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Argentine

L’Argentine, en forme longue la RĂ©publique argentine (en espagnol : Argentina et RepĂșblica Argentina /reˈpuÎČlika aÉŸxenˈtina/[9]), est un pays d’AmĂ©rique du Sud partageant ses frontiĂšres avec le Chili Ă  l’ouest, la Bolivie et le Paraguay au nord, le BrĂ©sil et l’Uruguay au nord-est, et enfin l’ocĂ©an Atlantique Ă  l'est et au sud. Son territoire amĂ©ricain continental couvre une grande partie du CĂŽne Sud.

RĂ©publique argentine

(es) RepĂșblica Argentina

Devise en espagnol : En Unión y Libertad (« Dans l'Union et la Liberté »), non officielle
Hymne en espagnol : Himno Nacional Argentino (« Hymne national argentin »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Description de l'image ARG orthographic (+all claims).svg.
GĂ©ographie
Plus grande ville Buenos Aires
Superficie totale 2 791 810 km2
(classé 8e)
Superficie en eau 1,1 %
Fuseau horaire UTC -03:00
Histoire
Entité précédente
Indépendance Espagne
Déclaration d'indépendance
DĂ©mographie
Gentilé Argentin
Population totale (2022 [2]) 46 044 703 hab.
(classé 31e)
DensitĂ© 16 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en augmentation 603 698 milliards de $
+ 10,52 %[3]
PIB (PPA) (2022) en augmentation 1 207 228 milliards de $
+ 10,52 %[3]
PIB nominal par hab. (2022) en augmentation 13 622 $
+ 28,30 % [4]
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 26 074 $
+ 10,33 %[4]
Taux de chĂŽmage (2022) 7,1 % de la pop. active
- 0,76 % [5]
Dette publique brute (2022) Nominale
52 491,078 milliards de $Ar
+ 40,13 %
Relative
74,431 % du PIB
- 7,67 %
Monnaie Peso argentin (ARS​)
DĂ©veloppement
IDH (2021) en augmentation 0,842[6] (trÚs élevé ; 47e)
IDHI (2021) en augmentation 0,720[6] (46e)
Coefficient de Gini (2021) 42,0 %[7]
Indice d'inégalité de genre (2021) 0,287[6] (69e)
Indice de performance environnementale (2022) en augmentation 41,1[8] (92e)

Le , lors de la rĂ©volution de Mai, le pays n'accepte plus d'ĂȘtre gouvernĂ© par un vice-roi (gouverneur) et crĂ©e un gouvernement local, qui jure allĂ©geance au roi d'Espagne. L'indĂ©pendance vis-Ă -vis de l'Espagne est dĂ©finitivement dĂ©clarĂ©e le lors du CongrĂšs de TucumĂĄn[10].

La capitale est Buenos Aires, la langue prĂ©dominante est l'espagnol, dans sa variante rioplatense, la monnaie est le peso argentin et la principale religion est le catholicisme. D'une superficie de 2 791 810 km2[11], l'Argentine a une densitĂ© de population de seize habitants par kilomĂštre carrĂ©.

L'Argentine fait partie des pays dits du CĂŽne Sud et parmi les pays d'AmĂ©rique latine, il est, avec l'Uruguay et le Chili, celui oĂč la culture europĂ©enne est la plus affirmĂ©e. L'Argentine est l'un des pays les plus dĂ©veloppĂ©s du continent latino-amĂ©ricain. Le pays est Ă©galement la troisiĂšme puissance Ă©conomique d'AmĂ©rique latine aprĂšs le BrĂ©sil et le Mexique, que ce soit en PIB nominal ou Ă  paritĂ© de pouvoir d'achat (PPA). Il connaĂźt cependant une crise Ă©conomique depuis la fin des annĂ©es 2010, marquĂ©e par une forte inflation et la hausse de la pauvretĂ©.

Origines du nom

Le nom « Argentina » (en français « Argentine ») dĂ©rive du nom latin argentum qui dĂ©signait l'argent (plata et prata en espagnol). Il fut probablement utilisĂ© par les navigateurs vĂ©nitiens ou gĂ©nois et son origine pourrait se trouver dans les cadeaux en argent faits par les peuples amĂ©rindiens aux explorateurs europĂ©ens, notamment SĂ©bastien Cabot, ou aux ornements qu'ils portaient[12]. Une autre explication pourrait ĂȘtre la lĂ©gende de la Sierra de la Plata, trĂ©sor lĂ©gendaire oĂč le RĂ­o de la Plata Ă©tait censĂ© conduire.

Le nom « Río de la Plata » figure dans un atlas vénitien de 1536[13]. Le cartographe portugais Lopo Homem est le premier à utiliser le terme « Terra Argentea » sur une carte de 1554[14].

Le nom « Argentina » fut popularisé par le poÚme de Martín del Barco Centenera Argentina y Conquista del Rio de la Plata publié en 1602[15].

En 1860, « Argentina » devint le nom officiel de la République Argentine.

GĂ©ographie

Carte politique de l’Argentine.
Carte topographique de l’Argentine.

Données générales

Canyon du RĂ­o Pinturas, Santa Cruz.

La surface totale de l'Argentine est rĂ©partie de la façon suivante (exceptĂ© l’Antarctique) :

  • total : 2 766 891 km2 ;
  • terre : 2 736 691 km2 ;
  • eau : 30 200 km2.

L'Argentine s'Ă©tend sur 5 200 km (frontiĂšre avec le Chili) du nord au sud et 1 400 km d'est en ouest. Le territoire peut ĂȘtre divisĂ© en quatre zones distinctes : les plaines fertiles de la pampa au centre du pays, le plat pays de la Patagonie au sud (s'Ă©tendant sur un gros quart sud du pays (28 %), jusqu'Ă  la Terre de Feu), les plaines sĂšches du Gran Chaco au nord et enfin la rĂ©gion trĂšs Ă©levĂ©e de la cordillĂšre des Andes Ă  l'ouest le long de la frontiĂšre avec le Chili dont le mont Aconcagua culmine Ă  6 960 m.

Le point culminant de l'Argentine — et de l'AmĂ©rique — est le mont Aconcagua. La dĂ©pression la plus profonde d'AmĂ©rique, la Laguna del CarbĂłn Ă  105 m sous le niveau de la mer, se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz. Le centre gĂ©ographique du pays est localisĂ© dans la province de La Pampa.

Le climat est typique de façade orientale des continents, on rencontre un climat subtropical humide dans le nord et aride/subantarctique dans l'extrĂȘme sud du pays.

Régions géographiques

Le pays est traditionnellement divisé en différentes régions majeures.

Pampas

Paysage typique de la pampa argentine au niveau de la grande plaine centrale.

Les plaines à l'ouest et au sud de Buenos Aires. Appelée la pampa humide, cette région recouvre la plupart des provinces de Buenos Aires et de Córdoba ainsi que celles de Santa Fe et de la Pampa.

Cuyo

L'ouest de l'Argentine est dominé par l'imposante cordillÚre des Andes, à l'est se trouve une région aride appelée Cuyo, l'eau descendant des montagnes permet la viticulture et l'agriculture grùce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté.

Le point le plus haut du monde en dehors de l'Himalaya se retrouve en Argentine, au cerro Aconcagua, de 6 959 m. Parmi les plus hautes montagnes des Andes, une importante proportion se retrouve dans le pays. Le point le plus bas des AmĂ©riques se trouve aussi en Argentine, dans la province de Santa Cruz (Laguna del CarbĂłn).

Gran Chaco

La rĂ©gion Gran Chaco se situe au nord du pays, avec des saisons humides et sĂšches, il permet l'Ă©levage de bĂ©tail et la culture de coton. Il recouvre les provinces du Chaco et de Formosa. Il comprend Ă©galement des forĂȘts subtropicales oĂč se dĂ©veloppent la vĂ©gĂ©tation et les animaux.

MĂ©sopotamie argentine

Ce territoire se trouve entre le Rio ParanĂĄ et le Rio Uruguay, partagĂ©s entre les provinces de Corrientes et d'Entre RĂ­os, oĂč l'on entretient le bĂ©tail et les Esteros del IberĂĄ. Le climat de la province de Misiones est tropical. Les chutes d'IguazĂș s'y trouvent.

Patagonie

Les steppes de la Patagonie dans les provinces de NeuquĂ©n, RĂ­o Negro, Chubut et Santa Cruz sont d'origines tertiaires. Le territoire est semi-aride au nord, froid et aride au sud, mais est constituĂ© Ă  l'ouest de plusieurs grands lacs et de forĂȘts. La Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud est froide et humide, modĂ©rĂ© par l'influence ocĂ©anique. Enfin, le nord peut ĂȘtre rĂ©fĂ©rĂ© Ă  Comahue.

Climat

En considĂ©rant la superficie du pays, les diffĂ©rences d'altitude (de −100 m Ă  presque 7 000 m) et la longueur du pays (du 22e parallĂšle sud, correspondant dans l'hĂ©misphĂšre nord Ă  la ville de La Havane, jusqu'au 55e parallĂšle sud, correspondant dans l'hĂ©misphĂšre nord Ă  Copenhague, Moscou et la baie d'Hudson), une Ă©norme diversitĂ© de climats coexiste dans le pays.

Le Nord est pratiquement tropical, quoique absolument toutes les régions du pays peuvent voir le mercure descendre à 0 °C.

Le Centre-Nord et l'Ouest connaissent des journées de chaleur insupportable l'été : la moyenne atteint 36 °C dans certains endroits, avec des températures trÚs élevées avoisinant souvent les 45 °C.

L'hiver, la partie la plus septentrionale du pays enregistre des moyennes autour de 20 °C le jour, et de 10 °C la nuit, avec des pĂ©riodes de 30 °C alternant avec des journĂ©es assez froides qui peuvent mĂȘme rester en dessous de 10 °C, et des nuits proches de 0 °C. Les prĂ©cipitations varient de 2 500 mm dans la jungle de Misiones, Ă  1 000 mm dans le Gran Chaco, et seulement 100 mm dans les rĂ©gions les plus arides de l'Ouest argentin.

La Pampa concentre la majoritĂ© de la population et de la production du pays, grĂące au climat tempĂ©rĂ© Ă  quatre saisons : les Ă©tĂ©s sont assez longs et chauds, avec des journĂ©es ayant une tempĂ©rature moyenne de 30 °C et des nuits agrĂ©ables Ă  17 °C, tandis que les hivers sont doux avec des journĂ©es ayant des tempĂ©ratures moyennes de 15 °C et les nuits autour de 4 °C. Les gelĂ©es sont courantes pendant 3 Ă  4 mois, et les tempĂ©ratures descendent souvent Ă  −5 °C, mais rarement moins, quoique les records approchent les −10 °C. La neige, en revanche, est trĂšs rare Ă©tant donnĂ© que l'hiver est la saison la plus sĂšche. Les prĂ©cipitations vont de 1 200 mm dans l'est, Ă  seulement 150 mm dans l'Ouest du pays.

La Patagonie est la rĂ©gion la plus froide, mais le climat varie Ă©normĂ©ment d'un endroit Ă  l'autre : il est extrĂȘmement sec mais assez modĂ©rĂ© sur la cĂŽte, trĂšs sec et rigoureux au centre, et trĂšs humide et un peu moins rigoureux dans les vallĂ©es des Andes, oĂč l'air du Pacifique pĂ©nĂštre dans le continent. Sur la cĂŽte, il fait rarement moins de −10 °C, et l'Ă©tĂ©, il peut faire facilement 35 °C. La neige est assez rare, mais la pluie aussi (250 mm). Sur les plateaux du centre de la Patagonie, les Ă©tĂ©s sont tiĂšdes mais avec des nuits froides (en dessous de 10 °C, avec du gel parfois en plein Ă©tĂ©) et les hivers sont assez rigoureux, avec des moyennes proches de 0 °C dans plusieurs endroits, accompagnĂ©s de chutes de neige frĂ©quentes mais peu abondantes en raison de l'ariditĂ© du climat. La tempĂ©rature descend facilement Ă  −20 °C, et les records indiquent des valeurs proches de −35 °C lors d'hivers exceptionnels, oĂč certains villages sont isolĂ©s par la neige pendant des semaines. Les vallĂ©es (trĂšs basses) Ă  l'ouest ont des Ă©tĂ©s frais avec des nuits froides, et des hivers avec des moyennes de 2 °C (Ă©quivalent de l'Alsace), descendent rarement en dessous de −15 °C, quoique des valeurs de −20 °C sont possibles. La neige peut s'accumuler profondĂ©ment, car beaucoup de secteurs reçoivent plus de 1 500 mm de pluie et neige, et quelques secteurs isolĂ©s voient jusqu'Ă  4 500 mm par an.

L'extrĂȘme sud mĂ©rite une note Ă  part, car si les hivers sont semblables Ă  ceux de l'ouest de la Patagonie, avec beaucoup de pluie, neige et mĂ©langes, la particularitĂ© du climat est l'absence de l'Ă©tĂ© : au mois le plus chaud, la moyenne du jour atteint seulement 14 °C, alors que celle des nuits est de 5 °C. Il est trĂšs courant de voir des journĂ©es Ă  7 °C en plein Ă©tĂ©, et des chutes de neige ne sont pas Ă  exclure. De plus, pendant les mois d'Ă©tĂ© on peut s'attendre Ă  avoir trois ou quatre journĂ©es ensoleillĂ©es par mois, avec une quinzaine de journĂ©es de pluie, et une douzaine de journĂ©es nuageuses.

Dans toute la Patagonie, et surtout dans le sud, on enregistre les plus forts vents au monde : dans certaines villes, la moyenne dĂ©passe les 30 km/h tous les mois, et lors des tempĂȘtes, les vitesses de 100 km/h Ă  150 km/h sont courantes.

La cĂŽte Atlantique argentine a des tempĂ©ratures assez froides mĂȘme l'Ă©tĂ©, oĂč l'eau n'atteint les 20 °C que quelquefois dans quelques endroits prĂ©cis. Les tempĂ©ratures les plus chaudes et les plus froides du continent ont Ă©tĂ© mesurĂ©es en Argentine : plus de 49 °C l'Ă©tĂ©, Ă  Rivadavia, et −42 °C l'hiver, au Valle de los Patos, San Juan.

RiviĂšres et lacs

Parmi les grands fleuves, citons le Paraguay, le Bermejo, le río Negro, le río Colorado, l'Uruguay, ainsi que le Paranå qui est le plus long fleuve d'Argentine. Les fleuves Paranå et Uruguay coulent vers l'océan Atlantique et se rejoignent pour former le delta du río de la Plata. Dans le parc national de Misiones, au nord du pays, les mini-chutes d'une selva saturée vont se réunir pour former le fleuve Panana. Des grands lacs comme des mers se sont formés au pied des Andes, dans des sites encore vierges tels le Nahuel Huapi, à San Carlos de Bariloche.

Environnement

Carte[16] des hot-spot d'émission de méthane de l'hémisphÚre sud.

Le pays abrite des paysages et écosystÚmes trÚs variés, en raison notamment d'un important gradient climatique. L'écosystÚme dominant est celui de la pampa qui abrite une biodiversité originale et souvent endémique.

La forĂȘt a souvent fortement rĂ©gressĂ© au profit de boisements industriels (monocultures parfois), de l'Ă©levage bovin et d'une agriculture souvent industrielle qui contribue Ă  dĂ©grader les sols. Le Sud du pays est exposĂ© Ă  une augmentation des UV solaires (cancĂ©rigĂšnes, mutagĂšnes), induite par le trou de la couche d'ozone, plus grand au-dessus de l'Antarctique qu'au-dessus de l'Arctique.

Depuis les annĂ©es 1990, l'Argentine a perdu plus de 22 % de ses forĂȘts[17].

En décembre 2018, Greenpeace révÚle un « scandale de pollution massive » dont s'est rendue coupable la multinationale Total au nord de la Patagonie. Une « gigantesque piscine de déchets toxiques » s'est créée, l'entreprise pétroliÚre étant accusée de jeter des « résidus toxiques à l'air libre, dans de gigantesques piscines creusées sans aucune protection entre les déchets et le sol ». Et ce, alors que des villages Mapuche sont installés à moins de 5 km[18].

Faune et flore

Troupeau de vigognes.

Dans les immenses étendues de la Pampa subsiste encore une faune précolombienne représentée en particulier par le tatou dit à neuf bandes : les gauchos pourchassent ce mammifÚre xénarthre car ils redoutent ses terriers dans lesquels le bétail se casse les pattes.

En altitude, le lama est encore utilisé comme animal de portage.

D'aprĂšs une Ă©tude publiĂ©e par plusieurs ONG en mars 2018, les forĂȘts de la rĂ©gion du Gran Chaco disparaissent Ă  un rythme comparable, voire supĂ©rieur Ă  celui des forĂȘts tropicales d’Amazonie. Cette dĂ©forestation a pour cause le dĂ©veloppement des cultures de soja, principalement destinĂ©es Ă  l’alimentation des animaux d’élevage. L'Ă©tude recense en outre diffĂ©rents impacts du dĂ©veloppement de ces cultures : « dĂ©placements forcĂ©s de populations autochtones vivant de la forĂȘt, pollutions et destructions massives de terres, effets dĂ©vastateurs sur la santĂ© publique de l’utilisation Ă  outrance de pesticides (augmentation des malformations congĂ©nitales, des cancers et des maladies respiratoires) ».

FrontiĂšres terrestres

Histoire

Époque prĂ©-coloniale

Un grand nombre de tribus amĂ©rindiennes peuplait l'Argentine avant la conquĂȘte espagnole, comme les Mapuches (« Araucans »), les Diaguitas, les Pampas, les Tehuelches (« Chonks »), Tobas (« Qoms »), WichĂ­s (« Matacos »), Selknams (« Onas ») et autres ; ceux du Sud, qui s'enveloppaient les jambes et les pieds de fourrure contre le froid, ont Ă©tĂ© surnommĂ©s par les colonisateurs « patagones » (terme dĂ©rivant de pata : « pied » en espagnol).

Colonisation espagnole

En 1516, l'Espagnol Juan DĂ­az de SolĂ­s dĂ©couvre le RĂ­o de la Plata. Le pays est colonisĂ© par les Espagnols entre le XVIe et le XVIIe siĂšcle. Dans son Voyage d’un naturaliste autour du monde Ă  bord du vaisseau HMS Beagle, Charles Darwin dĂ©crit les combats que livraient encore dans les annĂ©es 1830 les peuples autochtones amĂ©rindiens contre les cultivateurs et Ă©leveurs d'origine espagnole qui accaparaient leurs terres[19].

Indépendance

Le général Manuel Belgrano à Londres, 1815.
Le général José de San Martín à Paris, 1849.

Ayant repoussé en 1806 et 1807 deux expéditions militaires anglaises, sous l'impulsion de Jacques de Liniers, chef d'escadre chargé d'assurer la défense de la vice-royauté du Rio de la Plata, les colons espagnols comprennent qu'ils peuvent se défendre seuls contre un ennemi autrement mieux armé qu'eux et bien décidé à les évincer. Ils se considÚrent dÚs lors plus Argentins qu'Espagnols et des mouvements d'opposition contre la métropole apparaissent parmi eux à l'aube du XIXe siÚcle. DÚs 1810 avec la révolution de Mai (), les Argentins deviennent indépendants de fait. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et le déclare l'abolition de l'esclavage (selon la Chronologie de l'abolition de l'esclavage).

L'indĂ©pendance dĂ©clarĂ©e le (lors du congrĂšs constituant tenu dans la ville de San Miguel de TucumĂĄn) n'est que la consĂ©quence juridique venant entĂ©riner ce qui est dĂ©jĂ  une rĂ©alitĂ©. Plusieurs annĂ©es de guerre contre l'Empire colonial espagnol permettent aux Argentins de se sĂ©parer dĂ©finitivement de l'emprise de l'Espagne. Les gĂ©nĂ©raux JosĂ© de San MartĂ­n, Manuel Belgrano et MartĂ­n Miguel de GĂŒemes, entre autres, repoussent toute vellĂ©itĂ© espagnole de reprendre sa colonie. Au commandement d'une armĂ©e d'environ 4 000 soldats, San Martin rĂ©alise une campagne prodigieuse, traversant la cordillĂšre des Andes. Au Chili, il inflige des dĂ©faites cruciales Ă  l'armĂ©e espagnole, d'abord Ă  la Cuesta de Chacabuco et puis (avec des troupes chiliennes de Bernardo O'Higgins) Ă  Maipu, prĂšs de Santiago du Chili, oĂč les Argentins triomphent dĂ©finitivement de l'armĂ©e royaliste stationnĂ©e au Chili.

Guerre civile et invasions Ă©trangĂšres

Brigadier Général Juan Manuel de Rosas.

La guerre contre l'Empire espagnol s’achĂšve aprĂšs la victoire des indĂ©pendantistes sud-amĂ©ricains Ă  la bataille d'Ayacucho, en 1824. Cependant, le pays est en situation de guerre civile depuis une dĂ©cennie. En 1813, avant la dĂ©claration formelle de l'indĂ©pendance de toute l'Argentine, la Province Orientale (actuel Uruguay) avec JosĂ© Gervasio Artigas a dĂ©fendu le fĂ©dĂ©ralisme argentin contre le centralisme de la ville du Buenos Aires, menant Ă  une guerre civile de cinquante ans entre fĂ©dĂ©raux et unitaires. Toujours en plein conflit entre fĂ©dĂ©raux et unitaires, l'Argentine a eu Ă  affronter plusieurs agressions : l'invasion de la Province Orientale par l'Empire du BrĂ©sil, mais Ă©galement l'occupation de la province de Tarija par les boliviens en 1826. En 1833, peu de temps aprĂšs la fin de la guerre entre l'Argentine et le BrĂ©sil, les Britanniques occupent et colonisent les Ăźles Malouines que l'Argentine avait hĂ©ritĂ©es de l'Espagne. En 1836, l'Argentine se trouve Ă  nouveau en guerre contre la ConfĂ©dĂ©ration pĂ©ruvio-bolivienne et une contre les Empires anglais et français, alliĂ©s avec le BrĂ©sil, les Paraguayens et les Uruguayens. Ces luttes internes et les interventions Ă©trangĂšres expliquent la durĂ©e de l'hĂ©gĂ©monie de Juan Manuel de Rosas (1833-1853). La constitution sera proclamĂ©e en 1853, aprĂšs la fin de la dictature de Juan Manuel de Rosas.

L'annĂ©e 1890 est considĂ©rĂ©e comme un tournant dans l'histoire politique de l'Argentine. C'est l'annĂ©e d'un important soulĂšvement populaire par suite d'une crise Ă©conomique qui avait accentuĂ© la misĂšre des classes populaires et appauvri les classes moyennes. C'est aussi l'apparition de la dite « gĂ©nĂ©ration de 1890 » comprenant Leandro N. Alem (futur fondateur de l'Union civique radicale), Lisandro de la Torre (futur fondateur du Parti dĂ©mocrate progressiste) et Juan B. Justo (futur fondateur du Parti socialiste). Cette nouvelle gĂ©nĂ©ration d'hommes politiques favorise une forme d'union des classes populaires et des classes moyennes, sous la direction de ces derniĂšres, en opposition au pouvoir oligarchique des propriĂ©taires fonciers, des grands commerçants et des banquiers de la « gĂ©nĂ©ration de 1880 », plus libĂ©rale. L'Union civique radicale — qui passe, aprĂšs le suicide d'Alem, sous la direction d'HipĂłlito Yrigoyen — devient l'expression principale des classes moyennes et, dans une moindre mesure, populaires. Sa tactique allie, Ă  partir de 1892, un dosage rĂ©flĂ©chi entre le recours Ă  la voie Ă©lectorale lĂ©gale et l'adoption de la voie insurrectionnelle[20].

En 1912, afin de rĂ©duire le risque d'un nouveau soulĂšvement rĂ©volutionnaire, le gouvernement conservateur accepte d'Ă©tablir le suffrage universel masculin. HipĂłlito Yrigoyen est Ă©lu prĂ©sident et met en Ɠuvre son programme rĂ©formiste : abolition du travail des enfants, repos dominical pour les travailleurs, salaire minimal pour certaines professions, recours Ă  l'arbitrage pour les conflits sociaux, etc. En Ă©conomie, il dĂ©clare : « L’État doit acquĂ©rir, jour aprĂšs jour, une position de plus grande activitĂ© dans les entreprises qui fournissent des services publics, et se substituer au capital privĂ© existant pour que le service public devienne un instrument de gouvernement ». Plus tard, l'Union civique radicale se scinde avec le regroupement de son aile droite autour de Marcelo Torcuato de Alvear contre Yrigoyen. Les annĂ©es de pouvoir de l'Union civique radicale reprĂ©sentent un hĂ©ritage sujet Ă  controverses ; si elles constituent une pĂ©riode de progrĂšs dĂ©mocratiques et sociaux, elles se caractĂ©risent aussi par les mĂ©nagements Ă  l'Ă©gard de l'oligarchie et par la conduite trĂšs brutale de l'armĂ©e[20].

De nombreux Ă©vĂšnements tragiques surviennent au dĂ©but du XXe siĂšcle : durant la semaine du 7 au , la rĂ©pression et les massacres commis Ă  Buenos Aires sur des ouvriers grĂ©vistes font des centaines de morts. Entre novembre 1920 et dĂ©cembre 1921, quelque 1 500 ouvriers furent exĂ©cutĂ©s par l'armĂ©e Ă  l'issue d'une grĂšve insurrectionnelle en Patagonie. En juillet 1924, 500 indigĂšnes qui protestaient contre leurs conditions de travail et la misĂšre dans laquelle ils vivaient, sont massacrĂ©s par la police et des milices de propriĂ©taires terriens[21].

L'anarcho-syndicalisme exerce une importante influence auprÚs des syndicats ouvriers à la fin du XIXe siÚcle et au début du XXe siÚcle. Certains militants se dirigent par ailleurs vers la lutte armée, comme en 1929 quand le militant anarchiste Kurt Gustav Wilckens lance une bombe qui tue le colonel Varela, responsable des massacres de la Patagonie rebelle. Les associations socialistes se constituent dans les années 1890. En 1896 est formé le Parti ouvrier socialiste argentin, qui fait paraßtre Vanguardia, « journal socialiste scientifique défenseur de la classe ouvriÚre ». En 1904, Alfredo Palacios devient le premier député socialiste d'Amérique latine. Le Parti communiste argentin est fondé en 1918[20].

Dictatures du XXe siÚcle et péronisme

Les prĂ©sidences se succĂšdent entre 1930 et 1983, mais sur seize prĂ©sidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « prĂ©sidents de facto » (par opposition aux prĂ©sidents Ă©lus). PerĂłn fait alors ses dĂ©buts dans la politique : lieutenant-colonel titulaire de quelques secrĂ©tariats d'État du gouvernement militaire Ă©tabli en juin 1943, il est Ă©lu prĂ©sident aprĂšs la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant entraĂźnĂ© l’affaiblissement de l’Occident, l'Argentine devient, vers 1950, la neuviĂšme puissance Ă©conomique mondiale[22]. AprĂšs la guerre, de nombreux nazis fuient en Argentine et ailleurs en AmĂ©rique latine.

Au cours des annĂ©es 1930, beaucoup d'Argentins ont souffert de la faim alors mĂȘme que le pays Ă©tait l’un des plus importants exportateurs de produits alimentaires du monde. Sur le plan politique, le latino-amĂ©ricaniste Alain RouquiĂ© indique que « la souverainetĂ© populaire et le suffrage sont fermement dirigĂ©s par les reprĂ©sentants de l’élite Ă©tablie. Ceux-ci n’ont jamais tout Ă  fait cessĂ© de penser que « le suffrage universel est le triomphe de l’ignorance universelle », comme le dĂ©clara un ministre de l'IntĂ©rieur[23]. »

Le pĂ©ronisme est un mouvement national et populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers
) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est dĂ©sormais moins dĂ©sĂ©quilibrĂ© et la classe ouvriĂšre argentine, avec le soutien des syndicats, s'identifie au mouvement pĂ©roniste : les salaires sont augmentĂ©s, un salaire minimum et des congĂ©s payĂ©s sont instaurĂ©s, le droit Ă  la retraite et au repos dominical sont reconnus. La politique sociale du gouvernement pĂ©roniste se traduisit Ă©galement par un engagement inĂ©dit de l’État argentin en matiĂšre de santĂ© et d’éducation. Ainsi, l’enseignement universitaire fut dĂ©clarĂ© gratuitement accessible Ă  tous les Argentins Ă  partir de 1949, ce qui entraĂźna une augmentation de 300 % du nombre d’étudiants au cours de la prĂ©sidence de Juan PerĂłn[24]. Le taux d'analphabĂ©tisme se rĂ©duit assez significativement. L'effort est aussi portĂ© sur l’amĂ©lioration des services de santĂ© du pays, et surtout du nombre de personnes pouvant en bĂ©nĂ©ficier. Le taux de mortalitĂ© infantile peut alors ĂȘtre rĂ©duit de 80,1 pour 1000 en 1943 Ă  66,5 pour 1000 en 1953, tandis que l'espĂ©rance de vie s’accroĂźt de 61,7 en 1947 Ă  66,5 ans en 1955[25].

PerĂłn a donc le soutien de la classe ouvriĂšre, en partie grĂące Ă  la redistribution des richesses nationales. Cependant, l'opposition de la bourgeoisie est pour le moins active ; le dirigeant populiste gouverne de façon autoritaire. L’Église se retourne Ă©galement contre le gouvernement aprĂšs les tentatives de PerĂłn de laĂŻciser l’enseignement et ses rĂ©formes en faveur des droits des femmes. Par ailleurs, sa deuxiĂšme femme (PerĂłn Ă©tait veuf depuis 1938) Eva PerĂłn dĂ©cĂ©dĂ©e, restĂ©e trĂšs aimĂ©e des « descamisados » (sans chemises) n'est plus lĂ . Le soutien d'une majoritĂ© de la population au mouvement pĂ©roniste est nĂ©anmoins rĂ©guliĂšrement confirmĂ© par les Ă©lections et un systĂšme dĂ©mocratique multipartite continue de fonctionner.

En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir (l'armĂ©e bombardera la place de Mai, tuant de nombreux civils). DĂ©sormais, l'Argentine entre dans une pĂ©riode d'instabilitĂ© Ă  la fois Ă©conomique et politique. Le puissant mouvement pĂ©roniste est dĂ©capitĂ© mais va renaĂźtre sous la forme clandestine (sabotage, grĂšves
). Les Ă©lites du pays, revenues au pouvoir, cherchent alors une impossible formule de dĂ©mocratie sans pĂ©ronisme. Les militaires organisent des Ă©lections, puis reprennent le pouvoir quelque temps aprĂšs, et ce, Ă  deux reprises.

En 1966 a lieu le coup d'État du gĂ©nĂ©ral Juan Carlos OnganĂ­a. Ce dernier, partisan de la maniĂšre forte, met en place un rĂ©gime bureaucratique et autoritaire. En rĂ©action Ă  la violence, les mouvements sociaux, les syndicats, les Ă©tudiants, les ouvriers se battent contre le rĂ©gime jusqu'Ă  prendre conscience de sa faiblesse. La situation s'aggrave jusqu'Ă  l'annĂ©e 1969, quand Ă©clate le Cordobazo (une explosion de violence spontanĂ©e Ă  la ville de Cordoba dont les ouvriers et les Ă©tudiants sont les protagonistes). C'est la premiĂšre pueblada (il y en aura bien d'autres dans tout le pays) : la population s'attaque aux symboles du pouvoir autoritaire (police
) mais aussi Ă  ceux des multinationales Ă©trangĂšres. Le lendemain, le pays est paralysĂ© par la grĂšve gĂ©nĂ©rale. DĂ©sormais, mĂȘme la classe moyenne, traditionnellement anti-pĂ©roniste, s'associe au rejet du pouvoir bureaucratique et autoritaire. Les militaires se retirent alors en bonne et due forme, essayant de ne pas perdre la face. Mais il est trop tard et en 1973, la population assiste Ă  la fin du rĂ©gime militaire. Des Ă©lections dĂ©mocratiques sont organisĂ©es, les militaires sont conspuĂ©s, la gauche rĂ©volutionnaire voit ses organisations de masses lĂ©galisĂ©es et ses militants prisonniers sont tous libĂ©rĂ©s. L'extrĂȘme-gauche gagne des espaces de pouvoir au sein de l'État (Université ).

Jorge Rafael Videla et Jimmy Carter en septembre 1977.

AprĂšs le retour du gĂ©nĂ©ral Juan PerĂłn en 1973, qui se solde par le massacre d'Ezeiza (la droite pĂ©roniste ouvrant le feu sur des militants de l'aile gauche), le pays s'enfonce dans une meurtriĂšre crise politique. JosĂ© LĂłpez Rega fonde secrĂštement l'Alliance anticommuniste argentine qui assassine plus de 300 personnes[26]. AprĂšs la mort de PerĂłn, une guerre sale commence dans la province de TucumĂĄn, dĂšs l'opĂ©ration IndĂ©pendance (en), qui impliquait la lutte contre la guĂ©rilla entre autres par l'enlĂšvement de partisans armĂ©s de la « rĂ©volution » et leur sĂ©jour dans des centres de dĂ©tention clandestins, oĂč ils Ă©taient torturĂ©s. La trĂšs grande majoritĂ© n'y a pas survĂ©cu. À cette occasion, les leçons transmises par des militaires français sur la bataille d'Alger sont mises en pratique[27].

En mars 1976, un coup d'État dirigĂ© par une junte de militaires (Jorge Videla, etc.) renverse la troisiĂšme femme de PerĂłn, Isabel MartĂ­nez de PerĂłn, ancienne vice-prĂ©sidente de son Ă©poux, et sa veuve depuis 1974. La Commission nationale sur la disparition des personnes (CONADEP), fondĂ©e par le gouvernement dĂ©mocratique de RaĂșl R. AlfonsĂ­n, a estimĂ© que la rĂ©pression militaire avait fait un peu moins de 10 000 victimes, dans la majoritĂ© des « disparus ». Buenos Aires participe avec d'autres pays Ă  l’opĂ©ration Condor (de coordination contre la subversion), et de nombreux rĂ©fugiĂ©s politiques et des « subversives » enfuis de pays voisins sont assassinĂ©s par le biais des services secrets ou d'escadrons de la mort (la Triple A). Il est Ă  noter que cette Triple A a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1974 durant le gouvernement constitutionnel d'Isabel PerĂłn et a commencĂ© son travail dĂšs cette annĂ©e-lĂ . L'ambassade amĂ©ricaine est souvent informĂ©e[28].

Guerre des Malouines et transition démocratique

Carlos Menem, président de 1989 à 1999.
Carte de l'Argentine avec les Ăźles Malouines (Ă  droite sur l'image).

Afin de relancer sa popularitĂ©, la junte de Buenos Aires, dirigĂ©e depuis dĂ©cembre 1981 par Leopoldo Galtieri, l’un des plus « durs », dĂ©cide d’envahir les Ăźles Malouines en 1982, provoquant ainsi la guerre des Malouines contre le Royaume-Uni, alors dirigĂ© par Margaret Thatcher. En raison de son anticommunisme viscĂ©ral et de la mise en place de l’opĂ©ration Charly (pendant laquelle les services argentins ont transmis Ă  leurs homologues d’AmĂ©rique centrale les techniques de la guerre sale : escadrons de la mort, torture systĂ©matique contre la population civile afin de la dĂ©moraliser, vols de la mort, etc.), Buenos Aires semblait penser pouvoir compter, Ă  tort, sur le soutien de Ronald Reagan, nouvellement Ă©lu.

La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique.

RaĂșl AlfonsĂ­n (1983-1989) fut le symbole mĂȘme du retour Ă  la dĂ©mocratie en RĂ©publique argentine. Dans les premiers jours de son mandat, en 1983, il abroge l’amnistie dĂ©clarĂ©e avant que les forces armĂ©es ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en mĂȘme temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rĂŽle dans la dĂ©fense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde Ă©clate la cruautĂ© des crimes de la junte militaire argentine : quelque 10 000 personnes torturĂ©es puis exĂ©cutĂ©es clandestinement.

Mais si les principaux responsables de violations des droits de l'Homme durant le rĂ©gime militaire seront jugĂ©s et condamnĂ©s, la pression de l'establishment militaire va forcer Alfonsin Ă  cĂ©der aux revendications des militaires. Trois ans plus tard, son gouvernement empĂȘche le jugement de nombreux autres responsables, en instaurant les lois de pardon Punto Final et Obediencia Debida. La premiĂšre prescrit les procĂšs Ă  venir et la seconde accorde l'amnistie aux officiers subalternes, responsables d'atrocitĂ©s commises sous les ordres des chefs des forces armĂ©es. Depuis lors, plusieurs prĂ©sidents se sont succĂ©dĂ© : Carlos Menem (1989-1999), Fernando de la RĂșa (1999-2001). Des lois d'amnistie sont votĂ©es sous Menem, notamment en raison de la rĂ©bellion de secteurs d’extrĂȘme droite dans l'armĂ©e (les Carapintadas, qui tentent plusieurs coups d’État Ă  la fin des annĂ©es 1980). Un procĂšs durant lequel comparaissent les principaux responsables de la junte, ainsi que des Montoneros, se tient nĂ©anmoins en 1985 : c'est le ProcĂšs des Juntes (Juicio a las Juntas).

La dĂ©cennie Menem est marquĂ©e par une libĂ©ralisation de l'Ă©conomie, menant Ă  la modernisation de la plus grande partie du pays, Ă  l'enrichissement d'une part importante de la population, mais aussi Ă  l'apparition de groupes contestataires, les piqueteros, qui deviendront cĂ©lĂšbres aprĂšs la crise Ă©conomique de la fin des annĂ©es 1990. En effet, de 1990 Ă  1998 se produit le miracle argentin, caractĂ©risĂ© par un libĂ©ralisme radical (alignement du peso sur le dollar, privatisations, rĂ©formes Ă©conomiques et sociales) qui eut pour effet un fort taux de croissance Ă©conomique exponentielle, se traduisant par un enrichissement et une modernisation jamais vus dans le pays. Le FMI aida beaucoup l'Argentine Ă  se dĂ©velopper durant cette pĂ©riode. La consommation a augmentĂ© considĂ©rablement, et les Argentins ont alors pu accĂ©der aux mĂȘmes biens matĂ©riels que les EuropĂ©ens ; l'Internet, la tĂ©lĂ©phonie mobile, l'Ă©lectro-mĂ©nager moderne, etc. Cependant, ce libĂ©ralisme ne profita pas Ă  toute la population. Les laissĂ©s-pour-compte du miracle Ă©conomique reprĂ©sentaient une part non nĂ©gligeable dans l'Argentine des annĂ©es 1990 : 18 % de chĂŽmeurs en 1996.

Crise de 2001

RĂ©cession Ă©conomique puis reprise de la croissance du PNB.
Inflation mensuelle de l'Argentine en 2002.

Le choix de crĂ©er dans les annĂ©es 1990 une caisse d'Ă©mission monĂ©taire liĂ©e strictement au dollar, avait eu pour consĂ©quence, lors de la hausse massive de celui-ci Ă  la fin des annĂ©es 1990, de provoquer un arrĂȘt brusque des exportations argentines. Le BrĂ©sil avait dĂ©valuĂ© fortement sa monnaie et l'Argentine, son principal partenaire commercial, s'Ă©tait retrouvĂ©e Ă  sec de devises. Cette situation avait engendrĂ© une fuite de capitaux massive pendant les mois d'aoĂ»t, septembre et octobre. La crise est partiellement jugulĂ©e par un contrĂŽle draconien des dĂ©pĂŽts bancaires, appelĂ© Corralito, fondĂ© sur l'obligation d'effectuer toutes les opĂ©rations financiĂšres Ă  travers les banques et la restriction des retraits d'argent en numĂ©raire. Le gros de la population n'Ă©tant pas bancarisĂ©, la perception des rĂ©munĂ©rations et salaires devient un vĂ©ritable casse-tĂȘte, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en dĂ©cembre 2001, provoquant un vĂ©ritable chaos social, et des Ă©meutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La rĂ©pression cause 31 morts, le ministre des Finances est relevĂ© de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le prĂ©sident signifie sa dĂ©mission en s'enfuyant du palais du Gouvernement en hĂ©licoptĂšre. Le gouvernement, le FMI et la paritĂ© entre le peso et le dollar amĂ©ricain sont les thĂšmes les plus critiquĂ©s.

En dix jours, quatre prĂ©sidents se succĂšdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se dĂ©clare en Ă©tat de cessation de paiement, abroge la loi consacrant l'intangibilitĂ© des dĂ©pĂŽts bancaires (ce qui provoque l’évaporation des dĂ©pĂŽts des classes moyennes qui en avaient mais ne les avaient pas transfĂ©rĂ©s) et, donc, par un approfondissement de la crise Ă©conomique. Le , le nouveau gouvernement procĂšde Ă  un gel total des avoirs bancaires, appelĂ© CorralĂłn, et une dĂ©valuation officielle du peso de 28 % par rapport au dollar, tandis que dans la rue le dollar se change Ă  1,60 peso pour atteindre trĂšs vite plus de 3 pesos[29].

Le monde entier a été surpris par les événements de décembre 2001. Les médias ont montré un pays caractérisé par les pillages de magasins et les concerts de casseroles des classes moyennes. Mais ces représentations sont simplistes et plus que subjectives. Les émeutes et les mobilisations ne sont pas nées à la fin de l'année 2001. DÚs 1989, une vague de saccages de magasins a eu lieu, conséquence de l'hyperinflation. En décembre 1993, le pays a connu des révoltes, notamment à Santiago del Estero. En 1996, les premiers piqueteros établissaient des barrages à Cutral-Co, dans la province de Neuquen. Mais les médias n'avaient laissé que trÚs peu de visibilité à ces mouvements.

Les protestations de dĂ©cembre 2001 doivent ĂȘtre analysĂ©es en tenant compte des changements que le rĂ©pertoire de l'action collective a connus ces derniĂšres annĂ©es en Argentine. Comme l'a expliquĂ© Javier Ayuero, « loin d'ĂȘtre l'explosion d'une citoyennetĂ© paraissant jusqu'alors repliĂ©e sur elle-mĂȘme et incapable d'exprimer son mĂ©contentement, le mois de dĂ©cembre 2001 reprĂ©sente plutĂŽt le point le plus critique d'un processus de mobilisation populaire datant environ d'une dizaine d'annĂ©es »[30].

Eduardo Duhalde demeure prĂ©sident de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 oĂč il met fin Ă  la paritĂ© entre le peso argentin et le dollar amĂ©ricain et met en place un plan Ă©conomique productiviste. Il appelle Ă  des Ă©lections prĂ©sidentielles anticipĂ©es en avril 2003 oĂč il soutient le candidat pĂ©roniste de centre gauche NĂ©stor Kirchner. Ce dernier est Ă©lu par dĂ©faut Ă  la suite du retrait de Carlos Menem au second tour.

Gouvernement Kirchner

Néstor Kirchner et Cristina Fernåndez de Kirchner, respectivement présidents de l'Argentine de 2003 à 2007 et de 2007 à 2015.

NĂ©stor Kirchner exerce la fonction de prĂ©sident de la RĂ©publique argentine de 2003 Ă  2007. Il renĂ©gocie la dette du pays en 2005 (il refuse le remboursement de trois quarts des 100 milliards de dollars de dette extĂ©rieure). Il gĂšle les tarifs Ă©nergĂ©tiques et du transport, et taxe trĂšs fortement les importations, il relance l’activitĂ© Ă©conomique (+ 50 % en cinq ans) soutenue par les dĂ©penses publiques, et double la masse salariale (de 2003 Ă  2007). NĂ©stor Kirchner est dĂ©cĂ©dĂ© en 2010 d'une crise cardiaque.

Son épouse, Cristina Fernåndez de Kirchner, élue au premier tour le lui succÚde le . En 2008 la présidente est confrontée à un lourd conflit social l'opposant aux agriculteurs et relatif, notamment, au niveau des taxes sur les exportations de soja. Les agriculteurs argentins ont engagé une grÚve d'ampleur de commercialisation des céréales[31].

Gouvernement Macri

En 2015, Mauricio Macri est élu président.

Le gouvernement supprime l'impĂŽt sur les exportations, met fin au contrĂŽle des changes, laisse flotter le peso et rĂ©duit les subventions Ă  l’énergie. Une rĂ©forme du marchĂ© du travail vient faciliter les licenciements. La libĂ©ralisation du secteur financier entraine une fuite des capitaux estimĂ©e en 2019 Ă  prĂšs de 109 milliards de dollars depuis l’élection de Mauricio Macri, soit environ un sixiĂšme du produit intĂ©rieur brut (PIB) argentin. La production industrielle baisse fortement du fait de l'arrĂȘt d'une grande partie des subventions. Les taux d’intĂ©rĂȘt considĂ©rables offerts aux investissements spĂ©culatifs (afin de faire affluer les dollars) favorisent la mise en place d'un cercle vicieux par lequel les emprunts d’hier doivent ĂȘtre remboursĂ©s par d’autres, plus coĂ»teux encore. Le pays s'enfonce dans une grave crise Ă©conomique. Le Financial Times note en octobre 2017 que « Le gouvernement [argentin] a plus empruntĂ© que n’importe quel autre pays Ă©mergent depuis l’élection de Mauricio Macri. Environ 100 milliards de dollars en deux ans ». La dette du pays, qui s’établissait Ă  40 % du PIB en 2015, dĂ©passe 75 % en janvier 2019, aprĂšs avoir grimpĂ© de vingt points de pourcentage au cours de la seule annĂ©e 2018. Le cours du peso chute de 118 % entre janvier et septembre 2018[23].

En octobre 2019, environ 40 % des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvretĂ© selon la chaĂźne nationale C5N[32] (35 % selon les chiffres officiels, soit une augmentation de 30 % en un an[33]). L’inflation dĂ©passe les 54 % sur les 12 derniers mois et les 237 % depuis le dĂ©but du mandat de Mauricio Macri. Les classes populaires ont de plus en plus de difficultĂ©s Ă  se nourrir et beaucoup de personnes en viennent Ă  sauter des repas. Selon la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cinq millions d’Argentins souffraient d’une « insĂ©curitĂ© alimentaire » grave sur la pĂ©riode 2016-2018, ce qui reprĂ©sentait une multiplication par deux par rapport Ă  la pĂ©riode 2014-2016, et la situation s'est depuis lors encore aggravĂ©e[32]. Le taux de chĂŽmage dĂ©passe les 10 % selon des chiffres officiels vraisemblablement sous-Ă©valuĂ©s et une chute de 3,1 % du PIB est Ă  prĂ©voir pour l'annĂ©e 2019 selon le Fonds monĂ©taire international (FMI)[33].

Politique et administration

RĂ©partition des pouvoirs

PremiĂšre page de la Constitution.

L'Argentine a un rĂ©gime prĂ©sidentiel dans une rĂ©publique fĂ©dĂ©rale. La Constitution argentine de 1853, rĂ©visĂ©e en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994 dispose que le mandat prĂ©sidentiel est de quatre ans (renouvelable deux fois). Il y a possibilitĂ© de rĂ©Ă©lection, mais il faut laisser passer 4 ans. Le prĂ©sident devait ĂȘtre de religion catholique jusqu'en 1994 : Carlos Menem, d'origine syrienne et de confession musulmane dut se convertir au catholicisme pour ĂȘtre Ă©lu prĂ©sident.

Élu au suffrage universel, le prĂ©sident est Ă  la fois Ă  la tĂȘte de l'État et Ă  la tĂȘte du gouvernement, le prĂ©sident actuel est Alberto FernĂĄndez.

La Constitution garantit la sĂ©paration des pouvoirs entre l'exĂ©cutif, le lĂ©gislatif et le judiciaire. L'exĂ©cutif est confiĂ© au prĂ©sident, le lĂ©gislatif au CongrĂšs et le judiciaire Ă  la Cour suprĂȘme d'Argentine composĂ©e de sept membres.

Le CongrÚs de la Nation argentine est composé de deux chambres :

  • le SĂ©nat : 72 membres (3 sĂ©nateurs par provinces) Ă©lus pour six ans ;
  • la Chambre des dĂ©putĂ©s : 257 membres Ă©lus au suffrage universel, renouvelables par moitiĂ© tous les deux ans. Un tiers des candidats doit ĂȘtre fĂ©minin.

La justice nationale est composĂ©e de diffĂ©rents tribunaux, dont le plus Ă©levĂ© est la Cour SuprĂȘme.

Provinces

ConformĂ©ment Ă  la constitution de 1853, rĂ©visĂ©e en 1994, l’Argentine est une rĂ©publique fĂ©dĂ©rale organisĂ©e en 23 provinces dirigĂ©s par des gouverneurs Ă©lus) et une citĂ© autonome avec statut spĂ©cial : Buenos Aires, capitale fĂ©dĂ©rale. Les 24 ressorts sont les suivants :

DĂ©coupage de l'Argentine en provinces.

Les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas Ă©tĂ© dĂ©lĂ©guĂ©s expressĂ©ment Ă  l'État fĂ©dĂ©ral. Elles sont chargĂ©es d’administrer la justice et l’éducation primaire. Elles s’organisent comme elles l’entendent en Ă©lisant leurs pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif. Les provinces peuvent rĂ©gler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, Ă©conomique ou social. Le pouvoir exĂ©cutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme rĂ©publicaine du gouvernement et de repousser les invasions Ă©trangĂšres. La majoritĂ© des provinces du centre et du nord du pays sont antĂ©rieures Ă  l’existence de l’Argentine comme fĂ©dĂ©ration, cependant des provinces avec une grande prĂ©sence aborigĂšne ou une faible population (comme le sont au nord : Chaco, Formosa et Misiones ; et la grande partie sud du pays : La Pampa, NeuquĂ©n, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, la Terre de Feu, le territoire argentin en Antarctique et les Ăźles de l’Atlantique sud) Ă©taient Ă  une Ă©poque des « territoires nationaux » dĂ©pendant de l'État fĂ©dĂ©ral. En devenant des provinces, elles acquirent le mĂȘme statut administratif que celles qui existaient dĂ©jĂ .

Les derniers territoires Ă  changer de statut furent la Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud qui furent regroupĂ©s pour devenir une mĂȘme et unique province en 1991, en dĂ©pit du fait que la dĂ©finition de cette province contient des territoires contestĂ©s en Antarctique (avec le Chili et le Royaume-Uni) et du fait que l’Argentine a ratifiĂ© le traitĂ© sur l’Antarctique qui a gelĂ© les prĂ©tentions territoriales, et les Ăźles de l’Atlantique sud sont reconnues internationalement comme parties du Royaume-Uni (Ă  l’exception des Ăźles Shetland du Sud intĂ©grĂ©es au traitĂ© sur l’Antarctique), seul le litige de souverainetĂ© concernant le partage de la Terre de Feu ayant Ă©tĂ© rĂ©solu (par un traitĂ© international signĂ© avec le Chili).

Un des anciens territoires nationaux, le territoire des Andes, ne parvint jamais à se convertir en province. Il fut formé en 1900 et couvrait alors la totalité de la Puna du nord-ouest du pays, mais, en raison d'un développement et d'une population trÚs faibles, il fut dissous en 1943, les territoires étant alors incorporés aux provinces de Jujuy, Salta et Catamarca.

Relations internationales

L'Argentine est membre permanent du Mercosur (communautĂ© Ă©conomique des pays de l'AmĂ©rique du Sud) avec le BrĂ©sil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela ; cinq autres pays y sont associĂ©s : la Bolivie, le Chili, le PĂ©rou, la Colombie et l'Équateur[34].

Venezuela - Le président Néstor Kirchner avec son homologue Hugo Chåvez, juillet 2004

L'Argentine est le seul pays d'AmĂ©rique du Sud Ă  avoir pris part en 1991 Ă  la guerre du Golfe, mandatĂ©e par l'ONU[35]. Elle fut Ă©galement le seul pays latin Ă  participer Ă  l'OpĂ©ration Uphold Democracy Ă  HaĂŻti en 1994-1995[36]. Enfin, elle s'engagea dans la force de maintien de la paix des Nations unies (Casques bleus)[37] Ă  travers le monde dont les conflits concernant Salvador-Honduras-Guatemala-Nicaragua, Équateur-PĂ©rou, le Sahara occidental, l’Angola, le KoweĂŻt, Chypre, la Croatie, le Kosovo, la Bosnie-HerzĂ©govine ou le Timor oriental.

En , en reconnaissance de ses contributions Ă  la sĂ©curitĂ© internationale, le prĂ©sident des États-Unis Bill Clinton dĂ©signa l’Argentine comme l'un des alliĂ©s majeurs hors-OTAN[38]. En 2005, l'Argentine fut membre temporaire du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies[39].

En 1993, l'Argentine lança l'initiative des casques blancs des Nations unies spécialisés dans l'aide humanitaire[40].

Depuis 2004, les relations habituellement cordiales entre l'Argentine et l'Uruguay se sont progressivement dĂ©gradĂ©es Ă  cause de la construction en Uruguay de deux grandes usines de fabrication de cellulose, sur les rives du rio Uruguay qui marque la frontiĂšre entre les deux pays. Ce contentieux est surnommĂ© en France la « guerre du papier ». L'Argentine met en avant les dĂ©gĂąts Ă©cologiques que subirait le fleuve. La polĂ©mique fut alimentĂ©e par une escalade de dĂ©clarations de la part des deux États, l'Argentine portant l'affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ) en mai 2006, puis l'Uruguay lui emboĂźtant le pas en novembre 2006. Des blocus routiers en Argentine ont empĂȘchĂ© l'approvisionnement en matĂ©riaux de construction depuis le Chili, aggravant la situation[41]. Les relations Ă©conomiques et sociales entre les deux pays se sont amĂ©liorĂ©es en 2007.

Douze pays d'Amérique du Sud ont signé le la Déclaration de Cuzco visant à la réunion du Mercosur, de la Communauté andine et du Chili, du Guyana et du Suriname en une seule communauté supranationale, la Communauté sud-américaine des nations (CSN), sur le modÚle de l'Union européenne. Cela est devenu UNASUR (Union des Nations sud-américaines) lors du premier sommet énergétique sud-américain organisé au Venezuela à la mi-avril 2007.

Cristina FernĂĄndez et Vladimir Poutine. PremiĂšre visite de Vladimir Poutine en Argentine, 2014

Outre une communauté économique, le projet inclut à terme :

  • une monnaie commune ;
  • une citoyennetĂ© et un passeport commun ;
  • un parlement commun.

Ce projet a pris naissance dans un contexte d'opposition au ZLEA, « Initiatives pour les Amériques », lancé par George Bush en 1990 puis concrétisé en 1994 au Sommet des Amériques, et donc dans un contexte d'opposition à l'ingérence nord-américaine dans les affaires politiques et économiques sud-américaines.

En 2005, la ville de Mar del Plata a accueilli le quatriĂšme sommet des AmĂ©riques, marquĂ© par de nombreuses protestations anti-US[42]. Si bien que l'annĂ©e suivante, elle mit sa prioritĂ© dans les initiatives rĂ©gionales telles que le Mercosur ou la Banque du Sud aprĂšs une dĂ©cennie de partenariat avec les États-Unis.

En contentieux avec le Royaume-Uni, l'Argentine rĂ©clame la souverainetĂ© des Ăźles Malouines[43], de la GĂ©orgie du Sud, des Ăźles Sandwich du Sud[44] et des Ăźles Shetland du Sud (ces derniĂšres Ă©galement revendiquĂ©es par le Chili mais les prĂ©tentions des trois pays sont gelĂ©es depuis la signature du traitĂ© de l’Antarctique) et d'environ 1 million de kilomĂštres carrĂ©s du continent Antarctique. Un autre sujet de discorde est la frontiĂšre avec le Chili, en particulier au sujet du tracĂ© de la frontiĂšre extrĂȘme sud en Terre de Feu, un traitĂ© fut signĂ© en 1984 entre les deux pays au Vatican[45].

Enfin, l'Argentine fut l'un des signataires initiaux du traité sur l'Antarctique (1959)[46].

Population et société

DĂ©mographie

Évolution dĂ©mographique entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Avenue de Buenos Aires, exemple d'architecture à l'européenne illustrant l'influence des immigrés européens sur la ville.
Argentins à Crespo (Entre Ríos). La plupart des Argentins sont d'origine européenne due à l'immigration.
Famille du nord de l'Argentine.

L'Argentine compte environ 43 millions d'habitants[47]. Parmi les multiples groupes ethniques habitant le pays, on en compte trois Ă  l'origine de la population actuelle. Tout d'abord, les AmĂ©rindiens reprĂ©sentent, ensemble et sans tenir compte des diffĂ©rences ethnoculturelles Ă  peu prĂšs 1,49 % de la population totale[48] - [49]. Les descendants d'Africains amenĂ©s comme esclaves pendant les temps de domination espagnole reprĂ©sentent 0,37 %[50] - [51]. Le groupe le plus large, les EuropĂ©ens principalement mĂ©diterranĂ©en, (espagnol et italien) et mĂ©tis constituent 97 % de la population selon la CIA[52] - [53] - [54]. Les EuropĂ©ens, qu'on appelle des criollos, sont issus des temps coloniaux, on compte de mĂȘme des populations issues de l'immigration du XIXe siĂšcle qui inclut entre autres, en plus des Italiens et des Espagnols, des Arabes, des Allemands, des Français, et des Asiatiques. Il faut bien prĂ©ciser que lors de l'arrivĂ©e de ces immigrants, qui pour la plupart Ă©taient des hommes seuls, un mĂ©tissage trĂšs important a eu lieu entre les Ă©trangers et les femmes locales, de souche europĂ©enne et indigĂšne pour la plupart, ce qui a contribuĂ© Ă  la diversitĂ© ethnique. Selon les rĂ©sultats d'une Ă©tude menĂ©e en 2010 par le gĂ©nĂ©ticien Daniel Corach, 53,7 % de la population a au moins un ancĂȘtre autochtone, presque toujours matrilinĂ©aire[55]. Selon la DirecciĂłn Nacional de Migraciones, prĂšs de 45 % des Argentins seraient d'origine italienne et 31 % d'origine espagnole, faisant des Italiens et des Espagnols les principaux groupes ethniques en Argentine.

La population est trÚs inégalement répartie, puisqu'un tiers de la population (environ 13 millions d'habitants) est concentré dans la capitale et l'agglomération de Buenos Aires, appelée aussi Gran Buenos Aires.

Outre la région de la capitale fédérale, la population est concentrée dans d'autres zones urbaines dont les principales sont les suivantes : Córdoba (centre, 1,6 million d'habitants), Rosario (est, 1,4 million d'habitants), Mendoza (ouest, 1 million d'habitants), San Miguel de Tucumån (nord, prÚs d'un million d'habitants). Au total, environ 91 % de la population habite dans des agglomérations urbaines[47].

  • CathĂ©drale de CĂłrdoba.
    Cathédrale de Córdoba.
  • Rosario, bĂątiments du centre-ville.
    Rosario, bĂątiments du centre-ville.
  • Rosario, Costanera.
    Rosario, Costanera.
  • Mar del Plata.
    Mar del Plata.
  • Mar del Plata, CathĂ©drale.
    Mar del Plata, Cathédrale.
  • Mendoza.
    Mendoza.
  • Trelew, Patagonie.
    Trelew, Patagonie.
  • NeuquĂ©n, Patagonie.
    Neuquén, Patagonie.
  • BahĂ­a Blanca.
    BahĂ­a Blanca.
  • San Miguel de TucumĂĄn.
    San Miguel de TucumĂĄn.

Traditionnellement, l'Argentine a joui d'un trĂšs haut niveau de vie en comparaison avec d'autres pays de la rĂ©gion, mais la crise Ă©conomique des annĂ©es 2001-2002 a diminuĂ© cette impression. Toutefois, plus de la moitiĂ© de la population reste considĂ©rĂ©e comme faisant partie de la classe moyenne[56], et depuis la crise, une forte reprise Ă©conomique a aidĂ© postĂ©rieurement Ă  rĂ©duire la pauvretĂ© Ă  23,4 % de la population. Plus de 8 % de la population vivait dans des conditions prĂ©caires, dans des villas miserias ou bidonvilles, dans le pays il y a 4 100 villas miseria[57] - [58].

Études gĂ©nĂ©tiques

  • Homburguer et al., 2015, PLOS One Genetics : 67 % europĂ©en, 28 % amĂ©rindien, 4 % africain and 1,4 % asiatique[59].
  • Avena et al., 2012, PLOS One Genetics : 65 % europĂ©en, 31 % amĂ©rindien, and 4 % africain[60].
  • National Geographic : 52 % europĂ©enne, 27 % amĂ©rindien, 9 % africain et 9 % autres[61].

Langues

Dialectes espagnols en Argentine.

Il n'y a pas de langue officielle en Argentine, cependant, en raison du systÚme fédéral du pays, chaque province peut établir la langue officielle de son territoire.

L'espagnol est parlĂ© par la quasi-totalitĂ© des Argentins[62]. Le pays possĂšde Ă©galement le nombre le plus important d'hispanophones qui emploie couramment le voseo, l'utilisation du pronom vos au lieu de tĂș (« tu »), ce qui implique alors un changement dans la façon de conjuguer les verbes Ă©galement. À cause de la grande extension gĂ©ographique de l'Argentine, l'espagnol varie considĂ©rablement de rĂ©gions en rĂ©gions, le dialecte le plus important numĂ©riquement est l'espagnol rioplatense, principalement parlĂ© autour du bassin de La Plata, qui possĂšde un accent similaire Ă  celui de la langue napolitaine[63]. L'italien serait beaucoup parlĂ© en seconde langue, surtout par des personnes d'origine italienne (c'est notamment le cas du pape François).

L'Argentine est un État observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2016[64]. À la suite de la conquĂȘte de 1759 en Nouvelle-France, environ 200 000 Français ont immigrĂ© en Argentine Ă  partir des annĂ©es 1857, mĂȘme si les deux dates (1759 et 1857) semblent Ă©loignĂ©es, le phĂ©nomĂšne reste le mĂȘme si l'on tient compte de l'apparition rĂ©elle des besoins en Ă©migration des suites de l'effondrement de l'empire français en AmĂ©rique. En 2006, 17 % des Argentins se rĂ©clament d'ascendance française[65].

Religion

Le pape François en 2014.
Religion Pourcentage
Catholicisme 71 %
Protestantisme 15 %
Sans religion 11 %
Autres 3 %
Religions en Argentine selon le Pew Research Center en 2014[66]

La principale religion est le christianisme, principalement le catholicisme (qui est la religion d'État). La libertĂ© de culte est garantie par l'article 14 de la constitution. Le catholicisme est dominant, avec des estimations du nombre de catholiques variant de 70 % Ă  90 % de la population[67]. En juillet 2014, une Ă©tude publiĂ©e par la CIA Factbook rĂ©pertorie 92 % de catholiques dont 18 % de pratiquants[53]. Jorge Mario Bergoglio, prĂ©lat argentin, est Ă©lu pape le sous le nom de François, il est le premier pape issu du continent amĂ©ricain[68].

La sociĂ©tĂ©, la culture et l'histoire de l'Argentine sont profondĂ©ment imprĂ©gnĂ©es par le catholicisme. L'Église catholique tient une place importante dans la sociĂ©tĂ© argentine, allant mĂȘme jusqu'Ă  faire partie de son identitĂ© nationale. La prĂ©sence catholique en AmĂ©rique latine remonte Ă  la fin du XVe siĂšcle, au moment oĂč les conquistadors espagnols dĂ©barquĂšrent dans le Nouveau Monde, amenant avec eux leur culture et leur religion.

Il y a sept universitĂ©s catholiques en Argentine : l'universitĂ© catholique argentine Ă  Buenos Aires, l'Universidad CatĂłlica de CĂłrdoba, l'universitĂ© nationale de La Plata, l'universitĂ© de Salta, l'universitĂ© de Santa FĂ©, l'universitĂ© de Cuyo, et l'universitĂ© de Santiago del Estero. Suivant le modĂšle de l'Empire romain, l'Église argentine est divisĂ©e Ă  travers le pays en plusieurs diocĂšses et archidiocĂšses, unitĂ©s territoriales administratives placĂ©es sous l'autoritĂ© d'un Ă©vĂȘque. Si la plupart des villes de tailles moyennes sont des diocĂšses, les archidiocĂšses interviennent dans les villes ou la population est plus importante. Ainsi, Buenos Aires, par exemple, est un archidiocĂšse en raison, non seulement de la taille de sa population, mais Ă©galement de l'importance historique de la ville, qui fut en 1776 la capitale de la vice-royautĂ© espagnole du Rio de la Plata. La cathĂ©drale mĂ©tropolitaine de Buenos Aires, principale Ă©glise catholique de Buenos Aires et siĂšge de l’archidiocĂšse, abrite le tombeau du cĂ©lĂšbre gĂ©nĂ©ral JosĂ© de San MartĂ­n.

L'Argentine possĂšde la plus importante communautĂ© juive d'AmĂ©rique latine avec environ 230 000 personnes.

Selon une importante étude du Barometer d'Amérique latine, le paysage religieux argentin se répartit entre 77 % de catholiques, 7 % de protestants, 4 % des autres religions et 13 % de sans religion[69]. Le nombre d'athées est trÚs important pour un pays d'Amérique latine, d'autant plus que dans les années 1960, il n'y avait que rarement d'Argentins sans religion.

La Convention baptiste Ă©vangĂ©lique Argentine est fondĂ©e en 1908[70] - [71]. En 2016, elle compterait 670 Ă©glises et 85 000 membres[72].

Femmes, droit Ă  l'avortement et droits LGBT

Sous le mandat de la prĂ©sidente Cristina FernĂĄndez de Kirchner, le mariage homosexuel est lĂ©galisĂ© en 2010, le droit Ă  changer de sexe Ă  l'Ă©tat civil pour les personnes trans en 2012 et la PMA en 2013[73]. Le 30 dĂ©cembre 2020, sous le mandat d'Alberto Fernandez, un projet de loi lĂ©galisant l'avortement sans conditions jusqu'Ă  la quatorziĂšme semaine de grossesse est approuvĂ© par le SĂ©nat argentin, aprĂšs un vote en faveur des dĂ©putĂ©s argentins le 11 dĂ©cembre[74]. L'Argentine, qui n'autorisait l'avortement depuis 1921 qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mĂšre, devient le quatriĂšme pays d'AmĂ©rique Latine Ă  lĂ©galiser l'IVG aprĂšs Cuba, l'Uruguay et le Guyana[74]. Toutefois, les mĂ©decins peuvent toujours opposer leur « objection de conscience », dans un pays qui reste trĂšs divisĂ© sur la question[74]. L'Argentine de 2020 compte 44 millions d'habitants et connaissait jusque-lĂ  370 000 Ă  520 000 avortements clandestins par an (selon le gouvernement), menant eux-mĂȘmes Ă  une hospitalisation en raison de complications pour 38 000 femmes par an[74]. Dans le mĂȘme temps, le pays, souhaitant rĂ©duire le nombre d'avortements pour raisons Ă©conomiques, a crĂ©Ă© une allocation financiĂšre destinĂ©e Ă  aider les mĂšres et leur enfant durant la grossesse et les premiĂšres annĂ©es[74].

SystĂšme de retraite

Le gouvernement argentin nationalise en 2008 les retraites, mettant fin Ă  quatorze ans de domination des Administradoras de Fondos de Jubilaciones y Pensiones (AFJP), des organismes privĂ©s de gestion de l’épargne-retraite. La mesure a provoquĂ© une fuite des capitaux et de fortes baisses des Bourses de Buenos Aires et de Madrid (de nombreuses entreprises espagnoles dĂ©tenaient participation dans les AFJP)[75].

Ces pensions, dont le montant Ă©tait dĂ©fini selon des critĂšres retenus au moment de la souscription du contrat initial, obĂ©issaient Ă  plusieurs facteurs variables, tels le capital investi, les intĂ©rĂȘts accumulĂ©s ou l’espĂ©rance de vie. Au moment du dĂ©part Ă  la retraite, elles Ă©taient rarement conformes aux prĂ©visions de dĂ©part et se rĂ©vĂ©laient gĂ©nĂ©ralement insuffisantes, voire misĂ©rables. DĂ©sormais, le systĂšme garantit dans la plupart des cas un revenu supĂ©rieur Ă  60 % des salaires[75].

La publication des montants considĂ©rables que les dirigeants des AFJP et des compagnies d’assurance s’octroyaient avait soulevĂ© l’indignation d'une grande partie de l'opinion publique. En quatorze ans, plus d’un tiers des 12 milliards de dollars de rĂ©tributions pour « prestations de services » ont Ă©tĂ© destinĂ©s aux salaires des principaux dirigeants, tandis que les commissions versĂ©es aux directeurs commerciaux constituaient le deuxiĂšme poste de dĂ©penses[75].

Économie

Billet de 10 centavos édité en 1884, l'élevage - ancré dans la tradition-représente toujours une manne financiÚre.
Banco de la NaciĂłn argentine, le Buenos Aires.
Le quartier des affaires, à Buenos Aires, illustrant de façon exemplaire le fort développement de l'Argentine.
Culture de soja dans les pampas.

L'Argentine est un pays industrialisĂ© souvent considĂ©rĂ© comme Ă©mergent mĂȘme si certains organismes ne reconnaissent pas cette dĂ©finition, le pays ayant Ă©tĂ© un des plus riches de la planĂšte jusqu'au dĂ©but du XXe siĂšcle mais Ă©tant souvent frappĂ© par des crises Ă©conomiques comme en 1989 ou en 2001. L'Argentine fait partie du G20. Souffrant d'inflation et de difficultĂ©s financiĂšres, le pays doit souvent faire appel aux organisations Ă©conomiques internationales telles que le FMI.

L'Argentine est la deuxiĂšme puissance Ă©conomique d'AmĂ©rique du Sud derriĂšre le BrĂ©sil en termes de PIB nominal. Le pays possĂšde une importante richesse agricole. Parmi les points forts de son agriculture, le pays Ă©tait aussi rĂ©guliĂšrement huitiĂšme au palmarĂšs des producteurs mondiaux de cĂ©rĂ©ales au milieu des annĂ©es 2010, dominĂ© par les États-Unis. Il a aussi de nombreuses capacitĂ©s industrielles et un certain potentiel minier. Pourtant, l'Argentine connaĂźt d'importants problĂšmes Ă©conomiques. Le chĂŽmage et le bas niveau de vie continuent de marquer le pays, pourtant largement plus dĂ©veloppĂ© que les autres nations du tiers monde.

L'Argentine est le deuxiÚme pays du continent latino-américain en 2021 en termes de développement humain aprÚs le Chili selon les données des Nations unies[6]. Cependant, les inégalités sociales se sont accrues et l'existence de bidonvilles en périphérie des grandes villes persiste.

L'Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d'une main-d'Ɠuvre trĂšs qualifiĂ©e, d'une agriculture orientĂ©e vers l'exportation et d'un tissu industriel diversifiĂ©.

Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. Son PIB par habitant le positionnait au douziÚme rang mondial, juste devant la France[76] - [77].

Malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe (dette qu'elle ne compte rembourser qu'en partie, « 10 % »), l'inflation atteignait 100 % par mois et la production avait considérablement chuté.

Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de Menem a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d'ancrer le peso argentin au dollar américain (technique du currency board) et limita par une loi la croissance de la masse monétaire à la croissance de réserves monétaires. Ce systÚme trÚs particulier du currency board permet l'embellie des années 1990, mais se révÚle particuliÚrement dangereux face aux mouvements erratiques et violents du marché des changes flottants qui suivent la crise économique asiatique et à la forte remontée du dollar qui rendent l'économie argentine non compétitive par rapport à celles de ses voisins. Il sombre lorsque l'économie mondiale entre en récession avec la crise de la bulle Internet au début des années 2000.

La rĂ©cession, amplifiĂ©e par les mesures d'Ă©conomie drastiques exigĂ©es par le Fonds monĂ©taire international (FMI) en contrepartie de son aide en dollars, est extrĂȘmement violente et entraĂźne une hausse spectaculaire de la pauvretĂ© ainsi que d'importants mouvements sociaux et de rapides changements politiques. L'instabilitĂ© politique a plongĂ© l'Ă©conomie argentine dans une crise sans prĂ©cĂ©dent (2002). Le PIB a chutĂ© de 11 % en 2002 avec la fin de la paritĂ© 1 peso = 1 dollar. Cette crise a menĂ© plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvretĂ©. Des manifestations ont alors Ă©tĂ© organisĂ©es, suivies de pillages de magasins. Les banques locales incapables de fournir en dollars sont en faillite technique. Le plan argentin de conversion de dette a pour consĂ©quence des pertes sĂ©vĂšres pour les crĂ©anciers privĂ©s. Le pays fait finalement dĂ©faut sur sa dette. Les crĂ©anciers Ă©trangers comme EDF sont spoliĂ©s. Le gouvernement, en dĂ©valuant, rĂ©tablit l'Ă©quilibre avec le rĂ©al brĂ©silien.

Le pays sort de la partie la plus aigĂŒe de la crise dĂšs 2003. Les consĂ©quences les plus durables sont les difficultĂ©s rĂ©currentes des gouvernements Ă  financer leurs budgets, le dĂ©part du pays de certains investisseurs industriels, une nette diminution de la confiance des crĂ©anciers privĂ©s et de longs contentieux avec des fonds vautour amĂ©ricains, contentieux qui se poursuivent jusque dans les annĂ©es 2010. De 2003 Ă  2007 le PIB repart Ă  9 % de croissance annuelle, en produisant une rĂ©activation Ă©conomique dans tous les secteurs, une forte rĂ©duction de la pauvretĂ© et un retour de la classe moyenne.

Le , l'Argentine et le BrĂ©sil signent, aprĂšs prĂšs de trois ans de nĂ©gociations, un accord qui doit permettre de protĂ©ger les secteurs de production qui pourraient ĂȘtre trop durement affectĂ©s par la compĂ©tition du pays voisin. Le MĂ©canisme d’adaptation compĂ©titive (MAC) permet de fixer des droits de douane sur le produit « trop compĂ©titif » du pays voisin pour trois ans, renouvelable une fois.

Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance Ă©conomique et de l'augmentation des salaires. Cependant, l'Argentine semble souffrir de la crise amĂ©ricaine et de la chute du dollar ; en effet, la forte inflation avec un taux « officiel » de 8 Ă  9 %, pourrait en rĂ©alitĂ© atteindre 25 % en 2008[78]. Officiellement, le taux de pauvretĂ© Ă©tait de 20,6 %[79], mais si l'on suppute une inflation de 25 %, en 2008, le taux de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvretĂ© a augmentĂ©, passant Ă  30,3 %[78]. Ce serait le premier renversement de situation depuis 2003. Cependant, l'INDEC indique un taux de pauvretĂ© de 15,8 % pour le second semestre 2008 ; il faut toutefois noter que l'opposition dĂ©nonce une manipulation des chiffres. En effet la moitiĂ© des Argentins seraient touchĂ©s par un niveau de vie infĂ©rieur Ă  celui de la plupart des pays dĂ©veloppĂ©s, et prĂšs d'un tiers vivrait sous le seuil de pauvretĂ© national.

Au cours du second trimestre 2008, la croissance Ă©conomique connaĂźt un certain ralentissement. Au total, le revenu par habitant de l’Argentine est le quatriĂšme plus haut[80] d’AmĂ©rique latine, mais sa croissance sur les vingt derniĂšres annĂ©es est faible et surtout particuliĂšrement volatile. Le niveau de vie argentin est comparable Ă  celui du Mezzogiorno, en Italie du sud.

En 2019, l'Ă©conomie est en crise, l'industrie automobile ne fonctionne qu'Ă  15 % de la capacitĂ© installĂ©e, les ventes de voitures sont en chute libre (- 54 % sur un an), l'inflation atteint 54,7 % sur un an[81]. Le gouvernement sollicite un prĂȘt du FMI, qui a dĂ©bloquĂ© en 2018 le versement de 56 milliards de dollars sur trois ans en contrepartie de coupes budgĂ©taires. PrĂšs de 300 000 emplois ont Ă©tĂ© perdus en trois ans[82] et la pauvretĂ© atteint son plus haut niveau depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle[83].

Le gouvernement argentin introduit en 2020 une taxe sur les grandes fortunes afin de financer des aides sociales, des subventions aux petites entreprises et des programmes de relance Ă©conomique dans un contexte de crise. La fiscalitĂ© est traditionnellement plutĂŽt faible en Argentine et les recettes fiscales de l’État proviennent principalement de la TVA, ce qui favoriserait la montĂ©e des inĂ©galitĂ©s[84].

L'Argentine est en 2021 toujours en situation de profonde crise Ă©conomique et sociale (taux de pauvretĂ© de 40 %, taux d’inflation de 52 %, pression de la dette auprĂšs du FMI). Dans ce contexte, prĂšs de 25% des adolescents ĂągĂ©s de 13 Ă  17 ans sont obligĂ©s de travailler pour aider leurs familles pauvres et endettĂ©es[85].

Agriculture

Le secteur agricole contribue au PIB Ă  hauteur de 18 % et reprĂ©sente 61 % du total des exportations. L'Argentine compte environ 200 000 familles de paysans, qui produisent prĂšs de 80 % des lĂ©gumes consommĂ©s dans le pays. Pourtant, « la culture prĂ©dominante des grands propriĂ©taires fonciers rend invisibles les petits producteurs », dĂ©plore MatĂ­as Bohl, rĂ©fĂ©rent de la FĂ©dĂ©ration nationale paysanne. La propriĂ©tĂ© de la terre est trĂšs inĂ©galement rĂ©partie. Moins de 1 % des propriĂ©taires terriens possĂšdent 40 % de la terre[91].

L’Argentine est l’un des cinq plus grands producteurs au monde de soja, maĂŻs, tournesol, sorgho, citron et yerba mate, et l’un des 15 plus grands producteurs au monde de blĂ©, orge et raisin. De plus, il est l'un des cinq plus grands producteurs au monde de bƓuf et miel[92] - [93].

MĂ©dias

Le groupe Clarín détient la principale chaßne de télévision du pays : Canal 13, ainsi que le journal argentin qui a le tirage le plus important, le quotidien centriste Clarín. Les quotidiens qui suivent, d'aprÚs leur tirage, sont La Nación, Pågina/12, Tiempo Argentino (es), Crónica (en), La Prensa, et Buenos Aires Herald.

Le service tĂ©lĂ©phonique a Ă©tĂ© privatisĂ© en 1990 par le gouvernement de Carlos Menem[94]. Il y a 8,3 millions de lignes tĂ©lĂ©phoniques installĂ©es, soit 23 lignes pour 100 habitants. La tĂ©lĂ©phonie mobile relie 75 % de la population (28,5 millions de personnes)[95]. Ce nombre Ă©levĂ© est dĂ» en partie au fait que des personnes de faible revenu ont pu durant les derniĂšres annĂ©es accĂ©der Ă  des plans de paiement.

Il y a prĂšs de 1 500 stations de radio, dont 260 sont AM et approximativement 1 150 sont FM.

L'Argentine est le pays d'AmĂ©rique latine oĂč l'accĂšs Ă  la tĂ©lĂ©vision par cĂąble est le plus rĂ©pandu : selon des donnĂ©es de 2001, la grande majoritĂ© des foyers possĂšde au moins un tĂ©lĂ©viseur et 60 % des personnes Ă©quipĂ©es reçoivent la tĂ©lĂ©vision cĂąblĂ©e[96]. Les principales chaines de tĂ©lĂ©vision qui transmettent depuis Buenos Aires sont Canal 13, Telefe, Canal 9 et AmĂ©rica TV.

En 2005, 26,3 % de la population avait accĂšs Ă  internet avec plus de dix millions d'utilisateurs dans le pays[97].

En octobre 2009, le gouvernement pĂ©roniste argentin promulgue une importante rĂ©forme du systĂšme mĂ©diatique, consistant en une limitation de la concentration des licences, du capital et de l’actionnariat afin de permettre Ă  des mĂ©dias aux ressources financiĂšres plus modestes de se constituer. AprĂšs une bataille juridique de quatre ans contre le puissant conglomĂ©rat mĂ©diatique ClarĂ­n, qui contestait la constitutionnalitĂ© de la loi, celle-ci est finalement validĂ©e par la justice[98]. Sous la prĂ©sidence de Mauricio Macri (Ă©lu en 2015) l'essentiel de la loi est abrogĂ©[99].

Transports

Autoroutes dupliquées en Argentine, en rouge
  • Autocar. Les compagnies de transport, Ă  travers tout le pays, disposent d'autocars modernes et confortables. C'est le moyen de transport le plus rĂ©pandu en Argentine. L'ensemble des compagnies assurent la liaison vers toutes les villes importantes du pays et vers les grandes villes des pays limitrophes.
  • Chemin de fer. Dans les annĂ©es 1950, l'Argentine possĂ©dait le meilleur rĂ©seau de chemin de fer d'AmĂ©rique latine, mais les choses ont changĂ©. Le rĂ©seau ferroviaire est devenu quasiment inexistant, Ă  l'exception de quelques lignes touristiques. Il reste intĂ©ressant de prendre le train pour aller vers les villes du nord et vers la Bolivie, ainsi que vers les villes de la Pampa (Mendoza, Cordoba, Mar del Plata, Tucuman) surtout de nuit. Les prix sont Ă©quivalents Ă  ceux pratiquĂ©s par les autocars. Au total, il y a 33 744 km, dont 167 km de voies Ă©lectrifiĂ©es.
  • Avion. Les vols intĂ©rieurs constituent une solution pratique pour visiter l'ensemble du pays. En 2010, le pays comptait environ 1 141 aĂ©roports[100]. Cependant la plupart sont de petits aĂ©roports ou bien des aĂ©rodromes avec des pistes non goudronnĂ©es.

Rangs internationaux

En 2022, l'Argentine est classé en 69e position pour l'indice mondial de l'innovation[101].

Culture

Le cabildo de Córdoba sur la Plaza San Martín - on distingue à l'arriÚre-plan les tours de la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Córdoba toute proche.
Fleur de ceibo, la fleur nationale de l'Argentine.

Musique et danse

L'Argentine possÚde tout un amalgame de rythmes hérités et mélangés pendant des siÚcles sur l'ensemble de son territoire. Ainsi, les contrastes et la multiplicité caractérisent l'art musical dans le pays.

Parmi les musiques traditionnelles, de tradition rurale, la chacarera, la milonga, la zamba, le gato, le cielito sont trĂšs diffusĂ©s, notamment Ă  travers le festival de CosquĂ­n, CĂłrdoba, la fĂȘte nationale du folklore argentin. Ainsi on compte aussi les rythmes indigĂšnes de souche, tels que le fameux carnavalito du Nord du pays, les musiques mapuches partagĂ©es avec le Chili (notamment le loncomeo), les sons guaranis
 D'autre part, l'influence africaine atteint presque tous les rythmes nationaux, en particulier avec l'utilisation du bombo, et la particularitĂ© rythmique de certaines musiques, comme la chacarera De mĂȘme, un rythme caractĂ©ristique des afrodescendants est le candombe , aussi trĂšs caractĂ©ristique de l'Uruguay. C'est une musique trĂšs rythmĂ©e et gĂ©nĂ©ralement en forme de comparsa, de groupe musical ambulant dans la rue. À Buenos Aires et Montevideo, on peut apprĂ©cier le candombe de façon publique. Le tango, internationalement reconnu et dĂ©clarĂ© Patrimoine culturel immatĂ©riel, est peut-ĂȘtre ce qui caractĂ©rise l'Argentine Ă  l'Ɠil Ă©tranger, mĂȘme s'il est rĂ©duit Ă  la ville de Buenos Aires et Ă  Montevideo. Ses origines remontent aux danses africaines du candombe qui a subi un mĂ©tissage avec la milonga, donnant ainsi un rythme trĂšs Ă©nergique jouĂ© de guitare, tambours et flĂ»te. Cependant, ce que nous appelons tango aujourd'hui est la modification de ce rythme par les immigrants europĂ©ens, qui ont ajoutĂ© des instruments diffĂ©rents tel que le bandonĂ©on et un style et paroles singuliers, diffĂ©rents de la vĂ©ritable souche du tango. Une fĂȘte nationale trĂšs importante est le Carnaval del Pais, dĂ©roulĂ© Ă  GualeguaychĂș, Entre RĂ­os tous les ans. Celle-ci est une occasion pour dĂ©voiler tout le coloris et la danse au rythme du candombe du RĂ­o de la Plata.

Parmi les grands compositeurs argentins, on compte Astor Piazzolla.

Littérature

La littérature argentine, de langue espagnole, a acquis durant le XIXe siÚcle, une véritable indépendance, une identité propre vis-à-vis de l'Espagne. Bien que Jorge Luis Borges jouisse d'une reconnaissance internationale[102] - [103], se sont illustrés également Adolfo Bioy Casares, Victoria Ocampo, Silvina Ocampo, Ernesto Såbato, Roberto Arlt, Alfonsina Storni, Manuel Mujica Låinez, Héctor Tizón, Leopoldo Marechal, Juan Filloy, Ricardo Piglia, Alberto Laiseca, Leopoldo Lugones, Alejandra Pizarnik, Tomås Eloy Martínez, Juan José Saer, César Aira, Angélica Gorodischer, Osvaldo Soriano, José Hernåndez, María Elena Walsh, ainsi que certains auteurs de la diaspora comme Julio Cortåzar.

Traditions culinaires

L'Argentine possĂšde une variĂ©tĂ© de plats culinaires traditionnels hĂ©ritĂ©s de la rencontre des grands groupes prĂ©sents en AmĂ©rique latine (Italiens, Espagnols, indigĂšnes). Ainsi, un grand nombre de plats typiques sont consommĂ©s tout au long du territoire : les pizze, les tallarines, milanesas, empanadas, le locro, les humitas, les tamales, le puchero, alfajores, le dulce de leche, le arroz con leche, la mazamorra, entre une infinitĂ© d'autres plats. Leur prĂ©paration varie selon les traditions de chaque rĂ©gion, et certaines prĂ©parations sont partagĂ©es avec d'autres pays de la rĂ©gion (Chili, Uruguay, Paraguay). Cependant, les trois aliments les plus caractĂ©ristiques, peut-ĂȘtre par leur popularitĂ© ou par leur succĂšs auprĂšs des touristes sont les suivants :

Maté

Le matĂ© est une infusion traditionnelle consommĂ©e en Argentine comme partout en AmĂ©rique du Sud, issue de la culture des indiens Guaranis. C'est une part trĂšs importante de la culture, et il est frĂ©quent de voir des personnes boire le matĂ© dans la rue. La plante utilisĂ©e, la yerba matĂ©, parfois appelĂ© « thĂ© du Paraguay », « thĂ© des JĂ©suites » ou « thĂ© du BrĂ©sil », est une espĂšce sud-amĂ©ricaine dont les feuilles, que l'on torrĂ©fie et pulvĂ©rise, fournissent, infusĂ©es dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables Ă  ceux du cafĂ© ou du thĂ©. Cette boisson, consommĂ©e chaude et parfois froide, de goĂ»t fort et amer, est prĂ©parĂ©e avec des feuilles de yerba matĂ©. Elle se boit dans une calebasse grĂące Ă  un tube mĂ©tallique qui sert aussi de filtre, la bombilla. Pour le savourer, les gauchos s'organisent en cercle oĂč le matĂ© passe de main en main selon un rituel trĂšs prĂ©cis qui invite par exemple les participants Ă  faire circuler la calebasse dans le sens anti-horaire afin de faire passer le temps moins vite. Cette boisson traditionnelle symbolise, par ses rites de consommation, la fraternitĂ© et l'hospitalitĂ© des gauchos.

Asado

Asado argentin.

En Argentine, le terme asado se rĂ©fĂšre non seulement Ă  une grillade en tant que telle mais aussi Ă  l’acte social, Ă  la rĂ©union oĂč l’on mange de la viande (blanche ou rouge) ou des choripanes (sandwiches avec chorizo et sauce criolla ou chimichurri). Ces viandes sont cuites et grillĂ©es horizontalement « a la parilla » ou verticalement, « en croix ». L’asado est presque le « plat national » de l’Argentine par son origine trĂšs ancrĂ©e dans la tradition des gauchos. Il existe mĂȘme des « asadores », personnes spĂ©cialisĂ©es dans l’art de cuisiner un asado.

Confiture de lait

Le dulce de leche (« la confiture de lait ») est une spĂ©cialitĂ© sucrĂ©e sans vĂ©ritable origine puisqu'il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde, mais est extrĂȘmement apprĂ©ciĂ© en Argentine et tout au long de l'AmĂ©rique latine. D'origine coloniale, il s’agit d'un mĂ©lange de lait et de sucre (300 g Ă  500 g par litre de lait) portĂ© Ă  Ă©bullition, puis cuit Ă  feu trĂšs doux jusqu’à Ă©paississement et obtention d’une couleur caramel. Il est trĂšs utilisĂ© dans les pĂątisseries ou tout simplement comme confiture.

Locro

Le locro (du quechua ruqru) est un ragoût à base de courge, de maïs et de haricots consommés[104] - [105].

Symboles nationaux

  • Le drapeau de l'Argentine, crĂ©Ă© par le hĂ©ros national Manuel Belgrano, a inspirĂ© plusieurs peuples latino-amĂ©ricains dans le choix de leur propre drapeau. Il fut en son temps adoptĂ© par les Provinces unies d'AmĂ©rique centrale, et c'est pour cela que les drapeaux du Salvador, du Honduras, du Nicaragua et du Guatemala sont trĂšs semblables au drapeau argentin. DessinĂ© par le gĂ©nĂ©ral Manuel Belgrano, le drapeau argentin est les bandes bleues et blanches font rĂ©fĂ©rence aux cocardes de la mĂȘme couleur distribuĂ©es le lors du dĂ©but de la guerre d'indĂ©pendance. Le drapeau est rendu officiel, deux semaines aprĂšs l'indĂ©pendance, le , puis, en 1818, est ajoutĂ© le soleil dit Sol de Mayo. Jusqu'au , le drapeau avec le soleil, dit drapeau de guerre, est exclusif aux institutions officielles, alors que le drapeau sans le soleil est utilisĂ© pour les manifestations ou institutions n'ayant pas caractĂšre officiel. DĂ©sormais, le drapeau avec le soleil est utilisĂ© partout.
  • La fleur nationale de l'Argentine est le ceibo, dont le nom scientifique est Erythrina crista-galli. Elle fut dĂ©clarĂ©e comme telle le par le dĂ©cret 13 847 du pouvoir exĂ©cutif.
  • L’oiseau national est le hornero ou Furnarius rufus, sympathique oiseau que l'on retrouve dans toutes les villes argentines et qui y construit de curieux nids.
  • La pierre nationale est la rhodochrosite.

Ordres et décorations

  • Ordre de Saint-Martin, le LibĂ©rateur
  • Ordre de Mai

FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s

DateNom françaisNom localRemarques
Nouvel AnAño nuevo
mars ou avrilSemaine sainte (PĂąques)Semana Santa
Jour national du Souvenir pour la VĂ©ritĂ© et la JusticeDĂ­a Nacional de la Memoria por la Verdad y la Justicia, coup d'État militaire du gĂ©nĂ©ral Jorge Rafael Videla
Jour des MalouinesDía del Veterano de Guerra y de los Caídos en la Guerra de las Malvinas, commémoration de la guerre des Malouines.
FĂȘte du TravailDĂ­a del Trabajo
FĂȘte de la rĂ©volutionPrimer Gobierno Patrio
FĂȘte du drapeauDĂ­a de la Bandera, anniversaire de la mort du crĂ©ateur du drapeau, le gĂ©nĂ©ral Manuel Belgrano
FĂȘte de l’indĂ©pendanceDĂ­a de la Independencia
Mort du général José de San MartínMuerte del General José de San Martínanniversaire de la mort du José de San Martín, il est l'un des héros des indépendances sud-américaines
Découverte et exploration de l'AmériqueDía de la Raza/Día del Respeto a la Diversidad Cultural (depuis 2012)
Immaculée ConceptionDía de la Inmaculada Concepción
NoëlNavidad

Sports

Bien que le football soit le sport le plus populaire en Argentine avec de trÚs grands joueurs comme Alfredo Di Stéfano, Osvaldo Piazza, Diego Maradona ou Lionel Messi, d'autres sports sont largement pratiqués, le sport national est d'ailleurs le pato. Ainsi, l'Argentine s'illustre réguliÚrement en basket-ball, en rugby à XV, en pelote basque, en padel ou encore en tennis avec Guillermo Vilas, Gabriela Sabatini ou Juan Martín del Potro notamment. Par ailleurs, on peut également citer le rink hockey, le hockey sur gazon, le polo avec Juan Carlos Harriott (es) ou Adolfo Cambiaso, le golf avec Eduardo Romero ou le sport automobile avec Juan Manuel Fangio comme sports appréciés en Argentine. Un autre sport, le rugby à XIII, s'implante également dans le pays depuis la fin des années 2000[106].

  • Lionel Messi lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2014.
    Lionel Messi lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2014.
  • Diego Maradona, ancien joueur de football et ancien sĂ©lectionneur de l'Ă©quipe d'Argentine.
    Diego Maradona, ancien joueur de football et ancien sélectionneur de l'équipe d'Argentine.

Codes

L'Argentine a pour codes :

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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  27. Marie-Monique Robin dans Escadrons de la mort, l'école française
  28. Le journaliste John Dinges affirme dans son livre-rĂ©fĂ©rence sur Condor qu'Ă  la fois le FBI et la CIA Ă©taient au courant de l'arrestation de deux diplomates cubains, de 22 et 26 ans, par la SIDE (en) argentine. TorturĂ©s dans le centre Orletti, les Cubains ont aussi Ă©tĂ© interrogĂ©s par Michael Townley, ex-agent de la CIA qui travaillait dĂ©sormais pour la DINA chilienne. Townley a par la suite Ă©tĂ© condamnĂ© pour l'assassinat de l'ex-ministre de Salvador Allende, Orlando Letelier, Ă  Washington en septembre 1976.
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