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Juan José Torres

Juan JosĂ© Torres GonzĂĄlez (Cochabamba, Bolivie, - Buenos Aires, Argentine, ), surnommĂ© JJ (initiales de son prĂ©nom), est un homme d'État bolivien, prĂ©sident de la Bolivie entre le et le . Socialiste, il fut assassinĂ© dans le cadre de l'opĂ©ration Condor alors qu'il se trouvait en exil Ă  Buenos Aires, en Argentine.

Juan José Torres
Illustration.
Juan José Torres en 1970.
Fonctions
Président de la République de Bolivie
(de facto)
–
(10 mois et 14 jours)
Prédécesseur Alfredo Ovando Candia (de facto)
Successeur Hugo Banzer SuĂĄrez (de facto)
Biographie
Nom de naissance Juan José Torres Gonzålez
Date de naissance
Lieu de naissance Santa Cruz (Bolivie)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Buenos Aires (Argentine)
Nationalité bolivienne

Biographie

Juan JosĂ© Torres entre en 1941 Ă  l'Ăąge de 21 ans Ă  l'Ă©cole militaire d'artillerie d'Argentine. De retour en Bolivie, il devient attachĂ© militaire au BrĂ©sil puis ambassadeur en Uruguay, avant d'ĂȘtre nommĂ© chef d'Ă©tat-major des armĂ©es boliviennes : c'est dans ce cadre qu'il dirige la lutte contre la guĂ©rilla d'Ernesto Guevara, en 1967.

En 1970, le prĂ©sident Siles Salinas, qui a succĂ©dĂ© au gĂ©nĂ©ral Barrientos aprĂšs la mort de celui-ci dans un accident d'avion, est victime d'un coup d'État dirigĂ© par Alfredo Ovando CandĂ­a ; Ovando est lui-mĂȘme renversĂ© par le gĂ©nĂ©ral Rogelio Miranda (en) la mĂȘme annĂ©e. C'est Ă  ce moment-lĂ  que Juan JosĂ© Torres organise un « contre-coup d'État » et devient le 50e prĂ©sident de la Bolivie[1]. Appartenant au courant nationaliste et rĂ©formiste de l’armĂ©e, il dĂ©nonce le capitalisme parce qu'il perpĂ©tue le sous-dĂ©veloppement et la dĂ©pendance du pays Ă  l'Ă©gard de l'Ă©tranger. En 1969, il avait Ă©tĂ© l'un des principaux protagoniste de la nationalisation de la Gulf Oil et avait participĂ© Ă  l'occupation du siĂšge de la sociĂ©tĂ© Ă  La Paz[2].

Dans son premier discours en tant que chef de l’État, il prĂ©cise l'orientation de son gouvernement : « Nous favoriserons l'alliance des forces armĂ©es avec le peuple et construirons la nationalitĂ© sur quatre piliers : les travailleurs, les universitaires, les paysans et les militaires. Nous ne sĂ©parerons pas le peuple de son bras armĂ© et imposerons un gouvernement nationaliste-rĂ©volutionnaire qui ne se rendra pas, dĂ©fendra les ressources naturelles, si nĂ©cessaire au prix de sa propre vie[2]. » Il instaure une AssemblĂ©e du peuple, s’apparentant Ă  un soviet, qui se rĂ©unit au Parlement ; exproprie l'industrie du sucre ; amorce des nĂ©gociations avec le gouvernement chilien de Salvador Allende afin d'obtenir un accĂšs bolivien Ă  la mer ; amnistie les anciens rebelles qui n'avaient pas Ă©tĂ© assassinĂ©s aprĂšs leur capture (dont RĂ©gis Debray) ; augmente le budget des universitĂ©s et demande la fermeture du Centre de transmissions stratĂ©giques des États-Unis (connue comme le Guantanamito)[2].

Rapidement son gouvernement est sujet Ă  des pressions extĂ©rieures. L'ambassadeur des États-Unis Ernest Siracusa (qui avait participĂ© au coup d’État contre Jacobo Arbenz au Guatemala en 1954, puis avait Ă©tĂ© expulsĂ© du PĂ©rou en 1968, accusĂ© d’ĂȘtre un homme de la CIA) le somme de changer de politique, le menaçant de blocage financier. La Banque mondiale et la Banque interamĂ©ricaine de dĂ©veloppement lui refusent les prĂȘts nĂ©cessaires Ă  la poursuite des travaux de dĂ©veloppement industriel[2]. Mais son gouvernement n'est pas stable, car soutenu seulement par une minoritĂ© de l'armĂ©e et par la classe moyenne du pays. Les classes aisĂ©es, une partie de l’armĂ©e, l'aile droite du MNR et le parti phalangiste complotent contre lui[2]. En 1971, il est forcĂ© de s'exiler en Argentine lorsque le colonel d'extrĂȘme droite Hugo Banzer, soutenu par le rĂ©gime militaire brĂ©silien et les États-Unis, le renverse aprĂšs plusieurs jours de combats entre la faction putschiste de l'armĂ©e et les milices ouvriĂšres et paysannes qui tentaient de faire Ă©chec au coup d’État[2].

Depuis l'Argentine, Torres planifie son retour en Bolivie, organisant la révolution qui pourrait provoquer la chute du régime de Banzer, mais il disparaßt le , deux mois aprÚs le putsch de Jorge Rafael Videla : il est retrouvé mort le lendemain, criblé de balles. Les gouvernements argentin et bolivien de l'époque ont rejeté toute accusation[3].

Notes et références

  1. « JUAN JOSÉ TORRES GONZÁLEZ », sur universalis.fr (consultĂ© le ).
  2. Maurice Lemoine, Les enfants cachĂ©s du gĂ©nĂ©ral Pinochet. PrĂ©cis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de dĂ©stabilisation, Don Quichotte, , p. 67 et 322-324
  3. (en) « Arica, Chile Is the City of Eternal Spring », sur TripSavvy (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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