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Bolivie

La Bolivie, en forme longue l'État plurinational de Bolivie (en espagnol : Bolivia et Estado Plurinacional de Bolivia, en quechua : Bulibiya et Bulibiya Mama llaqta, en aymara : Wuliwya et Wuliwya Suyu, en guarani : VolĂ­via et TetĂŁ VolĂ­via), est un pays enclavĂ© d'AmĂ©rique du Sud entourĂ© par le BrĂ©sil au nord-est, le Paraguay au sud-est, l'Argentine au sud, le Chili au sud-ouest et le PĂ©rou Ă  l'ouest-nord-ouest.

État plurinational de Bolivie

(es) Estado Plurinacional de Bolivia

(qu) Bulibiya Mama llaqta

(ay) Wuliwya Suyu

(gn) TetĂŁ VolĂ­via

Devise en espagnol : La Unión es la Fuerza (« L'union fait la force »), non officielle
Hymne en espagnol : Bolivianos, El Hado Propicio (« Boliviens, le destin propice »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Indépendance de la Bolivie vis-à-vis de l'Espagne ()
Description de l'image Bolivia (orthographic projection).svg.
Description de l'image Bolivie carte.png.
Administration
Forme de l'État RĂ©publique unitaire prĂ©sidentielle
PrĂ©sident de l'État Luis Arce
Vice-prĂ©sident de l'État David Choquehuanca
Parlement Assemblée législative plurinationale
Chambre haute
Chambre basse
Chambre des sénateurs
Chambre des députés
Langues officielles Quechua, guarani, aymara et espagnol (de jure, national) ainsi que 36 langues indigÚnes (de jure, régional)[1]
Capitale Sucre (constitutionnelle et judiciaire)
La Paz (administrative)

19° 02â€Č 35″ S, 65° 15â€Č 33″ O

GĂ©ographie
Plus grande ville Santa Cruz de la Sierra
Superficie totale 1 098 581 km2
(classé 28e)
Superficie en eau 1,4 %
Fuseau horaire UTC -4
Histoire
Entités précédentes
Indépendance Espagne
Date
DĂ©mographie
Gentilé Bolivien
Population totale (2020[2]) 11 639 909 hab.
(classé 81e)
DensitĂ© 11 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en augmentation 41,032 milliards de $
+ 3,20 %[3]
PIB (PPA) (2022) en augmentation 117,877 milliards de $
+ 10,31 %[3]
PIB nominal par hab. (2022) en augmentation 3 430,765 $
+ 1,82 %[4]
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 9 855,931 $
+ 8,83 %[4]
Taux de chĂŽmage (2022) 4,5 % de la pop. active
- 13,46 %
Dette publique brute (2022) Nominale
242,390 milliards de $B
+ 7,63 %
Relative
86,113 % du PIB
+ 4,28 %
Monnaie Boliviano (BOB​)

Avant la colonisation europĂ©enne, le territoire bolivien appartenait Ă  l'empire inca, qui Ă©tait le plus grand État de l'AmĂ©rique prĂ©colombienne. L'Empire espagnol a conquis la rĂ©gion au XVIe siĂšcle. Pendant la pĂ©riode coloniale espagnole, la rĂ©gion s'appelle « le Haut-PĂ©rou » ou « Charcas ». AprĂšs la dĂ©claration d'indĂ©pendance en 1809, 16 annĂ©es de guerre se dĂ©roulent avant la mise en place de la RĂ©publique de Bolivie, nommĂ©e en l'honneur de SimĂłn BolĂ­var.

La Bolivie est une rĂ©publique dĂ©mocratique unitaire, divisĂ©e en neuf dĂ©partements. Sa gĂ©ographie est variĂ©e, comprenant des territoires de la cordillĂšre des Andes, de l'Altiplano, de l'Amazonie et du Gran Chaco. Le taux de pauvretĂ© est d'environ 39 %[8]. Les principales activitĂ©s Ă©conomiques sont l'agriculture, la sylviculture et la pĂȘche, les produits manufacturiers, comme le textile, l'habillement, les mĂ©taux raffinĂ©s, et le pĂ©trole raffinĂ©. La Bolivie est ainsi trĂšs riche en mĂ©taux comme l'Ă©tain, l'argent, ou encore le lithium.

La population bolivienne est multiethnique avec des AmĂ©rindiens, des MĂ©tis, des EuropĂ©ens, des Asiatiques et des Africains. La langue principale est l'espagnol, les langues aymara et quechua sont Ă©galement frĂ©quentes. La constitution bolivienne de 2009 reconnaĂźt 37 langues officielles (aymara, araona, baure, bĂ©siro, canichana, cavineña, cayubaba, chĂĄcobo, chimĂĄn, ese 'ejja, espagnol, guarani, guarasu’we, guarayu, itonama, kallawaya, leco, machineri, maropa, mojeño-trinitario, mojeño-ignaciano, morĂ©, mosetĂ©n, movima, pacahuara, pĂ©quina, quechua, siriono, tacana, tapietĂ©, toromona, uru-chipaya, wichi, yaminahua, yuki, yuracarĂ© et zamuco)[9], faisant de la Bolivie le pays avec le plus de langues officielles au monde. En raison de cultures diffĂ©rentes, la Bolivie jouit d'une grande diversitĂ© dans des domaines comme l'art, la cuisine, la littĂ©rature et la musique.

La Bolivie est membre de l'Alliance bolivarienne pour les AmĂ©riques (ALBA) depuis 2006, aprĂšs en ĂȘtre briĂšvement sortie au moment de la crise post-Ă©lectorale bolivienne de 2019 jusqu'au 20 novembre 2020, date de sa rĂ©intĂ©gration.

Histoire

Période précolombienne

Avant la conquĂȘte espagnole, les Andes Ă©taient habitĂ©es par de nombreuses cultures, dont la plus importante fut certainement la civilisation de Tiahuanaco (aussi Ă©crit tiwanaku). Au XVe siĂšcle, les Incas intĂ©grĂšrent une partie de l'actuelle Bolivie dans leur empire.

Colonisation espagnole

Les Espagnols découvrirent à leur arrivée au XVIe siÚcle, une trÚs grande quantité d'argent (dans les mines de Potosí). La Bolivie fit d'abord partie de la vice-royauté du Pérou avant de passer sous le contrÎle de la vice-royauté du Río de la Plata. Avant l'arrivée des Espagnols, les hauteurs de la Bolivie étaient peuplées de polythéistes (religions incas), puis ces derniers y imposÚrent graduellement le catholicisme. Aujourd'hui, la majorité de la population est catholique.

Indépendance et l'Úre des caudillos (1825-1884)

Les luttes pour l'indépendance débutent en 1809 et celle-ci est acquise en 1825, grùce aux armées de Bolívar, en hommage duquel la Bolivie prit son nom. La Bolivie et le Pérou constituent, sous le nom de Confédération péruano-bolivienne, un seul pays pendant une courte période de temps (1836-1839). Comme le Pérou, le Chili, Mexique, ou la Colombie, le pays fait appel à la Bourse de Londres pour financer des sociétés miniÚres[10]. Bolivar nationalise pour cinq millions de pesos de mines abandonnées, le 2 août 1825[10], pour les revendre, et créer la Potosi, La Paz and Peruvian Mining Association, qui sera liquidée aprÚs le krach de décembre 1825 et a pour agent James Paroissien, médecin anglais et officier bolivariste[11].

La Bolivie connaĂźt tout au long du XIXe siĂšcle une pĂ©riode d'instabilitĂ© politique, marquĂ©e par de frĂ©quents coups d'État et l'intervention rĂ©pĂ©tĂ©e de l'armĂ©e qui ne totalise alors pas moins des deux tiers des dĂ©penses publiques de l'État central[12]. Dans l'Ăšre des caudillos qui s'Ă©tend sur une large partie du XIXe siĂšcle, on distingue traditionnellement la pĂ©riode des caudillos letrados, courant de l'indĂ©pendance de 1825 Ă  1848, de celle des caudillos barbaros (1848 Ă  1884). LĂ  oĂč les premiers caudillos Ă©taient majoritairement issus de la bourgeoisie crĂ©ole, parfois instruits (letrados) Ă  l'Ă©cole militaire espagnole, Ă  l'image des gĂ©nĂ©raux Sucre et Santa Cruz, les seconds, d'origine plus populaire et indigĂšne, ne devaient leur position qu'Ă  leur ascension dans la hiĂ©rarchie militaire[13] ; certains d'entre eux comme Mariano Melgarejo sont restĂ©s cĂ©lĂšbres pour leur cruautĂ© et leur gestion approximative des affaires publiques.

À l'issue des premiers revers de la guerre du Pacifique (1879-1884) menĂ©e contre le Chili, la Bolivie se dote en 1880 d'une OnziĂšme Constitution depuis son indĂ©pendance.

Démocratie « restreinte » (1884-1920)

Les territoires perdus par la Bolivie au fil des conflits qui l'opposĂšrent Ă  ses voisins.

En 1884 a lieu l'Ă©lection du prĂ©sident Gregorio Pacheco qui inaugure une nouvelle pĂ©riode politique, caractĂ©risĂ©e par l'instauration d'un corps Ă©lectoral qui reste toutefois restreint[note 1]. Un parti conservateur et un parti libĂ©ral se structurent, en s'appuyant respectivement sur l'oligarchie miniĂšre de l'argent et de l'Ă©tain qui deviendra au dĂ©but du XXe siĂšcle la principale source de richesse du pays. Le coup d'État « libĂ©ral » de 1899 voit s'imposer durablement cette seconde tendance qui tiendra les rĂȘnes du pays jusqu'en 1920[15].

En 1903, la Bolivie vend la région d'Acre au Brésil par le traité de Petrópolis. En 1904, elle perd une partie de son territoire et son unique accÚs à la mer des suites de la guerre du Pacifique contre le Chili[16].

Un systĂšme d'instruction publique se dĂ©veloppe, accompagnĂ© d'un anticlĂ©ricalisme modĂ©rĂ© : le catholicisme perd en 1906 son statut de seule religion reconnue par l’État et le mariage civil est adoptĂ© en 1911. Le libĂ©ralisme bolivien perd cependant nettement de son caractĂšre progressiste pour coexister avec les intĂ©rĂȘts des nouvelles fortunes de l'Ă©tain (l'Ăšre libĂ©rale est parfois aussi considĂ©rĂ©e comme l'Ăšre de l'Ă©tain, la production de celui-ci ayant considĂ©rablement augmentĂ©e), des propriĂ©taires terriens et de l'armĂ©e. InspirĂ© par l'exemple de la rĂ©volution libĂ©rale menĂ©e par Eloy Alfaro en Équateur, un nouveau libĂ©ralisme va s'organiser et manifester quelques prĂ©occupations sociales contre la domination de l'oligarchie libĂ©rale.

Présidence d'Hernando Siles Reyes (1926-1930)

Le soulÚvement de 1920, initié par le Parti républicain, d'inspiration nationaliste, initie une nouvelle période d'instabilité, renforcée par la crise économique consécutive au krach de 1929 ; elle conduit le président Salamanca à engager son pays dans la trÚs meurtriÚre guerre du Chaco contre le Paraguay, avec lequel un conflit larvé existait depuis le milieu des années 1920[note 2].

Présidence de Daniel Salamanca Urey et guerre du Chaco (1931-1935)

La défaite aprÚs la guerre du Chaco (1932-1935) met fin à une rétraction constante du territoire bolivien depuis l'indépendance acquise en 1825. Le président Daniel Salamanca Urey est déposé par les militaires en 1935. La cession effective du Chaco est actée par un traité signé trois ans plus tard, en 1938.

Dictature militaire (1935-1940)

La fin de la guerre du Chaco marque une reprise en main des militaires. Le colonel Toro initie en 1937 la premiÚre nationalisation du pétrole en Amérique latine. La période se caractérise surtout par un renouvellement du paysage politique.

Mouvement nationaliste révolutionnaire (1952-1964)

Le Mouvement nationaliste rĂ©volutionnaire (Movimiento Nacionalista Revolucionario), qui sera amenĂ© Ă  jouer un rĂŽle pivot dans la vie politique du pays jusque dans les annĂ©es 1960, est crĂ©Ă© en 1941. MalgrĂ© l'opposition de l'armĂ©e, il accĂšde au pouvoir en avril 1952 aprĂšs une nouvelle pĂ©riode d'instabilitĂ© politique. Il octroie le suffrage universel[18], entame sous la pression paysanne une rĂ©forme agraire en 1953[19] et nationalise, moyennant de fortes indemnisations, les mines des trois principaux « barons de l'Ă©tain » du pays[20]. Sa politique interventionniste s'inflĂ©chit progressivement et s'ouvre largement Ă  l'influence des États-Unis dont l'aide reprĂ©sente en 1958 le tiers du budget national[21].

Dictatures militaires (1964-1982)

En 1971, Hugo Banzer SuĂĄrez, soutenu par la CIA, chassa de force le prĂ©sident Torres lors d'un coup d'État.

En 1964, le coup d'État du gĂ©nĂ©ral Barrientos ouvre une longue pĂ©riode de dictatures militaires qui ne s'achĂšvera qu'en 1980. Le 7 novembre 1966, le rĂ©volutionnaire argentino-cubain Che Guevara commence une guĂ©rilla armĂ©e avec la crĂ©ation de l'ArmĂ©e de libĂ©ration nationale de Bolivie (EjĂ©rcito de LiberaciĂłn Nacional de Bolivia, ELN) pour lutter contre cette dictature soutenue par la CIA, et pour la libertĂ© et l'amĂ©lioration des conditions de vie du peuple bolivien. AprĂšs une derniĂšre embuscade avec seize hommes, il fut capturĂ© par une troupe de 1 800 soldats boliviens. Il est exĂ©cutĂ© le 9 octobre 1967 Ă  La Higuera par l'armĂ©e bolivienne, grĂące Ă  l'appui important des agents de la CIA et d'instructeurs de l'armĂ©e amĂ©ricaine formĂ©s au ViĂȘt Nam.

Barrientos meurt dans un accident d'avion en 1969, et son vice-président, le civil Luis Adolfo Siles Salinas, lui succÚde. Celui-ci est renversé en fin d'année et l'armée reprend le pouvoir.

AprĂšs l'intermĂšde de gauche du gĂ©nĂ©ral Torres (1970-1971)[22], la dictature du gĂ©nĂ©ral Banzer (1971-1978) est marquĂ©e par l'adoption de la « doctrine de sĂ©curitĂ© nationale » qui se traduit par l'interdiction institutionnalisĂ©e de toute activitĂ© politique et syndicale[23]. AprĂšs la chute de Banzer, la Bolivie connaĂźt entre 1978 et 1980 trois scrutins prĂ©sidentiels annulĂ©s et huit prĂ©sidents, dont six sont des gĂ©nĂ©raux. Ainsi, les prĂ©sidents par intĂ©rim WĂĄlter Guevara Arze puis Lidia Gueiler Tejada tentent sans succĂšs de restaurer la dĂ©mocratie avant d'ĂȘtre tour Ă  tour renversĂ©s par l'armĂ©e. En juin 1980, alors que le candidat de gauche HernĂĄn Siles Zuazo sort vainqueur d'un nouveau scrutin, le gĂ©nĂ©ral Luis GarcĂ­a Meza Tejada s’empare du pouvoir (il s'agit alors du 190e coup d’État depuis l'indĂ©pendance). La Centrale ouvriĂšre bolivienne, qui tentait d'opposer une rĂ©sistance au putsch, est violemment rĂ©primĂ©e. Plus d'un millier de personnes sont tuĂ©es en moins d'un an. Cousin de l'un des plus importants narco-trafiquant du pays, Luis GarcĂ­a Meza Tejada favorise la production de cocaĂŻne ce qui conduit Ă  la rupture des relations diplomatiques avec les États-Unis et contraint les militaires Ă  soutenir un processus dĂ©mocratique qui porte, aprĂšs vingt-deux ans de dictatures quasiment ininterrompues, HernĂĄn Siles Zuazo au pouvoir[24].

Libéralisation de l'économie (1985-2000)

Les diffĂ©rents prĂ©sidents qui se succĂšdent Ă  partir de 1985 — VĂ­ctor Paz Estenssoro, Jaime Paz Zamora, Gonzalo SĂĄnchez de Lozada, l'ancien ministre de l'Économie du premier citĂ©, et l'ancien dictateur Banzer — suivront durant une quinzaine d'annĂ©es une ligne de conduite conforme Ă  l'orthodoxie des institutions financiĂšres internationales : lutte contre l'inflation, rĂ©duction du dĂ©ficit budgĂ©taire, rĂ©duction du pĂ©rimĂštre du secteur nationalisĂ© seront les contreparties d'un rĂ©amĂ©nagement de la dette du pays[25].

Crise sociale récurrente (2000-2005)

En 2000, un gisement de gaz naturel, estimĂ© Ă  1,58 milliard de mĂštres cubes, est dĂ©couvert dans la rĂ©gion de Tarija. Pour construire un gazoduc vers la mer, deux options Ă©taient possibles : soit passer par le PĂ©rou, soit passer par le Chili. Le choix de privilĂ©gier la voie chilienne, plus facile du point de vue technique, mais critiquĂ©e en raison des ressentiments remontant aux guerres du XIXe siĂšcle, cristallise un mĂ©contentement social latent qui se traduit par un mouvement protestataire d'ampleur nationale. Des manifestations contre les hausses de prix ayant suivi les privatisations tournent parfois Ă  l'Ă©meute et sont durement rĂ©primĂ©es (80 morts et 500 blessĂ©s)[26]. L'ampleur des mobilisations contraint le prĂ©sident SĂĄnchez de Lozada Ă  dĂ©missionner en octobre 2003[27].

L'arrivĂ©e au pouvoir du vice-prĂ©sident Carlos Mesa ne stabilise pas une situation sociale explosive. En juillet 2004, sous la pression du Mouvement vers le socialisme (MAS) du syndicaliste paysan Evo Morales, il organise un « rĂ©fĂ©rendum du gaz » au cours duquel la population se prononce en majoritĂ© pour une nationalisation des hydrocarbures. Devant l'opposition du Fonds monĂ©taire international (FMI), de la Banque mondiale et des multinationales, il dĂ©clare que cette loi est « impossible » Ă  mettre en Ɠuvre[26]. Le , Ă  la suite de nombreuses manifestations, Carlos Mesa dĂ©missionne, laissant sa place au chef du Tribunal suprĂȘme, Eduardo RodrĂ­guez[28]. Cependant le retour au calme est fragile, les mouvements populaires, essentiellement indiens, continuant de rĂ©clamer (entre autres) la renationalisation des rĂ©serves de pĂ©trole et de gaz du pays, exploitĂ©es par des firmes amĂ©ricaines ou europĂ©ennes.

Présidence d'Evo Morales (2006-2019)

Evo Morales remporte l'élection présidentielle de 2005 avec 53,7 % des voix[29] contre son concurrent l'ex-président de la Bolivie Jorge Quiroga[30]. Le 22 janvier 2006, le congrÚs le nomme officiellement président ; il devient alors le premier président bolivien d'origine amérindienne depuis le XIXe siÚcle et le mandat d'Andrés de Santa Cruz y Calahumana (1829-1839). Des élections législatives normalement prévues pour le 4 décembre 2005 sont reportées au 18 décembre 2005 et remportées par le MAS, le parti présidentiel. L'élection d'Evo Morales vit donc une nouvelle restructuration du paysage politique avec l'avÚnement d'un fort parti de gouvernement[31].

RĂ©formes Ă©conomiques

Le 1er mai 2006, Evo Morales a annoncĂ© par dĂ©cret la nationalisation des hydrocarbures et la renĂ©gociation de tous les contrats des entreprises Ă©trangĂšres dans un dĂ©lai de 180 jours. L'objectif est que 82 % des revenus des hydrocarbures soient rĂ©servĂ©s Ă  l'État. La compagnie nationale Yacimientos PetrolĂ­feros Fiscales Bolivianos (YPFB) devient ainsi la seule instance autorisĂ©e Ă  commercialiser les hydrocarbures[32]. Cette initiative affecte au premier chef la sociĂ©tĂ© brĂ©silienne Petrobras.

Les revenus dĂ©gagĂ©s par ces nationalisations permettent de financer plusieurs mesures sociales : la Renta Dignidad (ou minimum vieillesse) pour les personnes ĂągĂ©es de plus de 60 ans ; le bon Juana Azurduy (du nom de la rĂ©volutionnaire Juana Azurduy de Padilla, 1780-1862), qui assure la prise en charge complĂšte des frais mĂ©dicaux aux femmes enceintes et Ă  leur enfant afin de combattre la mortalitĂ© infantile ; le bon Juancito Pinto (du nom d’un enfant hĂ©ros de la guerre du Pacifique, 1879-1884), une aide versĂ©e jusqu’à la fin du secondaire aux parents dont les enfants sont scolarisĂ©s afin de lutter contre la dĂ©sertion scolaire, ou encore le SystĂšme unique de santĂ© qui depuis 2018 offre Ă  tous les Boliviens la gratuitĂ© des soins mĂ©dicaux[33].

Les rĂ©formes adoptĂ©es ont fait du systĂšme Ă©conomique bolivien le plus rĂ©ussi et le plus stable de la rĂ©gion. Entre 2006 et 2019, le PIB est passĂ© de 9 milliards Ă  plus de 40 milliards de dollars, le salaire rĂ©el a augmentĂ©, le PIB par habitant a triplĂ©, les rĂ©serves de change sont Ă  la hausse, l’inflation a Ă©tĂ© pour l'essentiel Ă©liminĂ©e, et l’extrĂȘme pauvretĂ© a chutĂ©, passant de 38 % Ă  15 %, ce qui constitue une baisse de 23 points[34] - [35].

Question de l'autonomie départementale

En vert, les départements revendiquant leur autonomie.

Le 2 juillet 2006, se tiennent simultanĂ©ment un rĂ©fĂ©rendum sur l'autonomie dĂ©partementale et l'Ă©lection des reprĂ©sentants Ă  une AssemblĂ©e constituante[36]. La dĂ©centralisation Ă©tait une des revendications essentielles des protestations exprimĂ©es en 2005 par les mouvements de la rĂ©gion de Santa Cruz. À l'inverse, les mouvements d'origine amĂ©rindienne dĂ©noncent cette volontĂ© autonomiste, qui servirait selon eux la minoritĂ© oligarchique du pays.

Le MAS remporte 55 des 70 circonscriptions uninominales avec 50,7 % des suffrages exprimés au niveau national lors de l'élection de la Constituante. Si le « non », pour lequel le MAS s'était fortement mobilisé, l'emporte largement au niveau national lors du référendum pour l'autonomie départementale (57,6 % des voix), les résultats locaux trahissent la fracture territoriale est-ouest du pays. Les départements de Santa Cruz, Tarija et Pando se prononcÚrent en effet largement pour l'autonomie avec respectivement 74 %, 61 % et 58 % des voix en faveur du « oui »[37].

RĂ©forme constitutionnelle

Les travaux de l'AssemblĂ©e constituante, prĂ©sidĂ©e par l'Indienne quechua Silvia Lazarte (es), devaient initialement prendre fin en aoĂ»t 2006 ; Ă©maillĂ©s de nombreux incidents, ils ont Ă©tĂ© prolongĂ©s jusqu'Ă  la fin de l'annĂ©e 2007. Les dĂ©putĂ©s du MAS ont approuvĂ© le texte de la Constituante le 9 dĂ©cembre 2007 Ă  Oruro, en prĂ©sence de 164 des 255 constituants. Le parti PODEMOS n'a pas souhaitĂ© prendre part au vote, estimant que l'assemblĂ©e n'avait pas rĂ©uni les conditions d'un dĂ©bat dĂ©mocratique. Un rĂ©fĂ©rendum national concernant cette nouvelle Constitution a Ă©tĂ© convoquĂ© par le prĂ©sident Morales pour mai 2008 mais la Cour Ă©lectorale a refusĂ© de valider cette convocation, arguant que cette derniĂšre n'avait pas suivi la voie lĂ©gale[38]. La nouvelle constitution fut adoptĂ©e par voie de rĂ©fĂ©rendum le 25 janvier 2009, Ă  58,7 %, selon un sondage de sortie des urnes d'Ipsos Apoyo pour le quotidien La RazĂłn et ATB[39]. Cette Constitution novatrice, qui ne remettait pas en cause les prĂ©rogatives dĂ©volues Ă  l'exĂ©cutif, modifiait cependant les principes constitutionnels en vigueur en Bolivie jusqu'Ă  prĂ©sent[40]. L'esprit de cette Constitution Ă©tait affichĂ© dans son prĂ©ambule qui mettait en exergue les valeurs des peuples indigĂšnes de Bolivie et remettait en cause « l'État colonial, rĂ©publicain et nĂ©olibĂ©ral au profit d'un État unitaire social de droit plurinational communautaire »[41]. L'Ă©lection d'Evo Morales en 2005 et l'approbation de la Constitution de 2009 prouvaient la volontĂ© du peuple de consacrer un pouvoir exĂ©cutif soumis au contrĂŽle des Ă©lecteurs par des Ă©lections mais disposant de marges de manƓuvre importantes allant parfois au-delĂ  du texte mĂȘme de la Constitution ; ainsi, Evo Morales qui bĂ©nĂ©ficiait dĂšs son Ă©lection de l'ensemble du pouvoir lĂ©gislatif dans le pays, avec plus de deux tiers des reprĂ©sentants Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative plurinationale, prĂ©cisa que sa prioritĂ© rĂ©sidait dans le vote des lois organiques Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative plurinationale pour l'application de la nouvelle Constitution approuvĂ©e en 2009[42].

Crise politique et menaces sécessionnistes

Les rĂ©formes Ă©conomiques et constitutionnelles mises en Ɠuvre par la majoritĂ© prĂ©sidentielle rencontrent de vives rĂ©sistances au sein des Ă©lites Ă©conomiques crĂ©oles du croissant est du pays qui concentre les richesses gaziĂšres boliviennes. Ces derniĂšres ont, depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, traduit leur opposition au pouvoir central par des revendications autonomistes, portĂ©es par un ensemble d'organisations dont le ComitĂ© civique de Santa Cruz est l'une des plus actives. Les prĂ©fets Ă©lus des dĂ©partements de Santa Cruz, Beni et Pando soutiennent ce mouvement pour une autonomie Ă©largie.

Un rĂ©fĂ©rendum portant sur un statut d'autonomie rĂ©gionale, et dĂ©clarĂ© illĂ©gal par le pouvoir central, s'est tenu en mai 2008 dans le dĂ©partement de Santa Cruz Ă  l'initiative de son prĂ©fet, RubĂ©n Costas[43]. En rĂ©ponse Ă  ce qui peut apparaĂźtre comme une remise en cause de sa lĂ©gitimitĂ© Ă©lectorale, le prĂ©sident Morales a dĂ©cidĂ© de remettre son mandat en jeu lors d'un rĂ©fĂ©rendum qui s'est tenu le 10 aoĂ»t 2008[44]. Morales gagna ce rĂ©fĂ©rendum avec 67 % des voix[45], bien que certains mĂ©dias d'opposition aient laissĂ© entendre de possibles fraudes de la part de membres du MAS. Les sondages Ă  la sortie des urnes effectuĂ©s par des instituts d'enquĂȘte privĂ©s, pour le compte de ces mĂȘmes journaux, donnaient toutefois sensiblement le mĂȘme rĂ©sultat (entre 62 et 64 %[46] - [47]).

En dĂ©cembre 2010, sous l’impulsion des communautĂ©s locales andines et du prĂ©sident Evo Morales, la Bolivie a introduit une « Loi des droits de la Terre MĂšre » qui accorde des droits Ă  la nature, Ă  l’instar des droits de l’homme.

Crise politique de 2019

En novembre 2019, une crise Ă©clate dans le cadre d’une contestation des rĂ©sultats officiels des Ă©lections gĂ©nĂ©rales d'octobre qui proclament la rĂ©Ă©lection d’Evo Morales, dont le parti Ă©tait parvenu Ă  revenir judiciairement sur le rĂ©fĂ©rendum de 2016 interdisant au chef de l’État de briguer un quatriĂšme mandat. Des manifestations menĂ©es notamment par le ComitĂ© civique de Santa Cruz se dĂ©roulent dans plusieurs villes contrĂŽlĂ©es par le MAS. Au cours de ces troubles, trois personnes trouvent la mort.

AprĂšs la conclusion de l’enquĂȘte de l’Organisation des États amĂ©ricains faisant Ă©tat de fraudes, Evo Morales annonce la tenue de nouvelles Ă©lections, mais l'armĂ©e l'appelle Ă  dĂ©missionner. Il dĂ©cide de quitter le pays, tout comme le vice-prĂ©sident, en dĂ©nonçant un coup d'État[48]. AprĂšs la dĂ©mission d’autres personnalitĂ©s amenĂ©es Ă  succĂ©der Ă  Morales dans l’ordre protocolaire, Jeanine Áñez, deuxiĂšme vice-prĂ©sidente de la Chambre des sĂ©nateurs, devient prĂ©sidente de la RĂ©publique, mais sa lĂ©gitimitĂ© est contestĂ©e par le MAS[49]. Des manifestations Ă©clatent dans les rĂ©gions majoritairement indigĂšnes et font des dizaines de morts[50].

Une Ă©tude de trois chercheurs indĂ©pendants, rapportĂ©e par le New York Times du , montre que l'enquĂȘte diligentĂ©e par l'OEA prĂ©sente des problĂšmes mĂ©thodologiques, et conteste les accusations de fraude[51].

Retour du MAS au pouvoir (depuis 2020)

AprĂšs deux reports d'Ă©lection, des nouvelles Ă©lections gĂ©nĂ©rales ont finalement lieu le 18 octobre 2020, et Luis Arce, le candidat du MAS, est Ă©lu au premier tour avec 55,10 % des voix.  

Institutions politiques

La Bolivie est une rĂ©publique de forme prĂ©sidentielle. Le prĂ©sident, Ă©lu tous les 5 ans, est Ă  la fois le chef d'État et le chef du gouvernement. Il nomme les ministres. Le parlement est formĂ© de deux chambres : la Chambre des sĂ©nateurs, composĂ©e de 36 siĂšges, et la Chambre des dĂ©putĂ©s, composĂ©e de 130 siĂšges.

La loi des groupes citoyens et peuples indigÚnes, promulguée le 6 juillet 2004, a mis fin au monopole des partis politiques pour les principales élections du pays. Elle autorise des groupes de citoyens (Agrupaciones ciudadanas) et les peuples indigÚnes à présenter des candidats lors des scrutins municipaux, départementaux et nationaux.

Les neuf dĂ©partements boliviens se sont vu accorder une autonomie accrue avec la loi de dĂ©centralisation de 1995. Cette autonomie s'est encore accentuĂ©e avec la loi, adoptĂ©e sous le gouvernement Mesa, instituant l'Ă©lection de prĂ©fets Ă  la tĂȘte des dĂ©partements. RĂ©clamĂ©e par les mouvements autonomistes des dĂ©partements de l'ouest, cette rĂ©forme a donnĂ© lieu aux premiĂšres Ă©lections prĂ©fectorales le 18 dĂ©cembre 2005. Le MAS (Movimiento Al Socialismo) n'a obtenu que trois des neuf postes de prĂ©fets. L'opposition au pouvoir central s'est, depuis cette Ă©lection, manifestĂ©e au niveau administratif intermĂ©diaire des dĂ©partements, gĂ©nĂ©rant de vives tensions.

Les villes boliviennes sont dirigées par des maires et des conseils élus pour cinq ans. La derniÚre élection municipale a eu lieu le 5 décembre 2004.

La Bolivie fait partie de la Communauté andine.

Divisions administratives

La Bolivie est divisĂ©e en neuf dĂ©partements (departamentos), eux-mĂȘmes subdivisĂ©s en provinces (provincias), municipalitĂ©s (municipios), cantons (cantones), sous-cantons et localitĂ©s.

DĂ©partements de la Bolivie[52]
Département Abréviation Population Surface (km2) Densité Capitale
Beni BO-B 425 780 213 564 1,9 Trinidad
Chuquisaca BO-H 631 062 51 524 11,9 Sucre
Cochabamba BO-C 1 938 401 55 631 22,7 Cochabamba
La Paz BO-L 2 741 554 133 985 19,9 La Paz
Oruro BO-O 444 093 53 558 8,2 Oruro
Pando BO-N 109 173 63 827 1,1 Cobija
PotosĂ­ BO-P 780 392 118 218 6,5 PotosĂ­
Santa Cruz BO-S 2 776 244 370 621 7,1 Santa Cruz de la Sierra
Tarija BO-T 496 988 37 623 12,5 Tarija
Drapeau de la Bolivie Bolivie BO 10 027 644 1 098 581 9,1 Sucre (constitutionnelle)

GĂ©ographie

Vue satellite de la Bolivie, on y distingue les Andes Ă  l'ouest avec le salar d'Uyuni et le lac Titicaca.

La Bolivie est composĂ©e de deux rĂ©gions gĂ©ographiques bien distinctes. L'Ouest est traversĂ© par deux cordillĂšres d'orientations nord-sud qui bordent un vaste plateau, l'Altiplano, c'est dans cette rĂ©gion que vit la majeure partie des Boliviens. La cordillĂšre occidentale, aride, abrite quelques sommets majestueux comme le Nevado Sajama qui avec ses 6 542 mĂštres est le point culminant de la Bolivie. Le haut plateau est bordĂ© au nord-est par la cordillĂšre Royale oĂč l'on peut admirer entre autres le Nevado Illimani et l'Illampu et oĂč s'abrite la ville de La Paz. Les massifs de la cordillĂšre orientale abritent des vallĂ©es humides et possĂšdent des contreforts recouverts de forĂȘts.

À l'est s'Ă©tendent de vastes plaines alluviales qui bĂ©nĂ©ficient d'un climat tropical. Le Nord de ces terres basses appartient au bassin amazonien et est en grande partie recouvert de forĂȘt. Plus au sud, les terres font partie du bassin du rĂ­o Paraguay, les terres y sont davantage dĂ©frichĂ©es.

Parmi les curiosités géographiques du pays, on peut citer le lac Titicaca, situé à cheval entre le Pérou et la Bolivie qui est le plus haut lac navigable du monde. Sa vaste étendue permet un microclimat clément sur ses rives qui furent le berceau de la civilisation tiwanaku ; le salar d'Uyuni, situé à l'ouest du pays, sur le Sud de l'Altiplano dans le département de Potosí, est la plus grande étendue de sel au monde.

On peut aussi admirer la cordillĂšre Royale qui abrite de majestueux sommets enneigĂ©s, le parc des volcans, oĂč l'on peut observer le Nevado Sajama, point culminant du pays avec 6 542 mĂštres d'altitude, et les Bañados de Izozog (en français marais de l'Izozog).

Parmi les grandes villes, on peut citer La Paz, en trÚs haute altitude, trÚs marquée par la culture aymara, Sucre, connue pour ses richesses architecturales, Santa Cruz de la Sierra, la grande ville de l'orient bolivien, Cochabamba, ville carrefour au centre du pays.

Entre novembre 2016 et mars 2017, la Bolivie connait une forte sĂ©cheresse due au phĂ©nomĂšne El Niño, qui a fait chuter les prĂ©cipitations de 40% et provoquĂ© une Ă©lĂ©vation des tempĂ©ratures de deux Ă  trois degrĂ©s. L'eau a dĂ» ĂȘtre rationnĂ©e Ă  La Paz et le gouvernement a dĂ©clarĂ© l'Ă©tat d'urgence[53].

Le pays se dĂ©crĂšte en Ă©tat de catastrophe nationale en octobre 2020 en raison des incendies alimentĂ©s par une forte sĂ©cheresse. Un rapport de l'ONG Fondation des amis de la Nature a relevĂ© que de janvier Ă  septembre les incendies ont dĂ©truit 2,3 millions d'hectares de forĂȘts et de pĂąturages. L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, d'immenses incendies dans l'Amazonie bolivienne avaient dĂ©vastĂ© 6,4 millions d'hectares[54].

Fonte des glaciers

La Bolivie comprend 20 % environ des glaciers tropicaux dans le monde, avec la cordillĂšre des Andes. Ils sont cependant vulnĂ©rables face au rĂ©chauffement climatique et ont perdu 43 % de leur surface entre 1986 et 2014[55]. Certains glaciers boliviens ont perdu plus des deux tiers de leur masse depuis les annĂ©es 1980 souligne l'Unesco en 2018. Alors que la tempĂ©rature dans les Andes tropicales devrait s'Ă©lever de deux Ă  cinq degrĂ©s d'ici la fin du XXIe siĂšcle, les glaciers perdraient encore entre 78% et 97% de leur masse[53]. Les glaciers reprĂ©sentent, selon les annĂ©es, entre 60% et 85% de l’approvisionnement en eau de La Paz[53].

Politique environnementale

Un ministĂšre de l’Environnement et de l'eau est crĂ©Ă© en 2006 aprĂšs l'Ă©lection d'Evo Morales, qui revient notamment sur les privatisations du secteur de la distribution de l'eau menĂ©es dans les annĂ©es 1990 par le prĂ©sident Gonzalo SĂĄnchez de Lozada. La nouvelle Constitution, approuvĂ©e par rĂ©fĂ©rendum en 2009, fait de l'accĂšs Ă  l'eau un droit fondamental. En juillet 2010, Ă  l'initiative de la Bolivie, les Nations unies votent une rĂ©solution reconnaissant comme « fondamental » le « droit Ă  une eau potable, salubre et propre »[53].

Les scientifiques ont commencé à alerter le gouvernement bolivien sur le problÚme de la fonte des glaciers dans les années 1990, mais il a fallu attendre 2012 pour que les autorités répondent par de réelles politiques de protection. Un Projet d'adaptation à l'impact du recul accéléré des glaciers des Andes tropicales (PRAA) est alors mis en place, avec pour mission de « renforcer le réseau de surveillance » et de « générer des informations utiles à la prise de décision ». Les glaciers sont depuis lors surveillés par des caméras, des sondes, des drones et par un satellite. Les autorités ont également développé des programmes de sensibilisation de la population aux conséquences du réchauffement climatique pour faire reculer certaines pratiques agricoles nuisibles[53].

En février 2017, le gouvernement mobilise 200 millions de dollars pour lutter contre la sécheresse et le réchauffement climatique[53].

FrontiĂšres terrestres

Types de paysage

On retrouve en Bolivie les paysages montagneux de la cordillĂšre des Andes, mais aussi des paysages de plateau d'altitude, avec l'Altiplano. Au sud, la « banquise de sel » offre un paysage lunaire. On y dĂ©couvre aussi lagunes, volcans et canyons. Dans la rĂ©gion de l'Oriente, au nord-est, un paysage de plaines dĂ©bouche sur la forĂȘt amazonienne, Ă  la frontiĂšre avec le BrĂ©sil[56].

Climat

Le climat bolivien est subtropical : chaud et humide. Mais ses conditions climatiques sont variĂ©es en raison d'altitudes diverses. En haute altitude, comme dans les Andes, le climat est froid, sec et venteux alors qu'en plaine il est humide et plus doux. Les tempĂ©ratures moyennes annuelles se situent entre 8 °C dans l'Altiplano et 26 °C dans les plaines orientales oĂč elles varient peu tout au long de l'annĂ©e.

Les Ă©carts thermiques peuvent ĂȘtre trĂšs importants. Sur l'Altiplano Ă  4 000 mĂštres d'altitude et Ă  La Paz notamment, lors de la saison chaude (de novembre Ă  mars) la tempĂ©rature atteint facilement 19 °C au meilleur de la journĂ©e, puis chute au fil des heures, atteignant des valeurs nĂ©gatives en soirĂ©e. Dans les vallĂ©es intermĂ©diaires situĂ©es en moyenne Ă  2 500 mĂštres d'altitude, comme la vallĂ©e de Cochabamba, les tempĂ©ratures moyennes sont de 18-19 degrĂ©s. C'est ce qui donne la rĂ©putation de « printemps Ă©ternel » Ă  cette rĂ©gion. Les Ă©carts diurnes-nocturnes sont encore plus grands ici, les tempĂ©ratures peuvent ĂȘtre parfois lĂ©gĂšrement nĂ©gatives en hiver et atteignent 27 Ă  30 degrĂ©s au meilleur de la journĂ©e (12 h-16 h). L'Ă©tĂ©, cet Ă©cart se rĂ©duit Ă  14 et 30 degrĂ©s. Dans la partie orientale, le climat est subtropical. La pluviomĂ©trie importante engendre une vĂ©gĂ©tation luxuriante. L'Ă©tĂ©, l'humiditĂ© relative est trĂšs haute, parfois mĂȘme Ă©touffante. L'hiver (juin-aoĂ»t) est moins humide mais il est parfois rafraĂźchi par des vents froids venus de la Patagonie appelĂ©s surazos qui font chuter la tempĂ©rature Ă  12 degrĂ©s et le froid est plus pĂ©nĂ©trant Ă  cause de l'humiditĂ©.

Économie

Évolution du PIB rĂ©el par habitant en Bolivie.

La Bolivie a été longtemps l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine. Elle a réalisé de grandes réformes libérales dans les années 1990. Ainsi, le président Gonzalo Sånchez de Lozada (1993-1997) a notamment signé un traité de libre-échange avec le Mexique, et a adhéré au Mercosur en tant que membre associé. En outre, ce président a privatisé la compagnie aérienne, l'entreprise de téléphonie, les chemins de fer, l'entreprise d'électricité, ainsi que l'entreprise de pétrole.

La croissance du PIB a ralenti en 1999, en partie en raison d'une politique budgĂ©taire d'austĂ©ritĂ©. Ces restrictions freinĂšrent la mise en Ɠuvre des programmes de lutte contre la pauvretĂ©. Ce ralentissement s'explique aussi en partie par les retombĂ©es de la crise Ă©conomique asiatique. Le PIB par secteur est de 13 % pour l'agriculture, 37 % pour l'industrie et de 50 % pour les services en 2017[2].

En 2000, la croissance du PIB ne fut pas supérieure à 2,5 %. Le PIB n'a pas progressé en 2001 en raison du ralentissement de l'économie mondiale et de la faiblesse de l'activité nationale. Le déficit public s'élevait à 8,6 % en 2002.

L’économie du pays dĂ©pendait beaucoup de l’aide apportĂ©e par les pays Ă©trangers. En particulier, les États-Unis participent en 2005 Ă  10 % du PIB de la Bolivie, dans le cadre du programme d’éradication de la coca. Bien que la production globale ne soit pas connue officiellement, la Bolivie est considĂ©rĂ©e comme le troisiĂšme producteur de feuilles de coca aprĂšs la Colombie et le PĂ©rou[57].

La dette extérieure de la Bolivie est passée de 6,8 % en 2001 à 3,6 % en 2012.

L’importation de produits manufacturiers comprend l’importation de fer et acier, de produits chimiques, de machinerie et Ă©quipements de transport, de textiles et de vĂȘtements. Les importations proviennent principalement du BrĂ©sil (40 %), des États-Unis (13,9 %), de la Colombie (8,7 %), du PĂ©rou (6,3 %) et du Japon (4,5 %) (donnĂ©es de 2004). Les principaux produits exportĂ©s sont le gaz naturel, le soja et ses dĂ©rivĂ©s, le pĂ©trole, le zinc et l'Ă©tain (l'industrie miniĂšre reprĂ©sente en 2011 14 % du PIB et 74 % des exportations). Ces exportations vont principalement vers le BrĂ©sil (33,9 %), les États-Unis (12,7 %), la Colombie (11,8 %), le Venezuela (11,6 %), le PĂ©rou (5,1 %) le Japon (4,2 %) (donnĂ©es de 2004)[58].

La Bolivie détient derriÚre le Venezuela les secondes réserves de gaz naturel d'Amérique du Sud (740 milliards de mÚtres cubes, selon la compagnie pétroliÚre BP)[59]. Durant prÚs de trente ans, l'Argentine était l'acheteur quasi-exclusif du gaz bolivien mais les ventes à destination du Brésil sont en croissance rapide depuis 1999[60]. L'un des problÚmes principaux que rencontre le pays pour nouer de nouvelles relations commerciales et exercer une totale souveraineté sur ses exportations d'hydrocarbures tient dans son enclavement, consécutif à la guerre du Pacifique contre le Chili.

Vingt-six compagnies gaziÚres ou pétroliÚres multinationales travaillent en Bolivie, dont :

Le 1er mai 2006, la Bolivie a nationalisé l'ensemble de son activité pétroliÚre, industrie qui sera gérée par la compagnie pétroliÚre publique YPFB[61].

Encore inexploitées pour l'instant, le pays possÚderait la moitié des réserves mondiales de lithium (70 % des réserves étant situées dans le « triangle du lithium » entre trois salars andins : le salar d'Atacama au Chili, le salar d'Uyuni en Bolivie et le salar del Hombre Muerto en Argentine[62]), élément privilégié des batteries modernes, notamment dans le salar d'Uyuni[63].

Depuis l'annĂ©e 2007, l'Ă©conomie bolivienne connaĂźt une forte croissance (6,8 % en 2013 et 5,9 % en 2014). De mĂȘme maniĂšre, l'excĂ©dent budgĂ©taire pour l'annĂ©e 2013 a Ă©tĂ© de 4,6 %.

En 2016, la Bolivie a le taux de croissance Ă©conomique le plus Ă©levĂ© et le taux de chĂŽmage le plus faible d’AmĂ©rique du Sud[64]. L’extrĂȘme pauvretĂ© a chutĂ© de 38,2 % Ă  16,8 % au cours de la dĂ©cennie 2007-2017[65] et le PIB par habitant est passĂ© de 1 182 dollars Ă  2 757 dollars entre 2005 et 2013[66].

RĂ©serves internationales nettes

Les avoirs en devises Ă©trangĂšres et en or, dites rĂ©serves internationales nettes, dĂ©tenues par la banque centrale bolivienne sont passĂ©es de 1,085 milliards de dollars dans l'annĂ©e 2000 sous le gouvernement de Hugo Banzer SuĂĄrez — 80e prĂ©sident bolivien — Ă  15,282 milliards de dollars au 5 janvier 2015 sous le gouvernement du 86e prĂ©sident bolivien Evo Morales.

RĂ©serves internationales nettes 2000-2014 (MM US$)[67]
Source : Banque centrale de Bolivie.

Transports

La Bolivie bĂ©nĂ©ficie d'un rĂ©seau de transport qui repose principalement sur le transport routier, le transport ferroviaire et le transport aĂ©rien. Le rĂ©seau ferroviaire bolivien est composĂ© de deux sous-rĂ©seaux non connectĂ©s, l'un situĂ© dans l'est du pays et l'autre dans l'ouest. Autant l'un que l'autre ne desservent pas le nord du pays. Le rĂ©seau routier bolivien compte en 2010 un total de 80 488 km de routes qui desservent l'ensemble des rĂ©gions du pays. La Bolivie Ă©tait d'ailleurs connue pour sa Route de la mort, depuis fermĂ©e Ă  la circulation motorisĂ©e. En ce qui a trait au transport aĂ©rien, celui-ci est notamment utilisĂ© pour les dĂ©placements intĂ©rieurs. Les principales agglomĂ©rations du pays bĂ©nĂ©ficient toutes d'un aĂ©roport. Les deux principaux aĂ©roports internationaux du pays sont situĂ©s Ă  La Paz et Ă  Santa Cruz de la Sierra.

Agriculture

Certaines rĂ©gions de la Bolivie sont en grande partie sous le pouvoir des ganaderos, les grands propriĂ©taires d’élevages bovins et porcins, et nombre de petits paysans sont encore rĂ©duits Ă  la condition de pĂ©ons. NĂ©anmoins, la prĂ©sence de l’État s'est nettement renforcĂ©e sous le gouvernement d'Evo Morales. Celui-ci tend Ă  mĂ©nager les intĂ©rĂȘts des grands propriĂ©taires tout en s’efforçant d’amĂ©liorer les conditions de vie et de travail des petits paysans[33].

La rĂ©forme agraire promise par Evo Morales — et approuvĂ©e Ă  travers un rĂ©fĂ©rendum par prĂšs de 80 % de la population — n’a jamais Ă©tĂ© enclenchĂ©e. DestinĂ©e Ă  abolir le latifundisme en rĂ©duisant la taille maximale des propriĂ©tĂ©s n’ayant pas de « fonction Ă©conomique et sociale » Ă  5 000 hectares, le reste devant alors ĂȘtre rĂ©parti entre petits travailleurs agricoles et indigĂšnes sans terre, elle rencontra une ferme opposition de la part de l'oligarchie bolivienne. Le gouvernement a cĂ©dĂ© en 2009 devant le secteur agro-industriel, qui s'est engagĂ© en Ă©change Ă  mettre fin aux pressions qu'il exerçait et compromettaient jusqu’à la mise en place de la nouvelle Constitution[33].

Une sĂ©rie de rĂ©formes et de projets Ă©conomiques a toutefois permis d'amĂ©liorer la condition des familles paysannes modestes. Celles-ci ont reçu des machines agricoles, des tracteurs, des engrais, des semences et des animaux reproducteurs, tandis que l’État a construit des systĂšmes d’irrigation, ainsi que des routes et des ponts leur permettant d’écouler plus facilement leur production sur les marchĂ©s. La situation de nombreux indigĂšnes et petits paysans a Ă©tĂ© rĂ©gularisĂ©e Ă  travers l'attribution des titres fonciers pour les terres qu’ils exploitaient[33].

En 2007, le gouvernement crĂ©e une « Banque du dĂ©veloppement productif » grĂące Ă  laquelle les petits travailleurs et les producteurs agricoles peuvent emprunter facilement, Ă  des taux bas et avec des modalitĂ©s de remboursement adaptĂ©es aux cycles agricoles. En raison d'un meilleur encadrement des activitĂ©s bancaires, les taux d’emprunt ont Ă©tĂ© divisĂ©s par trois entre 2014 et 2019 dans l’ensemble des Ă©tablissements bancaires pour les petits et moyens producteurs agricoles. En outre, la loi impose dĂ©sormais aux banques de consacrer au moins 60 % de leurs ressources Ă  des crĂ©dits productifs ou destinĂ©s Ă  la construction de logements sociaux[33].

Avec la crĂ©ation de l’Entreprise d’aide Ă  la production d’aliments (Emapa), le gouvernement a voulu stabiliser le marchĂ© intĂ©rieur des produits agricoles en achetant au meilleur prix la production des petits et moyens agriculteurs, forçant ainsi les agro-industriels Ă  leur offrir des rĂ©munĂ©rations plus justes. Selon le vice-prĂ©sident Àlvaro GarcĂ­a Linera, « en fixant les rĂšgles du jeu, l’État Ă©tablit un nouveau rapport de forces qui donne plus de pouvoir aux petits producteurs. La richesse est mieux redistribuĂ©e afin d’équilibrer la puissance du secteur agro-industriel. Cela gĂ©nĂšre de la stabilitĂ©, ce qui permet une Ă©conomie prospĂšre et profite Ă  tout le monde »[33].

Tourisme

L'Ă©co-lodge trĂšs reculĂ© de Chalalan, situĂ© aux abords du lac Chalalan et de la riviĂšre Tuichi, est une forme de tourisme durable qui a apportĂ© de l'aide concrĂšte Ă  une population dĂ©munie, tout en menant une recherche sur 150 expĂ©riences de tourisme communautaire similaires, oĂč le taux d'occupation moyen Ă©tait de 5%[68]. C'est l'un des projets communautaires indigĂšnes de prĂ©servation de l'environnement et de dĂ©veloppement durable les plus en vue du parc national Madidi, l'un des plus importants pour le tourisme durable en Bolivie. Son aide s'est rĂ©vĂ©lĂ©e trĂšs diverse : mĂ©decin, Ă©ducation, emplois, et accĂšs Ă  la communication avec un bateau et une radio CB[68].

Travail infantile

En 2014, le prĂ©sident de la Bolivie, Evo Morales, vote la loi acceptant les enfants de travailler Ă  partir de l’ñge de 10 ans. Elle interdit le travail dangereux, elle Ă©quivaut le salaire d’un enfant Ă  celui d’un adulte et elle rend disponible un permis de travail ainsi d’une assurance chĂŽmage[69]. Il applique cette loi en guise de comprĂ©hension et d’appuie envers les jeunes travaillant de son pays[70].

La Bolivie est un des pays les plus pauvre de l’AmĂ©rique latine et cela Ă  comme consĂ©quence d’une hausse du travail infantile[71].La population bolivienne est majoritairement constituĂ©e de peuple autochtone, soi-disant 55%[72].Les familles n’arrivent pas Ă  subvenir Ă  leurs besoins, donc les enfants sont obligĂ©s d’intĂ©grer le marchĂ© du travail. Les statistiques dĂ©montrent que 27% des enfants ĂągĂ©s entre 4 et 17 ans sont activement au travail et que 26,7% occupent des postes de travail qui viennent mettre en jeu leur sĂ©curitĂ©[73]. La majoritĂ© du travail infantile se situe dans la Bolivie rurale, car il n’y a pas de services sociaux et se sont souvent des territoires oubliĂ©s par le gouvernement. Plus de 510 000 enfants vont faire du travail agricole dans le froid sans ĂȘtre vĂȘtus adĂ©quatement et la plupart du temps les rĂ©coltes ne vont pas subvenir aux besoins de toute la famille, alors ce sont souvent les jeunes filles des familles qui vont devoir aller travailler en ville, oĂč les conditions ne sont pas nĂ©cessairement favorables[74]. Les agressions sexuelles, la violence et l’exploitation au travail vont majoritairement toucher les jeunes filles en Bolivie.

Selon l’UNICEF, 65% des filles autochtones rurales « vivent dans des mĂ©nages sous le seuil de pauvretĂ©. »[75] De plus, le plus haut taux de fĂ©minicide de l’AmĂ©rique latine se trouve en Bolivie, ce qui signifie quatre crimes violents sur cinq sont des filles et environ « 1 mĂ©nage sur cinq avec enfants utilise les chĂątiments corporels pour discipliner.»[75] Mais encore, plus d’une centaine de familles qui vivent dans la grosse pauvretĂ© se tournent vers le travail des mines oĂč les parents travaillent des heures interminables et les enfants sont souvent laissĂ©s sans surveillance. Pour venir en aide Ă  ces enfants, il y a le CEPROMIN (Centre de promotion miniĂšre), un organisme non gouvernemental qui vient en aide Ă  plus de 450 enfants sur le plan alimentaire et Ă©ducatif tout en donnant un soutient socio-Ă©conomique aux parents[76]. En Bolivie, le travail des enfants ne rentre pas dans les droits du travail, car ils ne sont pas comptĂ©s dans la population active de ce pays, ce qui rend difficile de prendre conscience de la rĂ©alitĂ© du travail infantile[77].

DĂ©mographie

Évolution de la dĂ©mographie.

La population de la Bolivie est Ă©valuĂ©e en 2017 Ă  11 138 234 habitants[2]. Elle est composĂ©e Ă  55 % d'AmĂ©rindiens rĂ©partis en 40 groupes ethno-linguistiques (30 % Quechuas et 25 % Aymaras, 0,2 % Chiquitos et GuaranĂ­s), Ă  30 % de mĂ©tis[note 3], et Ă  15 % d'EuropĂ©ens principalement d'origine espagnole et portugaise[note 4] rĂ©sidant dans les grandes villes et formant l'Ă©lite politique et Ă©conomique du pays[78]. Le taux de croissance de la population est de 1,7 %. Le taux de natalitĂ© est de 22,76 pour mille et le taux de mortalitĂ© infantile est de 37,49 pour mille. L’espĂ©rance de vie en Bolivie est de 68,86 ans. Le taux d’alphabĂ©tisation est de 96,6 %[79]. En dĂ©cembre 2008, la Bolivie fut dĂ©clarĂ©e comme Ă©tant le troisiĂšme pays latino-amĂ©ricain, aprĂšs Cuba et le Venezuela, Ă  avoir vaincu l’analphabĂ©tisme.

Éducation

La participation à l'éducation de la population amérindienne est inférieure à la moyenne[80].

En dĂ©cembre 2008, aprĂšs une campagne d'alphabĂ©tisation de deux ans et demi auprĂšs des populations pauvres, le prĂ©sident bolivien Evo Morales dĂ©clare son pays « libre d'analphabĂ©tisme » selon les critĂšres de l'UNESCO (taux d'analphabĂ©tisme infĂ©rieur Ă  4 % pour les plus de 15 ans)[81]. L'analphabĂ©tisme a reculĂ© de 13.3 % en 2001 Ă  2.9 % en 2016[82]. La Bolivie est le deuxiĂšme pays d’AmĂ©rique latine aprĂšs Cuba Ă  dĂ©dier le plus important pourcentage de son PIB Ă  l'Ă©ducation[82].

Santé

Les dĂ©penses Ă©taient de 6,6 % du PIB en 2006[83]. Elles Ă©taient de 204 $ par personne en 2006[83]. De plus, l'espĂ©rance de vie Ă©tait de 66 ans pour les hommes et de 70 ans pour les femmes en 2011[84].

En janvier 2017, l’Organisation panamĂ©ricaine de la santĂ© indique que les campagnes de vaccination ont permis d'Ă©liminer la poliomyĂ©lite, la rubĂ©ole et la rougeole[85].

Entre 2007 et 2017, la mortalité infantile a reculé de 50 % et la sous-nutrition chez les enfants de 14 % selon l'Organisation mondiale de la santé[65].

Langues

Langue la plus parlée par province selon les données du recensement de 2012.

Religions

Selon le Pew Research Center, en 2010, 93,9 % des habitants de la Bolivie sont chrétiens, principalement catholiques (79 %) et dans une moindre mesure protestants (13,7 %), alors que 4,1 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 2 % pratique une autre religion[86].

Femmes

À partir de l'Ă©lection d'Evo Morales Ă  la prĂ©sidence du pays en 2005, les femmes « chola », ou « cholitas », longtemps victimes de mĂ©pris, conquiĂšrent de nouveaux droits et une reconnaissance sociale. Plus gĂ©nĂ©ralement, la Constitution adoptĂ©e de 2009 amĂ©liore les droits des femmes boliviennes[87].

Malgré une loi de 2013 contre les violences faites aux femmes, la Bolivie est une décennie plus tard le pays d'Amérique latine avec le plus fort taux de féminicides[87].

Grùce à une politique de quotas, la Bolivie est en 2022 le deuxiÚme pays au monde, aprÚs le Rwanda, à compter autant de femmes parlementaires (52 % à l'Assemblée législative et 47 % à la Chambre des sénateurs)[87].

Culture

La culture bolivienne a été fortement influencée par les Quechuas, les Aymaras, ainsi que par la culture de l'Amérique latine dans son ensemble.

Le développement culturel est divisé en trois périodes distinctes : précolombienne, coloniale et républicaine. D'importants vestiges archéologiques, des ornements d'or et d'argent, des monuments de pierre, des céramiques, des tissages encore présents aujourd'hui viennent de plusieurs cultures précolombiennes. On peut citer comme vestiges importants Tiwanaku ou Samaipata. Le pays regorge d'autres sites qui sont difficiles à atteindre et ont fait l'objet de peu d'explorations archéologiques[88].

Le sport national est le football, le baby-foot Ă©tant aussi trĂšs populaire.

Musique

La musique bolivienne est riche et variée. Les instruments de musique utilisés sont le sicus (flûte de Pan), la quena, tarkas et quenacho (instruments à vent), le charango (petite guitare à dix cordes) et la guitare classique apportée par les Espagnols. Forte et authentique, la musique bolivienne est moins facile d'accÚs que bien d'autres musiques d'Amérique latine.

Cuisine bolivienne

La cuisine bolivienne varie en fonction des rĂ©gions du pays, qui prĂ©sentent des caractĂ©ristiques gĂ©ographiques diffĂ©rentes. Il demeure que le maĂŻs, le quinoa, la patate, le yucca, le bƓuf, la volaille et le porc sont des aliments rĂ©pandus.

Codes

La Bolivie a pour codes :

Voir aussi

Bibliographie

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  • Christian Rudel, La Bolivie, Paris, Karthala, .

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les conditions de vote (savoir lire et Ă©crire, bĂ©nĂ©ficier d'un certain niveau de revenu) limitĂšrent par exemple en 1888 le corps Ă©lectoral Ă  32 000 inscrits sur 1,7 million d'habitants[14].
  2. Pas moins de 100 000 victimes sont Ă  dĂ©nombrer dont 65 000 du seul cĂŽtĂ© bolivien[17].
  3. Les Cholos désignent des métis bilingues d'origines indigÚne ou blanche
  4. Ces « Blancs » ont fini par désigner aussi des Asiatiques voire des Afro-Boliviens (1,1 %) descendants des esclaves africains

Références

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