Alfredo Ovando CandĂa
Alfredo Ovando CandĂa ( Ă Cobija - Ă La Paz) est un militaire et un homme politique bolivien. Il est Ă trois reprises prĂ©sident de son pays entre 1965 et 1970. Il est commandant en chef des Forces armĂ©es boliviennes lorsqu'elles prirent en chasse Che Guevara, le capturèrent et l'exĂ©cutèrent en 1967.
Alfredo Ovando CandĂa | ||
Alfredo Ovando CandĂa (photo publiĂ©e en 1970). | ||
Fonctions | ||
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Président de la République de Bolivie (de facto) | ||
– (1 an et 10 jours) |
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Prédécesseur | Luis Adolfo Siles Salinas | |
Successeur | Juan José Torres González (de facto) | |
– (7 mois et 4 jours) |
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Prédécesseur | Lui-même et René Barrientos Ortuño |
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Successeur | René Barrientos Ortuño | |
– (7 mois et 7 jours) |
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Avec | René Barrientos Ortuño | |
Prédécesseur | René Barrientos Ortuño (de facto) | |
Successeur | Lui-mĂŞme | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Alfredo Ovando CandĂa | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Cobija, Bolivie | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | La Paz, Bolivie | |
Nationalité | bolivienne | |
Profession | militaire | |
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Liste des présidents de Bolivie | ||
Biographie
Avant la présidence
Ovando CandĂa est nĂ© le Ă Cobija, une ville situĂ©e Ă l'extrĂŞme-nord de la Bolivie. EnrĂ´lĂ© dans l'armĂ©e bolivienne au dĂ©but des annĂ©es 1930, il combat lors de la guerre du Chaco en 1934-1935. Lors de la dissolution de l'armĂ©e, subsĂ©quemment Ă la RĂ©volution nationale de 1952, il devient un pilier militaire important et est chargĂ© de la restructuration des forces armĂ©es terrestres[1].
En tant que commandant en chef des Forces armĂ©es boliviennes, il participe, en , au coup d'État visant Ă renverser le gouvernement de VĂctor Paz Estenssoro en compagnie du vice-prĂ©sident en poste, RenĂ© Barrientos Ortuño[2]. Ce dernier est prĂ©fĂ©rĂ© pour devenir prĂ©sident de la RĂ©publique, en raison notamment de soupçons qui accusaient Ovando CandĂa d'avoir facilitĂ© l'exil de Paz Estenssoro[3].
Co-présidence
En , le prĂ©sident Barrientos Ortuño, prenant acte des nombreux appuis que bĂ©nĂ©ficiait Ovando CandĂa parmi les militaires, dĂ©cide de mettre en place une nouvelle forme d'exĂ©cutif constituĂ©e d'une prĂ©sidence conjointe[4]. Ovando CandĂa, davantage un rival qu'un alliĂ© du gĂ©nĂ©ral Barrientos[2], devient donc coprĂ©sident du pays jusqu'en lorsque ce dernier dĂ©missionne pour pouvoir se prĂ©senter aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1966[5].
Première présidence unique
De janvier Ă , Ovando CandĂa assume donc seul la prĂ©sidence du pays jusqu'Ă ce que Barrientos Ortuño remporte les Ă©lections gĂ©nĂ©rales. Sa prĂ©sidence est marquĂ©e notamment par l'installation d'une grande fonderie d'Ă©tain dans le dĂ©partement d'Oruro qui permet Ă la Bolivie d'acquĂ©rir une plus grande indĂ©pendance Ă©conomique, ne dĂ©pendant plus des fonderies Ă©trangères[6]. Aussi, la Marine bolivienne est recrĂ©Ă©e lors de sa prĂ©sidence en et constitue l'une des trois branches des Forces armĂ©es boliviennes[7].
Seconde présidence unique
Devenu prĂ©sident par succession constitutionnelle depuis quelques mois, Luis Adolfo Siles Salinas est chassĂ© du pouvoir par un coup d'État menĂ© par Ovando CandĂa en [5].
Ă€ nouveau prĂ©sident, Ovando CandĂa rompt avec les politiques de son prĂ©dĂ©cesseur Barrientos et renoue avec les politiques ayant suscitĂ© la RĂ©volution de 1952, notamment la dĂ©fense de l'indĂ©pendance Ă©conomique du pays[1]. Les « agitateurs communistes » qui constituent l'une des principales cibles dans le discours gouvernemental prĂ©cĂ©dent disparaissent au profit du « danger de l'impĂ©rialisme »[8].
Bien que composé de plusieurs intellectuels émergents, son cabinet ministériel fait aussi place à certains chefs militaires qui représentaient des positions moins progressistes ou de droite[1]. Ceci suscite, au sein de son gouvernement, un tiraillement croissant entre les intérêts des factions militaires nationalistes de gauche dirigées par Juan José Torres, le nouveau commandant en chef qu'il a nommé, et les troupes fidèles au régime de droite de Barrientos. Au cours de son mandat, il abroge le Code pétrolier, la Loi sur la sécurité de l'État, promulguée par Barrientos et jugée répressive, et plusieurs lois antisyndicales. Il procède également avec son ministre des Hydrocarbures, Marcelo Quiroga Santa Cruz, à la nationalisation de la Gulf Oil, une importante société gazière américaine[8] - [9]. Sa présidence est aussi marquée par la conclusion d'accords économiques internationaux avec l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et d'autres pays communistes et par le lancement d'une importante campagne d'alphabétisation dans la population[1].
La colère des factions de droite de l'armĂ©e se faisait de plus en plus entendre. Elles tentent un coup d'État contre le prĂ©sident Ovando CandĂa le , qui rĂ©ussit partiellement. Celui-ci est toutefois dĂ©jouĂ© en quelques heures par un « contre-coup d'État » menĂ© par Juan JosĂ© Torres, qui assume la prĂ©sidence du pays dès le lendemain[8].
Après la politique, il vit en exil et ne revient au pays qu'en 1978. Il soutient alors la candidature d'Hernán Siles Zuazo à la présidence du pays. Il meurt finalement à La Paz, le [1].
Notes et références
- (es) Educa, « Alfredo Ovando CandĂa (1918-1982) - Tercer Gobierno Ovando 1969-1970 », sur educa.com.bo, (consultĂ© le )
- C. L., « PORTRAIT - Le général Alfredo Ovando Candia : un militaire ambitieux et résolu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (es) Educa, « Rene Barrientos Ortuño (1919-1969). Primer Gobierno 1964-1965 », sur educa.com.bo, (consulté le )
- (es) Educa, « La Co-Presidencia Barrientos - Ovando 1965 », sur educa.com.bo, (consulté le )
- « Ovando CandĂa, Alfredo (1917–1982) | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consultĂ© le )
- (es) Cámara de Senadores, « Senado rinde homenaje y reconocimiento a la Empresa Metalúrgica Vinto – EMV en sus 50 años de aniversario », sur Cámara de Senadores, (consulté le )
- (es) Educa, « Segundo Gobierno Ovando 1966 - Las Elecciones de 1966 », sur educa.com.bo, (consulté le )
- (es) Marta Harnecker, Federico Fuentes, MAS-IPSP de Bolivia - Instrumento polĂtico que surge de los movimientos sociales, Caracas, , 174 p. (lire en ligne), p. 28-32
- (en) Wolf Radmann, « Nationalizations in Bolivia : Gulf Oil Investments Negotiation Patterns and Settlement Agreements », Verfassung und Recht in Übersee / Law and Politics in Africa, Asia and Latin America, vol. 5, no 3,‎ , p. 277–293 (ISSN 0506-7286, lire en ligne, consulté le )