es viennent de l’Ouest
  4. Adventist Health Study, Iowa Women’s Health Study, Nurses’ Health Study and the Physicians’ Health Study

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Liens externes

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