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Niveau de vie

Le niveau de vie fait référence à la qualité et quantité des biens et services qu’une personne ou une population entière peut s’approprier et est en lien avec ses revenus et son patrimoine.

La maison individuelle, signe de niveau de vie dans de nombreux pays.

Il est distincts des notions connexes genre de vie et de mode de vie.

Mesure et définition

Une mesure gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©e du niveau de vie, pour une zone donnĂ©e, est le revenu par habitant rĂ©el (c.-Ă -d. en prenant en compte l'inflation) par personne. Parfois d'autres mesures peuvent ĂŞtre utilisĂ©es, par exemple l'accès Ă  certains biens (comme le nombre de rĂ©frigĂ©rateurs pour 1 000 personnes) ou des mesures de santĂ© (comme l'espĂ©rance de vie).

La notion de niveau de vie est différente de celle de qualité de vie qui ne prend pas seulement en compte le niveau de vie matériel, mais qui intègre également des facteurs plus subjectifs qui participent à la vie humaine, comme les loisirs, la sécurité, les ressources culturelles, la santé mentale, etc. Des moyens plus complexes pour mesurer le bien-être doivent être employés pour rendre de tels jugements ; ils sont souvent politiques et donc sujets à controverse.

Niveau de vie en France

En France, l'Insee définit le niveau de vie comme le revenu disponible brut d'un ménage divisé par le nombre d'unités de consommation, coefficient qui dépend de la taille du ménage : il faut compter une unité pour le premier adulte, 0,5 unité pour chaque personne supplémentaire de plus de 14 ans et 0,3 pour chaque enfant de moins de 14 ans[1]. Selon d'autres sources, les unités de consommation sont : une unité pour le premier adulte, les autres adultes et les enfants dont l'âge est inférieur à 15 ans sont, successivement, comptés pour 0,7 et 0,5 pour chacun[2].

D'après l'Insee, le poids des dĂ©penses contraintes[3] est passĂ© de 12,4 % du revenu disponible en 1951 Ă  près de 30 % en moyenne 2017. Cette augmentation s'explique pour « plus des trois quarts » par la hausse des coĂ»ts liĂ©s au logement[4]. Ces dĂ©penses prĂ©-engagĂ©es rĂ©alisĂ©es laissent aux mĂ©nages un « revenu arbitrable » qu'ils peuvent utiliser comme ils le souhaitent. « Or, le niveau de vie arbitrable mĂ©dian mensuel s'Ă©levait, en 2011, Ă  1 050 euros seulement, [...] les mĂ©nages pauvres, quant Ă  eux, n'ont que 340 euros en moyenne après avoir payĂ© ces dĂ©penses contraintes »[4].

En 2023, le poids des dĂ©penses contraintes des Français atteint 38 % de leurs revenus, s'Ă©levant Ă  1 195 euros par mois en moyenne. Cette augmentation s'explique par « l'explosion de trois postes de dĂ©penses en particulier: l'Ă©nergie, les transports et l'assurance. » Les couples avec deux enfants ont vu leurs dĂ©penses contraintes fortement augmenter passant en six mois de 1 595 euros mensuels Ă  1 728 euros, soit 44 % de leur budget. L'augmentation des dĂ©penses liĂ©es aux services financiers, Ă  la communication ou encore Ă  la santĂ© constitue la raison principale de cette envolĂ©e. Un Français sur deux (52 %) dĂ©clare parvenir Ă  mettre de l'argent de cĂ´tĂ©. Trois Français sur dix (29 %) rapportent boucler juste leur budget, et 19 % disent devoir tirer sur leurs rĂ©serves ou s'endetter[5].

Niveau de vie et pauvreté

L'élévation du niveau de vie moyen d'une population entraîne une augmentation des dépenses contraintes.

La consommation statutaire est une dépense réalisée pour marquer son appartenance sociale, pour permettre son intégration au groupe en montrant que son train de vie est semblable à celui de son voisinage. C'est la situation d'une personne qui offre un baladeur MP3 à son enfant car tous ses copains en ont un. Ce type de dépense peut concerner de nombreux biens : téléphone portable, cafetière à dosettes, voyages, vêtements de marques, voiture, cadeaux … Elle se mêle à la revendication d'un confort accru, sans qu'il soit toujours facile d'y faire la part des dépenses socialement contraintes. Par exemple, en France la surface moyenne par occupant des logements s'est agrandie de 20 % en vingt ans[6].

Elle peut aussi résulter d'une contrainte matérielle, car les alternatives collectives disparaissent par manque d'usagers; ceux-ci ayant pu investir dans une solution privée. On peut ainsi être obligé d'acheter une voiture car il n'y a pas de solutions de transport en commun, ou de prendre un abonnement internet car les cybercafés n'ont plus assez de clients pour continuer à fonctionner.

L'augmentation de dĂ©pense peut Ă©galement ĂŞtre causĂ©e par une montĂ©e en gamme de produits disponibles. Ce peut ĂŞtre par exemple la disparition du coiffeur bon marchĂ© du quartier, qui est remplacĂ© par un salon plus haut de gamme correspondant davantage aux demandes de la population locale. C'est aussi le cas pour les biens de consommation : en 1948 la 2CV Ă©tait commercialisĂ©e 185 000 F (6 695,15 €2019)[7]. En 2008 l'entrĂ©e de gamme du constructeur, la CitroĂ«n C1 1.0i, est commercialisĂ©e Ă  8 700 € (9 350,59 €2016)[8], soit un surcoĂ»t de 50 %. Dans le cas d'un bien mixte consommation-investissement, comme le logement par exemple, la montĂ©e des prix peut aussi ĂŞtre causĂ©e par l'augmentation des possibilitĂ©s d'Ă©pargne de la population.

Ces considĂ©rations sont une justification pour l'utilisation d'un seuil de pauvretĂ© relative. En France le seuil de pauvretĂ© annuel a augmentĂ© de 8 592 €2006 en 1990 Ă  10 560 €2006 en 2006[9], soit une augmentation de 23 %. Sur la mĂŞme pĂ©riode le niveau de vie moyen est passĂ© de 16 302 € Ă  20 603 €2006[10] (+26 %).

Limite de l'instrument

Comme tout indicateur économique, le niveau de vie a des limites, et, au sein d’une population, ne permet pas de rendre compte des inégalités de revenu entre individus.

Notes et références

  1. Insee « Niveau de vie - DĂ©finition ».
  2. J.-F. Bocquillon et M. Mariage, Économie générale : première G, Paris, Bordas, , 212 p. (ISBN 2-04-018961-0), p. 53
  3. Pour l'Insee, les dépenses contraintes correspondent à l' « ensemble des dépenses des ménages réalisées dans le cadre d'un contrat difficilement renégociable à court terme ». Il s'agit ainsi en général d'un paiement mensuel ; on retrouve donc le loyer, les assurances, les besoins vitaux : l'électricité et l'eau, les abonnements internet, la cantine scolaire etc.
  4. Wladimir Garcin-Berson, Les dépenses contraintes, ces poids devenus insupportables pour les ménages, lefigaro.fr, 12 décembre 2018
  5. Julien Da Sois, Inflation: le poids des dépenses contraintes des Français bondit, atteignant 38% de leurs revenus, lefigaro.fr, 13 mai 2023
  6. « insee.fr/fr/themes/document.as… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  7. « Histoire de la 2CV », sur 2cv-legende.com (consulté le ).
  8. http://citroen.monvehicule9.net/automobile_neuve/marque_modele_neuve-citroen-c1.html
  9. http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=natsos04401&id=54
  10. http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATSOS04207&reg_id=0

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean FourastiĂ© (1975), Les trente glorieuses, ou la rĂ©volution invisible de 1946 Ă  1975, Fayard
  • Jean FourastiĂ© (1974), La Civilisation de 1995, PUF, coll. Que sais-je ?, p41
  • Jean FourastiĂ© (1970), Pourquoi nous travaillons ?, PUF, coll. Que sais-je ?
  • Alfred Marc (1966), L'Ă©volution des prix depuis cent ans, PUF, , coll. Que sais-je ?

Articles connexes

Liens externes

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